Qui a dit que voler était mal? (RP privé) (RP inachevé)

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A plat ventre entre un massif d’enjôleuses d’Hulm qui déroulent leur vrilles murmurantes dans sa direction, et un parapet de briques cuites et recuites par le soleil, allongée sur les dalles brûlantes de la cour parsemée de fleurs, de bancs et de fontaines, qui s’étend au pied de l’auberge du Siffleur, Derlya guette.

Elle guette le moindre signe, la moindre onde humaine perçue derrière cette fenêtre là, oui, celle qui est recouverte de persiennes de tissu turquoise…Tendue comme la corde d’un arc, les paupières grandes ouvertes et les glandes lacrymales vidées à force de s’être reçue le soleil de plein fouet dans la pupille, mais immobile, chaque muscle gainé à se rompre, chaque parcelle de nerfs à vif, se privant de la moindre respiration trop profonde, des crampes s’irradiant dans ses mollets, ses genoux, ses épaules et ses pieds, elle a mal, elle a chaud, trop chaud, elle transpire et elle doit se concentrer pour ne pas tourner de l’œil…Mais, les yeux plissés, elle reste immobile, droite et raide comme une épée tombée à terre, elle attend, elle fixe, elle guette, traque immobile…

Elle ne guette plus.
Elle n’a plus chaud.
La nuit est tombée.
Face à elle, l’ouest rayonne d’un coucher de soleil mordoré.

Une ombre s’est glissée, ondulante et obscure, derrière les rideaux bleus. C’est le moment.
Derlya s’assure furtivement que la prise en main de sa dague rangée dans l’étui de peau fauve, discrète, le long de sa cuisse gauche, est rapide et efficace, mortelle. Essai…Sa main descend à une vitesse ahurissante le long de sa jambe, trouve le fourreau beige foncé que ses doigts agiles débouclent. Comme douée d’une vie propre, la lame en bondit et s’applique avec force et précision à l’endroit même où coule la vie de Derlya : sous la jugulaire, là où bat la carotide. Satisfaite de son test, Derlya apprécie une seconde l’affûtage parfait et le tranchant mortel de l’arme discrète. Puis la range. Se lève. D’un seul bond, elle gagne le mur de l’auberge du Siffleur.

La fenêtre est haut placée, l’escalade, longue et périlleuse. De là-haut, une chute serait mortelle. Allez. Il n’est pas le temps de se dégonfler. Le jeune homme qui couche là-haut, au cinquième, dort sur ses écus. Depuis que Derlya l’a vu acheter cette délicieuse capuche sombre, sûrement pour offrir à une conquête d’un soir, le voler, la capuche, les bourses, tout ce qui est en sa possession, peut-être même jusqu’à son cœur, est une obsession. Elle n’aura de cesse que de pouvoir proclamer que ce capuchon noir comme la nuit est à elle, ces bourses de toile dodues qui frétilleront bientôt entre ses doigts impatients, à elle aussi. Il suffit de gagner la fenêtre, la crocheter, fouiller la chambre sans réveiller l’homme, et redescendre par la porte et les escaliers…et si il bouge, tant pis pour lui. Ce ne sera pas la première fois que sa dague tranche les veines d’un importun.

Un bon mètre et demi la sépare de la première fenêtre. Quelque chose pour faire échelle…Un pot de fleurs renversé suffira à la remplacer. Humpf…C’est lourd…Elle saute dessus, examine rapidement le mur, place ses pieds dans de petites encoches taillée au préalable à grands coups de cailloux pointus, aïe, c’est dur, je suis scotchée à la paroi du bout des doigts et l’attraction terrestre m’agrippe et menace de me faire tomber…Une poussée et Derlya se retrouve un peu plus haut, en appui sur le premier rebord…Elle continue de se hisser, se servant de petites prises, manquant la chute à plusieurs reprises…Un sentiment de triomphe l’emplit, elle sourit, la cinquième fenêtre est à portée de main…Un élan trop brusque, son pied quitte la fragile prise…Elle pousse un cri bref, se reprend, se mord les lèvres pour ne pas hurler la douleur qui irradie son bras droit étiré, malmené, ses doigts mis à vif à force de se cramponner trop fort à une encoche trop petite, dérisoire…Et elle lâche. La chute est trop rapide, trop brève, tout paraît se passer en accéléré, non, c’est impossible, je ne devais pas tomber…Un pan de mur en relief, le rebord d’une fenêtre en fait, apparaît dans son champ de vision durant une fraction de seconde, elle tend désespérément le bras, s’en saisit, se hisse sur le rebord…

