Un petit raï qui se balançait... [Terminé]

Dans les cachots, sinistre et sombre, trois enfants sont des proies au doute, la cause se justifie for bien, la preuve, c’est qui ne savent pas s’ils doivent prendre à droite, à gauche ou tout droit. Bas oui, c’est la première fois qui visite l’Académie, la première fois qui visite une habitation fait de pierre et cette demeure est tellement grande qui se sont perdue après le deuxième tournant. Et pas question de faire demi-tour, ils avaient interdiction de monter voir les élèves en haut, ils devaient rester dans les cachots, personne ne devait les voir. Et bien qu’ils soient des triplés, ils n’étaient pas d’accord sur le chemin à prendre, tous montraient une direction différente, et personne n’était là pour les départager. A bout de nerf et par la force des choses, ça finit par une bastonnade générale, des coups de pieds de partout, mains, griffes et dents. Les vaincue prenait le couloir que le vainqueur choisissait et ainsi de suite à chaque tournant. Même quand il n’y avait que deux choix, le principe de la majorité ils ne connaissaient pas.


Au même moment dans l’un des passages qui menait à l’Académie, un raïs gros et bête tournait en rond, mais ce n’était pas n’importe quel raï, c’était Aroy Raïs, commandant des troupes raïs qui avait pris l’Académie. Certes aidé par les mercenaires du chaos, mais pris quand même. Mais pour le moment, le guerrier n’avait pas fier allure et quand le messager humain arriva pour lui dire qu’ils étaient déjà entrés, ce fut le volcan en explosion. Hurlant injure et malédiction, il fit décamper le pauvre messager (qui n’avait rien demandé d’ailleurs) à coup de pied dans le derrière et après une ultime injure ‘face d’humain‘, il repartit vers l’Académie en murmurant des phrases incompréhensibles en langage raï. Seul les mots filoux et botter le derrière était compréhensible.


Revenons dans les couloirs, où les morveux se chamaillait toujours pour une destination, certes ils avaient avancé, mais bon les mètres parcourus se comptait au nombre d’une cinquantaine pas plus. Les pas résonnant de quelqu’un approchant, fit taire leur dispute infantile pour quelque instant, en effet tout de suite après ils se criaient dessus pour savoir qui pourrait battre cette personne. Bien sûr ils ne s’écoutaient pas entre eux et quand l’inconnu arriva vers eux, les trois petits tourneurs en bourrique chargèrent l’intrus. Ce qu’ils n’avaient pas prévue, c’était d’être pendue par les pieds tout de suite après.

-Groumph groumphhhhhhh grouuuuuumph, groouummpph.
(Traduction: on ne vous a jamais appris à obéir aux ordres, espèce de garnement.)

-Groumphhhhhhhh! S’exclamèrent ensemble les trois morveux
(Papaaaaaaaaa!)

-Grumph groump grroum…
(j’vous jure faite des gosses…)

En effet les trois enfants étaient en faites les trois garçons du grand Aroy Raïs, enfin les derniers garçons de sa grande famille, vu qu’il a déjà 7 filles et 10 garçons. Un autre bruit de pas résonnèrent dans les tristes couloirs du cachot, quand les pas stoppèrent, Aroy demanda en alavérien de sa voix grave et brutale.

-Qui est là?

Une silhouette sombre s'approcha, un pas assurer, certes tinter d'énervement mais familier des cachots et de ses sombres secrets. Aroy ne reconnu ni le pas de Dolohov ou de quelconque soldat humain qu'il avait croisé jusqu'alors. Lorsque la personne se présenta, Aroy grogna, impossible de savoir si c’était de mécontentement ou de résignement ou même d’un signe qu’il avait entendu ou compris. Il avait déjà entendu de cette Marlyn Til’Asnil, à peine sortit du cocon familial, une pouliche à peine sortie des prés qu’on envoyait aux combats. Ne vous dite pas que le raï avait une quelconque pitié pour elle, chez eux la règle était simple, les femelles au foyer pour s’occuper des terres et les mâles à la guerre, certes les femelles devait savoir se battre, surtout entre elles, mais elles ne devaient pas se mêler d’affaire des mâles. Point barre et cela s’arrêtait là. Pour sa plus grande satisfaction, la jeune femme ne le prenait pas de haut comme son maître mais comme un égal, bon comportement, sinon Aroy n’aurait peut-être pas hésiter à se battre dans ses ailes reculer des cachots.

