Courses (RP terminé)

Enoriel fut surprise et esquiva les gestes avec précision et vitesse.
Une attaque de Ena lui fit décrocher sa cape, elle prit ses pieds dedans pathétiquement et trébucha.

-Oh...Excusez-moi...Je me suis trompée, un malentendu...Je suis désolée...Je vous ai fait mal?

Elle se releva toute seule.

-Non vous m'avez aps fait mal mais franchement, je suis surprise de savoir qu'on peut se faire agresser par un professeur de l'Académie, entre collègues voyons!

Elle sourit, et ramassa sa cape qu'elle remit sur ses épaules.

-Avec qui vous m'avez confondue?

Enoriel haussa ses épaules.

-Pourquoi pas, si tu y tiens...

Elle se laissa entraîner dans les ruelles, parfois sombres, parfois illuminées, Enoriel sentit que Ena était tendue, elle jetait des regards dans tout les sens, même si c'était discret, cela n'échappa pas à l'observation du maître archer.
Sans un mot, Ena consuisit Eno dans un bar, et elles s'installèrent au bar.
Toujours un silence entre les deux femmes.

La jeune femme entra dans une taverne assez lumineuse, en bois de chêne aux veines foncées. Elles entrèrent. Sur la droite, une large comunauté d"indébourrable" someillait plus ou moins, se reveillant pour avaler de grande goulée de bière ou de liqueur de mangue. La marchombre détourna le regard, dégouttée, puis alla s'installer un peu plus loin. Elle demanda à Enoriel ce qu'elle voulait, puis prit commande. Quand le serveur disparu, elle regarda la jeune femme. A travers chacun de ses traits, chacun de ses gestes, chacun de ses mots, elle voyait Valen. Son visage avait les même traits, ses mots le même ton, ses front aussi determiné, ses yeux aussi doux...Elle détourna brusquement les yeux, mal à l'aise. Tout était fini. Elle le savait pourtant. Son coeur se serra. deux images revinrent à son esprit. La première, elle l'avait vu cent fois. la deuxième, elle l'avait chassé.


la jeune femme se redressa vivement. Elle s'était laissée allée. S'asssenant une gifle mentale, elle se concentra sur la réalité...et sur Enoriel qui la regardait étrangement. Trop tard...Elle n'osa pas ouvrir la bouche, de peur qu'autre chose que ce qu'elle voulait dire n'en sorte. Une marchombre bloquée. Voila qui aurait pu faire rire. mais elle s emeubla dans un silence pesant. Envahie des images du passé.

Enoriel s'assit à une table en face d'Ena et attendit qu'elle passe commande. Elle sentait la maître marchombre tendue, même mal à l'aise. Celle ci la regardait droit dans les yeux, et Enoriel lut dans son regard comme si Ena voyait un fantôme.
Enoriel était habituée, Ena devait faire les rapprochement avec son frère Valen, cela arrivait fréquemment, et même, certaines personnes, dont Lenne, ignorait même qu'elle était sa soeur! Ce qui était comique.
Il y eut un lourd silence, Ena semblait envahie par des souvenirs, plus ou moins douloureux. Enoriel la laissa un moment avant de la tirer de sa rêverie.

-Vous vouliez m'expliquer quelque chose se me semble...?

Elle lui sourit chaleureusement. Elle allait parler lorsque le serveur arriva avec la commande. Elles restèrent silencieux et lorsqu'il fut partit, Enoriel regarda droit dans les yeux Ena pour lui demander de parler. Pour lui donner confiance.

Ena prit la commande qui arrivait, puis fixa Enoriel. La demi-Faël parla. Alors qu'elle s'était maitrisée et avait controlé son malaise, la voix raviva sa douleur. Elle fit une embardée mentale si forte pour chasser ses mauvaises idées, qu'elle frappa sans s'en rendre compte sur la table avec sa main. La table trembla, et un peu de liqueur de renversa. La marchombre s'excusa du regard, puis se remémora la question.

[color=indigo][b]-Vous vouliez m'expliquer quelque chose se me semble...?

Elle sourit, redevenue plus ou moins impassible. Puis, se rapelant ce qu'elle devait faire, s'avanca au dessus dela table, respira et parla doucement.

-Celui que je traquait était un mercenaire que mon amie Elhya et moi conaissons.

Un silence, pas trop lourd, mais tendu.

-Celle-ci est actuellement en voyage, et a été attaqué par les compagnons de ce mercenaire. Comme il n'était pas avec eux, elle en a déduit qu'il doit vouloir me traquer.

De nouveau un silence.

-Parce qu'il a des raisons de nous en vouloir...

Elle sourit, amusée. Puis, respirant et retrouvant son sérieux, elle continua son explication.

