Promenade au pied des montagnes (RP inachevé)

Tifen avait quitté l'enceinte de l'Académie. Le soleil était à peine levé quand elle arriva au pied des montagnes. Il faisait frais et un nuage de buée sortait de temps à autre de sa bouche. Khan la suivait, heureux de se promener à l'air libre.
Arrivée devant la paroi, la jeune Lupus passa sa main sur la roche froide, légèrement hésitante. Après tout, elle n'avait pas fait d'escalade depuis un moment et ça lui changerait les idées...
C'est sur cette pensée que la jeune fille s'élança, tranquillement. Khan suivit un instant son trajet avant de disparaître derrière un rocher. Tifen le vit partir, un sourire sur les lèvres, avant de reprendre son ascension.
Quelques minutes après, elle arriva sur une plate-forme.
Assise, les pieds dans le vide, la jeune fille observa le soleil se lever.
Son regard fut attiré sur une sihouette qui approchait. Qui venait de l'Académie. Elle était encore trop loin et Tifen ne réussit pas à l'identifier. Cependant, elle lui paraissait familière

*Et si...*
*Non ça m'étonnerais*
*Et pourquoi pas?*

La silhouette s'approcha et la Lupus reconnu sa soeur.

Le soleil s'était levé...
Ambre contemplait le spectacle d'un air las. Prisonière de sa mélancolie, de plus en plus cynique au fur et à mesure que le temps passait, la jeune fille cherchait désespérément... le détail qui pourrait remplir son être... Beauté, horreur... Qu'importait? Tant qu'elle ressentait un semblant de quelque chose.
Oui, elle avait conscience du fait que ne pas rentrer de la nuit était interdit par l'académie... Mais quel apprenti marchombre se souciait des règlements et les respectait?
Pouvait-elle encore prétendre à ce titre, alors qu'elle ne se présentat même plus en cours? Elle osa espérer que oui en se mordillant la lèvre inférieure.
Et le pacte des marchombres, alors? N'était-ce pas un ensemble de règle?
Si... Ce qui prouvait bien que les marchombres n'étaient pas aussi libres qu'ils le prétendaient.
Bref.

Le soleil s'était donc levé, comme tous les matins depuis la nuit des temps. Ambre s'en était détournée, et s'était éloignée vers les montagnes, que l'astre du jour illuminait.
Majestueuses, les montagnes semblaient défier la jeune femme, qui s'en approcha.
Un marchombre devait pouvoir escalader les parois, quelles qu'elles soient.
Elle se mit à courir, jusqu'à atteindre les bases d'un pic. Vu d'en bas, le sommet de celui-ci semblait accroché dans le firmament, rendant les étoiles accessibles à qui parviendrait à l'escalader.
Et Ambre voulait avoir la tête dans les étoiles...
Hésitante, elle commença à grimper le pic, encore humide de rosée.
Les prises étaient relativement stables, mais pourtant, la jeune femme peinait, plus rompue à la marche à pied qu'à l'escalade.
Elle glissa une fois, se rattrapant de justesse, en jurant entre ses dents, et continua sa disgracieuse ascenssion...
Elle ateignit un renfoncement, où elle pouvait sans problème se reposer, et releva les yeux vers le ciel.

Le soleil avait été plu rapide qu'elle, et avait déjà effacé les dernières étoiles... Jusqu'à la prochaine nuit.
Ambre serra les dents, vexée par la victoire son adversaire imaginaire.
Elle se retourna, et chercha à monter encore, manqua de tomber, se ratrappa... Jusqu'à atteindre la limite du sommet plat...
Elle attrapa une dernière prise et la rata. Surprise, elle perdit également les prises de ses pieds.

*Je vais mourir*

Seule pensée cohérente qui lui vint, alors qu'elle cherchiat désespérément un appui...

-Au secours, murmura t'elle, au vent, qui soufflait toujours, moqueur.

La jeune fille était en proie à la plus intense des paniques. Sa main encore accrochée à la paroi devenait moite, et elle se sentait glisser sur sa prise. Ses pieds, qui semblaient attirés par le vide éfleuraient la paroi sans trouver le moindre appui...
*Laisse-toi tomber, Ambre... De toutes façon, tu ne peux plus tomber plus bas...*

Elle se mordit les lèvres, et chercha un renfoncement ou autre renflement où s'accrocher. Rien.


Un cri résonna dans les montagnes. Un nom. Le sien.
Ambre tourna la tête vers le flan de la montagne voisine, pour deviner en cette furie qui désescaladait à toutes allures sa soeur d'arme...
Elle releva les yeux vers sa main. Tifen ne pourrait pas arriver à temps, c'était une certitude. Elle glissa légèrement, et la panique la reprit plus sourdement encore qu'auparavent.

*Regarde-toi, Itinérante, tu n'es même plus capable de veiller seule sur ta vie. Laisse-toi tomber, sauve ton honeur. Défends ta fierté.*

Le vent soufflait toujours, juste assez pour ramener quelques mèches brunes dans les yeux de la jeune fille, qui venait d'éfleurer du pied gauche ce qui pourrait être une.. prise?

Il suffirait de se balancer un peu, et elle pourrait l'atteindre...
Se sauver sans l'aide de quiconque, même de Tifen... Faire ce qu'un bon marchombre était cencé faire: se débrouiller et rester en vie.

*Oui... Mais tu n'es pas marchombre. Tu le sais comme moi. Et ta main glisse...*
Ambre secoua la tête, refusant de s'écouter, et tenta un mouvement sur la gauche... Raté. Elle recommença, le souffle court. Sa main accrochée devenait de plus en plus blanche, et glissante.

*Laisse-toi tomber. Tu auras choisi ta mort. Tu l'auras dominée quand tu l'accepteras.*

Encore une fois et..? Oui!! Elle l'avait. Un sourire incrédule étira son visage. Sa main droite put enfinattraper une prise à son tour. Elle se colla à la montagne, le souffle toujours court, et profita de ce répis qui n'en était pas vraiment un.

Elle se sentait... étrangement bien. Alors, c'était ce goût là qu'avait le risque? C'était cet effet là que ça fesait, de jouer avec la mort? De tester ses limites jusqu'à les dépasser? Par la dame... C'était... intense. Grisant.