Derlya respire un grand coup. Qu’importe que quelqu’un la voie, elle a eu la peur de sa vie, alors que quelqu’un ose lui faire remarquer qu’elle est assise sur le rebord de sa fenêtre à quatre mètres de hauteur, que quelqu’un s’y risque seulement, la dague est toujours là, rangée dans son fourreau, attendant son heure…

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La nuit…
La nuit belle et reposante, tandis que le soleil d'or faiblit et coule lentement à l'horizon. Lirys se blottit contre la cheminée de l'auberge. Elle s'adossa avec précautions aux briques rouges et noires qui tapissaient les côtés de l'édifice. Alors, elle regardait partout autour d'elle.
Elle n'avait pas chaud…
Elle n'avait pas vraiment froid non plus…
En fait, elle était bien. Bien en hauteur sur le toit de ce bâtiment presque significatif pour son clan, pour sa voie. Mais ça, personne n'était censé le savoir… Elle réfléchissait. Encore en proie à des doutes incessants. Sa descendance ne lui semblait plus si glorieuse désormais. Son nom, trop connu, risquait à être dévoilé. Un seul faux pas et toute sa couverture volerait en éclat. En outre, elle devait rester couverte… Jusqu'à ce qu'elle sache ce qu'elle voulait faire. Et elle espérait vraiment que ce jour viendrait et qu'elle serait fixée sur ses desseins, une bonne fois pour toute.

Un bruit, infime… Lirys posa la main sur l'arc dans son dos. Réflexe… Pas des plus pratiques. Alors, elle saisit sa dague dans le fourreau qui glissait le long de son mollet. Elle se prépara à l'attaque. Descendant vers le bord du toit de l'Auberge, Lirys pencha discrètement la tête. Elle remarqua une forme mouvante sur le rebord d'une fenêtre. Une forme… Humaine ? Tous les traits criaient cette vérité, mais la vitesse à laquelle cette forme bougeait laissait croire à un animal, un félin… Mais… Comment un félin aurait-il pu arriver jusqu'ici ? Non…
Un mouvement rapide démontra bien à la jeune fille que la forme était humaine. C'était un homme. Grand, fin… Sans doute un marchombre. Soudain, un rayon de lune frappa son visage, reflétant les traits fins et bien dessinés d'une… Jeune fille. Une marchombre ? C'était étrange d'en trouver ici, connaissant la haine légendaire qui unissait marchombres et mercenaires. Alors… Une mercenaire ? Non… Presque impossible… Ses habits, son visage, tout portait à croire que c'était une marchombre.
Alors, Lirys assista à un étrange spectacle. L'inconnue au bataillon passa sa main par une fenêtre pour un sortir une bourse, qu'elle empocha à une vitesse ahurissante.

*Une voleuse…* Pensa la jeune fille. Et le reste de ses gestes confirmèrent ses pensées assez rapidement…

