Bilan des courses [Inachevé]

Lorek avait mal dormi cette nuit la.

Leur départ précipité des cachots l'avaient épuisés, et il avait décidé, d'un commun accord avec Ichel et Xzar, de se séparer. Ils s'étaient donné rendez vous dans le parc, vers onze heures. L'idée d'avoir laissé Halina dérriere lui dégoutait Lorek.

Il n'avait rien pu faire.

Son coeur avait raté un battement quand il a recconnu le Mercenaire qui les avais rattrapé: c'était Varsgorn, l'ennemi juré d'Anaïel. La perspective de retrouver Xzar et Ichel dans le parc, lieu de la meurtière rencontre avec Varsgorn, horripilait Lorek. Mais s'il voulaient être tranquilles, ils n'avaient pas beaucoup d'autres choix.

Lorek repensa a ce qu'il avait appris.

Ainsi, l'Académie de Merwyn était sous le joug du chaos. La chos était d'autant plus horrible que c'était un mal que Lorek n'avait jamais combattu. Pour une fois, il ne savait pas quoi faire. Il se sentait...

Inutile

Et il détestait ca.

Le sang commencait a bouilloner dans les veines du jeune homme. Comment un tel fléau avait il pu s'installer ici ? Pourquoi était il si impuissant ? Maintenant que Varsgorn avait donné son nom (Lorek en était persuadé), il devrait se cacher. Ichel devrait pouvoir l'aider. Lorek s'assit au sol, et soupira de déséspoir.

Inutile.

Mais il avait entendu parler de la résistance. L'heure fatidique de la reprise approchait. Il comptait etre dans les combattants. Il Montrerait a ces arrogants mercenaires combien il était fort ! Il les bouterait hors de l'académie et enfin il pourrait devenir le marchombre dont sa mère lui parlait.

Lorek en était a ces pensées réconfortantes quand il vit les silhouettes de Xzar et Ichel s'approcher.

Ichel.

Sans elle, Lorek serait encore a se demander qui étaient les types en armure. Sa Malice l'avait entrainé dans les souterrains, et il ne lui en voulait pas. Elle était quelqu'un de bien.

Xzar.

Sa puanteur n'avait d'égale que sa bizarrerie. Mais, il ne semblait pas mauvais. Mais pas forcément bon poiur autant.

Quand ses comparses arrivèrent a son niveau, il se leva pour les saluer.

"Bonjour a vous compagnons. L'heure est grave. Nous devons décider que faire de ces informations, afin que le sacrifice d'Halina n'ait pas été vain. Et il faudra réfléchir a une palnque: nous ne pouvons retourner a l'académie."

Xzar errait à travers un dédale de couloirs sombres et humides. Il ignorait tout des raisons de sa présence en ces lieux si ce n'est qu'il devait y accomplir quelque chose de précis. Après un ultime détour, le corbac leva sa lanterne devant lui et aperçut le but de son errance... Ce port altier... Ces cornes... ça ne pouvait qu'etre elle... Le dessinateur franchit d'un bond la distance qui le séparait de sa cible et leva sa dague sacrificielle sur la chevre la bave aux lèvres...

Xzar se reveilla en sursaut, éteignit l'alarme qu'il avait dessiné la veille et roula hors de son armoire. Onze heures. C'était l'heure du rendez-vous fixé par Lorek et Ichel la veille. Le dessinateur ramassa un crane d'oiseau tombé de sa chevelure crasseuse, fit craquer ses doigts, sortit de sa salle commune et gagna le parc.

Le Corbac réfléchissait. Il ne se sentait aucunement concerné par cette histoire de prise de l'académie et de prisonniers mais la présence de mercenaires l'inquiétait. Si cette résistance exterieure dont il avait entendu Halina parler passait à l'attaque, il pourrait etre blessé, voir tué dans l'affrontement. Après tout, Xzar pourrait facilement quitter l'académie en pretextant une sortie à l'auberge du dragon vert... Mais dehors, ce serait une escouade de créanciers armés jusqu'au dents qu'il aurait à affronter... Alors que faire? De toute façon quels que soit ses choix il lui faudrait combattre...

Ces sur ces pensées peu réconfortantes que Xzar atteignit l'exterieur. Le dessinateur chancela et porta sa main à ses yeux. Le soleil, son ennemi excécré brillait dans un ciel sans nuages. Le dessinateur finit par distinguer Lorek et Ichel et s'approcha d'eux.

Xzar se préparait à leur reprocher avec humeur la luminosité trop forte du lieu de leur rendez-vous quand Lorek prit la parole.

"Bonjour a vous compagnons. L'heure est grave. Nous devons décider que faire de ces informations, afin que le sacrifice d'Halina n'ait pas été vain. Et il faudra réfléchir a une palnque: nous ne pouvons retourner a l'académie."

Xzar fit craquer ses doigts et observa les deux élèves.

"Si c'est une planque que vous cherchez, hors d'atteinte des sbires du chaos, je vous propose celle-ci; les égouts d'All-Poll. J'y ai vécu quelques mois et personne ne songera à vous chercher là-bas. L'odeur peut etre dérangeante mais l'on s'y fait rapidement..."

