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 Quand le silence devient murmure [Terminé]

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Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeJeu 8 Juil 2010 - 18:57

Une nuit était passée depuis que Lya avait quitté le bureau de Duncan Cil'Eternit. Une nuit faite de crainte, d'interrogations et de rage. Une nuit pendant laquelle la jeune femme avait à peine fermée l'œil, se tournant et se retournant dans son lit. A chaque instant, la marchombre croyait voir une ombre se glisser dans le dortoir des Félixias, mais les questions qui tournoyaient dans son esprit l'empêchait de se concentrer sur ce mirage provoqué par la douce lumière de la lune. Mais le pire, c'était la rage qui la consumait et balayait les deux autres sentiments. Une rage envers  les vermines nommées mercenaires du Chaos qui maintenaient prisonnier des élèves de l'académie dans le seul but de contrôler celle-ci. La nuit avait donc été fort longue et fort sombre malgré la lueur de la lune qui nimbait le dortoir d'une lumière argentée, comme pour redonner espoir et symboliser la résistance.

Puis, la lumière de la lune avait disparu pour laisser la place aux rayons du soleil et avec eux, Lya s'était levée avec une seule idée en tête: trouver Elera. La jeune femme avait revêtu son uniforme, mit son bandeau dans ses cheveux et était sortie du dortoir en trombe, réveillant au passage deux ou trois endormies. Elle était ensuite descendue dans la grande salle pour prendre un rapide petit déjeuner  et fouillait désormais chaque pièces de l'académie où Elera était susceptible de se trouver: ses appartements, les jardins, dans les couloirs et les escalier, aux portiques est bien d'autres lieux, sans oublier de lever systématiquement les yeux dans la cas ou la marchombre serait suspendu au plafond, à observer les élèves qui fourmillaient désormais dans l'académie. Mais toutes ses recherches furent sans  grand résultat.

Lya n'avait aucune idée de l'endroit où pouvait se trouver Elera, aussi s'approcha-t-elle d'un groupe de Lotra et de Lupus et demanda:

-Euh... excusez moi... Vous n'auriez pas vu Elera par hasard. C'est une marchombre avec de long cheveux roux et elle...

-C'est bon, on voit de qui tu parles,
l'interrompit une jeune lupus, pas la peine de nous faire toute la description. Pourquoi tu veux savoir où elle est?

Raah, ces Lupus, qu'est ce qu'ils pouvaient être énervant avec leurs airs prétentieux. Lya faillit lui avouer pourquoi elle devait absolument voir Elera, mais ce retint de justesse.

-Parce que c'est mon Maïtre Marchombre, et que je dois lui demander plusieurs choses qui ne te concerne pas.

- Désolé, mais ça suffit pas comme raison. Ill manque...

-Je l'ai vu monter ces escaliers.

Lya adressa un sourire reconnaissant au Lotra qui venait d'interrompre son amie et se dirigea vers lesdits escaliers. Tout en les gravissant, la jeune femme rageait intérieurement. Pourquoi fallait-il toujours que les gens aient besoin de reconnaissance pour leurs faits et gestes? Elle aurait du lui rabattre son clapet à cette Lupus! Heureusement que le Lotra était la sinon, l'entrevue se serait surement mal passée pour Lya. Bref, la n'est pas la question. Lya grimpait toujours les escaliers en maudissant les Lupus pour arriver dans un salle avec de grande fenêtres sans vitres et remplie d'oiseaux. Certains étaient en liberté, d'autres avaient à la patte un anneau relié à une chaîne et d'autre encore étaient en cage. Et parmi les plumes qui volaient dans tous les sens, Lya vit Elera. Instantanément, sa présence la rassura et sa rage s'apaisa. La jeune Félixia s'approcha et murmura:

-Bonjour Elera.


Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeJeu 22 Juil 2010 - 0:47

Inspiration. Mouvement de l’air qui entre dans les poumons, et des bras qui suivent le courant, vagues au dessus de sa tête, force qui se tend vers le ciel, défiant la pesanteur.

Expiration. Déplacement du vent qui s’échappe, dos qui se voûte, vagues qui se reposent pour former le creux des flots, alors que la courbe du pied suit le mollet qui glisse vers l’arrière, pour que le corps se recroqueville.

Tension. Corps qui se tend comme une corde alors que les paupières disparaissent d’un clin d’œil échoué, doigts qui se raidissent, bras-branches cassantes s’étalant sur la ligne d’horizon.

Rotation. Doucement l’air se faufile à nouveau dans le creux de la cavité que forme son corps, s’infiltrant par les narines, alors que le corps tourne au ralenti d’un quart de tour, avant de s’immobiliser, telle la corde d’un violon qu’un archet abandonnerait enfin.

C’était étrange, d’être silence au milieu des murmures, immobilité au creux des bruissements d’ailes. Autour d’elle, la vie frétillait à grands coups de plumes, becs, serres, piaillements. A côté, ses bras s’étaient figés à mi hauteur, ses lèvres s’étaient collées à force d’être closes, ses doigts n’étaient que relâchement, et ses cordes vocales étaient muettes, vides de toute vibration. La sérénité qu’apportait la gestuelle marchombre resterait toujours un lieu intouchable de méditation pour elle. Elle n’essayait même pas de comprendre pourquoi ou comment ces simples mouvements du corps pouvaient ainsi vider l’esprit ; seuls comptaient le lac froid et la surface insondable de ses pensées.

Confusion des âmes en ébullition
Léthargie profonde d’un sommeil enneigé
Puis, dans la courbe d’un mouvement pur, éveil.

Ce poème, elle l’offrit à la plume qui tomba devant ses yeux éblouis, puis elle tendit la main pour l’effleurer des doigts. Elle ne venait pas souvent dans les hauteurs de la volière, dans le domaine des volatiles. Et pourtant, aujourd’hui, elle avait voulu noyer le silence dans leurs bruits incessants. Noyer les rumeurs qui décrivaient Elio comme un Corbac particulièrement sadique et rancunier, noyer les silences de son absence, noyer les doutes qui broyaient son cœur. Etouffer le Chaos, aussi, les mouvements secs et nerveux d’Ena dans sa tour, le demi-sourire de Marlyn qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de croiser une fois dans les couloirs, le cœur candide des apprentis, et ces murailles qui l’empêchaient de vivre. Enterrer son entourage, pour que ne ressorte plus hors de la poussière que son être, tel qu’il avait été avant qu’il ne se brûle sur le feu des passions. Mais c’était futile, complètement futile, et elle avait fini par s’octroyer quelques minutes d’oubli, à la place, préparation avant la bataille. Quelques minutes d’oubli, à se faire îlot de paix dans la tourmente, puis à observer les oiseaux libres planer, et les autres s’ébrouer. De simples oiseaux. Sans aucune métaphore. Sans chercher plus loin que les ailes sur le courant invisible, et le bec qui lissait la plume. Simple vie. Et au milieu des serres, deux pieds sur le plancher. Rage. Jeune prédateur qui n’a pas encore appris à chasser, énergie débordante mais éradique du renardeau. Pas d’instinct territorial, loup soumis aux frontières de la horde. Respect. Aucun danger pour elle.