Soudain, des bruits de bataille se firent entendre. En dessous, dans la taverne, un espion avait dû être démasqué par les mercenaires qui étaient en train de lui faire sa fête. Lirys, ou l'autre jeune fille étaient trouvées là, elles seraient empaillées vivantes… Alors, mue par une impulsion soudaine, la jeune fille bondit du toit, attrapant l'autre au passage, et atterrit souplement sur le sol. Se planquant dans un recoin reculé entre deux maisons, elle attendit que les bruits s'étouffent et que la nuit retrouve son calme. Elle ne voulait même pas penser à l'homme qui venait de se faire massacrer, et dont les tripes devaient encore fumées sur le sol de l'Auberge, tandis que les mercenaires dévoraient ses entrailles avec une avidité presque animale. Elle n'osait même pas imaginer le massacre…
C'est alors qu'elle repensa à l'Autre. Où était-elle donc passée ? Avait-elle comprit le danger qu'elles couraient toutes les deux à être repérées ? Sûrement… Mais alors… Allait-elle se risquer à y retourner ? Lirys n'espérait pas…
*Sblaf!* Un coup rapide sur un moustique qui courait le long de sa cuisse. Gros moustique… Intrigué par la forme qu'elle venait de frapper, elle se retourna d'un mouvement vif. C'était en effet loin d'être un moustique. On aurait plutôt dit une main, une main humaine posée avec discrétion sur sa bourse… La voleuse ! Elle prit sa dague avec rapidité et silence et l'approcha lentement. Ne retournant que le haut du corps, elle posa l'arme sur la nuque de la jeune fille. Le froid la fit sursauter.

"Maintenant, tu vas me dire qui tu es…"

La voix sifflante de Lirys résonna aux oreilles de l'Autre. Elle laissa le temps à ses paroles de faire leur effet et continua.

"… Et ce que tu es en train de faire…"

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C'est pas ma nuit.
Mais alors, pas-du-tout.
Ca faisait toute une demi-journée que je poireautai sous l'auberge, j'attendais, des crampes dans les fesses et les épaules, d'ailleurs, il y a encore un vestige de douleur, juste là...Et l'autre andouille qui appuie dessus...J'ai déjà à moitié un torticolis, et faut encore qu'elle me torde les muscles du cou ? Mais je t'en foutrai, moi, des blondinettes arrogantes avec des arcs dans le dos qui te rentrent dans le...

Aoutch...
'de Dieu... On m'entendra pas souvent penser le nom de cette entité, mais là, y'a des exceptions à tout...Elle me tord le cou, la sauvageonne, et je peux même pas rétablir ma position normal à cause de son bras qui me coince...J'ai le visage tourné de force vers sa ceinture, je peux pas détourner les yeux...Je peux même pas faire un mouvement, à part mon bras gauche, mais mon bras gauche ne me sert pas à grand chose, étant donné que le seul endroit qu'il peut frapper, c'est sa cuisse droite...pas très utile...Je commence sérieusement à suffoquer, quand je me rends compte qu'une énôôôôrme bourse dodue est accrochée à la ceinture, pile à portée de main, et l'autre qui regarde vers le haut, surveillant les fenêtres...La tentation est trop forte. C'était quasiment un réflexe, j'ai presque pas fait exprès. Presque. Niâk...J'ai qu'à déplier le bras, tendre les doigts...Et...Ca...y...est...

...pas. Je me retrouve encore plus contrainte à l'immobilité, une dague glacée sous la jugulaire, plaquée contre un mur avec l'autre jeune fille blonde qui pèse de tout son poids sur moi. Aïe...

"Maintenant, tu vas me dire qui tu es…Et ce que tu es en train de faire…"

Oh, ben voyons, mon identité, rien que ça ! Pourquoi pas les mensurations tant que j'y suis ! Et puis le nom des parents, la recette des pâtes au sirade et l'âge de la maquerelle du bordel le plus fameux d'Al-Chen ? Beeeen tiens !

- Et qu'est-ce que le fait de savoir mon nom peut t'apporter ? De toute façon, je te mentirai, alors autant l'ignorer...

Un coup à l'estomac accueille mes paroles. Je crache un juron douloureux entre mes dents. J'ai mal, elle me fait mal, l'autre, là...

- On a qu'à dire que je te retournes la question...Parce que là, tu commences à me faire franchement mal..., que je vitupère d'une voix hargneuse en direction de l'oreille de la blonde archère...

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