-Or, il est possible que son esprit tordu cherche à s'en prendre à quelqu'un proche de moi...Puisqu'il se sait incapable de m'affronter...

Elle s'aretta. Elle avait peur. Elle avait peur pour, lui, pour elle...La reverrait-elle un jour? Enfin? reverrait t'elle son sourire? Entendrait-elle encore ses mots? Elle se reprit, et murmura:

-Si vous croisez quelqu'un du nom de Tranka Elghel, ou de tout acrinyme de se nom, vous pouvez vous méfier...

Le silence tomba.

Enoriel, impassible, restait silencieuse pendant le moment d'égarement de la maître marchombre.
Celle ci sembla se calmer...

-Vous ressemblez beaucoup à votre frère...Quoique...Pas entièrement...
Dites-moi, comment vas-t'il en ce moment?

La Demi-Faëlle reposa doucement son verre avant de prendre la peine de répondre.

-Tout le monde me dit sa, que je ressemble à Valen, peut être pas en visage, il est vrai qu'il a les cheveux blonds presque blancs, que moi j'ai les cheveux bruns, et les différences ne s'arrêtent pas là. Mais bon, paraît-il que nous avons le même comportement, les même gestes...

Enoriel s'arrêta, pensive. Ils étaient si différents, si éloignés...et ils étaient de même famille...
Sa voie reprit, lente, faible.

-Et j'ignore s'il va bien, ce qu'il fait, ce qu'il aime...

Elle s'arrêta avant de reprendre, voie presque inaudible, Enoriel n'était pas sûre qu'Ena puisse entendre les mots suivants, les mots qui sortaient directement de son coeur, lui tirant une douleur.

-J'ignore tout de lui...

Elle baissa la tête. Elle ne souriait plus. Avait-elle trouvé sa place ? Est ce qu'elle avait une place ? En quittant son pays natal si chère à ces yeux, elle espérait se rapprocher de son frère ainé, et pourtant...il n'en était rien.
Enoriel était mélancolique.

Enoriel écouta Ena et ferma les yeux. La marchombre avait vécu des choses pas faciles, comme Enoriel, mais ce n'était pas tout à fait pareil. Ena ne cherchait pas sa place, elle savait où aller.

-J'ai eu aussi une autre famille...

Enoriel ouvrit les yeux. Elle ramena ses longs cheveux devant elle et pencha sa tête sur le côté. Elle n' obligera pas Ena à continuer...mais la curiosité l'incita à poser la question:

-Une autre famille...? Peut tu m'en dire plus ?

Elle lui sourit gentiment attendrissant. Enoriel voulait lui faire comprendre que ce n'était pas une obligation et qu'elle pouvait reffuser.
Un homme apparament ivrogne s'approcha des deux femmes, ne pouvant résister à la tentation qu'elles étaient. Enoriel tourna la tête vers lui et releva un peu sa cape, faisant découvrir dans sa botte droite une longue dague faëlle. L' ivrogne devint blême et se rassis. Enoriel quant à elle rapporta son attention à la belle marchombre.

L'air entre elle semblait s'être agité, doucement, comme souriant, barbouillant pour réunir les deux jeunes femmes. Ena regardait la table de bois, détaillant ses veinures et ses couleurs.

"-Je compatis face à ta douleur, si tu as envie de parler, ou se que tu veut, je suis là..."

Elle releva la tête et sourit à la faëlle. Se savoir écoutée et soutenue. Elle regarda ses yeux. Ils étaient très proches de ceux de Valen...Mais le regard froid et arrogant de celui-ci était remplacé ici par une douce chaleur et une grande determination. Elle ne trouva rien à dire, aussi garda t'elle le silence.
Il y'eut de l'agitation, sur la droite. Elle jeta un coup d'oeil distrait sur les deux hommes se chamaillant, jusqu'au moment ou l'un d'eux dégaina une épée. Elle porta son attention sur le combat. Les deux hommes, l'un dépassant l'autre d'une bonne tête se regardaient farouchement. Bavant, le plus grand lança un assaut. tout le monde recula et un fouilli inextricable s'offrit à eux. Un jeune homme, non loin du bar, dégaina discrètement son épée. A sa façon de la tenir, Ena devina qu'il ne la maitrisait pas vraiment. Tout juste les bases de l'école. Il s'avanca. le Pauvre fou allait se tuer...Elle partit sans aucun bruit, si bien qu'Enoriel, les yeux fixés sur la scène ne la vit pas partir. Elle arriva au moment ou le jeune homme s'élançait contre les deux hommes, qui, ahuris, se tournèrent et levèrent leurs épées. La jeune femme envoya deux dagues dans les ventres rebondis des soulards, et se jeta sur le jeune, qui se débattit. Il y'eut deux cris, un moment de silence, puis un cafouillis de paroles. Ena se releva, et fit face aux deux hommes qui, furieux, se redressaient face à elle. Mais ils étaient ivres. Elles les assoma d'un coup sur la tempe. Mais derrière elle, le jeune s'était relevé. Il sauta en avant, trébucha sur le pied d'Ena, et s'affala. Par dessus lui, le petit homme tomba à la renverse...Et son épée vint se planter entre les cotes du jeune. Horrifiée celle-ci le dégagea, et retira la lame qui lui traversait l'abdomen. Suffoquant, il essaya de parler mais ne fit que cracher du sang. Elle lui ordona de se taire et tenta d'éponger sa blessure. Personne ne bougeait plus. Ena leva les yeux, à la recherche de son amie. mais plus trace de la faëlle. Elle reprit son calme et redressa le jeune homme. Il laissa échapper un mot, audible de tous.

