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 Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]

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Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeMar 25 Jan 2011 - 21:38

Ce matin là, Gwëll avait ouvert les yeux en même temps que le soleil. Et les avait refermés immédiatement après. La vision de la tenture qui décorait le mur de son nouveau dortoir lui était désormais insoutenable.

Cela faisait une semaine que ce petit manège durait.
Ce jour là ne dérogeait pas à la règle. Lasse de ce petit rituel journalier, la jeune fille soupira et se dégagea ses draps. Assise en tailleurs sur son lit, elle tenta de se donner du courage. Elle avait peur, oui, c’était vrai, peur de ce qu’elle allait découvrir, mais surtout,  peur des conséquences de ses actes. Mais c’en était trop, elle ne pourrait pas éternellement se dérober aux suites de ses erreurs.
Posant ses pieds sur les dalles froides au pied de son lit, elle se leva et, pleine de réticences, alla se pencher à la fenêtre. Depuis le quatrième étage de la grande bâtisse, la jeune fille avait une vue imprenable sur l’enceinte du l’édifice. Et, pour son grand plaisir, depuis la fenêtre de son nouveau dortoir, elle pouvait observer à loisir le lever du soleil.

Comme tous les matins, la jeune lupus se saisit d’un châle de laine qui trainait sur le rebord de son lit, s’en couvrant les épaules d’un geste las, et se dirigea d’un pas lent et mesuré vers la fenêtre. Quand elle en fut assez proche, elle en écarta le voilage et s’assit sur son rebord et, ramenant ses genoux sous son menton, elle se blottit dans l’encadrement de l’ouverture et observa le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Le lever du soleil était un tableau que Gwëll n’aurait manqué pour rien au monde, l’astre avait beau être toujours identique à lui même, il la fascinait. Sa majesté, sa splendeur, il était ravissant. Et malheureusement rapide. Encore une fois, la jeune fille fut frustrée de la durée de cette féerie. Fin de la représentation, applaudissez et rentrez chez vous.
Gwëll n’avait pas envie se lever. Pas encore. Elle voulait admirer encore un peu la splendeur de la nature qui s’éveille.
Elle laissa donc son regard vagabonder longuement, arpentant les sinueuses allées des jardins, grimpant à la cime des grands arbres, glissant sur les eaux paisibles du lac courant jusqu’à l’horizon. Mais ses yeux revenaient toujours, inlassablement se fixer sur un des bâtiments annexes à l’établissement. Toujours le même. L’écurie. Elle savait qu’elle finirait par y retourner, un jour ou l’autre, mais elle aurait préféré repousser éternellement ce jour fatidique.

Il fallait vraiment qu’elle se décide à s’y rendre. Vraiment. Mais, malgré toute sa bonne volonté, elle n’y arrivait pas, l’écurie avaient beau agir sur ses yeux comme un aimant, elle avait l’effet inverse sur le reste de son corps.
Elle finit tout de même par se lever, convaincue que ce ne serait pas en restant prostrée qu’elle ferait avancer quoi que ce soit. Elle se vêtit rapidement, passa un prompt coup de brosse dans ses cheveux et sortit du dortoir.

Elle descendit prudemment les escaliers et s’extirpa de l’imposant bâtiment. Jetant un regard circulaire aux jardins, elle entama, d’un pas lent et mesuré, sa marche vers ce qu’elle appréhendait depuis une semaine.

Malgré toute la mauvaise volonté qu’elle y avait mis, elle finit par arriver devant les écuries. Elle demeura quelques instants à quelques pas du bâtiment, n’osant s’en approcher davantage. Puis elle franchit les quelques pas qui la séparaient encore de l’édifice, afin d’observer de plus près les restes de ce qui avait été la grande et majestueuse porte des écuries. Et qui ressemblait désormais davantage au vestige d’un feu de bois. Elle éprouva un pincement au cœur à l’idée que ce ne soit de sa faute -après tout, c’était elle qui avait attiré l’incendiaire dans le bâtiment. La jeune fille ne put alors s'empêcher de passer ses doigts sur le bois calciné. À ce contact rugueux, un frisson la parcourut alors que les souvenirs tant refoulés remontaient à son esprit, en même temps que les larmes à ses yeux.

Elle s’agenouilla en face du débris de porte, toujours la mains posée à sa surface, et, enfouissant son visage dans sa main libre, ferma les yeux, non pour contenir ses pleurs, mais pour ne pas ni les voir, ni les sentir couler le long de ses joues.

Il lui sembla s’écouler une éternité avant qu’un bruit sourd ne rompe le silence qui s’était établi dans sa tête. Un bruit feutré, voulu discret. Il y avait quelqu’un à proximité. Cette présence, bien que masquée ne semblait pas hostile à Gwëll. Elle était presque rassurante. Presque. Car savoir quelqu’un derrière soi alors qu’on ignore tout de son identité est tout de même quelque chose de quelque peu inquiétant. La jeune fille ouvrit donc les yeux et sonda l’obscurité de la pièce à la recherche de la personne qui devait se trouver à proximité.

Son regard en croisa un autre. Elle ne craignait rien. Elle se releva tout de même et planta ses yeux dans ceux de la jeune femme.

Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeDim 6 Fév 2011 - 16:31

La petite marchombre fut réveillée par la lumière qui filtrait des rideaux tirés sur la fenêtre. Elle s’étira dans son lit avant de se lever et de saisir ses affaires. Elle sortit de sa chambre et marcha dans les couloirs en direction des bains. Par une fenêtre, elle vit que le soleil frôlait l’horizon et elle soupira. Elle était en retard. Tant pis. Elle se lava rapidement. Pour une fois elle n’était pas seule, il y avait plusieurs élèves mais elle ne leur parla pas. Aucun intérêt ; Leurs piaillements l’agaçaient. Elle fit vite et retourna dans sa chambre où elle rangea ses affaires. Elle n’aurait pas le temps d’aller courir avant d’aller travailler et irait plutôt durant sa pause du midi. Il y avait beaucoup à faire dans ses chères écuries qui avaient été touchées par la bataille. Quelques chevaux étaient choqués et il fallait les calmer, les amener ailleurs pendant les travaux. Il fallait surtout que l’Intendant lui envoie de la main d’œuvre pour tout retaper. Mais il avait des choses plus graves à régler. Qui se souciait du confort de chevaux ?


Elle passa les portes calcinées avec un petit soupir. Quel gâchis… Les chevaux avaient besoin d’être sortis. Certains ne reverraient jamais leurs maîtres. Claryse guettait tous les matins le jeune noble qui possédait une jument alezan ou encore la femme au frison. Mais ils ne venaient pas. Elle ne connaissait pas leurs noms et ne pouvait donc pas vérifier s’ils avaient été tués. Si elle mettait la main sur le coupable, elle... Elle ferait quoi ?... Lui tirer les oreilles ? Elle sortit une jument sans maître et la monta à cru. La faire courir un instant lui ferait du bien. Lorsqu’elle fut de retour, il y avait une blonde assise à la porte. Elle avait l’air vraiment mal. Elle… pleurait ? Comment pouvait-on décemment s’effondrer devant une… porte ? Elle était dérangée cette fille ? Claryse leva un sourcil et sans chercher à être discrète ramena la jument dans son box. Puis, elle se retourna vers la jeune fille. Pleurer en public était déjà inconcevable mais ainsi… C’était étrange.


Elle s’avança dans sa direction, déterminée à connaître le pourquoi du comment mais ne sachant pas comment lui faire remarquer sa présence. Manquer le bruit des sabots d’un cheval était rare. Elle se demandait comment parler avec cette personne. Comment la mettre à l’aise ? Elle n’eut pas besoin de se racler la gorge ou de taper dans ses mains ou de faire des claquettes, la fille leva les yeux et la fixa intensément. Ses joues avaient beau être pleines de larmes, elle en restait fière. Et puis il y avait cette aura autour d’elle, de ce sentiment étrange qu’elle guettait depuis des jours dans les couloirs. Sa quête s’achevait. La demoiselle ressentait de la culpabilité. Mais comment quelqu’un qui paraissait si inoffensif peut-il être mêler à un barbecue géant incendie dans les écuries ?


La petite marchombre s’avança et esquissa un court sourire rassurant. Détends-toi, je ne vais pas te manger. Encore que… Elle tendit sa main pour l’aider à se relever et celle-ci s’en saisit. Elle vacilla légèrement sur ses jambes avant de se stabiliser. La brunette n’en revenait pas, une si frêle jeune fille…


-Vous allez bien Mademoiselle ?


