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 [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]

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Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor
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MessageSujet: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 19:49

Génial.
C’était absolument génial.
Toutes ces séances préparées minutieusement dans les différents lieux-clef de l’établissement pour épargner à ses élèves l’ennui d’une salle de classe, toutes ces légendes et ces histoires préparées avec l’intention de leur faire découvrir des particularités du lieu où ils vivaient tous…
Poubelle.

- Je ne  peux que vous enjoindre à revenir à des enseignements plus classiques, sire Cil' Eternit, lui avait répondu le sire Ril’ Krysant lorsqu’il était venu le voir pour se mettre au point sur les nouvelles directives de cours.

Autant, Duncan n’éprouvait aucune animosité à l’encontre de ce nouvel Intendant, puisqu’il le connaissait de réputation et de profession. N’oublions pas que Duncan avait lui-même enseigné à l’Académie d’Al-Jeit, et il avait connu les débuts du règne d’Aziel Ril’ Krysant dans cette institution. Il n’était donc pas étranger à ses principes, et pour la plupart, ils les trouvaient justifiés.
Et quand bien même il les trouvaient un peu stricts dans un établissement comme l’Académie, ce n’était pas ce qui le dérangeait le plus. Des heures de travail personnelles ruinées, cela l’embêtait un peu plus. Il avait passé des journées  à la bibliothèque pour apporter à ses élèves des choses neuves et qui puissent les intéresser, et voilà qu’il devait revenir à un enseignement proche de celui d’Al-Jeit : académique, didactique, du professeur sur son estrade à ses élèves sur les bancs, et vous m’apprenez ça par cœur pour la semaine prochaine.
Au moins Aziel l’avait-il autorisé à garder ses bésicles, car il était en effet bien incapable de lire quoi que ce soit sans. L’Intendant avait eu la magnanimité de faire une entorse au Code Merwynien pour lui permettre de les conserver.

Et par principe, Duncan respectait Aziel et n’était pas comme la plupart de ses collègues à lui reprocher mille maux dès qu’il était hors de portée d’oreilles. Il fallait dire qu’il y avait là dedans un sentiment assez peu mature : celui du ressentiment.
Oui, il en voulait à Jehan.
Enormement.
Il en voulait à Jehan d’être parti sans le prévenir, sans lui permettre de lui faire ses adieux, il lui en voulait de son orgueil et de son appétit ; alors comme ça, il avait filé pour la capitale dès qu’il avait appris la nouvelle de sa promotion très avantageuse auprès de l’Empereur ?
Duncan trouvait ça innacceptable. Il aurait pu au moins en prévenir ses élèves, à défaut de le prevenir lui, son plus proche ami et confident. Comptait-il donc pour du beurre, après des années d’amitié ?

Fort de ces idées noires et par principe de contradiction, Duncan secondait Aziel dans ses idées et dans sa volonté de redresser l’Académie. Plus les jours passaient et plus l’œuvre de Jehan, en effet, lui paraissait détestable ; ce qu’on pouvait attendre de la part d’un tel ingrat, il fallait dire.

Nous étions donc le surlendemain de la mise en place d’Aziel à la tête de l’Académie, et Duncan avait été contraint de professer son cours directement dans la salle de légendes, ce qu’il faisait le plus rarement possible.  

Quand il entra dans la salle de légendes, une bonne partie des élèves était déjà présente. Comme à leur habitude, ils ne firent pas silence quand il entra, parce que d’ordinaire, il leur permettait. Aujourd’hui, déjà profondément sur les nerfs, ça l’irritait. Il se dirigea à son bureau d’un pas sec et y posa sa pile de livres et de parchemin beaucoup plus brutalement que d’ordinaire, signe qu’il n’était pas tranquille avec lui-même.
De nombreux élèves le regardèrent avec un air ahuri, comme s’ils venaient de voir le démon en personne. Ou Aziel Ril’ Krysant, ce qui, dans leurs petites têtes, était à peu près la même chose.

- N’avez-vous donc pas relu le Code Merwynien, miss Cérys ? … Vous mentez, je sais pertinemment que vous savez lire, puisque je vous ai en cours. N’êtes-vous pas en uniforme comme vos camarades ?

La petite Teylus était en effet dépourvue d’uniformes et portait une arme aux côtés. Duncan se posa d’un air las dans son fauteuil et reprit :

- Je vais devoir vous prier de poser cette arme sur mon bureau, comme le stipule notre Règlement, et d’aller vous changer au plus vite pour aller porter votre uniforme. …  Non, ça ne m’amuse pas, croyez-le moi.

La petite répondit avec insolence qu’elle n’en ferait rien, ce qui provoqua les rires de certains de ses camarades.

- Sortez, miss Cérys. Je ne vous accepterai en cours que lorsque vous aurez accepté de vous comporter convenablement. Sortez immédiatement de cette salle, et soyez heureuse que la Coupe des Trois Maisons ne soit pas encore relancée.

Sa phrase fuit suivie d’un silence interloqué. La plupart des élèves n’avait jamais vu Duncan en colère, et il faut dire que Duncan l’était très rarement. Mais son humeur, aujourd’hui, était particulièrement exécrable ; il lui faudrait sûrement encore des semaines pour arrêter de penser à Jehan, et à la blessure béante qu’il avait laissée dans son cœur en le décevant à ce point.

- Monsieur Soham, que je ne revois pas cette broche sur votre uniforme, vous savez également que ces objets sont désormais interdits. Cela va également pour votre bandeau, miss Dinal. Cachez les vite avant que je ne sois obligé d’appliquer le Règlement, et nous n’aurons rien vu.

Heureusement, les fautifs dissimulèrent leurs objets interdits, et Duncan poussa un soupir fatigué. Il se pressa les tempes à deux mains avant de saisir un de ses livres.

- Aujourd’hui, faune de Gwendalavir. Quelqu’un pour me décrire un Siffleur, quelqu’un pour me décrire un Coureur, quelqu’un pour me décrire un Marcheur, s’il vous plait. Description, lieu d’habitation, habitudes alimentaires, particularités, dangers, vous les connaissez sans doute aussi bien que moi.

Duncan se renfonça dans son fauteuil après avoir écrit sur son tableau noir les consignes qu’il venait de donner. Ce qu’il donnerait pour être autrepart, à l’autre bout de l’Empire, à cet instant. Une autre élève, une amie de Miss Ril’ Enflazio, fit une remarque particulièrement peu discrète à sa voisine de table quant à l’uniforme que Duncan devait désormais porter aussi. Qui se composait, on le rappelle, de l’uniforme violet des enseignants auquel il devait ajouter le manteau vert des primats.

- Miss Shana, sortez également. Vous reviendrez quand vous aurez compris que nous ne sommes pas au salon de thé.


Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

Dessinatrice
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 21:18

Enelyë regarda son uniforme tout neuf. Tout neuf en effet, parce qu’elle avait prétendu avoir grandi depuis la dernière fois qu’elle avait mis l’ancien uniforme. En réalité, elle n’avait pas eu le courage de le reprendre à son chat. Et puis ça lui aurait fait de la peine de voir son chat errer sans but dans la salle commune. Déjà qu’elle manquait de pleurer chaque fois qu’elle pensait à Elio qui était parti, il n’en aurait pas fallu beaucoup plus pour qu’elle craque, et la vision de son chat sans abri lui aurait sans doute brisé le cœur. Et en plus, il ne pouvait plus se balader comme il le voulait. Et tout ça, c’était à cause du nouvel Intendant. Elle lui en voulait, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais pour l’instant, elle n’avait pas trouvé un vrai moyen de se rebeller, et elle ne voulait pas pénaliser sa maison, même si dans les premiers temps, elle imaginait bien que les points ne seraient pas à l’ordre du jour.

Shana vint la chercher, déjà habillée de son uniforme. Elle posa une main réconfortante sur son épaule.

- J’sais pas ce qu’il t’est arrivé après la cérémonie, mais faut que tu arrêtes de pleurer. Allez viens, on va au cours de m’sieur Cil’Eternit, ça va nous remonter le moral.

Enelyë essuya ses yeux un peu mouillés et alla à la salle des eaux, à la fois déboussolée et vidée. Elle passa l’uniforme des Kaelems, qu’elle trouvait assez repoussant à vrai dire, fit un chignon tout moche de ses cheveux pas coiffés et se rendit au cours, guidée par Shana qui tenait sa main. Elle avait l’impression que tous les couloirs se ressemblaient. C’était un peu le cas, quand même, mais d’habitude, à une pierre décalée dans le mur ou à un tableau un peu de travers, elle savait dans quel couloir elle se trouvait. Là … Elle secoua légèrement la tête, essayant de revenir au présent. Elle savait qu’elle avait du mal à se sortir de ses états végétatifs lorsqu’elle y était totalement plongée. Il n’était pas encore trop tard pour rester présente.

Elles arrivèrent finalement, et Shana ne lâcha la main d’Enelyë que lorsqu’elles furent assises, côte à côte. Elles avaient adressé un bonjour joyeux à Duncan, mais il leur avait répondu un peu … sèchement ? En tout cas, pas avec la même bonne humeur que d’habitude, mais elles n’y avaient pas vraiment fait attention. Enelyë se réveilla vraiment lorsque Duncan posa ses livres sur son bureau, brusquement. Depuis quand il agissait comme ça, le gentil professeur de Lettres et de Légendes ? D’autant plus qu’il venait de demander à Cérys de mettre son uniforme et de lui remettre son arme. La dessinatrice haussa un sourcil interloqué, pas tellement devant ce qu’il demandait, mais plutôt par rapport à son ton. En effet, quelque chose n’allait pas, et elle prenait conscience qu’il n’y avait pas qu’elle qui puisse être triste ou en colère. Duncan l’était, vraisemblablement. Pourquoi, ça, elle n’en savait rien.

Il finit par virer Cérys du cours. Shana fit une moue étonnée, et Enelyë posa sa tête sur sa table, à l’abri de ses bras. Elle laisserait sûrement filer le cours, à moitié endormie. Elle avait également passé le cours de Dessin de la veille ainsi, malgré les remontrances de Dame Ril’Otrin. Il demanda ensuite à Einar et Lya de retirer ce qui était considéré comme des objets personnels. A elle, il ne dit rien, puis elle se rappela que sa broche nuageuse était accrochée à sa tunique, sous son surcot, donc elle n’était pas visible. Elle portait aussi un pantalon, chose qu’elle n’aimait pas vraiment. Il était assez confortable pour qu’elle n’ait pas été tentée de le remplacer par une jupe aux couleurs de Kaelem, mais bon … Shana tapota son bras pour qu’elle relève la tête.

- Tu crois que M’sieur Cil’Eternit est en colère à cause de son uniforme violet et vert ?

Enelyë lui sourit, et allait répondre mais elle fut virée du cours avant qu’elle n’ait pu le faire. Il était vraiment de mauvais poil, aujourd’hui. Elle décida de ne pas rester endormie pendant ce cours. Parce qu’elle n’était déjà pas présente au dernier, et qu’elle avait la nette impression que si elle dormait, cela énerverait d’autant plus le professeur. Elle leva la main, puis, interrogée, se leva et commença à décrire les Marcheurs.

- Les Marcheurs ressemblent à de grosses araignées, d’un peu plus d’un mètre généralement. Ces créatures vivent dans la chaîne du Poll. Elles sont capables de faire un pas sur le côté, sont venimeuses et agressives.

Elle se rassit lorsqu’elle eut terminé son petit discours, laissant les autres créatures aux autres élèves. Elle n’allait pas non plus toutes les décrire, et de toutes façons, Cil’Eternit avait bien précisé « une personne pour » avant chaque créature.


Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

Etincelle
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 12:18

Une jeune fille de taille moyenne, avec un joli sourire, un visage encadré d'une épaisse chevelure ondulée et de grands yeux verts bordés de longs cils qui portait fièrement un bel uniforme presque neuf aux couleurs azurées. Tel était le reflet que lui renvoyait le miroir. Attalys soupira et se détourna, cherchant du regard le coffret posé sur son lit. Oh, c'était un coffret de bois tout simple, sans aucun ornement, et dont les couleurs ternies semblaient faire écho à ses tristes pensées. Mais il contenait l'un de ses biens les plus précieux. Son pendentif.

C'était sa mère qui lui avait offert ce lien de cuir au bout duquel pendait un unique oeil de tigre chatoyant, il y avait de cela bien longtemps, alors qu'elle était encore une gamine au rire insouciant. Elle ne s'en était jamais séparé depuis. Et voilà qu'un stupide décret d'un stupide Intendant... Elle haussa les épaules. Ce n'était pas de sa faute, après tout. Ce n'était pas lui qui avait écrit ce Code Merwynien et ses innombrables articles. Et il faisait cela pour leur bien à tous, n'est-ce pas ? Ce fut sans un regard en arrière qu'elle quitta son dortoir et la salle commune des Aequor.

La salle de classe n'était pas encore totalement remplie lorsqu'elle arriva pour le cours de Légendes. Après avoir salué leur professeur, elle se fraya un chemin entre les tables avant de s'installer au deuxième rang, près de la fenêtre. Un élève à côté duquel elle s'était assise au derniers cours de Dessin lui sourit, mais elle baissa la tête avec une moue indéfinissable. Plus qu'un simple manque, c'était une véritable absence qu'elle ressentait lorsqu'elle songeait à son pendentif, comme si on l'avait amputée d'un membre ou qu'on lui avait arraché une partie d'elle-même. Elle sursauta à peine quand Duncan posa brutalement une pile de manuels sur son bureau. Il était de mauvaise humeur, lui aussi, et alors ? Depuis l'arrivée d'Aziel, de toute manière, tout le monde était de mauvaise humeur. Elle-même irait beaucoup mieux lorsqu'elle aurait retrouvé son collier. Cependant, une mimique incrédule se dessina sur ses lèvres quand le prof' interpela différents élèves, renvoyant même une petite Teylus à l'air mauvais et une Kaelem qui avait eu le malheur de parler un peu trop fort. Avec un nouveau soupir, le jeune femme se redressa sur sa chaise, s'employant à arborer un large sourire factice. Ce n'était pas le moment de s'attirer ses foudres.

Puis il leur donna le sujet du cours. La faune de Gwendalavir... Perplexe, Attalys haussa un sourcil puis, comprenant qu'il n'était pas en train de plaisanter, se rencogna contre son dossier pour écouter avec attention la jeune femme qui prit la parole. Lorsqu'elle s'interrompit, elle leva à son tour le bras, souriante comme si tout-allait-pour-le-mieux-dans-le-meilleur-des-mondes :

- Les Coureurs sont des oiseaux d'une cinquantaine de centimètres environ qui ne savent pas voler. Ils vivent dans la plaine où ils creusent des terriers et sont très recherchés pour leur viande. À ma connaissance, ils ne sont pas dangereux, et sont... euh... végétariens ?