Les yeux de la marchombre scrutèrent l’âme troublée de l’apprentie, sans comprendre ce qui pouvait ainsi agiter l’assoiffée de liberté, encore bloquée dans une vision des choses faite purement de besoins entremêlés. Soif, faim, sommeil, blessure physique, énergie, saleté, territoire. Rien d’autre n’existait, ni les passions, ni les envies, ni l’ennui, la jalousie, la frustration, la joie ou l’allégresse. Les mots qui traversèrent les lèvres de la Felixia ne furent d’abord qu’un grognement aux oreilles de la jeune femme, puis, après un temps de décalage perceptible, ils redevinrent des mots compréhensibles. Cela faisait longtemps que cela n’était pas arrivé… Tellement longtemps, que le monde n’avait pas été animal. Et c’est seulement après ce bonjour que celle qui lui faisait face redevint son apprentie, une future marchombre, une humaine, une élève à Felixia, une personne avec qui elle avait créé un lien. Elera répondit d’un simple hochement de tête, l’affection plissant ses yeux et recourbant doucement le coin de ses lèvres. Les sentiments de la Felixia s’étaient calmés depuis qu’elle était face à elle, ses gestes n’étaient plus aussi brusques, ses pas n’avaient plus ce manque de sûreté caractéristique de ceux qui, perdus, avancent sur le fil de leurs pensées troublées. A moins que, la voyant de nouveau par les yeux d’une humaine, Elera ne soit plus capable de remarquer la rage… Dans tous les cas, les battements de cœur de Lya contrastaient avec ceux, calmes, de l’ancienne lotra, et avec les mouvements vifs mais naturels des oiseaux. Alors Elera souffla deux mots, avec sa voix et son corps, ordre doux, proposition posée, conseil chuchoté.


- Imite-moi.

Et elle reprit la gestuelle marchombre, pour qu’elle apporte la paix à Lya comme elle l’avait fait pour elle ; elles discuteraient, après, une fois que toutes deux seraient posées.

[Edition à volonté, et si tu veux, tu peux lancer le sujet de la discussion directement =)]

Lya Dinal
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeSam 31 Juil 2010 - 0:05

Ne pas réfléchir. Imiter, se calmer, refouler ses questions, oublier la Lupus. Surtout ne pas réfléchir. Regarder, imiter. Encore. Ne pas dire pourquoi, ne pas demander comment. Juste faire. Deux même inspirations, deux même mouvements, ensemble. Expirations, mains qui redescendent le long du corps. Danse des pieds et des jambes. L'envol d'un faucon à moins d'un mètre qui provoque un courant d'air. Les deux silhouettes l'ignorent, passent au travers, continuent leur gestuelle.

Elles sont comme dans une bulle créée par leurs mains. Une bulle qui les isolerait de ce monde de volatiles pour les transporter dans un pays de sérénité et de nuages.

Après la difficulté à suivre les gestes et le rythme imposés par Elera vint le moment où Lya s'adapta à la gestuelle et peu à peu, les questions qui comprimaient son esprit s'envolèrent comme pour suivre une des hirondelle qui s'éloignait par une fenêtre. Apaisée sans vraiment savoir pourquoi, la jeune Félixia se laissa emportée par la danse qu'elle menait avec son maître. Nouvelle inspiration, mains qui montent au dessus de la tête. Expiration, mains qui se déroulent et reviennent vers les hanches. Mouvements: Simplement pour se sentir soi.

Plusieurs minutes se déroulèrent ainsi en silence, troublé seulement par le bruissement d'ailes des oiseaux. Enfin, les deux femmes s'arrêtèrent, et Lya s'assit au milieu de la pièce. Son regard passa d'une fenêtre à l'autre, admirant les montagnes et les jardins. S'arrêtant sur les murs de l'académie, ses grandes fenêtres par lesquels on pouvait voir quelques élèves passer en courant pour ne pas louper le début de leur cours. Puis, ses yeux dérivèrent vers la dernière vitre d'où la jeune femme pouvait apercevoir le parc où un couple se dirigeait vers le lac. En apparence, les lieux semblaient d'une sérénité presque parfaite, avec ses professeurs étranges mais sympathiques, ses élèves querelleurs et amicaux et biens d'autres personnes mystérieuses et souriantes. En apparence seulement. Car qui pourrait penser que sous cette image idyllique se cache le poison dont lui avait parlé Maître Duncan.
Lya se décida enfin. Elle dirigea son regard vers celui, améthyste, d'Elera et dit.


-Parle moi de la résistance.

Tutoiement.

[Un peu court désolé, édition à vonlonté]

Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Aoû 2010 - 18:04

Une lueur traversa les yeux améthystes d’Elera, alors qu’ils se levaient vers ceux, brûlant de détermination, de son apprentie. Le temps sembla s’arrêter pour elle, le temps que Lya prononce ces cinq mots auxquelles elle ne s’attendait pas, et une multitude de réactions lui traversèrent la tête, sans qu’elle n’en prenne aucune physiquement. Elle voulait sauter, porter ses mains sur la bouche de Lya, souffler entre ses dents une phrase qui résonnait infiniment fort sous son crâne : « tu veux nous faire tuer ? » Elle voulait se relever, regarder autour d’elle à la recherche d’un espion quelconque, le visage déformé par la terreur. Elle voulait lui demander comment elle avait su, qui lui en avait parlé, qui aurait pu lui en parler sans la prévenir du même fait que le Chaos avait des oreilles partout, et qu’elle était surveillée, qu’il ne fallait pas lui en parler. Mais elle ne fit rien de tout cela, et resta immobile. Peut-être que, sans la gestuelle marchombre, son corps comme son âme auraient été remués par ces simples mots qui ne toléreraient pas qu’elle n’y réponde pas, comme le montrait si bien le tutoiement qu’avait employé Lya.

Elle ne l’avait jamais tutoyée, auparavant. Elera n’était pas de ceux qui tenaient au vous et au tu, et avait eu beaucoup de mal, à son arrivée, à comprendre le concept et la différence entre les deux. Vous, tu, c’était l’autre, c’était le non-moi, c’était celui à qui elle s’adressait, c’était donc la même chose. Et puis, il y avait tellement de tu et de vous différents. Il y avait le tu qu’employaient les amis entre eux, il y avait le tu que l’élève rebelle utilise pour parler à un professeur, il y avait le tu des deux inconnus qui, se considérant sur le même pied d’égalité, ne s’embarrassaient pas de signes de respect. Il y avait le vous respectueux, aussi, et le vous insolent, ironique. Le vous distant, qui éloigne l’autre, lui fait sentir qu’il n’est pas du même monde, qu’il ne fait pas partie du cercle des proches. Pourtant, cela faisait parti du langage humain, et peu à peu, elle en avait appris les nuances, comme elle avait appris à lire le corps de certains animaux pour savoir ce qu’ils voulaient dire. Le tu qui avait échoué hors des lèvres de la jeune fille était lourd de signification. Elera n’était pas assez éloignée du monde humain pour ne pas le comprendre.