Question idiote. Bien sûr que ça n’allait pas. Elle pleurait espèce de cruche ! Elle réalisa son erreur alors que sa voix s’éteignait. C’était trop compliqué les relations humaines, il fallait éviter le moindre faux pas. Rester courtois. Alors que c’était si simple de demander franchement quel était son foutu problème. Mais elle n’oserait pas se comporter ainsi, c’était un manquement à toutes ses règles. Si on s’adresse à toi, même si ça te saoule, reste calme et polie et tout ira bien. Du moins en théorie… Elle avait blessé des gens à répondre trop vite ou par monosyllabes. Mais était-ce sa faute si parler l’ennuyait ? Elle se reprit ou plutôt se trouva une parade.


-Vous êtes blessée ?


Oui oui, justification pourrie. Pourquoi serait-elle venue pleurer prostrée contre un porte incendiée si elle avait mal ailleurs qu’en son âme ? Pour soigner les plaies physiques, l’infirmerie n’était pas si loin. Par contre, la paix de l’esprit est plus dure à trouver.


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeLun 14 Fév 2011 - 18:17

Elle l’avait aidée à se relever et, maintenant, elle lui souriait. Cette femme était vraiment charmante. Si seulement elle avait su... mais elle ne savait pas, elle ne savait rien.
Les yeux dans les yeux, les deux jeune femmes s’observaient. Si Gwëll pouvait lire, dans les yeux de cette femme qui lui faisait face, la bonté, l’incompréhension ainsi que toute une foule d’autres sentiments divers et variés, celle ci devait avoir du mal à distinguer quoi que ce soit dans le fouillis des yeux rougis et embués par les larmes de la jeune élève tant son esprit était embrumé.

Comme Gwëll l’avait pressenti dès qu’elle l’avait aperçue, la petite femme brune tenait au bâtiment ainsi qu’aux chevaux qui s’y trouvaient, elle en était même certainement le maître. Voilà qui ne simplifiait pas la tache de l’apprentie dessinatrice. Déjà, annoncer sa responsabilité dans l’incident qui avait partiellement ravagé les écuries ne l’enchantait guère. Alors si en plus, elle devait le faire à une personne telle que cette femme qui semblait attacher autant d’importance à ce qu’elle avait -même accidentellement- abimé, imaginez son ressentiment.

Une question, la dame lui avait posé une question. Mais le jeune fille n’y avait pas prêté la moindre attention, non par désintérêt, mais plutôt parce que les yeux bruns dans lesquels elle avait plongé accaparaient toute son attention. Yeux dans lesquels était passée une vague de regret. Regret d’avoir posé la question ? Gwëll l’ignorait tout comme elle ignorait la fameuse question.
La femme enchaina alors maladroitement sur une autre question. Question qui ne sembla pas non plus la satisfaire au vu de l’éclat d’insatisfaction qui para un instant son regard.

Gwëll n’aurait su dire si elle était blessée, tout ce dont elle pouvait être certaine, c’était qu’elle n’allait pas bien. Les portes calcinées et les yeux rouges y était pour quelque chose.

‘’Je, non, je ne suis pas... je ne vais pas bien... mais, ce n’était pas volontaire... je... je me sens si mal...’’

Elle avait baissé les yeux quand elle avait prononcé ces mots. Le regard du maitre des écuries lui aurait été insoutenable et elle n’aurait certainement pas manqué d’éclater en sanglots, ce qu’elle souhaitait par dessus tout éviter.
Lentement, elle releva le regard et ses yeux retournèrent se planter dans ceux de la femme brune. Les yeux parlent tellement mieux que les lèvres...

Dans ce regard, dans cet échange avec cette femme dont elle ignorait encore tout, elle tenta de faire passer son ressenti, sa peur, son angoisse, sa tristesse, son regret, son désespoir, ses larmes. Ce regard, chargé de tout ce dont l’autre avait besoin pour comprendre se dégagea très lentement d’elle et, sur sa route, en croisa un autre. Un autre empli de compréhension, de compassion, d’encouragement, de calme, d’espoir, de douceur et de sourires. Il est vraiment infiniment plus simple de parler avec les yeux.

Sur le parvis des écuries, le silence avait beau régner en maitre, il ne dérangeait nullement Gwëll. En réalité, elle ne le percevait même pas, trop occupée à intercepter les mots que cette femme lui envoyait en réponse à ses maux. Et pour la jeune fille, c’était infiniment plus que le plus long des beau discours.

Quand Gwëll se résolut à détacher, un instant, son regard de celui de son interlocutrice pour aller fixer ses yeux rouges sur les restes du pan de bois qui fut dans un temps ancien la porte de écuries, elle n’éprouva pas d’appréhension.
Quand le regard de Gwëll effleura les débris de l’ancienne ouverture du bâtiment, elle n’eut pas à retenir de frisson.
Quand Gwëll regarda en face les dégâts qu’elle avait engendré en venant se cacher ici, elle n’eut plus peur de ses actes passés.

Même si il en subsistait un panneau de bois noir et des yeux rouges.

‘’Merci...’’

Plus un murmure qu’une affirmation, mais déjà un si grand pas...


Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 19:20

Claryse entendit les mots de la jeune élève sans vraiment les comprendre. Pourquoi bafouillait-elle autant ? Parce qu’elle ne va pas bien, parce qu’elle a quelque chose sur le cœur qu’elle doit t’avouer. A toi de lui faciliter la tâche. A toi de te comporter en adulte. A toi d’être une digne enseignante. Même si la nouvelle qu’elle cache va te faire mal. Même si tu ne sais pas comment faire, comment t’y prendre avec elle. Elle n’était pas faite pour les discours, pas faite pour les questions bien placées qui encouragent à se confier. Elle préférait le silence aux mots. Même si ceux-là son des armes. La blonde baissa un instant les yeux pour vriller de nouveau son regard dans le sien. La jeune marchombre faillit vaciller de surprise devant l’intensité des sensations qui paraient ses pupilles. Des sentiments si forts, si tristes qu’elle ressentit une vague de compassion, d’amitié pour elle. Claryse comprenait et n’avait pas besoin des excuses que lui lançait celle qui comprenait le langage du silence.


La marchombre soutient avec les yeux celle qu’elle avait physiquement soutenue quelques minutes plus tôt. Ses yeux disaient : Ne t’inquiètes pas, j’ai compris. Ce n’est pas ta faute, calme-toi. Je comprends. La jeune fille n’était pas la véritable responsable du feu mais elle s’en sentait coupable. A tort ou à raison ? Elle avait bravé sa peur pour venir la voir et elle avait besoin d’être rassurée. Personne n’était mort et l’on pouvait réparer les portes. Ce n’était qu’un problème matériel. Rien de grave en soi. Voilà ce qu’entre autres choses la brunette expliquait à l’inconnue. Celle-ci quitta son regard après de longues minutes d’échange et de contemplation. De longues minutes de silences. De longues minutes durant lesquelles Claryse se sentit touchée par les yeux rougis et le visage triste de la blonde qui observa sans trembler les restes de la porte massive des écuries, temporairement remplacée par des panneaux de bois qu’il fallait pousser tous les matins et soirs.


Elle lui murmura alors quelque chose d’étrange, de beau et d’angoissant à la fois. Pourquoi ce merci ? Parce que l’on a parlé en silence toutes les deux ? Avait-elle seulement comprit ce que la brune lui racontait ? La seule réponse possible était affirmative. S’apaiser aussi vite ne signifiait qu’une chose : la blonde savait que Claryse avait compris. Elle la comprenait et cela semblait lui suffire. Les yeux de la marchombre sourient puisque sa bouche ne savait le faire aussi bien. La gratitude était un sentiment singulier qui s’en allait aussi vite qu’il venait, comme un songe. Elle le recueillit dans son cœur avec délectation. Elle aimait cette saveur d’ambroisie et grava ce souvenir. Elle répondit par un encouragement muet.


La blonde réalisait-elle le pas en avant qu’elle venait d’effectuer ? Maintenant, il fallait passer à la seconde phase. Parler et s’expliquer, écouter, pardonner et avancer. Elle joua avec son bracelet de perles colorées pour réfléchir à la façon de s’y prendre. Elle voulait savoir qui était réel responsable de ce saccage. Et quelle en était la raison. Le reste, elle s’en fichait. Alors, elle demanda simplement :


-Raconte-moi, veux tu ?