Elle se rassit en se mordant la lèvre. Végétariens ou pas végétariens ? Au dernier instant, ce détail lui avait échappé. Décidément, les moments de profonde déprime ne lui réussissaient guère.

Shaokys Ultrond
Shaokys Ultrond

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 16:31

Aujourd'hui, y avait cours. Comme d'habitude quoi! Sauf que là, Shaokys ne pouvait pas faire comme d'habitude. C'est à dire: échapper au cours en se reposant un peu ou en draguant celles qui n'avaient pas cours à cette heure-là. Ce matin-là, il s'était fait tiré de son lit par un compagnon de chez Kaelem.

- Je te quitte plus d'une semelle de toute la journée.

Hein? Qu'est ce qu'il racontait celui-là?

- T'es tombé amoureux? Désolé, mon gars, je les préfère avec plus de poitrine et moins de poils aux pattes. Maintenant va voir ailleurs si j'y suis.

Shaokys s'était tourné pour se rendormir mais l'autre avait insisté.

- Non, tu sors de ton lit, on va en cours.

- Ouais, demain, là, je dors.

L'autre imbécile avait alors tiré les couvertures.

- Non, tu viens. Avec le nouvel intendant, si t'es pris dans les couloirs, Kaelem risque de perdre des points. Et ça personne le veut. Alors avec les potes, on va se relayer pour que tu suives tous tes cours à partir de maintenant.

QUOI?!!! Ils allaient pas le lâcher? Donc plus de temps de tranquilité? Plus de repos dans la salle des loisirs? Non mais ils sont fous là!!!

- Non, mais arrête tes conneries! L'autre idiot d'Aziel s'en fout de votre putain de coupe. T'as pas vu? Il a pas voulu la donner au banquet et il a laisser les draps. T'inquiète, Kaelem risque rien.

- Y a un risque quand même alors tu viens.

Impossible d'y échapper. L'autre pauvre type avait même demandé le secours de d'autres gars de Kaelem pour le tirer du lit. Du coup, Shaokys avait été obligé d'enfiler cet immonde uniforme rouge et de suivre son gardien jusqu'aux salles de cours.

Cours de légendes. Bon, ça allait être la deuxième fois que le prof allait le voir. Un exploit!

Et merde, il était en rogne.... Non mais il pouvait pas sourire un peu? Parce que là, Shaokys se forçait et en plus, il devait affronter l'humeur noire de Papy légende. Top! Et hop, inspection des uniformes. Mission remplie, général Aziel. Soldats en tenue. Shaokys ne put s'empêcher de faire une remarque.


- C'est pas beau de forcer les filles à se déshabiller, lança-t-il.

- Tais-toi, lança son voisin le Kaelem.

Le maître des légendes semblait ne pas l'avoir entendu. Il fit sortir l'une des filles. Et moi monsieur, je peux sortir aussi? Aïe, nouveau regard noir de son voisin le gardien. Genre "tente pas de sortir ou je te fusille". Ok, mon gars, tu veux que je reste, on va s'amuser.

Deux filles se levèrent pour répondre aux questions de Papy Légende. Des réponses propres, nettes, comme celles dans les livres. Allez hop, à moi. Shaokys se leva à son tour, en lançant un regard à son gardien. "T'as vu, je participe".

- Un siffleur est une espèce rare mais pas maligne. Elle passe son temps à énerver les autres espèces. Elle a un plumage rouge et parfois, elle porte un chapeau ridicule de la même couleur. Elle se plaît à manger de pauvres élèves sans défense. Lieu de résidence: Académie de Merwyn. Danger: En sa présence, impossible de s'amuser.

Alors papy légende, content?

En s'asseyant, Shaokys jeta un regard vers son voisin qui avait les yeux qui lui sortaient de la tête.

- T'aurais pas du me tirer du lit mon gars, murmura Shaokys.




Cérys
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Bois
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 22:37

Ce matin là, Cérys s'était réveillée de particulièrement bonne humeur. Depuis que l'autre taré rouge était arrivé, c'était le bagne pour tous. Pas un n'arrivait à s'en réjouir, si ce n'était un ou deux extrémistes terriblement rigoureux, et tous les élèves se levaient bougons et grognaient en enlevant leurs signes distinctifs. Qui son collier, qui son foulard, qui son arme.
Et puis, au sortir de la salle des eaux, c'était la même, voire pire. Toutes les filles qui se regardaient les unes les autres et qui couinaient en regardant leurs uniformes avec des grimaces à en défier un Troll.

Et ça, tout ça, tous les matins. Et ça plaisait terriblement à Cérys. Et si elle n'avait pas eu l'obligation de présence en cours elle y aurait passé la journée, à les regarder, les coquettes désespérées.
Mais code oblige, elle y allait. Et avec le sourire, s'il vous plaît !
Ce matin, le programme était simple : cours de Légendes avec le vieux.

Et ça y allait de gaîté de cœur, sans uniforme, sans chevalière, avec un couteau trouvé à la cuisine, un chapeau de paille et un collier piqué à une fille de son dortoir qui brillait autour de son cou.
Juste ce qui était interdit, et justement parce que c'était interdit. Elle n'aimait pas les lois.

Elle rentra dans la salle juste après l'heure prévue, ponctualité oblige, s'installa tout au fond, bascula sa chaise contre le mur et croisa ses jambes sur son bureau. Hors de question de bosser, elle était bien trop fatiguée pour ça.
Quand le prof arriva et jeta ses bouquins sur son bureau, elle entrouvrit tout juste un œil, mais quand il l'apostropha, elle fit l'effort de le regarder. Et quand il lui demanda de se défaire de son couteau de cuisine, elle eut une moue amusée.


Ou quoi ? Qu'allez vous me faire, si je ne suis pas en uniforme et que je refuse de vous donner mon arme ? Vous allez me foudroyer du regard, peut être ? Me donner une punition, sinon ? Oh, mais c'est vrai, j'ai peur.

Et il ne sembla pas trop apprécier. Alors que pourtant, la réplique devait être bonne, puisque les autre riaient. Et le vieux shnok de lui demander de sortir. Eh bien, si tel était son souhait, elle n'en attendait pas mieux.
Elle vit volte face, s'avança jusqu'à la porte et se retourna. Elle fixa le professeur droit dans les yeux, son regard se moqua, et elle pirouetta un salut comique.


Bon cours, chsieur. Et attention aux armes sur votre bureau, ça pique.

Et elle dépassa les dernières tables, ne manquant pas de faire bien briller le collier devant les yeux de la fille à laquelle elle l'avait volé.
Elle claqua la porte.

Dans la salle, il y eut un instant de silence, quelques réponses orales d'élèves et l'autre cloque tilta. Eh bah ouais, débile, c'est à toi, ça vient de ton coffre à bijoux.
Il y eut quelques paroles, et une chaise racla, l'autre sortit. La greluche la pointa du doigt -un doigt très accusateur, soit dit en passant- posa sa main sur le bijou et tira bien fort. Le fermoir céda, et elle se retrouva avec le collier entre les mains.

Cérys tourna les talons et partit en courant, laissant tomber son chapeau derrière elle. Tant pis, d'abord, il était moche. L'autre commença à crier un peu, puis elle courut trois mètres environs derrière elle et se mit à pleurer, le bijou entre les mains.
Cérys ricana méchamment et elle se dirigea vers les couloirs les plus proches.

Il y aurait très certainement quelque chose de bien à y glaner.
La course aux méchancetés n'était pas finie.

[si quelque chose gêne, n'hésitez pas à le dire, hein =) et si quelqu'un veut jouer la pauvre Teylus ]

Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeJeu 27 Sep 2012 - 22:58

Lya n’était pas allée à l’appel.
Elle s’était levée tôt pourtant. Bien plus tôt que tous ceux qui, le soir de l’arrivée de Ryl’Krisant, avaient rapidement relu le code Merwynien et s’était rendu compte avec une horreur générale qu’un appel aurait lieu tous les matins à six heures. Et l’horreur s’était faite grandissante lorsque la suite de la seizième loi du code Merwynien nouvellement en application avait parcouru les couloirs de l’académie. Toute personne absente à cet appel serait privée de petit déjeuner. Tous y étaient allés, sauf quelques-uns qui, du coup, clamaient haut et fort partout où ils allaient qu’ils étaient des rebelles, des durs à cuire. Depuis ce matin, ils y allaient, eux aussi, à cet appel, surement tirés du lit par les adeptes du nouvel intendant qui voyaient en lui un délivreur.
Les seuls qui y échappaient encore étaient ceux qui, comme Lya, s’éclipsaient discrètement bien avant l’heure et ne réapparaissaient bien qu’après, et évitaient tout déplacements plus ou moins rapprochés de la Grande Salle, au moins jusqu’à l’heure du repas de midi. Le premier matin, ils avaient été une dizaine, toutes maisons confondues, à se retrouver devant les portes des cuisines en quête de la générosité dont faisaient habituellement preuve ceux qui y travaillaient. Les portes étaient restées obstinément closes, le nouvel intendant ayant surement déjà prévu la situation et fait parvenir ses instructions.

Lya n’était pas allée à l’appel, ni hier matin, ni ce matin.
Et elle avait faim.
Mais au moins elle ne se sentait pas rabaissée au rang d’un animal, duquel on comptait chaque membre du troupeau avant de les lâcher dans le pré, pour être certain qu’il n’y en manquait pas un, caché dans un coin de l’étable. Elle savait qu’on finirait surement par se rendre compte de son absence un matin ou un autre. Peut-être même était-ce déjà fait, mais personne n’était encore intervenu pour le lui faire remarquer. De toute façon, quoi qu’il arrive, elle n’irait pas, à cet appel. C’était la seule règle parmi toutes les nouvelles qui avaient intégré l’école qu’elle refusait de suivre.
Question de fierté personnelle.
Quant aux autres, elle les suivait à la lettre. Ou en tout cas, juste ce qu’il fallait pour ne pas se faire remarquer.
Par encore en tout cas.
Elle portait l’uniforme. C’était l’essentiel. Il lui permettait de se fondre dans la masse et, n’était pas si désagréable que ça. Elle n’aimait pas le principe, et était certes, un peu trop rouge à son goût. Mais rien d’insupportable. Son poignard en revanche, était et serait toujours discrètement lié à son avant-bras. Rien de bien méchant, et se serait un peu long à expliquer, mais question de liberté. Ichel aurait pu comprendre à la limite, mais elles ne se parlaient pas. Et d’ailleurs, après réflexion, Lya doutait qu’un demi-cerveau de troll puisse vraiment comprendre les bases de la philosophie marchombre. La Kaelem continuait aussi chaque matin à se coiffer de son bandeau. Question pratique, et d’habitude aussi. D’ailleurs, aucun professeur n’avait paru y faire attention.

Ce matin ne faisait pas exception, deuxième matin de règne de l’Intendant.
Lya s’était levé tôt, n’était pas allée à l’appel et à la place, était partie faire un tour avec Sheïna, dans le parc. Elle était revenue juste à temps pour le cours de Légende et s’y était rendu sans attendre. Elle arriva quelques instants à peine avant le professeur et s’installa juste derrière Enelyë, dans le fond. Elle n’était pas de bonne humeur, à cause de toute cette histoire.
Et apparemment, Cil’Eternit n’était pas de meilleur humeur qu’elle, vu la brutalité avec laquelle il posa ses parchemins sur son bureau et le ton sec qu’il utilisa pour s’adresser aux élèves. Un silence surpris s’installa, brisé rapidement par la voix de peste de la nouvelle recrue des Teylus.

Lya suivit sa sortie d’un air las. Sortie à laquelle la gamine tenta de donner un air théâtral qui ne fit sourire qu’elle.
En revanche, lorsque le professeur s’attaqua à son bandeau, la jeune femme ne put rester inactive. Elle tenta un :


-Mais, m’sieur…

Qui ne fut même pas entendu. Elle s’exécuta pourtant de mauvaise grâce, parce qu’elle aimait vraiment bien le professeur, et si elle assumait ses propres actes, elle refusait de les faire assumer aux autres. Lya retira donc son bandeau de ses cheveux, qui retombèrent immédiatement devant ses yeux.

Pffff… non mais ils croyaient quoi tous ? Que c’était juste pour faire beau ?

La marchombre souffla d’un air agacé sur ses cheveux qui s’envolèrent un instant avant de retomber piteusement sur son visage. Elle finit par glisser une mèche un peu plus longue que les autres entre ses lèvres et entreprit de la mâchouiller avec attention, reprenant ainsi un vieux tic qu’elle avait abandonnée il y avait bien longtemps.

Le cours commença, inintéressant.
Statique. Uniquement fonctionnel, concret.
Seul évènement inhabituel, le professeur renvoya la voisine d’Enelyë qui lui avait à peine murmuré quelques mots.
Rien d’inhabituel en revanche, Shaokys ne put s’empêcher d’ouvrir grand la bouche pour provoquer. Pour une fois, Lya cautionna. La description n’était d’ailleurs pas si mauvaise. Elle posa à son tour la question qui lui brulait les lèvres depuis deux longues journées, les fesses posées sur sa chaise, élevant la voix du fond de la salle :

-M’sieur ? Pourquoi on a changé d’intendant ? M’sieur Hil’Jildwin, il aurait très bien pu le faire aussi, le « redressage de l’école ».

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 30 Sep 2012 - 22:03

Duncan étouffait.
C’était comme s’il se noyait, comme si le monde lui pesait sur les épaules et l’écrasait sous la masse de ses immondices. Il ne voyait en chaque élève que leurs défauts, se crispait à chaque bavardage, détestait chaque regard vers l’extérieur, chaque geste d’impatience, chaque uniforme mal boutonné. Et la classe s’en ressentait. Les messes basses prirent un ton grave, il sentait les élèves se regarder mutuellement pour tenter de s’expliquer pourquoi leur gentil professeur loufoque était soudainement devenu un dragon de l’enseignement, sans doute étaient-ils tous venus dans ce cours avec, comme d’habitude, l’idée qu’ils pourraient terminer leur nuit ou finir leurs discussions sans prêter aucune foi à ce qu’il pouvait bien leur raconter.
Et jusqu’à maintenant, cela n’avait pas dérangé Duncan.
Aujourd’hui, ça l’oppressait.

Machinalement, il se massa le bras gauche. Il était peu habitué à la colère et au ressentiment, et toute la peine que lui avait causé le départ de Jehan semblait s’être accumulée pour faire pression contre son cœur. La douleur sourde dans sa poitrine semblait décidée à s’installer, et il la laissa le rendre amer et renfermé. C’était comme si Duncan s’était soudainement mis à suivre la psychologie de sa fiche de présentation.
Allons, Cil’ Eternit, c’est ridicule. Avoir mal au cœur comme un adolescent parce qu’un incapable est parti sans dire au revoir et parce que les élèves ont les cheveux défaits, faut-il que tu sois si fleur de peau ?

