Bal de l'Académie (RP terminé)

Messages : 112 Inscription le : 01/05/2008

Rurïl se tourna vers Eryn étonné. Généralement, les personnes avec qui il discutait se confiaient d'abord à lui, parfois les yeux larmoyants, puis ils faisaient plus ample connaissance, quand il ne le connaissait pas biensûr. D'habitude, les gens préféraient soulager leur conscience au premier venu, et, pour les plus curieux, nouaient ensuite des liens d'amitié avec lui, ou alors les autres s'en allaient, heureux d'avoir pu se livrer à quelqu'un!
Vraiment bizarre cette fille...

_Bon.... Et bien, que dire sur moi....Voyons-voir... ...... Je m'apelle Rurïl `Léôl'Êm, mais ça, vous le savez. Je suis l'un des derniers humain qu'on appelle "Hommanimal" ou "Métamorphe", et j'ai la chance de pouvoirs me transformer en une multitude d'animaux, alors que la plupart de mes confrères n'arrive qu'a se transformer en un, voir deux ou trois animaux. Euh....Sinon, j'ai rejoint l'Academie car je suis le dernier survivant de mon village. Celui-ci à été attaqué une petite semaine avant ce jour, par une bande de Raïs en escarmouche. Je me promenais (encore) dans la Forêt quand le drame est arrivé. Entendant des cris répétés, j'ai accouru pour ne voir qu'une poigné d'habitants encore debout, luttant de toutes leurs forces contre une vingtaine de Raïs en armure et armés, alors que les villageois n'avait avec eux que leurs faux, pelles, pioches et bêcheuses....

Rurïl avait un sourire simple aux lèvres et les yeux remplis de sourire également, mais l'on sentait que ce n'était juste que pour cacher sa tristesse. A près tout, cela ne faisait qu'une semaine. Comment réussir à passé à autre chose en une semaine?

_Je me suis jeté dans le combat, ma principale source de motivation étant Eolys, mon amour de toujours à bout de force contre trois Raïs! (Je pleure encore parfois en repensant à elle, la nuit, mais je ne vais tout te dire non plus...) Malheuresement, tous mes compagnons son morts un à un, dont Eolys, l'avant-dernière, lâchement tuée dans le dos. Nous n'étions plus que le Doyen du village et moi, autour des corps ensanglantés qui jonchaient le sol et des maisons en feu. Il m'a dit de fuir vers l'Academie, mais je ne l'ai pas abandonné et je me suis combattu jusquà son dernier souffle avec lui, et alors qu'il n'étaient plus que cinq Raïs, une fureur et une haine énorme s'empara de moi, et, me métamorphosant en ours, je fis un véritable massacre de ses Hommes-Cochons.
[ Twisted Evil

sh:

]
J'ai finalement quitté mon village, après avoir fais les rites funèraires necessaire et je me suis donc mis en route, orphelin de famille et de patrie.
Voilà.
Je suis donc nouveau à l'établissement et si l'on me vois rarement dans les coulmoirs c'est parce que je flanne dans la Forêt.

.Rurïl gardait encore son sourire, mais on pouvait quand même percevoir une pointe de nostalgie dans sa voix....

Je ne serai pas là du 4/07 au 19/07 à peu près. Merci de votre compréhension.

**Invité** Invité

Rurïl avait semblé surpris du fait qu'Eryn lui pose ces questions. Il avait pourtant répondu.
La jeune fille écouta son discours avec attention. Il souriait, pourtant il était évident qu'il n'avait pas fait le deuil, Eryn le comprenait parfaitement. Une larme perla sur la joue de la jeune félixia, alors lui aussi avait perdu son amour....
Un silence suivit l'histoire de Rurïl. Un silence de respectet de compassion.
Eryn prit une inspiration et se lança à son tour dans une narration qu'elle savait difficile.

-Je...je suis née dans une famille marchombre. Tous de père en fils, de mère en fille suivent la voie. Tout allait pour le mieux. Jusqu'au jour de mon cinquième anniversaire. Mon père nous cachait une terrible maladie,ce jour là il en mourrut. Je lui en voulut pendant de longues années. Je vécu donc sans présence paternelle mais entourée de ma mère et de mon frère, de cinq ans mon ainé. Celui-ci commença alors à s'entrainer afin de suivre la voie marchombre de mon père. Les années passèrent, mon frère Alarick refusait de se faire aider par ma mère et cherchait encore à se perfectionner afin de devenir le meilleur. J'allais avoir quinze ans, et je savais déjà que la voie n'était pas faite pour moi, je n'en parlais toutefois pas.
Le jour de mon quinzième anniversaire mon....amour mourrut au combat contre les raïs. Il était plus agé, il avait 17 ans. Il faut savoir qu'il était également mon cousin...personne n'était au courant de notre amour, nous le cachions, c'était un amour inceste....

De grosses larmes coulaient à présent sur le visage ravagée d'Eryn.
Elle inspira de nouveau et continua son récit:

-Alarick ne tarda pas à faire le rapprochement de ces malheurs, deux morts et à chaque fois le jour de mon anniversaire! Il m'accusa de porter préjudice à la famille. Les choses ne s'arrangèrent pas lorsque je découvrit mon don et que je déclara vouloir être dessinatrice. Mon frère m'accusa à nouveau de déshonorer la famille.
Seule ma mère m'encouragea....C'est pourquoi je suis ici, pour devenir dessinatrice, pour fuire mon frère et la culpabilité dont je souffre....
Là ne s'arrete pas mon histoire, il y a peu alors que je tirais une jeune fille de la noyade dans la salle des eaux, mon père sous forme de fantome me vint en aide, il prit possession de ma vie un cour instant pour pouvoir l'aider. Je fut transporter entre le monde des vivants et le monde des morts. Lou, mon amour, vint me voir et essaya de me ramener à lui. La tentation fut forte mais mon père me ramena parmis les vivants....
Lou me manque....mon père aussi.....et....et je crois que plus le temps passe plus leurs mémoires s'effacent de mon esprit....Je ne veux pas les oublier!!!

Eryn pleurait, de soulagement. Parler lui avait fait un bien fou. La douleur, le poid qui pesait sur son coeur semblait moins lourd soudainement.
Elle tourna vivement la tête afin de ne pas croiser le regard du jeune homme. Elle s'était à présent mis en position assise, les genoux repliés vers son visage.
Une pensée soudaine se fraya un chemin dans le labyrinthe de questions qui abritait son esprit.
Pourquoi lui avait elle dit tout cela?
Qu'est-ce qui lui avait pris?
C'était un inconnu et elle venait de lui raconter ce que jamais elle n'avait raconté à quelqu'un d'autre!
Son cerveau bouillonnait, Eryn se sentait mal, perdue. De violent coups de chaleur la prirent au dépourvu. Sa vue se brouilla, sa respiration devint halletante.
Sans réfléchir Eryn se leva et parti en courant en un désolé à peine perceptible derrière ses larmes.

Un besoin de partir.....
Un besoin d'air......
Eryn courut, se dirigeant vers la forêt.....

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Kawel gardait le Mentaï à l’œil ; il semblait intéressé par une jeune fille svelte aux cheveux blonds, à présent. Il avait laissé la brune avec une autre élève. Tout en attendant la réponse de Shaïlan, Maya grava chacun des trois visages dans sa mémoire, puis ajouta à ceux là celui du jeune homme que la brune avait intercepté.

Puis, en retournant son regard vers le visage du kleptomane, Maya remarqua une chevelure blanche similaire à la sienne. Le jeune homme l’observait et venait de tourner la tête, elle en était certaine. Peut-être était-ce ses cheveux lunaires comme les siens ; Peut-être était-ce son sourire figé éternellement sur ses lèvres ; Peut-être était-ce ce dos droit qui se déplaçait entre les invités avec tellement d’aisance ; à moins que ce ne soit son regard qu’elle avait senti sur elle quelques instants plus tôt. En tout cas, il attira son attention, tout comme son maître l’avait irrésistiblement fasciné lors de leur première rencontre. Elle devrait se renseigner sur lui. Impérativement. Et tant pis pour les reports de ses agents qu’elle comptait lire pendant la deuxième partie de la nuit ; la chasse continuait. Elle chercha des yeux ce qui l’avait détourné d’elle, pour les poser sur une vieille femme qui venait d’entrer et dont le Don pulsait puissamment dans les Spires ; elle Dessinait… A chaque pas, elle devenait plus jeune, plus belle. Pas le temps d’observer la fin de sa transformation et de son entrée spectaculaire ; Shaïlan répondait. Maya reporta son attention sur son interlocuteur, baissant encore les yeux, les levant juste un moment pour observer son visage, pour les baisser encore. Elle gardait tout de même assez d’autorité pour qu’il la prenne au sérieux ; et c’est leurs yeux plongés dans les siens qu’elle répondit, mystifiée. Maintenant, il devait sentir que c’était lui qui menait l’échange… quitte à laisser une faille entre ses mots où il pourrait se glisser sans attendre.

- Il serait bien nourri, bien entendu… Dès son arrivée, je suis certaine que mon compagnon lui offrirait tellement de choix qu’il n’aura que faire de tous ces mets délicats. Et si c’est au poulailler qu’il préfère se servir, la porte lui resterait ouverte. Après tout, un chat est tellement plus important qu’un poulet… Pourtant, s’il venait à vider le poulailler, mon ami se verrait obligé de le chasser de chez lui ; il ne faut pas exagérer, après tout, et si cela venait à arriver, il trouverait sûrement un autre chat à l’appétit moins vorace.

Il aurait ce qu’il voulait ; mais qu’il ne dépasse pas les limites, s’il voulait recevoir quoi que ce soit… Elle ajouta en continuant à se balancer au rythme de la musique :

- Peu importerait où le chasseur silencieux se baladerait et ce qu’il ferait, du moment qu’il retourne à la maison éventuellement…

Souriant au beau voleur au teint lunaire et cheveux nocturnes, parfait opposé d’elle-même, elle s’apprêta à lui céder le nom qu’il sollicitait ; contrairement à sa rencontre avec le Mentaï, elle n’essayait pas de garder le contrôle, et n’eut donc aucune hésitation avant de dévoiler son nom de la nuit, son nom des complots, son nom d’Eclipsiste. Elle ne pouvait lui avouer sa véritable identité ; elle ne lui accorderait pas une information aussi précieuse, lui qui ne resterait pas sous ses ordres toute sa vie et partirait sûrement dès sa mission accomplie. Peu étaient ceux qui connaissaient sa véritable identité au sein de l’Eclipse ; elle faisait bien attention de choisir des agents qui avaient peu de chance de se retrouver face à la noble Maya Nil’ Shaya. Malheureusement, depuis qu’elle était à Al Poll, cela s’était prouvé difficile ; le Mentaï avait peut-être des liens parmi les nobles, et pour Shaïlan, elle n’avait aucun doute… Mais peu importait, au fond, qu’il sache que Myra et Maya ne faisaient qu’une. Maya Nil’ Shaya était une coquille vide. Ceux qui découvraient son identité en fouillant un peu, ce qui n’était au fond pas si difficile à cause de sa chevelure, ne trouvaient pas grand-chose. Pas d’amis connus, ne vivant plus avec sa famille qui ne savait même pas où elle était depuis qu’elle s’était enfuie, détestant les roturiers à l’instar de tellement d’autres. Les rusés découvraient quelques liens éphémères avec des familles de nobles et des apparitions dans les soirées comme celle-ci. Personne ne la frapperait à travers les Nil’ Shaya qu’elle essayait tant bien que mal de remettre à portée de main du pouvoir ; Maya Nil’ Shaya méprisait cette famille qui l’avait isolé depuis sa plus jeune enfance. Et personne n’oserait dévoiler son secret au grand jour, à moins d’être suicidaire. Qui voudrait se mettre une Guilde sur le dos ?

Le temps où Maya avait été quelqu’un était résolu depuis longtemps ; à présent, elle était Myra la solitaire. Dans la nuit, ce nom était connu des Eclipsistes et des mercenaires qui avaient travaillé pour ou avec elle à un moment donné… et qui n’avaient pas été assez stupides pour lui donner une raison de les assassiner. Myra, fille de la lune à la lame argentée. Shaïlan entendrait ce nom pour la première fois, à moins qu’elle n’ait fait une erreur et raté une information importante en recherchant son passé. Auquel cas il se douterait qu’elle était plus importante qu’elle ne le laissait entrevoir, mais ce n’était pas trop dangereux ; même lui ne pouvait pas encore avoir percé le secret de l’Eclipse. En tout cas, pas encore… Il penserait qu’elle était une agente importante, tout simplement, qui s’était forgé une réputation comme il l’avait fait lui-même. Et il se sentirait flatté de l’attention qu’on lui faisait en l’envoyant le rencontrer… Du moins, c’était ce qu’elle prévoyait. Mais elle était flexible et prête à tenir face à d’autres possibilités… Les mots volèrent en un léger chuchotement assuré à l’oreille de son galant cavalier ; elle ne souhaitait pas que d’autres ne l’entendent.

