On en fait de drôles de rencontres dans une auberge... (RP terminé)

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Al-Poll. Cette ville n’était sans doute pas celle que Tia préférait, avec ses chaînes de montagnes toute proches qui lui donnaient un air sévère et austère. Elle était plus à l’aise à Al-Chen ou encore à Al-Jeit, mais après tout, il fallait bien un peu de tout en Gwendalavir. La jeune fille était arrivée en ville le matin même, alors que le ciel se teintait de couleurs estivales et que le soleil se levait à peine. Sifflotant comme à son habitude, elle avait franchi gaiement les portes de la ville sous l’œil amusé des gardes qui l’avaient déjà vue de nombreuses fois au cours des années écoulées. Les deux chevaux qui tiraient son immense charrette semblaient une fois de plus heureux de pouvoir s’arrêter, pressentant qu’ils resteraient dans cette ville pour plusieurs jours voire même plusieurs semaines. C’était toujours comme ça avec Tia, elle arrivait, découvrait, parlait, marchandait, et ne repartait que quand il lui semblait indiqué de le faire. Elle n’avait aucune autre règle que celles qu’elle s’imposait à elle-même, et elles n’étaient guère très nombreuses. La principale étant de rester libre, et de tenter de ne pas se faire tuer au détour d’un chemin. Tia installa son petit campement comme elle le faisait à chaque fois. S’il y avait bien une chose admirable dans le fait d’être marchand itinérant, c’était que les gens vous accueillaient toujours avec chaleur et joie. Jamais elle n’avait été mal reçue, jamais on ne lui avait claqué des portes au nez en la chassant. Le peuple était heureux d’avoir des nouvelles de l’Empire, de ce qui se passait en dehors de leur ville. Avait-elle entendu parler d’untel ? Avait-elle des histoires, des ragots à raconter ? Voilà le genre de questions qu’on lui posait, auxquelles elle répondait volontiers. Tout ce qu’elle savait ne tardait pas à se répandre dans toute la bourgade, et les gens accouraient pour voir ce qu’elle amenait dans ses paquets cette fois-ci. Dès le petit matin, des gens étaient venus la saluer poliment tout en regardant sa marchandise. Toute la journée s’était déroulée ainsi, sous le soleil bienveillant qui mettait tout le monde de bonne humeur.
Lorsque la nuit commença à tomber, les habitants allumèrent des torches devant leurs maisons, éclairant la place où Tia se trouvait en compagnie d’autres marchands. Tous n’étaient pas itinérants, et c’était là aussi ce qui faisait la diversité de ce monde. Tia riait comme à son habitude, de son éternelle joie de vivre qui attirait les regards. Elle avait bien remarqué que des regards masculins s’attardaient de temps en temps sur sa tenue, mais elle n’y faisait pas attention. Vivre seule lui convenait très bien, pourquoi aurait-elle été chercher un mari qui n’aurait pas aimé sa façon de vivre, ou n’aurait pas voulu la suivre sur les routes ? C’était futile, elle s’en sortait bien toute seule. Un peu plus tard, elle prit congé des autres marchands, prenant sa soirée pour elle. Tia avait confié ses chevaux à l’aubergiste, qui avait insisté pour qu’elle gare sa carriole à l’intérieur, près de l’écurie. Ainsi, il n’y avait aucun risque que quelqu’un s’approche et lui dérobe quelque chose. Tia avait remercié vivement l’aubergiste avant d’entrer dans son auberge, appelée l’Auberge du Siffleur. Après tout, elle lui devait bien ça, elle pouvait prendre un verre pour le remercier. Et puis, diner ne lui ferait pas de mal. Elle commanda un plat au patron et attendit patiemment qu’on la serve, assise dans un coin, seule à une table. Quelques gais lurons étaient présents, ils s’étaient retournés sur son passage, l’invitant à se joindre à eux. Elle avait failli accepter, avant que l’un d’entre eux ne pose la main sur ses fesses. Une claque sonore avait retenti, avant qu’elle ne s’éloigne d’eux. L’homme ne semblait pas lui garder rancune, puisqu’il la dévorait toujours des yeux. Pour le titiller un peu, et aussi pour s’amuser, Tia lui tira la langue, avant de sourire de toutes ses dents. Il parut incertain de la conduite à adopter, mais se résigna finalement à rester avec ses compagnons. Son repas arriva, et Tia se mit à manger tranquillement, ne jetant plus un regard à ce qui se passait autour d’elle.