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeDim 20 Fév 2011 - 20:39

Un regard plein d’affection, en réponse à un autre empli d’affliction. Leur échange durait. Se prolongeait au delà de ce que les mots auraient pu leur offrir.
Malheureusement, aussi avantageux qu’il soit, le langage des yeux ne pouvait entièrement remplacer celui des mots. Gwëll savait qu’elle devrait se confier, expliquer ce qui s’était passé. Tout ce qui s’était passé. Elle savait aussi que ce serait éprouvant, mais elle se devait de la faire.
La jeune femme qui lui faisait face semblait elle aussi désolée de devoir en passer par là, on pouvait voir qu’elle redoutait autant que la fautive ces révélations, mais qu’elle ferait tout pour aider Gwëll.

-Raconte-moi, veux tu ?

C’était plus qu’une demande, une invitation. Une invitation à laquelle Gwëll ne manquerait pas de répondre. Même si ce serait difficile. On ne refuse pas une pareille chose.

‘’Je... je... je préfèrerais te le dire en faisant un tour...’’

Le tutoiement était venu tout seul alors qu’elle tentait de s’exprimer. Il lui avait semblé, et lui semblait toujours, naturel de s’adresser ainsi à la personne à laquelle elle allait faire un telle confidence. Une confidence qu’elle ne supporterait pas si elle restait ici. Il lui fallait partir. Pas forcément partir loin, mais ne pas rester là, à cet endroit qui continuait à la mettre mal à l’aise bien que l’impression ait été atténuée.

‘’À cheval, si ça ne te gêne pas...’’

Sa voix était encore hésitante et faible et elle pensait que le contact rassurant de son cheval ne pourrait certainement ne lui faire que du bien, et elle pensait être plus apte à parler une fois juchée sur le dos du petit étalon. Étalon qui, du fond de son box avait du se sentir concerné puisqu’il poussait de petits hennissements joyeux vers sa maîtresse.
Gwëll attendit donc quelques instants la réponse du maitre des écuries puis, après avoir obtenu son consentement, s’engouffra à sa suite dans le bâtiment. Elle se dirigea alors avec automatisme vers le box de Jingle. À le vue du petit cheval, les peurs de la jeune fille s’envolèrent instantanément et elle ne put s’empêcher de sourire. Car, si son entêtement à se ne pas venir aux écuries l’avait tenue à distance de vestiges de l’accident traumatisant qu’elle avait vécu, il l’avait aussi tenue éloignée de son cheval, et cela, elle l’avait amèrement regretté. Aussi, elle se laissa aller contre l’encolure de l’animal et fourra ses doigts dans ses crins doux alors que celui ci frottait son chanfrein sur l’épaule de la jeune fille. L’entrain la gagna alors et elle s’empressa de sortir l’étalon de son box.

Alors qu’elle se dirigeait vers la sellerie, elle remarqua que la brune s’occupait d’un petit cheval d’un beau gris souris. Gwëll, en les voyant aussi proches eut la certitude que l’animal appartenait à la jeune femme. Ce qui était tout de même assez logique.

Si Gwëll avait déjà eu l’occasion de remarquer que le jeune femme brune qui s’occupait des écuries parlait remarquablement bien avec les yeux, elle n’avait jamais eu l’occasion de la voir parler avec quelqu’un d’autre qu’elle et par conséquent, elle n’avait pu voir que ses yeux. Mais désormais, vue de loin comme ça, elle trouvait à cette femme un petit quelque chose d’étrange.
Non que la brune soit bizarre et dénote vis à vis des autres résidents de l’Académie, mais elle avait ce petit détail qui faisait d’elle un être à part.
Intriguée, la jeune fille observait cette femme, qu’elle ne connaissait en réalité pas tant que cela, parler à son cheval. Et elle aurait juré que celui ci lui répondait. Longtemps, elle les regarda, serrée contre l’épaule puissante de son étalon.

[Désolée, j'ai un peu anticipé la réaction de Cla', mais si ça te pose un quelconque problème, n'hésite pas à me le dire, et dans ce cas j'éditerais ^^]

Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 16:08

Elle aurait du s’en douter que les confidences ne viendraient pas tout de suite, qu’il faudrait un peu de temps à la jeune blonde. Une ballade, pourquoi pas ?... Cela permettrait de ne pas être dérangées et de pouvoir laisser au silence la place qui lui était due. La présence d’un cheval qui nous porte, nous empêche de chanceler et reste rassurant à tout instant ; Surtout si elle avait un cheval à elle, un lien fort à entretenir et une affection à recevoir. Claryse acquiesça silencieusement à la proposition, Poussière d’Etoile n’en serait qu’heureux de se dégourdir les pattes. Elle observa par derrière la jeune fille qui s’approchait sans la moindre hésitation d’un box, le box d’un étalon assez agréable à s’occuper. Mais il ne l’accueillait pas ainsi habituellement, ce qui signifiait que Jingle, comme l’annonçait sa plaque sur la porte, avait une maîtresse. Elle vit le pas de la jeune fille s’alléger en s’approchant. Les animaux sont nos meilleurs confidents, sans le savoir ils peuvent nous détendre. Claryse commençait à bien aimer cette demoiselle.


Elle-même entra dans un box, après avoir récupéré sa selle et filet, et s’occupa de sa jument. Elle adorait son pelage souris, sa petite taille et son infatigable bonne humeur. Menfin, parler de bonne humeur pour un cheval restait un comportement étrange qu’elle assumait. Elle le caressa tout en lui chuchotant à l’oreille. Elle lui racontait toujours ses journées et avait l’impression qu’il la comprenait. Il posait sur elle un regard brillant d’intelligence qui la faisait chavirer. A vrai dire, elle l’avait habituée depuis toute jeune à ses bavardages. En effet, petite fille renfermée puis femme qui ne parlait que peu aux êtres humains, racontait tout à Poussière d’Etoile ou aux autres chevaux et ses tracas s’envolaient aussitôt. Ils avaient un effet baume sur son cœur en l’apaisant. Elle ne parlait pas que d’elle, elle lui parlait d’autres choses aussi mais en moindre mesure. Elle semblait particulièrement où Claryse lui parlait de l’odeur des fleurs ou du soleil sur sa peau. Elle frotta plus fort sa tête sur sa cuisse en apprenant qu’ils sortaient. Puis et s’arrêta et leva les oreilles à la mention du ‘Pas seules’.


Elle ne saurait dire si c’était parce qu’un chat entrait ou parce qu’elle avait réellement compris. Les animaux étaient un mystère passionnant qu’elle ne cesserait de chercher à comprendre. Claryse passa le filet puis la selle à sa jument. Elle aimait l’odeur du cuir et sa texture sous ses doigts. Elle ne vit pas que la blonde l’avait observée et ne s’occupa pas d’elle. Elle aurait du lui proposer son aide pour harnacher mais elle avait l’air de bien se débrouiller. Ce fut seulement lorsqu’elle eut fini d’harnacher sa propre monture qu’elle regarda dans le box de Jingle. Elle s’en sortait très bien, ses gestes étaient empreints de l’habitude des cavaliers. La petite marchombre guida sa jument jusqu’à la cour de l’écurie où elle attendit que la jeune fille la rejoigne.


-Une promenade autour de l’Académie te tenterait-elle ? lui demanda-t-elle lorsqu’elles furent au même niveau.


Plutôt à l’extérieur si tu veux bien, les stigmates de la bataille sont encore trop présents pour que les souvenirs se tiennent tranquilles, dirent ses yeux. Elles enfourchèrent leur monture et empruntèrent au pas le chemin bien entretenu qui conduisait à l’entrée de l’école. Il y avait peu de vent et puisque le soleil ne faisait qu’entamer sa course, il ne faisait pas encore trop chaud. Elle entendait les insectes chanter. La marchombre respira un grand coup pour évacuer un peu de la tension accumulée ces derniers jours.


Par contre, Claryse avait l’intension de ne plus parler la première. Elle avait lancé une invitation, il ne fallait pas qu’elle finisse par insister. Les confidences doivent venir sincèrement d’elle même et non parce qu’on vous y a forcé. Sinon, cela devient de banales informations. Le sable du chemin fit place aux pavés de la route menant à l’entrée. Les pas de leurs chevaux résonnèrent alors, accompagnés des bruits des voyageurs et marchands qu’elles croisaient.


[ Pas de soucis !! ^^]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeMer 9 Mar 2011 - 21:17

Le silence se fit peu à peu alors que les deux jeunes femmes, juchée sur le dos de leurs fières montures, se frayaient un chemin parmi la multitude d’hommes qui œuvraient à la reconstruction de l’édifice. Silence, il fallait l’avouer, un temps soit peu bruyant. En effet, l’allée principale du bâtiment bourdonnait du bruit de ces ouvriers d’un jour.
Au milieu de ce capharnaüm résonnait le bruit sourd des sabots des deux chevaux. Bruit sur lequel l’esprit de Gwëll était entièrement focalisé. c’était un claquement régulier et doux qui la rassurait et l’apaisait. Et cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas entendu. Trop longtemps à son goût.