-Meurtrière!

Et le cri fut reprit en coeur par la foule ammassée. Un premier homme leva le poing...Dissumulant un couteau. Elle attrappa le corps du blessé, et s'esquiva sans que personne ne puisse l'attrapper. Elle se rua à l'extérieur, se faufila dans les ruelles, courut, alourdie par son fardeau. Elle s'arreta aux bout de dix longues minutes...Mais ou était donc Enoriel? Elle posa le corps sur le sol. C'était une ruelle de petite taille, courte. Sur la droite, un bas d'eau. Elle s'en saisit et humidifia la blessures...Maintenant, il lui fallait de l'aide...

Enoriel remarqua l'absence d'Ena que lorsqu'elle la vit au milieu de la bagarre. Elle se battait comme un félin et Enoriel la regarda avec admiration, une telle souplesse! Elle se glissa et essaya de la rejoindre. A ce moment elle entendit:

-Meurtrière!

Enoriel vit un homme levait un poignard vers la marchombre. Il était à côté d'elle. Il fallait agir. Vite. Elle eut juste le temp de voir Ena prendre le bléssé et s'enfuir lorsqu'elle se jeta sur l'homme. Il était ivre. Elle prit le coup de l'homme et baissa la tête. Elle l'assoma d'un coup de genou avant d'esquiver un coup de poignard. Un cheveu. Elle lui lança sa jambe dans l'entre- jambe et le jeune homme s'affaissa, hurlant de douleur. Elle envoya ses deux coudes derrière, faisant plier deux hommes derrière elles. Elle les acheva en les cognant l'un contre l'autre. Elle n'avait pas dégainé son arme, inutile de les bléssés d'avantage, cela pourait lui causer des problèmes. Après que les clients virent ce qu' Enoriel avait fait à 4 hommes, les autres s'éloignèrent mais continuèrent tout de même à la défier du regard. Enoriel ne fit pas attention et se rua dehors. Elle courra un long moment avant de retrouver Ena, près du corps du bléssé. Elle s'approcha et mit sa main sur l'épaule de la marchombre.

-Laisse moi regarder...je vais voir se que je peut faire.

Elle avait déjà eu l'occasion de soigner des blessures, notament lorsqu'elle était avec les Thüls quand elle voulait retrouver son frère. Elle s'approca du jeune homme et prit son pouls. ELle observa attentivement sa blessure.
L'homme suffoca et sa poitrine cessa de se lever.
Enoriel reprit son pouls une fois. Mort. Trop tard. Elle n'a pas eu le temps de le sauver.

-Mort...je suis désolée...

Le jeune femme sentit une main se poser sur son épaule. Enoriel. Elle sentit un poid s'envoler. Elle n'avait pas disparu...

-Laisse moi regarder...je vais voir se que je peut faire.

La jeune femme s'écarta, et laissa la faëlle regarder le blessé. Il était
inerte, et le sang coulait à flot de la plaie béante qui ouvrait son
abdomen. Il était blanc neige, en contraste avec le liquide écarlate.
Elle entendait encore les cris des hommes qui la cherchaient...La jeune
femme ne se faisait plus vraiment d'illusions...

-Mort...Je suis désolée...

La marchombre baissa les yeux. Echec. Echec...Pire encore! Elle voulais le
sauver, mais pire que d'essuyer un echec...Elle l'avait laissé croire
qu'elle voulait le tuer! Pire encore!
Elle s'approcha du jeune homme
et lui ferma les yeux. Elle regarda sa tunique tachée de sang et sauta
du toit avec agilité. Elle fureta de ci-de là, et finit par trouver des
morceaux de chiffons usagés. Elle retourna près du blessés veillé par
Enoriel, et grace à un peu d'eau de la goutière, nettoya la blessure
avec soin. Quand elle eut terminé, elle s'arretta. Plus rien ne
bougeait. Le silence se faisait, mais sans lourdeur...Enfin, elle
saisit le jeune homme et murmura:

-Il doit avoir une famille...Il faut ramener le corps...

