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 La Coupe des Trois Maisons [Terminé]

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Elleira Malwin
Elleira Malwin

Bois
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Sep 2012 - 3:02

-Silence !



Ce fût le premier mot qu’Elleira entendit en entrant dans la salle. Elle jeta un coup d’œil vers l’estrade où se tenait un homme avec une grande cape rouge. Ce n’était pas définitivement pas Monsieur Hil’Jildwin. Sans plus tarder, elle se dirigea discrètement vers les Teylus, où plutôt vers le groupe qu’elle qui contenait le plus de personnes qu’elle croyait avoir vu dans sa salle commune. L’air de fête qui régnait dans la salle avait disparu, emporté par le premier mot qui avait franchi les lèvres de cet homme. Elle écouta le discours du nouvel Intendant, oui oui le nouvel Intendant, et ne retenu que deux choses : Code Merwynien et plus de Coupe.



Pour le premier, elle ne savait même pas qu’il y en avait un. Mensonge. Peut-être que Monsieur Hil’Jildwin lui en avait glissé un mot à son arrivé à l’Académie, mais elle ne l’avait jamais vraiment appris. Pour la Coupe par contre, elle partageait l’opinion des élèves et de son Primat. Elle ne voulait pas qu’elle soit annulée. Ils avaient tous travaillé si fort et mis tellement de cœur dans cette compétition qu’il serait inhumain de les priver du résultat.



-Pour grand siffleur hiphiphip.



La voix venait sur sa gauche. Elle ne répondit pas même si elle en mourrait d’envie. Cet homme était très effrayant avec ses grands airs de maître du monde et elle ne trouvait pas le courage de le défier en face.



Lorsqu’il répéta quelques articles du code Merwynien, elle tiqua. Uniforme en tout temps? Elle ne le portait que pour aller en cours et encore. Plus d’armes? Comment pourrait-elle aller chasser encore quand bon lui semblerait? Elle ajouta sa voix aux cris de protestations qui s’élevait tout autour d’elle. Même si elle n’était à l’Académie que depuis quelques temps, elle s’y sentait déjà comme chez elle. Elle aimait son atmosphère, voir les élèves habillés chacun selon leur propre style et leur confort, porter les bijoux qui leur plaisait, leurs accessoires fétiches et surtout les voir marcher dans les couloirs avec ce qui leur plaisait, armes comprises. Elle n’avait bien sûr pas connus les années où le code était en application, mais elle ne doutait pas qu’elle en détesterait les principes à voir comment ses camarades réagissaient.



Sentant le regard froid de l’Intendant sur elle, elle choisit de ne pas trop s’énervé. Elle trouverait bien un moyen de continuer à s’évader avec son arc adoré.

Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

Etincelle
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 20 Sep 2012 - 20:13

Quand Attalys était stressée, elle se rongeait les ongles. Comme Attalys était stressée, elle se rongeait les ongles.

Après être allée à la rencontre de Gwëll, la jeune femme s'était assise à proximité, serrée entre un Aequor aux grands yeux larmoyants et une toute jeune fille en robe à volants qui ne cessait de jeter des regards anxieux autour d'elle et éternuait toutes les cinq secondes. Elle avait donc pris son mal en patience mais n'avait pu s'empêcher de porter les doigts à sa bouche, successivement, rognant bien les petits bouts de peau à chaque extrémité. D'abord le pouce, puis l'index, le majeur, l'annuaire et, pour finir, l'auriculaire. Ensuite, elle était passée à l'autre main, consciencieusement, minutieusement, ainsi qu'une petite ouvrière travailleuse qui tient à mener à bien sa besogne destructrice. Depuis toute petite, sa mère la sermonnait à ce propos, mais elle n'avait jamais pu se guérir tout à fait de cette manie. Et à présent qu'elle était lancée, elle savait pertinemment qu'elle n'avait aucune chance de pouvoir s'arrêter.

Mais Jehan était en retard. Et ça, ce n'était pas normal, elle en était sûre. D'ailleurs, malgré leurs allures souriantes, les Primats aussi n'étaient pas tout à fait tranquilles, cela se sentait. Certes, la Coupe des Trois Maisons y était sans doute pour quelque chose. Mais un Intendant reste un Intendant, même lorsqu'il a pour nom Jehan Hil'Jildwin et que les boxes de l'écurie de l'Académie sont plus ordonnés que son bureau, et un Intendant digne de ce nom n'a pas le droit de faire attendre des élèves et leurs professeurs à un moment aussi décisif que celui-ci, n'est-ce pas ? Ce n'était pas tant qu'elle espérait voir sa Maison gagner à tout prix, mais elle regardait avec une crainte croissante ses ongles rapetisser petit à petit, engloutis avec une voracité proprement affolante.

Ce fut donc avec un indicible soulagement qu'elle accueillit le curieux personnage qui se présenta à eux. Enfin, pas curieux au sens de bizarre, mais curieux au sens d'étrange. Étrange par sa tenue, d'abord. Et puis par son titre. Nouvel Intendant de l'Académie ? Et on ne les avait pas prévenus ? Lorsqu'il leur donna l'ordre de s'assoir, Attalys n'esquissa pas le moindre geste, mais les élèves encore debout se laissèrent aussitôt tomber sur les bancs à leur disposition, saisis par l'apparence du nouveau venu. Parce qu'il était impressionnant. Une voix sèche, grave, légèrement râpeuse, claquante comme un coup de fouet. Une apparence qui suintait la rigidité et la satisfaction de soi, mais aussi une certaine austérité. Elle l'écouta en silence, aussi muette que ses camarades. Il s'interrompit au bout de longues minutes, terminant sa semonce par un « Ai-je bien été clair ? » qui ne reçut tout d'abord aucune réponse. Puis, tout s'enchaîna. Il y eut les cris, le mépris, la porte se refermant en coup de vent, la voix apaisante, le silence. Silence dédain de la part de l'homme en rouge. Silence protestation de la part des élèves. Silence.


Alors, l'Intendant - car c'était ce qu'il était, à présent, à moins qu'ils n'aient été victimes depuis le début d'un improbable canular - reprit la parole. Attalys l'écouta, encore une fois, songeuse, notant dans un coin de sa tête qu'elle allait devoir à partir de maintenant porter l'uniforme bleu comme tout Aequor qui se respecte si elle ne voulait encourir aucune sanction. Quand il se tut, personne ne broncha, mais elle lisait l’abattement sur les visages qui l'entouraient. À côté d'elle, la fille étouffa un éternuement dans son gilet avant de jeter un regard apeuré en direction d'Aziel. Hésitation.

- J'aimerais vous poser une question, Sire Ril'Krysant,
fit-elle en se levant pour plonger ses yeux dans ceux de son interlocuteur.

Elle se racla discrètement la gorge avant de reprendre sur un ton aussi aimable que son sourire.

- Serait-il possible de connaître le Code Merwynien dans ses détails ? Ceux qui ont été récemment inscrits dans cet établissement n'ont, en effet, jamais pu en prendre connaissance. Une pause. Une respiration. Et puis, outre celles rapportées à celui-ci, de nouvelles règles devront-elles être appliquées au sein de l'Académie ?

Et elle resta debout, espérant que son interrogation ne provoquerait pas le mécontentement de l'Intendant de l'Académie.

Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

Dessinatrice
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 14:46

Tout le monde criait, levait les poings en criant les slogans patriotiques de leurs maisons, s’amusait, cela créant une joyeuse cacophonie. Enelyë, qui se détendait un peu, préférait discuter calmement avec d’autres Kaelems tout aussi calmes. Parmi eux, il y avait sa nouvelle amie Shana, et les autres, qu’elle continuait à ne pas apprécier particulièrement, comme Lucyan et Elyan. Cette dernière était même totalement désespérante aux yeux d’Enelyë, désespérante et stupide. Les questions qu’elle posait parfois étaient dignes d’un enfant de cinq ans. Mais ce n’était pas le sujet, pour une fois. Shana s’impatientait, et commençait à bouger, ne tenant pas en place. Pour un peu, elle aurait été soulever les voiles elle-même. Et alors que le suspense était à son comble …

- Silence !