La dernière fois... la dernière fois, elle fuyait un bâtiment ravagé, en partie en proie aux flammes, théâtre sanglant d’une terrible bataille qui la dépassait. Ce jour là, elle avait eu très peur et n’avait, par conséquent pas prit le temps d’écouter ce rythme lent et rassérénant. Un rythme lent qu’elle avait désormais le temps d’apprécier et qui la berçait doucement.

Quelques minutes plus tôt, la jeune femme à la jument grise l’avait invitée à quitter, pour leur balade, l’enceinte de l’Académie. Gwëll avait accepté avec soulagement. En effet, l’idée de se promener dans les jardins où elle avait vu, à peine quelques jours plus tôt, des combattants hargneux s’entretuer n’était pas pour lui plaire. Alors qu’aux alentours du bâtiment, le sol des forêts et des plaines ne demandait qu’à être foulé. Les deux cavalières se dirigeaient donc doucement vers la grande porte de l’Académie, songeant aux sentiers inexplorés qu’elles allaient découvrir. Rapidement, elle sortirent de l’enceinte autrefois protectrice de l’édifice et le claquement se transforma en bruissement alors que les feuilles sèches remplaçaient les dalles de pierre.

Malgré la peur qui la tenaillait, la jeune fille sentait qu’aux tréfonds de son être, le flot brulant de ses révélations était fin près à sortir. Il fallait qu’elle parle. Maintenant. Après, ce serait trop tard. Empoignant ses deux rênes d’une seule main, la demoiselle passa doucement sa main libre dans les poils soyeux de l’épaule du petit cheval et soupira.

‘’J’ai été trop curieuse...’’

Gwëll se savait curieuse, on le lui avait toujours fait remarqué, tout en lui rappelant que ce n’était pas sans risques. « La curiosité est un vilain défaut » n’avait eu de cesse de lui répéter sa grand mère. Jamais la petite fille qu’elle avait été n’y avait prêté attention, pensant son aïeule quelque peu gâteuse. Mais maintenant, elle comprenait. Et il était trop tard.
Consciente que cette déclaration ne justifiait en rien les dommages causés aux écuries, la jeune fille s’empressa d’ajouter :

‘’Il était tard, je n’arrivais pas à dormir... Alors je me suis levée et je suis allée voir dans les couloirs. Je savais bien que c’était interdit, mais je ne saisissais pas les dangers qui pouvaient être liés à un simple promenade dans les couloirs à une telle heure... Et puis... Et puis, je sais que c’est ridicule, mais c’est comme si quelque chose m’y avait attirée...’’

Elle s’interrompit un instant au souvenir de cette soirée si spéciale où ses pas l’avaient guidée dans le dédale des couloirs. Cette nuit là, ses pieds nus avaient silencieusement glissé sur le dallage, comme mus d’une vie propre. Elle ne put réprimer un frisson à l’idée de ce qui aurait alors pu lui arriver.

‘’Au bout d’un moment, j’ai perçu un fracas sourd en provenance du hall. J’ai donc suivi le bruit jusqu’à sa source et j’ai vu plein de gens qui se battaient. Oh ! C’était vraiment horrible !’’

À cet instant, ses yeux s'embuèrent. Elle fit tout son possible pour tenter de refouler ces larmes qui menaçaient de mouiller ses joues. Échoua. Renonça. Ses grands yeux plein de larmes montèrent d’eux même chercher du réconfort dans dans le doux regard noisette de la brune. L’y trouvèrent. Se calmèrent.

‘’À cet instant, je ne comprenais plus... plus rien. L'Académie prétendue si sûre était elle attaquée ? Et en plein milieu de la nuit en plus ? Tout m’échappait. Alors, dans le couloir où je me trouvais, un jeune homme est venu me voir, il était couvert de noir, et je n’ai pas su qui il était, mais il ne semblait pas animé de mauvaise volonté. Il m’a expliqué ce qui se passait. Il m’a aussi dit de me mettre à l’abri.’’

Ce qu’elle n’avait pas fait. À ce moment là, dans son esprit terrifié par les combats sanglants, tout s’était mélangé. Elle avait perdu toute notion de prudence et avait même oublié l’endroit où elle devait se rendre.
Elle respira un grand coup, tentant de chasser par la même occasion la peur qui avait afflué en même temps que les souvenirs.

‘’Je comptais bien faire ce qu’il m’avait dit, mais juste au moment où j’allais dans la direction qu’il m’avait indiquée, je L’ai vue. Elle, cette étrange femme. Debout, au beau milieu du couloir, et qui semblait pourtant si loin...’’

Oui, cette femme était pour le moins singulière, postée ainsi, et c’était ce qui avait attiré l’attention de Gwëll. À tord...

‘’Alors je suis allée la voir... Oh, je n’aurais jamais dû faire ça ! j’ai été si stupide ! Mais je pensais qu’elle avait peut être besoin d’aide... si j’avais su...’’

Oui, si elle avait su, rien de tout cela ne serait arrivé. Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Elle ne pouvait plus. Les mots qui voulaient tant sortir n’y parvenaient plus, la boule de peur fichée dans sa gorge l’empêchant de dire quoi que ce soit. Mais, cependant, ce qu’elle ne parvenait à évacuer par les mots, c’était les pleurs qui s’en chargeaient. Mais les lourdes larmes qui s’écrasaient lentement sur ses mains après avoir creusé de longs sillons humides le long de ses pommettes puis de ses joues d’enfant ne pouvaient rien faire pour la soulager.

[Bon voila... J'ai mis que la moitié de l'histoire, si tu préfère finalement qu'elle déballe tout d'un coup, fais moi signe et j'éditerais]

Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeSam 19 Mar 2011 - 20:11

Claryse se laissait porter par Poussière d'Etoile, elle aimait sentir les contractions des muscles de celle-ci, la force latente qu'elle savait présente entre se jambes. Elle n'utilisait plus les rênes mais seulement des pressions de se pieds ou de ses cuisses grâce à la finesse de la selle. Elle n'avait plus le temps d'entraîner aussi souvent qu'avant sa jument et utilisait toutes situations pour augmenter son lien avec celle qu'elle considérait comme sa compagne d'âme. Même si cette idée sonnerait creuse dans beaucoup d'esprits. Et puis, si en plus ils apprenaient qu'elle allait donner des cours alors là il la prendrait pour une folle à enfermer. Elle, enseigner à des jeunes les clefs pour comprendre l'Art équestre, il faudrait qu'elle donne goût à cette discipline à des gens qui n'en avaient rien à faire. Montrer sa passion, et développer les liens unissant l'homme et l'animal. Leur faire comprendre que le cheval qu'ils montent peut leur sauver la vie, qu'en face d'un danger, il fuit normalement et ce malgré les ordres. Mais, s'il a confiance en vous, il se dressera faces à ces armes qui le terrifient. Il est possible de sauver les gens que l'on aime lorsque l'on a un bon destrier qui n'a pas peur de vous ou des bruits des batailles. La petite marchombre flatta l'encolure de sa jument alors qu'elles quittaient l'enceinte de l'Académie.


Elles s'engagèrent sur un chemin perpendiculaire à la route pavée principale et s'enfoncèrent dans la nature. sa rêverie se brisa comme le silence et un flot de paroles qui semblait intarissable sortit des tréfonds de l'âme de la jeune fille. Elle parlait, sans que quiconque ne l'ai poussée, sans qu'elles aient un lien privilégié. Si, il y avait la confiance, celle de ne pas recevoir de la moquerie en retour, celle de se sentir soutenue. Claryse écouta avec attention les révélations. Elle n'avait jamais pris la curiosité pour un défaut mais reconnaissait ses possibles dangers. Le récit de cette nuit-là la fit remonter en arrière, dans ce passé qu'elle voudrait pouvoir engloutir. Les cris, le sang sur ses mains, le sang partout sur elle, la soif de vaincre, la peur de mourir et puis cette horreur sans nom que l'on ne peut souhaiter à personne de sa connaissance. Les corps, les morts, les gémissements ou cris déchirants des blessés. L'horreur qui dégoulinait par tous les pores de sa peau. Cette fatigue qui lui avait pesé sur les épaules d'un seul coup, la poussant à chercher le réconfort que seule sa jument et une nuit sans rêve pouvait lui apporter. Elle se contint pour apaiser la peur de la jeune fille et reprit contenance. Rester droite.