Heureusement, certains élèves s’étaient enfin décidés à être sérieux. Il remercia Enelyë et la jeune Aequor Attalys pour leurs promptes réponses, tout en notant les éléments les plus importants sur son tableau noir pour que tout le monde puisse les noter. Ce sérieux faisait lentement passer l’atmosphère agitée suite au dernier coup d’éclat de Cérys, auquel le vieux professeur avait décidé de ne pas répondre pour ne pas envenimer son humeur. Il avait répondu d’un
« Laissez, et rasseyez-vous » à l’élève de Teylus qui s’était mise à brailler pour le collier qu’elle n’avait de toute manière pas le droit de porter, et reporté son attention sur le cours.
C’est alors qu’un des élèves, ce Shaokys qui n’était là que pour servir l’Intendant, décida de jouer les malins.

Tous les regards étaient tournés vers Duncan. D’ordinaire, il rigolait avec ses élèves de ce genre d’impertinence et était le premier à tourner en dérision les autres professeurs, tout en les respectant pour ce qu’ils étaient : ses collègues.
Mais là, non.
Il ne permettrait pas qu’on dise du mal d’Aziel Ril’ Krysant sur le simple motif qu’il était plus sérieux et plus efficace que l’insolent impotent qui avait servi d’intendant auparavant. Mais il ne permettrait pas non plus que son cours soit perturbé par un bon à rien qui n’avait, de toute manière, rien à faire à l’Académie de Merwyn.
Duncan, la mine sombre, retourna s’asseoir à son bureau et griffonna quelques mots sur un parchemin, en prononçant d’une voix neutre :

- Vous viendrez me voir à la fin de l’heure, monsieur Ultrond. Quelqu’un pour le Siffleur, donc ?


Les quelques élèves qui avaient rigolé de l’intervention de Shaokys se turent aussitôt.
Duncan étouffait.
Tout ce qu’il souhaitait, à cet instant précis, c’est que tout le monde s’en aille, et qu’il puisse se faire une tisane, qu’il puisse être au calme, dans le silence, sans le regard déçu –presque blessé !-de tous les petits glandeurs qui ne reconnaissaient pas leur cher « papi légende » dans l’enseignant d’Al-Jeit qu’il était redevenu.

La question de Lya lui attira nombre de petits murmures de tout le monde, du style « Oui M’sieur, pourquoi ? » « Elle a raison ».
Duncan, lui, fixa Lya d’un œil noir. N’avait-elle pas assez de s’être fait remarquer pour non respect du Règlement ? Fallait-il qu’elle envenime la situation, et empêche le cours de continuer normalement ? Duncan retourna machinalement masser son épaule gauche, dont la pression sourde ne voulait pas partir. Il attribua sa difficulté à respirer à l’oppression intellectuelle dont il souffrait et à son envie de se trouver partout sauf dans sa salle de cours.

- Miss Dinal…
commença-t-il, prêt à lui adresser une remontrance pour ses questions déplacées qui perturbaient l’ordre du cours. Mais il remarqua que tout le monde était suspendu à ses lèvres pour avoir son opinion sur le nouvel Intendant, et que tout le monde écoutait bien plus que le mode de vie des coureurs.

Il resta silencieux plusieurs secondes, cherchant ses mots avec attention. Et aussi parce qu’une fatigue et une lassitude écrasante l’envahissaient soudainement. Il soupira, mi de douleur, mi de fatigue.

- Nous sommes des citoyens de l’Empire de Gwendalavir, qui nous protège contre les dangers extérieurs. Il ne nous revient pas de questionner les décisions de l’Empereur. Sire Ril’ Krysant est notre nouvel Intendant selon les vœux de l’Empereur, et il nous revient de faire notre possible pour lui permettre de prendre ses marques rapidement… et sans heurts
, insista-t-il lourdement.

Il ne comprenait pas pourquoi les élèves s’acharnaient tellement contre Ril’ Krysant. Il fallait dire en toute honnêteté qu’habitués à une liberté qu’on pouvait reprocher à l’ancien Intendant, ces petits zouaves n’avaient pas l’habitude des règles. Il leur faudrait apprendre, voilà tout.

- Quant à notre ancien Intendant… s’il avait été capable de « redresser » l’école, il l’aurait déjà fait. Or, ce n’est pas le cas. La vie est faite de changements, et vous allez devoir vous y plier.
– il s’interrompit, pris d’une quinte de toux qu’il étouffa dans son mouchoir- C’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet.

Le mouchoir comportait de petites tâches de sang. Duncan le remit promptement dans sa poche, décidé à ce que le cours continue malgré tout, normalement. Il fallait que la vie continue, il le fallait. On ne pouvait pas se laisser abattre à chaque changement. Il ne pouvait pas se laisser abattre à cause d’un seul homme… Non, il ne pouvait pas. Il se releva, les machoires crispées.

- Puisque personne ne semble connaître la réponse, le Siffleur est un animal de la famille des ongulés, qui ressemble à un petit daim, et qui possède une excroissance frontale qui lui permet de fouiller la terre et d’émettre les sifflements caractéristiques de son espèce. Il est herbivore, et domestique. On le trouve dans toutes les plaines et les forêts de Gwendalavir, ainsi que dans les paturages. Et bien, notez !
ordonna-t-il d’un ton sec en voyant que les élèves le regardaient sans rien faire. Les cours ne vont pas s’éc-

Il s’interrompit, pris d’une nouvelle quinte de toux. A nouveau, il dédaigna les petites tâches de sang dans son mouchoir, et continua :

- Qui peut me dire où trouver un N’Ralaï, et pourquoi il vaut mieux s’enfuir lorsqu’on en aperçoit un ?


Le cours devait continuer normalement. Il le fallait.



Lorek Gyl' Galesh
Lorek Gyl' Galesh

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 11:00

Si le début du cours avait fait rire Lorek, les choses commencaient a prendre un tournant qui l'inquietait.
L'annonce du départ de Jehan ne lui avait fait ni chaud, ni froid. Il n'avait jamais eu personellement affaire a l'intendant. Quand a Ril' Kryssant, quand bien même il n'avait pas l'air sympathique, Lorek esperait le voir aussi souvent que l'ancien intendendant, c'est a dire jamais.
Ce qui aurait pu a la limite le chiffonner, c'était l'application draconienne du code Merwynien. Il avait appris ce code dès son arrivée, et s'était efforcé de l'appliquer jusqu'alors. Il n'y avait que dans le domaine de l'uniforme ou il s'était permis de s'habiller comme du temps ou il maraudait dans Al Poll. Cela ne venait pas d'une envie de transgresser, c'était en fait purement esthetique: Bien que l'uniforme soit bien taillé, ses couleurs presque criardes allaient mal avec sa peau bleue.
Cette petite coquetterie faisait rire Lorek, avec le recul. Il se souvenait de l'après midi passé avec Hestia et Loeva a tenter de créer un nouvel uniforme. C'était sur qu'avec le nouvel intendant, cela n'allait plus être possible. M'enfin...
Si cette école avait besoin de discipline (et aux yeux de Lorek, elle en avait parfois besoin), alors Ril' Krissant saurait quoi faire. Et puis, le jeune homme bleu ne se faisait pas de soucis: la discipline n'était qu'un code, une règle du jeu a appliquer. S'il devait jouer le rôle de l'élève sage, il savait au fond de lui qu'il était Marchombre avant tout.
Si il respectait ces codes, c'était uniquement parcequ'il le voulait bien.

C'était le premier cours de légende de l'Aequor, qui jusque la n'avait eu l'occasion de se frotter a Arro, son maître marchombre fou. Toutefois, il s'était un peu renseigné, et Cil' Eternit semblait emprunt d'une bonhommie et d'un humour chaleureux. Même si cela plaisait a Lorek, il s'attendait en venant a l'Académie a quelque chose de beaucoup plus droit, et sec. Qu'importe.
Il s'était levé aux aurores, avait enfilé son uniforme, caché sa dague dans sa botte, et était parti faire un tour dans le parc, pour être frais quand sonnerait l'heure de l'appel. Il s'y montra a l'heure, mais ne put s’empêcher de remarquer l'absence d'élèves, soit trop paresseux pour sortir du lit, soit trop idéalistes pour se plier a une telle règle. Lorek en sourit intérieurement.
Et puis, après un copieux petit déjeuner, il s'était présenté en cours.
Il s'assit au deuxième rang: il avait toujours dit que c'était dans l'oeuil du cyclone que l'on était le mieux protégé du vent. Ainsi, il pourrait éventuellement se permettre de dormir un petit peu, si le cours se révelait trop inintéressant.
Les interpellations de Cérys, d'Einar et de Shana le firent sourire une fois de plus. On était plus a l'époque ou le Chaos régnait entre ces murs, la rebéllion était inutile. Parfois, les élèves se montraient un brin puérils... Quand a Duncan, il devait avouer que dans le genre bonhomme et sympathique, Lorek avait vu beaucoup mieux.
Mais bon, nul n'est a l'abri d'un problème de coeur...
Shaokys continua dans l'impertinence. Lorek avait déja entendu parler de lui, et c'était sensiblement une marque de fabrique chez le jeune homme. Lorek aimait l'impertinence, mais quand elle se révélait utile. Ici, Shaokys ne faisait qu'amuser la galerie, ce qui avait le don prodigieux d'énerver l'apprenti marchombre.
Tout semblait partir en cacahuète.
Ce n'était pas comme ca qu'était sensé se passer un cours, pas dans une des Académies les plus prestigieuse de Gwendalavir. Lya fut la cerise sur le gateau.
Lorek guetta la réponse du professeur. Il ne pouvait pas laisser un tel chaos se répandre dans son cours.
Elle plut a Lorek. Ces élèves allaient enfin devoir se discipliner un peu... Toutefois, il avait bien compris que le maître des légendes n'était pas dans son état normal.
Ce que l'élève avait d'abord pris pour une mauvaise humeur semblait lié a la santé même du professeur. Et quand bien même, ce n'était pas le Cil' Eternit dont avaient parlé ses compagnons de dortoir.
Il se leva, les sourcils froncés par l'inquiétude.


- Le N'Ralaï est, de mémoire, un parasite des Nimurdes, qui se dévelloppe a l'intérieur de son hôte avant de l'éclater pour sortir. Il n'y a pas de moyens connus de s'en débarasser... Mais, a vrai dire, on n'en "voit" pas vraiment, monsieur...

Et, voyant le maître se tenant toujours l'épaule en grimacant, il ne se rassit pas.

-Vous allez bien, monsieur ?

(Si ca va pas, evidemment j'édite ^^)

Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeVen 12 Oct 2012 - 19:42

Éludant les différentes questions d'un geste agacé, Duncan fut tout de même obligé d'y répondre, avec une certaine mauvaise grâce, il faut bien l'avouer. Le Kaelem qui avait lancé sa plaisanterie se vit traiter avec une lasse indifférence, mais il prit la peine de répondre à la jeune femme qui, du fond de la classe, l'avait interpelé d'une voix forte.

La jeune fille écouta simplement, les bras croisés sur la table. Et, si les mots prononcés ne lui procurèrent aucune surprise particulière, elle fut en revanche étonnée de voir à quel point leur professeur semblait faible. Il grimaçait, soupirait, se massant fréquemment l'épaule gauche, toujours la même. Lorsqu'il fut pris d'une nouvelle quinte de toux, elle faillit lui proposer de lui apporter un verre d'eau. Mais elle resta immobile, tout aussi silencieuse et stupéfaite que les autres élèves.

Il enchaîna sur la description du Siffleur et, durant un instant, Attalys baissa la tête, absorbée dans ses notes, en remarquant machinalement que les Coureurs étaient bien herbivores et pas végétarien comme c'est indiqué plus haut. Cil'Eternit toussa à nouveau et elle se redressa, reposant sa plume bien en évidence devant elle, tandis que les phrases de l'enseignant s'infiltraient lentement en elle. Un jeune homme - Aequor, évidemment - intervint avant qu'elle n'ait eu le temps de lever la main, et il se mit debout pour donner sa réponse. Le raclement de sa chaise sur le sol la fit sursauter mais elle demeura impassible, se contentant de paraître un tant soit peu attentive. Pour le moment, ce cours ne nécessitait aucune concentration, aucune réflexion, de toute manière. Il fallait juste qu'elle se taise, qu'elle écoute et qu'elle écrive, qu'elle participe, aussi, parfois, à la limite. Il fallait juste qu'elle fasse semblant, comme chacun dans cette pièce. À commencer par Duncan qui, malgré l'interrogation de l'Aequor, n'allait de toute évidence pas bien du tout.


[Très court...]

Lya Dinal
Lya Dinal

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 14 Oct 2012 - 21:37

Lya ne détourna pas les yeux lorsque le professeur la fixa d’un œil noir, espérant surement qu’elle retire sa question pour ne pas avoir à y répondre. Mais ce n’était pas son genre de faire demi-tour sous la pression d’un simple regard, qu’il appartienne à un professeur ou non. Et les murmures et les acquiescements des autres élèves ne faisaient que la pousser vers l’avant.

- Miss Dinal…

Les secondes s’égrainèrent à la suite de cette phrase inachevée. Seconde pendant lesquelles le professeur poussa plusieurs soupirs lourds de fatigue. Lya le trouvait fatigué, mal à l’aise peut-être, face à la nouvelle situation de l’école. Elle n’aurait trop su dire ce qu’il avait, mais n’y fit pas plus attention que cela, pour finir. Il ferait surement une bonne sieste après le cours, et il serait de meilleure humeur demain.
Le court discours que le professeur fini par annoncer le rangeait complètement du côté du nouvel intendant. Au désespoir de Lya qui espérait le voir s’allier aux élèves réfractaires à cette dictature, et peut-être les protéger sans en avoir l’air, éviter des punitions, permettre des sorties discrètes, plus ou moins de la même manière que ce qu’il avait déjà fait lors de l’occupation par les mercenaires, ces fils de goules. Et bien la jeune femme voyait ses espoirs tomber à l’eau. En plus de ça, le professeur décrédibilisait totalement sieur Hil’Jildwin, que l’on disait pourtant grands amis.

Peu importait, à vrai dire. Lya n’aimait pas la tournure qu’avait prise ce cours, l’attitude du professeur envers eux, désagréable, presque hautaine. Qu’il coopère s’il le souhaitait, cela ne semblait en tout cas pas lui réussir, vue l’état maladif dans lequel il se trouvait. La Kaelem envisagea un instant de lui proposer de l’aide, ou d’au moins lui demander s’il ne voulait pas faire une pause dans le cours, mais elle se retint, par fierté personnelle. S’il avait été moins agressif, plus comme d’habitude, elle l’aurait fait, mais la seule chose qu’elle souhaitait à cet instant, à vrai dire, c’était de quitter ce cours. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire, de la taille et de la longueur de l’oreille d’un Siffleur ?