- Je me nomme Myra, Sir.

Il remarquerait sûrement qu’elle ne lui renvoyait pas la question, et en déduirait ce qu’il voudrait ; qu’elle le connaissait déjà, sûrement, puisqu’elle l’avait trouvé ; à moins qu’il ne prenne cet oubli pour un manque d’inattention méprisable, puisqu’au même moment elle avait détourné les yeux pour chercher une fois de plus le jeune homme à la cape bleu dans la foule.

**Invité** Invité

Un homme comme tout le monde se promenait dans la salle, non loin du buffet. Il passa sur le coté sans rien demander et plus tard on le retrouva avec un biscuit dans la main et un verre dans l'autre, personne n'avait remarqué son mouvement. Le jeune homme s’amusait juste un peu. Puis il s'approcha d'un groupe de personne et discuta de tous et de rien. Pour finir, il s'en alla non loin du buffet en sifflotant. Zethid était calme et repris un verre. S'approchant d'une conversation qui l'avait effleuré à cause d'un mot, d'un nom "Dolohov". L'homme se sentie moins bien tous a coup, un... Mentaï était ici, bien qu'il n'en voulait pas a l'académie, il ne fallait pas qu'il le trouve, enfin ce serais mieux. Inquiet il quitta le banquet et partis dans la foule, tentant de se faire discret il n'écrasa pas beaucoup de pieds et ne dérangea quasiment personne. Jusqu'a ce qu'une présence le bouscule. L'anxiété accumulé le fit sursauté, il se tourna et Oh malheurs, son cauchemar du moment se réalisa, Dolohov se trouvait devant lui. Faisant semblant de ne pas le connaitre, il s'excusa et commença une discutions avec lui. Puis a un instant, il du préciser ses connaissances, juste pour lui montrer qu'il n'y avait pas que Slynn qui le reconnaissait maintenant.

- Et bien Dolohov, j'espère que ce bal vous plait. Enfin il me plairait qu'il n'y est pas d'attaque. Oui, très cher, nous risquons une attaque chaque jour, se soir en particuliers. Est ce que se sera une de Raïs ou de Mercenaire du Chaos... Je me le demande. Vous ne pensez pas Dolohov?

Zethid souri avec nervosité, il était assez mal à l'aise. Allez-y donc, discutez avec une ancienne connaissance d'une vie que vous détesteriez.

- Oh de toute façon ce serais suicidaire d'attaquer cette pauvre académie, Valen combat fort bien, Slynn s'en donnerais a coeur joie, Vivyan dessine mieux que n'importe qui, Alatariel est une très performante Sentinelle, et moi j'ai quelque potions qui les attends, sans compter le nombre énorme de combattant que nous avons.

Le jeune homme était de plus en plus effrayer

- Et s'il vous plait, ici appelez-moi Zethid. Je déteste mon ancien nom. Tous comme je déteste mon ancienne profession.

Messages : 379 Inscription le : 03/09/2007 Age IRL : 32

Le mentaï avait proposé à demi-mot un verre à la Dame Ar'Kriss, et tentait actuellement d'attraper un serveur pour commander deux des liqueurs les plus suaves et délicieuses qu'on pouvait trouver dans l'empire.
Pour un soucis d'apparat, il se devait de rentrer dans l'un ou l'autre invité, de saluer quelques vieux amis, en désignant les porteurs de verres d'un air d'excuses... Tout le jeu était de cogner les demoiselles les plus attirantes, d'éviter celles qu'il avait déjà éconduit... Ou leur père.
Eviter qu'on sente dans le renflement de sa manche la lame courte qui y était cachée, ou que les crochets de serpents perforent la poche où ils étaient glissés. Pour le tuer lui, ou une de ses compagnies éphémères...

Au loin, un profil qu'il lui semblait connu se faufillait entre deux demoiselles tout à fait charmantes sans leur accorder un regard. Jugeant la silhouette furtive suspecte, du fait de son agilité, et de son désintérêt pour ce qui aurait du être complimenté, il accéléra le pas, perdit le serveur des yeux, et se lança à la poursuite du fuyard...
Jusqu'à le bousculer.
Oh, à peine de quoi s'attirer un regard courroucé. Mais ce serait parfait pour l'identifier... Et Slynn qui devait s'impatienter...
Lorsqu'il se tourna, il eut un sursaut, et le mentaï retint un juron et son expression neutre in extremis.
Narik Méridor...

Fichue enflure de traitre. Volatile écervelé. Assassin du Maître... personne à qui en quelque sorte il devait son l' inflation de son influence, ces dernières années.. ce qu'il devait ignorer, biensûr.

La première tirade failit aracher un sourire à Dolohov. La peur...
La paranoïa. Cette sensation d'être traqué... Ce minuscule vermisseau, cette espèce de déchet de Mercenaire s'attendait vraiment à ce que lui, le mentaï le plus... puissant -jusqu'à preuve du contraire- agirait de façon aussi dérisoire en lançant une attaque ce soir là?!

Mais quelle idée était passée par l'esprit de son maître, quand il avait souhaité prendre en formation cet étrange personnage... dire qu'il était parvenu à faire voir "au delà" à quelqu'un comme le noble, ou son rival de l'époque, le roturier qui venait de loin... et qu'il avait échoué face à... ce misérable Méridor. Qui le mettait foutrement en péril, d'ailleurs, avec ses airs angoissés et niais.
Peut-être plus dangereux qu'il n'y paraissait... ce détail serait réglé plus tard.

-Aaaaaah... je vois enfin qui tu es, petit bonhomme... Le vendeur de philtres d'amour, c'est ça? Je suis flatté que tu te souviennes de moi, après ces cinq années... sept, peut-être, même? , répondit-il avec un naturel déconcertant, et un sourire en coin. J'ose espérer que je ne suis pas le seul nobliau que tu avais trompé... la demoiselle que je voulais séduire cette soirée là m'a relancé le verre que je lui tendais... et je dois bien avouer que j'avais été stupide...

Un petit rire, suivit d'une claque à l'épaule... l'air de rien. Presque amicalement. Juste pour voir les plis de la manche, et constater que s'il portait des armes, elles étaient plus fines qu'un poignard, et moins larges que les étoiles.

-Je tairai ton nom, il te suffit de ne pas te vanter de m'avoir piégé... Nous avons tous deux changés, depuis ce temps-là... Il serait idiot de briser nos nouvelles vies pour... une rancune aussi dérisoire, tu ne crois pas, Zethid?

Le regard était grave, comme un aveu. Croirait-il qu'il avait trahi, qu'ils étaient dans le même bain? Son regard restait perplexe...

-Je détesterais l'idée que tous mes efforts auprès de mes nouvelles connaissances soient gachées pour cela... On a le droit d'avoir un passé. Surtout si les erreurs ont été comblées dans le présent.

Messages : 227 Inscription le : 15/12/2007

Etrangement, alors qu’ils étaient tous les deux sur la piste de danse, sans autre but apparent que de faire tournoyer sa partenaire, Shaïlan ne la sentait pas vraiment avec lui, pour quelques secondes. Elle regardait ailleurs, semblait préoccupée par d’autres personnes que le voleur actuellement à son bras. Une simple informatrice n’aurait pas ce besoin d’être au courant de tout ce qui se passait dans la salle au même moment, c’eut été prouver que les effectifs manquaient au sein de leur petite organisation.. ou qu’elle avait d’autres responsabilités que de l’aborder et de lui parler de ses supérieurs. Sceptique quant à la marche à suivre, le jeune homme se contenta de la laisser lui échapper, alors qu’ils dansaient avec un peu moins d’ardeur et d’attention qu’avant. La concentration avait pris la place de l’amusement, et il s’agissait maintenant de ne pas commettre de faux pas, dans quelque domaine que ce fût. Après tout, les nobles savaient danser, il eut été fort peu commode d’avoir des lacunes dans cet art.. qui lui convenait si bien. Quelques pas, un pan de cape qui vole, il se fond dans la masse, un mouvement invisible, il ramène sa main dans la danse, il tournoie, il est dans la masse, il est inconnu, sa main repart vers d’autres trésors, la danse continue et les pas sont les mêmes ; la main seule ne suit pas la cadence. Un ballet plus méconnu du grand public, cette danse qu’il maîtrisait à son paroxysme. Ce bal pouvait bien résumer sa vie, à quelques détails près. Une salle aux vices et luxures abondantes, des charmantes demoiselles par poignées, des masques et des paillettes, des danses et des vols ; un trafic souterrain, un réseau invisible aux apparences mondaines.. Des complots devisés, des alliances à demi-mot.

C’était amusant comme le grand peuple était naïf. Il suffisait qu’ils fussent entre eux pour que le monde tourne autour d’eux. Shaïlan était certain qu’à l’instant même, beaucoup de ces nobles grandiloquents pensaient à refaire le monde à leur manière, avec plus ou moins de véracité, plus ou moins de moyens, plus ou moins d’envie. Mais n’était-ce pas ce qu’ils allaient faire, ce qu’ils étaient en train de faire, avec leurs alliances, méfiances, guildes et danse ? Des visages connus des fonds ténébreux du monde étaient présents, et pour la plupart, palabraient entre eux ou avec de futures agents.. voire de futurs élèves. Qu’il était amusant de mêler corruption et festivités dans une seule et même salle.. C’en devenait presque risible tant le jeu était facile. Suffisait-il alors de quelques paillettes, de mets délicats et de robes de gala pour que le monde en noir et blanc cessât d’exister. Plus rien ne prévalait sur les loups et les costumes de scène, pas même les haines ni les croyances chaotiques.

En effet, le Chaos était là qui se préparait, en même temps que les alliances non moins douteuses que le jeune homme était sur le point de faire. Les cheveux de son blond de cousin étaient reconnaissables entre tous. Depuis le début, celui-ci pavanait avec chaque demoiselle qui croisait sa route et buvait comme un noble opportuniste qu’il faisait paraître ; mais nul doute ne faisait que lui aussi était en chasse, en dénotait l’attention dans ses yeux, lorsqu’il croisait un visage connu ou potentiellement recrutable. Le kleptomane perdait souvent de vue cette personne de son sang, mais il n’en avait cure, car ce n’était pas avec lui que le travail s’annonçait florissant. Oh, ils finiraient bien par se croiser, par engrenages d’alliance.. A moins que le Zil’ Urain ne fît pas la bêtise d’en faire trop, et qu’il restât occulte parmi les occulte.
Ce qui n’était pas à exclure.

Les propos évoqués par la jeune femme à ses bras résonnèrent un peu dans son esprit, alors que c’était son tour de ne plus y faire attention. Le temps passait lentement sur la piste de danse, ils avaient encore une bonne partie de la nuit pour comploter.. Seulement, Shaïlan désirait en finir rapidement, car les alliances qui s’éternisent sont des alliances qui s’enveniment. Les termes et les conditions venaient d’être posées. Et pour ce qu’il pouvait en déduire, ils lui convenaient. Cependant, il était resté sur cette impression que la demoiselle qui baissait les yeux juste à son côté avait un rôle bien plus important que ce qu’il laissait paraître. Ce sentiment ne l’avait pas quitté depuis qu’elle n’était pas à 100% en sa compagnie, mais que son regard, attention et pensées s’évadaient vers d’autres.. proies ? Shaïlan n’aimait pas à être considéré comme une proie, mais il laissa couler cette impression sur lui. Les préjugés étaient dangereux à avoir, et le jeune homme ne se contenterait pas d’accepter l’alliance –si temporaire fût-elle- avant d’avoir clairement compris qui était cet agent aux cheveux opalins.
Après tout, peut-être qu’il se trompait et qu’elle n’était que sous-fifre. Mais quelque chose en lui soufflait qu’il ne se trompait pas…

- En de telles conditions, ce chasseur aux yeux argent n’hésiterait pas une seconde à aller dans cette maison où l’on semble si bien accueilli. Cependant…

Il laissa planer sa voix deux secondes, le temps pour ses doigts d’effleurer une petite lame dans sa manche, de sorte que ce geste fût visible de sa cavalière.

- Les chats ont des griffes, et s’il n’est pas satisfait par son Maître, il peut lui faire très mal.. De plus, le chasseur demande à savoir précisément qui l’hébergera chez lui quelques temps, et si l’enfant qui joue avec lui quelques temps.. n’est pas tout simplement ce Maître.

