Faute d'éducation [Terminé]

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-Par les Divinités, il doit bien avoir un exemplaire de ce code quelque part !

Loïca fouillait avec précipitation les recoins de ses appartements. Suite à l’arrivée du nouvel intendant, elle avait quelque peu paniqué. D’une parce que son ton sévère lui rappelait l’autorité qu’exerçait Sloann sur elle. De deux parce qu’étant nouvelle, elle ne connaissait absolument pas le Code Merwynien, et qu’elle n’avait pas souvenir que Jehan ne lui en ait donné un exemplaire ! Son premier choix avait été de courir à la bibliothèque, mais elle avait retrouvé la responsable de celle-ci dans tous ses états de s’être fait volé le-dit Code. Et d’après les rumeurs, ce serait un groupe d’élèves rebelles qui l’auraient pris et sûrement brulé dans un coin. Malheur. Comment allait-elle donc faire ?
Lui était venu ensuite l’évidence qu’une autre personne avait abrité ses appartements avant elle. L’ancien analyste. En emménageant elle avait trouvé quelques paperasses et bouquins restés. Elle n’avait rien jeté. Peut-être son prédécesseur possédait-il un exemplaire du Code !

Bon, relativisons. Déjà, Aziel avait mentionné en public le port de l’uniforme obligatoire. Le premier jour elle avait donc hérité d’un vieil uniforme mille fois trop grand pour elle. Sitôt l’appel fait, elle avait fait un saut à Al Poll afin d’en faire un neuf et à sa taille chez la tailleuse du coin. A présent elle pouvait se promener dans l’Académie sans honte, avec son habit d’orange. Elle se faisait à l’orange, et seulement parce qu’il ne faisait pas trop citrouille. Mais détestait se retrouver en pantalon. Une femme ne porte pas de pantalon, c’est une abomination ! Les élèves combattantes et marchombres, d’accord. Mais les professeurs et élèves dessinatrices n’en avaient aucune utilité ! C’était une insulte à la féminité ! Et puis ils se ressemblaient tous ainsi, tellement que de dos on se confondait sans cesse ! Ridicule. Mais bon. Obligatoire.

Et elle ne pouvait pas désobéir. Elle avait déjà eu assez d’ennuis comme cela. En effet Aziel l’avait apostrophé lors d’un couloir pour l’enjoindre de quitter son masque. Elle avait donc inventé une maladie de la peau l’empêchant de la laisser à l’air libre. Ce à quoi il avait tenu à voir son visage comme preuve. Loïca s’en était sentie des plus humiliée à l’idée de devoir montrer son visage. Elle n’enlevait jamais son masque en public, c’était une règle. Et il détruisait cette règle sous peine de la virer. D’un habile dessin elle avait marqué la peau de son visage de vilaines croutes verdâtres remplaçant ainsi son véritable visage. L’intendant, dégouté par cette étrange maladie l’avait prié de remettre de suite son masque et de ne pas le quitter. C’était moins une.
Elle explorait donc les moindres placards, étagères, coffres, dénichant des tas de bouquins sur le dessin, mais pas un seul sur le Code. Alors qu’elle jetait avec rage le parchemin trouvé sur son bureau, le titre de celui-ci l’intrigua. Et la glaça d’effroi. L’Eclipse.
Elle recula, tremblante et pale. Non. C’était impossible. Une simple coïncidence. Elle devenait vraiment trop paranoïaque. Elle souffla un grand coup et prit avec une certaine hésitation le parchemin, se lovant dans un énorme coussin.