Parle tant que tu veux, explique moi ce qui ne m’intéresse pas. Dès que ta bouche se referme, j’ouvre à nouveau la mienne. Tu ne m’as pas laissé te répondre. Mais j’balancerais mes mots quand même. Juste pour essayer, peut-être, d’empêcher ce changement dont tu nous parles, changement auquel « nous allons devoir nous plier », comme tu dis si joliment. Désolé, mais mon respect, tu l’as perdu.


-M’sieur.

Lya avait levé la main le temps d’une seconde à peine avant de lancer son mot. Le professeur ouvrit la bouche, mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de parler. Elle reprit :

-J’ai rien contre les changements, mais je préfère quand ils viennent de moi. Alors m’y plier… Non. Et je peux vous assurer que ce n’est pas la langue de Goule qui m’y obligera. L’appel à six heures par exemple. C’est pas que je ne sois pas levée, ça non, mais j’ai juste l’impression d’être un Siffleur qui fait partie d’un troupeau, et tous les matins, on compte le troupeau pour voir si personne ne s’est échappé la nuit. Ou bien cet uniforme-là. Il est franchement moche, et pas très pratique, et c’est comme pour l’interdiction des objets personnels, ça nous ravale au rang de stupide bestiole. Désolé m’sieur, mais moi, je ne cautionne pas.

Lya s’était levée et avait remis d’un geste assuré son bandeau. Elle se sentait déjà mieux. Elle s’en voulait de balancer ça à ce professeur qui n’y était pour absolument rien. Elle évita son regard, mais ne put éviter son silence. Puis ses yeux océans se posèrent sur Gwëll, sourirent, et dérivèrent vers Enelyë pour faire de même. Heureusement pour elle, Ichel n’avait pas fait l’honneur de sa présence à ce cours. Elle se serait sentie obligée de lui lancer un pique ou deux dans une vaine tentative pour la décrédibiliser.

-J’m’en vais.

Et sur ces mots, Lya franchit la porte.

[édition si ça ne convient pas, bien sur]


Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 14 Oct 2012 - 22:08

Halina n’aimait décidément pas la nouvelle ambiance qui régnait sur l’Académie. Sa maison était redevenue ce qu’elle était avant la Reprise. Stricte, ordonnée et un peu triste. Son uniforme n’était pas aussi moche qu’elle l’aurait cru mais, il était un peu court aux manches et aux jambes, ce qui était un peu con, mais bon, elle ferait avec tant qu’on ne l’obligerait pas et ne lui donnerai pas les sous pour le faire refaire. Alors, elle mettait son pantalon dans ses bottes, comme la plupart des élèves et des profs et ainsi ça ne se voyait pas. Par contre les manches ça faisait tâches. M’enfin tant pis, elle avait eu cet uniforme jeune et avait grandi depuis. En même temps, elle avait de la chance d’être à Teylus, parce que son uniforme était noir, celui des Aequor pétait les yeux. Celui des profs passait encore mais pas celui des Primats, ni celui des gardes. Ça charriait fort entre les élèves à propos des couleurs. L’autre souci de cette nouvelle Académie c’était cette rigidité croissante chez la majorité des élèves et des professeurs. Tout le monde avait potassé le Code et la grande majorité le suivait à la lettre. Même si ça se plaignait beaucoup une fois à l’abri dans la salle commune ou hors de l’enceinte de l’école. Beaucoup de paroles et peu d’actes. M’enfin, c’était le début donc on pouvait croire que ça allait évoluer.


La jeune guerrière entra dans la salle pour son premier cours de Lettres et Civi depuis l’arrivée de celui qu’on surnommait Aziel-le-fiel mais seulement dans son dos. Elle n’était pas vraiment concentrée pour le moment, venir en cours avec Sieur Duncan après un cours de combat était un risque de s’endormir. Surtout pour elle. Oh, n’allez pas croire qu’elle n’aimait pas le professeur ou sa matière. Elle était juste vidée après un cours avec le Maître d’Armes. Et puis, elle adorait le professeur Cil’Eternit. Il était un des premiers visages bienfaisant qu’elle avait vu à sa libération. A l’infirmerie, renommée pour l’occasion : « L’Arche de Ducan » si ça mémoire ne lui faisait pas défaut. En plus, il était toujours à l’écoute de ses élèves, intéressant et passionné. Ça faisait plaisir. Alors, elle tenait cet homme en très haute estime. Et elle l’aimait bien en tant que personne. Il faut dire aussi, qu’elle avait adoré la rumeur qui avait circulé dans les couloirs comme quoi Duncan et Jehan, ce ne serait pas que de l’amitié. M’enfin, il lui en fallait peu à elle pour se réjouir, et elle était contente d’aller en cours avec ce prof-là.


Alors, quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit, la façon dont il se comporta durant le cours. Aussi sec et froid que le reste de l’Académie. Comme si l’hiver était de retour. Il s’énerva contre Cérys qui portait une arme mais pas son uniforme et il finit par la virer de son cours. Une première pour la gamine qui habituellement se faisait ignorer et/ou sortait après une série d’impertinences. Einar du retirer sa broche et Lya son bandeau. Chose qu’avant le professeur aurait laissé couler en disant qu’ils devraient éviter de croiser quelqu’un d’autre que lui avec ça sur eux. Le cours serait donc sur la faune de Gwendalavir. Alors qu’Halina réfléchissait à quelle genre de réponse donner, la fille assise à côté d’Enelyë parla un peu trop fort et fut priée de sortir. Un silence de plomb accueillit cette remarque. Qui avait remplacé leur ancien prof ? La mangeuse de chocolat décrit les Marcheurs. Une Aequor décrivit les Coureurs. Puis il y eut l’intervention pleine de sous-entendu d’un Kaelem réputé pour être un coureur de jupons et pour être des plus insolents avec tout le monde. Halina ne l’aimait pas.


Lya semblait être d’accord avec ce Kaelem et elle posa une question qui leur brulait à tous les lèvres. Mais la Teylus ne cautionnait pas cette demande ouverte et se faire remarquer. Si Duncan était devenu aussi pointilleux qu’il le semblait il était peut-être tenu de faire un rapport à la fin des cours, on de les dénoncer. La jeune femme n’avait pas envie d’être remarquée autrement que par son talent. Elle rêvait depuis toujours d’intégrer la garde Noire, de protéger l’Empereur, faire partie de l’élite. Et qui sait, être le première femme générale de l’Empire ? Il fallait que son dossier ne contienne que des éloges. En théorie, il ne lui restait qu’un an à faire à l’Académie maintenant qu’elle était Acier. Avec les bonnes recommandations, elle pourrait faire pleins de choses. Elle avait des rêves pleins la tête et ne voulait pas qu’ils soient gâchés parce qu’elle avait ouvertement critiqué un envoyé de l’Empereur. Parce que jusqu’à preuve du contraire, Jehan était parti de son plein gré et Aziel avait été envoyé par l’Empereur. C’était purement égoïste de sa part de ne pas s’impliquer mais tant pis. On ne l’aimerait pas pour ça mais tant pis. C’était son choix.


Halina écouta le discours de Duncan avec attention. Histoire de cerner un peu mieux dans quel état d’esprit ils étaient lui et les autres profs. Ce qui la frappa le plus c’était l’état de fatigue de Sieur Cil’Eternit. Il ne semblait pas aller bien du tout. Halina ne faisait pas partie de ceux qu’il avait repris à l’ordre. Elle avait toujours pris des notes dans son cours, sauf quand le cours se trouvait à l’extérieur d’une salle de classe. Elle trouvait ça triste, de régresser à ce point. Les cours de Légendes allaient donc perdre leur interactivité, leur intérêt ? On ne raconterait plus ses rêves ou des légendes au pied d’un arbres. Non, on réciterait consciencieusement nos leçons sur les parasites de l’Empire ? Comme Lorek venait d le faire ? Le guerrière était dépitée. L’Aequor s’inquiéta de l’état de santé du Maître des Légende puis Lya se fit une nouvelle fois remarquer. Comme si elle s’en foutait des conséquences de ses actes. Si l’Acier était d’accord et pensait tout bas la même chose, elle n’aurait pourtant jamais osé. Comme Lya sortit sans laisser à quiconque le temps de répondre, Halina soupira puis leva la mains, lorsqu’elle fut interrogée, elle demanda :


-Monsieur, j’ai pas bien compris pourquoi Lorek a dit qu’on ne les voit pas arriver les n’ralaï ? C’est bien un insecte visible ou un truc du genre ?


Détourner l’attention. C’était une technique nulle mais elle était vraiment intéressée par le sujet. Et puis, si le professeur avait voulu dire quelque chose, il aurait pu, juste avant de l’interroger. Peut-être voulait-il que son cours garde un cap normal. Il semblait VRAIMENT aller de plus en plus mal.


-Et, est-ce que ça s’attaque aux hommes ces parasites ?


[C'est pas top top, donc édition à volonté ! ]

Duncan Cil' Eternit
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeMer 17 Oct 2012 - 2:01

- Veuillez vous rasseoir, monsieur Gyl’ Galesh. Je vais bien, sinon je ne serais pas en train de faire cours. De menues allergies, rien de grave.

A vrai dire, c’était tellement menu qu’il commençait à penser qu’il ne tiendrait pas jusqu’à la fin de son cours. Mais il restait pourtant une bonne heure, et de nombreuses choses que les élèves devaient noter… Il avait juste besoin de s’asseoir, de boire un peu d’eau, voilà tout. De se renconcentrer sur son propre enseignement. Où en était-on, déjà ? Ah, oui, le N’Ralaï. Qu’en avait dit le jeune Lorek ? Il n’avait qu’à moitié écouté, et mal entendu, comme si deux oreillers de plume étaient plaqués contre ses oreilles. Néanmoins, il lui semblait qu’il avait donné la majorité des informations. Ou bien en manquait-il ? Il ne savait plus, il ne savait plus…
A côté du tableau, il se saisit de la grande perche de bois qui lui servait toujours à désigner les différents endroits de la grande carte affichée sur le mur derrière-lui. Le but était cette fois-ci moins pédagogique, plus inavoué. Elle lui permettait de ne pas tomber. Il s’appuyait dessus comme sur une canne, les jointures blanches par l’effort, avant de se décider à rejoindre le fauteuil de son bureau.
Il paraissait loin, si loin, tellement loin…

Enfin, il atteignit sa chaise, et s’assit lourdement, se forçant à ne pas toucher à son épaule pour en faire partir la douleur sourde. Il n’avait que trop concentré son attention sur son corps, et pas assez sur son cours. Et il avait manifestement atteint sa chaise au bon moment.
Le départ en fanfare de Lya Dinal l’attrista profondément, plus profondément qu’il était possible. Ce n’était pas son air bravache, et les murmures des élèves dans son sillage, non, ce n’était pas non plus ses paroles et les sous-entendus latents, pas même. C’était cette rupture profonde qu’il sentait en lui-même, entre Duncan Cil’ Eternit, l’homme, celui qui aimait à enseigner, qui aimait ses élèves, qui voulait que chacun profite de ses connaissances et puisse grandir dans un environnement serein, et Duncan Cil’ Eternit le professeur d’Al-Jeit, celui qui souhaitait écrire un rapport à Aziel sur l’impertinence de Lya, et la renvoyer définitivement de cours.
Entre les deux, son cœur battait sourdement, à grandes pompées.

- Un peu de silence, silence s’il vous plaît,
fit-il de guerre lasse pour contrer les murmures et les discussions qu’avait enclenché le départ de Lya.

Il prit la décision de ne rien dire, afin de ne pas envenimer la situation. Il verrait peut-être personnellement avec la jeune femme, ou bien… ou bien quoi, déjà ? Il avait pensé à quelque chose, mais voilà qu’il venait de l’oublier. Où en était-on déjà ? Ah, oui, le N’Ralaï.
Il était sur le point de subir une nouvelle quinte de toux quand une main se leva, le coupant dans son élan. Halina. Ah, Lorek avait dit ça ? Il aurait du le corriger plut tôt. Où as-tu donc la tête, Cil’ Eternit ?! Duncan reprit sa perche, toujours assis au fond de son fauteuil, et s’en servit pour soulever un feuillet de son autre tableau, celui qui disposait de grandes pages en parchemin avec des dessins qu’il avait préalablement retracés. Parce que oui, à défaut d’autre chose, Duncan en savait suffisamment pour être capable de dessiner bien sur une feuille de papier, en particulier les reproductions que l’on trouvait dans certains folios. Sa baguette s’arrêta sur un dessin d’une espèce d’énorme guêpe crochue, bien plus grande et bien plus horrible qu’une guêpe normale. Puis il montra une sorte d’arachnide bossue, suintante et pleine d’yeux, et encore une dizaine d’autres créatures tracées sur la page.

- Voilà les diverses suppositions que nous avons quant à la véritable forme des N’Ralaïs,
reprit-il d’un ton docte pour répondre à la question d’Halina. Rien n’est sûr comme vous pouvez le voir, mais… mais –quinte de toux- mais au moins, nous savons qu’il s’agit d’un insecte. Pourquoi ne peut-on pas le décrire, alors ?

Personne ne répondit spontanément, aussi reprit-il, autant pour rompre le silence que pour masquer sa propre respiration sifflante :

- Aucun homme n’en a jamais approché un, en réalité. Ou du moins, si c’est le cas, il n’est pas revenu vivant pour nous le dire.
Il désigna cette fois-ci la carte de Gwendalavir. Comme vous pouvez le voir, l’ïle des Nimurdes se trouve en territoire hostile, très difficile d’accès, et très peu se sont aventurés par voie de terre ou voie de mer jusque là, à ma connaissance…

Ses doigts, pris d’un accès de faiblesse soudain, lâchèrent la grande baguette de noyer qui tomba dans un bruit fracassant sous le sol. Ne se sentant pas la force de se pencher pour la ramasser –il craignait d’être trop faible pour se redresser et donc de tomber- le professeur de légendes se contenta de la pousser du bout du pied en grognant.

- Comme j’étais donc en train de dire, on ne sait du N’Ralaï que ce qu’il laisse des cadavres que les mers ont poussé jusqu’aux rivages de Gwendalavir. Monsieur Gyl… Quel est votre nom, déjà ?... Ah, Gyl’Galesh, merci, le N’Ralaï est un parasite. Ils piquent un animal pour y mettre leurs œufs, et ceux-ci éclosent dans le corps de la victime. L’insecte dévore son hôte de l’intérieur après avoir pris possession des principales fonctions vitales, l’hôte devient en quelque sorte sa… quel est le mot, déjà… ah, carapace.

Il s’interrompit, et porta une main tremblante vers sa cruche d’eau. Mais dès qu’il tenta d’avaler ne serait-ce qu’un filet d’eau, il manqua de s’étrangler, et s’astreint à avoir la gorge sèche. Ironique, alors qu’il eut si mal dans la poitrine qu’il lui semblait être en train de se noyer dans son propre corps.

- Où en étais-je… ?
Son cerveau était comme saturé de brume, et il était incapable de retrouver le fil de sa pensée. Faible, si faible il se sentait, si faible… Miss Nilsan, vous aviez une autre question, je crois ? Ou bien était-ce vous, miss Til’ Ewin, qui vouliez m’en poser une ? Il ne savait plus.


