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 Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)

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Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeJeu 3 Déc 2009 - 18:07

La tension dans ses jambes n'avait pas encore complètement disparue, nouant les muscles et rigidifiant les articulations, résultats de son effroyable course datant maintenant d'une semaine. Elle était allée voir Ena, mais avait trouvé porte close. Au vue de la situation de l'Académie ce n'était pas étonnant, la maître marchombre devait être très occupée à former des jeunes tout en ayant probablement peur de ce qu'ils deviendraient plus tard. Des otages, des menaces, des meurtres, tout cela secouait l'œuvre de Merwyn, là faisant trembler au plus profond de ses fondations. Anaïel passait ses journées à roder autours du bâtiment, tantôt à l'intérieur même de l'enceinte, mais préférant cependant l'extérieur puisque après tout elle ne faisait pas encore partie du corps enseignant. Et puis elle n'avait pas encore complètement récupéré, alors elle jouait, virevoltait, courrait un peu encore, et faisait travailler ses muscles afin de les délier au maximum et d'être dans la meilleur forme possible pour commencer ses cours. Son nouvel état d'esprit était très agréable, la sérénité et la lucidité en étant devenus les maîtres mots même si le fait de se retrouver face à un humain le colorait d'incertitude, à défaut de peur.

Un chant parvint soudain à ses oreilles, tremblant, frétillant, aux arpèges plus écumeux qu'éthérés. Cascade. Elle se retourna alors vivement, une torsion du vent lui ayant hérissé la nuque plus surement qu'une goutte d'eau glacée la dévalent doucement. Il y avait une présence, bien que lointaine. Pourtant, ses yeux ne virent rien de plus dans ce paysage affolé par les bourrasques. Les herbes dansaient sans aucune présence pour les aplatir. Puis, la sensation disparue. Il y avait eu quelqu'un dans les environs, quelqu'un d'humain doté d'une conscience, dont elle n'avait pas perçu l'aura. Elle fronça les sourcils. Ses perceptions avaient encore évoluées après sa lutte, et elle ressentait avec encore plus d'acuité qu'auparavant les consciences qui pouvaient graviter autours d'elle. Si elle avait perçu quelqu'un c'était qu'il y avait une présence, mais la sensation fugace avait disparue, et elle sentait qu'elle n'avait pas été découverte.
*Pas encore* susurrait une voix dans son esprit.
Elle réprima un frisson et s'autorisa un léger haussement d'épaules. Après tout, elle allait faire partie de l'Académie d'ici peu, elle n'en doutait pas, et puisqu'elle était à l'extérieur de l'Académie, elle n'enfreignait aucune règle. Non pas que les enfreindre lui causa quelque soucis, non, mais elle ne voulait pas compromettre ses chances d'infiltrer l'Académie, au risque de ne jamais pouvoir aider Elera comme elle l'entendait. Bien que ce mot la fit grimacer, la prudence s'imposait.

Elle chassa l'essaim bourdonnant de ses pensées et, toute à sa joie première de pouvoir bouger comme elle l'entendait, elle s'élança à l'assaut du bruit chantonnant à quelques dizaines de mètres de là. Le vent sifflait, le soleil lardait la terre de ses rayons, et la musique de l'onde apaisait ses sens alors même que ses paumes commençaient à la picoter, avide de se nourrir de mélodie, d'arpèges étincelants et de sons enivrants. La matière était belle dans sa simplicité, plus belle que le plus merveilleux des assemblage humain. Rien ne valait la caverneuse mélodie d'une petite pierre où l'éther dissocié de la mélodie zéphyrienne. Rien. Au détour d'un hêtre élancé, elle cligna des yeux, éblouie par les étincelles que projetait le soleil à la surface de l'eau bouillonnante qui semblait ne chanter que pour elle. Elle voulait profiter de ces quelques instants d'absolue liberté avant de se lancer dans l'aventure, et comptait le faire avec un zèle qui consumait ses autres pensées. Libre, elle goutait au bonheur d'être en vie. L'air vibrait de doux embruns, et une esquisse d'arc en ciel se formait à la base de l'écume.

Prise d'une soudaine idée, la jeune femme s'avança, doucement, comme pour ne pas effrayer les couleurs se délitant au gréé d'un simple souffle. Sa démarche, de silencieuse se fit impalpable et, ardemment concentrée, elle se coula comme un rayon de soleil le long des pierrailles bordant la cavité bouillonnante tout en faisant attention de toujours voir le petit arc en ciel. Cependant, au détour d'un arc du bassin, elle ne le vit plus, l'angl n'étant plus adéquat. Elle regarda autour d'elle, cherchant un autre chemin d'accès, mais ne vit aucun chemin, aucun gué (d'ailleurs s'il y en avait eu un il aurait été balayé par la violence des eaux). La seule façon d'accéder à l'arc en ciel était de nager jusqu'a lui. Et de risquer à chaque seconde de se noyer sous les torrents aquatiques et le bouillon qu'engendrait la chute des eaux. Un fin sourire étira ses lèvres, barrant son visage et illuminant ses yeux. La cascade était une bète assoifée (dommage pour une cascade d'ailleurs) dont il fallait s'approprier le centre, où tout du moins s'en approcher. Elle retourna d'où elle était vennue, près d'une avancée rocheuse qui l'amenait à un tiers du bassin environ. Puis elle ferma les yeux, et ralentit son souffle, doucement, puis de façon de plus en plus marquée. Il ne s'agissait pas d'être repérée. Sondant les environs, se fiant sur ses sens aiguisés de la nature et des environs, elle disséqua tous les bruits qui pouvaient lui parvenir. Et ne trouva rien de plus que les oiseaux, les animaux et la lente pulsation des arbres, barrière chartreuse qui la protégeait du monde comme une perle par une huitre. Elle ouvrit les yeux à nouveau, de nouvelles flammes semblant y danser. Et commença à retirer ses vêtements tout en gardant la mince bande de cuire à sa cheville, où était passé un tout petit couteau bien qu'aiguisé, destiné au lancé. En temps normal elle aurait eu une totale confiance dans le lieu, mais dans la situation actuelle elle ne pouvait oublier le frisson qui l'avait agité, elle se préparait à toute éventualité bien qu'elle fasse entièrement confiance à ses sens pour la prévenir.

Elle était debout sur son rocher, et malgré le grondement assourdissant qui chargeait l'air, l'eau ne se ridait presque pas à cette distance du point de chute. Elle pouvait donc voir son reflet sans qu'il ne soit trop déformé, et pris le temps de se regarder, ce qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, comparant ses traits d'alors et ceux qui lui faisaient face à présent. Ses joues s'étaient creusées, ses pommettes saillant plus que jamais, mais son menton demeurait droit et fin. Fier. Ses yeux semblaient agrandis par la faim et la dure vie qu'elle avait mené, mais elle pris garde à ne pas en croiser leurs pupilles enflammées, sachant pertinemment que cela risquait de provoquer une syncope. Son corps, élancé, avait perdu les courbes de l'enfance qui s'y attardaient encore à l'époque, et ses muscles se ciselaient maintenant parfaitement sur la peau tendue et halée d'un voile doré qu'elle ne remarquait que maintenant. Un voile doré qui ne semblait pas du qu'au soleil. Ses cheveux tombaient bien plus bas, frôlant le creux de ses reins, mais restaient parsemés de mèches noires, elle ressemblait plus encore à un oxymore. Sa vie était faite de contraste et son corps en prenait les empreintes. Ainsi que celles de la Voie. Elle percevait l'allure féline qui la caractérisait, ses courbes n'était presque pas féminine, un minimum de poitrine et de hanches se dessinait, mais le port de ses membres en gommait les désavantages. Ce n'était pas un corps pour séduire et elle fut étonné de la facilité avec laquelle il avait pris l'exacte teinte de son état d'esprit.