Elle non plus n'avait pas compris ce qui se passait et douté de tout, de toutes ses connaissances et de toutes ses convictions. Se remettre en cause, encore et toujours. Elle écoutait le fil un peu décousu de l'histoire qui, elle le savait, lui donnerait les clefs pour comprendre la situation de ses écuries qu'elle aimait tant. Une femme donc. Cela ressemblait à la description d'une dessinatrice en cours de Dessin. Si proche et si loin. Comme si seul leur corps, leur enveloppe charnelle était présente alors que leur âme s'envolait vers un lieu qui lui resterait à jamais inaccessible. Une limite de plus à franchir, réalisa-t-elle même si un monde où tout est possible ne l'intéressait guère car il n'y aurait plus aucune possibilité de progression.


"Si j'avais su" Combien de fois avait-elle répété ces trois mots inutilement, ressassant le passé, repensant à toutes ses erreurs commises, songeant à ce qu'elle aurait pu faire pour empêcher telle ou telle situation. Elle avait finalement compris qu'il avait des choses que l'on ne peut pas changer et avec lesquelles il faut vivre du mieux possible. Ne pas s'apitoyer sur soi-même. Elle se tourna vers Gwell qui pleurait à chaude larmes. Un jour tu comprendras que ce n'est pas important, un jour cette femme ne te fera plus peur. Je la sens cette peur presque tangible qui se cache derrière ta culpabilité. Ne la craint pas, car si tu crains, cela veut dire que tu reconnait sa supériorité, que tu reconnait que tu est incapable de faire quoi que ce soit contre elle. Est-ce vraiment le cas? Comment dire tout ça avec des mots?


-Calme-toi, chuchota-elle alors qu'elle recueillit une de ses larmes sur son index, et regarde. Admire les arcs en ciel chatoyants sur cette goutte. Cette femme mérite-t-elle que tu verses des choses aussi belles en repensant à elle? Ne vas pas croire que la destruction partielle des écuries soit un drame. Ne t'en veux pas s'il te plait et raconte moi la suite de ton histoire que je comprenne cette peur que je sens autour de toi.


Pourquoi parlait-elle tant? Ça ne voulait pas dire grand chose, ce qui semblait limpide dans sa tête devenait presque illisible par les mots. Comme s'il y avait une mauvaise traduction ou connection entre son cerveau et sa langue. Claryse espérait que ce qui représentait un discours pour elle apaiserait la blonde et permettrait de tarir le flots de larmes brillantes.


[ Encore désolée pour le retard et dis-moi si ça te va pas ^^ ]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeMar 22 Mar 2011 - 22:49

Les larmes coulaient. Le flot de pleurs remplaçait le flot de paroles. Les lourdes larmes roulaient le long de ses joues tendres de petite filles, telles des perles emplies du précieux élixir de jouvence qui la renvoyait vers les méandres de sa mémoire et les souvenirs de ses peurs irrationnelles et irrationnées d’enfant.
Tout cela accumulé ne pouvait rien donner d’autre que de lamentables traces rouges et humides serpentant entre les timides taches de rousseur. À moins d’être doté d’une âme de poète et de ne voir, en cet excès d’eau, que diamants et arcs en ciel chatoyants. Ce qui était le cas de l’interlocutrice de Gwëll. Et cette vision très optimiste laissait la jeune fille interrogative. En aucun cas, elle ne voyait les pitoyables petites gouttes d’eau qui s’échappaient minablement de ses yeux tristes comme les joyaux étincelants que la maitresse des écuries lui dépeignait, mais elle se plaisait à imaginer cette image et à y croire.

Puis, les mots de la jeune femme lui revinrent en mémoire, bien vite accompagnés de ces peurs qui reviennent au galop dès que l’occasion s’en présente. Elle parlait de la femme du couloir. Elles parlaient de la femme du couloir. Un souvenir qui accaparait les pensées de la jeune fille comme une mauvaise herbe accapare l’attention d’un jardinier perfectionniste. Selon la brune, Gwëll se devait de ne plus craindre cette étrange individu et même, de ne plus se soucier des dommages qu’elle avait engendrés aux écuries.
Tâche qui se révélait fort ardue, en tout cas pour l’instant, étant donné la place que cet incident prenait dans la vie actuelle de la maladroite aguerrie qu’elle était. En effet, quand on a l’esprit en permanence branché sur une fréquence d’inquiétude liée à un traumatisme profond lui même engendré par les séquelles d’une quelconque altercation, il est assez malaisé de l’oublier ainsi, ou tout de moins de le reléguer à plan second, comme cela pourrait paraitre si simple en théorie. Bref, pour faire simple, Gwëll était ennuyée par cette mission qui lui avait été confiée car elle lui semblait irréalisable et qu’elle souhaitait pourtant à tout prix parvenir à la mener à bout.

Mais, si intégrale, elle paraissait inaccessible, partielle, elle semblait déjà plus réalisable. Et quitte à ne pas parvenir à ses fins, la jeune fille préférait en faire le maximum avant de baisser les bras. Elle se remémora donc ce qui s’était passé durant cette soirée cauchemardesque qu’elle avait vécue et s’apprêta à en faire part à celle à qui elle avait causé, selon son avis inutile, le plus de préjudices.

‘’Je pensais faire bien en allant la voir, c’est pour cette unique raison -la curiosité mise à part- que je suis allée la voir... Mais, j’aurais dû m’en abstenir, parce qu’en réalité, elle n’était pas ce qu’elle semblait être. Elle était bien pire.’’

En effet, de loin, elle paraissait n’être qu’une pauvre victime de la cruauté humaine, mais, elle était en réalité la cruauté elle même, certes camouflée sous les traits d’un martyr encore jeune, mais cruelle tout de même. La suite, la jeune fille ne s’en souvenait pas aussi bien, évidemment, elle se remémorait les gros traits de l’histoire, mais ce qui lui faisait défaut, justement, c’était les traits les plus fins, les détails les plus infimes qui auraient pu justifier ses actes, ses choix et lui permettre de comprendre au moins quelque peu ce qui avait entrainé ces décisions qu’elle avait, plus tard, tant regrettées.

‘’Bien, sûr, je n’aurais pas dû traîner à cette heure ci, seule, dans les couloirs, alors qu’une horde de sauvages attaquaient l’académie... Mais, je voulais savoir... Je voulais savoir pourquoi elle était là... Lui dire de se mettre à l’abri, que ça pouvait être dangereux... Mais, ma curiosité a pris le dessus, et je suis allée l’examiner de plus près... Elle était... Elle était vraiment... c’était bizarre, elle avait beau être repoussante de par ses cicatrices, effrayante de par cette aura qu’elle dégageait... Mais, elle ne me faisait pas peur. Enfin, je veux dire, généralement, quand quelque chose comprend un risque, quand je m’expose à un danger, je le sens, mon instinct prend le dessus et je m’enfuie le plus vite possible... Mais là, rien. Il ne se passait rien. Alors j’ai pensé... Oh, je sais que c’était stupide de ma part, mais, elle avait l’air si malheureuse...’’

Bien sûr, la jeune fille avait eu quelques réticences au moment où elle se rapprochait de cette femme raccommodée, mais elle les avait fait taire, préférant écouter sa curiosité qui la menait droit sur ce danger potentiel, lui faisant oublier toute notion de prudence.

‘’Elle était fascinante, si... si... si blessée, et pourtant... pourtant, elle semblait ne rien craindre... Je l’ai observé longtemps, et puis... et puis... et puis, c’est là que tout à basculé, et moi en premier. Je suis tombée. Sur la femme balafrée. C’est là que j’ai commencé à me rendre compte de ce que j’avais déclenché. Que j’ai commencé à avoir peur... je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire... je savais que je m’était fourrée dans le pétrin jusqu’au cou, mais j’ignorais complètement comment en sortir...’’

C’était le moins qu’on eut pu dire. Elle ignorait totalement comment s’en sortir et se pensait même, jusqu’à la dernière minute, condamnée... Puis, la solution s’était imposée à elle, claire, limpide, brutale. En réalité, ce n’avait pas vraiment été une solution, mais plutôt un... imprévu salvateur.

‘’Puis tout d’un coup... ‘Psiouf’, plus rien... il n’y avait plus de bruit, plus de femme étrange, plus de couloir, plus d’odeur de sang. Plus rien. En fait, j’ignore encore comment j’ai fait, mais... je me suis ‘déplacée’ très vite, sans faire un seul mouvement, vers les écuries. C’était vraiment bizarre, un instant, il y avait cette peur, ce coude dans mes côtes, l’instant suivant, il n’y avait plus que de la paille...’’

