Un pas de plus (RP inachevé)

Un pas. Deux pas. Trois pas.

La plaine de Shaal déroule son immensité devant elle.

Ses pas la mèneront où ils voudront.

Un antre de Raï, le terrier d'une goule, un marécage fétide, qu'importe.

Elle marche.

Depuis le lever du soleil.


Un pas. Un pas de plus.


L'herbe est douce sous ses pieds. Cela fait un moment qu'elle a ôté ses bottes pour marcher pieds nus, se régalant de la texture soyeuse de l'herbe qui chatouille ses talons.

Elle est partie ce matin de l'Académie, quittant le confort de son lit, se réveillant avant le point du jour. On l'avait réveillée. Volontairement.

Elle n'avait compris qu'après que quelqu'un l'avait contacté par la pensée, utilisant les Spires. Elle ne connaissait rien à cette technique, ne connaissait rien au Dessin tout court en fait. Une voix l'avait réveillée alors qu'elle naviguait dans le monde onirique.

Mais elle était venue. On l'appelait. Quand ses pieds ne la porteront plus, elle s'arrêtera. Puis ce sera tout. Elle attendra. L'autre viendra. Ce sera tout.

Un pas. Un pas de plus.

Elle continue.

Un gros chêne noueux se dessine à l'horizon. Une légère brise agite ses feuilles encore vertes. Bientôt, elle viveront au rouge-doré de l'automne. Ca ne concerne pas Silhila. Lorsque les feuilles bruniront et tomberont lascivement à terre, elle ne sera plus dans cette plaine. Elle ne verra plus ce gros chêne, elle l'aura déjà oubliér

Un pas. Un pas de plus.

Elle cherche, guette le moindre son qui pourrait retentir dans son esprit, elle n'a pas de pouvoir, elle, elle ne sait pas parcourir les chemins des Spires à la recherche de la trace qu'aurait laissé son mystérieux interlocuteur. Elle ignore qui "il" est. "Lui" aussi ignore qui il a joint par pure mégarde. "Il" devait sûrement laisser vaguer son esprit dans l'Imagination, plus par distraction qu'autre chose. Et "il" avait contacter involontairement Silhila.

Maintenant, elle n'avance plus.
Un pas. Un dernier pas.

Elle ne s'assoit pas. Elle reste debout, elle s'offre au soleil, et elle attend.

Elle sait qu'"il" viendra.

Elle attend.

Non.

Elle "l"attend.



( donc celui qui voudra répondre, vous avez du le comprendre, sera un dessinateur qui a pas fait exprès de me joindre dans les spires...v'là...)

Sÿa marchait lentement. Se délectant des paysages de rêve qui tournait autour d'elle. Emplissant ses poumons de l'air frais du parc et de la solitude magique qui l'entourait.
Elle vagabondait dans les Spires.
Une présence, un souffle d'air dans l'imagination. Quelqu'un était là. Tout près d'elle. Et elle, elle était seule.
Elle voulut prendre contact, demander des informations pour être rassurée.
Mais, apparement, elle n'y arrivait pas.
Elle continuait d'avancer, lentement. Une forme se découpait au loin dans la clarté sombre du crépuscule.
Elle s'approcha. C'était une jeune femme.
Loin d'être rassurée, elle planta ses deux pieds dans le sol et resta statique, la main sur son sabre.
Figée.
Elle attendait que l'Autre fasse le premier pas...

Sÿa se sentait mal.
Comme si les Spires l'attiraient vers le fond.
Mais elle résistait. Sa marque noire sur la main vira au bleu...
Concentrée, elle sentit soudain la pression se relâcher.
Elle se calma. Lentement. Laissant son souffle reprendre une allure normale.
Alors, elle ouvrit les yeux.
Rien...
Elle s'approcha de l'endroit où se tenait la silhouette.
Elle trouva une jeune fille évanouie sur le sol.
Elle comprit que c'était elle la lutte dans les Spires. Etonnée d'avoir vaincu, vu le pouvoir qu'elle avait.
Alors, elle continua.
Tentant de réveiller la jeune fille, car c'était une jeune fille, qui était allongée au sol.
Elle la secouait légèrement. Lui donnant de légères giffles.
Rien n'y faisait.
Alors, elle s'assit à ses côtés et attendit.
Au bout de plusieurs... minutes ? Heures ? Aucune idée...
La jeune fille se réveilla. Sÿa lui tendit un morceau de parchemin qu'elle avait préparée.

"Je m'appelle Sÿa.
Je suis guerrière à Corbac.
Désolée pour les Spires.
J'espère que tu vas bien."

Un esprit en phase d'oubli qui rencontre une transe insondable...
La jeune fille était comme endormie. Elle gémissait pendant son "sommeil".
Légèrement inquiète, Sÿa faisait tout pour la réveiller. Elle perséverait. Mais la jeune fille ne se laissait pas faire...
Alors que, soudain, elle ouvrit les yeux, elle leva le bras et posa sa main sur la joue de la guerrière.
Gênée, Sÿa voulut reculer. Mais quelque chose l'en empêchait.
L'inconnue ouvrit les lèvres pour prononcer quelque chose...