La voix avait résonné comme un éclat de tonnerre, sèche, froide et implacable. Le brouhaha ambiant s’était soudain éteint, brusquement. Un homme se tenait sur l’estrade où se tenait habituellement Jehan lorsqu’il faisait des discours. Le silence se brisa, peu à peu, et des murmures confus et inquiets se mirent à fuser dans la salle. On jetait des coups d’œil aux autres tables, espérant qu’une autre maison ait embauché quelqu’un pour faire peur aux autres. On supposait qu’il s’agissait d’une farce de Jehan, aussi. Mais il avait renvoyé Cil’Eternit à sa table d’un geste de la main. Un professeur qui avait l’air bien étonné. Et tous les élèves savaient que ce professeur en particulier savait presque tout de leur Intendant. Il l’aurait sûrement mis dans la confidence s’il avait prévu quelque chose comme ça.

- Silence dans les rangs !

Enelyë n’aimait pas du tout, du tout, du tout le ton employé par l’inconnu. Elle fronça les sourcils, son regard fixé sur lui. Une aura d’autorité s’était tout de suite imposée autour de lui, et tous les élèves, même les plus dissipés des Kaelems, avaient obéis. Certes, ils s’étaient levés, mais ils ne parlaient plus, ne bougeaient plus.

- Assis.

Il suffisait d’une simple injonction pour que les élèves se rassoient. Enelyë en était un peu abasourdie. La plaisanterie durait trop longtemps. Elle commençait à craindre que son angoisse ne soit pas liée aux points. Un mauvais pressentiment l’avait donc étreinte dès le matin ? Elle le vit clairement se saisir d’un petit livret, l’ouvrir à une page apparemment marqué, et elle ne comprit que lorsqu’il commença à lire. Une prière ? La dessinatrice l’avait apprise, il y avait très longtemps, mais ne l’avait récité que quelques fois. Elle s’en souvenait, par bribes indistinctes, dans le désordre. Mais de toutes manières, elle était si étonnée et perdue qu’elle n’aurait pas été capable de la suivre même si elle l’avait voulu.

Enfin, il se présenta. Aziel Ril’Krysant. Ril’Krysant … Ça lui disait vaguement quelque chose, elle avait dû entendre parler de lui par son père et ses amis d’Al-Jeit. Chancelier des Comptes de l’Empereur, membre tutélaire de la cour de Justice suprême, ancien Intendant de l’Académie d’Al-Jeit … ça en faisait des titres ! Mais surtout, elle savait que c’était rapport à la Justice qu’elle connaissait ce nom. Un ami de son père avait sûrement eu affaire à lui. Peut-être même son père tout court. Mais elle ne tiqua pas. Du moins, jusqu’à ce qu’il se présente en tant que nouvel Intendant de l’Académie de Merwyn. Elle fut l’une de ceux qui se levèrent subitement, sans un mot. Elle intima le silence à certains Kaelems décidemment bien bavards, désireuse d’entendre la suite du discours de l’homme en rouge. Shana tapota l'épaule de la dessinatrice.

- Ene, Jehan n’aurait jamais fait une chose pareille, hein ?
- J’en sais rien. Mais c’est vrai que c’est bizarre.
- Jehan était bizarre de toutes façons, si vous voulez mon avis. Moi ça ne m’étonne pas.

Enelyë fusilla du regard Elyan, avant de reporter son attention sur le nouvel Intendant. Le Code Merwynien. La Kaelem pâlit soudainement. Elle avait eu le temps de le lire, à la bibliothèque. Et si on le remettait en application, cela signifierait que son chat devrait passer ses journées dans le dortoir. Parce que s’il sortait, il viendrait se coller à elle, ce qui était interdit. Cela signifiait aussi un retour aux uniformes, donc fournir nécessairement un nouveau matelas à son petit félin. Elle soupira, et se rassit, les mains crispées sur les plis de sa robe, car il y avait plus important encore. Et la moindre petite infraction était sévèrement sanctionnée. Lorsqu’il porta son regard sur les Sabliers, le cœur d’Enelyë fit un bond.

Reportée.

La Coupe était reportée. Cela provoqua un grand bruit parmi les élèves. Certains criaient d’indignation, hurlaient que c’était « du grand n’importe quoi ! » qu’il n’avait « pas le droit de faire ça ! » ; d’autres l’injuriaient, lui et sa prière, lui et tout ce qu’il était ; d’autres, plus calmement, se contentaient de gestes grossiers. Elle, s’était relevée, avait failli tomber, mais s’était rattrapée au bord de la table. Shana n’avait pas manqué de le remarquer et malgré l’ambiance, un sourire avait fugitivement étiré ses lèvres. Mais Ril’Krysant ne bougeait pas, semblant attendre patiemment le calme. Finalement, ce fut les élèves qui se turent, tous seuls. Certains continuaient à jurer, mais lorsque l’Intendant frappa de ses mains sur le pupitre, le silence retomba aussitôt. Alors, il laissait au moins la Coupe, et il était toujours temps de gagner des points … Elle n’était pas tout à fait satisfaite, mais mieux valait ça qu’une suppression pure et simple.

- Ai-je été bien clair ?
- Parfaitement clair.

Le professeur de combat s’était levé, visiblement en colère. Il asséna ses quatre vérités à l’Intendant, avant de partir en annonçant à ses élèves que le cours de combat du matin était maintenu. Enelyë l’admira pour le courage dont il faisait preuve, mais eut la désagréable impression que ce n’était pas comme ça qu’il aurait dû réagir. Un élève téméraire – stupide ? – de Teylus lança un « Pour Grand Siffleur, hiphiphip … » auquel quelques élèves répondirent un « Hourra » peu convaincu.

L’attention de tout le monde fut alors portée sur la Première Gardienne, qui venait de se rapprocher d’Aziel-le-fiel, comme certains dans les rangs commençaient déjà à le nommer. Tout le monde devait s’attendre à ce qu’elle suive son mari, ou du moins qu’elle le défende. Elle ne fit que s’excuser, ce qui fit hausser un sourcil interloqué à la dessinatrice. Elle lui souhaita la bienvenue. Il lui sembla que la salle poussa un soupir blasé d’un seul ensemble.

- Ene, ça raconte quoi exactement, le code Merwynien ?

Shana avait demandé ça un peu timidement. Elle avait presque oublié qu’elle n’était là que depuis un an, et qu’elle n’avait sans doute jamais eu la curiosité de lire ce qui n’était plus mis en application. Elle se tourna vers elle, lui lança un léger « Je te dirai tout au dortoir. » et tourna son regard vers les autres élèves de la salle. Certains semblaient véritablement en colère, d’autres hochaient la tête, apparemment indécis, et d’autres semblaient apprécier cette apparition. Par la Dame. Elle trouvait bien que l’Académie était un peu dirigée n’importe comment, mais de là à vouloir réétablir le code Merwynien …

Et elle décida que c’en était trop. Elle se leva et partit. Evidemment, qu’elle serait là le lendemain. Mais elle ne supportait pas que l’on arrive, comme ça, dans sa petite vie, et qu’on lui dicte ce qu’elle devait faire. Jusqu’ici, elle n’avait pas eu matière à se rebeller contre les professeurs ou les gardes, elle avait su rester calme et ne pas se laisser aller au mépris. Mais là … non, il fallait mieux qu’elle parte pour ce soir. Oui, il fallait bien mieux. Elle savait pertinemment qu’il ne fallait pas provoquer cet homme, néanmoins. Lorsque Shana tenta de la retenir, elle se dégagea, et se rendit à son dortoir. Il était temps de laver son uniforme, si elle devait le remettre dès le lendemain.


Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
Messages : 306
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 15:41

Chaud. Chaud patate ! Y a l’feu aux fesses, les gars ! Tous aux abris, on est foutu ! La fin du monde était pourtant prévue pour plus tard. Mais là c’est une catastrophe nucléaire ! L’apocalypse ! La mort de toute liberté, de tout secret. L’Académie allait sombrer, emportant avec elle tous ses résidents. Il fallait partir, et vite ! Le hic, c’est que courir ne ferait qu’augmenter la sensation d’Aziel d’avoir tout pouvoir. Il fallait fuir, mais discrètement. Il avait l’habitude de se faire ombre. Mais à présent avec le rétablissement du Code Merwynnien…

L’arrivée du nouvel intendant sonnait la cloche d’alarme pour Elio. Fini les hésitations à partir ou non de l’Académie. Il avait réussi son passage, était Acier, ce devrait être une bonne base pour qualifier, aux yeux du nouveau magister, sa formation terminée. Et donc son départ possible. Il savait pertinemment qu’il lui fallait un argument de taille, se souvenant trop bien de cette règle du Code spécifiant qu’il avait prêté allégeance à l’Académie et ne pouvait rompre celle-ci sans réelle justification. Ce point du Code lui avait fait grincer des dents à son arrivée, se sentant déjà prisonnier. Pour le reste des règles, il ne s’en souvenait plus trop, mais comme la plupart de ses actes étaient illicites de base…mieux ne valait pas prendre de risque, et se faire tout petit jusqu’à son autorisation de départ. Vraiment tout petit.

Il déglutit en entendant les pires ordres de sa vie comme : pas de port d’armes, mais port obligatoire d’uniforme. La mort assurée de tout fierté pour l’apprenti mercenaire, quoi. Il n’était vraiment plus question de rester ici. Plutôt se pendre !
Il n’avait pas encore tout réglé, notamment son problème de fournisseur d’armes pour sa boutique, mais les quelques réserves qu’il possédait devrait suffire pour les premiers temps. Il avait espérer également passer plus de temps à parler affaire avec les potentiels intéressés. Il lui faudrait ruser pour les voir, ou parler par codes par lettre. Du moins si ceux-ci décidaient de rester. Maena et Eilenn devaient avoir la même réaction que lui. Sauf qu’elles ne possédaient sûrement pas d’argument aussi marquant que le passage pour fuir ce tyran. Connaissait-il d’ailleurs le passé des filles, tout comme Jehan ? Ce serait très mauvais pour elles !

Et puis il y avait Enelÿe, et Kylian. Et ça. Ça, c’était ce qui faisait qu’il prenait plus ou moins son temps pour organiser son départ. Et qu’il ne pouvait plus à présent. Il n’avait pas eu le temps de leur dire. Enfin, si. Kylian savait. D’ailleurs, il possédait le rêve fou que Kylian change d’avis et le suive, ou du moins soit de la partie et le voit régulièrement. Mais le nouveau règlement le laissera-t-il sortir de l’Académie de temps en temps ? Une grosse boule lui obstruait la gorge à l’idée de ne plus voir son rouquin. L’après labyrinthe avait été à la fois catastrophique et jubilatoire. L’après Elera plus encore. Il avait promis de l’aimer. Aziel allait rendre la tâche des plus compliquée. Enelÿe allait lui manquer, elle aussi. Mine de rien, la princesse était attachante. Chose qu’il n’avouerait jamais à voix haute, bien entendue. Comment lui dire ? Elle, pour le coup, le refus serait catégorique, et il ne pouvait espérer aucun changement d’avis. D’ailleurs, il ne le voulait pas. Une princesse n’avait rien à faire dans l’antre des voleurs. Il lui jeta un coup d’œil et vit qu’elle palissait, comme beaucoup aux dire du nouvel intendant. Mais sa soudaine fuite, aux vues de tous, le surprit et le fit sourire. A le côtoyer elle allait devenir une vraie teigne, il était donc bien temps qu’il parte !
Il se leva à son tour, offrant un visage désolé à l’intendant dans toute la fausseté dont il possédait l’excellence.


-Elle…je…elle ne se sens pas très bien, m’sieur. C’est l’contre coup et la chaleur…j’pense… Vous permettez que je l’accompagne à l’infirmerie ?


Sur ces mots, il la rejoignit, faisant mine de la soutenir, comme si elle allait s’évanouir. Mais à peine furent-ils sortis, qu’il reprit une allure normale, et marcha à ses côtés.

-J’ai failli applaudir Locktar, quoi. Quel rat cet Aziel Ril’ Krysmachin !

Devant le silence d’Enelÿe, il hésita. Etait-ce vraiment le bon moment pour lui annoncer son départ ? Allait-elle mal le prendre, être triste, ou au contraire lui hurler bon débarras ? Ils avaient quand même planté leurs racines ensembles, quoi.
Alors, vérifiant que personne ne venait troubler leur marche silencieuse vers le dortoir des kaelems, il tendit sa main pour attraper la sienne, et la serrer. Bien fort, parce qu’il avait peur que ce soit la dernière fois.
Ils montèrent ainsi les escaliers jusqu’à la salle commune, puis s’arrêtèrent devant le dortoir des filles. Mais Elio ne lâcha pas sa main.


-On a encore une nuit de libre. Il l’a dit. Tout commence demain matin.

Il sourit devant le regard surpris de son amie. Puis lui montra d’un signe de tête la mezzanine qui faisait office de « cercle des secrets ».

-S’il te plait. Je dois te parler.


Sa voix était devenue rauque, et il se racla la gorge, refusant l’émotion qui montait déjà, bien trop tôt. Il n’était pas temps de pleurer, et il ne le serait jamais. Mais profitons d’être seuls pour partager ce moment d’adieux. Parce que j’suis Elio, et que nous voir tous les deux comme ça, ce serait vachement mauvais pour ma réputation Arrow
Et que demain matin je mettrais pour la première et dernière fois ce stupide uniforme pour aller trouver l’intendant et mettre un terme à ma scolarité ici.


Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 22:10

Et la salle de se remplir, et les cris de s’enchaîner avec ferveur, et les professeurs de tenter de rétablir un calme incertain qui ne se fit qu’à moitié avant que les slogans ne repartent de plus belle.
Depuis les trois ans qu’elle était ici, Lya n’avait jamais vu un tel soulèvement animer tous les élèves. L’excitation de tous était à son comble, n’attendant qu’une seule chose : l’apparition de Jehan pour qu’enfin, les sabliers soient dévoilés.

Sauf que Jehan n’arriva pas. Un parfait inconnu pris sa place sur l’estrade, imposant son autorité d’un seul mot. De là où elle était, Lya voyait son visage émacié aux traits stricts qu’accentuait une fine moustache taillée à la serpe. Il avait cet air hautain de ceux qui prennent tout trop au sérieux et ne savent pas sourire. Son armure noir, sa cape rouge et son col très haut ne faisaient que confirmer ce que Lya avait pensé de lui à l’instant où il était apparu. Ce n’était pas un rigolo, et sa venue n’annonçait rien de bon.

La jeune femme obéit à son ordre sec à contrecœur. Elle s’assit avec ceux de sa maison, prudente. Elle ne souhaitait pas se faire remarquer avant de connaitre les raisons de la présence de cet homme à l’académie, qui faisait déjà l’étalage de sa culture et de ses titres. Alors que les murmures éclataient dans chaque coin de la pièce au fur et à mesure que les paroles dégoulinaient de l’homme, Lya se taisait, écoutant la suite avec amertume. Son visage devait refléter toute la haine qu’elle ressentait envers cet Aziel, car le regard de l’homme s’attarda sur elle, plus longtemps que sur d’autre, et elle vit au fond de ses yeux qu’il y resterait gravé. La Coupe de Maisons était tellement secondaire en cet instant. Tout ce qui importait à Lya était le fait que le code Merwynien soit remis en application. Elle l’avait lu une seule fois, lors de son arrivée à l’académie, mais il était resté gravée dans sa mémoire tant il privait de toutes libertés qu’elle considérait comme fondamentales. Alors elle cria à son tour et fut des rares à faire retentir un « hourra » plein de force après l’intervention de Locktar. Elle admira cependant le discours de l’habituellement discrète première gardienne, qui entra dans le jeu du nouvel intendant, surement pour mieux l’anéantir par la suite.