*Bravo. Tu as retardé l'échéance... Tu n'as plus qu'à attendre ta soeurette héroïque, très chère. Elle se fera un plaisir de t'aider...*

Et comme pour confirmer la prophétie de son esprit...

Tifen contourna les rochers qui lui bouchaient la vue, essayant de chasser la vision cauchemardesque qui s'installait dans son esprit.
Non. Tout mais pas ça. Ambre ne pouvait pas mourir comme ça.
Rien sur le sol. La Lupus soupira de soulagement.
Puis elle leva la tête. Sa soeur d'arme était accrochée à la paroi, immobile. Mais pour combien de temps encore?
Tout le monde sait qu'il est très fatigant de rester immobile accrocher sur un mur.

- Tiens bon soeurette! J'arrive!

Tifen commença à escalader la roche froide.
Elle se força à ne pas aller trop vite. Ce serait trop bête de glisser maintenant. Mais c'est tout de même avec un bon rythme que la jeune Lupus s'élevait.
Espérant que sa soeur tiendrait.

Tenir bon, tenir bon...
La soeurette en avait de bonnes... Dire qu'elle venait d'escalader toute une motagne juste pour elle... Juste pour sauver sa vie...
Et qu'elle, l'immonde, la jalouse, était même incapable de penser à autre chose, en cet instant qu'à un "Tu en as de bonnes?!"
*Tu deviens comme Slynn, je suis sûre que c'est à cause de son cours de dessin... Auuel tu t'es donnée à fond... Tsss. Et ça prétend haïr son Don.*

Mais malgré la sécurité que procurait les quatres prises, la fatigue se faisait toujours plus intense.. Et les pensées toujours plus grinçantes.

-Tifen...

Ambre en aurait pleuré. Ses jambes se mirent à trembler légèrement.. La sensation d'adrénaline, elle, diminuait... Parce que malgré sa petite taille, Tifen avait cette aura rassurante, et qu'elle était capable de désescalader le plus dangereux des apics pour elle. Qu'elle l'aimait, sa soeur d'arme... Mal... Mais qu'elle avait confiance en elle.

*C'est-y pas touchant? Tiens, donc, Ambre, je croyais que tu te vantais de n'avoir aucune attache, d'être aussi libre que le vent? Regarde toi, pourtant, tu es aussi molle que la brume... Tu te laisse chevaucher par des gens comme elle. Regarde moi ça, elle va même trouver une solution... A moins que ta main ne glisse avant? Regarde-toi en face, Itinérante, tu es aussi douée en escalade qu'un poisson pour vanter l'efficacité d'un parfum...*

-Je vais lâcher. Je vais lâcher. Je ne tiens plus, je ne vois plus de prises... J'ai peur. S'il te plait... Tire-moi de là, j'ai besoin de toi.

Même si ça lui arrachait la gorge de l'admettre. Mais laissez sa phrase ainsi était impossible. Trop personnel. Trop dégradent... Heureusement que l'humour existait, qui sait, il sauverait peut-être une vie, aujourd'hui?

-Je te promets d'ériger une montagne à ta gloire si tu parviens à ce que je ne rejoignes pas mes ancêtre, murmura t'elle, en tournant vers sa soeur d'arme unvisage aussi contri que paniqué... Et étiré par ce sourire antre aimant et faux... Toute sa vie résumée en cet instant...

Entre la chute et sa soeur d'arme, qui la maintenait dans leur réalité... Enfin, sur la paroi. Les peids sur terre, quoi.

Tifen continuait à grimper, arrivant bientôt au niveau de sa soeurette. Celle-ci semblait inquiète, ce qui était parfaitement compréhensible.

-Je suis là Ambre...Je ne te laisserais pas tomber. Promis!

Essayant de rassurer la Corbac par ces quelques mots, Tifen réfléchissait le plus vite possible. Elle avait deux solutions pour sauver sa soeur et les deux lui paraissaient risquées.

*Dépêche toi! Tu sais bien que le plus risqué, c'est encore d'attendre...*

Finalement, Tifen trancha. Elle attrapa le rebord du surplomb et se hissa rapidement dessus avant d'attrapper un des poignets de sa soeur Corbac, à moins d'un mètre en dessous.

- Soeurette...Accroche toi à mon poignet!

Voyant qu'Ambre hésitait, la jeune Lupus reprit

- Regarde moi Ambre! Tu ne vas pas tomber! Je te le jure!

Puis, reprenant l'expression que la Corbac avait employé plus tôt, Tifen ajouta

- Ce n'est pas aujourd'hui que tu rejoindras tes ancêtres! Promis! Maintenant, attrape mon poignet avec ton autre main! Je vais te tirer de là.

Sa soeur d'arme qui lui promettait de ne pas la laisser tomber, qui montait un peu plus haut, encore... Elle se penchait maintenant au dessus du vide, sa natte coulant sur son épaule... Qui lui attrapait le poignet.

*Je suis trop lourde. Si je m'accroche, on tombera toutes les deux*

Elle regarda la main de Tifen, puis son visage... S'ordonna de calmer sa respiration. Qu'elle aurait aimé inverser les rôles, et elle être l'héroïne, pas la pauvre petite chose à sauver... Ce n'était pas le cas. il fallait se concentrer. Pousser sur ses jambes, et attraper cette main. Ne pas penser aux muscles qui tremblaient, et à l'altitude en elle-même.

Elle attrapa le poignet, le serrant de toute la force de sa main droite, puis implora silencieusement toutes les antités qu'elle conaissait pour que les prises sur lesquelles étaient posés ses pieds tiennent. Il ne manquerait plus que ça...

*Et quoi? Tu n'es même pas capable de lui dire qu'au cas où elle ne tiendrait pas, tu l'autorises à te lâcher? Que jamais ton esprit ne lui en voudrais? Pourquoi tu n'essayes pas de bouger ton pied, le droit? Si elle tire, tu fais quoi? Si elle tombe, vous mourrez... Laisse-toi tomber. Dis-lui que ce n'est pas grave et laisse ton corps chutter. Ce n'est qu'un passage, les vrais marchombres ne craignent pas la mort!*

-Je te crois. J'ai confiance en toi... Mais je ne tiendrai pas éternellement... Ne tombe pas pour moi, d'accord...