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Tarus Tal'Oursian, le grand, le magnifique, l'unique, était en visite à Al-Poll dans l'Auberge du Siffleur, l'endroit où il recevait quelque Mercenaire qui avait besoin de ses services. C'était après la prise de l'Académie, et les affaires allaient mal, bien que payer par l'ordre du Chaos pour son titre de Maître d'Arme, cela ne lui laissait pas de temps pour les petits assassinats qui rythmaient sa vie de noble. Heureusement qu'en ce jour bénis, les cours n'étaient pas nombreux, alors cela lui permettait de reprendre quelque instant son commerce. Il monta donc les quelques marches qui le menaient dans sa chambre où les quelques clients venaient le voir. S'installant à son bureau pour remplir quelque papier administratif et compter quelques pièces. Après quelque minute quelqu'un vint frapper à la porte, l'homme entra et le remercia pour un travail rondement mener. La bourse qu'il lui tendit avait un petit supplément. Ravis de cela, le jeune assassin le raccompagna jusqu'à la sortie de l'Auberge, et puis c'était aussi l'heure de prendre un petit repas. Lorsque son client fut parti, il remarqua une nouvelle tête. Une jeune dame, habiller de façon très étrange, une belle écharpe couvrait le cou fin et descendait sur un petit haut qui couvrait sa belle poitrine, la jupette qu'elle portait, couvrait avec une grâce remarquable les belles cuisses. Enfin les longues chaussettes qu'elle portait mettaient ses belles jambes en valeurs. Charmer par cette vision, Tarus eu envie de l'aborder. Alors qu'il remarqua un manant lui poser une main sur les fesses, son coeur de noble ne fit qu'un tour. Pour pouvoir toucher une demoiselle comme celle là, il fallait un peu plus de... de... de charmes ! Avec une certaine grâce elle lui tira la langue et sourit. Tarus passa entre les tables, regarda le rustre d'un air très hautain et susurra :

-N'ose pas refaire cela en ma présence, sinon tu finiras dans la gamelle du chien

Un sourire fou naquit sur ses lèvres et fit peur au vagabond. Doucement, le jeune homme s'approcha de l'Aubergiste et commanda un repas. L'assiette lui arriva dans les mains et dans une discrétion parfaite, il s'approcha de la table de la jeune fille.

-Bonjour Mademoiselle, puis-je m'installer a vos côté. Si je ne vous dérange point bien sûr.

L'homme posa son assiette rapidement sur la table et attendit la réponse de la jeune femme.

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Alors qu’elle mangeait tranquillement, Tia perçut la présence d’un homme qu’elle n’avait pas encore remarqué. Et pour être précise, elle le remarqua au moment où il s’approcha d’elle, l’abordant et s’installant à sa table. Avait-elle demandé de la compagnie ? Si elle l’avait fait, elle ne s’en souvenait pas. Se retenant de soupirer, elle leva les yeux vers l’inconnu, le détaillant rapidement. Grand et habillé de noir, il ressemblait à un bandit. Ou bien à un assassin. Ni l’un ni l’autre n’inspirait spécialement de sympathie à Tia qui avait toujours été plutôt du côté des gentils. Bon, elle ne pouvait pas l’ignorer plus longtemps, elle espérait juste qu’il n’essaie pas de la charmer, car elle ne le souhaitait pas du tout. De toute évidence, c’était déjà mal parti, s’il désirait se joindre à elle, ce n’était surement pas pour lui tenir compagnie en toute innocence. De plus, il avait déjà posé son assiette sur la table, comme pour lui signifier qu’il ne comptait pas partir.

- Si cela vous fait plaisir, vous pouvez oui. Quant au fait de me déranger...pour le moment, ça reste supportable j’imagine.

Elle vit un vague signe à l’homme en disant cela pour qu’il comprenne qu’il pouvait s’asseoir. Ce qu’il fit sans attendre, l’aurait-il fait si elle avait refusé, imposant sa présence ? Peut-être, après tout elle ne le connaissait pas, il aurait très bien pu ignorer son refus éventuel et s’asseoir tout de même. Sauf qu’elle se serait levée pour partir si ça avait été le cas. Tia aurait pu être de bonne compagnie, elle aurait pu sourire à l’homme et engager la conversation, se montrer sympathique comme elle le faisait quasiment tout le temps. Mais la tête de l’homme ne lui revenait pas vraiment, son sourire avait une allure bizarre, un peu psychopathe sur les bords. Ce n’était surement qu’une facade, peut-être était-il très gentil en dehors de cela, mais Tia n’était pas sure de vouloir le savoir. Pourquoi venait-il lui parler ? Qu’espérait-il en faisant cela ? Elle était éprise de liberté, cela ne se voyait-il pas sur son visage ? Et la liberté ne signifiait pas mari, gosses et maison. S’il voulait engager la conversation, il faudrait qu’il le fasse lui-même, car elle, elle mangeait.