Du moins, c’était ce que Lya espérait, car pour elle, il était hors de question de coopérer avec ce nouveau venu.
Elle aperçut du coin de l’œil Elera s’éclipser discrètement, à sa manière à elle, et se demanda si elle ne ferait pas mieux de l’imiter. Mais l’homme avait déjà gravé son visage dans son esprit, et Lya voyait ses yeux revenir régulièrement sur elle, comme sur tous ceux qui étaient dans son cas. Elle était donc coincée, pour le moment. En tout cas, elle se serait surement mieux débrouillée que Shaokys pour sortir de la salle et elle ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres malgré la situation, alors que le jeune homme venait de se faire prendre en flagrant délit de fuite.


- Quelqu’un d’autre souhaite-il soulever des réclamations ?

Lya s’était tue durant toute la longue tirade d’Aziel, qui avait une nouvelle fois provoquée de nombreux cris de protestations. Mais sur cette dernière question, elle aurait voulu en crier des dizaines, des réclamations qui lui arrachaient les tripes. Elle se tue pourtant une nouvelle fois, lançant un regard haineux à l’Aequor qui se leva pour demander innocemment s’il n’y avait pas encore d’autres règles que celles du code Merwynien à respecter. Alors qu’Enelyë quittait la salle avec Elio, elle ne put s’empêcher de lancer en direction de la fille :

-Parce que ça te suffit pas toutes ces règles à la noix ? T’en veux d’autres ? P’t’etre que tu voudrais qu’on ait tous les cheveux rasés aussi ? Et qu’on n’ait pas le droit de se déplacer seul dans les couloirs, mais toujours par deux et en marchant au pas !

Lya s’était attiré tous les regards sur elle. Elle se fichait de ceux des élèves, complètement. Seul celui inquiet de Gwëll et d’Halina la touchait. Elle sentait sur tout son corps celui du nouvel intendant et attendait en frissonnant d’avance sa tirade qui n’allait pas manquer de suivre. Et derrière ce regard rude, celui des professeurs, soient désolé, soit apeuré, soit attendant comme elle le verdict qui n’allait pas manquer.

Sa formation était terminée
Ce que tu me feras ne me touchera pas. Je n’ai aucunement l’intention de m’éterniser très longtemps ici. Vas-y, lâches-les tes mots perfides, montre à tous ton pouvoir qui grandit déjà. Demain j’m’en vais, tu m’en empêcheras pas !

[Voila, édition à volonté pour la fin]


Myra Ril'Otrin
Myra Ril'Otrin

Primat de Kaelem et Maître dessinateur
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 22:52

Myra s'était trompée. A la place du bon Jehan Hil'Jildwin, ce fut un grand inconnu qui hurla un seul et unique mot à l'assemblée. Silence. Sa voix de stentor le fit régner bien vite. Habillé de rouge et étrangement imposant pour un homme d'une telle stature, il paraissait ne pas être ici par hasard. Rien que pars l'ordre qu'il venait de donner. Il inspirait du respect et un certain recul de sa personne. Il se présenta bien vite et Myra sut à qui elle avait à faire. Elle avait entendu parler de lui et avait même bien failli se retrouver sous ses ordres en tant qu'élève lors de ses années d'études à Al-Jeit. Elle avait évité cela à une année près. La dessinatrice avait entendu parler de lui par la suite, mais surtout de ses méthodes plutôt radicales. Autant dire que lorsqu'il annonça qu'il allait prendre le relai du Sir Jildwin, elle fut surprise qu'un tel homme vienne ici, à l'Académie de Merwyn. Cette dernière étant réputée pour être l'une des plus libre en Gwendalavir. Un établissement qui autorisait pas mal de libertés à ses habitants. Le code n'était pas réellement respecté, par les élèves, mais aussi les maître. Ils n'étaient pas innocents dans les nombreux incidents qui avaient eu lieu entre ces hauts murs.

Le nouvel arrivant allait donc être l'Intendant. Aziel Ril'Krysant. Elle fronça les sourcils. Pourquoi Jehan ne leur avait-il pas fait un long discours d'adieu ? Ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas faire de beaux événement grandiloquent pour une annonce quelconque. Et surtout, il ne se serait jamais privé de donner le nom du vainqueur de la coupe des trois maisons... Pourquoi alors tout ce mystère et ce départ soudain ?
Ne pas prévenir officiellement les élèves, cela était compréhensible. Mais pourquoi ne pas avoir averti les professeurs, ou au moins les trois primats ? Ce départ était bien précipité pour un homme tel que Jehan Hil'Jildwin.
L'Empereur en personne l'avait apparemment appelé et il avait dû s'y rendre sur le champ. La première gardienne aurait dû être prévenue de l'arrivée d'un attelage et se serait empressée de faire un rapport. Les professeurs l'auraient donc su.
Myra, quoiqu'un peu déroutée par cette attitude étrange, se disait qu'il n'avait pas eu le temps de préparer une sortie digne de lui. Et ce Ril'Krysant l'avait sans doute pressé au point qu'il était parti dans la soirée. Elle l'avait croisé pas plus tard que la veille et s'étant cloitré dans ses appartements pour faire le décompte des points, il était logique qu'il soit sortit de la vie des élèves durant le début de soirée.

Quoi qu'il en soit, il n'était plus là et cet homme à la cape rouge flamboyante le remplaçait dès à présent.
Ce fut seulement lorsqu'il prononça le nom du code Merwynien qu'elle se rendit soudain compte du changement drastique que leur faisait subir l'Empereur. Respecté à la lettre. Cela voulait dire qu'elle ne pouvait plus porter les belles soieries blanches et rouges qu'elle appréciait tant, qu'elle ne pourrait plus donner cours à l'extérieur, qu'elle ne pourrait plus aller boire le thé du soir dans les appartements de Duncan, qu'elle ne pourrait plus partir à Al-Poll en compagnie de Varsgorn pour un diner en tête à tête.
Seuls ces quelques détails la chiffonnaient un peu. Les règles en soit ne la dérangeaient pas plus que cela, peut-être que l'ordre régnera un peu plus dans l'enceinte de l'Académie, voilà tout. Cela pourrait même être bénéfique, qui sait. Bénéfique pour ses propres élèves, les Kaelems. Ils avaient un peu trop tendance à enfreindre les règles et même si elle le remarquait, elle ne disait rien. A présent cela allait apparemment changer et pour de bon. Ril'Krysant était quelqu'un qui ne disait jamais rien au hasard. C'était un homme voué à la Dame et aimait les règlements sans doute autant qu'il vénérait le Dragon. Il tenait à l'ordre et à la discipline. Sans doute un peu trop, mais Myra ne s'en offusquait pas, du moment où il ne dépassait pas les limites. Elle tenait à ses élèves, des adolescents troublés à tout moment, et ne reculerait devant rien afin de les protéger. Après tout, elle connaissait les académiciens, mais pas cet homme.