Elle se ramassa sur elle-même et plongea au cœur du monde aquatique. Instantanément sa température corporelle chuta de manière marquée, faisant violemment frissonner son épiderme. L'eau ne devait pas être à plus de 10 degré alors qu'il en faisait plus du double au dehors. Mais elle ne s'en souciait guère, toute à l'explosion de joie qui tapissa son cœur alors qu'elle se coulait au milieu des fantômes ondins et des courants chahuteurs. D'une brasse maitrisée elle gagna le milieu du bassin et le courant se faisait déjà plus sentir. Elle s'arrêta en battant des pieds afin de ne pas couler et ferma les yeux, concentrant son corps au cœur de la trame des secousses qui l'agitaient, cherchant à définir l'origine des ondes, leur danse énigmatique. Elle ne faisait plus qu'un avec ce qui l'entourait. Alors elle repartit, sa brasse dotée d'une couleur plus intense qu'auparavant. Elle jouait avec l'eau et l'eau jouait avec elle. Harmonie. La violence du bouillonnement tout proche ne la fit même pas hésiter, et c'est avec des mouvements sereins et contrôlés qu'elle s'immergea face au point de chute, dans cet engrenage au grondement assourdissant. Mais elle avait déconnecté son ouïe et cherchait le petit arc en ciel. Elle le trouva après quelques secondes et fut face à lui en moins de temps encore, se coulant (et c'est le cas de le dire) entre les bouillonnements. Sa vision en était étrange, comme s'il sortait de l'air pour envahir une autre réalité, et lorsqu'elle en passa la main au travers, elle eu l'impression d'en être encore très loin. Et pourtant. Elle avait envie d'essayé. Elle ferma les yeux derechef.

Puisant au plus profond d'elle même ce qui faisait d'elle la fille de la Nature, elle ouvrit tout doucement la porte d'une portion de cette âme cachée et puissante qu'elle avait rangé dans sa tête. Ses mains vibrèrent. Elle laissa l'essence même de la matière qui l'entourait entrer en elle, lassant ses cellules et son âme avec ce qui était à l'extérieur, afin de ne faire plus qu'un, profondément, avec ce qui l'entourait. Elle était une extension de la cascade, une excroissance de l'eau, elle était la fille du vent et de l'arc en ciel. Ses lèvres entamèrent un chant, doux et inaudible, un chant pour elle même, séduisant les particules virevoltant autour de ses paumes brûlantes. D'un geste vif elle les plongea alors au cœur de l'arc en ciel, afin d'en humer la saveur. Son expérience ne se solda pas par un échec. Elle connaissait la mélodie de l'eau, sa trame profonde qui variait avec le lieu et les courants mais restait la même dans son essence, elle connaissait également celle de l'air, celle des couleurs, subissant les mêmes transformation. Mais jamais elle n'avait ressentit pareille mélodie. Les 7 couleurs du mondes se liaient d'elles même au vent, aux gouttelettes le chargeant, pour former une trame unique, féérique, mélangeant les saveurs et les arpèges pour en faire un son étrange, palpitant, éthéré, victorieux. La victoire des couleurs réunis dans une éphémérité d'instantané. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ses prunelles embrasées colorèrent l'arc en ciel d'une lueur sauvage.

Il aurait pu se passer une secondes comme une heure, alors qu'elle s'émerveillait d'être en mesure d'écouter une chose aussi belle, toujours est-il qu'a un instant donné, elle repris le fil du temps et ressentit les élancements du au froid et à la fatigue dans ses jambes. Après un dernier regard aux 7 couleurs magnifiquement entrelacées, elle fit demi tour et entrepris de regagner la berge d'une brasse lente et puissante. Et lorsque enfin le grondement de la cascade baissa de quelques décibels et que ses perceptions sensorielles reprirent de l'importance, elle manqua de se noyer. Ses jambes se tétanisèrent et un film glacé recouvra son corps, bien vite dilué par l'onde froide, et une chaire de poule intense lui vrilla la peau. Une peur insoutenable pris sa tête en étau alors que les vannes qu'elle avait laissé ouvertes le temps de son expérience n'étaient pas encore refermées. Sur la berge se tenait un homme masqué, l'allure droite et fière, il la toisait d'un air énigmatique qu'elle devinait cependant hautaine et vindicative. Un homme qu'elle n'avait pu entendre, ses sens annihilés par le bourdonnement de la cascade. L'homme responsable de son frisson lorsqu'elle courait. Un homme à l'aura sombre, aussi sombre que son sourire. Elle s'arrêta de nager, rendue à quelques brasses de son promontoire en pierre.

Ses prunelles, lentement, rencontrèrent celles de l'homme, flamboyantes, écrasantes d'intensité. Deux flammes ardentes.


Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeJeu 3 Déc 2009 - 20:45

Varsgorn avait grimpé sur le plus haut arbre qu'il avait pu trouver. D'où il était, personne ne pouvait le voir. De plus, il s'était habillé couleur émeraude, histoire d'être complètement fondu dans la nature. De son perchoir, il pouvait voir une grande partie de l'académie. Si on l'avait nommé garde, ce n'était pas pour protégé l'académie d'une menace extérieur mais plutot d'une menace intérieure. Le mercenaire savait très bien que certains élèves commençaient à se douter de la présence des mercenaires. Ils ne pouvaient cacher éternellement que l'académie avait sombrée dans le Chaos. Les élèves de cette académie manquaient d'expérience mais ils n'étaient pas dénué d'intelligence. Les plus téméraires tenteraient certainement de s'opposer aux mercenaires et de les repousser.

Varsgorn passait donc plus de temps à observer les agissements des élèves. Non seulement pour assurer les arrières des mercenaires mais aussi par la même occasion d'éloigner le danger de sa personne. Il était prévoyant. C'était bien une de ses qualités. Il s'était entouré de deux apprenties qu'il approchait peu à peu du Chaos sans que les jeunes filles le savent.