Chaque détail du visage était crucial. Un haussement de sourcils, un tic, un sourire, une simple étoile dans les yeux suffirait à l’orienter sur une piste, quelle qu’elle fût. Mais le visage de Myra –puisque tel était son nom- resta inexpressif. Ou elle jouait la comédie à merveille, ou le cambrioleur s’était trompé dans ses jugements. Cette seconde possibilité était cependant presque impossible.. Son orgueil le trompait rarement, et il n’escomptait pas subir un échec –si futile soit-il- de la sorte. Son regard se fit un instant perplexe et scrutateur, mais il reprit bien vite son indifférence normale.

- Un chat ne choisira pas le nom que le Maître lui aura donné. Et le Maître ne pourra le faire obéir que s’il appelle le chat par son vrai nom… En aucun cas un chasseur ne voudra de quelqu’un qui ne le connaît pas.. ou qu’il ne connaît pas de son vrai nom.

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Parfait. D’autres se seraient peut-être senti piégé ou en mauvaise position alors que leur interlocuteur prouvait comprendre plus qu’il n’était sensé comprendre, ou qu’il perçait leur masque. Ce ne fut pas le cas de Myra. Elle avait besoin d’un homme intelligent pour cette affaire ; quelqu’un qui ne se ferait pas attraper, qui saurait analyser les faits et gestes de ceux qu’il devrait espionner sans se laisser aveugler par ce que les ‘’proies’’ laissaient paraître. Quelqu’un qui ne serait pas un sous-fifre aux talents limités, mais qui n’était pas trop important dans son réseau pour mettre celui-ci en danger si capturé. Shaïlan était tout simplement la personne idéale pour l’occasion. Elle resta impassible à ses mots, sachant qu’il n’avait sûrement aucune preuve, seulement des doutes qu’elle confirmerait par la moindre réaction. Mais à l’intérieur, elle souriait.
En attendant, elle devait taire les doutes du grand cambrioleur. Qu’il découvre sa véritable identité était une chose ; qu’il connaisse sa position en était une autre. S’il était loin du bas de l’échelle, il ne serait qu’un agent, après tout. Pas un allié puissant dans l’une des Guildes les plus nuisibles. Alors elle regarda ailleurs, hésita un instant, avant de se noyer dans les yeux du voleur. Puis elle se ‘’décida’’, quoiqu’elle savait ce qu’elle allait dire depuis plusieurs secondes déjà. Un rapide chuchotis.

- Peut-être que l’enfant aimerait être le Maître, mais doit obéissance à ses parents…

Elle ne laissa pas à Shaïlan le temps de réfléchir sur cette phrase qui frôlait la trahison mais qui était pourtant souvent murmurée par les agents en quête de pouvoir. Ceux-ci se croyaient devant quelqu’un qui ne répèterait pas ce secret, et se retrouvaient en mauvaise position lorsque ce secret était échangé contre une bourse bien garnie… Mais Shaïlan ne trouverait personne avec qui échanger ce mensonge sans valeur. Et pourquoi en chercherait-il une, alors qu’il gagnerait tellement plus à gagner la confiance de l’agente défiante pour lui soutirer des informations précieuses ? Elle aimait le rôle qu’elle s’était donnée pour cette rencontre ; l’agente qui à une dette envers ses supérieurs et les suit fidèlement, attendant impatiemment que la dette en question soit payée. L’agente qui ne vient pas d’être recrutée, et à qui on fait confiance pour réussir plusieurs missions de taille. L’agente ambitieuse. La goutte de culpabilité disparut de son visage alors qu’elle passait rapidement à la suite, redevenant impassible. L’agent qui reprend conscience de sa position…

- Shaïlan Dal’Kenta, murmura-t-elle assez bas pour n’être entendue que de lui avant de reprendre plus fort, pourquoi les humains cacheraient-ils leur nom au chat qu’ils nourrissent ? Les chats ne parlent pas.

Voilà qui devrait le faire douter sur la possibilité que Myra soit son vrai prénom. Et lui faire bel et bien comprendre que, dans tous les cas, il avait intérêt à tenir sa langue. Puis, souriant ironiquement, elle ajouta, pour encore ajouter à ses doutes :

- Et même si cette étrange idée leur passait par la tête… les chats ont des oreilles, n’est-ce pas ? Ils n’auraient aucun mal à entendre le véritable nom de la bouche d’un invité. Mais je doute que les chats soient intéressés par des mots typiquement humains et sans aucune importance.

Dernière phrase dédié aux murs, parce que des chats qui sont intéressés par des noms attireraient facilement l’attention des murs en question. Elle ne voulait absolument pas que l’attention du Mentaï, ou de tout autre comploteur, se tourne vers eux pour autre chose que son physique peu discret. Même s’il fallait avouer que la danse empêchait quiconque d’entendre autre que quelques bouts de phrases par ci par là… Elle préférait rester prudente. Et si Shaïlan croyait comprendre qu’il n’avait aucune raison de fouiller, tant mieux. Ca voudrait tout simplement dire qu’il le ferait, et que Maya Nil’ Shaya serait souffrante lors de la prochaine fête mondaine. Elle n’était pas encore très connue à Al-Poll, et elle doutait que Shaïlan fasse le voyage jusqu’à Al Vor ou même Al Chen pour découvrir un secret qui n’existait peut-être pas sur quelqu’un pour qui il travaillait quelque temps. Il voulait son véritable nom ; s’il le voulait, il devrait chercher, et elle n’allait pas lui faciliter la tâche en laissant traîner sa chevelure dans toutes les maisons de nobles et dans toutes les rues de la cité. Qu’il fouille, s’il en trouvait le temps. Il allait être très occupé dans les jours qui suivraient, puisqu’il avait accepté…

Elle ne fit pas de commentaires sur les griffes du chat. Elle ne trahissait pas ses agents et attendait la même chose d’eux, sachant qu’elle perdait bien plus en refusant de payer et en se faisant un ennemi qu’en leur laissant ce qu’ils avaient demandé après quelques marchandages. Mais elle aussi avait des griffes ; elle aussi se vengerait s’il ne faisait pas sa part du marché. Il le savait ; aussi ne dit-elle rien. La danse se finissait ; ils n’avaient plus beaucoup de temps… surtout elle. Ses répliques suivantes devraient être parfaitement synchronisées, pour attiser la curiosité de Shaïlan sans avoir le temps de lui donner des explications… Par la Dame, faîtes qu’elle ne se trompe pas maintenant… Une note plus longue que les autres lui donna le signal qu’elle attendait. Celui de la fin.

- Mais assez de cette histoire de chats ; avez-vous déjà vu une éclipse ?

Il n’avait pas pu rater cet appui sur le dernier mot. Appui qui pourrait passer pour normal étant donné qu’elle posait une question, mais qui était légèrement exagéré… Oui, elle avait attisé sa curiosité. S’il n’avait pas reconnu son nom, c’est qu’il ne connaissait pas l’Eclipse. Et il ne trouverait pas d’informations… Les membres ne dévoilaient pas ce secret sans l’accord de quelqu’un placé plus haut qu’eux, par peur des représailles qui étaient expliquées très… clairement… lorsqu’ils entraient dans le secret. C’est ainsi que la Guilde était restée si secrète toutes ses années. Shaïlan en apprendrait autant sur l’Eclipse qu’il lui en apprendrait sur sa cible. Le prix lui conviendrait sûrement, et s’il se trouvait qu’il préférait se servir dans le poulailler… et bien, il savait qu’il n’avait qu’à demander pour avoir. Ou se servir…
Mince. Ses idiots de musiciens avaient décidé de rajouter une note à la danse… laissant à Shaïlan le temps de répondre. Mais elle n’avait pas fini, et ignora ses paroles pour quelques secondes de plus. Un signal de Kawel, et ses yeux trouvèrent le Mentaï.

- Une minute ; j’aimerai vous présenter quelqu’un…

Elle s’avança dans la direction du Mentaï, qui parlait à quelqu’un, avant de reculer et de lancer un sourire désolé à son ancien cavalier. Un geste dans la direction de l’homme qui lui tournait le dos, puis une phrase.

- Il semble occupé, ce n’est pas grave. J’aimerai le connaître un peu mieux, et à ce que je sais de lui, je pense que vous vous entendriez bien, mais vous et moi aurons d’autres occasions de le rencontrer, j’en suis certaine.

A présent qu’il connaissait sa cible et qu’il savait que tout ce qu’il avait à faire était l’espionner, elle pouvait répondre à ses mots d’un peu plus tôt, et à ceux qui suivraient bientôt… Plus qu’à lui faire savoir où la rencontrer, mais tout ca pourrait venir plus tard ce soir. Syra pourrait s’en occuper.

Messages : 112 Inscription le : 01/05/2008

Rurïl savait. Comprenaait, plutôt. et il su à ce moments qu'il était parfois bon d'être le dernier des ignorants.
Il ne regarda pas avec ses yeux Eryn s'en aller en courant, mais il sentit chacun de ses pas au plus profond de son âme.
Le sourire qu'il avait réussit conserver jusque là s'effaça. Tous ces mauvais souvenirs qu'il s'était efforçé d'oublier lui revinrent en mémoire.
Il marcha en direction de la forêt, luttant pour ne pas plutôt courir.
Il prit une direction, esperant que ce ne soit pas celle de la jeune-femme, et alors que les premiers buisson le cachaient, Rurïl se transforma en un loup massif, noir. Noir comme le deuil, noir comme la tristesse, noir comme ses pensées actuelles. Il dévala la forêt, jusqu'à trouvait un plateau formant une clairière, au milieu de ce bois qui s'étendait jusqu'à beaucoup plus bas. Le Loup qu'il était alors s'assit ehn direction de la lune, ne reamarquant qu'à peine sa beautée, une fois encore.
Et il hurla.
Comme jamais il n'avait hurlé.
Sa tristesse grandissante à chaque instant.
Voilà.
Le moment de deuil tant redouté était finalement arrivé...

Messages : 227 Inscription le : 15/12/2007

A peine un haussement de sourcils quand elle murmura, secrètement, ces quelques mots dignes de trahison. Ce qui ne laissait alors que deux possibilités à l’ensemble. Ou bien elle lui disait la vérité et tentait bel et bien de prendre le pouvoir au sein de son propre clan, ou bien elle tentait de poudrer une par de la vérité en piquant sa curiosité sur cette trahison. Et puis, quelqu’un qui tenterait de prendre la place de son supérieur n’irait pas le crier à n’importe quel futur allié.. Sachant parfaitement que celui-là ne serait pas fidèle très longtemps et pourrait se servir de quelque information pour son propre profit. Or, un aveu de trahison tel que celui-ci pourrait valoir cher ; et c’était bien trop facile. Ca ne pouvait être totalement vrai, ou alors cette sous-fifre était plus stupide que ce qu’il ne pensait… Ce qui n’était pas pour mettre en valeur l’efficacité de cette alliance dans laquelle il allait s’engager. C’était étonnant, car elle semblait avoir de l’expérience dans ce domaine et n’était très certainement pas une nouvelle recrue parmi cette guilde.
Le kleptomane n’eut pas le temps d’y réfléchir plus. Déjà la jeune femme aux cheveux de lune enchaînait. Brouillage de piste ? Ou simple contrevenue pour reprendre le fil d’une conversation plus professionnelle, plus subtile. Et Shaïlan haussa à nouveau les sourcils. Bien qu’impassible de visage pour les convives alentour, il était surpris, sans vraiment l’être, qu’elle connût son nom. Mais ce n’était pas un hasard, après tout. Récemment, son nom avait été placardé partout en Gwendalavir, toutes les guildes devaient connaître son nom à présent. Lui qui préférait être connu sous son pseudonyme.. Il devait bien se résigner. Mais après tout, pour tout funambule voulant jouer avec le vide, il fallait prendre des risques. Et son nom n’était pas non plus primordial à connaître, contrairement à la guilde du Chaos.

Les Mentaïs cachaient tout, leur visage, leur nom, leur vie. Mais Shaïlan n’était pas Mercenaire, juste un voleur extraordinairement influent en Gwendalavir, et son nom n’était pas très cher à connaître. Juste un peu dérangeant d’être aussi sondable par une simple.. Non, pas simple sous-fifre. Mais qu’importait. Le reste de ses paroles étaient non moins intéressant à connaître. Un faux nom ? Avait-elle donc un faux nom.. Voilà qui promettait d’être ambigu. Elle manoeuvrait avec une complexité rare pour un membre du sexe féminin.. Elle était à surveiller, la minette, il ne faudrait pas tomber dans un piège. Elle changeait sans cesse de position dans la hiérarchie, à croire qu’elle menait vraiment la baguette.. Etrange, étrange.
Shaïlan ne répondit rien. Répondre serait enferrer une nouvelle direction, une nouvelle embrouille. La partie se compliquait juste comme il souhaitait. Il se situait encore, et préférait en rester là pour ne pas trop perdre le fil. Il avait trop de fierté pour qu’on le menât par le bout du nez.