Lockar Hil'Guidjek se leva soudain et objecta devant les paroles du nouvel Intendant, puisque c'était à présent son titre. Après quelques propos hauts en couleurs, il sortit de la salle, furieux. Le maître d'armes ne se laissait jamais dicté par les règles et le fait que l'homme en rouge les vénère à ce point n'allait pas faciliter leur relation.
Elle-même n'était pas contre ces règles, mais voyait bien que les élèves réagissaient pour la plupart comme le primat des teylus.
Edel intervint par la suite, sans doute pour atténuer le cas de son mari qui n'allait sans doute pas être très haut dans le coeur du nouvel Intendant. Elle l'accueillit à bras ouverts et Duncan semblait être d'accord. Les élèves ne parlaient plus, ils observaient la scène. Et même si certains partaient, déçus et outrés, de par le nouveau règlement mis en place, la disparition de leur Intendant préféré et la coupe des trois maisons mise en suspend, d'autres n'osaient plus bouger un pouce de peur de se faire éviscérer. Les professeurs agissaient de la même manière. Tout le monde était surpris et ne savaient plus quoi dire, quoi faire.
Aziel Ril'Krysant reprit la parole et leur offrit un très long monologue. Les prochains jours risquaient d'être difficiles pour tous. Elèves comme enseignants. Et ces derniers se devaient de montrer l'exemple, ce que le maître d'armes avait gâché dès les premières secondes. La maître dessinatrice ne ferait pas la même bêtise. Cependant, les résidents de l'Académie avaient encore une soirée tranquille, comme s'ils étaient encore protégés par le bon Hil'Jildwin. Le code serait appliqué dès le lendemain avec une rigueur des plus strictes.

Il demanda s'il y avait d'autres réclamations et Myra vit un mouvement du côté des aequors. Attalys se leva soudain et posa une question. Et voilà, Sir Krysant pensait sans doute à présent que la professeur de Dessin ne faisait pas assez bien son boulot. Elio prit la parole à la suite en demandant de se retirer, mais il n'attendit pas une quelconque réponse. Il s'en alla, accompagné de Enelyë. Et comme si cela ne suffisait pas, Lya prit la parole à son tour non sans un grand manque de respect envers les règles émises par Aziel Ril'Krysant. Ses élèves allaient-ils donc tous se faire remarquer les uns après les autres ? Tant pis, elle aurait peut-être quelques remarques de la part du nouvel Intendant. Elle se leva donc avant que l'homme ne prenne la parole afin de répondre à l'aequor et sans doute, surtout à la kaelem.


- Je vous apporterais un exemplaire du code Merwynien dès demain lors du cours, Miss Til'Ewin.

Son regard flamme se tourna vers la marchombre, la fusillant. Elle aimait beaucoup les kaelems, mais elle en avait plus qu'assez de devoir sans cesse les remettre en place à cause de leur caractère de cochon. La seule chose qu'elle ne comprenait pas était pourquoi l'ancien Intendant lui avait donné la charge d'une des deux maisons les plus mouvementées. Pourquoi pas les aequors, tranquilles et paisibles ? Locktar et Duncan sauraient sans doute mieux canaliser ces rouges furieux. Malgré tout, elle y tenait à cette maison. Kaelem.

- Miss Dinal, je souhaiterais que vous ayez un peu plus de respect envers vos camarades et ainsi qu'envers le code de notre cher Merwyn Ril'Avalon. Celui-ci ne vous fera apparemment pas de mal. Vous êtes peut-être pas aussi rattachée à l'Académie que votre amie, mais vous y habitez. Respectez les règles qui y sont en place.

Elle avait beau réprimander son élève - elle avait d'ailleurs du mal à crier, sa voix était froide mais calme - , elle était d'accord que certaines règles poussaient les limites du supportable. Ce fut donc pour cela qu'elle offrit un clin d'oeil à son élève, que seuls les élèves purent apercevoir. Un clin d'oeil qui signifiait qu'elle ferait son possible afin d'atténuer ces nouvelles limites trop restreintes.
Elle se tourna soudain vers le nouvel Intendant.


- Excusez-moi de cette intervention, mais elle est mon élève et je me devais de lui répondre moi-même.

Elle n'aimait pas réellement passer pour quelqu'un qui ne prenait pas ses responsabilités au sérieux et n'avait pu s'empêcher de répondre à Attalys, puis surtout Lya.
Elle ne laissa pas le temps à l'homme en rouge de lui répondre. Elle venait cependant de contourner la table des professeurs et s'était approchée de lui pour qu'il soit le seul à entendre ce qu'elle voulait lui dire.


- A présent, je dois me retirer afin de revoir quelques menus détails pour les cours de demain. Je suis cependant enchantée de faire votre connaissance et j'ai hâte de travailler à vos côtés. Nous devrions d'ailleurs avoir quelques discussions en rapport avec vos projets pour cette Académie. Je serais curieuse de les entendre.

Elle souriait, comme à son habitude.

- Bonne soirée.

Elle descendit de l'estrade et passa au centre de la salle, ses talons claquant sur le sol et le son se répercutant contre les murs. Lorsqu'elle passa enfin la grande porte, elle prit la direction de la vigie. Elle avait besoin de voir le ciel et les étoiles. Elle avait besoin de savoir que son Don était présent en elle.

Que la Dame fasse en sorte que les élèves ne se rebellent pas trop vite et que cet Aziel Ril'Krysant soit indulgent malgré son penchant pour les règlements drastiques ...


Halina Nilsan
Halina Nilsan

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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 19:28

Halina ne put cacher sa surprise quand un étrange personnage fit son entrée dans la Grande Salle. Habillé presque de pied en cap en un rouge Sang, il ne lui inspira dès cet instant que colère et dégoût. En effet, elle avait vraiment du mal avec cette couleur qu’elle trouvait de mauvais goût depuis son enfermement. M’enfin, il fallait dire aussi, qu’elle n’était pas très intéressée par les différentes teinte de rouge existantes. Par contre, elle était quasiment sûre que Loeva, Astragal ou encore Enelyë auraient pu lui dire dans la seconde de quel rouge il s’agissait réellement. Halina reporta son attention sur l’Homme. Il portait une espèce de barbiche et avait des traits très droits, comme coupés à la serpe. Il inspirait un mélange de peur, de respect et d’autorité. Le voir s’installer à la place de Jehan, laissa présager la suite des évènements. Et Halina se tut avant même qu’il ne le réclame. Elle se laissa tomber sur le banc, sous le choc. Comment se faisait-il que ça ne soit pas Jehan qui se trouve sur l’estrade pour leur dévoiler les scores des Maisons ? La guerrière avait peur de la suite des évènements.


Elle ne fut pas déçue. L’inconnu récita une prière qui lui était totalement inconnue puis se présenta comme le nouvel Intendant à la place de Jehan. Le choc fut profond. A côté d’elle, chacun y allait de sa petite remarque de son énervement. Mais Halina gardait son calme et restait assise bien droite sur sa chaise. Elle attendait le coup suivant. Qui vient très rapidement. Aziel abattit sa carte suivante. Le départ à la sauvette de Jehan, et pire encore : le Code Merwynien. Halina allait commencer à s’énerver, mais devinant le regard concentré de celui qui analyse toutes les réactions, elle masqua sa colère dans une quinte de toux qui passa inaperçue dans le brouhaha ambiant. Le Code ne lui était pas totalement inconnu, elle l’avait appris par cœur à son arrivée à l’Académie, mais deux ans s’étaient écoulés depuis ce jour-là et elle n’en avait pas franchement eu besoin. Elle avait entendu dire par des anciens, des vieux-d’la-vieille, que Merwyn lui-même s’en contrefichait totalement de ce règlement et qu’il préférait manger des salades de champignons avec ses élèves. M’enfin, ce n’était que des rumeurs. En tous cas, il lui faudrait appliquer les règles, même si du coup, ses insomnies allaient lui causer quelques soucis pour ne pas se faire trop remarquer. Encore qu’elle connaissait tous les gardes de l’Académie maintenant et ils n’étaient pas très pointilleux sur certains points du règlement. Elle se demanda soudainement si le nouvel Intendant n’était pas arrivé avec des renforts de gardes pour faire appliquer sa loi.


