Une rencontre incongrue.... [Inachevé]

Eliaz descendit les marches petit à petit après avoir reçu le nom de sa nouvelle maison. Il se demandait ce qu’il pourrait bien faire à présent. Sa première idée fut de visiter les lieux. L’Académie lui semblait grande et surtout, il voulait rencontrer de nouvelles personnes pour se faire rapidement une réputation. Il avançait la tête haute, comme à son habitude, regardant au loin, le sourire aux lèvres. Il croisa quelques élèves, tandis qu’il redescendait pour commencer sa visite. Il s’arrêta au Rez-de-chaussée, ne voyant pas d’escaliers pour descendre plus bas. Il aperçut une porte sur sa gauche, et une autre sur sa droite. L’une et l’autre n’avaient rien en commun. Si la première était une porte classique, fermée et petite, la seconde était grande, majestueuse et ouverte. Eliaz remarqua les quelques personnes autour de lui qui lui jetait de rapides coups d’œil. Surtout les jeunes filles qui chuchotaient sur son passage. Il ne s’en formalisa pas. Après tout, il avait l’habitude. Il afficha un regard encore plus enjôleur en descendit les deux trois marches qui lui restaient à franchir pour arriver tout en bas. Il se dirigea directement vers la grande porte ouverte. Il sentait les regards le suivre dans son dos, mais comme à son habitude, il resta indifférent à tant d’attention.
En un instant, son regard changea. S’il s’attendait à ça ! La pièce était immense. Au milieu trônaient quatre tables disposées pour former un carré. Sur deux des murs, de nombreuses et très grandes fenêtres donnaient sur l’extérieur. Sur le dernier mur, une immense cheminée éteinte donnait la sensation de pouvoir réchauffer l’édifice tellement elle était imposante.
Eliaz remarqua l’absence de personne dans la salle. Mais qu’importe. Il s’avança vers l’une des fenêtres et contempla à l’extérieur. Le regard porté au loin. Il se sentait étrangement petit et vide, tout à coup.
Il se retourna et s’assit à l’une des tables, ses pensées toujours tournées vers autre chose. Il ne savait pas tout à fait quoi. Il leva la tête et contempla le haut plafond.

*C’est si haut… Peut-être que faire une chute de si haut suffirait à nous tuer ?*

Avec ses doigts, Eliaz fit un cadre pour  mieux se concentrer sur une tâche qui lui faisait penser à une femme nue.

*C’est dingue ce que l’on peut voir avec un peu d’imagination !*

Puis il se releva, s’apprêtant à aller visiter les autres pièces de l’Académie, quand il aperçut quelqu’un se tenant dans l’encadrement de la porte. Il aurait tout aussi bien pu contourner le jeune homme qui lui faisait face, mais il décida que cette personne était à son goût.

*Combien de filles fantasmeraient de nous voir ensemble ?*

Le jeune homme qui lui faisait face est du genre impeccablement coiffé et habillé. Blond aux yeux gris, il devait faire tourner pas mal de regards, lui aussi. Etre ami avec ce garçon pourrait lui apporter une réputation encore plus grande et plus rapide.

- Bonjour ! Je m’appelle Eliaz. Et toi ?

Lothan était tranquillement installé dans la grande salle. Il s'était accordé une pause après une dure matinée de..... de..... de fainéantise. Bah oui, c'est compliqué de se reposer aussi. Il avait du cherché un endroit pour ne pas qu'on l'attrape en train de sécher les cours. C'était très fatiguant tout ça. . Résultat après son repas, il resté dans la grande salle. Il faisait pas grand chose de plus que ce qu'il avait fait dans la matinée. Il flemmardait. C'était bien la seule chose qu'il savait faire à la perfection. Il avait observé les personnes qui étaient passé dans la Grande Salle. Personne n'était resté bien longtemps mais chacun avait eu le droit à son petit commentaire de la part de Lothan, commentaire qu'il avait dit à voix basse pour être le seul à l'entendre.

- Toi, tu es trop moche. Toi, tu es surement pas un noble, ça crève les yeux. Toi, tu es bien trop musclé, tu vas plus passer les porte.