Elle le fouilla jusqu'a trouver une chainette, dans une poche. Un médaillon
gravé d'u prénom et d'un nom. Enaro Melta. Elle redescendit du toit et
courrut vers la ville, à l'oposé de la taverne. Elle croisa plusieurs
personnes et leur demanda s'il conaissaient une famille Melta. Un seul
lui répondit, et indiqua une maison sur le bord de l'eau. Elle se remit
en route et courrut à perdre haleine vers le toit. Une fois arrivée,
elle indiqua:

-Je sais ou est la maison...

Elle
saisit le corps et descendit, suivie d'Enoriel. Elle se repéra dans la
rue suivant les indications du passant et s'aperçut qu'elles allaient
devoir repasser par le quartier de la taverne. Elle fit une mimique
indicative à Enoriel et elles partirent.

Elle se mit à courir dès qu'elle entendit les cris, un peu calmé, à
quelques metres. Dès qu'ils la virent, les cris devinrent hurlement de
rage. elle accelera. Coups d'épées...Enoriel s'était-elle arrettée?
Aucun doute, la faëlle la couvrait...Elle courrut jusqu'a sortir du
quartier, juste suivie, un peu plus loin, par la course de la
demi-faëlle. Elle ralentit, le corps pesant dans ses bras. Au détour
d'une rue, elle vit enfin la maison décrite. Devant, elle marqua une
pause. Elle échangea un regard avec Enoriel et alla frapper. Un femme,
d'un certain âge, au visage émaciés, au visage ridés ouvrit. La
marchombre allait demander s'il conaissaient le jeune homme, mais
devant l'air horrifié, elle se ravisa.

-Mon fils!

Elle avait vu juste. La voix était suplice, le suplice était déchirance.

-Il est mort durant une querelle de taverne...J'ai essayé de l'empêcher de se battre...

Inutile de préciser qu'elle avait échoué. Incapable de voir encore son
echec, elle laissa la demi-faëlle expliquer. Elle recula de plusieurs
pas.
Heureusement qu'Enoriel était là...C'était quelqu'un de formidable...Il faudrait qu'elle la remercie...

Ena entendait, dans le lointain, la voix d’Enoriel, les sanglots de la femme. Ses pensées à elle étaient bousculées. Elle avait échoué, mais elle l’avait mené à la mort…Sans elle, il ne se serait pas empalé sur l’épée mal aiguisée. Sans elle…
Elle entendit enfin la porte se fermer et Enoriel la rejoindre. Elles se mirent à marcher, sans se regarder. Le silence était un simple recueillement, pas un froid. La jeune femme tourna à droite au bout de la rue. Inutile de repasser par la rue. Elles avaient du faire de nombreux blessés, et sans doute un ou deux morts…Elles ne seraient pas accueillies à bras ouvert. Elle espérait juste qu’aucun d’eux ne savaient qu’elles étaient de l’Académie. Si c’était le cas et que les ivrognes s’en prenaient à l’Académie, elles allaient avoir droit à des représailles sévères. Et rien n’agaçait Ena plus que cet air hautain, ces paroles de seigneurs. Les Chaînes de l’Académie lui pesaient de plus en plus. Elle s’efforça de penser à autre chose. Elera, tient, par exemple. Cette jeune fille allait devenir une marchombre reconnue. Ena n’avait presque aucun doute qu’Elera atteindrait son niveau. Peut-être le dépasserait-elle, aussi. Dans ce cas, Elhya resterait la seule à pouvoir lui enseigner quelque chose…
Le soleil avait disparu, seule une lumière faible éclairait leur chemin.
Au bout d’un long moment de marche silencieuse, la marchombre releva la tête et se prépara à parler. Elle vit que l’archère avait aussi les yeux levés. Elle murmura :

-Merci, Enoriel…

Rien de plus ? Elle était incapable de faire plus ? Piètre remerciement. Elle voulut dire quelque chose d’autre, ajouter quelques mots mais n’y parvint pas. Les étoiles commençaient à apparaître. Elle se laissa un peu aller, écoutant les pas légers de son amie.
Il était mort en croyant qu’elle voulait le tuer…Mais peu importe…Sa véritable intention n’était pas de le tuer…C’était de le sauver…Là était l’importance non ?
Les bruits nocturnes de la ville s’estompaient alors qu’elles s’approchaient de l’Académie.