Petite secousse dans sa jambe, qui déséquilibra la jeune fille. Eclair de panique, un instant, dans les yeux de sa soeur d'arme. C'est bon...
Ambre se raccroche encore plus fort au bras tendu...

*Pardon Soeurette.. Pardon pour ton bras, pour mes bêtises... Pardon de t'avoir évité ces derniers temps... je ne voulais pas, je t'assure, j'pensais qu'il me fallait du temps... Me lâche pas, Tifen, je t'en prie, me lache pas... Je voudrais réapprendre le goût de la vie... j'l'ai pas encore totalement perdu, tu vois, je m'accroche... J'm'accroche... *

Une traction exercée sur son bras.. La lupus reprenait ses esprit, et entamait la vraie partie du sauvetage...
Tirer Ambre jusqu'à elle, jusqu'à ce rebord. Il le fallait.

*Arrête de penser. Concentre-toi. Faut atteindre ce rebord... Changer de prise. Il ne faut pas la laisser tirer tout mon poid, elle n'est pas assez lourde... Ca ne va pas fonctionner, il n'y a pas de prises, bon sang...*

Tifen serraitt les dents. Cherchait des yeux un moyen de diriger les pieds d'Ambre pour qu'elle puisse monter? Combien de temps restait-il? Combien de temps tiendraient-elles, les cheveux ballayés par le vent?

Moins qu'Ambre ne l'aurait cru.
La prise de sa jambe gauche céda, et Ambre cria malgré elle, cherchant à retrouver même un appui minime, alors que Tifen tâchait de faire contre poid.

Cette fois, c'est la fin, la fin de tout. C'est mourir ou dessiner. C'est mourir, et entraîner Tifen, ou dessiner. C'est s'écraser par terre, ou renoncer à ses convictions...

*Tsss. Ben fais-le. Tu y pensais depuis le début. Fais-le, et assume-toi, tant qu'à faire. Fais-le...
Je suis sûre que ça ravira la Dame Ar' Kriss quand tu iras le lui raconter. Parce que tu lui raconteras, non? Ou elle le lira en toi.. Vu ce que tu lui as fait, "confiance" n'est plus exactement le mot approprié à ce qu'elle peut ressentir à ton égard...*

Ambre ferma les yeux, laissant son esprit entrer dans l'Imagination y resentant la présence de Tifen chercha à représenter un souffle, intense, juste quelques secondes, vers le haut. Juste quelques secondes, même pas un dessin concret, juste... Un souffle qui la projetterait vers le haut...
Le dessin prenait forme, la fatiguant encore davantage, ce qui lui fit lacher un des bras...
L'achever. Fait.
Le faire basculer...
Et...

[Si quoi que ce soit ne te convient pas... Dis-le, hein, j'ai juste tenté ^^')

[C'est parfait!! ]

Quand sa soeurette attrapa son poignet, les convictions auquelles Tifen essayait de croire s'effondrèrent, un instant.
Non.
Elle n'y arriverait pas.
Ambre était trop lourde, et elle n'aurait pas la force de la tirer

*Reprends-toi Tifen! Tu ne peux pas échouer. Tu as promis de la sauver! Tu n'as pas le droit de ne pas y croire!*

La Lupus s'efforça de gommer de son esprit toute trace d'incertitude.
Elle devait le faire.
Pour sa soeurette.
Tifen tirait Ambre, qui cherchait à l'aider en gardant ses pieds sur des prises.
Sauf que les prises se rarifiaient.
D'ailleurs, le pied d'Ambre glissa.
Tifen serra les dents plus fort, essayant de faire contre-poids, alors que son bras la lançait douloureusement.
Sa soeur Corbac se glissa dans les Spires, sans que Tifen ne s'en rende compte.
Elle était entièrement concentrée à éviter de basculer dans le vide avec sa soeurette.
Un des bras qui tenaient son poignet lâcha.
La Lupus se rendit compte qu'Ambre était à bout de forces.
Resserrant sa prise sur son poignet, Tifen espérait un miracle.
Son bras était si douloureux qu'elle avait peur de lâcher.
A ce moment le dessin d'Ambre bascula dans la réalité.
Pas surpuissant, le souffle souleva sa soeurette de manière suffisante pour que Tifen arrive à la remonter sur le surplomb.
C'était le miracle.
La Lupus hissa sa soeur et s'assit à coté d'elle, frottant son bras endolorit, retenant une grimace.

- Ca va? Tu n'as rien?

Le vent qui projette ses cheveux... Vers le haut!
Elle avait contrôlé le vent... Elle avait créé un substitu faible à ce vent qui la poursuivait et tourmentait depuis si longtemps...
Et ça lui avait sauvé la vie. Ca et Tifen, qui la hissait sur l'a-plat...
Ca y était... Elle avait enfin une parcelle de sol sous ses pieds, sous ses fesses... Elle était en appui et ne jouait plus sa vie...
C'était fini.
Ses membres se mirent à trembler davantages. Fatigue ou nerfs qui lachent? Elle n'aurait su le dire.

Elle tourna son visage vers sa soeur d'arme, encore livide et essoufflée, tenta un sourire, se ravisa...

* Allé, Bébé, contrôle moi tout ça? Tu acceptes de trembler, maintenant? Tu acceptes d'être vue ainsi? Quel créature accepterait ça? Même un noble ne tremblerait pas de la sorte. Secoue-toi (celui qui a pensé à la feinte "désynchronise toi" de Jean Claude Van Damme... est un cas désespéré.)*

Mais malgré les regards assassins qu'elle lançait aux membres de son corps, ceux-ci ne semblaient pas vouloir arrêter leurs tremblements.
Elle s'humecta les lèvres, jeta une oeillade gênée à Tifen, constatant qu'elle était juste essoufflée.

-Je... ça va.

Ambre serra les lèvres, repassa une main dans ses cheveux, avant de tenter un sourire timide.