Il passa plusieurs heures dans son arbre. Heureusement, il était confortablement assis et à l'ombre. Malgré cela, son esprit vagabonda bien loin de la mission de surveillance qu'il s'était imposé. Il se rappelait son arrivée à l'académie. Il avait été prit de panique en ce jour qui remontait déjà à une bonne quinzaine d'années. Le soleil brillait. Tout juste agé de 17 ans, Varsgorn avait passé les portes de l'académie en compagnie de son père qui avait fait le voyage jusqu'à Al-Poll avec lui. Il avait passé de longues minutes devant l'intendant à expliquer qui il était et pourquoi il venait. Marchombre. C'était son choix à l'époque. Il n'avait d'yeux que pour l'Harmonie. Il avait alors été envoyé chez les Lotra et il était ressortit du bureau de l'intendant avec sa bague au creux de la main. Quand il avait vu la joie sur le visage de son père, il en aurait pleuré. Cet homme s'était sacrifié depuis la mort de la mère de Varsgorn. Le jeune homme avait alors tout fait pour rendre son père heureux. Il avait envoyé le plus souvent des nouvelles pour ne pas l'inquiéter. Il n'avait pas pu cacher longtemps sa greffe après son aventure au Rentaï et une nouvelle fois, son père avait été le plus heureux des hommes. Plusieurs mois plus tard, il était partit se battre contre les Raïs et il avait été laissé pour mort par ses incapables professeurs de l'époque. Son père ne l'avait pas supporté et il s'était suicidé. Rancoeur. Terrible Rancoeur. Vengeance même. Varsgorn aurait détruit l'académie pierre par pierre quand il avait appris la terrible nouvelle. Alors qu'il avait repoussé avec tant de forces l'endoctrinement des mercenaires qui l'avaient secourus, il décida alors de répousser l'Harmonie et de plonger dans le Chaos. Il était devenu Fantôme, le terrible assassin. De nombreux meurtres avaient ponctués sa vie de mercenaire et toute cette aventure l'avait mené de nouveau dans cette académie qu'il détestait. Voilà où il en était. Il n'avait pas honte de sa vie. Pour survivre, il avait tué. D'autres victimes plieront sous lui dans l'avenir, il s'en doutait.

Perché sur son arbre, il fut tiré de ses rêveries par un bruit en contrebas. Il se pencha et il vit une personne. Si le mercenaire n'avait pas l'oreille fine, il n'aurait certainement rien entendu. La personne avançait assez silencieusement. Varsgorn la suivit du regard avant qu'elle disparaisse de sa vue. Il décida alors de la suivre. Avancer dans le silence, c'est suspect. Il descendit souplement de son arbre et il se mit à suivre la trace de l'étrange personne. Il la retrouva alors qu'elle entrait tranquillement dans l'eau. Varsgorn était un bon nageur et pourtant, il ne se risquait pas au pied de cette cascade. Dans le plus grand silence, il s'approcha de l'eau. La jeune femme était sous la cascade. Elle nageait librement comme si l'eau était aussi calme que dans un verre d'eau. Comment pouvait-elle arriver à cela? Varsgorn continua de l'observer. La jeune femme semblait danser avec l'eau. Etait-ce un rituel? Non, la réalité apparue aux yeux de Varsgorn. C'était une marchombre. Il avait lui même suivit cet enseignement et il se souvenait des épreuves loufoques qu'on lui ordonnait de faire. Nager au milieu d'un torrent, ne faire qu'un avec la nature. L'Harmonie. Quelle bêtise! Même s'il rejettait l'Harmonie, Varsgorn fut impressionné par les prouesses de la marchombre. Son corps restait stable alors que l'eau était déchaînée. Elle semblait ne fait qu'une avec la cascade. Ce n'était pas une marchombre de seconde zone à qui il avait affaire. Elle était certainement une maître. Peut être que le Rentaï lui avait fait confiance, il devait prendre garde quand elle sortirait.

La personne sortit alors la tête de l'eau et elle jeta un regard sur Varsgorn. Le mercenaire l'observa aussi. Il voulait donner à son regard un air de supériorité. Après tout, lui, il était debout avec toutes ses armes sur lui alors que la jeune femme était totalement nue au fond de l'eau.

- Qui êtes vous? lança-t-il

Il écarta légèremment sa cape pour dévoiler sa rangée de couteaux fixée à sa ceinture. Il était supérieur à la jeune femme et il adorait ce sentiment.

Anaïel
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeVen 4 Déc 2009 - 0:21

La violence de la cascade n'était rien en comparaison de la rage qui bouillonnait dans son cœur, incendiant ses veines, griffant ses artères, enflammant son regard d'une incandescence bien plus dévastatrice que de simples gestes. L'homme était habillé de vert, une cape émeraude recouvrant son corps et se voulant discrète. Mais la discrétion ne passait pas par la couleur, plus par le costume. Un siffleur serait passé bien plus inaperçu qu'un homme habillé de vert. Mais passons, pour le moment la haine qui lui tortillait les entrailles était bien plus prenante que d'inconsistantes spéculations sur les manières de se travestir et de passer inaperçu. Elle se maudissait de ne pas avoir pris plus de précautions, de ne pas avoir assuré ses arrières. Alors même qu'elle profitait de ses derniers instants de liberté, cet homme venait les lui ravir ? Consumée d'une rage qui, bien que justifiée, était quand même d'une violence sans commune mesure, elle restait immobile dans l'eau, battant des jambes doucement pour se maintenir à la surface, celle de l'eau mais celle de ses émotions également. Ses épaules rigides trahissaient sa tension, sa colère, mais sa physionomie restait froide, la haine en gommant les traits plus qu'elle ne l'aurait consciemment.

Puis il parla, d'une voix rocailleuse et méprisante, tout en écartant légèrement un pan de sa veste afin de lui montrer qu'il était armé et surtout supérieur. Malgré le voile rouge sang qui prismait ses prunelles, elle remarquait la noirceur de son regard, l'air hautain qui déformait ses traits lui donnant l'allure d'un masque déchiré, noyant son sourire sous des entrelacs aussi dégoutants que ceux d'une toile d'araignée engluée de vices. Rien n'était plus pénible à la marchombre que de rencontrer les personnes qu'elle haïssait au plus au point, de voir leur méchanceté, leur fourberie, leur soif de puissance et de domination, de voir ces Hommes qu'elle avait pour simple envie d'éradiquer, de tuer, et de faire souffrir. Mais à ce stade c'était ce qu'elle tentait d'étouffer en elle qui parlait et non plus sa propre conscience. Fermant les yeux un instant, elle se concentra sur les mots qu'il prononça. Des mots venimeux et sombres, hautains et supérieurs. Des mots qu'il n'aurait jamais du prononcer avec ce ton. Vrillant son regard de braise au cœur des siens, elle y mis toute la haine, la fierté, le cynisme, et l'insolence, comptant bien qu'il comprenne par les mots qu'elle allait prononcé qu'il se rende compte du mépris qu'il lui inspirait.


- Est-ce le fait d'être ou nom quelqu'un qui vous intéresse ou bien simplement l'envie de vous amuser qui vous a attiré en ces lieu ?

Ces mots, cinglants, furent sifflotés avec hargne. Anaïel était lunatique, une telle situation sur quelqu'un de normal n'aurait pas eu de telles répercussions, sur elle-même non plus en temps normale, mais la haine qu'elle éprouvait bien inconditionelement à son encontre dépassait son entendement. Elle ne voulait même pas lutter contre, ne le pouvait pas, alors que le torrent furieux de colère vrillait ses veines. S'il avait un tant soi peu d'esprit, il partirait et la laisserait tranquillement se calmer. Elle le regarda plus attentivement, alors qu'une partie de sa haine s'était diffuser dans ses propos. La lucidité reprenait le pas, mais la situation actuelle ne lui permettait pas d'avoir toutes ses facultés de raisonnements. Eut-elle été moins puissante, moins apte à se défendre, plus à même de se faire dominer, qu'elle aurait davantage réfléchis. Mais elle était marchombre, en fibre et en cœur, et son propre pouvoir était à même de résister contre la plupart des personnes, ce qui la rendait d'autant plus libre d'agir comme elle en avait envie. Si cet homme était intelligent, il l'aurait compris. Nager au milieu d'eaux violentées était un apanage particulier des marchombres, elle il aurait pu avoir vu ce qu'elle avait fait. En pensant à ça, une pointe de peur se vrilla au creux de sa colère, mais elle fit en sorte de n'en rien laissé paraître.