De la paille qu’elle avait chérie, tant sa présence lui avait fait du bien. Un bonheur, certes, de courte durée, mais tout de même appréciable durant cette entracte entre deux peurs paniques.
Puis tout avait repris. À cause d’un simple bruit.

‘’J’étais si heureuse de ne plus me trouver prise au piège de mon destin que je n’ai pas prêté attention au bruits qui venaient de l’extérieur... j’aurais dû, encore une fois... parce que dehors, il y avait quelqu’un. Et ce quelqu’un, je me doutais qu’il ne venait pas en ami... alors, j’ai paniqué.’’

Une panique qui l’avait paralysée, assise sur sa botte de paille. jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la porte de son ‘fort’ était verrouillée et que donc, l’individu, aussi malveillant qu’il soit, ne pourrait pas l’atteindre là où elle se trouvait. En tout cas pas directement...

‘’Sur le coup, j’ai été heureuse de voir que la porte était fermée à clé et que la clé n’était pas à porté de mon assaillant... Puis, peu à peu, j’ai senti une drôle d’odeur... une odeur de... de... de bois brulé... et j’ai compris. J’ai compris que la drôle de femme avait mis le feu à la porte en bois... J’ai compris que j’étais prise au piège... c’était atroce...’’

Oh oui, ça avait été atroce pour la jeune fille de découvrir que son meilleur atout quelques secondes plus tôt, s’était retourné contre elle, la prenant au piège, l’emprisonnant dans une pièce en proie aux flammes comme on jette une brindille cruellement dans l’âtre d’une cheminée allumée avant d’en refermer la seule issue. Comme un animal qui sent sa fin proche mais ne sait s’y résoudre elle avait tourné en rond, échafaudant les plans les plus saugrenus pour se tirer d’affaire.

‘’Puis, en voyant l’auge des chevaux, j’ai pensé à éteindre l’incendie par l’eau. Mais, je ne savais pas... je ne savais pas... j’ignorais totalement comment me procurer assez d’eau pour éteindre ce brasier là... alors, j’ai encore réfléchi. Longtemps... trop longtemps... je commençais à étouffer à cause de la fumée... puis, j’ai pensé à dessiner un seau... pour prendre l’eau des chevaux... ça ne paraissait pas particulièrement une bonne idée, mais c’était le mieux que j’aie à faire... alors, j’ai essayé de dessiner un seau... mais je n’ai pas réussi...’’

Elle avait lamentablement échoué. Plusieurs fois. Trop de fois. Elle avait senti sa fin proche et se voyait déjà sacrifiée à cause de son incompétence. Mais elle avait fini par arriver à quelque chose. Un résultat certes non attendu, mais pas pour autant déprécié.

‘’Je n’ai pour finir, pas réussi à dessiner un seau... mais mon acharnement m’a permis de faire apparaître de l’eau... beaucoup d’eau... le feu d’est éteint instantanément, comme une chandelle sur laquelle on souffle... mais, j’avais encore un peu peur...’’

Oui, elle avait encore peur. Peur de quoi ? Eh bien, rien de plus simple, elle avait peur de ce que allait l’attendre de l’autre coté des restes calcinés de porte. Une peur on ne peut plus compréhensible. Mais, à tout maux un remède, elle s’était empressée de trouver une solution à son problème, et celle ci avait germé tout naturellement.

'’Comme je ne savais pas si la femme étrange était encore derrière la porte, j’ai prévu un plan pour pouvoir sortir sans encombre... j’ai vite préparé Jingle, et j’ai pris un reste de poutre. Oh, ce n’était pas une idée brillante, loin de là, mais au moins, elle m’a permis de sortir... en fait, je suis sortie en poussant la porte avec ma perche... c’est stupide, je sais, mais j’avais si peur...’’

Elle avait eu si peur ce soir là, et y repenser lui donnait encore la chair de poule. Ses yeux, pas encore entièrement vidés de leur liquide salé gouttaient silencieusement sur ses joues, son menton et son épaule alors qu’elle regardait la première personne à qui elle avait enfin réussi à se confier. Enfin.


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeVen 1 Avr 2011 - 16:47

Tant de culpabilité chez une si jeune personne. Comment la vie peut-elle être aussi dure avec les Humains? Pourquoi toujours la haine, la douleur et la peur? Le monde ne pouvait-il pas être plus beau? Il est si vaste, si magnifique alors pourquoi la noirceur de l'Humanité prenait-elle toujours toute la place? Claryse sentit ses yeux s'embuer d'émotion en écoutant le récit de la jeune fille. Elle qui donnait des leçons sur la préciosité des sentiments se retrouvait presque à verser des larmes pour un évènement passé. C'en était presque affligeant. Elle laissa les paroles la ramener dans ce passé qui aurait voulu être oublier mais que l'on ne peut oublier. Elle vit la silhouette absente de l'inconnue, comprit l'erreur, sentit l'odeur de la fumée, la chaleur sur sa peau et l'impression d'impuissance, de terreur qui lui enserrait le coeur. C'était comme si elle y était. Puis elle se calma, il ne fallait pas qu'elle lui montre ses propres peurs, ses doutes à elle. Il fallait juste qu'elle soit là pour elle, qu'elle la rassure et qu'elle la soutienne.


Elle n'avait jamais aimé les contacts humains, n'avait jamais trouvé l'utilité aux câlins que se faisaient certaines académiciennes, ne comprenait pas pourquoi les garçons se seraient la main. Un salut de la tête suffisait non? Un regard disait tout mieux qu'un geste, passant tellement d'émotion d'un seul coup. Elle compris alors pourquoi on s'acharnait à serrer contre son coeur une amie qui nous est chère. Parce que parfois, les gens que l'on veut aider ne sont pas en état de nous écouter ou de nous regarder vraiment. Parce que souvent, montrer que l'on soutient quelqu'un passe aussi par être vraiment là. Tu n'es pas vraiment présente pour elle Claryse. Quel réconfort peux-tu lui apporter en la fixant ainsi, en faisant des discours vides de sens? Cette fille n'a pas besoin de tes leçons, elle a besoin d'être rassurée.


C'est pourquoi elle guida Poussière d'Etoile contre Jingle qui ne fit pas d'écart. Peut-être avait-il compris que sa maîtresse avec besoin que quelque chose qu'il ne pouvait pas lui offrir. Ou peut-être avait-il juste bien été dressé. La petite marchombre arrêta sa jument ce qui eut pour effet de faire stopper le cheval aussi. Comme une évidence, elle serra la jeune femme dans ses bras en murmurant tout doucement:


-Là là, calme-toi. C'est terminé. Tu ne risques plus rien.


Elle faillit ajouter "Je suis là" amis se retint à temps. Ne pas promettre des choses impossible. Ne pas se laisser guider par ses sentiments. Elle n'était pas sûre d'avoir le force de la protéger de ses peurs. Ne pouvait-être certaine d'être là si la femme revenait. Et puis, ne voulait pas que Gwell dépende d'elle pour arriver à vaincre ce qui la hantait. Mais peut-être qu'elle sous-estimait la volonté de la demoiselle, elle avait réussi à ce confier à une presque inconnue, à déballer ses peurs et se douleurs face à une femme qui lui paraissait étrange. Elle semblait forte, elle s'en remettrait sûrement. Leur étreinte dura un court instant mais il lui parut être une éternité. Elle fut celle qui s'écarta le l'autre. Trop d'humanité l'angoissait et cependant, contre toutes attentes, elle avait aimé sentir cette chaleur humaine, aimé se sentir utile.


Elles repartirent alors que Claryse cherchait quelque chose à dire. Ou peut-être ne fallait-il rien dire... Elle ne savait plus, se perdait dans les méandres de ses hésitations. Puis le moment où elle aurait pu parler passa, aussi vite qu'il était venu. Elle avait des progrès à faire pour savoir saisir les bonnes opportunités. Elle regarda la Dessinatrice, la vit reprendre une contenance lentement après le flots de larmes qu'elle avait versé. Les montagnes de la Chaîne du Poll apparaissaient à l'horizons, si fières et droites. Le terrain était vallonné et vert. Il faisait chaud. Idéal pour ne rien avoir envie de faire.


-Je suis heureuse que tu m'ais raconté tout ça.


Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeLun 16 Mai 2011 - 22:40

Gwëll avait les yeux qui brillaient.
Le temps des larmes était passé, fini, révolu, mais il n’avait pas pour autant laissé derrière lui des yeux secs et clairs, des yeux comme ils l’avaient été. Avant. Bien avant lui semblait il, car désormais, tout son monde était entaché par ce flou persistant, rien ne lui semblait plus net, que ce soit le passé, le présent ou même encore le futur. Tout était atteint, rien n’avait su survivre dans sa condition passée.
Flou, le monde était flou... et pourtant, étrangement, ce voile d’opacité l’avait éclairée, l’avait rendue lucide. Heureux paradoxe n’est-ce pas ?

Elle avait les yeux dans le vague.
Et c’était d’autant plus intéressant que malgré ces mêmes yeux qui ne voyaient rien, elle pouvait percevoir ce qui l’entourait. La douce caresse de la brise sur sa joue humide, l’infime murmure de la source qui chantonne, la délicate fragrance de la nature qui s’éveille. Le printemps. c’était le printemps... avec tout ça, elle l’avait presque oublié. La renaissance de la nature, le réveil de la faune mais surtout de la flore sauvage. Oui, ça embaumait la fleur, de ces fleurs délicates qui mettent une éternité à naitre et qui périssent au moindre assaut. Elle ne voulait pas être de celles-là. Elle ne voulait plus être de celles-là, elle ne voulait plus courber l’échine à la moindre brise, elle ne voulait plus rentrer la tête à chaque averse...
Gwëll avait les yeux humides.

Elle avait les yeux qui brillaient.
Bien qu’elle tentât de le cacher, on devinait aux reflets verts qui les paraient que les yeux de la confidente de Gwëll s’étaient eux aussi couverts d’une fine pellicule brillante et opalescente. Identique en tous points à celle qui recouvrait les yeux de le jeune dessinatrice. Rapprochée moralement par une histoire tragique, Claryse se pencha vers Gwëll et la prit dans ses bras tendres en une étreinte douce et consolatrice. Une étreinte comme on en aurait souhaité une pour chaque chagrin, chaque peine, chaque peur. Une étreinte qui soulage, réchauffe le cœur et laisse une douce impression de bonheur. Quand les bras de la brune s’éloignèrent des épaules de Gwëll, celle ci rouvrit les yeux et se retourna vers sa nouvelle amie. Après une telle marque d’affection, comment ne pas se penser amies ? ‘Merci’ dirent ses yeux alors que ses lèvres s’entrouvrirent sur l’esquisse d’un sourire. C’était agréable de se savoir appréciée, de pouvoir penser que l’on peut compter sur quelqu’un.

Une éternité sembla s’écouler avant que la jeune fille ne saisisse que quelque chose avait changé en elle. Maintenant, elle n’avait plus peur. Non que sa peur ne se soit envolée à tire d’ailes, mais elle était tellement bien enfouie au tréfonds d’elle même qu’elle ne parvenait plus à avoir aucun impact sur la jeune fille. Gwëll en aurait pleuré de joie tant c’était un gros poids qui quittait ses épaules, mais elle avait déjà assez pleuré pour aujourd’hui, et même pour plusieurs mois à venir.

Elles passaient à proximité d’un point d’eau quand elle aperçut son reflet au beau milieu des remous. Et ce qu’elle vit lui déplut. Ses joues étaient encore rougies des pleurs passés et ses yeux enflés par le flot des larmes qui s’en était écoulé. Le résultat était pour plutôt effrayant.

‘’Je... si tu es d’accord, peut on s’arrêter quelques petites secondes je te prie ?’’

Bon, la syntaxe était à revoir, mais au moins était elle parvenue à transmettre son idée.

Doucement, les deux montures se stoppèrent. D’un bon agile, la petite blonde mit pied à terre puis s’approcha du bord de l’eau, les rênes dans une main. Ayant posé ces-dites rênes sur une branche d’un arbrisseau à proximité de l’étendue claire, la jeune fille s’agenouilla près de l’eau et plongea ses mains dans le liquide. L’eau tiède et limpide malgré sa profondeur laissait deviner, au fond du lit de la rivière, une épaisseur de sable fin et doux.
L’apprentie dessinatrice observait les petits poissons qui frétillaient en bande et en oubliait totalement ce qui l’entourait. Grave erreur, ce n’est pas parce qu’on oublie que l’on est oublié ! Et la réalité a vite fait de nous rattraper... En l’occurrence, la réalité se manifesta par de petits coups secs sur l’épaule de le jeune fille rêveuse. Mais son attention était désespérément accaparée par les frétillements argentés du fond de l’eau.

L’harmonie des vaguelettes se rompit alors brusquement dans un grand éclaboussement alors que les poissons, affolés, rompaient leurs bancs.
À l’air se substitua l’eau dans la gorge de Gwëll alors que ses genoux quittaient la sureté du rivage. Sa vision se troubla à nouveau, mais à la différence près que cette fois-ci, ce n’était pas un voile qui opacifiait sa vision mais plutôt plusieurs mètre cubes d’eau.
Sous l’eau, le silence était assourdissant et l’eau ne cédait place qu’à l’eau. Quoique... De-ci, de-là, s’échappaient quelques fines bulles d’air. Des bulles légères qui se hâtaient vers la surface, toutes plus rapides les unes que les autres.

*Qu’est ce que j’aimerais être une bulle... passer sa vie à s’échapper... à échapper à tout forme d’emprisonnement...*

Les épaules de la jeune fille se posèrent en douceur sur le sable mou, suivies du reste de son corps. Elle se redressa lentement, profitant encore quelques secondes de la course effrénée des bulles remontant vers la surface. Puis ses genoux se plièrent et elle se propulsa -encore plus vite que les bulles- vers la surface, vers l’air libre.
Gwëll emplit ses poumons d’une grande goulée d’air frais puis ouvrit les yeux.

Le soleil brillait dans les yeux de Gwëll...


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 18:58

Claryse ne voulait pas que la jeune fille se sente mal après son étreinte, elle n’était pas sûre que son geste soit le bon. Et pourtant, ell avait laissé pour une fois sa spontanéité prendre le dessus. Elle s’était laissé aller à ce qu’elle pensait être le mieux pour toutes les deux, ce qui aiderait Gwëll, ce qui la réconforterait et la calmerait. Elle osa relever les yeux de ses rênes pour voir son visage. Elle y vit une sorte de lumière, de la joie et de la gratitude. Etait-ce ainsi que les amis se regardaient ? Pouvait-elle à présent la qualifier d’amie ? Elle choisit de lui sourire et de faire honneur à leur nouvelle amitié. D’être quelqu’un de normal. D’être elle-même avec la jeune blonde.


Celle-ci lui proposa après quelques minutes de marche silencieuse de s’arrêter pour une pause. La petite marchombre regarda autour d’elle admirant leur environnement proche. Elles étaient devant une étendue d’eau presque transparente, un vent doux agitait les arbres qui étendaient leurs branches comme pour les protéger du soleil. L’été lui plaisait beaucoup même si la pluie lui manquait. Il y avait tant de souvenirs dans les gouttes qui la transperçaient alors qu’elle avança avec Jiwan, montant sur une tour devenue glissante ou courant, s’essoufflant jusqu’à avoir l’impression que ses poumons allaient s’arracher de sa cage thoracique et que l’eau l’apaise et lui permette de retrouver plus vite sa respiration habituelle ou un rythme de course. Elle aimait le Soleil et la pluie mais était-ce vraiment elle qui les aimait ou ce qui l’avait façonné ? Ses rencontres par exemple avaient-elles fait qu’elle d’elle ce qu’elle était. Assurément oui. Elle ne pouvait nier que sa mère l’avait rendue méfiante et renfermée et que Jiwan … Non, il était différent, il l’avait sortie de sa médiocrité pour la guider, lui montrer le chemin, pas pour faire d’elle ce qu’il voulait.


Elle laissa alors sa jument là où elle avait mis pied à terre, elle ne s’enfuirait pas. Et quand bien même elle le ferait, elle reviendrait. Poussière d’Etoile revenait toujours. Elle regardait pensivement Gwëll se pencher au-dessus de l’eau et y plonger ses mains. La brunette se passa une main dans ses cheveux courts, laissant la Dessinatrice avec elle-même pendant un moment. Elle avait besoin de retrouver son calme et de se retrouver elle-même avant de repartir d’un pas assuré dans la vie. La curiosité de la marchombre prit le dessus quand elle vit un groupe de fourmis au pied de l’arbre le plus proche. Elle réalisa en les observant combien elles étaient organisées et comme leur vie semblait toute tracée. Elles faisaient des aller-retour entre une série de trous et les herbes, ramenant au nid tantôt des morceaux de feuilles et de bois et tantôt des petites bêtes vertes que sa mère appelaient puceron.