"Rappelle-toi...je reviendrai...je suis là... tu...fais le meilleur... pain d'herbe du monde...tu...Maman..."

Si le ton n'avait pas été si impregné de tristesse et de souvenir, Sÿa aurait trouvé ses paroles amusantes.
Mais, loin d'avoir envie de rire, la jeune Corbac tentait de réveiller l'inconnue.
Alors que celle-ci semblait reprendre conscience, elle ôta rapidement sa main de la joue de Sÿa et dit, apparement gênée.

"Oh...heu...que...qu'est-ce que...mais qu'est-ce qui se passe ici ? Qu'est-ce qu'il y a eu ? Qu'est-ce que j'ai fait ?"

Sÿa lui tendit le parchemin qu'elle avait rédigé tout à l'heure et le récupéra pour s'expliquer.



Au plus simple. De toute façon, elle ne pouvait pas vraiment faire mieux, vu qu'elle aussi ignorait ce qu'il venait de se passer.
Une chose étrange. Une aura étrange. Une sensation étrange.
Rien qui n'indiquait quelque chose de concret.
Tout dans son esprit n'était qu'abstrait. Rien ne lui venait tout de suite.
Peut-être trouverait elle la solution un jour. Un jour...
Peut-être même ne la trouverait-elle jamais. Mais c'était l'inconnue que cela gênerait le plus...

La jeune fille, une Corbac, à en juger par le blason qui orne le revert de son uniforme, lui remet un deuxième morceau de papier que Silhila lit sans comprendre, les mots lui traversant l'esprit sans s'y attarder.
Un flot de questions qui ne semblent jamais vouloir cesser de chercher des réponses claires et précises l'assaillent de toutes parts. Elle secoue la tête comme pour les chasser, agite impatiemment une main, le même geste que l'on fait lorsqu'on veut éloigner les mouches.

Sa mère...Elle avait parlé de sa mère...Elle n'avait pourtant jamais, jamais aperçu son visage. Elle avait été abandonnée à sa naissance par ses parents, sûrement simplement par sa mère, une demoiselle à la cuisse légère qui devait sans doute ignorer qui était le père de la petite fille qu'elle venait de mettre au monde... Comme tant d'enfants à la Citadelle des Frontaliers. La plupart de ces amis vivaient dans la même misère sordide qu'elle, mis certains faisaient front ensemble, entourés de leur famille...Sa mère à elle, n'avait pas cherché à combattre. Elle l'avait abandonnée ainsi, sans états d'âme, sur un trottoir, sur le perron d'une famille assez riche, mais les Enfants Abandonnés l'avaient découverts et recueillie comme une soeur avant que la porte de la Famille à laquelle elle était destinée, peut-être même par pur hasard, ne s'ouvre sur cette petite forme emmaillotée de langes. C'était ses amis qui lui avaient raconté tout ça. Ils l'avaient baptisée Silhila, en mémoire de l'une des leurs qui avait contracté une maladie rare et qui avait rendu l'âme, puis, ils lui avaient inventé un nom de famille, après s'être assuré que personne dans la ville ne se nommait de cette façon. Ils lui avaient appris à lire, à écrire, à compter, c'était eux, sa vraie famille. Pas cette femme lâche qui l'avait mise au monde pour la laisser seule sur le pavé froid de cette nuit de novembre. Pas cet homme qui avait, soit abandonné sa mère après avoir su qu'elle était enceinte, soit participé aussi à son abandon. Et pourtant, dans la poitrine de Silhila, subsistait la minuscule bulle d'espoir que sa mère et son père avaient toujours été unis et que, par exemple, ils avaient été contraints d'abandonner leur fille pour la protéger d'un quelconque danger...Ils étaient peut-être même morts en voulant la sauver...Ca lui aurait presque fait plaisir, à Silhila. Mais tout ceci n'existe bien souvent que dans les contes pour enfants ou les histoires chevaleresques d'héroïsme et d'aventures, censées enseigner et colporter la loyauté et le courage. Silhila n'avait jamais eu de parents dignes de ce nom. Jamais.

Et pourtant...

En levant les yeux sur le visage de la jeune Corbac, elle se souvint de quelque chose, un flash dans sa mémoire, l'écho d'un rire de femme suivi par les paroles d'un ton joyeux d'un homme, un écho très lointain et très oublié, en même temps qu'une onde de nostalgie parcourait étrangement son corps...Mais c'était sans doute dû à son imagination...Oui, ce ne pouvait être que ça...

Elle avait conscience qu'il lui fallait dire quelque chose.

- Heuum...Pourquoi tu...enfin... - elle brandit le morceau de papier, sans comprendre pourquoi la jeune fille ne parlait pas. Ne pouvant pas faire mieux, elle sentit ses yeux se baisser d'eux-même sur ses genoux.



( je suis désolée pour le retard ! la gourde que je suis... )