Elle continua avant qu'il n'ai eu le temps de répliquer, de sa voix sifflotante, au timbre si particulier :


- De toute manière cela ne m'intéresse absolument pas, je vous serais donc grée de bien vouloir me laisser seule afin que je puisse sortir de l'eau.

Le mépris était cinglant dans ses propos et dénotait completement l'importance qu'elle accordait à sa nudité. Elle avait soif de provocation, le menton dressé et bien plus fier qu'il n'aurait du l'être dans une situation où elle se retrouvait nue comme un ver, à barboter alors qu'il la surplombait de toute sa hauteur et lui faisait bien savoir qu'il avait des armes et pas elle. Mais elle n'était pas démunie. Elle était marchombre. Et très, très en colère d'avoir été observé. De fait, sa colère était plus dirigée contre elle-même que contre l'autre zouave méprisant, elle ne se pardonnait pas de s'être laissée observée et qu'on ai pu découvrir un de ses secrets les mieux gardés. Mais le fait que l'homme soit d'une telle outrecuidance face à une femme n'était pas la pour arranger les choses. L'homme était méprisant. Mais elle l'était encore plus, sa haine étant d'une origine dont il ne soupçonnerait jamais la profondeur et la puissance. Et ça, elle espérait bien qu'il le comprenne.

[ éditage à volonté, j'espère que ça te plaira... j'avais fait un texte plus long mais j'ai perdu tout mon travail et ça m'a vraiment foutu en rogne -_-'
"l'autre zouave" est à prendre affectueusement Wink]

Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeVen 4 Déc 2009 - 13:17

Bien sûr qu'il faisait ça pour s'amuser et pour se rincer l'oeil étant donné que la jeune fille était complètement nue. Il était certes un noble mais son nom était réputé seulement réputé dans le monde vestimentaire. S'il cherchait à terroriser les autres, c'était pour son plaisir. Voir la peur dans les yeux de ses interlocuteurs l'amusait. Malheureusement, depuis son entrée à l'académie, son petit plaisir avait été ternit par deux fois. La première, c'était avec Enelye Wind. La jeune fille, qui était devenu son apprentie depuis, était en pleurs lors de leur rencontre mais elle n'avait pas eu peur des menaces du mercenaire. La deuxième fois, il était en train de la vivre avec la marchombre. Lors des deux fois, Varsgorn avait trouvé les jeunes femmes dans des situations embarassantes mais elles n'avaient pas été dérangée par la présence et les menaces du mercenaire. Varsgorn se trompait-il sur le compte de l'académie? Les élèves avaient-ils tant de mental que rien ne pouvait ébranler? Ou alors Varsgorn était-il tombé sur deux exceptions?

Le mercenaire se pencha pour se rapprocher du visage de la marchombre et il se mit à parler sur un ton froid.

- Je me moque de ce qui peut vous faire plaisir. Je vous ai posé une question et j'attends une réponse. Je vous ai observé tout à l'heure et je sais que vous êtes doué pour vous déplacer en silence. J'ai moi aussi suivit le chemin de l'Harmonie et je connais tout ce qu'on apprend aux marchombres. Il suffirait que je me retourne pour que vous disparaissiez. Alors croyez-moi, je garderais les yeux fixés sur vous pour éviter de devoir vous pourchassez.

Traquer des proies ne lui déplaisait pas. Au contraire. Dans ses missions d'assassinats, il adorait traquer et chasser ses victimes. Voir ses proies s'enfuir et tenter vainement de se cacher l'amusait. Il était un chasseur pourchassant ses proies, une bête sauvage à la recherche d'un dîner, un assassin lancé à la poursuite d'une victime. Dès que Varsgorn était en chasse, le sang coulait. Jamais il n'avait connu l'échec.

Traquer cette marchombre aurait certainement été un plaisir mais il se doutait qu'elle était douée et il ne voulait pas qu'elle lui échappe. Après tout, un chasseur ayant capturé sa proie n'ouvrira jamais la cage qui la retient prisonnière pour qu'elle s'enfuit à nouveau.

- Vous avez de la chance, je vais répéter ma question, des fois que vous n'auriez pas entendu la première fois. Qui êtes vous et que faites vous ici? Je vous préviens, si je n'ai pas une réponse rapidement, je risque de m'énerver et c'est jamais beau à voir. Je pourrais par exemple utiliser l'un de mes nombreux couteaux pour vous trancher la gorge. Je pourrais agir plus modéremment en créant une superbe cicatrice sur ce joli minois.

Du bout de l'index, il dessina imaginairement cette cicatrice pour appuyer sa demande.

- Non, je suis d'assez bonne humeur aujourd'hui, je vais donc éviter de vous blesser physiquement. Je pense que je vous trainerais plutôt de force jusqu'au bureau de l'intendant ou du magister de cette académie. Peu importe si vous êtes habillée ou non.

Nue serait même plus intéressant, histoire de bien l'humilier quand ils passeraient devant les élèves réunis dans la cour de la fontaine. Elle n'avait pas eu peur de Varsgorn. Tant pis. Si elle ne se mettait pas rapidement au pas, le mercenaire mettrait ses menaces à exécution.

Anaïel
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeVen 4 Déc 2009 - 16:39

Et bien et bien, voila qu'elle était tombée sur un homme aussi écœurant que ce qu'elle avait cru tout d'abord. Qu'à cela tienne, il risquait d'en avoir pour son argent. Alors que ça rage menaçait d'exploser, de ruiner tous les efforts qu'elle avait fait pour s'empêcher de tuer qui que se soit, elle se contraignit au silence, affichant une mine impassible, sans pour autant réussir à brider la flamme intense irradiant de ses prunelles incandescentes. Elle l'écouta déblatérer ses quelques futilités, menaces bien dérisoires au vue de ce qu'il risquait, lui, en la provoquant, en provoquant la Nature qui bouillonnait dans ses veines. Elle se reprenait petit à petit, ne prêtant que peu d'attention à ce qu'il débitait de sa voix hautaine et supérieur, en profitait pour noter ses intonations, se concentrer dessus, et reprendre le contrôle de son corps, rigidifié depuis le début de l'entretien par la haine qui l'animait. Ainsi donc il connaissait tout ce qu'on apprenait aux marchombres. Il n'en était pas un, c'était une évidence démontrée par sa soif de domination et de violence, il ne restait alors qu'une solution qui, contre toute attente réussis à faire monter encore un peu plus son courroux. Fils du chaos.