Alors elle ne réagit pas. Son visage garda la même expression calme, le rythme de ses respirations ne se modifia pas, et même la lueur dans ses yeux alors qu’elle entendait les mots pouvait être comprise comme le simple fait qu’elle savait de quoi parlait Lya. Elle était surveillée. Son garde du moment était dans les escaliers qui menaient à la volière ; il l’avait observé de la porte pendant toute sa solitude, et avait fait semblant de descendre les marches à l’arrivée de Lya. Lya, qui à ce moment là n’avait été qu’une boule de rage et de doutes, boule refermée sur elle-même qui ne faisait plus attention au monde qui l’entourait. Elera n’était même pas sûre que son apprentie ait remarqué celui qu’elle avait croisé. Depuis, ce dernier était remonté, attendant hors de vue, devant la porte, jetant parfois un regard furtif vers les deux jeunes femmes qui performaient la gestuelle marchombre. Il avait entendu la phrase de l’apprentie, lui aussi. Et son apprentie n’avait aucune idée de ce qu’elle venait de faire. Mais Elera ne réagit pas ; elle ne pouvait pas effacer les mots qui avaient été prononcés. Elle ne pouvait pas bouger le passé. Elle pouvait en changer la signification, par contre, et modeler l’avenir, pour essayer de limiter les dégâts…

- La résistance n’existe pas.

Réponse nette, sans équivoque, et complètement absurde, aux oreilles de Lya comme à celles de son surveillant du jour. Raison pour laquelle elle ne tarda pas à enchaîner :

- Pas pour les marchombres. C’est ce que je voulais te faire comprendre, lors de ton premier cours.

L’orage au cœur duquel elles avaient dansé était encore vivide dans son esprit. Espérons que le garde à la porte penserait lui aussi que, en lui demandant de parler de résistance, Lya ne faisait que poser une question en rapport à son apprentissage, et que la raison pour laquelle elle était venue la retrouver ici aujourd’hui, était bien pour suivre un cours…

- Le vent, la pluie, la boue ; chacun de ses éléments ont été une résistance pour toi, au début. Il a fallu que tu les comprennes, pour qu’ils n’en soient plus une. Pour les marchombres, rien n’est résistance, tout est écoulement. Nous traversons les rivières qui ne peuvent pas être traversées, nous passons les barrages qui ne peuvent pas être passés. La résistance n’existe que pour ceux qui en parlent, se formant des limites dans leurs propres croyances. Est-ce que tu comprends ?

Et dans cette dernière question, il y avait plus que dans toutes ses explications précédentes. Est-ce que tu comprends, Lya, que je ne peux pas t’en parler ? Est-ce que tu comprends, que nous sommes en danger, ou t’obstineras-tu à poser des questions auxquelles je ne peux pas te répondre ? Est-ce que tu comprends, que c’est à ceux qui t’en ont parlé que tu dois t’adresser ? Ou penseras-tu qu’ils t’ont menti, parce que j’agis comme si je ne savais pas de quoi tu parlais ? Est-ce que tu comprends, que cette avant dernière phrase est le plus proche que je puisse m’approcher de te répondre, en te disant à qui faire confiance ? Comprendras-tu que je n’ai pas le choix ? Les yeux d’Elera étaient fixés sur son apprentie, doux, plein d’espoirs, aussi. Parce qu’il y avait tellement de manières d’interpréter ses mots, sans rapport aucun avec ce dont la Felixia aurait voulu parler, et une seule chance que Lya comprenne la vérité…

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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 22:30

Incompréhension. Et doutes.

La résistance n'existait pas. Duncan lui avait-il menti? Etait-il possible que chaque mot que le professeur avait prononcé en sa présence ne soit qu'une tromperie guidée par de l'hypocrisie pure et dure? Non, Lya refusait de croire cela. Elle refusait d'avoir été assez naïve pour le croire de la même façon qu'elle n'acceptait pas de s'être laisser aller à une crise de sentiments face à du mensonge. La Félixia ne pouvait désormais plus croire que Duncan, avec ses manières aristocratiques, son thé à la menthe, son appartement bien rangé et ses pantoufles rose, cachait sa félonie derrière un masque de douce naïveté bourgeoise. C'était tout simplement impossible.

Puis, étonnement.

Les marchombres ne pouvaient pas intégrer la résistance? Pourquoi? N'en avaient-ils pas le droit? Etait-ce une loi de l'académie? Et si c'était le cas, cette fois, le maître des Légendes et des Lettres lui aurait menti en disant à Lya qu'Elera faisait partie de la résistance. Enfin vient la compréhension. Son Maître pensait tout simplement que la Félixia faisait référence à leur premier cours marchombre. Mais la jeune femme avait déjà compris cela, ou du moins en partie, aussi s'apprêta-t-elle à l'expliquer à Elera.

Seulement, une question attira son attention à la fin de la tirade de celle-ci. Une question accompagné d'un infime regard, presque involontaire, dirigé vers la porte qui se trouvait dans le dos de Lya. Une question qui provoqua un déclic dans l'esprit de l'apprentie." Nous, les professeurs, sommes sous la menace et le chantage." "Ils nous tournent les uns contre les autres". C'était les mots de Duncan. Ils étaient surveillés. Tous. Professeurs et élèves. Et Lya avait été assez stupide pour parler de résistance à Elera, qui était surveillée, comme tout les autres. Quelle imbécile! Heureusement que la Marchombre avait habilement détourné la conversation. Maintenant, c'était à la Félixia de répondre tout aussi astucieusement.

- Oui je comprends, mais j'ai parlé à Maître Cil'Eternit et il m'a dit que ne pas éprouver de résistance est tout simplement impossible. Et d'ailleurs, il y à toujours un mur qui obscurcit l'esprit. Ce que je ne comprends pas, c'est comment fait-on pour se débarrasser de ce parasite qui nous hante jusqu'au plus profond de nos rêves.

Maître Cil'Eternit= informateur. Mur et parasite= méchants mercos. Faites qu'Elera comprenne

[C'est pas du grand art désolé
Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_redface ]


Elera
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 23:43

Elles l’avaient échappé belle. Fuite fugace des mots, fulgurante fugue hors de l’emprise de son ombre, alors que, instinctivement, elles trouvaient le moyen de communiquer en sa présence sans que cela ne gêne leurs propos. Elle avait cru, en voyant les lèvres de Lya s’entrouvrirent, qu’elle allait briser ce subtil silence dans lequel vivaient tous les résistants pour survivre, et les mener à leur perte au bout d’une imprudence. Elle aurait tué le garde qui la suivait, dans ce cas. Sans une hésitation. Malgré tous les problèmes, les suspicions et les probables capture puis torture auxquelles elle aurait eu droit, si sa lame avait rencontré la chair du mercenaire. Elle aurait simplement espéré ne pas être le maillon qui détruirait l’espoir de la résistance… C’était absurde, quand elle pensait que, dans l’absolue, les détenteurs du pouvoir ne lui importaient guère ; seule la présence de ces vies enchaînées l’avait engrenée dans les combats à venir, tant et si bien qu’elle avait quitté ses idéaux de tolérance pour ne voir plus que de la pervertie dans les âmes de ses geôliers. Elle l’aurait tué, aujourd’hui. Sans une hésitation.