*Ca te fait une dette de vie en plus... Tout a un prix, tu te rappelles... Et même si elle n'était pas obligée de t'aider, et qu'elle s'offusquerait de t'entendre dire que ce n'était pas la moindre des choses, que ça se fait entre soeur... Tu-je- sais que c'est faux... Je sais tenir un compte. J'ai ça dans le sang*

Un long regard... Le silence qui devenait pesant... Ca n'aurait pas dû se passer comme ça. Elle aurait dû serrer sa soeur d'arme dans ses bras, elle aurait dû la remercier, lui dire qu'elle serait toujours là pour elle, elle aussi... Qu'elle deviendrait ombre, pour laisser la lumière de Tifen briller encore plus intensément...

-Et bien... Une dette de vie nous unit, maintenant, Soeurette... J'espère n'avoir jamais à tenter de la payer.

Pas ce ton grave... Pas cet air amer malgré tout.. Qu'elle ingrate elle faisait.

[Beuh... :/ Désolée... On va dire que c'est à cause d'anglais, hein...?]

Ambre tremblait.
Tifen essaya de se rassurer en mettant cela sur le compte de la fatigue.
Le Dessin qu'Ambre avait fait était assez impressionnant et la fatigue accumulée pendant son escalade devait aussi se faire ressentir.
Finalement, ce fut sa soeurette que chassa définitivement ses inquiètudes quand elle prit la parole

-Je... ça va

-Tant mieux. Tu m'as fait une belle frayeur, tu sais.

*C'est fini. On s'en est sortit.*

Cette pensée tournait sans relâche dans la tête de la jeune fille.
Elles étaient saines et sauves.
Les instants s'écoulèrent.
Le silence s'installa, pesant.
La Lupus hésitait sur la conduite à tenir.
Elle mourait d'envie de serrer sa Soeurette dans ses bras mais celle-ci lui semblait...distante.
Sans doute aussi hésitante qu'elle.
Puis Ambre s'exprima de nouveau.

-Et bien... Une dette de vie nous unit, maintenant, Soeurette... J'espère n'avoir jamais à tenter de la payer.

Un éclat de surprise passa rapidement dans les yeux de la Lupus.
Une dette de vie.
Non.
Pas avec sa Soeurette.
S'installant face à la Corbac, Tifen lui répondit, fixant ses yeux marron foncés dans le regard violet de sa soeur.

-Non Ambre. Tu es ma Soeur, il n'y a pas de dettes entre nous. S'il te plaît...s'il te plaît...

Tifen se tut.
Attendit quelque réaction de sa soeur.

La surprise et cette sensation pesante, que la peur avait éloigné, qui lui saisissait à nouveau le ventre.. Ca avait duré quoi? Un quart d'heure? Un quart d'heure où elle n'avait pas eu le courage de tout laisser s'arrêter, de devenir concrètement les poussières que d'autres fouleraient des pieds...

Et là, qu'en restait il?
Un regard éclairé par la surprise de la seule personne qu'elle estimait encore aimer... La seule personne qui avait de l'importance pour elle. La seule pour qui elle aurait pris le risque de se mettre en danger.
L'amertume au creux de la gorge, la sensation de dégout de soi qu'elle ressentait à avoir blessé Tifen...
La rage qui revenait, qui l'avait fait monter, qui l'avait fait dessiner, la rage terrible de n'être qu'à jamais cette créature blessante et frustrée de son insignifiance...
Et Sa soeur, si semblables aux faëls en cet instant... tellement droite, tellement prompte à de bonnes dispositions, à tout effacer, comme ça, d'une étreinte..?

-Ne sois pas toujours si candide, par le Dragon!
Effacer cette dette, ce serait te manquer de respect, et manquer de gratitude pour... Ce surci que tu m'offres... Non arrête de me regarder comme ça, Tifen! C'est comme ça, tu comprends, ça n'est pas pas important, le monde fonctionne comme ça, c'est pas grave, c'est pas comme si ça changeait quelque chose, ce n'est pas.. Non, j'peux pas effacer l'ardoise, je ne suis pas comme ça, ça ne se fait pas, je ne peux pas, c'est en moi...
Bien sûr que si, il y a dette entre nous, et si tu étais réellement ma soeur tu le comprendrais...

Choquée elle même par ses paroles Ambre posa une main sur sa bouche, comme pour raveler les mots, le regard soudain agard. Ses lèvres tremblaient, et cette fois, ça n'avait rien à voir avec la montagne... Et les larmes qui brûlaient.

-Pardonne-moi. Ex... Excuse-moi.. Je ne voulais pas dire ça, je ne voulais pas, je ne sais pas... Tifen je...

Elle venait de lui sauver la vie... et elle...

*C'est la spirale infernale, allé, tombe, tombe encore plus bas, tu ne pourras que remonter, er tomber de plus haut encore... As-tu enfin fini par la dire, cette phrase qui te mine? Tu n'en est pas fière? Mais pourquoi? Ce titre n'est qu'un mensonge de plus... Culpabiliser? Pourquoi? Tu as eu l'adrénaline, l'envie de vivre, et c'est terminé maintenant. A cause d'elle, elle t'a sauvé. Dessiner, on sait tout les deux que tu pouvais le faire seule... Si tu étais réellement tombée tu l'aurais fait aussi. Et tu n'aurais pas eu la dette. Allé, pense y encore, Cher Moi... Plus tard tu y croirais, quand tu l'auras éloignée de toi... Allé.. Laisse-moi *

-J'voulais juste.. le sang, l'éducation.. J'voulais pas, pardon, j'voulais pas dire ça, je te jure...

Tifen s'y serait presque attendue.
Ambre repliqua, défendant l'importance de la dette de sang à ses yeux.

-Ne sois pas toujours si candide, par le Dragon!
Effacer cette dette, ce serait te manquer de respect, et manquer de gratitude pour... Ce surci que tu m'offres... Non arrête de me regarder comme ça, Tifen! C'est comme ça, tu comprends, ça n'est pas pas important, le monde fonctionne comme ça, c'est pas grave, c'est pas comme si ça changeait quelque chose, ce n'est pas.. Non, j'peux pas effacer l'ardoise, je ne suis pas comme ça, ça ne se fait pas, je ne peux pas, c'est en moi...
Bien sûr que si, il y a dette entre nous, et si tu étais réellement ma soeur tu le comprendrais...