Alors qu’elle était très attentive à cette histoire passionnante, elle entendit un « plouf » retentissant. Elle se redressa d’un bond, courut jusqu’au bord du lac où une série de bulles d’air crevaient surface. Tout d’abord, elle ne vit rien bouger et retira donc ses chaussures rapidement pour aller l’aider. Elle avait peur. Pourquoi n’avait- elle pas fait plus attention à la jeune maladroite au lieu de folâtrer avec des fourmis ? Avait-elle glissé sur la rive humide ? Elle allait sauter quand le visage de Gwëll sortit de l’eau. Elle déplaça son centre de gravité in-extremis pour ne pas chuter et se rétablit de la plante des pieds en position debout et sèche. La blonde paraissait aller mieux, son séjour dans l’eau l’avait-il apaisé ?


-Tu m’as fait peur ! s’exclama-t-elle en souriant. J’ai bien cru que tu allais te noyer.


Elle s’assit alors au bord de l’eau, remonta ses jambes de pantalons jusqu’à ses genoux et plongea avec délices ses pieds dans l’eau, qui semblait être à la parfaite température. Elle rafraichissait assez pour atténuer cette sensation de moiteur ambiante et n’était pas assez froide pour la glacer. Claryse regarda alors la Dessinatrice revenir vers la rive par une brasse vigoureuse. Lorsqu’elle arriva à son niveau, la petite brune lui tendit la main pour l’aider à se hisser sur la berge. Elle reconnut son erreur quand l’autre la lui saisit avec un petit sourire. Elle tomba dans l’eau en faisant de grandes éclaboussures. Ce qui était plutôt rare chez une marchombre.


[ Tu me diras si ça te va ! hug ]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 18:43

Gwëll émergea. Son plongeon l’avait rafraichie, et l’eau claire avait effacé les dernières traces de ses pleurs, elle se sentait mieux.

La jeune fille leva les yeux vers Claryse et sourit en voyant que celle ci avait retiré ses chaussures et s’était apprêtée à plonger pour lui porter secours. Un sauvetage qui avait bien failli la tremper jusqu’aux os... ce qu’elle n’avait réussi à éviter que de justesse.
En réalité, elle s’était inquiétée pour l’apprentie dessinatrice, croyant qu’elle allait se noyer. Elle paraissait soulagée de la voir sortir de l’eau et en profita pour se tremper les pieds dans la rivière.

Bien vite, Gwëll la rejoint à la nage, et quand elle fut arrivée à sa hauteur, le maitre des écuries lui tendit la main avec un sourire encourageant. Ce fut à cet instant précis que l’idée germa dans l’esprit de la jeune fille. Une idée certes farceuse, mais pas désagréable. Gwëll empoigna donc vigoureusement la main de son amie et avec un sourire hilare, tira un coup franc. Cela ne manqua pas, Claryse dégringola au beau milieu des flots, dans une gerbe d’éclaboussures monstrueuse.

Et alors que la jeune femme remontait parmi la multitude de bulles qu’avait créées sa chute, Gwëll prit grand soin de se créer la mine la plus innocente possible, afin que Claryse n’ait aucun doute sur son inculpabilité dans ce plongeon.

Alors que la tête brune de la marchombre fendait la surface de l’eau pour la seconde fois -mais cette fois ci, dans le sens inverse-, la jeune blonde se força à sourire et à ne surtout pas céder au rire qui menaçait de déborder d’une seconde à l’autre. Après les brunes mèches trempées de Claryse, suivit son visage, avec peint dessus une moue, espérait Gwëll, faussement fâchée.

Malheureusement, malgré tous ses vains efforts pour le contenir, le rire de l’apprentie dessinatrice la submergea dès qu’elle aperçut sur le sommet de la tête de son amie, mêlé aux mèches brunes, un reflet d’argent frétillant. Gwëll riait tant et tant, qu’elle eut, un instant, peur d’avaler, au lieu d’une goulée d’air, une gorgée d’eau. Et ce qu’elle craignait finit, bien entendu, par arriver. Contrairement à ce qu’elle aurait pu croire, l’eau de la rivière, bien qu’apparemment pure, était loin d’avoir un goût semblable à celle qui était servie aux tables de l’Académie.

La jeune fille toussa donc avec dégout le liquide qui lui emplissait la bouche, agrémentant son geste de simagrées diverses et surtout ridicules. Fronçant le nez et tirant la langue, elle ouvrit les yeux et se rendit compte que l’air fâché de Claryse avait fait place à un sourire amusé à la limite du rire...

[Désolée pour le retard... >< fichu ordi !]


Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé]   Je le jure, c'est pas moi ! 'fin, j'ai pas fait exprès... [Terminé] Icon_minitimeMar 9 Aoû 2011 - 0:09


Claryse donna un coup de pied au sol du lac pour remonter à la surface. C’est fou ce que c’était beau le ciel vu d’en dessous, comme si la lumière du soleil improvisait un ballet. Elle ne s’était pas attendue à ce que la jeune fille la fasse tomber à l’eau, elle n’avait pas l’air d’être de ce style-là d’élève. Le style qui chercher à se taper une bonne tranche de rire le plus souvent possible ou à énerver les autres. Elle aurait dû se méfier un peu plus et ne pas relâcher son attention. Elle était un peu en colère quand elle creva la surface de l’eau. Elle se demandait comment réagir à cette attaque. Devait-elle lui rende la pareille au risque que la maladroite se noie ? Ou alors, elle pouvait aussi prendre ça à la rigolade et suivre la jeune fille dans son euphorie. Celle-ci rit à gorge déployée devant la tête de sa nouvelle amie qui avait un peu de mal à garder son air colérique.


C’est fou comme un éclat de rire peut être contagieux surtout pour quelqu’un qui n’en a pas l’habitude. Elle sentait comme une envie la démanger au plus profond d’elle-même. Se laisser aller avec quelqu’un, ne pas toujours chercher à se contrôler, être soi-même en somme. Rire. Elle n’en avait une l’occasion qu’avec peu de personnes qui se comptaient sur les doigts de la main. Mais bon, elle le vivait bien pour le moment. Ne pas avoir d’amis ne lui avait pas empêché de vivre sa vie. Ce n’était pas qu’on ne voulait pas d’elle, c’était elle qui ne voulait pas des autres, elle n’arrivait pas à vouloir se lier avec les gens et se dévoiler. Elle comprit qu’elle n’avait aucune raison de se retenir quand l’hilarité la gagna. En effet, elle ne put s’en empêcher quand elle vit un petit poisson argenté sauter de sa tête vers l’eau en passant juste devant son nez.


Par contre, à force de rire, la jeune blonde avala une grande gorgée d’eau qui, à voir ses grimaces de dégoût et ses tentatives pour recracher, n’était pas bonne du tout. Claryse se dit donc qu’elle avait de la chance de ne pas boire la tasse, ce qui risquait de bientôt arriver. En effet, à cause de sa petite taille, le marchombre n’avait pas pied dans le lac et, malgré son adresse dans l’eau, rester statiquement debout dans l’eau n’était pas une bonne idée, surtout quand on riait autant. Une fois calmée, elle passa donc en position planche plus confortable que de devoir battre les jambe pour que le liquide arrive à nous porter. Elle garda cependant un œil sur Gwëll pour s’assurer qu’elle arrivait à respirer de nouveau à un rythme normal. Son expression mi-dégoûtée mi-amusée l’acheva et elle se mit à rire de plus belle.


Ce qui eut pour effet de faire se retourner cette magnifique planche aquatique. Elle, qui quelques instant plus tôt contemplait l’immensité du ciel, se retrouva de nouveau à glousser dans l’eau. Elle choisit de regagner la terre ferme pour pouvoir rigoler à son aise sans manquer de se noyer. Claryse aida la dessinatrice à la rejoindre sur l’herbe et elle n’essaya pas cette fois de la faire tomber dans l’eau. Elles se couchèrent dans l’herbe pour sécher tranquillement, profitant du calme et du soleil. Il y avait un peu de vent qui faisait chanter les feuilles des arbres et qui plissait la surface du lac. C’était une belle journée et elle l’avait passée en bonne compagnie. Elle s’endormit presque tant le lieu était reposant et agréable. Lorsqu’elles furent enfin sèches, la petite marchombre proposa à son amie avec un grand sourire :


-On rentre ? J’ai encore pas mal de boulot à finir…



[ Fin du RP? A moins que tu veuilles poster à la suite pour conclure toi même? J'espère que ça te va ! hug]

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