Enelyë Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeMer 17 Oct 2012 - 19:29

Elle suivait le cours, un peu distraitement. Elle avait vu que Attalys – elle la connaissait maintenant, entre les cours de dessin et les cours de légende, mais ne lui avait jamais vraiment parlé – que Attalys, donc, avait répondu à la question de Duncan pour les Coureurs, et avait juste soupiré lorsque Shaokys avait décidé de faire son intéressant. Ce n’était pas qu’elle ne l’aimait pas. Pas vraiment, du moins. C’était plutôt qu’elle le trouvait particulièrement agaçant, et pas vraiment captivant. Alors elle se contenta de tapoter de ses ongles sur le bois de la table. Lorsqu’on lui lança des regards embêtés, elle arrêta. Décidément, ce cours n’était pas aussi joyeux qu’elle l’avait espéré. Comment pouvait-elle alors se changer les idées ?

Enelyë reposa sa tête sur l’écrin de ses bras, un air de chien battu peint sur le visage. Des larmes pointaient dans ses yeux, qu’elle se refusait toutefois à laisser couler. Puis Lya prit la parole. La Kaelem secoua la tête : tout le monde savait que Jehan était parti de son plein gré. Et bien que tout le monde espère le contraire, Eneyë s’était, elle, rendue à l’évidence. Un nouveau soupir s’arracha à sa bouche, tandis que Duncan se dépêchait de répondre pour retrouver un calme relatif dans la salle. Certes, il cherchait ses mots, mais chacun était suspendu à ses lèvres. Il semblait se moquer royalement de l’absence de Jehan et de la présence d’Aziel. Bah … elle ne voyait pas pourquoi cela aurait dû les étonner. Enfin, à bien y repenser, il semblait quand même un peu sévère avec Jehan … Bah, elle n’avait pas envie de s’intéresser à cela, et elle laissa les rumeurs là où elles devaient se trouver : dans la corbeille de sa tête.

Duncan donna finalement la définition des Siffleurs que personne encore n’avait donnée, puis posa une nouvelle question. Le N’Ralaï. Elle en avait entendu parler peu souvent, mais savait pertinemment que ceux qui en avaient vu n’étaient plus vivants. Il y avait toujours des petites choses qu’elle retenait de ses discussions, et là, elle avait retenu ça. Elle frissonna lorsque Lorek expliqua de quoi il en retournait. Elle trouvait toujours cela horrible de s’imaginer un insecte pondre à l’intérieur d’un corps vivant. Mais plusieurs parasites faisaient cela. A plus petite échelle, certes, mais tout de même … L’Aequor demanda alors à Duncan si il allait bien, et cela fit qu’Enelyë releva la tête, un peu curieuse. Mais avant qu’elle n’ait pu examiner l’état de leur professeur, Lya avait repris la parole pour annoncer qu’elle sortait du cours. Elle reçut un regard de Lya, lui rendit son sourire, peut-être un peu moins éclatant, mais l’intention était là. Elle se demandait si son amie allait recevoir une sanction, et elle espérait sincèrement que non.

Halina décida de reprendre le cours et posa des questions sur ce qu’avait dit Lorek, avant d’en rajouter une autre. Enelyë, le regard fixé sur la porte, finit par reporter son attention sur leur professeur. Et ça lui éclatait en plein visage : il allait vraiment mal. Cependant, elle décida de ne rien dire : si il ne demandait rien, sans doute n’en avait-il pas besoin. Il continua à parler, ses phrases ponctuées de quinte de toux. Lorsque la lourde baguette de bois tomba, la Kaelem ne put s’empêcher de sursauter sur sa chaise – et elle se rendit alors seulement compte qu’elle avait failli s’endormir. Elle avait l’impression que le monsieur il avait du mal, quand même. Il cherchait ses mots. Dans sa tête, ça n’annonçait vraiment rien de bon.

- Monsieur, vous n’avez vraiment pas l’air d’aller bien. Est-ce que vous ne préféreriez pas aller vous reposer ?

La dessinatrice s’était levée, sourcils froncés, comme certains de ses autres camarades. Les discussions avaient repris, doucement, les élèves se demandant les uns les autres ce qui pouvait bien arriver à leur professeur. Enelyë lança un regard à Lorek. Sans lui, elle n'aurait sans doute rien remarqué.


Shaokys Ultrond
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeJeu 18 Oct 2012 - 14:22

Monsieur Ultrond. Monsieur Ultrond. Je t'en foutrais moi des Monsieur Ultrond. Il avait l'impression d'avoir 50 ans avec une telle dénomination. Et puis, d'abord Monsieur Ultrond, c'était son père, namého :na:. Lui, il était Shaokys, Shao pour les intimes (qui étaient nombreusES What a Face).

Le cours continua donc. Papy légendes posa une nouvelle question et un élève se leva comme s'il était monté sur ressort. Un élève super bizarre d'ailleurs. Il avait la peau bleue. Suspect. Un schtroumpf à l'académie de Merwyn?
affraid Ou alors il s'était baigné trop longtemps, mais alors vraiment trop lentement, dans un lac gelé? [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] 327215 Shaokys n'en avait aucune idée mais en tout cas, il répondit à la question de Papy Légendes sans hésiter. Il avait bouffé un bouquin pour savoir ça? Shaokys avait même jamais entendu parlé de ce machinchose là. D'ailleurs, quand Papy Légendes en avant parlé, l'arnaqueur avait d'abord que le professeur éternuait. Mais apparemment non, c'était bien le nom de l'espèce de créature bizarre décrite par le Schtroumpf Intello.

Ensuite, Lya prit la mouche et quitta la pièce. Shaokys aimait bien Lya et cette réaction le confortait dans ce sentiment. Qu'est ce qu'il aurait aimé faire pareil tiens. Mais bon, il avait un gardien qui lui ferait payer s'il suivait la marchombre. Marchombre qui était Kaelem d'ailleurs. Shaokys se tourna vers son gardien.

- Et elle, tu la surveilles pas? C'est une Kaelem aussi, elle va faire perdre des points à ta maison, murmura-t-il.

- C'est le premier cours qu'elle loupe, toi c'est le premier auquel tu assistes.

Il marquait un point. Bon, c'était pas vraiment le premier auquel il assistait. Il avait assisté au cours de Duncan le premier jour qu'il était arrivé et... [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] 327215 ......
scratch ..... le cours de Duncan d'aujourd'hui What a Face.

Suite au départ de Lya, une Teylus posa une question. Faut dire qu'avec le nouvel uniforme, c'était super facile de savoir de quel maison était issue l'élève. Mignonne d'ailleurs cette élève. Faudrait qu'il aille lui parler un jour, voir s'il était possible de négocier une petite nuit avec elle. Il connaissait même pas son nom. Ca serait un bon moyen de lier conversation. En plus, il était sûr de son coup. Depuis qu'il avait organisée sa fête dans la salle des loisirs, il suffisait qu'il se présente à celles qui n'étaient pas venu pour qu'elles tombent dans ses bras. Ca serait pareil avec la Teylus mignonne là, c'était évident.

Bref, passons. Papy Légendes continua son cours et il montra des espèces d'horreurs dessinées à la main. C'était ça l'insecte machinchose? Bah qu'il reste sur son île parce qu'il était vraiment moche. Non mais vraiment moche de chez moche quoi. Puis, au fur et à mesure du discours, Papy Légendes sembla se perdre dans ses pensées. Sa mémoire semblait vacillante. Oulà qu'est ce qu'il lui arrivait? D'ailleurs, le Schtroumpf l'avait bien dit, il avait l'air de mal aller. Il changeait de couleur. Papy Caméléon des Légendes. Un super nom de cheval de course d’aristocrate. Oui, nom pas surnom. Un truc aussi long c'était forcément un nom. Y avait que Gwëll pour donner un surnom aussi long.

- Si vous voulez, je vais chercher un rêveur à l'infirmerie.

Après avoir parlé, il se rendit compte qu'il pourrait pas s'éclipser. Il connaissait les plans de l'académie presque par coeur et l'infirmerie était..... juste à côté de la salle des légendes où ils se trouvaient. Et merde. Et puis, c'était trop tard pour revenir sur ce qu'il avait dit. Du coup, si sa proposition était acceptée, il allait devoir y aller et peut-être manqué le décès de Papy Caméléon des Légendes. Re-merde tiens.

Non, mais c'est bon, il allait oublié qu'il avait proposé d'y aller. Un autre élève allait y aller, c'était évident.


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeVen 19 Oct 2012 - 19:44

- M'sieur.

Attalys redressa la tête tandis qu'un silence de plomb s'abattait sur la salle de classe. Comme dans un rêve, elle observa la Kaelem se lever, ajuster son bandeau d'un geste assuré et traverser la pièce d'une démarche résolue. Elle n'entendait rien, ne ressentait rien et avait l'impression de voir trouble, comme si elle était en train de regarder à travers du brouillard cotonneux. Il y avait uniquement ce vide qui l'emplissait, cette sensation d'incompréhension, un sentiment fait d'impuissance et d'incrédulité, émotion étrange et palpable. Mais c'était un rêve, forcément, il n'y avait que dans les rêves qu'on trouvait un tel silence et que les images bougeaient au ralenti. Un fichu rêve qui allait bientôt se transformer en cauchemar.

Puis quelque chose cassa. Cela commença par un cri qui lui vrilla les tympans et qui n'était autre que le raclement d'une chaise sur le sol. Les murmures des élèves devinrent soudain hurlements, et le chuchotement fébrile de son voisin lui arracha un mouvement incontrôlé en direction de ses oreilles. Elle fut presque surprise de constater que celles-ci ne saignaient pas.

Parce que, à Duncan, on ne lui faisait pas ça. Jamais. Duncan, c'était le prof au sourire bonhomme et au rire facile, qui traitait les étudiants de l'Académie avec un mélange d'indulgence et de bienveillance. Duncan, c'était celui que chacun appréciait, dont on se moquait parfois un peu pour la forme mais que, au fond, on n'aurait voulu échanger contre rien au monde.

Aujourd'hui, ce n'était pas sa faute s'il était fatigué. Ce n'était pas sa faute si Jehan était parti et si le nouvel Intendant se montrait beaucoup plus strict et intransigeant que son prédécesseur. Sans doute que la jeune femme le savait, d'ailleurs. Son départ ne visait pas leur enseignant en particulier, elle l'avait bien compris. Mais elle lui en voulait de partir comme ça, alors qu'il se montrait si fragile, si faible, si démuni, elle lui en voulait de le voir tout à coup si perdu et si las. Et c'était une sorte de panique qu'elle ressentait en regardant son visage défait et ses mouvements désordonnés, ainsi que la manière avec laquelle il avait abordé le geste de Lya. Il était véritablement dépassé par les évènements.

Malgré tout, il essaya de continuer le cours. Le N'Ralaï aurait pu l'intéresser, dans d'autres circonstances. Mais elle ne parvenait pas à ce concentrer sur ce qu'il racontait de sa voix chevrotante, et son attention ne cessait de dériver sur le pauvre corps avachi sur une chaise d'où sortaient des paroles qu'on lui aurait arraché de force.

Alors, Enelyë dit quelque chose sur un ton préoccupé, et Attalys bondit à son tour sur ses pieds. Plus par réflexe, à vrai dire, mais comme de nombreux élèves s'étaient dressés derrière leur table, ceci passa plutôt inaperçu. Un garçon proposa d'aller chercher un rêveur à l'infirmerie, et la jeune fille releva les yeux pour croiser son regard.

- Si vous voulez, je peux l'accompagner.

Elle ignorait pourquoi elle avait proposé ça, si c'était à cause du jeune homme à côté de lui qui le dévisageait en fronçant les sourcils ou de leur professeur qui, d'ailleurs, devait avoir certainement bien besoin de deux rêveurs au lieu d'un. Et puis, elle désirait se rendre utile, d'un moyen ou d'un autre.

- Ou alors, aller chercher quelqu'un... quelqu'un d'autre...

Mais qui ? Mal à l'aise, elle esquissa un sourire crispé en flattant fébrilement son uniforme flashi du plat de la main.

Aziel Ril' Krysant
Aziel Ril' Krysant

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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeVen 19 Oct 2012 - 21:18

Deux jours déjà. Deux jours à donner des ordres aux gardes impériaux qui l’avaient accompagné, pour cadrer et recadrer chaque parcelle de l’école, pour surveiller toutes les pièces à la fois jusqu’à la moindre dalle de couloir.
Deux jours à faire des aller et retour de son bureau aux salles de cours pour régler les problèmes, appliquer les sanctions, apaiser les tensions, toujours inflexible. Deux journées bien remplies, à vrai dire. Deux journées qui correspondaient exactement à ce qu’il s’était imaginé acceptant la mission que lui avait confié l’Empereur en personne. A à l’aube de cette troisième journée, Aziel Ryl’Krisant, en son rôle et en son état, gardait le sourire. Tout du moins, ce sourire, s’il n’était pas posé sur ses lèvres, était gravé dans son esprit.

Assis comme un roi derrière son bureau, l’intendant relisait un rapport de l’un de ses gardes, qui attendait au garde-à-vous à côté de la porte. Rapport fort intéressant, par la Dame, il fallait bien l’admettre. Il semblerait en effet qu’encore sept élèves manquaient à l’appel ce matin, malgré les avertissements qu’il avait fait parvenir à chacun. Bien, il semblerait donc qu’il soit contraint de s’occuper de cette affaire lui-même, comme s’il n’avait pas assez de chose à faire comme cela. De douze, l’effectif était passé à sept. A lui de le faire descendre à zéro. L’intendant reposa le rapport sur son bureau parfaitement en ordre. Les sept noms des élèves étaient gravés dans sa mémoire. Il se leva et s’approcha d’un panneau de liège sur lequel étaient punaisés les emplois du temps de chaque classe. Il s’autorisa une esquisse de sourire en constatant qu’il n’aurait que trois classes à visiter. Interrompre un cours allait en effet à l’encontre de ses principes, mais il ne pouvait se permettre de laisser cet affront pur et simple continuer plus longtemps. Ce serait laisser croire à tous ceux qui faisait l’effort de suivre le code et de se lever chaque matin assez tôt pour être présent à la Grande Salle à six heures tapantes, que leur obéissance et leurs effort n’était pas remarqué et qu’ils pouvaient donc reprendre leur ancienne habitudes. Hors de question !

En passant devant le garde qui n’avait toujours pas bougé d’un poil, Aziel ordonna :

-Erwan, venez avec moi, nous allons immédiatement nous occuper des élèves que vous citez dans votre rapport. Et par la Dame, refermez cette porte derrière vous !