Un rire plus cinglant qu'un fouet sur une peau nue retentit alors, vrillant l'air de son sifflement acide. Anaïel riait à gorge déployée. D'un rire aussi bref qu'intense, aussi futile que les piètres menaces de cet homme arrogant. Qu'il la traine devant le magister si cela lui chantait, de quel droit le ferait-il cependant ? Elle n'était pas dans l'Académie, n'était même pas dans son enceinte. Il n'avait aucun droit sur elle et s'appuyait sur quelques minables intimidations pour la faire flancher. Lui demander de se retourner n'était qu'un moyen pour le tester, elle savait maintenant précisément où le situer. Si la confrontation s'engageait entre eux deux, le combat serait rude. Malgré ses paroles légères et la considération méprisante qu'elle avait pour lui, il semblait être un bon combattant. Au contraire d'elle. En effet, elle savait parfaitement que ses compétences en combat rapproché étaient assez faibles au regard de sa situation et de son statut de marchombre, mais elle compensait cela par une capacité à prendre la fuite hors du commun, reflet positif de sa croissance au milieu de fauves et de bêtes féroces. Si elle était capable de semer un tigre des prairies affamé, nul doute que se débarrasser de cet homme grossier devait pouvoir se faire. Sans compter sa greffe bien évidemment. Mais ça il ne pouvait le savoir, ne pouvait le deviner tant il se vautrait dans sa propre puissance.

Qu'il essaye donc d'entailler son visage, pour cela il faudrait qu'il réussisse à la toucher. Ses compétences de combats, si elles étaient moindres, étaient compensées par une agilité que même des marchombes qu'elle avait rencontré, lui enviait. Ce qui n'était pas peu dire. Elle ne connaissait pas cet homme qu'elle haïssait, ne connaissait pas la moindre de ses capacités, ne pouvait en fait que les effleurer. Mais elle n'était pas démunie, loin de là. Elle ne le sous-estimerait pas, mais lui faisait une erreur grossière en se croyant supérieur. Qu'à cela tienne, elle n'avait pas d'autres vêtements que ceux en la possession de l'homme, et ce serait embêtant d'avoir à s'en procurer de nouveaux, mais ce n'était pas franchement d'une importance vitale. Elle essayerais néanmoins de les récupérer, et pour cela elle devait l'aiguillonner à l'écart du tas de tissu, le temps de l'attraper puis de s'envoler. Qu'importe qu'il la traque, elle le semerait aussi longtemps que necessaire, ce n'était pas un don, c'était le fruit de son enfance passée seule en pleine nature, c'était le fruit de sa hargne de survivre. Contre ça il ne pouvait rien.

Après lui avoir fait comprendre de façon très explicite que la moindre de ses menaces ne provoquait que dérision en elle, la marchombre haussa les épaules, bien que ce ne fut pas des plus facile tellement la tension les nichait, puis elle détourna les yeux vers les cieux, le gardant toujours dans son champs de vision tout en affichant une mine interrogative. Portant ingénument un doigt contre ses lèvres, elle resta ainsi quelques secondes, sans voir la physionomie de son partenaire de purgatoire, puis elle revint à son visage, le sien éclairé comme si elle venait de trouver la réponse à une question particulièrement difficile. Cette manœuvre avait bien évidemment pour but de l'énerver, affichant sans retenue le caractère risible de cette situation où un prétendu mercenaire, prétendument d'appartenance secrète, venait s'afficher à la vue de la première personne qu'il rencontrait. C'était d'un grotesque... Un sourire carnassier et méprisant déchira alors le visage jusque là candide de la marchombre, le rendant presque effrayant tant le dégout déformait ses traits. Elle ne connaissait que la peur de tuer. Pas d'être tuée. Et son physique lui importait aussi peu que possible. Avec un nouveau rire bref et lancinant, elle fit jouer ses épaules et donna quelques coups de bras, se propulsant en arrière, plus près de la cascade et de ses remous meurtriers. Ses yeux plantés dans les siens, elle lança par dessus le vacarme avec toute l'ironie dont elle était capable :


- Et bien, si tu t'en sens capable, tu peux toujours essayer de venir mettre tes pitoyables menaces à exécution, après tout je n'ai rien d'autre à faire de la journée. Quant à m'emmener à l'Académie proche, je te signalerais juste que je ne suis absolument pas en infraction ici, et que ça serait du dernier ridicule d'amener à votre prétendu chef une femme se baignant hors de la propriété. Afin d'être ne serait-ce qu'un peu crédible, assures-toi que tes menaces ne te fasse pas plus de tort qu'elle ne risque de m'en faire...
Je te hais, je hais ce que tu représentes, mais j'avais au moins l'estime des mercenaires dans leurs manipulations retorses, ce qui résultait d'une certaine intelligence, mais à te voir il semble bien que même cet avantage se perde avec le temps...


Voyons ce qu'il allait faire de ces pics, nul doute que sa fierté devait se retrouver ne serait-ce qu'un peu malmenée de se voir ainsi défié par une femme nue et en apparence totalement en son bon vouloir.

Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeVen 4 Déc 2009 - 20:58

Mercenaire, ce mot résonna dans ses oreilles. Elle avait tout compris. A quoi pouvait-il s'attendre d'une marchombre expérimentée? Il pouvait simplement faire illusion devant les élèves de cette académie. Cette petite effronté allait faire échouer tout le plan des mercenaires. Non, il devait rester maître de ses émotions. La marchombre ne faisait pas partie de l'académie, elle ne pouvait donc faire échouer ce plan rudement bien ficelé. Une autre chose irrita Varsgorn. La peste était passé au tutoyement. Comment osait-elle le rabaisser ainsi? La rage menaçait de submerger le mercenaire. Il devait se calmer. Il mit un temps avant de répondre. Il ne devait pas trahir sa colère, sinon, cette marchombre allait appuyer dessus.

Petit à petit, le calme froid du mercenaire reprit le dessus. Il planta son regard de feu sur la petite marchombre. Cette peste s'était éloignée du bord.

- Tu sais que tu n'es pas la seule à me haïr. Je m'en moque bien. La seule chose qui m'importe, c'est ma survie. Comment peux-tu dire que je suis dénué d'intelligence? Je ne trouve pas très maligne de te baigner nue sans arme. C'est loin d'être.

La jeune fille ne se rapprochait toujours pas.

- C'est facile de donner des leçons. Maintenant, sors donc un peu de l'eau, voir si ton courage sera toujours aussi grand en face de moi.

Cette fois-ci, il ne contrôlait plus sa rage. Il rêvait de lui enfoncer sa lame dans le corps, la voir souffrir, apercevoir la dernière étincelle de vie quitter son regard. Elle allait regretter de s'être montré si insultante. Il était si en colère qu'il imaginait déjà le corps de cette gamine laissé aux bons soins des bêtes sauvages. En tant normal, il prenait le temps d'enterrer ses victimes. Il était respectueux de la mort. La seule ennemie face à qui tout le monde était sur le même pied d'égalité. Inutile de se montrer irrespectueux après que la vie ait quitté le corps de ses victimes. Les seuls corps qu'il laissait en pleine nature, c'était ceux des personnes qui avaient osé l'insulter, et c'était le cas avec cette petite peste. Elle allait déguster et elle regretterait de lui avoir tenu tête, même dans sa dernière demeure. Il se ferait un plaisir de la torturer, repousser sa mort le plus longtemps possible. Il s'y connaissait suffisamment pour blesser lourdement sans pour autant apporté la mort. Une agonie lente et douloureuse. Voilà ce qu'elle allait récolter.

Sa rage se voyait à l'extérieur et il le regrettait. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir les poings serrés et les lèvres fermées. Il avait beaucoup de mal à retenir son envie de sortir ses lames pour lui trancher la gorge. Dès qu'elle poserait un pied sur la berge, son sang coulerait.

- Sors donc de l'eau ou es-tu trop lâche pour te présenter devant moi.