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Tarus fut frustré par la façon dont la demoiselle lui répondit. Gardant quand même son calme, il s'installa en face d'elle et commença à manger. Pour le moment, elle ne parlait guère. Soupirant doucement, l'assassin compris qu'il devait engager en premier la conversation. Avec un ton charmeur, le jeune homme demanda :

-Une demoiselle, aussi belle que vous, doit avoir un nom ? Pourrais-je le connaitre ?

Il sourit et rajouta avec douceur :

-Je m'appelle Tarus Tal' Oursian, a votre service mademoiselle.

Pendant qu'elle répondait, le jeune homme avala une part de son repas, sans gloutonneries, mais avec une certaine classe. Puis ses yeux expert se posèrent sur le visage et le détailla. Ses yeux étaient noires, ce qui n'était pas commun chez les personnes, ses cheveux, de la même couleur, semblaient couler tel une cascade soyeuse sur de belles joues, légèrement rougie d'ailleurs. Son nez finement retrousser descendait sur de fines lèvres très mignonne. Le menton surplombait un cou enroulé dans une écharpe apparemment assorti à ses bas. Le jeune homme enleva sa cape noire et découvrit une veste semblable a celle d'un pirate, blanche avec des épaulettes dorées. Il enleva en même temps son chapeau découvrant ses cheveux verts coupé courts. Souriant avec douceur, il entama de nouveau la discussion.

- L'auberge vous plait-elle ? Ce n'est pas souvent que nous recevons des femmes ici. N'en veuillez pas trop à ces hommes. Même s'il faut leurs en tenir quelques fois rigueur se sont de bon bougre.

Tarus cherchait quelques fois ses mots, c'était dur de paraitre gentil... La demoiselle mangeait tranquillement, il l'imita et savoura un peu ce repas.

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La jeune fille faillit pouffer de rire lorsqu’elle entendit l’homme soupirer. Il n’était sans doute pas très heureux qu’elle lui réponde sur un air froid, et voilà maintenant qu’il soupirait. Les hommes ! Etait-ce si dur de prendre la parole le premier ? Bien que pour elle, cela aurait été égal qu’il se lève et qu’il s’en aille plutôt que de rester assis là. Mais elle souhaitait à présent voir comment il se sortirait de cette situation, après qu’il ait constaté qu’elle ne lui faciliterait pas la tâche. A ce moment, il prit la parole, croyant peut-être avoir trouvé une façon de faire et prenant une voix quelque peu charmeuse qui tira un sourire à Tia. C’était tellement…commun. Non pas qu’elle voulait dire que ce jeune homme était sans intérêt, car il devait bien avoir quelque chose de singulier, mais en tout cas, son approche n’était pas différente de celle d’un homme banal et monotone. Bon, elle y allait peut-être un peu fort, il n’avait prononcé que quelques mots, plus pour détendre l’atmosphère que pour autre chose. Se concentrant sur ce qu’il disait, elle écouta la fin de sa tirade sans broncher, le regard toujours rivé dans son assiette. Pour un peu, on aurait cru qu’elle ne l’écoutait pas, et si lui-même le croyait, il devait être frustré. Mais bien sur, elle l’écoutait, comment aurait-elle pu faire autrement alors qu’il se trouvait à quelques centimètres d’elle, assis à la même table ? Il se mit à manger, attendant visiblement une réponse à sa question. Tia reposa calmement sa fourchette sur le bord de son assiette, avant de relever les yeux vers lui, pour la deuxième fois seulement depuis qu’il l’avait abordée.

- Je suis Tia et…je n’aime pas les flatteries, déclara-t-elle d’une voix chantante.