Tifen sursauta.
Baissa les yeux.
Si tu étais réellement ma soeur tu le comprendrais...
Non.
Elle devait rêver. Ou plutôt cauchemarder.
Ce n'était pas Ambre qui lui disait ça.
Pourtant, sa Soeur était bien là devant elle.
Si tu étais réellement ma soeur tu le comprendrais...
9 mots.
9 flèches parfaitement aiguisées que Tifen n'évita pas.
Qui se plantèrent une à une dans son coeur, le blessant en profondeur.
Une larme perla au coin de ses yeux.
La Lupus l'essuya d'un geste de la main.
D'autres la remplacèrent et Tifen les laissa couler.

-Am...Ambre...

-Pardonne-moi. Ex... Excuse-moi.. Je ne voulais pas dire ça, je ne voulais pas, je ne sais pas... Tifen je...

Il y eu un silence.
Marquant le désarroi entre les deux jeune filles.

-J'voulais juste.. le sang, l'éducation.. J'voulais pas, pardon, j'voulais pas dire ça, je te jure...

Ambre semblait tant regretter ses paroles.
Les larmes coulaient sur les joues de Tifen.
Si tu étais réellement ma soeur tu le comprendrais...
Ces mots lui avaient fait plus mal qu'elle le pensait.
La Lupus replia les jambes et posa son menton sur ses genoux.

-Ambre...

De nouveau, un silence. Tout aussi éloquent que le premier.

-Je te pardonne...Mais ne m'abandonne pas....S'il te plaît...S'il te plaît...Pas toi.

Les larmes qui roulaient sur les joues de sa soeur d'arme, comme autant d'aiguilles perçant son coeur...
Tifen était faible, face au lien, comme tout le monde... Tifen était blessée, à cause d'un lien, à cause d'elle...
Ambre se mordit les lèvres jusqu'à ce qu'une goute vermeil en tombe...
Une larme de sang, pleine d'excuses mal formulées, et de regrets.
La seule qu'Ambre acepterait de laisser tomber, elle n'avait été que trop faible, aujourd'hui... Et maintenant que ses membres avaient cessé leurs tremblement spontané, il s'agissait de se recontrôler...

Sa soeur avait replié les jambes, et posé son visage sur ses genous... Elle paraissait tellement insignifiante, pendant ces quelques secondes, sa si puissante soeur d'arme, capable de vaincre des montagnes pour elle...
Ambre déglutit avec difficulté, une boule dans la gorge...
Et si Tifen ne lui pardonnait pas? Si il ne restait de leur relation si spéciale que cette dette?

*Ca t'arrangerais, Ambre? Tu n'aurais plus de lien affectifs, juste deux guet appens à créer pour payer tes dettes... Tu préfèrerais, non?*

La lupus prononça son nom, d'une toute petite voix... Puis se tut.
Ambre s'ordonna de ne rien ajouter, de laisser venir, et d'aviser, suivant les réactions.
Pourtant, son souffle était revenu, et ses pensées la poussait à supplier une fois de plus le pardon de Tifen...

La petite voix revint, plus cassée, plus triste encore... Ambre sentit la boule dans sa gorge grandir d'un cran.
Tifen n'avait jamais eu de famille, et elle avait utilisé cette faiblesse contre elle, comme une lâche, comme une noble perfide.
Khan rugit, quelque part, au loin, et Ambre baissa la tête.
Elle, elle n'avait jamais eu d'amis fidèles. Juste ses parents, et le poignard dessiné qui pouvait disparaître à tout instant.
Des deux, c'était la Lupus qui avait l'âme la plus épurée...

-...Je ne pourrais pas... Je ne pourrais pas t'abandonner. Jamais. Même si ça devait me tuer, je ne pourrais pas... Je ne mérite pas tes larmes, Tifen, pas plus que je ne mérite ton affection.

Un petit silence, comme un énième reproche, une énième contradiction dans l'esprit tortueux d'Ambre...

-Je prendrai soin de toi... Aussi Longtemps que je pourrai...
Le destin nous a fait soeur, je le remercirai correctement pour ce cadeau en or, je te le promets... Tu verras, je t'apprendrai.. J't'apprendrai ce que mes parents m'ont transmis... Tu seras ma famille, la vraie... la seule... Il n'y aura rien qu'on ne partagera pas... Bientôt, je te promets...

*Dès que je serai sûre de moi, dès que je parviendrai à calmer ma colère, à être sûre de ne plus rien faire qui pourrait de blesser ou troubler ton âme, ma petite soeur, ce jour là, où j'aurais fait taire mes doutes, je pourrai être celle que tu attends de moi... Pardon, petite soeur, d'être qui je suis maintenant...*

-S'il te plait... Ne pleure plus pour moi, jamais... Je ne mérite pas cette faiblesse de toi... Tu vaux beaucoup plus que ça.

Tifen ne bougeait pas. Triste. Profondément triste. Elle ne voulait pas perdre sa Soeurette. Toute son âme l'hurlait en elle. Tout mais pas ça. Puis la voix d'Ambre s'éleva.

-...Je ne pourrais pas... Je ne pourrais pas t'abandonner. Jamais. Même si ça devait me tuer, je ne pourrais pas... Je ne mérite pas tes larmes, Tifen, pas plus que je ne mérite ton affection

La Lupus releva la tête. Dévisagea sa Soeur et lui fit un pâle sourire sans rien dire. Elle attendait que la Corbac continue.Un nouveau silence, une nouvelle attente. Une nouvelle inquiétde.

-Je prendrai soin de toi... Aussi Longtemps que je pourrai...
Le destin nous a fait soeur, je le remercirai correctement pour ce cadeau en or, je te le promets... Tu verras, je t'apprendrai.. J't'apprendrai ce que mes parents m'ont transmis... Tu seras ma famille, la vraie... la seule... Il n'y aura rien qu'on ne partagera pas... Bientôt, je te promets...

-S'il te plait... Ne pleure plus pour moi, jamais... Je ne mérite pas cette faiblesse de toi... Tu vaux beaucoup plus que ça.