Suivi de l’homme, Aziel se dirigea d’un pas assuré vers les sous-sols, où avait lieu un cours d’alchimie qu’osaient suivre deux des réfractaires, Armel Notil et Sarielle Fayn, tous deux de la maison Teylus. L’homme toqua à la porte du laboratoire et attendit poliment la permission d’entrer du professeur. Il investit la salle et s’avança jusqu’au bureau alors qu’Erwan attendait près de la porte.

-Se lever lors de l’entrée d’un supérieur est une marque de respect, jeune gens.

Les élèves se levèrent presque immédiatement, certains avec un contrecœur évident.

-Je vous prie de bien vouloir excuser l’interruption de votre cours, mais cela ne durera pas et ne pouvais pas attendre, fit Aziel en se tournant vers le professeur. Sieur Notil et miss Fayn, veuillez me suivre.

L’ordre était sans appel, mais cependant, personne ne bougea jusqu’à Aziel ne les fixe les deux élèves d’un long regard froid. Alors seulement, après une hésitation toute aussi longue, ils se levèrent à contre cœur.

-Je vous les emprunte, mais rassurez-vous, vous les récupérerez bien assez vite.

Le professeur acquiesça de la tête et reprit prestement son cours avant même que l’intendant n’ai quitté la pièce, suivit des deux élèves et d’Erwan. En voilà un qui ne demandait qu’à montrer son zèle. Aziel retint cet élément, dans un coin de sa tête Peut-être pourrait-il le citer lors d’un prochain discours, allez savoir. Le groupe grimpa quelques étages d’un pas rapide, jusqu’à atteindre le couloir du premier étage de l’académie. Mais avant qu’ils n’aient eut le temps d’atteindra la porte de la salle des Légendes, celle-ci s’ouvrit et une élève en sortit sans refermer la porte derrière elle. Elle percuta de plein fouet l’intendant qui ne s’était pas écarté d’un poil pour la laisser passer. Il la saisit par les épaules, fermement. Ses yeux luisaient de colère mal contrôlée.

-Lya Dinal n’est-ce pas ?

Il continua avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre.

- Enlevez-moi ce bandeau immédiatement. Je m’étonne que votre professeur ne vous l’ait pas demandé. Et puis-je connaitre la raison pour laquelle vous vous autorisez à quitter un cours ?

La jeune femme ne répondit pas, évidement.

-Je vais vous raccompagner jusqu’à votre salle et vous aller vous excuser auprès de lui, puis vous nous suivrez, ajouta-t-il en désignant de la tête le groupe derrière lui.

La jeune femme s’exécuta de mauvaise grâce, poussée par la pression de la main d’Aziel sur son épaule. Elle semblait perdue dans des pensées connues d’elle seule. Le garde et les deux autres élèves patienteraient dans le couloir pendant que l’intendant et Lya seraient dans la pièce. L’homme referma consciencieusement la porte derrière lui, toujours en poussant l’élève de la main. Une étrange atmosphère régnait dans l’endroit. Aziel n’y pris pas garde.

-Je vous ramène une élève, Sire Cil’Eternit. Il me semble qu’elle…

L’intendant se tut en prenant conscience de l’état de pâleur et de fragilité extrême dans lequel se trouvait le professeur.

-Que se passe-t-il ici ? Vous, dit-il en désignant la jeune Aequor qui avait semblé si désireuse de prendre connaissance du code Merwynien lors de l’arrivée d’Aziel à l’académie, allez immédiatement chercher un Rêveur à l’infirmerie.

La jeune femme s’exécuta immédiatement, comme si elle n’attendait que cela.

-Assis. Tous. Quand à vous miss Dinal, restez au fond cette salle, fit Aziel en s’avançant jusqu’au bureau ou le professeur était assis. Expliquez-moi la situation je vous prie, Sieur Cil’Eternit.

L’intendant se devait d’avoir un aperçu clair et net de la situation pour pouvoir agir en conséquence. Le professeur semblait avoir vieillit de dix ans depuis leur discussion de la veille. Le Rêveur n’allait pas tarder. Ce qu'il avait encore quatre autres élèves à aller chercher, lui.

Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeMer 24 Oct 2012 - 19:58

Lorsque l'Intendant surgit dans la pièce, tout de rouge vêtu, comme à son habitude, en poussant Lya devant lui, Attalys envisagea trois possibilités :

Il ramenait la jeune fille en cours et allait leur annoncer qu'ils étaient tous renvoyés pour mutinerie généralisée.

Celle-ci était allée le chercher parce que leur professeur n'allait pas bien.

Il avait rajouté des articles au Code Merwynien stipulant que les élèves n'avaient plus le droit de marcher sur les tapis, de courir dans les escaliers ou de sortir dans le Parc en pantoufles, ou tout autres règles aussi bizarroïdes, et tenait à le leur dire de vive voix.


Ses poings se crispèrent, ses ongles - ou ce qui en restait - se fichèrent dans les paumes de ses mains dont les phalanges blanchirent aussitôt. Les quelques élèves qui n'étaient pas déjà debout se levèrent dans un silence soudain et interloqué tandis qu'Aziel balayait la classe d'un regard scrutateur avant de se poser sur le Sieur Cil'Eternit, plus diaphane et tremblant que jamais. Elle le vit froncer imperceptiblement les sourcils, et elle ne put qu'admirer sa maîtrise de lui-même lorsqu'il redressa la tête en plissant ses yeux de rapace. La suite, pourtant, ne fut pas pour la réjouir.

- Vous, fit-il d'un ton qui n'admettait aucune réplique en la désignant du doigt, allez immédiatement chercher un Rêveur à l'infirmerie.

Sa voix n'avait pas fini de résonner dans la pièce que, déjà, la jeune femme avait rangé sa chaise derrière son bureau pour se diriger vers la porte que l'Intendant avait soigneusement refermée quand il avait déboulé dans la salle de classe. Elle savait que son zèle pourrait être mal interprété par une partie des élèves qui, depuis le départ de Jehan, se divisaient plus ou moins en trois camps : ceux satisfaits du nouveau régime, les neutres ou qui ne partageaient pas leurs opinions, peut-être les plus nombreux, et ceux qui avaient immédiatement pris en grippe l'envoyé de l'Empereur ainsi que les lois remises en place et ne craignaient pas de contester ouvertement ses décisions. Elle-même se situait plutôt dans la seconde catégorie. Certes, elle regrettait un peu son ancienne liberté et le laxisme débonnaire de Sire Hil'Jildwin, mais n'était pas non plus fondamentalement opposée à la stricte discipline d'Aziel. Pour l'instant, en tout cas.

Elle en était à ces réflexions quand elle parvint à l'infirmerie, remarquant à peine le garde et les deux élèves qui patientaient dans le corridor. Elle eut une pensée fugitive pour l'infirmière qu'elle était allée chercher pour Halina, il y a de cela une éternité. Ils étaient en cours de légendes, mais Sire Ril'Krysant n'était pas encore arrivé, l'automne effeuillait les arbres du Parc dans lequel ils s'étaient installés et Duncan était en pleine santé, et d'humeur tout à fait plaisante. Cette fois-ci, elle prit bien soin de demander un Rêveur, comme on le lui avait certifié, en précisant que c'était pour leur professeur de légendes qui ne se sentait pas bien. Ce fut finalement un jeune homme qui l'accompagna dans le couloir et Attalys, après lui avoir offert un sourire fugace, s'attacha à ses pas en essayant de ne pas se laisser distancer par ses grandes enjambées.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la pièce, le jeune Rêveur se dirigea aussitôt vers l'enseignant tandis que la Dessinatrice, légèrement hésitante, choisit finalement de retourner à sa place. Elle se pencha furtivement sur son voisin afin de le questionner à mi-voix, mais celui-ci se contenta d'un haussement d'épaules peu significatif. Laissant son interrogation en suspens entre eux, Attalys le remercia d'une ombre de sourire. Quelqu'un soupira dans son dos et elle focalisa à nouveau son attention sur les curieux couples que formaient, d'un côté, le Rêveur à la chevelure ébouriffée et son patient blafard, et, un peu à l'écart, l'Intendant en compagnie d'une Lya renfrognée.

Duncan Cil' Eternit
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeJeu 25 Oct 2012 - 10:01

[Je me suis déprimée toute seule à écrire ce post u_____u ]

Les pensées de Duncan s’étiolaient comme la brume au petit jour. Il entendait les élèves parler, se lever les uns après les autres, sans doute pour répondre à ses questions, mais leurs mots se perdaient dans son esprit, comme s’ils parlaient au travers de quatre murs de plomb.
Il ne se rappelait pas avoir vu Aziel Ril’ Krysant entrer. Pourtant, l’instant d’après, il se trouvait à ses côtés, et donnait des ordres de ci de là. Il faut dire qu’il ne savait faire que ça, Ril’ Krysant, donner des ordres et apparaître dans les salles quand on s’y attendait le moins. Les souvenirs d’Al-Jeit envahirent la mémoire de Duncan, Aziel avait le bouc moins gris, les traits plus lisses, mais l’œil tout aussi intransigeant.
Et maintenant comme avant, le professeur de légendes et de lettres n’aimait pas être interrompu en plein cours, quand bien même il était incapable de tenir correctement sa classe. Qui était à blâmer pour l’insolence et l’agitation des élèves, si ce n’était pas le nouvel Intendant qui n’avait pas compris que l’Académie de Merwyn devait être gérée différemment que l’Académie d’Al-Jeit, au moins au début ?
Il ne voulait pas qu’Aziel le voit dans cet état de faiblesse extrême. C’était momentané, ça allait disparaître, il lui fallait juste un peu de calme, et ça irait mieux. Juste un peu de calme. Pas d’Intendant qui débarque, sûrement pour lui prendre la moitié des élèves de sa classe pour des raisons plus qu’obscures.

- Tout est sous.. sous contrôle, Sire… Intendant
, lâcha-t-il. C’est juste la fatigue. Juste la fatigue.

Parler devenait extrêmement difficile. Comme si le Dragon lui volait le moindre souffle d’air qui arrivait de ses poumons. Il était à bout de souffle, et son cœur le broyait. Le broyait tellement fort qu’il allait sans doute exploser, et qu’il lui était impossible de respirer.
Quelqu’un d’autre entra dans la salle à ce moment-là, un visage qu’il ne connaissait pas, ou bien dont il n’arrivait pas à se rappeler. C’en était trop. Etait-ce bientôt fini d’interrompre son cours de manière aussi cavalière ?!
Duncan voulut se lever, mais l’effort lui fit si mal qu’il chancela, et ne dut de rester debout que grâce à l’Intendant, qui lui prêta un bras salutaire. Faiblement, il le repoussa.
L’autre était un rêveur.
La mine effarée et inquiète de ses élèves suffisait pour le deviner. Et les questions qu’il lui posa sur son état. Il ne pouvait plus se leurrer. On ne pouvait pas mentir à un rêveur.

- Pas devant les élèves. …Soit, je vous suis, si…
Il se retourna vers Aziel. Messire Intendant, je demande la per…permission de quitter cette salle et d’interrompre mon cours pour la journée. Je ferai mon possible évid-évidemment pour le rattraper… Merci, sire RIl’Krysant.

Prononcer ces mots lui avait tant coûté que la tête lui tournait, et que l’univers valsait fortement. Ou bien était-ce son cœur à la limite d’imploser ? Il ne savait pas.
Son seul but, désormais, était d’atteindre la sortie debout, et de rester digne devant les yeux des élèves qu’il aimait et devant lesquels il ne voulait pas apparaître dans un tel état. Surtout après les avoir sermonnés si longuement sur la maitrise de soi et la discipline. C’était tellement ironique.
Le rêveur le soutenait d’un côté, sous l’œil attentif de l’Intendant. Duncan, de son bras valide, appuyait sur sa poitrine, fort, très fort, pour essayer de contenir cette douleur si intense. Si intense. Si intense..

Il ne se souvenait pas être tombé.


* Non, pas devant les élèves, pas devant eux…* avait-il pensé. Mais les mots restaient coincés dans sa gorge, qu’une main invisible broyait tout autant qu’elle broyait son cœur, ses poumons, sa poitrine entière. Il allait mourir. Ici, sur le sol de sa salle de classe, et devant les yeux des élèves, devant les yeux de l’Intendant, devant les yeux de tous…
Est-ce vous, Dame, qui m’appelez ? Faut-il, pour mourir, que vous me preniez le souffle, que vous me preniez le sang, que vous me preniez le cœur ? M’accorderez-vous la grâce de mourir, si je vous les offre, si votre Héros se repait du cœur qu’il est en train d’arracher à grand coup de griffe de ma poitrine ? M’accorderez-vous une place dans vos champs célestes, moi qui vous ai toujours vénérée ?
Pardonnez-moi ces instants de haine quand vous avez éprouvé ma foi, quand vous avez rappelé à votre côté mon aimée, quand vous avez écarté de moi Jehan, qui se révélait être un traître, quand maintenant vous m’accordez cette mort si disgracieuse et si imprévue.

Les battements se firent si lourds, si intenses, qu’elles le plongèrent dans le noir profond, le noir infini.
Puis ils disparurent.
Et lui avec.

Il tombait.
Des boucles d’or, un sourire chaud comme le soleil, son parfum de lilas, son nez retroussé..
Il allait la rejoindre.
Il allait la revoir.
Enfin.


Enelyë Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 28 Oct 2012 - 15:27

Enelyë lui demanda si tout allait bien, et Shaokys demanda si il fallait aller chercher un rêveur. Attalys continua, proposant d’accompagner le jeune homme, ou d’aller chercher quelqu’un. Tous les élèves étaient préoccupés par l’état de l’homme affalé sur sa chaise. La porte qui s’ouvrait et se refermait attira leurs regards, malgré l’inquiétude qu’ils éprouvaient pour leur professeur. Aziel Ril’Krysant. Enelyë ne l’aimait vraiment pas. Il poussait Lya vers l'intérieur de la salle, et elle avait l’impression – fausse, elle s’en doutait – qu’il était la raison du départ d’Elio. Et ça, elle avait du mal à le digérer. Il disait « ramener une élève » mais lorsqu’il se rendit compte de l’état de Duncan, il s’interrompit, demandant calmement ce qu’il se passait. Il désigna Attalys pour qu’elle aille chercher un rêveur et elle obéit sans hésiter.

Lorsqu’elle referma la porte, Aziel exigea que tout le monde s’asseye. A contrecœur, luttant contre son envie de rébellion qui n’aurait servi strictement à rien, elle obéit. Lya dut rester debout au fond de la salle et il s’approcha du bureau de Duncan, lui demandant un rapport détaillé et précis. Du moins, c’est comme cela que sonnait sa phrase dans la tête d’Enelyë. A nouveau, elle dut se faire violence pour ne pas hurler qu’il était évident que Duncan ne pouvait pas, actuellement, lui expliquer la situation, même si il essayait. Alors elle se contenta de lever la main, espérant que Ril’Krysant l’interrogerait. Elle n’avait pas l’habitude de faire ça, et avant même qu’il ne lui accorde la parole, elle se lança.