Hier encore, l’idée de tuer ne lui aurait même pas traversé l’esprit. Avant le Chaos, l’enfant rousse n’aurait jamais pensé à éteindre un souffle de vie, elle qui assommait les Raïs, et tendait la main au danger. La prise de l’Académie l’avait changée ; transformant le pacifisme en pragmatisme, les principes et les idéaux en moyens de survie. C’était la seule chose qui comptait, aujourd’hui. Survivre. En espérant les jours meilleurs, ou la survie ne serait plus qu’un accessoire obsolète. Mais même ce but était teinté de corruption ; adolescente, elle avait dû survivre sur les rivages de l’Œil ; chasser, cueillir les mûres que lui offraient les buissons touffus, trouver un endroit sec et pas trop inconfortable où passer la nuit. Le quotidien avait une saveur rugueuse mais bienvenue, les effluves étaient douces, les nuits courtes mais réparatrices, alors que, malgré les nombreux bruits nocturnes, les journées à courir harassaient leurs corps jeunes et faisait peser la fatigue sur leurs frêles épaules. A présent, la survie avait un goût d’amertume, un soupçon de peur mêlé à la réglisse de la résignation, alors qu’à chaque pas, elle tendait l’oreille pour en entendre l’écho, ainsi que pour vérifier que c’était bien le vent qui soufflait dans les feuilles, et non pas une dague qui volait s’enfoncer entre deux de ses vertèbres. La présence de tant d’ennemis avait au moins eu le bénéfice d’acérer sa sensibilité ; jamais elle n’avait eu aussi conscience des dangers qui l’entouraient. La prudence, continue, avait exacerbés ses instincts, ses réflexes, avec un automatisme qui l’effrayait parfois. Même maintenant, alors qu’elle était l’image même de la sérénité, son corps maîtrisé, ses pensées mouchées, son visage silencieux.

Alors le silence devint murmure, et son rejet de l’existence d’une résistance se transforma en long chuchotement, alors que les secrets quittaient ses lèvres, prudemment.


- Sire Cil’ Eternit a beaucoup de choses à t’apprendre, Lya. Ecoute ce qu’il a à te dire, dès que cela concerne l’art de la plume, l’histoire de Gwendalavir, les légendes de nos temps. Il en sait plus sur ses sujets que beaucoup d’autres. Mais chacun à ses savoirs, et l’art marchombre n’est pas l’un des siens. Te viendrait-il à l’idée de lui demander de t’apprendre à utiliser une étoile de jet, ou à sauter de toit en toit ? Laisse aux marchombres le soin de t’apprendre l’art marchombre.

Voilà qui devrait éteindre les quelques flammes de doute qui pourraient briller dans les yeux de son garde, si celles-ci n’avaient pas été douchées avant même de prendre vie par son indifférence envers la discussion entre les deux jeunes femmes, et montrer à Lya que Duncan était une personne de confiance, quoiqu’il ne sache pas tout ce qui se tramait dans l’ombre.

- Tu devrais aller voir Khelia Talian, la bibliothécaire. C’est… ma consœur marchombre, en quelque sorte, comme Athesto est la tienne. Nous avons appris ensemble… Elle pourra te parler de la Résistance mieux que moi, si tu lui demandes. Avoir le point de vue d’un autre Maître peut être plus gratifiant, parfois…

Lya saurait où s’adresser pour avoir les informations qu’elle recherchait, maintenant. Elera ne pouvait que rester vague dans ses propos, mais Khelia, en plus de n’être que vaguement surveillé du fait de son post de bibliothécaire, était celle qui tissait les fils de l’harmonie entre eux, cœur de la résistance, lien qui les menait tous vers la liberté… Pourquoi Duncan n’avait-il pas prévenu Lya ? Mais peut-être que les circonstances ne s’y prêtaient guère. En attendant que Lya puisse demander des éclaircissements plus complets, Elera dévoilerait ce qu’elle pourrait ici…

- Ce mur qui obscurcit ton esprit, tu apprendras à t’en défaire, et c’est comme ça que tu deviendras libre. Il faut du temps, pour le faire tomber ; ne penses pas que tu seras marchombre du jour au lendemain… La Voie que tu suis est une progression. Chaque jour, nous tendons un peu plus vers l’objectif qui est le nôtre. Et ce n’est pas parce que tu as avancé plus ou moins loin sur la Voie que tu es plus ou moins marchombre ; l’important est simplement de tendre. D’avancer, toujours. De venir à bout de chacune de nos limites, physiques et psychologiques, pour que la résistance n’existe plus.

Rien de bien concret, pour le moment ; elle ne faisait que la sommer d’être patiente, et lui donnait l’espoir d’un temps où la résistance ne serait plus nécessaire alors que le Chaos serait enfin défait, tout en distillant son enseignement marchombre. Le Chaos ne tomberait pas en un jour. Mais tout cela était bien abstrait, pour une jeune fille débordante d’énergie et de rage, qui attendait simplement qu’on lui donne une direction pour courir… Elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour délivrer l’Académie, Elera ne pouvait pas en douter en la regardant.

- Pour cela, commence par écouter. Tu as des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, un instinct pour comprendre. Utilise-les. Il y a tout un monde autour de toi ; apprends à le connaître.

Maintenant qu’elle savait ce qui se tramait à l’Académie, Lya serait sûrement plus prudente qu’auparavant ; déjà, elle avait peut-être senti des tensions qui étaient passées inaperçues à son esprit ignorant quelques jours plus tôt. Elera ne pouvait que l’encourager à être encore plus attentive ; la jeune Felixia ne servirait pas mieux la Résistance qu’en écoutant, elle qui avait accès à des conversations qui s’éteignaient au passage d’Elera, Khelia ou Duncan, simplement parce que Lya était élève, et eux étaient Maitres. Si elle pouvait se trouver des alliés, et comprendre qui étaient leurs ennemis… Cela serait utile, lorsqu’ils se battraient enfin. Lorsqu’ils se battraient… Lya voudrait sûrement se battre, elle aussi.

Elle n’avait aucune chance, contre le Chaos.

Pour le moment, du moins. Il était encore tant de remédier à ça.

- Avant que tu n’ailles voir Khelia, j’ai peut-être une idée pour te montrer comment les Marchombres contournent les obstacles, au lieu de laisser une résistance quelconque leur faire barrage. Serais-tu intéressée pour un cours de combat ?