A temps fort du morceau, changement de danse, changement de sujet. Habile, vraiment très habile. Et ce mot, éclipse, qui tournoyait entre eux avec les jupons, résonnant étrangement dans le contexte. Et cette impression de connaître quelque chose de vaporeux, qui lui coulait entre les doigts alors qu’il tentait de s’en rappeler. Ce regard appuyé de Myra, qui épiait sa réaction .. qu’il lui donna. Un peu de curiosité, masquant ainsi une certaine méfiance dûe par les mauvais souvenirs. Mais il savait parfaitement, au vu des précédentes manœuvres de son interlocutrice, qu’il n’en saurait pas plus. Et à vrai dire, puisqu’il tenait à garder son indépendance, Shaïlan n’était pas sûr de vouloir en savoir plus. Une guilde obscure de plus, et alors ? C’était à la mode par les temps qui couraient, alors il ne s’en inquiétait pas vraiment. Sa réputation à lui augmentait comme il jouait entre les guildes, travaillant ici, s’alliant là, montant en influence et en argent de jour en jour.
Il ne répondit toujours pas. Répondre était dangereux, et les gens autour pouvaient saisir la conversation. Avec son habituel visage indifférent et hautain, Shaïlan regarda la cible que soudain elle lui indiqua. Etrangement, elle revint sans lui avoir adressé la parole. Et ses paroles à nouveau énigmatiques.. Elle souhaitait le connaître « mieux » ?

Sa mission, c’était donc simplement.. espionner. Intéressant. Ca changeait agréablement de d’ordinaire, et ce n’était pas pour déplaire à Shaïlan. Un peu d’étendue dans ses compétences.. Sa réputation était donc plus étendue qu’il ne pensait.
Avant de répondre, muet depuis bien dix minutes, il observa tacitement sa cible désignée. Un homme d’apparence plutôt banale, les cheveux mi-longs, des habits tout à faire ordinaire bien que huppés. Cependant, à son port de tête et sa manière d’être, il semblait extraordinairement charismatique, différent.. Au dessus. Un peu énigmatique, entouré de mystères et probablement de complot. C’était un homme dont les informations ne filtraient jamais.. Un défi à sa hauteur, décidément. Shaïlan devrait déployer des trésors de relations et de filature pour en apprendre plus sur lui. Un jeu dangereux, mais auquel le voleur allait s’investir. Surtout qu’à la clé, il y avait la confiance de cette guilde, des relations, de l’argent, peut-être même de la renommée et des informations. C’était tout à fait intéressant.

Shaïlan aimait décidément sa position dans les complots. Comme il ne prétait allégeance à personne, il ne pouvait être soupçonné, ni arrêté, et s’enrichissait sur le dos de chacun. Ne s’embourbait pas avec une guilde qui tombait, profitait de la monté d’une pour sa propre élévation. Et ne perdait jamais, sauf s’il commettait une erreur de son propre chef.. ce qui était rare désormais, au vu de la prudence qu’il mettait un point d’honneur à afficher. Depuis ce misérable incident avec la Sentinelle..

- C’est un homme que j’aimerais rencontrer en effet. Merci de m’avoir fait par de votre relation, Mademoiselle Myra, dit-il en inclinant la tête, comme tout bon noble au bras de sa cavalière.

Maintenant que l’accord était scellé et qu’il avait accepté de s’occuper de la mission qu’on voulait bien lui confier, à lui le Dal’ Kenta, il pourrait toujours discuter des points obscurs de leur dialogue de non-dits. Il aimait se prétendre suffisamment doué pour déceler les mensonges et faire sa part de vérité dans les complots. Et là, manifestement, la dame n’était pas ce qu’elle laissait paraître.

- J’ai vu des fragments d’eclipse, parfois.. Mais je n’en ai jamais vu d’entière.

Quelques informations sur la guilde, mais de l’ombre. Parfait pour ce qu’il laissait entendre.

- Mais une dame aussi informé que vous pourrait sans doute me raconter une eclipse qu’elle aura déjà vue, ou m’expliquer comment elles se forment..

L’emmenant vers l’une des tables au milieu des autres, là où personne ne pourrait les soupçonner de comploter. Après l’avoir aidée à s’asseoir, comme tout gentleman, il lui tendit deux verres de nectar d’Ombreuse, et en garda un. La soirée était à son apogée, les couples dansaient avec frénésie sur le parquet luxueux. Et eux discutaient à demi-mots, sans pour autant être soupçonnable.
Après tout, ils ne faisaient que discuter eclipses et potins mondains. Il n’attendait pas d’informations, non, pas du tout.

Messages : 1200 Inscription le : 08/05/2007 Age IRL : 30

Le regard d'Alatariel était triste. Sans doute le plus triste qu'elle avait jamais eu depuis la mort de Celebriän. Elle était toujours agenouillée sur le sol et se leva lentement et lui tendit sa main.

- Maintenant ? Que voudrais tu qu'il se passe, mon cousin ?

Elle lui sourit, comme elle aurait sourit à un enfant perdu. Alatariel l'enlaça et laissa échappé une larme qu'elle essuya en s'éloignant de lui.

***

Un peu perdu elle aussi, Alatariel regagna la grande salle d'un pas presque hésitant. Ce qui s'était passé n'aurait jamais du arrivé. Elle chassa ces souvenir pour ne garder que le dernier moment ...

- Adieux ... Peut être nous reverrons nous mais à ce moment tout aura changé. Je ne te forcerais pas à m'aimer ... Et de toute les manières je n'ai pas envie de te faire souffrir...
A un autre jour, cousin ...

La Sentinelle avait marché presque inconsciemment vers la salle pleine de festivité. Elle hésitait à rentré de nouveaux dans le jeu des faux semblant ce soir là. Cependant elle le fit tout de même. Elle se dirigea vers un des employé et lui demanda de lui apporté un verre de saké.
Elle était assise à une table à part. Seule. Son verre devant elle, et son regard profond observant tout en détaille et s'assura qu'Elera était en compagnie des autres filles.
Alatariel hésitait à les rejoindre mais finalement renonça et continua son observation tacite comme si de rien n'était.

*Pardonnes moi ... *

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Des fragments d’Eclipse… Il avait eu vent de l’existence de la Guilde ? Intéressant, très intéressant. Elle avait vraiment bien fait de le choisir. A moins qu’il ne mente, ce qui était tout aussi probable, mais au moins n’avait-il pas avoué son ignorance… Elle le suivit docilement vers la table, puis ferma les yeux un instant alors qu’un léger malaise commençait à monter en elle. Mais elle s’assit, et il disparut. Pourtant… elle avait dû rater quelque chose. Avait-elle fait une erreur ? Ce vertige, comme si elle ne contrôlait plus les événements… Elle devait réfléchir. Et surtout, ne pas boire une seule goutte de ce nectar d’Ombreuse. Elle savait tres bien ce qui arriverait si elle le faisait... Shailan n'avait pas a savoir qu'un seul verre la ferait tomber dans les pommes... Elle trempa tout de même ses lèvres dedans, après que Shaïlan est lui-même prit son verre, cherchant à gagner quelques secondes avant de devoir répondre. Qu’avait-elle raté, pourquoi avait-elle l’impression d’oublier quelque chose ?

Elle lui avait proposé une mission, en tant que seconde de son maître. Il lui avait dit qu’elle devrait payer cher, et demandé son nom. Elle lui avait assuré que ce serait le cas, puis donné le nom de Myra. Il…
Là. Elle avait changé de rôle… Passant d’agente à maître, de faible à calculatrice, d’incertaine à manipulatrice. Et si le changement et le déséquilibre étaient dans ses manières habituelles, dans cette situation, il remarquerait vite qu’il y avait anguille sous roche… si ce n’était déjà fait. Il avait bien demandé son identité deux fois, pour confirmation… Pourtant il ne pouvait pas savoir pour certain. Si elle déniait, encore et encore, il devrait l’accepter. Il ne saurait pas qu’elle était le maître. Le maître était un vieux bonhomme qui cachait son nom et son visage, et envoyait ses agents faire son travail par peur d’être identifié. Et il payait bien. Elle voulait prendre la place de cet hypocrite, mais il l’avait sauvée, et elle lui devait obéissance. Elle était une agente recruteuse de confiance et avide de pouvoir. Juste une agente recruteuse de confiance et avide de pouvoir, une agent recruteuse de confiance et avide de pouvoir, une agente recruteuse de confiance et av…

Elle reposa la coupe, apporta la serviette à sa bouche pour s’essuyer, ou plutôt laisser couler le peu de liquide qu’elle avait dans la bouche dans la serviette. Ce malaise, finalement, était une bonne chose. Il avait sûrement remarqué qu’elle essayait de gagner du temps. Cela la rabaisserait peut-être un peu dans son esprit, qu’elle ne puisse pas lui répondre directement et qu’elle ne soit pas certaine de pouvoir le mettre au courant de l’Eclipse à l’avance…
*Garde le contrôle, et ne doute jamais de tes capacités. Jamais, tu m’entends ? Reste prudente, mais ne permets pas à ton interlocuteur de te manipuler. C’est toi qui tiens les ficelles. Relâche-les un instant, et la marionnette sera libre de te les voler. *
Elle répondit.

- Une éclipse ne s’explique pas, elle s’observe… Un jour je vous montrerai. La lune qui éteint la lumière du soleil, c’est un spectacle à ne pas rater…

Il saurait. Plus tard. Et au moins à présent, il était certain de la rencontrer de nouveau… Où, et quand ? S’il n’était pas capable de le découvrir, il ne méritait pas salaire. Il avait d’hors et déjà prouvé ses talents de voleur, le bracelet de Myra ayant disparu quelques instants plus tôt ; si elle n’avait pas remarqué que sa chaîne d’or avait disparu de sa main en la posant sur la table, elle ne l’aurait su que bien plus tard… Il savait soutirer des informations aux autres, le démontrait sa réputation. Espionner, se défendre, infiltrer, rester discret, prendre avantage de tout ce qui l’entourait ; il savait. Mais… connaissait-il Al-Poll aussi bien qu’il le pensait, et saurait-il décrypter des messages plus sibyllins qu’une simple métaphore ?

- …A moins que nous ne nous revoyons lors d’une soirée comme celle-ci ? Ce soir-là, nous pourrons observer le ciel, si les étoiles vous intéressent autant que les éclipses. Et sous la constellation du dragon, nous nous étonnerons que les étoiles seules ne puissent éclairer le sol…

Elle sourit doucement, croissant de lune sous trois émeraudes, attendant qu’il comprenne. Elle n’était pas des plus douées avec les mots, manquant l’expérience de ses aînés, mais les énigmes et les codes de toutes sortes restaient ses jeux préférés, après la manipulation des esprits. Ouvrir les coffres, découvrir les messages cachés derrière des mots sans aucun sens, comprendre hache dame lune, les chiffres, les lettres, les signes, les couleurs, les sons. C’était tellement plus intéressant qu’espionner les aristocrates dans leurs soirées. Parce que c’était bien le seul travail d’espionnage qu’elle pouvait suivre elle-même ; son manque de discrétion dès qu’elle n’était plus dans un milieu noble l’empêchait toute autre mission. Voler n’était pas son fort non plus ; non, elle était celle qui jaugeait l’esprit des gens et les choisissait, qui déchiffrait les codes, qui donnait les ordres et échafaudait les plans. Et, lorsque c’était nécessaire, elle devenait l’assassine ou bien l’appât vers l’embuscade.

Mais pour le moment, elle était l’agente recruteuse de confiance et avide de pouvoir. Une agente qui faisait des erreurs, peut-être, qui se prenait pour plus que ce qu’elle était, parfois, mais qui n’était ni aveugle ni dupe. Agente de l’Eclipse, quand même. Le vieux au visage caché ne prenait pas n’importe qui sous son aile.

- Oh, non… Sir, j’ai bien peur d’avoir perdu mon bracelet sur la piste de danse. M’aiderez-vous à le retrouver ?

A toi, Shaïlan. Je t’attends…

**Invité** Invité

Zethid n'apprécia point la réflexion du vendeur de philtre d'amour. Mais tranchant comme au bon vieux temps, il se reprit.

- Mais cher ami sais tu que les philtres d'amour n'existent pas ? Je suis désolé, mais mon charme était mon seul pouvoir, c'est pour cela que la jeune dame ne fut point séduite par toi, mais par moi.

Un sourire en coin, et prenant l'homme par l'épaule tous en l'entrainant vers le bar ou le maître des potions pris un autre verre.