Sa voix était toujours douce et joyeuse quand elle parlait, sauf quand on la dérangeait. Voilà pourquoi ses premiers mots pour l’homme avaient été froids, avant qu’elle ne prenne un ton plus doux comme elle en avait l’habitude. Peut-être le dénommé Tarus serait-il surpris d’entendre ce changement, peut-être pas. S’il la connaissait déjà, il aurait tout de suite compris qu’au début il l’avait dérangée, et que maintenant ce n’était plus trop le cas, rien qu’au son de sa voix. Mais puisqu’il ne la connaissait pas, nul doute qu’il serait juste surpris. Tia le vit enlever sa cape, dévoilant une veste blanche. Elle se demanda vaguement si cette veste aux épaulettes dorées avait une signification quelconque qu’elle ne connaitrait pas, dévoilant un rang ou quelque chose de ce genre. Mais ne voulant pas engager la conversation sur ce sujet, elle se tut. Il enleva son chapeau également, le posant sur la table d’un geste vif. Ses cheveux étaient verts, ce qui amusa Tia. Au moins, il y avait quelque chose d’amusant chez lui. Nul doute qu’il la vit sourire, et il se mit à sourire également, reprenant la parole.

- C’est assez...sympathique ici. Et je ne fais pas attention à ces hommes, vous savez, je sais bien ce qui se passe dans leur tête. Si on les ignore, en général ils n'insistent pas.

Elle avait dit cela en souriant largement pour faire comprendre à Tarus qu’elle se moquait un peu de la façon dont ces hommes se conduisaient. Peut-être aussi pour lui dire que si c’était ce qui lui avait dans la tête, il valait mieux qu’il passe son chemin. Une question taraudait l’esprit de Tia, aussi préféra-t-elle la poser, même si elle avait confiance qu’elle prenait de ce fait vraiment part à la conversation qui se déroulait, ne se contentant plus de répondre aux questions qu’on lui posait.

- Et vous que faites-vous ici ? Vous avez l’air d’être un habitué des lieux, pour savoir que c’est rare qu’une femme vienne ici. Est-ce que vous guettez toutes les femmes qui passent cette porte ? demanda-t-elle en riant, désignant la porte de l’auberge de son index.

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Tarus se retint de la fracasser quand Tia lui dit qu'elle n'aimait pas les compliments. S'il avait su, il ne se serait pas écorcher la gorge pour cette demoiselle. Soufflant d'exaspération quand à cette réaction, il répondit à la question dit un peu plus tôt.

-Effectivement je suis un habitué. J'ai, disons, loué une chambre à l'année ici, cela me permet d'être au calme, enfin au calme, façon de parler, disons plutôt loin de mes soucis professionnel. Et disons que j'ai aussi l'oeil pour remarquer les nouvelles têtes, donc non je ne guette pas les femmes, cela voudrait dire que je ne vaux pas mieux que ces hommes.

Le jeune assassin eu un petit rire. Il remarqua ensuite un petit regard sur sa chemise. Avec douceur, Tarus lança :

-Ma veste viens d'une vieille tradition dans ma famille. Mon arrière arrière grand-père était un fin marin et donc nous nous habillons un peu comme eux. J'aime beaucoup le doré et le blanc, donc je l'ai un peu remixé à mon gout. C'est assez excentrique, il faut l'avouer, mais moins que votre tenue je dois le dire.

En tous bon gentleman, le garçon sourit. Il planta de nouveau sa fourchette dans son assiette et enfourna encore une bouchée du plat. Alors qu'il venait d'avaler sa cuillerée, il demanda :

-Vous restez ici pour la nuit ? Où vous comptez partir après le repas ?

Une petite lueur brilla dans ses yeux, espérant que Tia resterais pour la nuit, lui permettant ainsi de faire plus ample connaissance et de, peut être, la posséder pour cette charmante soirée. Non pas qu'il était amoureux d'elle, mais cette fille dégageait un charme qui ne laissait pas indifférent notre Tarus.