Elle lut ainsi l’histoire des sept seigneurs Eclipsistes : Uthar Wynn, Ewelf Moor, Lysaine Haveloque, Kelson Bregan, Vlad Lyanor, Baradim Fimagon, et Edwin Lysan. Elle lut leur but. L’Equilibre. Elle lut comment Uthar mourut, et comment Edwin en fut touché.
Elle lut comment tout d’un coup son village et son rôle prit un sens.
Elle fut conçue une nuit d’éclipse. Et pour à ce titre nommé Elue de la Dame et du Dragon. Formée pour détruire l’imposture et rétablir les Divinités comme maîtres afin que l’équilibre soit de nouveau maitre mot du monde et que les entités puissent pardonner aux hommes leurs fautes.
Et si…et si tout cela se rejoignait ? La coïncidence était trop grande. Sept seigneurs. Sept élus ? Elle ne serait donc plus seule. Et Lev…Lev en ferait donc partie ! D’où leurs dons quasi identiques !
Son cœur s’emballait et déjà elle ne tenait plus en place, voulait en savoir plus, courir dans le bureau de Myra. Myra était là depuis longtemps et en connaissait long sur le dessin. Peut-être saurait-elle lui en dire plus sur tout ceci ?
Elle en tremblait tant qu’elle ne perçut pas de suite les trois coups portés à sa porte. Lorsqu’elle réalisa qu’on cherchait à la voir, elle rangea à la hâte les parchemins, tenta de se détendre et alla ouvrir. S’il s’agissait de Lev, elle avait plus que hâte de lui raconter sa découverte et ses hypothèses !
Elle fut un peu déçue. Ce n’était pas Lev, mais une élève. Nouvelle, sûrement, car son visage ne lui indiquait rien de familier.

-Que les divinités vous saluent fille de la Dame.

A présent, avec cet uniforme criard obligatoire, elle ne pouvait pas louper que la demoiselle venait d’Aequor. Elle était petite, menue, avec des tâches de rousseur qui lui donnait l’air d’un petit animal perdu. Et ses yeux gris-vert ne cessaient de fuir les noisettes de Loïca. Aussi cette dernière prit –elle le regard le plus amical possible.

-Entrez. Je suppose que vous venez pour vous faire tester ? Mais tout d’abord, de quel nom vos parents vous ont-ils paré ?

Viens. Viens à moi petite enfant. Je ne te ferais aucun mal.
Je ne suis pas née pour détruire comme je l’ai toujours interprété. Mais pour l’Equilibre.

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× Je tournai au coin d'un couloir et m'engageai dans un escalier, laissant le hasard conduire mes pas.

Depuis le début de la matinée, une pluie incessante s'abattait sur la région et empêchais toute sorties en plaine air. Je n'avais aucun cours de prévu et je m'ennuyais comme un rat mort. J'avais bien essayé de lire mais le temps gris et maussade semblais déteindre sur moi et je n'avais pus me concentrer sur l'ouvrage que j'étais en train de consulter. Je m'étais alors rendu compte que cela faisait plusieurs jours que j'étais arrivée à l'Académie et que je n'étais toujours pas capable de me diriger dans le bâtiment. Bien sûr, je ne pouvais pas connaitre l'Académie sur le bout des doigts en quelques jours mais il était grand temps que je familiarise avec les lieux. Je sortis ainsi de la bibliothèque où je m'étais réfugié pour explorer l'Académie. N'ayant aucun but précis, j'errais de salle en salle, découvrant ainsi des endroits insoupçonnés.

Au fil de mes pérégrinations, je notais un changement dans l'atmosphère des lieux : l'ambiance douce et -il faut bien l'admettre- un peu insolite mais studieuse qui m'avait tant plus à mon arrivée (pas si lointaine) avait laissé place à une atmosphère stricte et froide imposé par le nouvel Intendant, Aziel Ril'Krisant.

× J'évitai de justesse une domestique, me faisans revenir dans la réalité. Je me trouvais maintenant dans un couloir de taille moyenne, perçait de trois hautes fenêtres, d'où je pouvais apercevoir le paysage engloutie par la pluie diluvienne

Je me rendis compte alors que je n'avais sûrement pas le droit d'être ici. Je contrôlai de justesse la peur panique que je sentais monter en moi à chaque fois que je faisais quelque chose qui n'était pas dans mes habitudes. Il n'y avait personne dans le couloir et si, par malchance, je croisais quelqu'un, je n'aurai qu'à dire que je m'étais égarée.

Je repris donc mon inspection, fixant les portes comme si je pouvais voir ce qui ce caché derrière elles.