- Oh, juste au cas que tu essayais de me faire croire que tu avais fait comme moi... Si je suis la, c'est grâce a mon entrainement et aussi a la chance... Toi comme tu es, je ne pense point que tu es pu résister à des assauts tels que j'ai rencontré... Oui toi tu n'as pas connue ces immondes bêtes qui se promènent dans toutes la Gwendalavir. Tu as tu bien t'amuser avec tes amis nobles... Enfin je l'espère pour toi.

Doucement le verre remplie se vida. Sa peur se faisait moins tremblante. Puis il susurra doucement a l'oreille de Dolohov

- Dommage pour toi d'être tu sois arriver si tard, il y a quelque mois, j'attendais la mort. Maintenant j'ai une raison de vivre... Lorsque tu détruiras cette académie, j'attendrais ta vengeance avec plaisir. Mais tant qu'elle sera debout, tu n'arriveras pas à me tuer.

Puis parlant à voix hautes, il reprit une conversation normale.

- Tu sais, tu devrais te mettre aux potions, c'est un savoir bien grand et qui sert beaucoup de fois...

Il sourit ironiquement et repris un verre de jus de fruit cette fois si, l'alcool commençait à lui monter et il avait envie d'être lucide aujourd'hui.

Messages : 227 Inscription le : 15/12/2007

Le liquide ambré lui irrita quelques secondes la gorge, comme il aimait à le sentir chaque fois qu’il consommait de l’alcool. Celui-ci n’était pas des plus forts, mais le Nectar d’Ombreuse était une liqueur raffinée et recherchée, dont le goût légèrement sucré trouvait toujours bonne place à la cour. Il avait été agréablement surpris d’en trouver à cette réception organisée par l’Académie de Merwyn, n’espérant pas trouver quelque chose de si cher en un lieu qui se voulait austère. Peut-être était-ce la pression mise par les autres nobles pour rehausser un peu le niveau du Bal, qui sait.. Ces dandys avaient beaucoup d’influence quand ils s’y mettaient.. Et rarement pour les choses utiles. Shaïlan se sermonna intérieurement, et reporta instamment son attention sur son interlocutrice. Les secondes passaient, légèrement trop lentement, ralentissant toujours ; elle gagnait du temps. Elle devait sûrement réfléchir à comment lui répondre. Nul doute qu’elle avait compris où le kleptomane voulait venir, avec tous ces non-dits et les métaphores trop lointaines. Peut-être que le faste de cette salle rehaussait cette impression de mystère… Qu’importait. Elle ne buvait que très peu de son Nectar, et si Shaïlan n’avait pas eu un sens des convenances aigu et quelqu’un d’aussi important pour son travail en face de lui, il aurait sûrement saisi la coupe encore pleine pour la boire lui-même. Mais il y avait les convenances.. ET quelqu’un d’important pour son travail. Il fallait rester concentré et raffiné dans ses gestes. L’image comptait tellement pour les castes supérieures..
Et Myra qui ne répondait pas, comme pour repousser le moment où elle devrait lui livrer des informations ; ou refuser. Prendre une décision important en tout cas. Car selon le cas de figure, la réaction et les actes prochains de Shaïlan seraient différents. Et vu les minutes qui passaient entre eux, il avait largement eu le temps de penser à ses prochains faits et gestes.. D’autant qu’elle ne semblait toujours pas remarquer que la gourmette à son poignet avait disparu.. Cela faisait tout de même un bon bout de temps qu’il avait testé ses réflexes, et toujours rien. Elle devait être trop concentrée sur le jeu des mots qui s’opérait entre eux.
Aucune femme n’avait l’envergure pour le défier, décidément..

Elle venait de se défaire des attentes de Shaïlan. Remarquable. Ne rien dire tout en promettant de montrer un jour.. Absolument aucun autre engagement que des informations ‘plus tard’. Et puis, renchérir sur une phrase apparemment sans aucun sens. Elle le testait.. Ses mots puaient le message codé, les double sens. Restait à trouver lequel. Ou lesquels.. Cela devait forcément se passer dehors, puisqu’elle parlait d’étoiles, d’eclipses, de constellations. Cependant, quelque chose dérangeait Shaïlan. Feintant de s’abreuver dans sa coupe, il était plongé en pleine réflexion pour trouver ce qui n’allait pas, les sourcils froncés. Elle parlait d’éclairer le sol, de dragon. Y avait-il vraiment une constellation du dragon dans le ciel.. Tentant de se remémorer la voix soporifique du tuteur qui avait tenté de lui apprendre l’astronomie au manoir Zil’Urain, le voleur fouilla ses souvenirs. Le choix de cet animal n’était très certainement pas un hasard, ça non… Il fallait prendre le problème dans l’autre sens. Y avait-il un endroit où l’on pouvait admirer les étoiles, près de « Dragon ». Une auberge à Al-Poll peut-être. Sachant que chaque coin de rue donnait sur une auberge, c’était peu aisé.

Le Dragon vert.

Shaïlan plissa les yeux, tentant de décrypter quelque chose sur le visage de Myra. Il n’y avait que peu de doutes sur l’auberge réputée d’Al-Poll dénommée le Dragon vert. Il y avait fait une halte voilà peu, et s’en congratulait, à présent. Il avait trouvé le où. Restait le quand..
Les étoiles seules ne peuvent éclairer le sol.. A y repenser, cette phrase était intrigante. Qu’est-ce qui pouvait éclairer le sol plus fort que les étoiles.. A vrai dire, tout. Shaïlan ne voyait pas. Son regard onyx passa dans ceux –émeraude- de son interlocutrice, qui l’observait réfléchir en sirotant un peu de liquide ambre ; puis glissa le long de son cou, là il y aurait pu y avoir un collier à l’en délester, le long des cheveux opalins, de ce blanc laiteux qui n’était pas sans rappeler..

La lune. La pleine lune, pour être précis.

Il avait fini. Et se félicitait intérieurement d’aimer regarder le corps des femmes comme il venait de le faire. Elle était décidément très tordue, cette Myra.. Remarquablement intelligente pour un membre du sexe féminin. Peut-être trop pour n’avoir accédé plus tôt à la fonction suprême de sa guilde.. Shaïlan laissa à nouveau son regard acier traîner dans celui de l’agent, signifiant très clairement qu’il avait compris, qu’elle ne pourrait ni le piéger et qu’il était à la hauteur de ses espérances. Qu’ils pouvaient le recruter en toute confiance.. ou en toute naïveté. Cette guilde était plus intrigante que les autres pour lesquelles il avait offert ses services ; et il se promettait de creuser dessus, plus tard.

Oui, plus tard. Car pour l’instant, elle avait remarqué la disparition de sa gourmette et l’appelait à l’aide pour la retrouver. Sur la piste de danse, évidemment. Voyons, pourquoi irait-elle se dissimuler dans la manche en cuir du jeune homme ? Elle n’avait absolument aucune raison de s’y trouver, allons. Et puis, les gourmettes n’avaient pas d’ailes, comment aurait-elle pu tomber dans les griffes de Shaïlan ? Absolument impossible, m’enfin.
Ricanant intérieurement, il se contenta de plaquer un fin sourire charmeur sur son visage, et de se lever en une petite courbette :

- Je vous la retrouverai, faites-moi confiance.

Et il disparut dans les couples de danseurs, s’estompant derrière les froufrous et la dentelle blanche. Quelques minutes passèrent alors qu’il observait le regard de Myra sur lui, tandis qu’il sondait le sol du regard. Cependant qu’il feintait de chercher, ses doigts délivraient la gourmette de la poche intérieure, et vinrent la dissimuler au bord de sa manche. Une lueur de triomphe apparut dans son regard, et il se pencha, faisant glisser le bracelet au bout de ses doigts quand ceux-ci touchèrent le sol. Le sourire aux lèvres de celui qui a retrouvé un objet perdu, il retourna s’asseoir en face de Myra, et prit une gorgée de nectar. L’or fin tournoyait tranquillement entre ses doigts, avant qu’il ne reprenne :

- Mais avant que je ne vous le rende, j’aurais tout de même quelques petites questions d’astronomie. Tant que le sujet de conversation tourne dessus.. La constellation du Dragon est bien composée de nébuleuses aux teintes verte-émeraude, me trompé-je ?

Juste une simple confirmation à obtenir, lui prouver qu’il avait suivi le raisonnement et qu’il avait déjoué l’énigme.

- Qu’advient-il si l’endroit est mal choisi pour pouvoir l’observer ? Il me semble que les étoiles se voient mieux un peu plus loin. Paraît-il que l’on peut observer la voie Sifflée lorsque la lumière est complètement éteinte. D’après les racontars, elle doit son nom aux différents trous noirs qui la parsèment, et aux étoiles qui en expirant provoquent un sifflement suraïgu.

S’il avait bien jugé, elle trouverait facilement. Ou alors elle tomberait réellement dans son estime. Il jouait son jeu, et la narguait avec ses propres énigmes..
Le bracelet luisait toujours entre les phalanges de Shaïlan, attendant une réponse avant de restituer le bijou à cette admiratrice de l’Eclipse...

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Faites-moi confiance… Aurait-elle eu l’habitude de sourire et se serait-elle trouvée ailleurs, Maya aurait éclatée de rire. Faites-moi confiance… La situation et sa personnalité ne lui permettant pas cette effusion, elle ne bougea pas, observant seulement son cavalier ‘’chercher’’ son bracelet d’or. Faites-moi confiance… Non, Shaïlan, je ne te fais pas confiance. Davantage qu’aux Mercenaires du Chaos, plus qu’à d’autres peut-être, mais je ne te fais pas confiance. Je ne fais confiance à personne. Même pas à Syra et Kawel, malgré tout ce qu’ils savent. Faites-moi confiance… Elle secoua doucement la tête de droite à gauche, ses cheveux pâles suivant le mouvement. C’était vraiment drôle. Mais déjà il revenait, de nouveaux mots à la bouche. Elle l’écoutait attentivement, image parfaite de la noble séduite.

Pourquoi ne pas lui rendre le bracelet ? Elle ne comprenait pas. Pas que cela est d’importance. Il était d’une banalité… Elle l’aurait bien laissé entre les doigts du voleur, mais elle n’aurait pas pu lui montrer qu’elle avait remarqué sa disparition, dans ce cas. Pas pu lui montrer qu’elle saurait tout ce qu’il prendrait dans le ‘’poulailler’’… Mais peu importait. Finalement, elle le lui laisserait. Comme gage de son… amitié… Dame, qu’est-ce qu’elle aimait tous ses faux-semblants…

- Vous ne vous trompez pas, la constellation du Dragon est bien connue pour ses nébuleuses émeraude… Une couleur que j’apprécie particulièrement.

Un mensonge sans importance. En effet, les émeraudes lui allaient parfaitement, mais elle préférait de loin les lueurs argentines de la lune… Elle releva soudain les yeux vers lui, vivace. Les étoiles se voient mieux un peu plus loin ? Mais elle n’avait donné aucun lieu spécifique aux oreilles des autres. Etait-il suicidaire ? Pour tout ce qu’il en savait, le serveur qui se tenait à leur côté était un espion. Syra les écoutait bien de la table à côté, entre ses rires de jeune fille répondant aux compliments sur sa robe bleue du jeune arrogant qui lui parlait… Son prétendant lui-même pourrait être un espion. Il devrait faire attention… Et elle allait le lui faire remarquer. De plus, changer le lieu et le temps du rendez-vous ? Pour quoi faire ? Lui prouver qu’il avait de l’influence ? Mais c’était lui qui travaillait pour elle, pas le contraire ! Il n’avait pas besoin de changer ses lieux pour garder son estime. Il essayait de prendre contrôle ? Et bien, elle ne le laisserait pas faire.