-Je te le promet...Mais tu mérites mon affection, tu mérites beaucoup plus. Parce que tu es et tu resteras toujours ma Soeur. Quoiqu'il arrive.

Tifen se rapprocha d'Ambre et la prit dans ses bras ( ). Sa maminère de lui montrer à quel point elle comptait à ses yeux. Puis la voix de la Lupus s'éleva de nouveau, presque un murmure.

-Pardonne moi Soeurette.... Pardonne moi de ne pas pouvoir te comprendre. Pardonne moi de ne pas pouvoir te guider et t'aider...

..Quoiqu'il arrive.

Elle aussi, elle s'inquiétait. Elle aussi, elle avait peur. Mais pas égoïstement. Pour la personne à qui elle tenait. Pour elle.
Ambre baissa les yeux, mordant à nouveau ses lèvres à sang.
Pourquoi Tifen avait-elle autant confiance en elle? Vraiment à cause de cette bataille? Pourtant, à part égorger des cochons ensembles... Rien... Elle ne lui avait pas sauvé la vie. Elle n'avait pas eu en même temps qu'elle un combat contre tous. Non. Juste quelques mots. Quelques coups de poignards, et regards équivoques lancés dans la même direction... Peut-être la peur de perdre la vie...
C'était si peu.
C'était tellement insignifiant.

Sa soeurette la prit dans ses bras, tout en douceur, tout en affection, comme si rien d'autre en cet instant n'avait d'importance, que leur complicité...
Un nuage gris couvrit au loin le soleil levant. C'était beau. Ca allait bien au parfum assurant de Tifen.
Ambre serra fort sa soeur d'arme, en fermant les yeux. Qu'importaient les larmes, puisqu'elles se perdaient dans ses cheveux... Qu'elle ne les voyait pas.
Qu'importaient la raison des larmes? Que ce soit l'émotion du moment, les séquelles de la peur, ou la conscience du fait qu'elle blesserait toujours plus Tifen à chaque rencontre, à cause de sa colère trop contenue, et que pour ça... Elle chercherait à l'éviter davantage, ça n'avait aucune importance.
Elle frissonna face aux mots de sa soeurette.

-Ne parle pas de ça. Ca n'a aucune importance. Aucune espèce d'importance, je t'assure. Là... Là, on va se concentrer pour descendre la montagne sans se tuer. Et rejoindre Khan. Je suis sûre que tu lui manques déjà.

Elle relâcha Tifen, et s'écarta doucement, sachant pertinnement que ses joues seraient encore humides.
Une fois relevée, Ambre se passa la main dans les cheveux, puis eut un sourire gêné.

-Je... peux conter sur toi pour taire cette... faiblesse en escalade? Je pense que les autres apprentis marchombres ont assez de raisons comme ça de rire de moi. Allé... Guide mes pas. Ca suffira.

Sa soeurette était là, dans ses bras. Si proche et si lointaine à la fois. Tifen savait qu'elle ne comprendrait sans doute jamais entièrement sa soeur. Mais elles étaient là. La Lupus aurait voulu que ce moment dure infiniment. Mais déjà Ambre s'écartait.

-Ne parle pas de ça. Ca n'a aucune importance. Aucune espèce d'importance, je t'assure. Là... Là, on va se concentrer pour descendre la montagne sans se tuer. Et rejoindre Khan. Je suis sûre que tu lui manques déjà.

-Si tu veux...

La jeune fille se releva en même temps que sa soeur des Corbacs.

-Je... peux conter sur toi pour taire cette... faiblesse en escalade? Je pense que les autres apprentis marchombres ont assez de raisons comme ça de rire de moi. Allé... Guide mes pas. Ca suffira.

Devant l'air gêné d'Ambre, Tifen eu un sourire. Bien sur qu'elle n'allait pas crier sur tous les toits "l'accident". Sa soeurette n'avait pas besoin de ça.

- Oui, ne t'inquiète pas. Ca restera entre nous. Sinon, tu ne m'a pas dit comment s'est passé ton cours particulier avec Slynn. Tu n'as pas eu de soucis?

Ces dernières phrases étaient teintées d'inquiétude. Lors de leur dernière rencontre à la bibliothèque, Ambre avait évoqué un plan pour se venger de Slynn et, bien qu'elle approuvait intérieurement cette idée, Tifen espèrait que sa soeur n'avait pas pris de risques inutiles.

[désolée, c'est pas super. L'effet retour de réveillon peut-être ]

Cette fois, un sourire diaboliquement satifait étira les lèvres d'Ambre. Tant pis pour le manque de confiance de sa soeur en ses capacités. Elle le savait, elle avait réussi, et seule, c'était le plus fantastique.

-Oh... C'était plutôt... elle qui en a eu...

Ses épaules furent secouée par un fou rire qui montait... le visage de Slynn, ruisselant d'eau... sa bouche ouverte par la surprise, l'air hagard peint sur ses traits...

-Tu... Oh tu aurais dû voir ça!! Je lui ai dessiné des trombes d'eau sur la tête! Elle n'a même pas pu m'en vouloir, j'ai fait passer ça pour une abscence de contrôle. Si elle ne m'avait pas laissé en paix, ça impliquait qu'elle était sûre que je contrôlais parfaitement mon.. enfin, ça, et donc, je n'aurais plus eu à la revoir... Elle... Sa sale petite bouche de noble ouverte, ses bras écartés, ses cheveux compltement trempés qui ont commencé à boucler, ses yeux ouverts, hagard, elle totalement choquée, folle de rage, c'était un des moments les plus... fantastiques de toute ma vie... Enfin, disons que c'était... mémorable, et particulièrement... jouissif.

Elle évita de parler du déroulement du cours proprement dit, des commentaires de Slynn, de ses demandes... De la véritable tentative de la jeune fille pour dessiner correctement, et du dégout encore accru pour son don... il ne fallait pas gâcher le sourire de sa soeurette, et surtout, surtout, ne pas ternir son exploit... Elle eut un beau sourire, puis regarda vers le bas...