Et il avait continué ainsi pendant un bon bout de temps. Pourtant, il n'avait pas remarqué un jeune homme qui l'aborda. Il était plutôt bel homme il est vrai mais il pourrait mieux se coiffer, ça serait plus correct quand même. Avant de se présenter, Lothan se demanda si l'élève pouvait le connaître. Il était pas suffisamment bien batit pour avoir les armes que son père fabriquait et aucun bijoux à ses doigts ou à son cou pouvant lui permettre ce que fabriquait sa mère. Tant pis, il ne devait pas connaître le nom des Fil'Peltrow. Avant de parler, il regarda l'uniforme et la bague de l'académie que le jeune homme portait. Cet uniforme était loin d'être beau et il donnait pas la catégorie sociale mais au moins on savait dans quelle maison situer l'élève. Un Corbac.

- Moi c'est Lothan Fil'Peltrow. Si tu as rien de mieux à faire, assieds toi donc.

L'allure du dénommé Eliaz avait tout du noble. Lothan ne se trompait pas beaucoup sur la catégorie sociale de ses interlocuteurs. Eliaz n'avait pas donné son nom mais le Lupus était certain que quand il le donnerait, il entendrait une particule pour précéder le nom du Corbac.

-Qu'est ce que tu es venu faire dans cette académie?

A la regarder, Lothan avait déjà sa petite idée. Surement pas guerrier, pas assez de muscles. Peut-être marchombre, mais Lothan n'aurait pas parié grand chose la dessus. Il n'avait pas le style très marchombre. Il était sûrement dessinateur, comme lui. Enfin, comme ce qu'il allait devenir, car pour l'instant, Lothan n'était pas vraiment dessinateur. Un simple feu à son actif.....

Eliaz regarda la personne qui lui faisait face. Un noble. Eliaz aurait voulu se tenir loin des nobles. Parce que sa famille l’était. S’il le pouvait, il laisserait sa particule de côté. Mais il ne pouvait pas. Ledit Lothan le détaillait des pieds à la tête. Ayant peu l’habitude de ce genre d’attitude envers lui de la part d’un garçon, Eliaz ne bougea pas mais n’en était pas moins mal à l’aise. Il ne voulait pas s’assoir. Mais il le fit tout de même. Parce qu’aussi noble qu’il puisse être, Lothan était peut-être du genre à ne pas se fier aux apparences. Qu’en savait-il, après tout ? Il s’avança et s’assit sur une chaise proche de celle sur laquelle était installé le jeune homme. Il ne disait rien. Non pas parce qu’il était mal à l’aise ou quoi que ce soit d’autre. Mais parce qu’il avait vu Lothan ouvrir la bouche, près à continuer en palabres.

-Qu'est ce que tu es venu faire dans cette académie?

*Danser au clair de lune en jouant de la clarinette* Fut sa première pensée. Mais il évitait toujours l’ironie à la première rencontre. Il afficha un sourire, de ceux, mi-narquois, mi charmeur, qui faisaient valser n’importe quelle demoiselle avant de répondre sérieusement.

-Je suis ici pour apprendre. Apprendre à maîtriser l’art du Dessin.

Il sortit de sa poche un stylo qu’il fit tournoyer entre ses doigts. Eliaz avait toujours son petit carnet et son stylo sur lui. Plus que des portes bonheurs, ils étaient pour lui de véritables amis. Il les utilisait à tout va, dès qu’une idée, une image lui traversait l’esprit. Il ne savait qu’écrire de jolies phrases, mais cela lui convenait. Il gribouilla trois lignes à propos de Lothan sur son carnet. Trois lignes ravageuses qui le fit sourire malgré lui. Il regarda le jeune homme face lui.

*Oui, ça correspond bien.*

Il rangea son carnet, sans avoir prononcé le moindre mot à propos de son petit manège. Lothan avait peut-être pu croire qu’Eliaz se fichait de lui en parlant de dessin, mais ce dernier s’en moquait. Il planta son regard droit dans les jolis yeux gris de son interlocuteur avant de lui demander :

-Et toi ? Quel enseignement suis-tu ?