Le mercenaire ne quittait pas la marchombre des yeux. Il ne voulait pas qu'elle lui échappe. Elle allait mourir et Varsgorn serait son bourreau.

Anaïel
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeSam 5 Déc 2009 - 0:24

A sa première réplique, elle su qu'elle avait gagné. Oh, pas la guerre, mais la première bataille ce qui n'était pas d'une importance moindre, il le savait et en rageait. Il était furieux, c'était le cas de le dire. Elle pu noter également qu'il avait tiqué au mot mercenaire, pensait-il vraiment qu'elle aurait pu passer à côté de ce détail aussi énorme après qu'il lui ai dit qu'il connaissait quelques techniques marchombres, lesquelles étaient tenues plus secrètes qu'une cicatrice sous l'aisselle d'un ts'lich (pour peu qu'il en ai...) ? Ce mercenaire était bien stupide en plus d'être imprudent. Ses mots sonnaient comme d'insignifiantes excuses, comme s'il cherchait à se justifié où à rechercher quelque chose de la marchombre. Inconsciemment elle savait que c'était un dur à cuire qui ne laissait à personne le soin de démolir ses défences soigneusement édifiées. Il avait été marchombre, puis il avait sombré dans le chaos, reniant l'harmonie pour la machination des mouvements et le bourbier des combines scabreuses des mercenaires. Cela n'avait pu se faire, comme dans la majorité des cas pour chaque fils du chaos, que par une blessure si intense qu'elle en défilait la trame même de l'essence d'un individu, tissant irrémédiablement ou presque un fil écarlate de haine et de mépris, de soif de puissance et de pouvoir. Le fil des mercenaires du chaos. Alors ces personnes cachaient leur ancienne vie au fond d'eux même dans l'espoir de ne plus jamais revivre l'horreur qui avait fait d'eaux ces choses atroce, tout en espérant pouvoir la détruire. Mais un souvenir était aussi difficile à annihiler qu'empêcher le vent de nous atteindre.Elle avait tapé en plein dans le mile, au cœur de ce souvenir.

Elle se laissa glisser sur le dos, indifférente à la force du courant qui la contournait sans la déséquilibrer, telle un rocher de certitude, afin de bien montrer à son adversaire que la nudité dont il semblait tirer profit était un avantage caduque. Son corps était offert à sa vue, hors de portée de probables couteaux ou presque, qu'elle se sentait capable d'esquiver tant qu'il ne s'approchait pas. Puis il se mis à la haïr avec une intensité qui aurait presque pu l'effrayer. Soudain, voyant qu'il s'était laissé aller à des considérations personnelles, et remarquant qu'elle s'en désintéressait totalement en ne faisant pas mine de revenir, il laissa la rage consumer ses traits, l'envie de meurtre incendier son regard. Il voulait la faire souffrir, cela se voyait dans ses prunelles avides, dans ses mains serrées en poings rigides sous la coque métallique, dans ses épaules tendues, dans son allure prête à bondir. Elle l'avait rendu fou.

Il enchaina alors sur ce qui faisait flamber sa colère, cherchant la
confrontation par la provocations, cherchant à titiller la fibre de la
fierté chez la marchombre. Sauf qu'il se trompait radicalement sur ce qu'il croyait composer sa fierté. Cette dernière était composée de défis à relever, de rencontre à maîtriser, de sentiments à dompter, absolument pas à se jeter dans la gueule d'un homme assoiffé de sang et également armé jusqu'au dent alors qu'elle était dans un état d'infériorité évident. Cela la fit rire derechef, de son étrange rire crissant comme un ongle d'acier sur une vitre de cristal, se doutait-il de se simple privilège ? Anaïel ne riait que très rarement et c'était chaque fois lors d'occasions comme celles-ci, alors, d'un rire cynique et ironique. Elle entortilla une mèche de cheveux sur son index, prenant compte de la situation dans laquelle elle se trouvait, nue devant un homme qui ne désirait que la tuer, et qu'elle aiguillonnait encore et encore afin de le pousser à commettre une faute qui lui couterait le temps qu'elle perdait avec lui. Avec un sourire sadique, elle dévoila ses incisives et répliqua, avec une légereté et un contrôle de soi qui, elle l'espérait bien, agacerait un peu plus l'homme enragé.


- Tu sais, moi aussi je n'en ai strictement rien à faire que tout le monde te haïsse ou pas. Pour moi tu n'es qu'un homme comme les autres, usant de son pouvoir et de sa force pour assoir sa domination. Ce n'est ni plus ni moins que pitoyable, non mais regarde toi, regarde moi, tu trouves vraiment que je ne suis pas maligne ? Pour l'instant la seule chose qui me défrise, ce sont mes vêtements que je risque de perdre. C'est la seule raison qui me retient ici avec toi. Je pourrais faire demi tour des maintenant, prendre pieds sur l'autre bord du bassin, et la soif de sang qui habite ton regard ne serait pas satisfaite. Et moi je n'aurais plus qu'a m'acheter de nouveaux vêtements. Cette situation est d'un ridicule...Tu serais déçu, hein, de t'être laissé avoir par une femme qui connait ton secret...

Avec satisfaction, Anaïel nota Que le tutoiement qu'elle avait utilisé portait ses fruit, comme une bouffée de gaz sur une étincelle. Mettre le feu aux poudres en quelques sortes (mais y a pas de poudre donc bon ><). Il était venu avec la menace qui, bien que dérisoire, en dévoilait long sur son rôle dans les parages immédiats. Il était chargé de surveiller l'Académie, travaillant à la solde de ces chiens chaotiques, afin d'empêcher tout élément gênant. Se passait-il beaucoup plus de choses que prévues au sein du bâtiment de Merwyn ? C'était la un argument nettement plus menaçant que la prise d'otage d'une vieille pile de vêtements fripés. Elle continua, sans réfléchir à la mise à prix de sa vie lorsqu'elle aurait sortit les mots fatidiques :

- Parce je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il se passe des choses pas très nettes dans cette Académie. Tu es un mercenaire, et le premier ultimatum que tu m'as lancé a été la menace de me trainer devant le magister. Il n'est pas difficile de faire le rapprochement entre ton prétendu statut de garde sur lequel tu t'appuie inconsciemment alors que tu viens me déranger dans ma baignade. Réfléchis maintenant à qui à le plus à perdre dans l'histoire, à celui qui est plus malin que l'autre, je te laisse quelques secondes pour te rendre compte de la bêtise que tu as fait en venant m'importuner. Il suffit que je m'échappe et s'en est fini de toi, jeune fou.

Ses paroles signèrent son arrêt de mort, chaque mot étant un clou enfoncé dans le cercueil que construisait mentalement le mercenaire dans ses plans machiavélique. N'eut-elle pas eu une confiance aussi aveugle dans ses capacités de fuite, nul doute qu'elle aurait été tétanisée par l'audace qu'elle se permettait et qu'elle aurait réfléchis à plusieurs fois avant de lancer de telles menaces. Mais elle n'avait pas peur. Sa situation était d'une précarité alarmante, mais elle était sereine. Ses omoplates brûlaient en cadence des pulsations sourdes et puissante de son cœur. L'acidité givrait ses veines à l'idée de lui faire payer son outrecuidance. Elle allait en profiter à fond, le pousser dans ses moindres retranchements. Elle continua d'une voix soudain devennue plus douce, de légères intonations doucereuses et sans aucun doute exaspérantes, comme si elle souhaitait expliquer une chose particulièrement compliquée à un enfant en bas âge. Malgré le tumulte qui bouillonnait autour d'elle, ses mots volaient à travers l'air chargé d'humidité, et c'était un miracles qu'ils parviennent aux oreilles de l'homme, mais celui ci était sans doute trop axé sur sa colère pour se rendre compte de l'étrange phénomène.