Alors que j'arrivais devant la dernière porte, j'aperçus une petite plaque de métal où était inscrit « Loïca Jil'Wilën, Maître analyste »

Un maître analyste résidait à l'Académie ? Personne ne m'en avait parlé. Ca ne m'étonnait guère, vu que mes rapports sociaux s'étaient surtout limités à quelques salutations.

Une idée me vînt. Peut-être que Dame Jil'Wilën accepterait de me tester ?

J'écartai tout de suite cette pensée. Demander à me faire tester cela voulait dire que je devais frapper à la porte et...parler à une inconnue !

Ma peur de l'inconnue faillit bien prendre le dessus mais je réussis à me contrôler. Comme disait mon père, si l'on veut réussir dans la vie, il faut savoir affronter ses peurs. Cela commencer par des petites choses simples comme demander son chemin ou...demander à se faire tester !

Avant que cette bouffé de courage s'évanouisse, je toquai à la porte. Aussitôt, une jeune femme au visage masqué vînt m'ouvrir.

Dame Jil'Wilën -ce devait être elle- me dit :

-Que les divinités vous saluent, fille de la Dame. Entrez, je suppose que vous venez vous faire tester ? Mais tout d'abord de quel nom vos parents vous ont-ils paré ?

-Je... Je me nomme Joy... Joyce Sil'Ellastra, balbuties-je, un peu surprise par sa façon de parler.

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Loïca fit entrer la dénommée Joyce dans ses appartements, la guidant vers son bureau. Elle lui fit signe de s’assoir, débarrassant au passage toute la paperasse accumulée. Elle enfouit le tout dans un tiroir, se promettant qu’elle trierait cela plus tard. Puis elle sortit d’une armoire un bocal de gâteaux aux noisettes qu’elle avait faits la veille. Ayant pas mal de temps libre, elle s’exerçait aux petits plaisirs simples des gens normaux. Elle fit glisser les gâteaux dans une assiette, présentant celle-ci devant l’élève dessinatrice avec un sourire encourageant.

-Vous voulez boire quelque chose ? Une infusion ? Ou quelque chose de frais ?

Tout en répondant à sa volonté, volonté pas vraiment volontaire vu sa timidité évidente, et se servit elle-même un jus de fruit acide. Elle n’était pas franchement fan du sucré, et adorait particulièrement les aliments acides qui mettaient à mal son palet. Tout comme elle appréciait vraiment Lev qui mettait à mal tous ses principes.
Elle jeta un regard à Joyce, essayant d’évaluer son âge.

-Tu viens juste de découvrir ton don, non ? Comment t'en es-tu aperçue ?

Elle lui décrocha un sourire, curieuse d’entendre les milles et une façon de découvrir les spires s’ouvrir à soi. Elle vivait ces fabuleuses révélations pas procuration. Car pour elle, rien de bien fabuleux. Entre l’éclipse et ses parents doués jusqu’au bout des doigts, elle aurait été reniée et laissée pour orpheline de n’avoir pas eu de don. Ce n’était pas la magie qui l’avait envahi lorsqu’elle avait senti naitre son premier dessin, mais le soulagement. Le soulagement de rester membre du village, d’avoir une famille, et surtout de ne pas décevoir Sloann. Parce que décevoir Sloann était la pire chose au monde. Elle imaginait déjà le dégout de l’homme à voir sa fille rejetée de la Dame et du Dragon. L’aurait-il tuée, que cela ne l’aurait pas même étonnée.
Elle devait à peu près avoir l’âge de cette jeune fille, lors de sa découverte, peut-être un peu moins. En réalité il n’y avait pas eu de découverte à proprement parlé. Dès son plus jeune âge Sloann l’avait mis à rude épreuve, tiraillant son esprit pour en extirper un dessin, afin qu’elle soit plus prodige encore. En vain, bien évidemment. Mais s’il avait du attendre pour voir le don de sa fille éclore, l’acharnement semblait avoir payé, parce quel don !

**

Une boule de feu rafla de près la joue rougie de Loïca qui poussa un cri. Son cri fut vite répercuté par celui de Lutchia.

-Sloann ! Tu vas la blesser !