-Non, la dame Ar'Kriss en avait perdu toute sa superbe... Et je doute fort de me présenter au cours suivant. Et apn pour la noblesse, le point est aux roturiers stupides et sans manières. Elle est pas belle, la vie?Je dois choisir ma voie, et renier tout ce qui me pousse sur le mauvais chemin, non? Et en parlant de chemin... ça se descend comme ça se monte, une montagne..?, demanda t'elle, avec dans la voix plus d'anxiété qu'elle n'avait voulu...

La perspective de rerouver l'adrénaline n'était pas pour lui déplaire, loin de là... Mais... rien qu'à regarder vers le haut, la roche à escalader encore ou pire, vers le bas, elle sentait ses jambes molir.

*Donne-toi donc des grands airs, ma chère... Tu ne tromperas personne. Lâche. Minable petite roturière, incapable de vaincre un gros caillou sans utiliser son Don... Allé, sourie, filette, ce n'est pas encore comme si Slynn te prétait ses bigoudis... Quoique... Je suis sûre qu'elle, elle aurait sû grimper jusqu'au sommet. Et sans aide. Enfin... *

A sa demande, Ambre commença à lui raconter les mésaventures de Slynn. Les yeux rieurs de Tifen montraient bien qu'elle se retenait pour ne pas éclater de rire pendant le récit de sa Soeurette.

Tu... Oh tu aurais dû voir ça!! Je lui ai dessiné des trombes d'eau sur la tête! Elle n'a même pas pu m'en vouloir, j'ai fait passer ça pour une abscence de contrôle. Si elle ne m'avait pas laissé en paix, ça impliquait qu'elle était sûre que je contrôlais parfaitement mon.. enfin, ça, et donc, je n'aurais plus eu à la revoir... Elle... Sa sale petite bouche de noble ouverte, ses bras écartés, ses cheveux compltement trempés qui ont commencé à boucler, ses yeux ouverts, hagard, elle totalement choquée, folle de rage, c'était un des moments les plus... fantastiques de toute ma vie... Enfin, disons que c'était... mémorable, et particulièrement... jouissif.

La Lupus éclata finalement de rire en imaginant les traits de Slynn décrits ainsi. Elle aurait du assister au cours, au moins pour voir ça.

-Dommage que j'ai manqué ça...Je suis sûre que j'aurais apprécié. En tout cas...Merci ma Soeurette.

Merci pour m'avoir défendue, à ta manière.
Merci pour avoir fait ce que je n'aurais jamais osé faire après ce que Slynn a fait subir à Khan.
Voilà tout ce qui était compris dans ce simple merci. Mais Tifen ne développa pas. Ambre comprendrait. Puis sa soeur regarda en bas et lui demanda avec une voix légèrement anxieuse

Et en parlant de chemin... ça se descend comme ça se monte, une montagne..?,

Tifen eu d'abord un piètre sourire.

J'ai toujours entendu dire que la déescalade était plus dure que l'escalade...Mais franchement, je suis certaine que tu vas t'en sortir brillement. Tu en ais largement capable.

Tifen finit cette micro-tirade avec un grand sourire destiné à encourager sa soeurette. Elle n'exagérait pas en disant ces propos et était convaincue de ses paroles. Il fallait juste qu'Ambre la croie et garde confiance en elle.

Tifen eut un petit sourire, et à sa dernière phrase, Ambre ne pu s'empêcher de frisssonner.

-Ca ne te va pas, les mensonges, Petite Soeur, souffla t'elle, en regardant le lointain...

Gwendalavir était magnifique, ce matin parée de couleurs encore automnales, malgré la neige qui en couvrait une partie...
Encore plus depuis qu'elle avait failli mourir...
Elle se promit de revenir aux montagnes, et de le regarder se lever chaque matin, ce soleil pour qui elle s'était pratiquement cassé le cou.

-Je préfère entendre que je suis une incapable et savoir que je peux compter sur ta franchise. Mais ce n'est pas grave, souffla t'elle en refixant son regard dans les prunelles de sa soeur d'arme.

Ses bras se recroisèrent autour de ses épaules, lorsque la pensée de redescendre se précisa et Ambre se mordit la lèvre supérieure.
Ne pas faiblir, Tifen la regardait.
La jeune fille posa ses mains sur deux prises qui lui paraissaient potable, et mentalement, elle adressa une prière àau ciel, en lui disant de l'épargner cette fois encore.

Bientôt rejointe par sa soeur d'arme, Ambre tâcha d'accélérer son rythme, persuadée que Tifen était ralentie et retenue par sa pitié.
Ses phalanges devinrent rapidement douloureuse et transies de froid.
Il ne fallait pas penser à ça.

-Je me demandais, Tifen.. Comment conçois-tu l'amour? Enfin, si tu y crois...

Rien de tel qu'un sujet philosophique pour ne pas penser à l'effort physique. Ni à la pente. Ni au froid.
Et ça n'empêcherait pas la jeune future-ex dessinatrice de trouver de bonne prises... n'est ce pas?

[Carrément en retard et un post nul... soror indigna sum]

Sa soeurette ne la croyait pas. Fallait-il vraiment être surprise? Non, Tifen s'y attandait. S'y attendait même beaucoup. Mais que pouvait-elle faire pour convaincre Ambre. Bonne question. La Lupus répondit simplement

-Tu a su monter, tu saura descendre...c'est ma logique à moi.

Ambre commença à descendre, après un dernier regard sur le soleil levant. Tifen la rejoignit rapidement et continua la descente à son rythme. Ambre s'en sortait bien, voire même très bien, et Tifen aurait pu se dire qu'elle avait raison, sans la petite voix qui lui rapella la fierté de sa soeurette. Ambre devait être glacée par le froid, qui ne favorisait pas l'escalade, mais la Lupus se doutait qu'Ambre voulait tout faire pour ne pas le montrer.

*Soeurette....Ta fierté te tuera...*

La question que la Corbac lui posa prit Tifen totalement au dépouvu. Elle failli en oublier complétement qu'elle déescaladait et manqua une prise. Se rattrapant comme elle pouvait sur la suivante, le jeune fille regarda sa soeur d'arme qui paraissait sérieuse. Tifen amorça une réponse

-Je ne sais pas...Je t'avoue, je ne sais vraiment pas....