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Tia laissa échapper un petit rire en l’entendant souffler d’exaspération. Elle l’ennuyait, vraiment ? Alors pourquoi restait-il là ? Il pouvait tout aussi bien partir et se trouver une autre donzelle pour la nuit. Décidément, les hommes pouvaient se montrer bien entêtés. Bien qu’elle reconnaisse que c’était une qualité, dans le cas présent elle n’aurait su dire si elle le pensait également. Toute demoiselle serait flattée de se voir montrer de l’intérêt, et cela n’excluait pas Tia. L’homme avait beau l’avoir dérangée dans son repas, il n’en restait pas moins qu’il avait un certain charme et n’importe quelle fille se serait vantée d’avoir attiré ses regards. De plus il n’avait pas l’air d’être un homme à compliments, sans doute avait-il fait un effort pour lui en adresser un. A cette pensée, Tia sourit légèrement tout en écoutant la réponse de Tarus à sa dernière question. Elle haussa les sourcils en l’entendant parler : loin de ses soucis professionnels ? C’était à se demander quel métier pouvait bien exercer un tel énergumène. Mais cette question viendrait plus tard, déjà il enchaînait en parlant de sa chemise que Tia fixait depuis quelques secondes. Elle ne put s’empêcher de sourire en écoutant ses derniers mots.

- Le résultat de ce remixage est plutôt pas mal je dois dire, et ma tenue n’a pas l’air de vous gêner tant que ça sinon vous seriez déjà parti il me semble, dit-il en riant doucement.

Visiblement, elle se détendait. Heureusement qu’elle n’avait pas commandé de vin, il lui serait vite monté à la tête et la situation ne s’y prêtait pas vraiment. Elle buvait rarement, uniquement en de grandes occasions. Voilà pourquoi elle n’avait pas une grande résistance à l’alcool, et elle s’abstenait ainsi d’en boire. Tia finit son repas en ramassant dans son assiette les derniers restes du plat qu’on lui avait servi. Du coin de l’œil, elle vit que Tarus finissait le sien également, tout en lui demandant si elle comptait rester pour la nuit. Tia releva la tête, percevant une lueur d’intérêt dans les yeux de l’homme. Elle se demanda quel âge il pouvait avoir. Il avait surement dépassé les 20 ans mais elle n’aurait su dire exactement quel âge il pouvait avoir.

- Je suis à Al-Poll pour quelques jours donc je reste dormir à l’auberge en effet. L’aubergiste m’a gentiment proposé une chambre à un tarif pas trop élevé, je ne pouvais faire autrement qu’accepter.

Sans qu’elle sache pourquoi, elle sentait que Tarus allait leur commander du vin. Il semblait déterminé à passer la soirée avec elle, d’autant plus qu’elle venait de lui dire qu’elle dormirait sur place. Elle n’était pas dupe de ce qu’il cherchait, mais elle n’était pas disposée à le lui accorder, tout homme charmant qu’il était.

- Puis-je savoir quel métier un homme comme vous exerce ? Ou est-ce un secret de l’Empire ? ajouta-t-elle en souriant.

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Le jeune homme ria de bon coeur à la blague de Tia. Non pas parce que son travail était très banal, mais plutôt parce-qu'elle ne savait rien de l'ordre pour lequel il travaillait. Avec douceur, Tarus répondit :

-Je suis maître d'armes à l'Académie de Merwyn, non loin. Mais comme aujourd'hui je n'ai pas de cours je passe un peu de temps ici... C'est assez difficile, les élèves ne sont pas turbulents, mais demande par contre beaucoup d'énergie.

L'assassin souris et héla l'aubergiste.

-Vous prendrez quelque chose ? Je ne sais pas, un peu de vin ou quelque chose du genre ? Regardant le tavernier, Apporte moi la même bouteille que les autres fois.

Tarus regarda Tia, et lui dit avec gentillesse :

-Ne vous inquiétez pas, je vous paierais votre choix, si vous n'avez pas assez.

Après tous, l'argent, qu'il avait aujourd'hui, appartenait à son père, il était venu le voir aujourd'hui et son crétin de pôpa l'avait félicité de son nouvel emploi en le récompensant gracieusement. Le vin arriva. Il s'en servi un verre et le goûta.

-Parfait, Aubergiste, si tu veux bien, prend la commande de la demoiselle, si elle veut quelque chose évidemment.

Tarus fini son verre et s'en servi un autre qu'il sirota avec gentillesse.

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Tia haussa les sourcils et ouvrit des yeux étonnés en entendant la profession de l’homme. Maître d’armes à l’Académie de Merwyn, rien que ça ? Le titre l’étonnait d’autant plus qu’il était difficile de croire que cet homme puisse se plaire à donner des cours à de simples élèves. Si simple était le mot qu’on pouvait employer. Tarus avait plutôt l’air de quelqu’un qui vivait seul, et le fait qu’il soit un des maîtres de l’Académie l’étonnait fortement. Tia ne s’était encore jamais rendue à l’Académie de Merwyn, mais elle en avait beaucoup entendu parler et comptait justement s’y rendre après sa visite d’Al-Poll. Le fait que Tarus lui parle de l’Académie alors qu’elle souhaitait justement s’y rendre était…troublant. Une coïncidence ? C’était probable, mais Tia n’aimait pas trop ce que d’autres appelaient les signes du destin. Elle écouta Tarus décrire ses élèves et sourit légèrement, lui rendant par la même occasion son sourire.