L’homme soupira et se tourna vers sa sœur, l’œil empli de colère.

-Cesse de te conduire en mère.

La femme ne se démonta pas pour autant.

-Tu veux vraiment abimer l’Elue de la Dame et du Dragon ? Je ne me conduis pas en mère, j’assure la volonté de nos Dieux, tu ferais mieux d’en faire autant ! Elle aura son don au moment voulu ! Dix-sept ans, c’est jeune.

La voix rauque du chef du Village gronda.

-C’est jeune pour la plupart des gens, mais Loïca n’est PAS la plupart des gens !

Il fixa la jeune fille tremblante de ce nouvel exercice.

-Défend-toi ! Honore ceux qui t’ont façonné de cette façon pour une fois!

Elle hocha rapidement la tête et ferma ses paupières aux milles cils pour prier les divinités de lui donner le don, maintenant ! Parce là, elle avait vraiment peur !
Sloann n’attendit pas qu’elle rouvre les yeux et l’attaqua d’une vague d’eau puissante. L’eau. Une des plus grandes peur de Loïca. Lutchia serra des poings tandis que sa fille ne pouvait qu’entendre le bruit de sa phobie et contracter son corps entier. Si elle fuyait, elle en serait doublement punie.
La vague ne l’atteint pas. Elle explosa de côté et d’autre et se déversa dans tout le village, ce qui déclencha une panique générale.
Son mentor, quant à lui, restait là, de marbre, à la fixer sans aucun sourire.

-Ce n’est pas trop tôt.

**

Loïca sirota son jus en écoutant l’élève prendre peu à peu l’assurance de la parole, se délectant d’un passé qu’elle n’aurait jamais.

Messages : 34 Inscription le : 21/08/2012

Dame Jil'Wilën me fit entrée et me conduisit dans un bureau tellement encombré qu'un ouragan aurait pu passer dans la pièce que cela n'aurait pas fait de différence. L'analyste me fit signe de m'asseoir tandis qu'elle débarrassait un bureau. Je me posais avec gêne sur une chaise. La jeune femme sortie à ma plus grande surprise des gâteaux puis me demanda si je voulais boire quelque chose. Comme à chaque fois que l'on me demandait quelque chose, je me sentis rougir.

-Euh...Oui. Une infusion, s'il vous plait. Merci

Alors que je retenais de m'enfuir à toutes jambes, Dame Jil'Wilën me posa une question encore plus inattendu.

-Tu viens juste de découvrir ton don, non ? Comment t'en es-tu aperçue ?

Là j'aurai tous fais pour n'avoir jamais frappé à cette porte. Raconter ma découverte de mon don à mes parents ou à mes frères n'auraient posé aucun problème, mais une inconnue... Cela me paressais insurmontable. Mais je ne pouvais reculer.Alors je me lançais :

-Eh bien, je... Mes parents possèdent un petit domaine dans la campagne d'Al-Jiet. Il faisait très chaud ce jour-là et je mettais réfugier dans la bibliothèque comme à mon habitude. Un orage éclata soudainement et des éclairs s'abattait dans la campagne environnante. Je m'étais d'abord réjouis de cet orage car je pensais qu'il allait nous ndigoapporter de la pluie mais ce ne fut pas le cas. Au contraire. La foudre s'était abattu sur la maison qui avait pris feu. Je ne dus la vie sauve qu'à mon père. La maison...

Petit à petit, mon récit devint plus fluide, je prenais plus d'assurance. J'oubliais ma peur pour me laissé porter par l'histoire. Mon histoire. Je revivait ma peur des flammes, l'horreur de la destruction, la douleur de la perte. Puis l'émerveillement face à la découverte de mon don. Je ne savait pas alors tous les changements dans ma vie que cela aller impliquer.

-Après l'incendie nous reconstruisîmes la maison et je vint ici, à l'Académie de Merwyn. Voilà, vous savez tous.

Messages : 43 Inscription le : 25/01/2012

Joyce n’avait pas eut une découverte du don des plus joviales, elle non plus, ce qui engendra Loïca à lui offrir un sourire compatissant.