Tifen manqua une prise, et se rattrapa in extremis, sous les yeux d'Ambre, qui n'avait pas su réagir. Elle se mordit les joues, agissant comme si elle n'avait rien vu. Une petite faiblesse déniée, c'était une faiblesse moins grande. Logique d'itinérant.

*Oui, bien sûr. C'est elle qui est faible. Elle, elle a failli tomber. Mais toi, espèce de grande goule, qu'est-ce que tu aurais pu faire, si elle n'avais pas eu ce talent pour l'escalade? Tu l'aurais regardé tomber, comme ça? Tu aurais crié? Tu aurais eu mal. Tu n'aurais rien pu faire.. Tu es faible. Pas elle. Logique d'Ambre.*

Sa soeurette la regarda, sans paraître plus gênée que ça. Alors elle aussi, elle voyait cette interprétation là? Ou est-ce que vraiment, aux autres, faire des erreurs et des maladresses paraissait normal?

Ah... Elle ne savait pas.

-Tu n'y as jamais pensé? Pourtant, tout le monde en parle... Les livres, les gens... Les adultes...

Elle secoua sa main nerveusement, en voyant un mille patte commencer à l'escalader, Mille patte qu'elle insulta copieusement, d'ailleurs, furieuse d'être ralentie.

[Minable. Je suis désolée ><']

Tifen évalua rapidement la distance à parcourir avant d'arriver sur le sol. Elles étaient presque en bas. Encore quelques mètres.
A la remarque de sa Soeurette, la Lupus eu un petit sourire.

-Tu sais, Soeurette, je n'ai pas beaucoup lu pendant dix ans...
J'ai juste appris seule à déchiffrer les écritaux quand j'arrivais en ville. Quant aux gens, je n'en ai pas rencontré en quantité non plus...
Et ce n'est pas avec Khan que je discuterais de l'amour.

Tifen se tut un instant, elle avait volontairement omis ses anciens rapports avec ses parents. Mieux valait ne pas y penser...
Continuer à descendre.
Puis elle se tourna vers Ambre une question sur les lèvres.

-Mais dis moi Soeurette…Qu'est-ce que vraiment l'amour?

Ambre se mordilla la lèvres inférieure, entre gêne et auto-réprimande. Pour elle, avoir une famille et un minimum d'humain gravitant autour de soi était tellement commun qu'elle avait tendance à oublier à quel point sa soeur d'arme avait connu la solitude, avant.

Pas la même solitude qu'elle, la vraie solitude, qui l'avait poussée à se lier avec un animal sauvage et puissant. A utiliser le dessin pour communiquer. A être droite et loyale avec ceux qui s'approchaient d'elle. Rien à voir avec la sensation d'être seule au milieu d'une foule, sur le quai d'un port ou dans un marché. Rien à voir avec le besoin de singularité inassouvi ou la crainte des autres, non... Et l'itinérante se jura de s'en souvenir.
Elle soupira, s'applica à tenir le niveau de Tifen et à ignorer la coupure qui lui piquait la paume... Jusqu'à la question suivante.
Ambre eut un petit sourire, regarda sa soeur d'arme avec une tendresse qui lui était peu commune.

-Il y a un tas de définitions... savantes, irrationnelles, poétiques, utopiques, toutes différentes. Autant de sens qu'il y a d'amours différents. Ils ne sont même pas d'accord pour affirmer qu'il existe vraiment ou si ce n'est qu'un mensonge de plus pour occuper les foules à rêver. On peut par exemple considérer que ma famille m'aimait. Assez pour me laisser partir, en sachant que je n'écrirais pas, et qu'on ne se reverrait jamais. Ou, si on a un point de vue moins immaculé pour le monde, considérer que je n'étais pas utile, parce que peu locace et fermées aux acheteurs, et que me laisser fuir, c'était avoir une bouche de moins à nourir.
On peut considérer que j'aime ma famille parce que je défends encore son honneur, parce que je porte les souvenirs qu'ils m'ont -aïe saloperie de caillace!- offert, que je pense à eux et applique leurs principes. Ou on peut prendre ça comme de la nostalgie pure et dure, parce que la réalité n'était pas à l'image de ce que j'espérais, et que j'en viens à regretter d'avoir réalisé une idée.
Et peut-être que la vérité est un mélange des deux versions... Je n'ai pas de réponses à ta question, et même le plus savant homme de Gwendalavir te mentirait en disant qu'il en a une. Chaque personne a sa vérité en ce qui concerne un certain amour. Toi et Khan, c'est aussi une forme d'amour. Toi et moi... Toi et la montagne. Ca, dans mon cas, c'est plutôt une haine-rivalité toute neuve, souffla t'elle en ricanant.

Elle descendit un dernier pied, et se retouva au pied des montagnes. Remercia les yeux fermés le Dragon pour sa générosité.
Se tourner vers Tifen, soudain grave.

- Pour moi... L'amour c'est comme une lanière qui te relie au gens. Si tu as mal, celui qui t'aime aura mal aussi. Si tu ris, celui qui t'aime riras comme toi. Si tu blesses, celui qui t'aime voudra t'aider. Même si pour ça, il risque sa vie. Et encore, cette version est utopique. Certains aiment mal, inégalement. Et dans ce cas, il se détruisent, au moins en partie. J'aimerais que tu n'aimes personne, ou au moins, que personne ne t'aime mal. Je détesterais qu'ils entachent ta lumière, petite soeur.

Une main qui se serre sur l'épaule de Tifen, comme pour exprimer une énième excuse muette. Elle avait envie, tellement envie que Tifen la déteste... Être sûre que jamais plus ses yeux noirs ne se voilent de larmes à cause d'elle. Cela ne serait... c'était trop tard... beaucoup trop tard. Elle replaça une de ses mèches, charriée par le vent, a nouveau plus sereine.

-Merci d'avoir cru en moi. Seule, je n'aurais pas réussi, murmura t'elle en désignant du menton la pente. Quant à lire... Pour avoir dévoré les plus indigestes écrits de la bibliothèque de cette académie, je peux t'affirmer... Que les plus belles histoires sont encore à rédiger.

[ Oui, définitivement, la philosophie... ^^' J'espère que ça te plaira ma soeurette Merci.]