*Ne te mets pas en colère, Myra ! C’est ton plus grand défaut… Il t’amènera à ta perte. Rejette tes sentiments, pense avec ta tête ! Tu le sais, pourtant…*
Elle le savait, oui. Comme elle savait que la colère, plus que toute autre émotion, lui faisait perdre son masque. Pas de beaucoup, non, et seul quelqu’un de très attentif pourrait remarquer ses yeux brillants plus que de coutume, ses lèvres un peu trop serrées, et la très légère tension sur ses mains… Mais elle avait souvent affaire à des gens attentifs. Elle devait se calmer. Réfléchir. Ses mains reprirent leur grâce habituelle, ses lèvres se desserrèrent. L’Auberge du Siffleur, une nuit sans lune ? De toute façon, elle ne pouvait pas le rencontrer à cet endroit. Sa colère camouflée ne le voulait pas, mais son esprit calculateur savait qu’elle ne devait pas aller là-bas non plus. Une source particulièrement utile lui avait fait savoir que certains Mercenaires du Chaos s’y retrouvaient… Elle ne savait pas combien d’entre eux, ni à quelle fréquence, ni si ce n’était qu’un lieu de rencontre temporaire ou un plus important, mais elle ne pouvait pas courir le risque. Il était hors de question qu’elle complote pour filer l’un d’entre eux dans leur propre base, à portée de leurs oreilles. Pour tout ce qu’elle en savait, le Mentaï sur lequel elle cherchait des informations y faisait lui-même un tour de temps en temps. Shaïlan était-il au courant ? Avait-il donné ce lieu par ignorance, ou bien parce qu’il savait que les Mercenaires s’y trouvaient parfois et qu’il voulait savoir si elle les craignait, les cherchait, les évitait ? Elle devait refuser. Mais pour quelle raison, à ses yeux ? Une agente de confiance mais avide de pouvoir… et bien, elle refuserait parce qu’elle avait des ordres, tout simplement. Elle avait le champ libre, mais elle devait bien avoir quelques instructions… Sa colère contre Shaïlan pour avoir essayé de diriger mourrait petit à petit, prête pourtant à s’enflammer encore à la moindre attaque. Sa voix était calme lorsqu’ elle répondit. D’abord en un sifflement interrogateur et innocent.

- Les étoiles se voient mieux plus loin d’où, Sir ?

Question rhétorique, à laquelle elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Il devait savoir qu’il avait fait une erreur. S’il était découvert, elle était en danger aussi. Qu’il se tienne sur ses gardes. Puis sa voix devint plus… amicale, amusée même. Elle allait accepter sa proposition à moitié, finalement. Qu’il ne pense pas qu’elle le prenait pour un imbécile, qu’elle ne blesse pas son ego sans le faire exprès. Son maître lui pardonnerait bien de le voir plus tôt que prévu, puisque la pleine lune était encore loin…

- Pourquoi l’endroit de notre prochaine rencontre serait-il mal choisi ? Le ciel est le même au dessus de nos têtes à des kilomètres à la ronde… Mais vous avez raison, les étoiles sont beaucoup plus claires lorsqu’il n’y a pas de lumière alentours. Avec un peu de chance, nos hôtes n’en allumeront pas trop.

Allumer la lune… Oh, il comprendrait. Et il serait sûrement satisfait. Elle avait choisi le lieu, il avait choisi le temps. Puis elle ajouta, un sourire mystérieux sur les lèvres.

- Gardez donc mon bracelet, Sir. Vous pourrez me le rendre la prochaine fois.

Et elle se leva. Pour elle, la conversation était terminée, à moins qu’il ne l’arrête avant qu’elle ne disparaisse au milieu des danseurs, à la recherche d’abord des cavaliers qu’elle avait laissé pour Shaïlan, puis du jeune homme aux cheveux opalins. Il découvrirait bien tout seul qu’il ne devait pas espionner n’importe qui. Il découvrirait bien tout seul qu’il devrait utiliser toutes ses aptitudes pour suivre le Mentaï…

Messages : 49 Inscription le : 14/04/2008

C'est avec dépit qu'Evaine se débarrassa du serviteur qui paraissait plus que pressé de s'enfuir après qu'il se fut rendu compte de ce qu'il avait fait. Il fallait dire que le bougre ne tenait pas très bien l'alcool et que ses pulsions l'avaient poussé sans le moindre scrupule à profiter de ce que la jeune femme comptait lui offrir.

D'une démarche plus qu'incertaine, il l'avait donc emmené dans une pièce jouxtant la Grande Salle, ou plutôt il l'avait portée jusqu'à cette pièce car Evaine ne daignait pas le moins du monde déserrer ses jambes qu'elle serrait autour du bassin du jeune homme pour marcher jusque-là. Dans son impudeur la plus totale, elle n'avait même pas daigné attendre d'être isolée pour commencer à dépuceler ce jeune jouvenceau et s'était passablement fait remarquée par les personnes à qui la scène n'avait pas échappé, c'est-à-dire bien des invités car la pirate ne songeait même pas à se faire discrète.

Les galipettes s'étaient poursuivies jusqu'à ce que le jeune homme eut désaoûlé et s'enfuie plus rapidement que l'éclair quand il constata de nouveau avec une once de lucidité ce qui s'était passé. Le lendemain, on devait apprendre que son corps fut retrouvé fracassé au pied de la chaîne du Poll... il n'avait visiblement pas supporté cette soirée de débauche animale qui lui fut plus que fatale. Toujours est-il, une fois que cet animal eut fuit, Evaine se lassa passablement de cette fête qu'elle trouvait bien morne, d'autant que tout le monde paraissait l'éviter...

Heureusement pour elle, la soirée était pratiquement terminée et le moment était venu pour avoir une entrevue avec ce Valen Til' Lleldoryn. Au vu de ce qu'elle savait, la rencontre promettait d'être orageuse, bien qu'elle conservait encore son calme pour le moment.

Messages : 227 Inscription le : 15/12/2007

Elle décidait donc de lutter.. Elle ne le laisserait pas prendre le dessus sur les choix. Comme il espérait, à vrai dire. Il souhaitait tester les limites qu’on lui imposerait dans son engagement, et en entrevoyait quelques unes alors qu’ils bataillaient pour décider de leur prochaine rendez-vous. Evidemment, les mots étaient abscons pour les invités aux longues oreilles, dont les commérages faisaient toute une vie et raffolaient de conversations à demi-mot. Cependant, les quelques rares à tenter de comprendre leurs échanges repartaient décidément, hochant négativement la tête devant de telles absurdités de nobles palabrant émeraudes et autres joyaux. Vu sa tête songeuse, elle avait compris l’allusion aux Mercenaires, et au danger.

Oh, elle ne se laisserait pas faire, cela se voyait. Et ce fut préparé et non surpris que Shaïlan accueillit ses prochains mots. Une question d’apparence banale, mais qui rejettait la proposition du jeune homme avec austérité. Elle avait bien fait.. Car elle était parvenue à reprendre légèrement le contrôle de leur accord tout en ne laissant rien filtrer sur sa probable position dans la guilde. Elle était assez stricte, avant de repasser plus mondaine et agréable. Comme si elle cherchait à marquer le coup, à le prévenir qu’il allait trop loin.

Car il le savait pertinemment, il outrepassait ses devoirs. Et l’avait fait sciemment. Juste un test, juste un jeu pour lui.. Il ferait son travail, et pourrait retourner à ses affaires personnelles.

Et elle venait de conclure le jeu, en tranchant pour une solution intermédiaire, lui montrant ainsi qu’elle lui laissait la bride sur le cou. Shaïlan avait rarement eu affaire à quelqu’un de si complexe, prévoyant ou intelligent, et il ne pouvait se mentir : il adorait ça. Avoir enfin un adversaire à sa hauteur.. Cela faisait longtemps qu’il n’avait du jouer sur les mots ainsi.

Comme il l’avait songé plus tôt, elle lui laissait le bracelet. Il n’était donc d’aucune valeur, bien qu’elle y mit un verrou de parole, en lui demandant de le rendre la prochaine fois. Un gage qu’ils se reverraient, probablement. Myra mettait ainsi fin à la conversation, quittant la table avant lui. Ses cheveux opalins descendaient en cascade le long de son dos, de ses reins.. Et le jeune homme avide de femmes ne put que le remarquer.

Quoi de plus doux et flatteur de vouloir une inaccessible.. Car il savait qu’il ne l’approcherait jamais. Et ne se faisait pas d’idées là-dessus. Il se contenta de désirer ses courbes de loin, repérant déjà sa prochaine proie pour la soirée du coin de l’œil ; mais, poussé par cette intrigante pensée qu’il avait omis de préciser quelque chose, il se leva, et effleura l’épaule de l’agent, qui se retourna à la manière de quelqu’un qui s’y attendait.

- Mademoiselle Myra, une précision. Un chat n’est pas suffisamment stupide pour être piégé dans une tapette à souris. Pas plus qu’il n’a peur des probables chiens à ses trousses si le Maître décidait de se débarrasser de lui. Je suis loin d’être un idiot, alors ne tentez même pas. Et la prochaine fois.. venez seule.

Oh non, il n’allait pas se laisser mener par le bout du nez par une simple femme. Elle se disait agent, il commençait très sérieusement à en douter. Elle était bien trop habile et intelligente pour n’avoir su prendre le contrôle depuis longtemps. Et puis, cette guilde occulte était son exact reflet : de la complexité, différents visages, une manière raffinée d’opérer, un peu de ténèbres.. Seulement, il avait besoin de savoir certaines choses. Et dans la masse compacte de danseurs, il pouvait s’exprimer très clairement sans être entendu :

- Quel est le but de l’eclipse ? Pour quelle raison dois-je accomplir mon travail ?

Il espérait bien des réponses, et en jouant plus brutalement, il montrait qu’il souhaitait des réponses précises, avant de disparaître dans la foule.

**Kyla** Messages : 115 Inscription le : 30/07/2007

[désolée Geïsgan pour mon retard]

Kyla appréciait la compagnie du garçon mais le monde présent dans la grande salle l'étouffait.
Elle était oppréssée et n'aimait pas. Elle rpevait d'une grande bouffée d'air, d'une promenade au clair de lune.
Elle aurait donné cher pour sentir un rayon lunaire caresser sa peau, loin du monde, loin du brouhaha.

-Qu'est se qui t'as poussé à venir à l'Académie?

Oula, sa se complique, Kyla tenta d'éviter la question mais voyant le félixia, répondit vaguement:

-Je vais là où mes pas m'emmène. Je veut connaître l'harmonie et repousser mes limites.

Ses lèvres esquissa un sourire maladroit, elle n'avait pas l'habitude de sourire. A vrai dire, elle n'avait pas l'habitude de cotoyer des gens, du moins, elle avait perdu l'habitude.
Kirua ouvrit sa gueule toute grande et fit quelques rugissements totu en regardant la marchombre.
Celle ci se tourna et lui répondit par réflexe:

-Oh Kirua, tu as mangé il y a une heure !

Elle ouvrit soudain grands les yeux, se tint immobile.
*zut, quelle imbécile je suis !*
Elle venait de répondre à Kirua dans le langage des félins, autrement dit par des petits rugissements. Elle avait tellement l'habitude de lui parler que maintenant, elle ne prenait plus garde. Kyla n'osa pas se retourner, craignant le regard chargé de questions de Geïsgan.
Elle grimaça et se retourna néanmoins.
Il y eut un silence qu'elle perça, gênée:

-Euh...désolée...

Elle essaya de sourire, elle évitait de regarder le garçon. Il la prendrait pour une folle, une cinglée. Et puis comment lui explira-t-elle ?
Oh oui je sais c'est normal j'ai été abandoné et les loups et félins m'ont élevé, quoi de plus banal !
Elle se dandina un moment sur sa chaise.

-J'crois que j'ferai mieux de prendre l'air...

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Si elle pouvait tuer du regard, Shaïlan Dal’ Kenta serait mort au milieu des danseurs. Il utilisait les mêmes méthodes déstabilisantes qu’elle, sans peur pour la franchise brutale qui était si différentes des métaphores et demi-mots. Un instant, elle comprit ce que devait ressentir la plupart de ses interlocuteurs… Au moins, ces méthodes fonctionnaient, et elle savait comment les détourner. Non, ce n’était pas ca qui l’énervait au plus haut point. Elle lui avait demandé d’être prudent avec sa question froide et distante ; il ne l’avait pas prise en compte, et recommençait encore. Et puis, elle avait déjà parlé de tout ce qu’il venait de mentionner. Visiblement, elle n’avait pas été assez claire. Et elle ne comptait pas l’être.

Elle détourna la tête, prête à partir… mais il la tenait par le poignet, l’empêchant de se dérober, ce qui l’agaça encore. Elle resta donc où elle était, même si elle savait pouvoir se dégager ; de toute façon, si elle était partie, il l’aurait suivie, ou pire, la tension serait restée entre leur accord… et ca, elle ne pouvait pas le tolérer. Il était trop intelligent et trop habile pour qu’elle le laisse filer entre ses doigts. Trouver quelqu’un d’autre assez doué pour suivre un Mentaï et qui n’aurait pas de lien avec la Guilde du Chaos serait difficile. Alors elle devait répondre… Franchise brutale ? Elle comptait attendre leur prochaine rencontre pour lui parler de tout ca. Il devait faire son travail avant d’être payé, c’était logique. Pas là. Pas au milieu des danseurs…

- Sir, je suis bien consciente que les chats ont des griffes. Vous m’avez déjà prévenue. De plus…

Elle s’approcha dangereusement. S’ils avaient eu de mauvaises intentions… mais non, elle ne s’approchait que de son oreille, pour pouvoir lui parler tranquillement sans que d’autres ne l’entendent. Une voix lente. Froide. Et sans appel.