-Tu as choisi la bonne Académie pour te former, Joyce, crois-moi.

Elle se leva, jetant un dernier coup d’œil au tiroir dans lequel trônait le parchemin sur l’Eclipse. Elle aussi était persuadée d’avoir choisi la bonne Académie, désormais. Elle n’avait pas fui pour rien. La Dame et le Dragon l’avait conduit là où son destin l’attendait. Il ne s’agissait donc pas de trahison ! Peut-être même étaient-ce les divinités qui l’avaient amené à quitter le Village. Quoi qu’il en soit, elle avait hâte d’en savoir plus, car il était évident pour elle que la coïncidence n’était pas possible.
Elle détenait un rôle à jouer, encore.

-Suis-moi, je vais te tester. Bien entendu ce que tu verras de ton don ne sera pas définitif, au contraire. Tu ne cesseras d’évoluer grâce aux cours suivis.

Elle conduit l’élève jusqu’au scintilleur et la fit assoir, tandis qu’elle mettait en place une de ses toiles. L’habitude donnait à ses gestes rapidité et fluidité, comme si elle avait toujours fait ça. Elle se sentait de plus en plus à l’aise en ces lieux, et commençait sérieusement à aimer sa nouvelle vie, à l’aimer vraiment. A présent elle se sentait capable de rencontrer d’autres personnes, d’aller vers les autres. Elle se demandait même d’où venait cette soudaine euphorie. De Lev peut-être ? Le premier amour ? Quoi qu’il en soit, ça n’avait rien de désagréable.

-Là, assis-toi. Tu n’as rien à craindre, cela va juste t’ouvrir les spires pour analyser ton don. Rien de compliqué, ni de douloureux. Tu seras sans doute surprise au début, car je vais chercher des limites que tu n’as jamais encore connues. Tu peux fermer les yeux, si ça t’aide.

Loïca s’éloigna de la chaise qu’occupait Joyce, et se mit en place. A son tour, paupières closes, elle se tint droite et se lança dans l’Imagination. Les limites de la jeune fille n’étaient pas des plus profondes, trop jeune encore. Toutefois elle sentait une Créativité presque élastique. Il ne faisait aucun doute sur le fait que l’Aequor saurait étirer les possibles et se donner de ce fait une arme puissante.
Les cercles se dessinèrent donc sur la toile, gardant la couleur bleue pour la fin. Le Pouvoir et la Volonté vinrent s’entrelacer, indiquant ainsi à l’analyste qu’à l’avenir ils pourraient bien se rejoindre de plus près si la fillette usait et travaillait son don à juste titre. Enfin la Créativité vint parfaire la toile, englobant les deux autres valeurs. Elle grandirait encore, offrant à son détenteur une force dont elle ignorait encore l’existence.

-Voilà, c’est terminé, tu peux admirer le dessin de ton don.

Elle laissa un moment d’intimité à Joyce pour découvrir l’image de ce qui faisait partie d’elle depuis peu. Puis elle se plaça à ses côtés pour la guider sur la signification de ces cercles de couleur.

-Le cercle rouge, c’est ta volonté, et le cercle jaune ton pouvoir. L’un et l’autre se mêle, c’est une bonne chose. Une volonté et un pouvoir trop dissocier peuvent causer un déséquilibre handicapant. A l’inverse s’ils se confondaient l’un en l’autre, cela pourrait être très dangereux. Il te faudra donc toujours garder à l’esprit ce pourquoi tu veux dessiner, et ne pas laisser un quelconque besoin de pouvoir t’envahir.

Loïca quitta son emplacement pour venir tapota sur le cercle bleu.

-Quant à lui, c’est ta Créativité. Et ne la sous-estime surtout pas. Je la sens prête à se développer, ce qui peut t’offrir un don exceptionnel, crois-moi. Mais ce n’est pas à moi de t’apprendre comment travailler sur ton don. Et c’est là que tu es chanceuse d’être ici. Tu as deux professeurs du Dessin pour te guider.

Elle laissa un instant le monde réel derrière elle pour commander au scintilleur une miniature de la toile, qu’elle tendit ensuite à l’élève.