[Je te laisse voir ; ce post n’était pas sensé être un cours à la base, donc bon^^’ Mais Lya peut aussi continuer à poser des questions sur la résistance interne, avec discrétion bien sûr Smile]

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Marchombre
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeMer 1 Sep 2010 - 18:30

[ça me va très bien, les questions qui restent, Lya ira les poser à Khelia et se sera surtout pour savoir ce qu'elle devra faire lors du jour J ^^]

Lya écouta, puis acquiesça. Oui elle comprenait et irait voir Khelia. D'ailleurs, Maître Duncan lui avait parlé d'elle, mais la jeune Félixia avait préférer voir Elera pour lui dire ce qu'elle avait sur le cœur plutôt qu'une illustre inconnue. Elle écouta aussi tout le chapitre suivant, sans vraiment comprendre si Elera lui parlait de la résistance ou de la voie des Marchombre, puis décida que c'était des deux et qu'elle aurait l'occasion d'y réfléchir plus tard. Pour finir, Lya comprit que pour le moment, son rôle était d'espionner élèves et professeurs de l'académie et conclu qu'elle réfléchirait aussi au pourquoi du comment plus tard, tout en inscrivant dans sa tête cette phrase comme un conseil marchombre. Néanmoins, la toute dernière proposition de son Maître surpris la Félixia. On venait de lui proposer un cours de combat. La jeune femme hésita. La seule arme dont elle savait se servir était son poignard qui était pour le moment habilement caché sous le tissu de son uniforme. Les autres armes existantes lui étaient complétement inconnue pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'en toucher une. Sauf l'arc, mais c'est une histoire qui n'a pas n'a place ici. Aussi Lya ne savait si elle devait accepter la proposition d'Elera. D'un côté, il y avait la honte de ne pas savoir, et de l'autre, l'envie irrésistible d'apprendre, cela mélangé à une angoisse de ne pas pouvoir refuser.

Une idée offrant une proposition parallèle germa alors lentement dans l'esprit de Lya. Elle n'avait qu'à demander à combattre au poignard. Elle offrit donc sa réponse à Elera en tirant son couteau de sa manche d'un geste rapide, perfectionné par l'habitude, accompagné d'un petit:

-D'accord

Et, en espérant surprendre la Marchombre, elle attaqua derechef, le bras tendu visant la gorge tout en essayant de se couler dans son dos pour l'immobiliser. J'ai bien dit, où plutôt écrit, "en espérant surprendre" car notre jeune apprentie aurait mieux fait de se souvenir de sa première leçon avec Elera, lorsque celle-ci s'était évaporé entre ses bras, puisque c'est exactement se qui se passa à cette instant. Déroutée, Lya chercha un instant son Maître parmi les oiseaux avant de la trouver nonchalamment assise sur le rebord d'une fenêtre à l'autre bout de la pièce. La Félixia courra sur elle avec la ferme intention de ne pas la laisser s'échapper une nouvelle fois, mais Elera se fit illusion et au moment ou Lya aurait pu la toucher de la pointe du poignard, elle sauta au-dessus d'elle avec l'agilité d'un chat. S'enchaina ensuite de multiples attaques et feintes, contre de multiples parades et fuites. Gênée par les volatiles et énervée par le fait qu'elle ne parvenait même pas à effleurer Elera, Lya ne vit pas une pierre mal scellée et elle trébucha de tout son long, lâchant par la même occasion son poignard, qui glissa et percuta un mur. La jeune femme se releva douloureusement et claudiqua pour ramasser son poignard. Elle l'examina un instant afin de s'assurer qu'il n'était pas briser ou fissurer, puis s'examina elle-même pour s'apercevoir qu'à part un gros bleu au genou droit, elle n'avait rien. Puis Lya se retourna et vis Elera assise sur le même rebord de fenêtre, comme s'il ne s'était absolument rien passé. L'apprentie marchombre fini par attendre, sachant que quelques mots n'allait pas tarder à de glisser entre les lèvre d'Elera.

[J'espère que ça te va]


Elera
Elera

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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeLun 6 Sep 2010 - 16:06

Lya semblait satisfaite de ses réponses voilées ; ses doutes et sa colère étaient apaisés, au moins pour le moment, et Elera ne doutait pas que Khelia remédierait à toutes les interrogations que la jeune Felixia pouvait encore se poser. Son corps, détendu, rejoignit son esprit dans la sérénité, alors que le danger des mots était à présent passé. Elle avait porté une grande attention à la figure dans les couloirs, et si celle-ci s’était rapprochée en entendant le mot de résistance, la suite l’avait visiblement ennuyée, et rien, dans les mouvements de son corps, dans sa respiration et sa position, ne laissait présager qu’elle avait compris quoique ce soit. Elle reporterait la discussion, sûrement ; mais ils n’y trouveraient rien d’intéressant. Un nom, celui de Khelia ; mais ils ne trouveraient rien. La Marchombre savait se cacher, et dévier les questions. Ainsi rassurée, Elera se lâcha complètement, aucune angoisse n’enserrant plus ses muscles, aucun nœud ne se tordant dans son esprit. Elle attendait, simplement, la réponse de son apprentie ; vit sa main partir vers sa manche, et sourit en coin en anticipant la suite. Felixia. Maison de l’Energie, de l’Impatience, de la Spontanéité. Jehan avait bien vu, en y guidant Lya. Et que celle-ci lui fasse assez confiance en ses aptitudes, et n'ait pas assez de prétention pour penser pouvoir réellement la blesser, la rassurait…

Elera glissa. Négligemment. Juste assez pour que le poignard traverse le vide où elle se trouvait auparavant. Elle n’avait pas énormément bougé ; juste une rotation du corps vers l’avant, pour passer à quelques centimètres de la lame, mais ces quelques centimètres auraient tout aussi bien pu être des pas de brûleur, pour le peu de danger que lui posait l’arme. En face de Lya quelques secondes auparavant, elle se trouvait à présent à côté d’elle. Et alors que Lya, étonnée, retrouvait son équilibre et essayait de comprendre ce qui se passait, elle avança, continuant sur sa lancée, pour se diriger vers la fenêtre. Le temps que son apprentie se retourne, elle était convenablement installée sur le rebord. Chacune des attaques de Lya, elle évita. D’un mouvement, ou deux. Parfois, rarement, elle attrapait le poignet de la jeune fille et déviait sa trajectoire, faisant sortir le poignard de sa zone, plutôt que de sortir de la zone du poignard. Souvent, elle utilisait la volière ; un rebord pour se propulser en l’air, un mur pour bloquer Lya, un perchoir pour pouvoir s’éloigner sans lui tourner le dos, ou prendre de la vitesse. Tout était là pour elle… même cette pierre, mal scellée, à laquelle l’apprentie marchombre n’avait pas fait attention. Elera n’avait pas frappé une seule fois ; Lya n’avait pas réussi à l’atteindre non plus. Et elles se regardaient, de nouveau dans la position qu’elles avaient prises au départ, Lya au milieu de la volière, Elera au coin de la fenêtre…

- Chaque objet, chaque être, chaque élément qui forme ce monde a une pulsation. Un rythme. Une force. Une manière d’être. C’est lorsque deux éléments aux rythmes discordants se rencontrent, qu’une résistance se forme, plus ou moins forte selon les éléments. Le marchombre perçoit ces forces. Il les perçoit, et il s’y accorde. Prends l’eau, par exemple. Lorsque tu plonges, tu peux la traverser sans la heurter… mais si tu t’y jettes à plat ventre, tu te feras mal, en atteignant la surface. C’est ce que tu as fait avec cette pierre sur laquelle tu as trébuché, mentionna Elera en montrant du menton le caillou en question. Ta force s’est heurtée à la sienne, parce que tu n’as pas fait attention, pas perçu son existence. Le marchombre plonge, toujours, sans se heurter. Il s'immerge dans chacune des forces. Apprends les rythmes de chaque chose, et tout te deviendra possible. Tout.