Finalement, les insomnies ne seraient pas les seules entraves à la bonne volonté d’Halina. Il y aurait aussi son propre professeur de combat. A qui elle vouait un respect et une admiration sans égales. Halina n’était pas foncièrement une rebelle. Elle l’avait très bien illustré en trahissant ses amis pour se protéger et protéger les siens. Elle avait toujours été respectueuse de l’autorité, puisque ses parents l’avaient éduquée comme ça. Certains diront que c’était s’écraser et n’avoir aucune volonté mais la guerrière voyait plus loin. Elle savait que pour un jour avoir la chance d’intégrer la Légion Noire elle avait tout intérêt à avoir un dossier en béton. Et puis, bon, la voie dans laquelle elle s’engageait l’obligerait à savoir suivre les ordres. Dans la mesure du raisonnable. Il y avait des choses que lui empêchait sa conscience. La jeune femme était très déçue du départ de Jehan et, fan de ragots et de théorie de complot, s’imaginait déjà qu’il avait été kidnappé et jeté en pâture aux Raïs. Cependant, elle ne voulait pas s’opposer directement à ce nouvel arrivant qui avait le pouvoir entre ses mains et, semblait-il l’approbation de l’Empereur. Qui ne disait pas qu’il serait très compétent ? Peut-être finirait-il par se laisser gagner par l’air du Nord qui le dériderait un peu ?...


La guerrière nota l’heure du rendez-vous pour le cours de combat du lendemain, mais garda en tête l’expression de cet Aziel quand le Maître d’Armes quitta la pièce. Puis elle écouta et observa. Ecouta le grondement de plus en plus discret des élèves. La voix de le Première Gardienne modérer les propos de son époux. Crut entrapercevoir la tignasse rousse d’Elera qui disparue l’instant d’après. S’intéressa au discours de l’homme en rouge en se disant que ce soir, tous feraient la même chose dans leurs salles communes respectives, voir même les Maisons mélangés à la Bibliothèque ou dans l’entrée. Lire et commenter le Code. Protester dans la sécurité relative de leurs pénates. Elle se retint une nouvelle fois d’hurler : Comment ça ni armes ni bijoux ? Pour l’uniforme, elle se souvenait de cette close. Mais il était impossible qu’elle se sépare de ses lames. Ou alors, il faudrait trouver un moyen de les cacher astucieusement…


Son attention fut détournée par Elio qui prétexta un coup de chaleur d’Enelyë pour qu’ils sortent tous les deux. Puis, plus inquiétant, Lya se leva, furieuse et s’énerva contre une fille de chez Aequor qui avait posé une question de trop semble-t-il. Halina voulait lui dire de se taire, que ça ne servait à rien de s’énerver. Mais, elle n’avait pas toutes les cartes. Elle ne savait pas que son amie allait les quitter. Elle avait juste peur pour elle. N’écoutant même plus les réprimandes de la Primats des Kaelems, la jeune Teylus, croisa les bras, mit son fanion comme un foulard autour de son coup et chercha Kirfdéin du regard. Avec ses nouvelles règles, que dirait-on d’une relation entre un élève et un maître ? Comment allaient-ils gérer ça tous les deux ? Jehan savait pour eux deux, il savait même qu’ils avaient profité de la chambre individuelle qu’il lui avait octroyée durant les premières semaines après son enfermement. Mais il n’avait rien dit. Halina savait au fond d’elle que ceci allait changer. Elle soupira, attendant que l’Intendant lance le repas ou bien indique qu’ils pouvaient quitter la Grande Salle.


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Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeLun 29 Oct 2012 - 19:30

Un silence de mort prit soudain place dans la grande salle. Un silence qui semblait durer une éternité. Ichel avait l'impression que le monde s'écroulait sans un mot, que le temps s'était arrêté. Plus personne n'osait émettre un seul son depuis que la voix froide et autoritaire de l'homme en rouge avait résonné dans l'ombre. Sa stature était imposante et l'on voyait dans son regard la détermination d'un homme de pouvoir. Qui que ce soit, il était puissant et il était là d'après des ordres d'un homme haut placé.
Il jaugea la salle, élève par élève. La table des professeurs ne put y échapper. Un ordre sans appel fut prononcé et un bruit infernal rompit le silence. Les élèves s'assirent sur les bancs sans dire un seul mot. Le silence, toujours ce silence. Et des questions, des tonnes de questions qui taraudaient les personnes ici présentes. Mais la plus importante qui passa sans aucun doute dans tous les esprits.
Où était donc passé Jehan Hil'Jildwin, leur Intendant ?
Soudain, sans que quiconque ne puisse enfin sortir de leurs pensées, l'étrange homme prit la parole. La marchombre ne comprit pas ses premières paroles, tant elles ne voulaient rien dire pour elle. Sans doute une prière envers la Dame et le Dragon. Les divinités auquel Ichel n'avait jamais réellement prêté attention.
Il se présenta enfin. Aziel Ril'Krysant. Il accompagna son nom de plusieurs autres titres, sans doute pour semer la peur chez les gens qu'il dominait de par la hauteur de l'estrade. Et sans aucun doute par son rang. Foutus nobles.
Qui était-il, que venait-il faire ici ?

Hil'Jildwin était parti ? Sans cotillons, bruit effroyable et fête incroyable ? Il était parti, laissant ses élèves aux mains de cet homme en rouge qui semblait ne pas apprécier du tout les gens qui lui faisaient face. Et voilà qu'il les insultait. Qu'il dénigrait le travail des professeurs, le travail de l'Intendant Hil'Jildwin. Les sourcils de la marchombre se froncèrent, elle ne sentait rien de bon arriver. Le silence lui permettait de percevoir le souffle court de l'homme et il était bien dissonant. Bien trop. Tout ceci ne présageait rien de bon.
Il lui donna raison lorsqu'il reprit la parole.
Le code Merwynien appliqué à la lettre. L'avait-elle au moins déjà lu ? Et si l'avait-elle fait, combien de règles avait-elle transgressé depuis qu'elle était arrivée ? Sans doute beaucoup trop. Elle n'était pas une adepte des règles. Pas du tout. Et elle doutait que la plupart de ses camarades le soient, dans tous les cas chez les Kaelems. Les autres, elle n'en savait rien. Peut-être les Teylus, sûrement les Aequors. M'enfin bon. Elle, elle les aimait pas et les suivaient rarement. Voir jamais. Elle suivait seulement celles de son maître. Et encore.

La coupe des trois maisons ? Elle n'en avait que faire. Qu'il l'enlève si cela pouvait lui faire plaisir, ça ne créait que du bruit lorsqu'elle voulait méditer. Au moins si elle n'était plus, elle pourrait écouter les vents en paix.
Ce qui la perturbait était ces codes qu'elle devrait respecter dès le lendemain, ces codes dont elle ignorait jusqu'à la moindre parcelle.
Mais surtout, son regard. Intransigeant, calculateur, manipulateur, orgueilleux. Immonde.
Tout ceci ne tenait pas debout. L'Intendant excentrique partit du jour au lendemain. Non, cela ne tenait réellement pas debout. Et elle savait que tôt ou tard elle mettrait son grain de sel afin de savoir ce que cet homme cachait. Après tout, elle vivait sous le même toit que lui à présent, elle voulait savoir qui il était. Et elle le saurait.