- Oui j’imagine que ça ne doit pas être de tout repos de remplir ce genre de tâche...

Puis, comme il fallait s’y attendre, l’homme lui demanda si elle voulait boire quelque chose. Elle voulut refuser immédiatement sa proposition, mais il se retourna vivement vers le tavernier, commandant un vin dont il devait avoir l’habitude. Se retenant de grommeler, Tia perdit néanmoins son sourire, se renfrognant. La compagnie de l’homme lui semblait tout de suite moins souhaitée s’il lui demandait de boire. Mais elle se devait de prendre une boisson quelconque, car c’aurait été une marque flagrante d’impolitesse de ne rien boire. Soupirant discrètement, elle releva la tête vers Tarus.

- Je vais prendre un verre de vin si vous le permettez, et gardez votre monnaie, je n’ai nullement besoin d’aide pour payer mes consommations.

Et voilà que le ton désagréable revenait. Elle n’y pouvait rien, c’était comme ça à chaque fois qu’elle était contrariée. Et puis tant pis, si ça ne lui plaisait pas, libre à lui d’aller boire et cuver son vin ailleurs, ça lui était égal. Bon, elle lui tiendrait encore un peu compagnie, puis elle prendrait congé. Tia se saisit de son verre de vin et en avala une gorgée, grimaçant légèrement sous la caresse du liquide dans son oesophage. Un verre, puis ce serait tout.

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Tarus se retint de sortir sa lame quand la demoiselle lui renvoya dans la face qu'elle n'avait besoin de personne pour payer ses consommations. Vous voulez être galant alors que vous ne l'êtes pas forcément et voila ce que vous récoltez en échange... Décidément, le jeune homme se demandait s'il ne devrait pas se montrer sous sa véritable forme plutôt que rester à essuyer échec sur échec. Mais bref, il avala la fin de son verre et boucha la bouteille.

-Je crois que j'ai assez bu ce soir. Si vous en voulez d'autre n'hésitez pas.

Il remarqua une petite grimace lorsque Tia bu une gorgée.

-Mais apparemment vous n'aimez pas le vin, donc ne vous forcez pas.

Le jeune homme ne sourit pas. Il soupira, pris la bouteille de vin et la ramena dans les bras du Tavernier pour revenir sur la table de Tia. Doucement les quelques clients s'en allaient cuver leur soirée dans leur coin. Tarus se dit que demain, il devrait aller faire semblant d'être le Maitre d'arme et que cela l'ennuyait un brin. Mais cette nuit, il restait à l'auberge, après tous, demain, les élèves l'attendront.

-Je ne vous ai pas demandé, mais vous, quel est votre travail ? Sûrement quelque chose qui vous demande de bouger beaucoup. Et sachant qu'il n'y a que Guerrier ou Itinérant qui remplisse ce critère, je vous vois plus dans le deuxième choix.

L'assassin ria un peu de voir Tia étonné de sa déduction. En fait, il avait très bien écouté la jeune demoiselle... Ne lui avait-elle point dit qu'elle était la pour quelques jours à Al-Poll, donc, elle ne devait pas rester, et donc elle bougeait beaucoup. De plus elle n'était pas en voyage chez un proche, car dans ce cas elle ne louerait pas une chambre dans une auberge. Donc il restait le choix entre les deux métiers. Ces habits extravagant et la carrure de Tia enlevait le choix de Soldat. Donc il ne restait plus qu'Itinérant. Elémentaire mon cher Watson.

-Si vous comptez aller à l'Académie, n'oubliez pas de passer me voir ça me ferait plaisir.

Il sourit et se leva.

-Je vais devoir aller me coucher, je vais donc vous laisser. Si vous voulez continuer une conversation, ma chambre est la numéro treize. Bonne nuit à vous.

Tarus fit une petite courbette élégante, comme un noble le ferait face a une belle dame et monta doucement les escaliers, laissant la demoiselle seul dans la salle.

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