- Tu sais, je crois que je vais plutôt continuer à être lâche, c'est bien trop amusant, et ce serait de la dernière stupidité que de t'affronter au corps à corps. J'ai l'impression de parvenir à bien plus te toucher avec mes mots que je ne le ferais avec des poignards. Ce n'est pas qualifier de courage le fait de renoncer à une situation si avantageuse pour une autre où mes chances de survies seraient trop faibles pour les qualifier ainsi...

Barbotant toujours au milieu de l'onde, elle fit quelques brasses pour dénouer ses muscles, tout en gardant un œil sur l'inconnu pour réduire au maximum les surprises qu'il pourrait fâcheusement lui faire. Elle était dans une situation très critique, mais elle ne pouvait nier qu'elle s'amusait beaucoup.

Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeSam 5 Déc 2009 - 17:05

Calme et sérénité. Varsgorn devait absolument retrouver son calme. Calme et sérénité. Cette peste de marchombre prenait appuis sur la rage et la colère du mercenaire. Varsgorn était en train de répondre à ses insultes et il tombait dans le jeu de cette pourriture. Il perdait pied. Calme et sérénité. Doucement, le garde s'imagina un paysage apaisant tout en gardant les yeux sur la marchombre. Pendant quelques minutes, rien ne se passa puis doucement et petit à petit, il desserra les poings. Calme et sérénité. Il gardait cette envie de tuer mais il retrouvait le calme froid de l'assassin, la tranquilité du chasseur avant de tuer sa proie. Un léger sourire sarcastique se dessina même sur ses lèvres. Calme, sérénité et lucidité. En s'emportant, il avait commis des bourdes et il était désormais tant de se rattraper. S'il continuait de dévoiler les plans des mercenaires, il subirait les foudres de Beitiris Ar'Kriss.

- As-tu seulement mis les pieds dans cette académie depuis que les Raïs ont été chassés? J'imagine que non sinon tu ne dirais pas autant de balivernes. Si tu avais pénétré dans l'académie au lieu de faire trempette, tu aurais trouvé des élèves souriant et sereins. Penses-tu qu'ils seraient si tranquilles si l'académie était plongée dans le Chaos. Tu dois également savoir que je comptais t'amener devant Jehan Hil'Jidwin ou Slynn Ar'Kriss qui est magister depuis la disparation de Valen Til'Lleldoryn. Ca m'étonnerais beaucoup qu'ils soient tout deux à la solde des mercenaires du Chaos, surtout ce vieux fou qui sert d'intendant à cette académie. Mais tu as peut être des informations à me donner la dessus. Et crois-tu qu'ils engageraient un mercenaire au poste de garde après ce qu'il vient de se passer? Selon mes informations, l'attaque était menée par les Raïs et non par le Chaos. Pourquoi voudrais-tu que les mercenaires dirigent cette académie? Maintenant réfléchis bien. Il ne t'ai pas venu à l'idée que si je connais les secrets des marchombres, c'était qu'on me les avait enseigné. J'ai suivit l'apprentissage d'Ehlya Il'Dune, j'ai traversé le Désert des Murmures et j'ai gravit le Rentaï. Que ça te plaise ou non, je suis comme toi, un marchombre.

Avait-il réussit à convaincre la marchombre avec ces mensonges? Pas sûr. Varsgorn se mit alors à réciter dans sa tête les paroles de cette peste pour trouver une faille et jouer avec elle comme elle avait joué avec lui. "une femme qui connait ton secret". Son secret? Quel secret? Celui d'être un mercenaire? Ce n'était pas un secret. Avant d'être de retour dans cette académie, il ne cachait pas qu'il appartenait au Chaos. Son plus grand secret, il le gardait au creux de ses poignets. Deux lames meurtrières, aiguisées en tout temps, incassables, inusables. Deux lames obéissant au moindre de ses désirs. Deux lames qui avaient données la mort plus d'une fois. Ce secret, personne ne le connaissait. Quand il sortait ses lames, c'était pour donner la mort. Sa greffe offrait des âmes à la Grande Faucheuse. La Mort était devenue une amie pour lui. En tuant, Varsgorn voyait souvent la Mort sous différents aspects. L'étincelle de vie quittant les yeux de ses victimes. Le sang s'échappant des plaies. Le mercenaire pensait-il à sa propre mort? Jamais. Il ne cherchait pas à visualiser sa mort. Quand le temps viendrait, il l'accueillerait comme une bonne amie. Il risquait sa vie tous les jours, à chaque instant mais il n'était suicidaire. Il aimait vivre. Il n'avait pas peur de la Mort, personne navait peur d'une amie de longue date.

Varsgorn continua d'étudier les paroles de la marchombre. "la seule chose qui me défrise, ce sont mes vêtements que je risque de perdre". Ainsi donc elle accordait crédit à ses fripes déposées non loin de Varsgorn. Le mercenaire venait peut être de trouver le moyen de la faire sortir de l'eau. D'un pas lent, les yeux fixés sur la marchombre, il s'approcha des vêtements qu'il attrapa rapidement.

- Ainsi donc tu appelles ça des vêtements. Je te conseille de sortir si tu ne veux pas te retrouver avec des lambreaux à la place de ses fripes. Tu dis que tu peux en racheter? Comment feras-tu? Je ne vois pas d'argent sur toi et même si tu en avait, tu te baladeras nue dans les rues d'Al-Poll? Je doute que les brigands ou les pilliers de comptoirs restent impassibles et insensibles devant toi. Et même si tu leur échappes, crois-tu que les marchands feront confiance à une femme nue? Sors donc de cette eau, ça sera mieux pour toi. Au moins, tu retrouveras ce qui te sers d'habits.

Pour appuyer ses dires, Varsgorn s'empara de l'un de ces couteaux. Le mercenaire se doutait bien que si la marchombre se retrouvait nue dans les rues d'Al-Pol, elle n'y survivrait pas. Même si elle était douée, elle ne résisterait pas aux hormones des hommes excités par les formes féminines. Elle se ferait violée, c'était certain. Elle n'avait donc plus le choix, elle devait sortir de l'eau.

Anaïel
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeSam 5 Déc 2009 - 20:25

Tien tien, il essayait de se calmer. L'effort devait être intense pour se voir ainsi sur son visage, la raideur de ses pommetes, le froncement intense qui plissait sa glabelle (petit terme de médecine : ce qu'il y a entre les sourcils Wink ), tout autant de témoins indiscrets qui prouvait la virulence de sa haine première. Et contre toute attente, il y parvint. Elle vit progressivement ses yeux se voiler, comme s'il pensait à quelque chose d'apaisant, puis ses épaules s'affaisser légèrement, signe indéniable de calme et de placidité. Ses capacités cognitives se remirent sans doute à travailler avec plus de zèle maintenant que l'envie de meurtre laissait place à la redoutable intelligence des mercenaires. C'était maintenant que la marchombre devait être prudente, bien plus que pendant les quelques échanges précédents. Elle l'avait énervé et avait souffler sur les braises, le rendant plus qu'envieux de la tuer et de la faire souffrir. A présent, calme et serein, il cherchait la moindre faille, la moindre ouverture. En attendant de frapper de toute ses forces. Et pourtant, lorsqu'il repris la parole d'une voix calme et froide comme la mort, elle ne pu cacher sa surprise... Face à une telle hypocrisie. Pensait-il vraiment la berner avec des arguments aussi minables ? Se rendait-il seulement compte de la faiblesse de sa contre-attaque ? et il avait le culot d'oser se prétendre marchombre ?

