Trois coups lourds de conséquences (RP terminé)

Lorsque Merwyn entendit frapper trois longs coups à sa porte, il comprit que ce n’était pas forcément quelqu’un de très enjoué qui en était l’auteur, pourtant il fut pour le moins étonné de constater qu’ils étaient le fait d’Ambre. La jeune fille était généralement très enjouée et prête à rire pour la moindre chose, mais il est vrai que ces derniers temps, elle avait l’air un peu préoccupée
Merwyn avait mis ça sur le compte de sa toute nouvelle relation avec Agarte, mais il comprit qu’il s’était fourvoyé en la voyant entré dans le bureau.
Elle avait une mine d’enterrement et elle aurait avalé un cercueil qu’elle n’aurait pas eu l’air plus heureuse.
Conscient que quelque chose la perturbait vraiment, Merwyn eut un grand sourire chaleureux pour la mettre en confiance et évita de faire une plaisanterie incommode sur son état désespéré, comme il brulait d’envie de le faire.
Très sérieusement, il la regarda hésiter avant de prendre la parole.
Il s’installa bien profondément dans son siège et fixa ses yeux noisette dans ceux d’Ambre.

- Parle, n’ai pas peur. Je suis là pour écouter mes élèves quand ils ont des difficultés.

Des difficultés? Ambre avaient plutôt l'impression de tomber de Charybde en Scylla, de se noyer sans remonter a la surface. Allait elle mourir suffoqué dans cette pièce qui ressemblait de plus en plus a un aquarium géant a ses yeux. Elle s'assit sur une chaise. Une sensation de malaise l'envahissait. Elle allait tomber. Elle accrocha ses mains sur le bureau devant elle comme pour se retenir. Son coeur avait triplé de vitesse. Elle allait hurlé. Elle voulais partir d'ici. Mais elle ne pouvais pas, elle ne pouvais plus. Elle ne voulais plus sentir ce regard qui semblait lire en elle et pourtant elle avait besoin de Merwyn, de son soutiens. Elle se surpris a regarder vers la porte dans un ultime espoir qu'Agarte apparaisse. Des larmes commencèrent a perlées. Des larmes qu'elle refoula. Alors elle calma son coeur et se leva. Fière et droite face au directeur elle parla. Une phrase simple, trois mots, 5 syllabes qu'elle prononça en évitant de faire trembler sa voix. Une phrase simple, mais qui avais un sens bien plus compliqué.
- Je suis enceinte..

Merwyn regarda l’état d’Ambre empirer au point qu’il eut l’impression qu’elle allait tomber dans les pommes… mais quelque part au fond de lui, il sentit qu’il ne devait pas intervenir et laisser Ambre choisir le moment où elle allait enfin s’exprimer.
Au bout de ce qui lui semblait un assez long moment, elle se mit debout, droite comme un I, les phalanges blanches.

- je suis enceinte…

Sa bouche s’était desserrée et son menton se mit à trembler imperceptiblement.
Un lourd silence s’installa dans la pièce sans que Merwyn ne parvienne à faire ou dire quoi que ce soit. Les mots avaient traversé son esprit sans en laisser la moindre trace et un moment, il eut l’impression de s’être trompé, d’avoir fait une erreur ou ne pas avoir compris correctement.
La mine défaite et effrayée d’Ambre le convainquit du contraire. Il avait bien entendu ce qu’elle venait de dire et la confession lui avait demandé énormément de détermination.
Le cœur de Merwyn se serra.
Quel âge avait-elle ? Quatorze, quinze ans ?
Tomber enceinte n’était pas vraiment la chose que l’on souhaitait à des filles de cet âge.
Qu’allait-elle faire de ce bébé ?
Comment s’en sortirait-elle pour l’élever toute seule ?
C’est seulement à ce moment qu’il prit conscience d’un autre problème. Un bébé ne se faisait pas certainement pas tout seul. Qui diable pouvait donc être le père ?

- Agarte ? Interrogea-t-il stupidement, incapable de savoir comment réagir correctement à la situation.

Ambre vit le directeur blanchir et n'eut qu'une envie. Partir au plus vite de cette pièce. Retourner dans les bras d'Agarte, s'y enfouir a jamais. Le directeur semblait réfléchir la fixant intensément. Ce regard d'habitude si pétillant faisait mal, et faisait peur. Il semblait s'enfoncer en elle, la sonder, la fouiller. Son corps se mit a tremblait doucement. Il faisait si froid d'un seul coup. Sa tête bourdonner. Il fallait qu'elle s'assoit. Elle allait le faire quand une voix parviens jusqu'à elle:
-Agarte?

Agarte? Non ce ne pouvait être Agarte. Agarte ne lui aurait jamais fait mal. Pas lui. Jamais il ne l'aurais forcer a s'allonger lui tordant les poignets. Jamais! Jamais il ne l'aurait gifler pour qu'elle se taise. Jamais.. non.. L'odeur forte de l'alcool lui revient, et la douleur, les larmes, son corps se déchirant.. Le bureau vacilla. Elle tint bon, mais les souvenirs revinrent plus fort, plus tenace. Des voix maintenant, des lèvres sale se collant au sienne. Des caresses insistante qu'elle essayer en vint de repousser. Et puis le rire. Ce rire qu'elle n'oublierais jamais. Le rire gras des deux hommes qui la regarder se terrer dans un coin comme un lapereau effaré. Ce rire qui avait fait vriller ses tympans avant qu'ils ne remettent ca... Le rire...

Son corps fit un bruit sourd en heurtant le sol. Devant ses yeux les formes devinrent des points coloré, tandis que le cris s'estompait. Elle ferma les yeux.. Avant de sombré elle eu le temps de prononcer:
-Agarte... Non... Il n'aurait... jamais... fait... ca...

Le monde bascula tandis que Merwyn se penchait sur elle et qu'Agarte ouvrait grand la porte du petit bureau..

Merwyn se pencha lestement pour rattraper la jeune fille qui gisait au sol.
À voir sa réaction, Agarte n’était pour rien dans l’état dans lequel elle se trouvait… c’était bien pire que ce qu’il aurait pu imaginer.
Il prit Ambre, complètement inconsciente dans ses bras. Elle frémit et se contracta quand il la toucha et Merwyn ne put s’empêcher de penser aux horreurs qu’elle avait pu vivre.

- chuut, ce n’est que moi, tu ne crains rien… murmura-t-il à son oreille, ce qui eut pour effet de la décrisper.

Il allait faire un pas sur le côté en direction de l’infirmerie quand la porte de son bureau s’ouvrit à la volée. Dans l’encadrement, un jeune garçon se tenait, tremblant de la tête aux pieds, apparemment tétanisé. Agarte.
Merwyn eut un sourire désolé à son égard, guerre très rassurant vu l’extrême blancheur qui avait recouvert son visage.
Rejoint moi à l’infirmerie mon garçon, il me semble que nous devrions avoir une petite conversation pendant que cette demoiselle se remet de ses émotions, ce qui risque de prendre un petit peu de temps, vu son état.
Sur ce, il plongea dans les spires et atterrit droit dans l’infirmerie.

==> Infirmerie