- Seuls les traîtres ont une raison d’avoir peur.

Elle enleva un pli sur son vêtement au niveau de son épaule, avant de reculer de nouveau en souriant comme le voulait son rang. S’il faisait son travail, prenait son prix sans histoire, avant de reprendre le cours de sa vie comme il le faisait d’habitude, il ne lui arriverait rien. Qu’il fourre son nez trop en avant dans leurs affaires pour le compte d’un autre, et alors il devrait faire attention à sa peau… Mais c’était logique après tout, et il devait bien le savoir par expérience. Alors pourquoi avait-il besoin qu’elle le lui dise ? Elle avait bien compris comment il travaillait. Il n’avait pas à lui rappeler chacune des règles qui étaient les mêmes pour tous…

Venir seule… il venait de faire une autre erreur. Pour commencer, ce n’était pas à elle de choisir si elle viendrait accompagnée ou en solitaire, mais à son maître. Shaïlan ne pouvait pas lui donner des ordres ! Qu’il essaie encore, pour voir. Il aurait de mauvaises surprises. Deuxièmement… Ne jamais donner un ordre lorsqu’on n’est pas certain qu’il sera suivi. C’était le meilleur moyen de perdre le contrôle… Elle ne répondit pas à ces deux mots, les gardant imprimer en elle pour mieux les analyser plus tard. Elle avait bonne mémoire, un autre de ses atouts… Utile lorsqu’on est un espion. A présent, ses questions.

- Vous m’avez demandé de vous faire confiance, Sir. Je vous demande à votre tour de m’accorder la vôtre. Vous saurez, puisque c’est ce que vous voulez. Mais cet endroit n’est pas adéquat pour les longues explications nécessaires, et nous ne comptons pas faire les choses à moitié. Quant à vos activités prochaines… Vous savez sûrement que le Savoir est d’or, et qu’il est plus facile aujourd’hui de vivre les poches pleines…

C’était vrai ; elle voulait en savoir plus sur le Mentaï pour avoir l’avantage et savait pertinemment que lui aussi rechercherait des informations sur elle. Ou peut-être pas. Mais elle en doutait. Dans tous les cas, elle en saurait plus sur lui. Plus elle en saurait, moins d’erreurs elle ferait, que ce soit en continuant de travailler avec lui ou en le trahissant… Et Shaïlan pourrait bien attendre. Leur prochaine rencontre était pour bientôt, après tout. Elle ajouta tout de même.

- Lui aussi aime observer la Sifflée.

Maintenant, il savait sûrement à qui il avait à faire. Et s’il ne savait pas que le Chaos se retrouvait là-bas, elle venait de le payer d’une importante information, et il n’avait qu’à la remercier. Pour sa part, elle commençait à se demander si elle allait le supporter encore longtemps… S’il questionnait encore son autorité, ce n’est pas de son regard qu’elle l’attaquerait, mais bien de ses mains. Et elle devait éviter ca à tout prix.

Messages : 150 Inscription le : 23/06/2008

Kusanagi Sil' Masamune, jeune noble d'un peu plus d'une quinzaine d'années, était arrivée à Al-Poll quelques jours auparavant et y avait pris ses quartiers pour quelques temps. A vrai dire, elle n'était pas là simplement pour s'amuser au Bal de l'Académie de Merwyn qui était réputé dans tout l'Empire Alavrien. Mais peut de personnes étaient au courant de la chose, aussi se fondrait elle sans difficultés dans la masse de nobles désireux de faire valoir leurs richesses aux yeux de tous. Elle n'aimait pas leurs manières, mais elle n'aimait pas beaucoup de choses a part cette mère inconnue, qui n'avait jamais choisie de la laissé et a qui on avait fait croire qu'elle était morte ...
D'après ce qu'elle savait, il y avait de grande chance qu'elle croise cette dernière au cour du Bal. Mais comment la reconnaître ? Kusanagi de savait absolument rien d'elle. Etait elle du côté de l'Empire ou des Mercenaires ? Tout ce dont elle était certaine, c'est qu'elle ne manquerait pas de croisé quelques Mentaïs, car après tout si on laissait un peu trainé ses oreilles dans les conversations, on pouvait apprendre beaucoup de choses très intéressantes.
La jeune fille était arrivée quelques minutes avant l'ouverture du Bal. Quelques affaires que lui avaient confié ce maître dont elle ne pouvait que se méfié même s'il l'avait aidé à fuir de chez son père quelques années plus tôt.
Son entrée dans la grande salle fut immanquablement remarquée, car il était presque impossible de la manquer ainsi mise en évidence. Son ample tunique de soie blanche sur laquelle se trouvait un dragon pourpre était élégamment coupée et lui permettait de dissimulé dans ses manches larges ses éventails qui étaient aussi ses armes favorites. Elle fit un pas ses cheveux de neiges ondulèrent et ses yeux ou plutôt son regard de feu parcourut l'assemblée qui bavardait tranquillement en attendant le discourt qui, cette année serait prononcé par Vivyan Ril' Lake, une femme dont la beauté était déjà légendaire et le resterait encore tant que ce monde existerait. Que de grands personnages figuraient à ce bal, parmi lesquels se trouvait également Valen Til' Lleldoryn, maître d'arme, qui d'ailleurs était le seul autorisé à porté ses armes, Slynn Ar' Kriss, apparemment Sentinelle de Al-Poll, Ena Nel' Atan, Marchombre que les mercenaires avaient en ligne de mire, en particulier depuis qu'elle était entrée à l'Académie. Mais certaines personnalités de l'Odre du Chaos étaient là. Faisant mine de rien elle s'installa sur un banc et se releva plus tard pour s'approcher de l'estrade où Vivyan fit son discourt. Beaucoup de non dis. Mais cela arrangeait tout le monde.
Alors que les danses commençait et qu'elle s'ennuyait ferme à écouté les boniments de bourgeoises mal dégrossies, lorsque quelque chose d'inhabituel attira son regard. Un jeune femme, vêtue d'un robe grise, semblait bouleversée et avait abandonné son cavalier en pleine piste de danse tout en se dirigeant vers les banquettes, mais un homme l'attrapa et faisant comme si de rien n'était la mena en dansant vers les bords de la piste. Il venait de sauvé son image en agissant de la sorte. La jeune femme marcha jusqu'à une porte située dernière l'estrade. Elle semblait connaître l'Académie. Etrange... Une heure plus tard elle était de retour. Kusanagi quand à elle, avait dansé avec quelques damoiseaux qui lui avait proposé, mais elle s'ennuyait plus qu'autre chose. Quand est ce que les choses allaient devenir vraiment amusante ? Elle chercha dans la foule quelqu'un d'intéressant tout en écoutant les discutions environnantes. Peut être que son maître ferait le déplacement. Et dans ce cas là, la soirée serait beaucoup plus intéressante qu'elle ne l'était à présent.
On l'invita de nouveau à dansé mais cette fois ci, elle déclina l'invitation et alla commandé une coupe de vin frai, qu'elle pris le temps de déguster. Elle attendait qu'un des membres du Chaos ou une personne en relation avec eux prennent contacte avec elle. Mais Kusanagi trouvait le temps long, très long même...

Messages : 227 Inscription le : 15/12/2007

S’approcher uniquement pour lui rappeler le sort des traîtres.. Shaïlan ne le connaissait que trop bien. Et ne se considérait pas comme un traître lui-même. Après tout, travailler à sa propre solde pour le plus offrant, sans pour autant se gangrener dans ces alliances semi-ténébreuses qui s’effondraient toutes à la moindre contre attaque lumineuse. Lui tirait son épingle du jeu avant, et ne se considérait pas comme un traître aux yeux de Gwendalavir. Pas même après ce petit accroc avec la Sentinelle Slynn Ar’Kriss. Et si cette Myra le prenait pour un trouillard..

Ce petit jeu des convenances qu’ils se devaient de suivre.. Un sourire de courtoisie plutôt qu’un regard furieux ou désappointé, un geste poli plutôt qu’un retour de claque.. Se laisser insulter de la sorte par une femme, voilà qui portait gravement atteinte à la fierté de Shaïlan, qui considérait la caste féminine comme plus que bassement supérieure et juste bonne à être aimée. Et cette Myra qui était décidément bien plus intelligente que les greluches habituelles.. D’un côté, elle intriguait Shaïlan, qui voudrait en savoir plus sur elle et sa guilde ; mais d’un autre côté, sa fierté obstinée le pousserait plutôt à l’oublier sitôt son travail accompli, qu’il garde cette image basse des femmes dans son esprit. Il faudrait aviser à leur prochaine rencontre.
Tout se passait par échanges furtifs de regards, donc. Puisqu’elle ne daignait pas s’abaisser à répondre à ses exigences, tandis que dans ses iris passaient plusieurs idées plus ou moins contradictoires, plus ou moins informatives. Un regard glacial, indifférent, hautain, fuyant, ou parfois neutre. Lui aussi ne devait pas cacher son humeur dans son propre regard, mais peu importait. C’était le but, justement.

Faire confiance.. faire confiance à une femme ? Elle lui en demandait beaucoup trop, là. Il ne la connaissait pas, elle le laissait volontairement dans l’ombre sur leur affaire. Sur certains points, elle n’avait pas totalement tort. Peut-être que le Bal de l’Académie ne convenait pas pour les derniers arrangements. Soit. Mais il n’était pas homme à attribuer sa confiance à celui qui demandait ses services.
Elle n’était pas totalement stupide. Elle lui laissait la bride au cou plutôt large, mais gardait le contrôle sur leur échange.. Elle avait le goût du risque pour le faire, cela allait sans dire ; apparemment, elle surveillait aussi le Chaos. Sa cible était donc du Chaos. Ca lui convenait. Il n’avait ainsi plus de raison de l’embêter ce soir. Ils verraient le reste à la prochaine nouvelle lune, quand il aurait déjà rencontré ce Mentaï dont il allait devoir espionner l’existence quelques semaines.

Ce soir, ils n’avaient plus grand-chose à se dire, et Shaïlan préférait se retirer de la fête, maintenant qu’il avait obtenu ce qu’il voulait : une alliance temporaire et sans trop de risques.

Lâchant alors le poignet de la jeune femme, qu’il n’effleurait plus qu’à moitié, le kleptomane reprit tranquillement :

-Très bien. Le Dragon verra la lune disparaître, alors.. Sur ces bons mots, je vais donc vous fausser compagnie, le Bal est sur le point de s’achever.

Une petite courbette, les convenances, les usages, les règles et l’étiquettes, un sourire narquois et un léger regard hautain plus tard, et il fondait déjà la foule encore compacte de convives, sans plus faire attention à qui se tenait derrière ou devant lui, ayant pour objectif de sortir de la soirée avant que les Sentinelles ne passent les derniers invités au filtre. Il ne tenait pas à être reconnu de Slynn Ar’Kriss ou des autres autorités, bien qu’il portât un loup qui le rendait méconnaissable. Et puis, il comptait bien prendre sa nuit pour rassembler ses agents de confiance, qu’ils observent les premiers mouvements de la cible ; le travail reprenait.