- Vous savez, je pense que …

La porte s’ouvrit pour laisser entrer un Rêveur et Attalys. Enelyë soupira, sachant d’avance qu’elle ne pourrait pas continuer. Aziel retourna vers Lya, tandis que l’Aequor retournait à sa place. Le rêveur lui posa quelques questions, auxquelles Duncan refusa de répondre devant eux, ses élèves. La Kaelem haussa un sourcil inquiet. Le Rêveur tenait Duncan, soutenait Duncan, et semblait visiblement vouloir le faire sortir de la salle et le conduire vers l’infirmerie.

Encore aurait-il fallu que Duncan ne tombe pas.

Car en effet, il venait de s’effondrer, et le Rêveur surpris n’était pas parvenu à le garder sur son épaule, et il était presque tombé avec. Alors il réalisa.

- Il fait une crise cardiaque ! Venez m’aider !

Enelyë s’était levée aussitôt, mais d’autres avaient été plus rapides. Mais elle s’approcha tout de même, au cas où elle pouvait être utile, peut-être pouvait-elle dessiner de menus objets, ou faire des allers-retours entre l’infirmerie et la salle avec des pas sur le côté ? Le rêveur semblait un peu paniquée, et il demanda à un élève d’aller chercher l’autre rêveur, plus expérimenté apparemment. Elle fit un pas sur le côté, direction l’infirmerie.

- Le rêveur m’a demandé de venir vous chercher ! Il faut que vous veniez, Sir Cil’Eternit fait une crise cardiaque !

Et sans réfléchir, elle emmena la rêveuse avec elle. Un pas sur le côté plus tard, elle était déjà penchée sur le professeur, prenant la relève du jeune rêveur moins expérimenté. Elle ne doutait pas que plusieurs choses s’étaient produites durant son absence, mais ils semblaient tous tellement affairés qu’elle ne savait pas où donner de la tête. Alors elle rejoint les discrets, ceux qui étaient au fond de la salle et semblaient désemparés.


Elisha Sonjee
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeMer 31 Oct 2012 - 23:07

    Elle n’avait absolument pas prévu cela.
    Mais c’était arrivé.

    C’était une journée qui avait commencé comme d’habitude. Elle s’était levée, habillée, était allée manger un peu. Puis elle était passée à la bibliothèque, déposer un livre qu’elle avait emprunté. Avant de partir pour l’infirmerie. Un jeune rêveur l’avait accompagné. Il était venu à l’infirmerie quelques fois. Rarement. Il se débrouillait plutôt bien, mais restait un jeune rêveur, encore innocent et inexpérimenté. Mais qui voulait vraiment s’accrocher, apprendre. Un peu comme elle à son âge en fait. Elle priait pour qu’il ne lui arrive pas la même chose, pour qu’il n’ait pas à subir ce qu’elle avait subi. Parce que c’était trop dur. Bien trop dur. Et qu’elle ne savait que trop bien quel mal il aurait à s’en remettre.

    Malheureusement ses prières ne furent pas entendues.

    La journée avait pourtant commencé comme n’importe quel autre jour. Elle n’aurait jamais pu prévoir ce qui allait se passer.
    Et pourtant…

    Une élève avait débarqué soudainement dans l’infirmerie, l’air un peu paniqué, stipulant qu’elle avait absolument besoin d’un rêveur, pour un professeur qui ne se sentait pas bien. La rouquine avait légèrement tiqué sur cette information, mais n’y avait pas prêté particulièrement attention sur le moment. Elle s’occupait déjà d’un élève, elle avait laissé l’autre rêveur accompagner la jeune Aequor. Ne se doutant pas le moins du monde de ce qui l’attendait…

    Elle allait s’en vouloir longtemps de cela. Souvent elle se répèterait, qu’elle aurait dû y aller, qu’elle aurait dû savoir, qu’elle aurait dû s’en douter.

    Lorsqu’une jeune femme apparu grâce à un pas sur le côté dans l’infirmerie, elle commença tout juste à s’inquiéter.

    Crise cardiaque. Son propre cœur rata un battement. Tout sauf ça.


    Non. Pas encore un professeur. Pas un autre. Pitié.

    Elle eut à peine le temps d’accepter l’information, qu’elle se retrouva dans la salle de légendes. Face aux élèves, au professeur faisant une crise cardiaque, au rêveur totalement perdu et à… l’intendant ? Que faisait-il là celui-là ? N’avait-il pas déjà à faire à terroriser les élèves, fallait-il qu’il s’attaque aux professeurs maintenant ? Elle espérait pour lui que la crise cardiaque du professeur ne soit pas dû à sa présence. Sinon, ça allait chauffer ! :arrow : Elle n’avait pas le temps de penser à tout cela pour le moment. Elle se précipita sur le professeur. Refoulant ses souvenirs qui lui montaient à la tête. Parce qu’au fond, ça lui rappelait quelque chose de plutôt familier tout ça…

    Une crise cardiaque donc. Heureusement qu’elle n’avait pas posé sa besace, la dessinatrice qui l’avait emmené ne lui avait pas laissé de prendre quoi que ce soit d’autre. Et ce bruit… Tout ce bruit… Ce fourmillement de murmures inaudibles. Comme des murmures de reproches.

    Ne pas retomber dans ce cercle vicieux. Oublier ce qui nous entoure. Se concentrer sur son rêve.

    Soigner. C’était tout ce qui importait.

    Rêver.

    Juste… Dérouler un rêve. Se concentrer dessus. Ne plus penser à rien d’autre que ce rêve. Contrôler la puissance de ce rêve. L’énergie qui restait en elle. Ne pas refaire la même erreur. Pas encore une fois… Pas de cette manière-là…

    Rêver. Juste rêver.

    Le massage cardiaque était inutile à ce moment-là du processus. Elle était arrivée trop tard pour. Et le faire maintenant risquait de mettre fin à son rêve. Et elle ne se risquerait pas à cela. Pas maintenant.

    Rêver. Juste rêver. Jusqu’à savoir le blessé hors de tout danger.

    Et juste comme ça, elle finit par y arriver, à son but. Par réussir à le maintenir en vie, le professeur de dessin. Elle avait bien fait de rester une rêveuse finalement.


    - Il est hors de danger, mais je préfère le garder en convalescence à l’infirmerie quelques jours, dit-elle poliment en levant les yeux vers le nouvel intendant.

    Toute cette histoire l’avait ramené quelques années auparavant. A l’époque du professeur de Dessin. A l’époque où elle était encore une gamine. Et puis cette jeune femme qui était venue la chercher, avec sa voix qui lui disait vaguement quelque chose. Qui était-ce ? Etait-il possible qu’il s’agisse… d’Enelÿe ? D’ailleurs, peu importait de qui il s’agissait, elle allait avoir besoin de son aide. Elle tourna la tête vers la jeune femme qui ne s’était pas éloignée, la fixa juste le temps de lui dire :


    - Tu peux refaire un pas sur le côté, s’il te plait ? Préviens les infirmiers d’amener un brancard, mieux vaut le transporter en douceur.

    Elle s’éclipsa, avant qu’Elisha n’ait le temps de voir si elle l’avait reconnu ou non. En tout cas, elle, elle l’avait reconnue. Il s’agissait bien d’Enelÿe. Sa… cousine… Il faudrait qu’elle lui parle plus tard, elle se devait de lui apprendre la mort d’Ael, même si elle ne l’avait jamais connue. Les brancards ne tardèrent pas à arriver, et Duncan fut rapidement transporté. Elle suivit les infirmiers, gardant son blessé à l’œil, et le jeune rêveur également. Il faudrait qu’elle lui parle à celui-ci, et dès qu’ils seront à l’infirmerie d’ailleurs.

    Le chemin passa plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. Ses yeux passèrent leur temps à passer du professeur au rêveur. Elle étudiait leurs possibles réactions à l’un et l’autre. Presque surprise des similitudes. Dès qu’ils furent arrivés à l’infirmerie, Elisha emmena le rêveur dans l’arrière salle, précisant aux infirmiers de la prévenir au moindre changement d’attitude de la part du professeur de légendes. Au moindre mouvement.

    Sûre d’elle, n’hésitant pas un instant, elle lui tourna le dos, se saisit du poignard qui était dans son éternelle besace, et se le planta dans la main, retenant une grimace. Elle se retourna pour faire face au jeune rêveur. Elle savait qu’il avait déjà rêvé. Qu’il avait le don. Il ne devait pas s’arrêter en si bon chemin. Elle n’avait pas le droit de le laisser ainsi, dans un état de choc. Et le seul moyen de l’en sortir était de provoquer un autre choque. Elle lui tendit sa main, et dit, d’un ton presque sec, autoritaire :


    - Soigne-ça.

    Il ne bougea pas. Trop chamboulé pour agir. Elle répéta, plus sec :

    - Soigne ça. Rêve !

    Ne t’arrête pas en si bon chemin.
    Je ne sais que trop bien ce que tu ressens.

    - Rêve !

    Il obéit. Presque timidement. Rêva. Sans difficulté, la plaie se referma. Il ne restait qu’une minuscule cicatrice, qui disparaitrait très vite. Elle surprit un soupir de soulagement, sourit. Il n’était pas perdu. Sans un mot de plus, elle retourna surveiller son patient.

    Ce n’était plus la même Elisha, mais celle-ci, au moins, n’était pas née du dégoût.


    [Duncan n’est pas mort ]


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 8:14

Lorsque Duncan tomba, Attalys crut défaillir à son tour. Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait plus. Les mots se confondaient dans sa tête en un amalgame de phrases confuses et répétées, rendues stridentes par la panique. Même Aziel, débordé, ne parvenait plus à contenir le flot d'élèves tournoyant dans la salle, sortant dans le couloir, hurlant, se bousculant. Balai incessant d'uniformes rouges, bleus ou noirs qui devait terminer de le convaincre, si ce n'était déjà fait, que l'Académie de Merwyn méritait une bonne leçon de redressement.

Les genoux flageolants, elle se dirigea d'une démarche mal assurée vers le corps inerte pour s'accroupir à ses côtés, le regard fixé sur le visage paisible de Cil'Eternit. Ainsi, il paraissait endormi, plus serein qu'elle ne l'avait jamais vu.


- Professeur...

D'abord, elle essaya de le secouer un peu puis, devant son absence de réaction, dessina presque sans y penser un linge humide qu'elle lui passa sur la figure. Effleurant son front du bout des doigts, elle ne put s'empêcher de retirer vivement sa main. Celui-ci était glacé, plus froid que le plus froid des murs de l'Académie en plein hiver. Pour la première fois, elle eut peur, vraiment peur. Est-ce qu'il allait... mourir ? Elle n'y connaissait rien en soin, mais sa démarche lui apparaissait à présent totalement inutile. Que lui arrivait-il ? Que fallait-il faire ? Un massage, peut-être ? Ou...

Heureusement, ce fut à ce moment-là qu'une nouvelle Rêveuse entra dans la pièce, apparemment plus expérimentée que celui qu'elle avait amené, et elle lui laissa la place auprès de l'enseignant. Son arrivée avait eu le mérite de calmer momentanément les élèves, et ceux-ci s'étaient répartis en petits groupes silencieux, les yeux tournés vers la jeune femme. Attalys s'éloigna de quelques pas pour se laisser tomber sur une chaise. Crise cardiaque. Elle s'en souvenait, à présent. L'autre Rêveur avait dit qu'il venait de faire une crise cardiaque. Trop choquée pour réagir, elle se contenta d'observer la rousse Rêveuse agenouillée, puis se redressant pour demander - à qui ? - de faire un pas sur le côté afin de ramener un brancard. De toute évidence, il s'agissait d'un Dessinateur. Mais son cerveau n'enregistra qu'à moitié ces informations tant une unique chose la préoccupait. Duncan était en vie, Duncan allait s'en sortir. Elle le regarda s'éloigner entre les infirmiers tout en songeant, en ébauchant un sourire, que c'était une chance que l'infirmerie ait été à deux pas de la salle de classe. Une chance, oui...

La porte se referma et, presque malgré elle, son regard balaya la pièce pour s'arrêter sur le tableau. Coureurs, Siffleurs, Marcheurs, N'Ralaïs... Espérant que quelqu'un aurait la bonne idée de l'effacer, elle ferma les yeux.

Enelyë Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeSam 3 Nov 2012 - 2:54

Sur le coup, elle n’avait pas vraiment pas fait attention. Bon, c’était une rêveuse, rousse. Mais Enelyë n’aurait sans doute jamais fait le lien si elle s’était contentée de rêver en silence. La voix de la jeune femme réveilla un écho en elle, un peu flou, insaisissable. Le genre de réminiscence soudaine dont on n’arrive pas à se rappeler précisément l’origine, et qu’on aura beau tourner et retourner dans sa tête, on ne trouvera pas le fin mot de l’histoire. Lorsqu’elle tourna son visage vers elle, qu’elle la fixa, les souvenirs la percutèrent – de plein fouet. Elisha. Mais elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit ; lui parler, demander des nouvelles ? Il fallait aller chercher les rêveurs. Non, il fallait aller chercher des brancards. Tout de suite.

Un pas sur le côté plus tard, elle demandait que l’on apporte des brancards à côté. Un autre pas sur le côté, pour prévenir que l’on a … prévenu, justement. Et elle aurait voulu, suivre le chemin d’Elisha, ne pas rester incertaine comme ça, alors qu’elles s’étaient dit, qu’elles s’étaient promis de se revoir. Chose qui ne s’était pas faite. Chacune occupée de son côté, elle n’avait au final rien fait pour se revoir. La rêveuse était la seule personne de sa famille encore en vie. Elle ne le savait pas. Oh, que dirait-elle, lorsqu’elle apprendrait, comme les autres, que d’un père elle était passé à un autre ? Que son nom, désormais, ne lui offrait plus de réel lien avec elle, autre que ce lien de sang que l’on peut si facilement oublier ?

La porte se ferma, sur Duncan, sur les rêveurs, sur un événement étrange qui la bouleversait. Non pas tant la crise que subissait le professeur – un peu, tout de même, elle n’était pas sans cœur – mais revoir, ainsi, un morceau de sa famille … Ça lui semblait presque irréel. Elle se laissa tomber sur une chaise, un peu dans le vague. Son cerveau n’enregistrait pas ce qu’il se passait dans la salle, ses oreilles n’entendaient pas les murmures à moitié soulagés des autres élèves ou les rires discrets que l’on poussait nerveusement. Elle tentait de digérer ce qu’elle n’aurait pas cru possible : l’indifférence. L’indifférence d’une cousine que l’on n’a vu qu’une fois et qui semble vous oublier tout de suite après. Oh, ça non, ça ne se passerait pas ainsi, quitte à s’asseoir dans le couloir et attendre que cette rêveuse sorte.