[HRP : Je n'arrive pas à faire la même coupeur que toi pour ce que tu dis... ]

Il était bizarre ce gars-là. Il le prenait pour qui en écrivant sur son carnet? Il se moquait de lui, c'est certain! C'était bien la première fois qu'un autre noble se moquait de lui. Ce jeune homme n'avait sûrement pas été élevé dans la tradition de la noblesse. Lothan était sûr que le Corbac se prenait pour un bon samaritain en allant discuter avec les pauvres petits paysans apeurés. Quelle déchéance!

Soudain, un détail vint à l'esprit de Lothan. Le Corbac n'avait donné son nom de famille. Peut-être qu'il n'était pas un noble après tout. Lothan avait conclu à cette hypothèse simplement en le regardant. Son allure rappellait les nobles mais un sans-particule pouvait très bien imité cette attitude à la perfection pour qu'on le juge suppérieur à ce qu'il était. Le Corbac pouvait très bien être un simple roturier venu dans cette académie. A cause de ce stupide uniforme, on ne pouvait voir les vrais nobles des faux. Juger sur la qualité des habits était une valeur sûre. Franchement, pourquoi cet idiot n'avait pas donné son nom de famille en se présentant. Le Lupus avait au moins dit comment il s'appelait. Mais apparemment, son nom de famille ne disait rien au Corbac. Cette académie était vraiment désastreuse, personne ne connaissait son nom de famille. Les Fil'Peltrow étaient des inconnus pour tout le monde. Personne n'était honoré de rencontrer Lothan..... Vivement qu'il retrouve sa belle petite cité d'Al-Vor où tout le monde le connaissait et lui faisait des courbettes.

- Je suis l'enseignement des Dessinateurs moi aussi.

Il avait faillit ajouter: Tu vois, je sais ce que c'est, pas besoin de jouer avec ton carnet pour te moquer de moi. Mais il s'était retenu. Il ne pouvait pas paraître pour l'instant. Il était pas encore sûr que l'autre élève était son égal au niveau social ou non. S'il s'avérait qu'il n'était qu'un sans-particule, il ne se gênerait pas pour se moquer ouvertement de lui mais pour l'instant, il préférait attendre.

- Tu habitais où avant de venir dans cette académie?

Lothan espérait que le Corbac n'allait pas jouer son malin en disant: Chez mes parents. Sinon, il devrait reposer des questions pour être certain du statut de son interlocuteur.

Eliaz faillit répondre qu’il vivait chez ses parents. Mais quelque chose lui disait que ce n’était pas vraiment la question que se posait Lothan.

-Al-Jeit, comme tout Noble se doit d’être.

Il avait esquissé un léger sourire narquois en disant ces petits mots. Eliaz n’avait jamais croisé le jeune homme dans les rues de la capitale. Ni même entendu parler des Fil’Peltrow. Enfin, pour ce qu’il retenait les noms des autres… Quelle importance, vraiment ? Notre nom ne donne pas tout, non plus. Surtout chez un noble. Il nous dit qui sont nos parents, s’ils sont important et de fait à quel point on peut être vantard face à eux. Mais vu qu’Eliaz considérait être au-dessus de tous, qu’importe le rang de Lothan !
Il s’avachit sur sa chaise, les bras sur la table et la tête posée sur ceux-ci. Si sa mère le voyait ainsi ! Elle crisserait !

"Un noble ne se tient pas ainsi ! Eliaz, soit digne de ton rang ! Non mais vraiment ! Je ne t’ai jamais vu comme ça, qu’est-ce qu’il t’arrive ? "

Il aurait pu lui répondre qu’il était libre. Enfin. Personne à qui rendre de comptes. Enfin si, les profs, mais qu’est-ce qu’ils en auraient à faire qu’il se tienne droit ou non ? Ou qu’il mange avec une cuillère plutôt qu’une fourchette ? Rien. Absolument rien ! Sans réfléchir à ce qu’il faisait, Eliaz rit. Franchement, de bon cœur, joyeusement. Un rire qu’il pensait communicatif. Pourtant Lothan ne semblait pas prompte à rire. Eliaz cessa rapidement de rire comme un bienheureux pour se tourner vers son interlocuteur.

-Et bien, et bien, que t’arrive-t-il ? Tu ne sais pas rire ? Ta particule pèse trop sur ta tête pour que tu te le permette ?

Un nouveau sourire narquois naquit sur les lèvres douces d’Eliaz.