Elle fit une pause, comme toujours, pour laisser le temps à Lya de tenter de comprendre ; puis elle continua, passant comme à son habitude de l’abstrait à quelque chose de plus concret.

- Lors d’un combat, c’est la même chose. Il te faut sentir le rythme de ton adversaire, et lui voler son temps, pour ne plus qu’il te résiste. Tous nos gestes sont prévisibles, ils suivent une courbe que tu peux comprendre, si tu observes. Il te suffit de les suivre pour que ton adversaire ne te soit plus dangereux.

Reste que certaines personnes sont meilleures combattantes que d’autres, plus rapides, plus précises, plus fortes, et que suivre leurs mouvements et réagir instinctivement ou tout aussi rapidement devient alors plus difficile. Lya apprendrait bien assez tôt à faire la différence entre ceux qui étaient trop forts pour elle, et ceux qu’elle pouvait maîtriser – et à ne sortir son poignard que pour surprendre ses derniers, si elle ne voulait pas que les premiers ne la mettent hors d’état de nuire.

- Je vois ton poignard, je vois ton bras amorcer un mouvement, je prévois où tu le mènes, et je réagis, en fonction de l’espace. Lorsque tu sais analyser les gestes de ton adversaire, et y réagir, tu en sais déjà beaucoup, et il ne te reste plus qu’à t’adapter aux différents mouvements et aux différentes armes… Un sabre va plus loin qu’une dague, et sera plus ample qu’une épée droite. Pose ton poignard. Je vais t’attaquer, et tu devras esquiver. Apprends à prévoir mes mouvements, apprends à utiliser l’espace. Pour le moment, essaie simplement d'éviter que je réussisse à te toucher, mais quand tu seras à l'aise, tu peux tenter de me toucher à ton tour. Profite de mes mouvements, des ouvertures qu'ils te donnent. Je commencerais lentement ; puis nous accélérerons.

Et en effet, c’est au ralenti qu’elle commença à attaquer ; à un rythme si lent qu'il ne poserait aucun problème à Lya. Mais c'était nécessaire, le temps qu'elle apprenne l'espace...

Lya Dinal
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeVen 10 Sep 2010 - 19:52

Elera parlait, et Lya écoutait avec une attention formée par l'habitude de cette voix. Pourtant, comme l'aube est différente du crépuscule, cette fois là était différente des précédentes. Effectivement, si auparavant, Lya avait compris ce que lui disait son Maître, acceptant et s'imaginant ses mots, aujourd'hui, ses phrases glissaient sur la jeune femme sans qu'elle parvienne à s'en imprégner, à les inscrire dans sa chair. Ces histoires de rythmes et de forces ne parvenaient pas jusqu'à son cerveau. Lya ne comprenait rien, à part qu'elle s'était fait mal et que cela ne sera pas arrivé si elle avait su et comprit ce qu'Elera lui apprenait. La Félixia se plia néanmoins au nouvel exercice imposé par Elera, rangeant son poignard et essayant de percevoir ce "rythme" impossible à imaginer.

Au début, les geste de la marchombre étaient suffisamment lent pour que Lya n'ai pas besoin de les anticiper, aussi parvint-elle assez aisément à l'éviter. Pourtant, petit à petit, ils se firent plus rapide et soutenu. La jeune femme devait rester aussi concentré que possible, pivotant sur elle-même, s'aplatissant au sol, enchainant roulades et sauts... jusqu'au moment ou elle sentit la main d'Elera se poser sur son épaule. Elle ne s'était pas relevé assez vite. Un regard, et les deux femmes se replacèrent au centre de la volière. Un mot, et leur ballet recommença. Lya s'appliquait à éviter la marchombre, tout en réfléchissant à ses phrases. Coordonner les deux exercices n'était pas la chose la plus aisée qui soit et au lieu de se baisser pour s'écarter d'un volatile, Lya se le prit en pleine tête comme qui dirait, et sentit au même instant la main d'Elera s'abattre sur elle. Débarrassée de l'oiseau, la Félixia se replaça, suivi de son maître qui l'observait sans rien dire.

Un éclair de lucidité traversa la jeune femme avant que le prochain simulacre de combat ne reprenne. Les oiseaux n'avaient qu'à être Pluie, et Elera n'avait qu'à être Vent. Se basant sur cette théorie, Lya reprit ses roulades, ses sauts et ses sprints dans la volière, évitant les rapaces, s'accordant à leurs rythmes, commençant à comprendre. Le temps des oiseaux était en elle, restait celui de la marchombre. La vitesse des gestes d'Elera n'accrut plus, pour le moment du moins, aussi Lya se surpris à l'observer plus attentivement, tout en continuant à virevolter du mieux qu'elle le pouvait dans la pièce circulaire. Une nouvelle fois, son maître la toucha, et une nouvelle fois, elles se replacèrent au centre de la pièce. A peine le top départ fut-il donné qu'un pied d'Elera la faucha et Lya tomba à terre comme une grosse masse, sans réussir le moins du monde à amortir sa chute. Pourtant, lorsqu'elle se releva, le récent souvenir de la jambe qui partait légèrement vers l'arrière pour avoir plus de puissance dans le mouvement avant s'imprima dans l'esprit de la Félixia. Petit à petit, Lya, si elle fut encore touchée de nombreuses fois, parvint de mieux en mieux à anticiper les gestes d'Elera. Son temps à elle était néanmoins plus complexe que celui des oiseaux, plus rapide, plus précis, et si la jeune femme parvenait désormais à s'y adapter, elle n'arrivait pas à se mettre à son niveau. Une fois encore, elle fut touchée

Des multiples perles de sueur s'accrochaient au front de Lya, sa poitrine se soulevait et s'abaissait à un rythme rapide et ses jambes, comme le reste de son corps, paraissaient trois fois plus lourdes que d'habitude. Une seconde de silence se fit dans la volière à l'instant ou Elera annonça un nouveau combat. Sans savoir pourquoi, l'apprentie marchombre su que se serait le dernier de cette matinée. Elle se concentra plus intensément que précédemment si c'était possible... et bondit en arrière au moment où son Maître voulu la saisir. La danse continua, plus limpide et plus vive que toutes celles qui la précédaient. Lya était dans le temps d'Elera. Mais elle avait de plus en plus de mal à s'y maintenir, car la marchombre accélérait ses mouvements au fur et à mesure. Bondissant, s'aplatissant, s'écartant, courant, Lya utilisait tout les moyens à sa disposition pour éviter Elera. Elle avait l'impression que le combat durait depuis plus de vingt minutes et son corps lui criait de s'arrêter ne serait-ce qu'un instant. Nouveau mouvement, la Félixia se baissa... feinte. Elle le comprit trop tard et du bout des orteils, Elera l'effleura.