Messages : 138 Inscription le : 26/04/2008

Maya suivit la silhouette de Shaïlan des yeux. Heureusement, il était parti… Qu’est-ce qu’elle avait envie de Dessiner, de perdre le contrôle, au lieu de sourire comme si elle passait la meilleure soirée de sa vie… Mais non. Elle devait rester calme et prudente. Prudente, parce que Shaïlan, s’il ferait son travail, avait le don de l’énerver. Peut-être ferait-elle mieux d’envoyer Kawel la prochaine fois qu’elle devait le rencontrer… mais il serait tellement déçu. Et puis, elle devait dire que s’il l’énervait, il lui donnait aussi l’envie de le battre à son propre jeu… Discussions enflammées, demi-mots, réponses dissimulées, échange d’informations rapide, course sur les toits, course mentale. Il était un adversaire de taille, et elle aimait se mesurer à lui. Non. Elle viendrait en personne, une fois de plus, la prochaine fois. En gardant une bride serrée sur sa colère. Une grande différence entre elle et les autres Eclipsistes était qu’ils préféraient se terrer chez eux et envoyer leurs spires à leur place… Elle, au contraire, aimait travailler avec ses agents lorsqu’elle le pouvait, leur montrer pour qui et quoi ils travaillaient pour qu’ils se sentent part de quelque chose, elle aimait grimper sur les toits au milieu de la nuit malgré son statut de noble, et puis être dans l’action pour mieux la comprendre au lieu de tout observer de loin. Elle connaissait son réseau mieux qu’eux le leur, justement parce que ces agents la connaissaient et savaient qu’elle avait beaucoup à leur offrir. Bien sûr, cette méthode était dangereuse… mais jusque là, elle n’avait eu aucun problème qu’elle n’avait pu résoudre rapidement. Alors elle s’occuperait personnellement de Shaïlan, puisqu’elle le pouvait. De toute facon, elle ne pouvait laisser traîner les informations sur le Mentaï là où d’autres oreilles pourraient les attraper. Il n’y aurait pas d’intermédiaire, cette fois…

Shaïlan disparut. Satisfaite, elle profita enfin de la soirée normalement en dansant avec ceux qu’elle avait quittés plus tôt, ne retrouvant pas le jeune homme aux cheveux pâles dans la foule. Peu importait, au fond. Elle le retrouverait un autre soir. Qui qu’il soit, elle devait absolument le découvrir… Elle en avait les moyens, après tout. Et la volonté. Elle ne s’inquiéta plus du Mentaï non plus ; C’était à Shaïlan de s’occuper de sa surveillance à présent. Kawel semblait heureux de ne plus avoir à le faire… Ce qu’elle comprenait parfaitement. Il y avait une différence entre espionner un noble imprudent et espionner un Mentaï aguerri… La soirée tirant sur sa fin, elle quitta ensuite la salle en compagnie de son dernier cavalier avant de s’éclipser pour retrouver Syra et Kawel. Elle avait encore beaucoup à faire avant de se laissée aller au sommeil. La nuit ne faisait que commencer…

Messages : 1460 Inscription le : 25/04/2007

Pour Valen Til' Lleldoryn, toutes pensées festives seraient bannies ce soir. Là, moins que jamais son coeur n'était à la fête, il n'espérait plus qu'une seule chose : que la mascarade finisse. Il en avait assez de cette soirée où il devait encaisser les coups en gardant le sourire, il en avait assez de ne pouvoir se retirer, fuir cette Grande Salle, uniquement parce qu'il était le Magister par interim et qu'il a des obligations vis-à-vis des invités. Valen était un guerrier demi-faël, pas un noble dessinateur comme Merwyn Ril' Avalon... il ne prenait aucun plaisir à ce rôle.

Demain, sa cousine s'en irait à la Citadelle des Frontaliers, emportant loin de lui son amour coupable. Une bonne chose, une mauvaise chose... bien qu'il fuyait sa cousine amoureuse, il l'appréciait et sa compagnie lui manquerait. La Citadelle aussi lui manquait, elle avait été son foyer pendant si longtemps. Il ne pouvait pas non trouver du réconfort auprès de Slynn, son ancienne élève était visiblement absorbée par sa discussion avec un autre noble qu'il ne connaissait pas. Cette soirée n'avait rien d'un carcan pour elle.

Après un temps infiniment trop long - Une heure, deux heures peut-être? Ou peut-être moins encore? - Valen jeta sa civilité de Magister par-delà les murs, il étouffait, il en avait assez. Il devait avoir une entrevue avec Evaine Derkan, ainsi soit-il, l'heure était venue. Sans le moindre ménagement, il arracha Ena et Evaine de cette soirée et les emmena dans ses appartements. Aurait-il pu savoir que la fin de sa soirée promettait d'être pire encore?

==> Appartements du Maître d'armes Valen Til' Lleldoryn

Messages : 218 Inscription le : 25/09/2007 Age IRL : 85

[Parce qu'il arrive qu'un neurone explose de lui-même]

Les spires résonnaient de bruits infinis, luisaient d'éclats pers, violines, cornalines et pourtant, celui qui avait tendu ce stupide piège glissait occulte par des chemins dérobés, insaisissable. Amjad percevait l'écho de son dessin qui le trahissait, l'entendait presque mais ne parvenait pas à l'identifier; c'était comme se trouver face à une personne dont on ne pourrait décrire les traits, l'odeur ou la présence. Frustrant. Bien plus que ça, même.. rageant. Mais le mentaï ne perdit pas plus de temps tant le glas résonnait, en cette accusation grossière et impitoyable qu'il s'était imprudemment mise à dos. Comment avait-il pu relâcher à ce point sa vigilance accrue ?
L'enfant aux cheveux blonds opalescents ne pesait pas lourd dans ses bras; son teint déjà pâle la faisait maintenant ressembler à ces statues marmoréennes au regard vide. Ses yeux clairs étaient fermés, quelques bonnes âmes en périphérie aidaient le brun à l'allonger au sol tandis qu'il n'avait qu'une hâte: fuir ce bal compromettant, et vite. La chasse s'était pourtant révélée bonne: de nouvelles prises de contact avec d'anciens alliés, quelques repérages, deux ou trois fuites, également. Idril s'était montré à la hauteur dans le rôle de son humble ermite, brouillant les pistes en abordant d'innombrables personnes, ton aussi neutre avec les insignifiants qu'avec les rares qui comptaient vraiment. Et même les derniers cités ne l'étaient pas tant que ça: tant d'oreilles pour surprendre, tant de dangereux pantins.. impossible d'avoir une véritable conversation de non-dits. Ainsi, l'homme qui le suivait aurait trop -ou pas assez- à dire à son horripilante maîtresse.
Le mentaï avait cherché le sbire immédiatement après que Maya soit repartie vers d'autres intrigues. Lui n'avait pas besoin de mettre quelqu'un à sa suite, il suffisait de balayer la salle du regard pour apercevoir ses cheveux coruscants.. et ce qu'il voulait savoir d'elle et de ses fréquentations n'avait pas grand-chose à voir avec une salle de bal. Le dénommé Kawel s'était révélé plus difficile que prévu à débusquer, ce qui avait conforté l'aline dans sa certitude qu'une alliance avec l'Eclipse, aussi précaire soit-elle, valait bien les risques encourus. Le brun avait donc souri au sycophante, autant pour lui signifier de ne pas trop abolir les distances que pour lui apprendre que les informations de ce soir qu'il pourrait ramener à Myra seraient nulles et non avenues. Le plébéien ne l'avait pas lâché pour autant et s'était évaporé au bout d'un moment, sans doute sur ordre de la charmante éclipsiste.
Pour autant qu'il pouvait le savoir et pour cinq minutes au moins, aucun sbire de la femme-oxymore ne le surveillait pour le moment.

Une grosse dame pétrie de compassion glissa ses doigts sous la nuque de la petite joueuse de flûte et tenta sans grand succès de lui faire ingurgiter un peu d'eau. Un jeune homme qui avait sans doute espéré se rincer l'oeil en surélevant légèrement les jambes de la fille, ("c'est ce qu'il faut faire quand quelqu'un a un malaise") attiré par son joli minois et vite déçu face à sa silhouette étique et son jeune âge lui tint maladroitement la main en lâchant par intervalles réguliers un inutile "Petite ! Eh, petite, ça va ?". Deux ou trois badauds observaient la scène avec curiosité et les mines faussement inquiètes d'occasion, habitués à voir des évanouissements lors des trop bruyantes et fréquentées soirées mondaines et l'aline craignait que soudain l'un d'entre eux ne parvienne à oblitérer le vacarme ambiant, la chaleur, l'odeur de sueur, de parfum et d'alcool pour réaliser ce qui sautait aux yeux. On l'accuserait, c'était sûr; ces gens friands de scandale l'avaient vu, retenant de justesse l'adolescente soudain privée de conscience après qu'elle ait bu le verre de vin doux qu'il lui offrait. Elle s'était brutalement affalée "comme une marionette dont on coupe les fils", exactement et c'est sans doute ce qui c'était passé. Le mentaï s'en voulait mais maintenant, il fallait jouer jusqu'au bout.. lequel de ses vieux ennemis présents ce soir lui avait-il joué ce sale tour ?
Et surtout, au bout de combien de temps l'un de ces imbéciles comprendrait-il que la flûtiste était morte depuis maintenant trois minutes ?

- Je.. je vais l'accompagner à l'infirmerie. Elle avait chaud et.. oh, par la Dame. Il y en a bien une, dans cet établissement, non ? Y a-t'il un élève qui pourrait.. ?

Que ne s'était-elle brisé les vertèbres en heurtant le sol dallé ? Et ce fichu réflexe de tendre les bras au lieu de s'écarter.. il faut dire qu'elle était vraiment trop près lorsque le dessin avait lacéré l'intérieur de sa gorge. Un poison corrosif pouvait-il vraiment provoquer cette réaction ? Celui qui s'était amusé à leurrer le mentaï voulait-il le faire prendre en flagrant délit ou seulement lui signifier de partir ?

- Je suis apprenti combattant chez les félixia, intervint le jeune homme toujours agenouillé. Je vous accompagne.

- Oh, merci beaucoup.

Imbécile.

*

Heureusement le garçon n'était pas bien intelligent. Il avait discuté avec un mélange écoeurant d'affliction et d'excitation durant une bonne partie du trajet; néammoins, il avait fini, loin du bruit et du mouvement de la grande salle, par espacer ses phrases et considérer le corps d'une autre manière. Sans doute compris en s'apercevant qu'elle ne respirait plus -bien qu'Amjad ait cédé sa toge ("afin qu'elle n'ait pas froid, c'est très important chez les victimes de longs malaises") pour masquer l'absence de mouvement de la poitrine mais n'avait rien dit, sans doute terrifié à l'idée qu'elle venait d'expirer dans ses bras. Lorsque l'homme le quitta pour aller prévenir l'orchestre que leur musicienne avait eu "un léger étourdissement", il put voir l'ombre implacable de la culpabilité commencer à se peindre sur les traits crispés de l'élève.
Juste une potentielle informatrice en moins, un risque minime et l'aveu d'une hostilité. C'était pourtant monnaie courante entre rivaux, ce genre de sale coup. Le mentaï ne perdit pas de temps à vérifier si la vicieuse mercenaire rousse qu'il soupçonnait était responsable de cet affront et franchit les portes en sens inverse, respirant avec un calme non dénué de plaisir l'air plus frais du crépuscule, loin de ces lectures vivantes et si éreintantes. La cour de la fontaine était vide, l'eau luisait doucement sous le ciel; Arren devait être parti depuis une demi-heure environ. Apercevant la lune, l'ermite écouta les alentours et décida qu'à première vue, Maya ne l'avait pas fait suivre. Du moins pas immédiatement. Il aviserait. Justement il était temps de s'intéresser de plus près au passé de la jeune femme si volontaire.. se mêlant à un groupe d'opulents dessinateurs qui visiblement semblaient décider d'exposer leur don à Gwendalavir entier, il effectua un pas sur le côté.

**Invité** Invité

La réponse que lui donna la jeune fille était particulièrement mystérieuse, mais très poétique, et Geïsgan sourit en entendant ses paroles. Il n’allait pas la questionner plus en profondeur. On a tous ses jardins secrets, et il était le mieux placé pour le savoir. Et à son sourire maladroit, il voyait bien qu’elle ne désirait pas en dire plus. Il allait respecter sa décision. Soudain, l’énorme tigre se mit à se manifester… et la jeune fille lui répondit en grognant comme un félin.
* Mais qu’est-ce que…! *
Le combattant ouvrit de grands yeux étonnés. Elle savait parler… le tigre?! Bon, ça expliquait au moins pas mal de chose sur la complicité entre elle et l’animal. Mais quand même… Où avait-elle appris ça? Seule? Et comment? Combien de temps cela lui avait pris pour posséder un pareil don?

Réalisant soudain ce qu’elle venait de faire, l’adolescente se tourna vers lui, visiblement gênée. S’excusant, elle annonça alors qu’elle ferait mieux d’aller prendre l’air.
- Heu… Tu…
Bon, il avait l’air malin, maintenant, à balbutier comme un abrutit. Mais le malaise de l’adolescente le rendait lui aussi mal à l’aise. Reprenant contenant, il lui fit un sourire qu’il espéra rassurant.
- Tu n’as pas à être gênée, tu sais? On a tous des petits trucs uniques.
* Si tu savais ce que je cache réellement… Par la Dame! Je n’ose même pas imaginer sa réaction! *
- Mais si tu veux aller dehors, libre à toi. Il est vrai que la soirée est magnifique, pour cette saison. Je ne te gênerais pas plus longtemps.

Et il lui sourit avant de se lever, lui tendant la main pour la serrant particulièrement fort, cette fois.
" Alors à un de ces quatre, Kyla de Corbac. " rajouta-t-il avec un clin d’œil.
L’instant d’après, il disparaissait dans la foule, un doux sourire aux lèvres. Il avait bien aimé la fête finalement, et espérait retrouver la jeune fille dans l’académie, un jour. C’est à ces pensées joyeuses qu’il regagna le dortoir de Félixia, s’endormant aussitôt après s’être glissé dans ses draps.

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