La discussion prit un autre tours quand Marlyn découvrit les triplés derrière lui, certes ils étaient petit niveau âge et tailles pour un raï, mais pour cette pauvre humaine, ils lui arrivaient aux épaules. Un peu méfiant malgré la réputation de la mentai, il répondit quand même.

-Ce sont mes derniers garçons, comme l’exige la tradition je dois leur apprendre l’art de la chasse et de la guerre. Donc si, ils vont rester avec moi.

De leur cotés les petits étaient intrigués et tout excité de rencontrer leur premier humain a classé dans la catégorie femelle, certes ils ne faisaient pas grandes différences entre les deux mais c’était quand même une première. Surtout que leur papa parlait si bien l’alavérien, ils avaient quand même appris cette langue compliquer pendant leur voyage, ils avaient menacé un humain pour qu’il leur apprenne. Pour ce faire comprendre, ils avaient prit un de ses camarades, auquel ils avaient rué de coups et donner en pâturages à un tigre des plaines, sous l’œil effaré, nauséeux et effrayer de leur victime, tout en lui répétant le seul mot qu’ils connaissaient ‘parler’. Au final ça avait marcher, même s’ils s’étaient fait punir à cause de l’homme mort, et puis dès la punition finie, en l’occurrence sept coup de bâton chacun plus quatre heures passer la tête en bas sous le soleil impitoyable sans eau. Quand Aroy prononça le mot garçons ils s’avancèrent et tout en sautillant sur place ils supplièrent leur papounet.

-Papa, on peut jouer, on peut jouer avec elle, papa!!

Tout en passant une main sur leur tête rugueuse, le cher et incontesté papa prononça des paroles qui sauva Marlyn d’un long moment de terreur.

-Non, les petiots, on jouera après avec des prisonniers mais pas avec elle.

-Ne vous inquiétez pas pour eux, ils peuvent jeuner. Cela les endurcira un peu, ils doivent devenir des guerriers, ce n’est pas en les couvant qu’ils vont y arriver. Et certains disait qu’il y avait trop de rat par ici.

Comme pour le confirmer, un gros rat passa devant eux, les trois ‘petit’ raïs le regarda avec envie. Sentant ses chance de survie diminuer si il restait dans les parages plus longtemps, le rongeur prit la poudre d’escampette avant une quelconque attaque. Tant mieux pour lui car le premiers mot qui était passer dans leur tête était manger, verbe qui rimait avec taper, broyer et décapiter, dommage que cela ne sonnait pas avec boucherie. Pourtant cela aurait été approprier. Sentant que la jeune femme était intouchable, les triplés ne l’avait pas scalper, leur cerveaux leur disait que leur paternel aurait été furieux. Posant la question qui brulait leur curiosité d‘une petite voix (enfin façon de parler) l’un des petiots demanda.

-Pourquoi peut pas jouer avec elle?

-Parce qu’elle est dans notre camp, première règle, ne jamais toucher à quelqu’un qui est dans notre camps. A part si ils veut nous tuer ou nous manque de respect. Compris?

Sa voix tonnait dans les cachots et ses phrases étaient pleines de menace, que ce soit pour Marlyn ou ses fils, les yeux vifs il regardait la torche dont les flammes vacillaient tels caresser par une brise inexistante. Aroy savait qu’il n’avait rien à craindre, le commandant savait que ses gosses étaient ici, et même si il était bête il avait reçu des ordres qu’il comptait appliquer à la lettre.

Règle numéro 1: tenir les mioches éloigner des humains, 2: intervenir quand cas d’attaque, sinon faire profils bas, 3: rester dans les cachots sauf cas exceptionnels et contre ordre.

Son cerveau avait assimilé ses bases et les avait graver de manière indélébile, la première choses qu’il devrait faire, c’était de passer le mots aux trois raïs qui était à ses cotés. Ceux-ci, leur curiosité passer, avait commencer un jeu répandu dans leur village. L’un chantait une comptine et arriver à un certains mot, ils devaient attaquer le premier, bien sur pour les oreilles humaines cela ressemblait à un concert de groumph et de baston sans raison précise. Peut être d’une dispute anodine.

-Un petit raïs que se balançait, sur un corps humain mort, mort, mort. C’était vraiment, vraiment amusant quand tout à coup, bim,bam, bastonn.