Feinte. La première que la marchombre utilisait depuis le début du cours. La feinte. Elle trompe le temps et celui qui s'y adapte. Pantelante, assoiffée, Lya s'allongea sur le sol, un dessin plume sur les lèvres. Elle apprendrait et s'entrainerait pour savoir plus encore, et pouvoir un jour se glisser entièrement dans le temps d'Elera. Pour le moment, un simple mot se glissa entre ses lèvres:

-Merci.

Pour une fois, aucune question ne taraudait son esprit assoiffé de réponse. Juste un souvenir, qui devint phrase:

-J'ai dormi au soleil.





Elera
Elera

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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 15:45

Lya irait loin.

Elle n’avait pas tenté une seule fois de toucher Elera, ne s’était pas considérée assez douée pour déjà tenter le coup, mais malgré la longueur de l’entraînement, elle restait concentrée, déterminée à ne pas laisser les doigts d’Elera l’atteindre. Peu à peu, elle commençait à comprendre, faisant beaucoup moins de gestes inutiles à la fin qu’au début ; et les attaques grossières et évidentes qu’utilisait la Marchombre au départ ne l’atteignaient plus. Elle avait su prendre conscience de la petite taille d’Elera, la longueur de ses bras, jusqu’où il lui fallait s’approcher pour pouvoir la toucher, et utiliser sa taille pour l’éviter. Elle avait compris son rythme, et suivait ses mouvements, capable de tenir une vingtaine de minutes sans se faire toucher à une vitesse convenable… tant qu’Elera restait prévisible. Et c’est ce qu’elle essaya de lui inculper par cette dernière feinte ; un bon adversaire pouvait changer la direction de son mouvement au dernier moment… Il lui faudrait apprendre à lire dans les coups d’œil rapides vers la gauche, alors que le corps bascule vers la droite, la feinte qui s’apprête à l’approcher. Aujourd’hui, elle avait appris l’esquive, et peut-être qu’elle pourrait rester en vie grâce à elle. Mais il y avait tellement à apprendre, encore, pour qu’elle puisse se battre convenablement ; il n’était pas toujours possible d’éviter son adversaire. Il lui fallait encore apprendre à se défendre, à jauger la force d’un coup et à le bloquer, et puis à riposter, pour ne pas toujours être la proie, mais bien un prédateur à approcher avec prudence. Mais peut-être que ce qui la touchait le plus n’était pas la vitesse d’apprentissage de Lya, mais la manière dont elle le recevait ; elle avait conscience de la valeur de la sueur sur son front, et ne rechignait pas à la tâche…

Elle irait loin, mais elle avait encore un long chemin à parcourir, et Elera de nombreuses leçons à lui donner.

Le souvenir éclot sur ses lèvres, et Elera sourit, se souvenant elle aussi des nombreuses après-midi d’enfance à s’endormir paresseusement sous le soleil, la dureté de la pierre devenant réconfortante, comme un point où jeter son ancre, et les rayons caresse tiède, là où les frissons nocturnes empêchaient parfois un sommeil si profond. Alors elle l’avait fait ; elle avait combattu ses habitudes, cette certitude que le jour s’éveille et que la nuit s’endort, qu’il est impossible de dormir le jour et de veiller la nuit. Elera ne lui posa pas de questions. Ce que Lya avait pu apprendre de ce qu’elle lui avait demandé de faire était à elle, à partager si elle le souhaitait, maintenant ou plus tard, ou à garder simplement pour elle. Elera se contenterait de savoir qu’elle l’avait fait, si Lya ne continuait pas à parler. Se laissant glisser en tailleur à côté de son apprentie, elle fixa plutôt sa manche, où s’était glissée la lame qu’elle avait tirée toute à l’heure à la mention d’un combat. Une idée se formait lentement un chemin parmi les méandres de ses pensées, mais avant de pouvoir la mettre en œuvre, elle avait une question à poser à Lya.


- D’où te vient ton poignard ?

Lya Dinal
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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeMer 22 Sep 2010 - 19:42

Lya se releva avant de se rasseoir dos au mur circulaire de la volière, Elera en face d'elle. Son poignard? C'était un plutôt longue et triste histoire. La Félixia hésita. Confier ce récit à son maître ne la dérangeait pas, enfin presque pas, car c'était tout de même un morceau de sa vie. Mais Lya avait fait confiance à Elera dès les premières paroles que celle-ci lui avait adressé, et elle lui faisait toujours autant confiance. Par contre, l'apprentie marchombre était réticente à confier cette partie d'elle même à la personne qui se cachait quelque part autour d'elles et qui les espionnait. En pensant cela, le regard de Lya se tourna vers la porte, comme si elle avait pu être une issue face à son indécision. Pourtant, elle se lança:

- C'était environ un an et demi avant que je ne sois acceptée dans cette académie. J'habitais à Al-Vor, parfois logeant chez des amis qui m'hébergeaient une nuit ou deux, parfois dormant dans la rue, et d'autre fois dans une des chambres miteuses d'une taverne. Un jour, j'avais faim, et mes poches étaient vides. Cela m'arrivait régulièrement, et j'avais pris l'habitude de voler ma nourriture.

Lya disait cela sans s'excuser. Si elle volait à cette période, c'était pour survivre, et pour rien d'autre. Pourtant, la tentation de prendre un bijou ou deux sur les riches étalages qui se présentaient à elle s'était présenté plusieurs fois. Mais cela aurait été trop simple, trop bas et lâche. Non, jamais.

-C'était un jour de marché. Je vagabondais entre les étalage avant de repérer un boulanger qui sortait juste ses pains du four. Irrésistiblement attirée par l'odeur, je le choisi comme cible. Je me suis approchée, ai attendu qu'un chien détourne l'attention du boulanger, et j'ai pris deux pains. Immédiatement, je me suis enfuie entre les étals, mais le boulanger m'avait vu, et bien trop gros pour me suivre, il envoya son fils, un grand gaillard d'une vingtaine d'années, après moi. Ce n'était pas la première fois que je me faisais poursuivre à cause d'un vol, mais cet homme courait vraiment vite, il était très grand, et surtout, il me rattrapait.