Elle se leva soudainement, un peu en colère, oubliant le monde dans la salle. Elle jeta un regard au tableau, encore couvert de l’écriture de Duncan. Il fallait l’effacer. Ce cours n’était pas digne de lui, de toute façon. Alors elle s’approcha, attrapa une brosse et frotta. La craie tombait sous les effleurements de la brosse et cela la satisfaisait. Les Coureurs, le N’Ralaï, toutes ces choses disparaissaient, et se cacheraient dans les cahiers des élèves assidus qui auraient pris des notes. Tant pis pour les autres. Elle regarda la salle, les élèves encore qui n’osaient pas bouger, et quitta la salle, sans un regard pour eux. Sans doute Aziel reviendrait-il plus tard, une fois certain du sort du professeur. Mais elle ne serait plus là. Inutile d’attendre, en ce cas.

Un pas sur le côté, de nouveau. En faire autant faisait un peu tourner sa tête, mais qu’importe, elle était dans l’infirmerie. Elle demanda quelque chose qui ferait passer son mal de tête ; et demanda, surtout :

- Est-ce que je pourrai parler à Elisha ? La rêveuse, rousse … S’il vous plait ?


[Lishou, quand tu veux pour le rp à l'infirmerie I love you]

Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeSam 3 Nov 2012 - 20:01

Alors Duncan tenta de leur expliquer ce qu’était le parasite et quelles formes il prenait. Comment il s’y prenait pour se développer et pourquoi on le voyait si peu. Pourquoi on connaissait si peu son fonctionnement. La distance. Donc, ce parasite n’allait plus trop inquiéter la guerrière. Elle ne le croiserait pas sur la route durant un de ses voyages, à moins qu’elle se ballade aux Nimurdes. Ce qu’elle n’avait pas prévu pour le moment, bien heureusement. Et puis, de toute façon, avec les nouvelles règles d’Aziel-le-fiel, elle n’était pas prête à repartir en voyage au fin fond de l’Empire avant un moment. M’enfin, tant pis, elle aurait bien le temps plus tard. Maintenant, il suffisait juste de tenir un an. Dans un an, si tout ce passait bien, elle aurait fini sa formation ici. Halina savait où elle devait progresser. Se muscler, apprendre de la stratégie et le tir à l’arc et aussi se faire forger une épée à elle. Elle prit en note ce que disait le professeur assez distraitement, jusqu’à ce qu’Enelyë se lève, inquiète. Alors la guerrière releva les yeux de ses notes, pour constater, qu’en effet, ça n’allait pas. Il était pâle comme un linge et semblait très mal en point. Le Kaelem qui couchait avec la majorité des filles de l’Académie proposa d’aller chercher un rêveur puis une Aequor fit de même.


Puis tout s’accéléra, Sieur Tunique Rouge pénétra dans la salle des légendes, accompagné d’une Lya bougon. Il commença par vouloir ramener la jeune femme dans le cours avant de réaliser l’état dans lequel état le professeur et inquiétude qui régnait sur les visages des élèves. Halina avait posé sa plume et oscillait entre la position debout et la position assise. Devait-elle courir chercher un rêveur ? Qu’attendaient-ils tous ? Finalement Aziel chargea l’Aequor d’aller chercher quelqu’un en vitesse, ce qu’elle fit à l’instant. Quand elle fut sortie et que la porte fut refermée, il leur ordonna de se rassoir et la guerrière se réinstalla donc. L’Intendant demanda des explications au Maître des Légendes, celui-ci lui assura que tout allait bien mais personne n’était dupe. Un rêveur entra, et vint aider l’homme à sortir de la salle. Mais Duncan tomba.


Pour la suite, Halina eut l’impression de vivre la scène en accéléré. Elle n’eut que le temps de se lever avant que tout se bouscule. Les élèves agglutinés autour du rêveur et de leur professeur. Le rêveur qui paniquait devant l’ampleur de la crise cardiaque. Enelyë qui disparait puis réapparait avec une rêveuse rousse accrochée à son bras. Cette dernière qui prit les commandes. Poussa l’autre rêveur paralysé. Déroula son rêve. Son air absent qui sembla durer une éternité. La peur sur les visages des élèves amassées là. L’inquiétude non feinte dans les yeux froids de la Tunique Rouge. Puis le soulagement. La rouquine avait sauvé Duncan. A ce moment précis, Halina se souvint où elle l’avait déjà vu. A la reprise, dans l’Arche de Duncan. Puis à la Confrérie d’Eoliane, quand elle avait soigné Elio après leur virée au Labyrinthe. Le professeur irait donc bien. La guerrière soupira de soulagement et sourit. Pas de cours de Légende pendant un moment. A moins que l’Intendant ait la folle idée de faire les cours lui-même. La Teylus nota dans un coin de sa tête qu’il pourrait être bien d’aller voir Duncan durant les jours qui viendraient pour s’enquérir de sa forme. Et puis, pour le distraire un peu.


La porte se referma sur le Primat des Aequors et les deux rêveurs. Enelyë se releva, et effaça furieusement ce qui se trouvait au tableau. Elle frotta sur ce qui avait été un simulacre de cours. Une mascarade qui ne ressemblait pas du tout à leur professeur. Plaire et se faire bien voir du nouvel Intendant. Voilà à quoi se résumait la nouvelle vie à l’Académie et Halina n’aimait pas ça du tout. Mais bon, elle n’avait pas le choix. Comme tous les autres. Enfin, sa tâche finie, la Kaelem disparut avec un pas sur le côté. c'était osé de faire ça devant le Fiel. La plupart des élèves semblèrent désireux de partir. Et elle l’était aussi. Finalement Tunique Rouge prit la parole et déclara que le cours était annulé et que le reste de leur après-midi était libre. Il ajouta un truc sur le fait que les gens de ne devait plus sécher l’appel mais Halina ne l’écoutait déjà plus. Elle avait autre chose en tête, il finit par sortir, contrarié. Et, avant que tout le monde sorte, Halina se leva et proposa :


-Dites, peut-être que demain ou après-demain pendant notre pause, on pourrait aller voir ensemble M’sieur Duncan à l’infirmerie. Ça pourrait lui faire plaisir… Faites passer le mots aux autres élèves aussi.


[Complot d'élèves envahissants à l'infirmerie ouvert \o/ ]

Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeDim 4 Nov 2012 - 13:37

Lorsqu'Attalys rouvrit les yeux, l'Intendant était parti et la porte, grande ouverte, laissait passer quelques petits groupes d'élèves épaule contre épaule qui riaient nerveusement ou discutaient en posant autour d'eux des regards désemparés. Elle ne bougea pas, laissant la brume qui l'avait envahie quitter son esprit et son cerveau recommencer à marcher normalement. Enelyë n'était plus là, elle le remarqua immédiatement. Et puis, elle ne remarqua plus rien car elle eut si mal à la tête qu'elle fut obligée de refermer les yeux.

Ce fut une voix qui la tira de sa torpeur. Une voix qu'elle connaissait mal mais qu'elle avait déjà entendue, elle le savait. Elle souleva péniblement une paupière et son regard balaya la salle de classe au tiers vide pour s'arrêter sur une Teylus qu'elle ne parvint pas à identifier. C'était elle qui parlait. Elle proposait de rendre visite à Duncan dans les jours qui suivaient à l'infirmerie. Attalys sourit faiblement. C'était une bonne idée.

- Plutôt après-demain, alors. Il faudrait qu'il ait eu le temps de se reposer.

Toutes les têtes se tournèrent vers elle et elle essaya de se redresser un peu sur sa chaise.

- Mais je suis d'accord. Ce serait vraiment sympa... Il sera content.


Parce qu'elle aimait bien Duncan. Elle l'aimait même beaucoup. Elle adorait la matière qu'il enseignait, lui-même était d'un naturel agréable et très bon prof et, en plus, il était le Primat de sa Maison. C'était peut-être même celui qu'elle préférait dans toute l'Académie et pourtant, la Dame sait qu'elle assistait à beaucoup de cours. Il y avait aussi Myra, la professeure de Dessin, qui lui plaisait, avec ses boucles blondes, son perpétuel sourire et ses plaisanteries taquines, mais elle la connaissait moins bien.

Finalement, elle se leva, fit quelques pas en direction de la porte et, soulagée de constater qu'elle tenait debout, s'arrêta près du petit groupe qui s'était formé autour de la Teylus. Elle lui sourit à nouveau et s'apprêtait à sortir quand elle se retourna une dernière fois :

- Au fait, je m'appelle Attalys. Je sais que ce n'est pas forcément très important pour toi mais, si tu veux me trouver pour m'apprendre des renseignements supplémentaires sur la visite à l'infirmerie, tu sauras qui demander chez les Aequors. Et je ferai passer le message, promis.


Elle eut un petit rire qui passa plutôt pour un gargouillement et quitta la salle de classe dans un ultime éclair vert. La jeune fille franchit le premier couloir, fit encore quelques mètres puis, s'étant assurée qu'il n'y avait aucun témoin, se laissa glisser le long du mur en hoquetant, se retenant à grand peine de desserrer les lèvres en sentant son estomac se tordre et quelque chose remonter le long son œsophage. Ça allait passer, bien sûr. Mais elle n'était vraiment pas bien.


[On se cotise pour lui acheter un bouquet géant ? o/]

Aziel Ril' Krysant
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MessageSujet: Re: [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé]   [Cours de légendes] Tradition, Honneur, Discipline, Excellence [Terminé] Icon_minitimeVen 9 Nov 2012 - 23:15

Il maîtrisait parfaitement la situation. La gamine qu’il venait d’envoyer à l’infirmerie revint rapidement avec un jeune Rêveur qui accourut auprès du professeur. L’intendant, maîtrisant la situation, s’écarta de quelques pas sur le côté pour lui laisser la place. Sire Cil’Eternit, d’ailleurs, disait lui-même que tout était sous contrôle. C’était ses propres mots. Un peu de repos, rien de plus. Mais Aziel, qui maîtrisait la situation, voyait bien que c’était surement plus grave que cela. Cette pâleur, cette difficulté à prononcer quelques mots, à se maintenir droit sur sa chaise. Le hasard avait fait qu’il était arrivé au bon moment afin de maîtriser la situation pour tous. Il proposa un bras salutaire au professeur lorsque celui-ci le leva. Bras qui fut rapidement repoussé, mais qui encore une fois démontrait combien chacun avait besoin de lui dans cette école et combien déjà la situation progressait.

Sire Cil’Eternit finit par accepter de quitter la salle, sur les sollicitations du Rêveur et les siennes. Il se redressa avec lenteur et, semblait-il, douleur, et s’appuya sur Rêveur pour marcher à petits pas fatigués vers la porte, sous l’œil attentif d’Aziel.
Et puis, il ne maîtrisa plus rien. Le professeur tomba, alors qu’un râle grave sortait du fond de sa gorge. Tout fut agitation pendant quelques minutes. Les gens sortaient, disparaissaient d’un pas sur le côté, d’autres revenaient et la plupart s’étaient installés silencieusement au fond, en compagnie de la jeune Dinal. Tous suivaient le déroulement de l’opération, inquiets pour leur professeur. Et Aziel, du haut de son estrade, suivant chaque mouvement du regard, ne pipait mot. Car il devait bien l’admettre, demandé aux élèves de rester calme aurait été, pour le moment, parfaitement inutile et n’aurait fait que discrédité son autorité. Et puis, lui aussi était un peu inquiet. Il respectait Cil’Eternit, qui obéissait à ce qui était demandé. Si le professeur venait à mourir sous ses yeux, cela n’aurait été bon, ni pour lui, ni pour l’ordre de l’académie et par conséquent, surement pas pour les élèves.

Mais il ne mourrait pas.
Ma Dame et ton Dragon, insuffle encore un peu de vie dans le corps de cet homme, en grâce à toutes ces années où je t’ai servi, et à toutes celles où je continuerais de te servir. Permet-lui de vivre encore quelques années, et si tu ne le fais pour lui, fais-le au moins pour moi je t’en supplie, ma Dame. Il est rare que je te demande des services, encore plus rare que tu les exauces, mais pour le bien de ma mission, accepte celui-ci.

Aziel priait, enchaînant les phrases dans son esprit. Et après un temps qui lui parut immensément long, la Rêveuse s’adressa à lui avec le respect qui convenait, le rassurant et rassurant tous les élèves par la même occasion. Il hocha la tête en signe de remerciement et ancra le visage de la Rêveuse parmi tous ceux qu’il connaissait déjà. Un bon élément à ne pas oublier. D’autres Rêveurs finirent par apporter un brancard et tous disparurent avec le professeur en direction de l’infirmerie. Leurs rôles à eux se terminaient plus loin. Quant au sien, il commençait ici et maintenant.

L’intendant garda le silence encore quelques instants. Du haut de son estrade, il toisa tout le monde, un par un. Il lisait sur les visages l’inquiétude, la haine, l’hésitation, la curiosité et l’envie de quitter cette salle qui puait encore la peur. Mais sa présence les en empêchait.
Seule la Kaelem qui était partie chercher la Rêveuse osa le défier en effaçant rapidement le tableau noir avant de disparaître à nouveau, elle seule savait où. Il laissa passer, pour cette fois seulement. A évènement inhabituel, conséquence inhabituelle. Et puis personne ne saurait qu’il ne serait pas allé la rechercher par la suite. Il laissa planer encore quelques instants un silence autoritaire avant de glisser quelques mots :

-Bien, je suis désolé de ce qui vient se passer. Suite à cet évènement, le cours est annulé, ainsi que tous ceux qui suivront jusqu’à rétablissement de votre professeur. Cependant, vous pouvez me croire, vous ne resterez pas longtemps sans cours s son rétablissement ne se fait pas très vite. Un remplaçant arrivera rapidement dans ce cas. Sur ce, je vous permet de quitter la salle et de rejoindre vos salles communes où les jardins dans le plus grand silence afin de ne pas déranger les autres cours.

Il ajouta :

-Quand à vous, miss Dinal, veuillez me suivre.

Il quitta la pièce suivit de la jeune femme qui ne souriait pas le moins du monde. Quelques élèves s’éparpillèrent déjà derrière eux, alors qu’Aziel et Lya rejoignaient Erwan et les deux Teylus. A cinq, ils traversent encore quelques couloirs, franchirent les jardins et rejoignirent les écuries où le cours d’équitation se terminait. Aziel salua le professeur et lui emprunta les quatre élèves restant. Tous les sept, silencieux, encadrés par Erwan, imposant par son physique, et Aziel, par son caractère, rejoignirent le bureau de ce dernier. Aziel s’assit, les sept fugueurs debout face à lui, fuyant son regard pour la plupart. Erwan quant à lui barrait la porte. L’intendant les dévisagea, un par un, reconnaissant certains visages qui l’avaient déjà affronté lors de son arrivée.

-Pouvez-vous m’expliquer la raison de votre présence ici ?

Ne vous regardez donc pas avec de grands yeux ronds comme ça.
Bande d’insolents et d’incapables, laissez-moi jouer le naïf. Vous savez que je sais et l’un de vous finira bien par cracher le morceau.

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