Il posa une question avec pour seule réponse le silence de mort qui emplissait la grande salle. Un silence bien vite brisé par le maître d'armes. En quelques minutes, il insulta la manière de penser et de fonctionner du nouvel arrivant, et partit bien vite d'un pas rageur.
Première intervention.
Un autre professeur se lèvera-t-il afin de mettre les points sur les i ou se tairaient-ils tous de peur d'être congédiés ?
La première gardienne se leva et parla. La femme de Guidjek. Elle voulait remettre la réputation de son mari sur les rails, mais il fallait avouer qu'il était plutôt doué pour se mettre les autorités à dos. Elle se démenait pour rien.
L'homme en rouge reprit la parole après l'intervention de la première gardienne. L'oreille d'Ichel était taillée à la perfection et elle sentait bien un sifflement derrière chaque parole. Langue de vipère. Etait-ce du venin qu'elle devinait dans l'écho de ses mots ? Il était trop tôt pour le dire, mais elle se trompait rarement.
Il parla aux professeurs et rappela les règles concernant l'uniforme. Bien sûr, il agrémenta le tout de broderies lettrées ne servant qu'à étoffer son discours. Puis, Ichel crut qu'elle allait s'étouffer.
Aucun objet personnel, aucun animal ? Son Oeil-de-Tigre devrait-il alors rester moisir dans leur volière toute pourrie ? Ca non ! Qu'ils ne comptent pas sur elle pour respecter cette règle-ci.
Et puis aucun instrument ? Son luth ! Arro basait ses cours sur la musique, elle devait prendre son instrument presque à chaque fois ! Jamais elle ne se plierait à cette règle-ci aussi.
Les armes aussi ? Comment allaient-ils faire pour les cours, se battre avec des épées en bois ?
Non, vraiment, elle en était sûre à présent. Elle ne l'aimait pas. Pourquoi ? Oh, elle s'en fichait pas mal qu'il y ait un nouvel Intendant, que les codes soient appliqués. Elle aurait continué à les enfreindre de toute manière. Non, ce qui la mettait hors d'elle était cette dernière règle.
Plus d'armes.
Plus de luth.
Plus son aigle.
Comment pouvait-il oser lui demander cela... Il ne la connaissait pas, il ne la connaissait vraiment pas. Ce n'était pas parce qu'il possédait plusieurs titres qui semblaient hauts en couleurs qu'elle allait lui obéir au doigt et à l'oeil. Il se mettait le premier dans le second.

La Primat des rouges se leva soudain et Ichel perdit le fil des phrases, elle était bien trop absorbée par cette dernière règle prononcée par l'homme.
Jamais elle ne l'accepterait. Jamais sans son Oeil-de-Tigre. Jamais sans son luth. Ses dagues encore, elle pouvait s'en passer. Mais pas des deux autres.
Décidément, elle n'aimait pas sa façon d'être, son aura, mais à présent elle détestait le tout.
La marchombre se cala dans son banc, les jambes croisées. Elle ferma les yeux et entendit son voisin lui poser une question. Elle n'en prit pas compte et s'enfonça dans une méditation profonde.
Les sons se dispersèrent, se dissipèrent.
Un calme revint en elle malgré son envie de sauter à la gorge de celui qui osait lui interdire de se balader avec les deux choses qui lui tenait réellement à coeur. Celles dont elle ne voulait jamais se séparer.
Pourquoi restait-elle là ? Elle n'avait pas envie de lui faire le plaisir de quitter la salle et de lui prouver une fois de plus qu'il n'avait pas tout à fait tord. Il était vrai que les élèves n'en faisaient qu'à leur tête. Et alors ? Ichel était bien heureuse de faire ce qu'elle désirait et ne changerait pas sa manière de vivre pour lui. Ca non. Mais pour l'instant, elle ne voulait pas lui montrer qu'elle rentrait dans le moule qu'il venait de décrire.
Elle restait donc là, à méditer dans son coin.
Silence intérieur.

Tu ne feras pas long feu...




Astragal Clegane
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeMar 30 Oct 2012 - 0:35

Le monde partout, l’alégresse ; c’était un sentiment très rare, mais toute trace d’anxiété avait disparu. Elle faisait partie d’un tout, d’une maison, où elle était Astragal, simplement une voix parmi les autres. Entourée, entourant, et riant et beuglant comme les autres.
Y avait Lohan, qui le percevait mieux que personne, le rouge aux joues. Y avait Einar, rayonnant, les joues et le regard brûlant, y en avait tant d’autres, même la petite Cérys semblait se prendre au jeu.
Bienveillante, Astra avait envie de la chatouiller, parce que forcément, même Jehan y pourrait rien contre eux.
Ils ressemblaient à rien, ils se disaient pas tout, mais ils étaient les Teylus. Même la proximité de Kloa ne l’intimidait pas. Au contraire, presque.
Ils avaient mérité la victoire.

Le Général était à sa gauche, ça voulait dire qu’il la choisissait comme bras droit.
Il lui avait dit qu’elle était jolie. Astra avait détourné les yeux et le visage, en riant, puis mordu sa lèvre inférieure, pour se forcer à arrêter. Ils ne pourraient rien faire contre ça. Personne.
L’univers était incroyable ce soir, et c’était inimaginable, ne serait-ce que deux semaines auparavant, que quelqu’un comme Ewall lui dise…ça. Pour qu’elle y croie suffisamment que pour crier plus fort, à son tour, à secouer en rythme corps, pour continuer la vague humaine.
Rien ne pourrait leur arriver, rien.
Tout était parfait, ce soir et elle était la fille la plus heureuse du monde.
Loeva souriait, Lohan leur avait plein de décos géniales, et puis, ils y croyaient.
Même grand siffleur semblait heureux.


Et puis il était venu ; couleur Kaelem, mais en plus sanglant.
Il était là, et ils s’asseyaient tous. Astra était tombée sur son derrière comme un caniche bien dressé.
Pourquoi ils s’étaient tous tus, tous assis ou presque ?
Il disait des trucs, avec une voix de sage, et Astra ne comprenait rien. Rien. C’était un type qui avait les mains douces, forcément, et sa robe, ben, elle aurait presque pu passer pour jolie, mais.. Malgré la couleur, Astra identifiait dans le drapé quelque chose d’affreux, de rigide, de trop « dernière mode » pour être compris.

En comprenant le titre, le mot justice, que Jehan ne viendrait pas, les yeux d’Astragal s’agrandirent de surprise. Quand il en vint à parler de mœurs, ses lèvres s’entre-ouvrirent. Il savait pas ce que c’était qu’un mœurs, d’ailleurs, y avait de fortes chances pour que ça existe même pas en vrai.
Mais excentrique, Astragal comprenait. Et un frisson lui souleva l’échine.
C’était quoi, le code merwynien ? C’était quoi ce … pourquoi il… pourquoi il s’autorisait à casser ça ?
Il pouvait pas normalement. Personne pouvait. Ils avaient tous chanté en cœur. Ichel elle avait dit bonjour, alors que c’était une Kaelem, et que les Kaelems, on les aimait pas trop.
Halina était venue, et Loeva souriait, et ils étaient tous là, et Cérys était sage, et…
Et ça avait volé en éclat quand même, en deux minutes.
Les angoisses, à vous en étouffer tout court. Heureusement, y avait le corsage, pour freiner sa respiration, pour le calmer, pour le cercler. Grand Siffleur se levait, comme un guerrier, un homme un vrai, toussa, il parlait comme ils auraient tous dû parler, et fin, c’était Badass.
Mais quand Einar commença à crier, en se levant, Astragal l’attrapa presque violemment par la ceinture, pour le rasseoir, le faire taire tout de suite.
Est-ce que tu ne vois pas que s’il nous remarque, nous sommes morts ?
Est-ce que tu ne vois pas qu’il ne faut pas, jamais, attirer le mauvais œil de cet homme-là, et de ses dieux qu’il brandit tout le temps ?
Lui il peut nous détruire, Einar. Me détruire. Il le peut, il le voudra, il le fera.
Tu entends ? Tu entends ?
Il parle, il parle, il parle, il parle, il sait, il sent. Il sent forcément. Même nos genoux trembler sous la table, nos sueurs froides qui nous dégoulinent dedans.
Est-ce qu’ils ne voyaient pas ?

Un rapide tour d’horizon des visages. Lohan parlait du cercle, tout tout bas, ça la mortifia. Parce que pour la première fois, elle savait qu’elle irait pas, qu’elle irait plus, plus jamais, pas sans y être forcée vraiment.
Elle pourrait plus.