Après s'être séparé de ses compagnons, Ichel s'était dirigé vers les dortoirs des félixias. Elle ne savait pas trop où aller, car la pensée que ces foutus mercenaires tenaient dans ces cachots des personnes depuis l'attaque, qu'ils étaient désespérés au point d'halluciner. Tout cela la mettait en rogne, mais le plus dur à avaler était qu'elle avait dû laisser Halina dans leur mains, qu'elle n'avait pas pu rester à ses côtés pour se battre. Elle maudissait plus que tout les mercenaires qui étaient sans nul doute les assassins de ses parents et ne pouvait supporter l'idée que quelqu'un d'autre qui comptait à ses yeux soit entre leurs mains. Elle se maudissait elle aussi, sa lâcheté. Pourquoi l'avait-elle écoutée ? Pourquoi l'avait-elle laissé se sacrifier ? Elle devait tenir sa promesse. Elle devait tout faire pour libérer Halina, Kirfdéin et les autres. Même si pour cela elle devait retourner dans ses cachots infestés de mercenaires.

Quand elle arriva enfin à son dortoir, elle s'allongea sur son lit, laissant échapper quelques larmes qui coulèrent lentement sur sa peau satinée. La marchombre ferma les yeux pour quelques secondes et le néant finit par l'emporter.

Silence. Blanc neige. La forêt recouverte de l'or de l'hiver, les feuilles ayant désertées leurs branches, piétinées, puis invisibles au regard. Ichel avançait entre les arbres blancs, laissant des traces dans la neige fraichement tombée. Le silence règne, aucun chant d'oiseau vient troubler le calme des anciens. Une éternité passant à errer dans un bois vide de vie. Elle s'arrête. Une fleur a poussée dans la neige. Rose. Elle se penche, la contemple et voit soudain une lueur. Elle lève les yeux, s'avance jusqu'à une clairière baignée des rayons du soleil. L'herbe règne en maître ici. Un gigantesque arbre est présent en son centre. Le seigneur des anciens. Indétrônable. Il se dresse de toute sa hauteur dominant de loin tous les arbres environnants. Seulement le respect peut se ressentir devant cet être divin. Elle continue à avancer, malgré le doute qu'elle ressent. Elle arrive enfin à ses racines et parvint à le toucher du bout des doigts. Le noir l'emporte alors, elle tombe dans un puit sans fond, se noit dans l'océan de ses reproches, de ses peurs et ses doutes. Elle a peur. Elle sent...

Ichel se redressa sur son lit, les yeux grands ouverts, la sueur maculant son front, le cœur battant la chamade. Cauchemar. Ça faisait depuis bien longtemps que ça n'était pas arrivé. Elle se leva péniblement et se dirigea vers le lavabo qu'elle rempli à ras bord. Elle regarda son reflet dans le miroir avant de s'asperger le visage d'eau froide. Elle n'arriverait pas à dormir après ça.

Ce n'était pas encore l'heure. Il lui restait bien quelques heures devant elle. La marchombre décida de se rendre dans la salle de méditation. Elle fit quelques exercices que son maître lui avait appris. Paumes tournées vers le haut. Inspiration. Expiration. Inspiration... Elle décrivait des gestes fluides et harmonieux, mais l'on pouvait sentir sa colère qui montait. Ses gestes devinrent plus rapide et plus agressifs. Elle donna soudain un violent coup de pied dans une chaise posée non loin de là, puis elle s'écroula genoux à terre, mains posées sur le sol et sa tête penchée vers le bas. Elle n'en pouvait plus, mais il fallait à tout prix qu'elle se calme. La jeune fille se mit alors en tailleur et commença à méditer. Deux heures passèrent ainsi. Respiration lente, écoute des êtres alentours, silence. Elle sorti de sa léthargie, se leva lentement et se dirigea vers le parc. Lie du rendez-vous. Quand elle sorti, elle regarda furtivement le soleil et en déduisit que onze heure approchait.
Elle vit au loin Lothan qui les attendait, elle et Xzar. Ce dernier n'était pas encore arrivé. Elle parvint rapidement à la hauteur de son ami et le salua. Ils n'attendirent pas longtemps le dessinateur et Lothan prit rapidement la parole. Ichel l'écouta lui, puis Xzar d'un air absent se remémorant les événements de la veille. Puis, revenant vite à la réalité par une image qui lui avait traversé l'esprit, elle regarda ses amis et leurs exposa ses pensées :

- Non, on n'est pas obligé de se cacher. Les mercenaires ne nous ont pas vu, à part ce Varsgorn. De toute manière je n'aurais pas pu partir, car demain j'ai une corvée à Eoliane à cause d'un foutu graffiti, ce serait trop louche que je disparaisse après l'incident d'hier.

Ichel s'arrêta une seconde, se remémorant mots pour mots se que l'inconnu lui avait dit.

- Quand il m'a prise par le bras, il m'a murmuré des mots à l'oreille. Vous ne les avez sûrement pas entendu parce que vous étiez trop loin pour les percevoir. Ce Varsgorn n'est pas notre ennemi, il ne nous vendra pas aux autres mercenaires.

La marchombre regarda autour d'elle pour voir si personne n'arrivait dans leur direction. Quand elle fut rassurée, elle recommença, mais d'une voix beaucoup plus basse cette fois-ci.

- Il m'a dit qu'il était le fantôme et qu'il nous soutenait. Que si quelqu'un voulait lui parler il devait se rendre dans le bureau du trésorier. Cela veut dire que nous ne risquons rien dans l'enceinte de l'Académie et que nous venons de gagner un précieux allié dans le camps des ennemis.