-As-tu des questions ?

[ Faute d'éducation [Terminé] Bon_aniv

]

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Dame Jil'Wilen m'assura que j'avais choisi la bonne Académie pour apprendre à maîtriser mon Don puis elle m'entraîna vers un étrange assemblage de cristal et métal : un scintilleur !

-Là, assis-toi. Tu n'as rien à craindre, cela va juste t'ouvrir les spires pour analyser ton don. Rien de compliqué, ni de douloureux. Tu seras sans doute surprise au début, car je vais chercher des limites que tu n'as jamais encore connues. Tu peux fermer les yeux, si ça t'aide.

Je m'assis dans le fauteuil puis fermais les yeux comme me l'avait conseillé l'analyste. Mes mains étaient crispées sur mon uniforme par l'appréhension. Je ne savais pas ce qu'il allait se passer et cela me faisait un peu peur, moins tout de même que de parler à des inconnus (ce qui est tout à fait illogique). Toutefois cette peur était contre-balancée par l'immense curiosité qui m'habitais. J'avais tellement hâte de découvrir à quoi ressemblais mon Don !

Peu à peu, je me laissai allée. Je retrouvai la même sensation qui m'avais envahi lors de l'incendie, cette impression qu'un monde nouveau s'ouvrait à moi. Je savais maintenant que c'était bien le cas mais c'était toujours aussi grisant. Je me laissai guidée, marchant, glissant parfois. Toutes mes perceptions du monde physique avaient disparues, ne laissant que le plaisir de me retrouver dans l'Imagination.

-Voilà, c'est terminé, tu peux admirer le dessin de ton don.

J'ouvris les yeux. Sur la toile blanche en face de moi était dessiné trois cercles : un rouge et un jaune qui se joignaient et un bleu qui les englobait. Ainsi, c'était ça mon Don. Enfin la représentation de mon Don. Je ne savais pas ce que cela voulait dire et je ne savais donc pas quoi en penser.

-Le cercle rouge, c'est ta volonté, et le cercle jaune ton pouvoir. L'un et l'autre se mêle, c'est une bonne chose. Une volonté et un pouvoir trop dissocier peuvent causer un déséquilibre handicapant. A l'inverse s'ils se confondaient l'un en l'autre, cela pourrait être très dangereux. Il te faudra donc toujours garder à l'esprit ce pourquoi tu veux dessiner, et ne pas laisser un quelconque besoin de pouvoir t'envahir.

De ce que je comprenais, j'avais un pouvoir et une volonté correctes et bien équilibrés. Dame Jil'Wilen montra le cercle bleu du doigt.

-Quant à lui, c'est ta Créativité. Et ne la sous-estime surtout pas. Je la sens prête à se développer, ce qui peut t'offrir un don exceptionnel, crois-moi. Mais ce n'est pas à moi de t'apprendre comment travailler sur ton don. Et c'est là que tu es chanceuse d'être ici. Tu as deux professeurs du Dessin pour te guider.

Quelle ne fut pas ma surprise quand j'entendis ces mots ! Je n'aurai jamais pensé que je pouvais détenir un véritable pouvoir ! Jusqu'à présent j'avais toujours pensé que mon Don n'étais qu'un Don mineur, sans véritable envergure. Je ne recherchais pas le pouvoir, ce n'étais pas dans ma nature, mais cela me permettrais sûrement à prendre un peu plus confiance en moi.

L'analyste me tendit alors une miniature de la toile. Je la pris doucement. C'était comme avoir sont Don entre les mains. Et pourtant... Cette représentation serais à jamais figée alors que mon Don lui ne cesserait de se développait si j'y travaillais.

-As-tu des questions ?

-Non. Merci. Merci beaucoup.

Je ne trouvais pas de mot assez fort pour lui dire combien ce qu'elle avait fait (ce qui, en somme n'était que sont travaille) était devenu important pour moi.

-Grâce à vous, maintenant je sais que j'ai eu raison de venir ici et qu'il ne faut pour aucun prétexte que j'abandonne.

[Merci !!]

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