Dans sa tête, Lya vit les images de cette course poursuite défiler. Les bousculades avec les habitants d'Al-Vor pour se créer un passage dans la foule, le labyrinthe de ruelles peu engageantes où la jeune femme avait essayé de perdre son poursuivant, l'arrivée au petit port du lac au centre de la ville...

- J'étais au lac quand il me rattrapa. Il me poussa violemment par terre et récupéra les deux pains. Je crus ensuite qu'il allait repartir en m'ignorant, mais le premier coup que je reçus me détrompa. D'autres s'ensuivirent, au ventre, aux jambes, à la tête. Je crus qu'il n'allait jamais s'arrêter. Plusieurs passant se regroupèrent autour de nous. Le fils du boulanger leur criait que je n'était rien d'autre qu'une sale petite voleuse, que je méritais ses coups. Personne ne disait, ni ne faisait rien. Ils le regardaient me battre comme un chien


Entre les mots de la Félixia perçait une flèche de haine et une promesse de vengeance. Elle continua.

-Je me souviens que les coups se sont arrêtés, j'ai sentis quelqu'un me soulever. Et après, plus rien. Quand je me suis réveillée, j'étais couchée sur un lit, dans une chambre simple, mais jolie, et une jeune homme était assis à côté de moi. Il s'appelle Tilian et il à maintenant vingt ans. Pendant un ans, j'habitais chez lui, tout en vadrouillant dans tout Gwendalavir. C'est lui qui me parla de l'académie, et c'est grâce à lui que je suis là aujourd'hui. Le jour de mon départ, il me donna ce poignard.

Tout simplement. Cela paraissait tellement facile raconté comme ça. Pourtant, Lya aurait pu faire plus simple. Elle aurait pu dire qu'un garçon nommé Tilian lui avait un jour donné ce poignard. Mais l'histoire n'aurait alors pas eu de véritable sens. La jeune femme aurait pu aussi raconté ce qui s'était passé pendant l'année où elle avait habité
chez Tilian, mais la blessure de leur douloureuse séparation était encore trop présente dans son cœur. Elle se rappelait les larmes, les baisers et les nuits passées ensemble. Et elle voulait garder cela pour elle. Pour le moment. Enfouissant ses pensées aux tréfonds de son esprit, Lya demanda:

-Pourquoi cette question?



Elera
Elera

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MessageSujet: Re: Quand le silence devient murmure [Terminé]   Quand le silence devient murmure [Terminé] Icon_minitimeDim 14 Nov 2010 - 15:56

[Je m’excuse pour le retard, j’ai vraiment du mal à rp ces temps-ci…]

Elera écouta. C’était tout un pan de la vie de Lya, qui se trouvait précieusement rangée dans son fourreau, et qu’elle venait de lui dévoiler… Elle n’avait pas été obligée de le faire, et pourtant, elle l’avait fait. Elera était touchée.

- Je voulais savoir pourquoi c’était cette arme que tu avais choisi d’apprendre à manier, et si elle était importante pour toi…

La réponse ne faisait aucun doute, à présent, et Elera ne sut qu’en penser. Si l’arme lui convenait, c’était parfait, et Elera lui apprendrait à s’en servir du mieux qu’elle le pourrait, mais elle ne voulait pas que son apprentie laisse ses souvenirs limiter ses compétences, non plus. Qu’elle refuse d’apprendre à se servir d’une autre arme, parce qu’elle tenait à celle-ci, alors même qu’elle ne lui convenait pas… Mais la jeune fille semblait avoir appris à se servir du poignard, et si Elera n’avait pas encore observer la lame de plus près, ses yeux de forgeronne avaient su reconnaitre une arme correcte. Tilian ne lui avait pas offert le premier couteau de camelote trouvé au marché, au contraire… Et bien, elle allait faire ce qu’elle avait prévu de faire avant de poser sa question ; mais ce serait à Lya de décider, et à Lya seule.

- Suis-moi, veux-tu ? J’ai quelque chose à te montrer…

En poussant la porte de la volière, Elera trouva les escaliers vides, mais l’écho des pas sur la pierre courrait encore en bas. Elle prit son temps pour descendre, parlant à Lya dans le même temps :

- Il existe beaucoup, beaucoup d’armes différentes, et chacun a ses préférences. J’aime l’arc, et le bâton, même si mon maître m’a appris à utiliser les dagues et les poignards, les étoiles de jet, certains types de sabre… Tu as déjà rencontré Silind, le forgeron ? Lui, il préfère utiliser la hache… Une arme que je ne pourrais jamais manier, vue ma carrure, ajouta-t-elle d’un ton léger et amusé. L’image d’elle essayant de soulever une hache aussi grande qu’elle avait quelque chose d’un brin hilarant. Certains donnent des noms à leur arme, après un certain temps, cela montre bien l’importance qu’elles peuvent prendre… C’était le cas de Valen Til’Lleldoryn et de son sabre. J’ai appris à manier l’arc quand j’étais plus jeune, avec deux faëls, et j’ai toujours aimé le bruit de la corde lâchée, et la sensation de la flèche bien partie… Cela a quelque chose de réconfortant, la distance. Le bâton, lui, est plus doux. Les armes sont dangereuses, meurtrières, mais le bâton permet de blesser sans tuer, de se défendre sans blesser, si tel est notre choix, tout en restant une arme, porteur d’un certain danger. Je trouve ça moins… barbare. Il ne fait pas couler le sang…

Elles étaient arrivées en bas, et continuaient à marcher dans les couloirs ; Elera arriva finalement devant la porte qu’elle cherchait – fermée à clefs. Et bien, elles allaient en profiter.

- Regarde bien.

Lya eu ainsi droit à une petite leçon concernant le crochetage de serrures, qu’elle essaierait bientôt, puis Elera poussa la lourde porte. Elles étaient dans une salle où rares ne se trouvaient jamais, les portes étant fermées pour éviter que les élèves ne se baladent ici… Seuls les gardes et certaines personnalités de l’Académie avaient accès au lieu, pour des raisons de sécurité ; l’armurerie de l’Académie apparut dans toute sa barbarie aux yeux de l’apprentie marchombre. Des armes s’étalaient sur tous les murs, dans des caisses, sur des étalages, des armes de toutes sortes, certaines facilement reconnaissables, d’autres dont le nom était perdu pour tous à part les guerriers les plus assidus. Elera se tourna vers son apprentie.

- Il y a ici des dizaines de types d’armes différentes, et parmi elles, si tu le veux, une arme qui sera la tienne.

Puis, de manière à faire disparaitre tout doute sur ses intentions, elle ajouta :

- Je ne te demande pas d’abandonner ton poignard. Il est et sera toujours important pour toi, et c’est la lame avec laquelle tu te sens confortable… Mais vois, vois si une autre arme t’appelle, et si tu serais prête à apprendre à en manier une autre.

[Suite à l’armurerie, si ça ne te dérange pas =)]

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Quand le silence devient murmure [Terminé]
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