Puis s’ensuivit un boucan de baffe, de morsure et de coup de pieds. Quand l’un des trois, impossible de dire lequel, se releva et entreprit une danse de victoire. (du genre des indiens). Leur père lança un grognement sourd et le silence se fit aussitôt, redonnant au silence le droit de revenir dans les cachots.

-Au faite, pourquoi êtes vous venus ici dame Marlyn?

Décidément, la mentalité Raï était des plus… intrigantes. Affamer des jeunes pour les endurcir était une méthode un peu trop rude pour qu’elle en saisisse l’intérêt. Certes, l’ascétisme était recommandé pour qui voulait progresser très rapidement en peu de temps – elle y avait elle-même eu recours pendant sa longue convalescence- mais tout de même… Enfin, c’était les Raïs. Un raï c’est dur à cuire, c’est violent, vorace et difficilement affamable. Sur ce point, elle devait le concéder, elle ne s’y connaissait pas autant en éducation Raï qu’Aroy, et c’était pour cela qu’il leur était utile.

Le spectacle offert par la vue de trois rejetons Raïs en train de se taper dessus avait quelque chose d’assez… inhabituel. De toute manière, il valait mieux qu’ils se tapent entre eux plutôt que de la taper elle. L’autorité d’Aroy était suffisamment étendue pour éviter un bain de sang, heureusement. La jeune femme s’écarta du lieu de carnage enfantin et s’adossa contre le mur suintant, autant pour se reposer les vertèbres que pour s’assurer qu’aucune embuscade des guerriers cochons ne l’attendait. On n’était jamais assez prudents, elle l’avait appris à ses dépens tout au long de sa vie. Quel intérêt avaient les Raïs à lui chercher des noises ? Ils pouvaient tenter d’obtenir des meilleures conditions de travail ou leur affranchissement par rapport au Chaos en tuant / kidnappant des Mentaïs… Mais il faudrait déjà qu’ils aient un cerveau pour penser un plan aussi démoniaque.
Pas trop de risque à courir.. Espérons.

Pourquoi elle était venue ici ? Mais quelle question ! Quel plaisir avait-elle à se confiner dans ces couloirs poussiéreux, ces cachots puants ? Certes, il y avait une époque où elle y allait par plaisir, mais ce n’était plus le cas depuis des mois déjà, et rien que l’idée de rester à respirer cet air vicié la mettait de mauvaise humeur pour les heures à venir. D’énervement, Marlyn jetta contre le mur en face un morceau de bois qui appartenait aux poutres et qui s’était décollé sous l’humidité et les mites. Ce fragment durci par les ans retentit dans les cachots pendant une bonne minute, sa chute se répercutait dans les couloirs sombres et leurs tympans. Sa respiration calmée, la jeune femme tourna un œil venimeux vers le Raï imposant :

- Vous croyez que ça m’amuse de venir passer ma vie ici ?! Mes hommes ont peur de vous et de vos congénères et j’ai été obligée de me déplacer moi-même pour venir voir ce qui faisait autant de raffut dans les cachots… Alors s’il vous plait Aroy, pour l’amour de la Dame, essayez de ne pas vous attirer d’ennuis, ni à vos… enfants.

La jeune femme passa les mains sur son visage, histoire de décontracter un peu ses traits et de paraître moins patibulaire. La tension permanente des responsabilités et des troubles répétitifs commençaient à se répercuter dans ses cernes, ses mouvements nerveux ou son humeur de chacal mouillé.
Bon, il était temps de mettre fin à cette intervention. Aroy semblait avoir les choses en main avec ses gamins, il était assez intelligent (c’était rare parmi les Raïs !) pour gérer les cachots et savoir la faire prévenir s’il y avait le moindre souci… Tout irait pour le mieux – ou pas – pour les prochains jours. Et si un prisonnier arrivait par malheur à sortir de sa cellule, il ne passerait pas la redoutable défense des trois monstres qui servaient de progéniture à Aroy.

- Sur ce, je pense que vous êtes capables de gérer vos enfants, je ne vois pas quoi d’autre vous redire. Si ce n’est de veiller à causer le moindre trouble possible. Au pire…

Elle hésita. Le désir de tranquillité était à égalité avec le devoir de gestion. Tant pis, elle n’aurait pas à gérer la situation éternellement non plus.

- Au pire, faites-moi prévenir. Je verrai ce que je peux faire.

Avec un salut raide et un dernier coup d’œil méprisant aux trois petits monstres, la jeune femme tourna les talons.

[Si t’as autre chose à dire, le Rp est pas forcément terminé, tu peux me rattraper hein]