Ewall pâle comme la mort, lui il avat compris, hein ? Et les autres ?
Ils pourraient pas. Ils pourraient plus.
Elle se rendit compte qu’elle tenait toujours Einar, s’excusa, en le lâchant, de sa voix défaillante.
Est-ce qu’ils la regardaient tous ? Ou est-ce que c’était dans sa tête ? L’image des pupilles inquisitrices de Aziel Ryl’Krysant semblaient danser sur le carrelage, se mélanger à tous les visages.
Elle était là, hagarde, posée, avec la perspective de renoncer aux perles, à tout ce qui n’était pas noir et informe, comme l’uniforme, aux sourires, aux coiffures subjugantes de Loeva, à son intérêt pour certains cours de civilisations, où les dessinateurs fréquentaient les guerriers. Les dessinateurs, ils portaient toujours des fringues géniales, des coiffures d’enfer, et ils étaient presque tous beaux, et plein d’originalité. Toussa, bam, balayé.
Et Grand Siffleur ? Est-ce qu’il les défendrait ? Est-ce qu’il pourrait ?
Ils étaient des guerriers, les guerriers se battent, oui. Mais surtout, ils obéissent. Les gens font des contrats, les autres, ben, ils les suivent. Ou ils deviennent des mercenaires.

Parfois ils défendaient des idées. L’Empire. Mais quelqu’un comme lui ? Est-ce que quiconque dans cette salle le défendrait ?
On leur servit les plats, enfin, à ceux qui restaient.

Astragal s’empiffra littéralement, en silence, faisant honneur à tous les plats, bouchées après bouchées. Est-ce qu’il allait prendre le contrôle des cuisines, aussi ? Supprimer certains plats ?
Il n’y avait pas de pâtisseries à table, remarqua-t-elle. Qu’est-ce qu’ils disaient, avant, déjà ?
Encore une bouchée, jusqu’à s’en couper le souffle. Calmer sa respiration, déglutir, vite, noyer même l’angoisse sous le reste.

Et puis attendre.
De pouvoir sortir, à son tour, dans la foule, de se laisser écarter de tout le monde, surtout de Kloa, des Kaelems, et obliquer, vers les salles d’eaux, vers les latrines, et dans la cabine, tête la première, vomir, peut-être, dénouer son corsage, cogner dans les murs, pleurer pleurer pleurer pleurer.
Dans le dortoir, on pourrait pas, on discuterait . Mais elle, elle ferait quoi ?


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 8:36

Attalys se rassit après avoir remercié Myra d'un hochement de tête tandis que la Kaelem sortait de la salle d'un pas résolu. Elle ne lui en voulait de s'être emportée, et comprenait son énervement. À partir d'aujourd'hui, il n'y aurait plus de Coupe - bien que ce ne fût pas pour elle un réel déchirement -, plus de coiffures exotiques, plus de vêtements colorés, plus de bijoux, plus d'accessoires, plus d'armes qui cliquètent dans les corridors, plus rien. Et Jehan qui était parti si brusquement, sans qu'ils n'aient eu seulement le temps de lui souhaiter un bon voyage, sans même avertir les professeurs de son départ. Allait-il revenir un jour ou étaient-ils condamnés à rester éternellement sous le joug d'Aziel jusqu'à que mort s'ensuive ? Cela, on ne leur avait pas précisé.

Mais, contrairement à la colère ressortissante de la jeune fille qui venait de partir, elle-même se sentait juste triste. Et très fatiguée. Toute cette excitation, toute cette compétition pour... ça. Ce n'était pas que le nouvel Intendant - représentant de l'ordre et de l'Empire - lui fût foncièrement antipathique. Mais elle était si lasse, soudain, des changements et de l'agitation... Elle aurait voulu pouvoir quitter à son tour la Grande Salle et rejoindre son dortoir pour s'écraser sur son lit. Là, seulement, elle aurait pu réfléchir et dormir tout son soûl, pleurer, aussi, peut-être, un peu...

Mais en désespoir de cause, elle sourit. À Gwëll qui la regardait, à l'Aequor à ses côtés, aux messieurs qui vinrent distribuer les plats. Tous sentaient affreusement bon et elle se rendit compte qu'elle mourrait de faim. Pourtant, dès la première fourchetée, elle trouva la nourriture si amère qu'elle reposa ses couverts et ne toucha plus à rien.


Kloa Rwanda
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MessageSujet: Re: La Coupe des Trois Maisons [Terminé]   La Coupe des Trois Maisons [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 9:15

Kloa se décala légèrement pour laisser une place à Elleira qui se glissa près d'elle dans un léger bruissement. Après avoir observé les différentes interventions d'un air à la fois blasé et profondément ennuyé, elle se désintéressa du spectacle lassant de va-et-vient pour se concentrer sur les Teylus qui l'entouraient. Il y avait Lohan qui avait suggéré d'une toute petite voix une réunion au Cercle et elle se demandait en son for intérieur si elle irait. Parce qu'elle en avait marre. Et si elle devait se lever dès l'aube pour aller assister à son cours de combat, il fallait qu'elle se couche tôt, surtout qu'elle prévoyait déjà que leur prof ne serait pas d'excellente humeur. Ensuite, elle voyait Ewall, tout blanc, tout pâle, puis Einar qui avait les yeux fixés sur Aziel comme s'il voulait l'égorger sur place, Halina, imperturbable, bras croisés sur la poitrine, Cérys qui, pour une fois, ne pipait mot, Astragal, enfin, regard exorbité, lèvres tremblantes. Et tous les autres, de toutes les couleurs, qui réclamaient leur liberté à l'unisson d'un cri unique et silencieux.

Mais, soudain, il lui apparut qu'elle s'en fichait. Elle était venue ici pour se battre et Locktar était son professeur. Point à ligne. En fait, elle n'en avait rien à faire de l'Académie et de son Intendant. Elle aurait même très bien pu se débrouiller sans eux. Seul lui importait celui qui saurait faire d'elle une guerrière accomplie, celui qui s'était déjà ouvertement opposé à Aziel et qui, quoi qu'il arrive, continuerait ses leçons d'armes. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, se promener en petite culotte ou avec un panier rempli de cailloux sur la tête, elle était combattante et le resterait quoi qu'il arrive puisqu'il y avait Locktar.

Un instant, elle fut tentée de s'en aller à son tour mais renonça finalement à se faire remarquer. Pas qu'elle craigne de faire perdre des points à sa Maison, du coup. Mais, malgré ses résolutions, elle ne tenait pas spécialement à entrer dans la ligne de mire de l'Intendant dès les premiers jours et n'en voyait pas l'utilité. En plus, elle s'était tant de fois entendue vanter le banquet suivant la remise de la Coupe qu'elle ne souhaiter pas le rater. Parce que, apparemment, après, il n'y en aurait plus d'autre. C'était le dernier.

Lorsqu'on leur servit les plats, elle se jeta aussitôt dessus. Dorés et croustillants, cuits à point, ils faisaient honneur au chef cuisinier. Alors elle s'empiffra, avec méthode, goûtant de tout, se resservant plusieurs fois. Manger pour oublier. Manger pour défier. Manger pour montrer que, même Aziel, il n'avait pas réussi à lui - à leur - couper l'appétit. Manger parce que, de toute manière, il n'y avait que ça à faire.

Et quand elle aurait terminé, elle rejoindrait la Salle Commune pour passer son habit d'entraînement et irait dehors, au soleil, afin de se prouver que, là-bas au moins, rien n'avait changé. Sans arme - elle n'en avait pas besoin - elle marcherait, ensuite, dans le Parc, d'abord, puis s'éloignerait vers la cascade, ou en direction de la forêt, peut-être. Puis elle hurlerait, longtemps, sous les arbres, et cognerait les troncs, et casserait les branches, et jetterait des pierres dans l'eau, de plus en plus grosses, jusqu'à s'y lancer elle-même, tout entière, pour couler puis refaire surface, parce que rien ne l'empêcherait de nager et d'avancer, rien ni personne, jamais.

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La Coupe des Trois Maisons [Terminé]
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