Le cœur d'Anaïel rata un battement alors que la haine se déversait en lui derechef, un film de sang voilant ses prunelles flamboyantes. Sa voix fut plus basse qu'elle ne l'avait jamais été, un grondement dirrectement perché au fond de ses entrailles, un feulement de bête sauvage.

- Toi, tu te prétends marchombre ?

Cette simple phrase, était porteuse d'un tel mépris, d'une telle haine qu'elle ne pouvait pas même continuer à parler, une bile amer et venimeuse emplissant sa bouche, la tordant en un rictus de rage, de hargne, à laquelle venait s'ajouter la moindre parcelle des mensonges dont il l'abreuvait. Elle se força à le faire cependant, si elle le laissait croire qu'elle avait cru ses mensonges il n'aurait plus peur qu'elle s'enfuie, et sa peur était un élément dont elle ne voulait pas se priver alors qu'elle conditionnait tant d'attitudes. Il fallait qu'il réagisse un tant soit peu comme elle le prévoyait sinon elle risquait de ne plus revoir le soleil se lever. Mais le mot qu'il prononça ensuite fit la goutte d'eau qui fit déborder le vase d'acide. Elhya. Elhya avait été son maître. Les couleurs désertèrent son visage, alors, en une fraction de seconde, ses membres se mirent à trembler, ses yeux à rouler dans leurs orbites. Ses poings se serrèrent en deux armes meurtrières alors que, les prunelles vrillées dans celles de l'homme, elle se laissait emportée par une colère plus froide, plus dévastatrice que les misérables sautes d'humeurs précédentes. Cela faisait trop longtemps qu'elle cherchait son maître, qu'elle attendait la moindre nouvelle, le moindre espoir de la retrouver. Que cet homme putride puisse savoir quelque chose... Elle fit virevolter ses cheveux autour d'elle, alors qu'avec violence elle secouait la tête, les particules de givre liquide s'élançant à la cantonade pour charger l'air de leurs pics acérés. Elle se mit à hurler.

- Menteur ! espèce d'immonde larve putride, une bête infecte comme toi ne peux être marchombre, tu es un mercenaire, un foutu mercenaire du chaos, pourri jusqu'à la moelle, jusqu'au plus profond de ton âme putréfiée pour peu que tu en ai une ! Tu n'es qu'un chacal immonde, un vautour affamé de viande avariée, une pourriture infectée de vice et de violence, te traiter de bête est en fait bien trop insultant pour elles, tu ne mérite pas même l'appellation d'animal tant tu est pervertit par l'horreur et le mépris, l'ignorance, la bêtise !! qu'un être si détestable que toi puisse être un marchombre et c'est le monde dans son ensemble qui sombrerait dans la folie, tu prône l'harmonie, toi ? Laisse moi rire espèce d'immonde bâtard, jamais tu ne seras marchombre, ton âme est détruite, reste à voir si ce qui te serre de cœur à présent est de pierre ou de purin !

Chaque mot martelé avec plus de force que le précédent recelait une fureur telle qu'elle en avait des spasmes incontrôlés, peu importait maintenant qu'il saute à l'eau et veuille l'étriper, sa fureur à elle ne pouvait être égalée, elle lui arracherait les yeux et les lui ferait manger pour l'éventrer ensuite et répandre ses tripes sur des fientes de Raïs et de vautours.... Un sursaut la secoua alors que ses mains vibraient avec violence, l'envie d'étrangler et de trucider les douant pratiquement d'une vie propre. Le barrage dans son esprit avait céder, libérant toute la haine qui pouvait l'habiter, toute la furie qu'elle essayait constament de brider. Et contre toute attente cette folie même l'entravait, lestant d'un plomb brûlant chaque membre pour l'étrangler dans son envie trop forte d'agir et de tuer. Elle compris au même instant, alors que ses membres menaçaient de retrouver leur mobilité, qu'elle ne pourrait pas se retenir et risquait fort de mourir. Elle compris également que c'était ce qu'elle était devennue et pas sa propre nature qui l'entravait. La vie était trop précieuse pour n'en gâcher ne serait-ce qu'une seule. Et morte elle ne servait plus à rien. Ni à elle ni à Elera.

Alors elle se retint, usant de la moindre parcelle de sa volonté, luttant farouchement pour ne pas se jeter sur l'homme et ainsi détruire tout ce qu'elle avait réussis à faire germer en elle, malgré le terrain aride et rocailleux de ce qui hantait ses cellules. Préserver. Rester maître de soi-même. Mais la colère l'aveuglait encore trop, alors pour se calmer elle se concentra sur les paroles de l'homme, sur ses actions, sur les vêtements qu'il tenait encore, sur ses mensonges, sur le moyens de lui montrer qu'elle pouvait lui faire plus de tort qu'il ne pouvait lui en faire. Ses mensonges éhontés ne fient qu'un tour, et elle continua, d'une voix plus posée, évitant de poser les yeux sur lui afin d'éviter que la haine ne reprenne le dessus sur son corps. En quelque sorte c'était un nouvel entrainement, un nouveau défis. Qu'elle surmonterais comme tant d'autres. C'est d'une voix plus réfrigérantes que la sienne, alors, qu'elle repris la parole, ses trilles sifflotées perçant l'air de leurs pointes acérées pour chercher la moindre manière de nuire à l'homme. Elle savait ce qu'il se passait à l'Académie avant même de l'avoir rencontré mais comptait bien lui faire avaler que c'était de sa faute. L'ironie se disputait de nouveau eu mépris dans ses mots suintant, démontrant qu'elle avait un tant soi peu retrouvé ses esprits.

- Me crois-tu assez bête pour avaler toutes tes sornettes, pour ne pas réfléchir plus loin que ces élucubrations absurdes dont tu m'abreuves ? Tu sais aussi bien que moi, alors que je n'ai qu'une expérience relative dans les manipulations, que le chaos est vicieux et insidieux, comment prendre le contrôle d'une Académie entièrement dévouée au bien dont chacun de ses membres ou presque serait prêt à donner sa vie pour la protéger ? C'eut été plus que stupide de prendre le pouvoir ouvertement. Et tu sais quoi ? Le simple fait qu'un professeur soit au pouvoir montre bien qu'il s'est passé quelque chose. Tu viens une fois de plus de me donner un indice me permetant de comprendre ce qu'il se passe. Et contre ce que tu peux croire, oui, je suis retournée à l'Académie il y a peu. Valen n'aurait jamais abandonné son post dans un instant aussi critique, comme il n'aurait pu mourir dans une simple attaque de raïs. les conclusions s'imposent d'elles même avec ce que tu viens de me dire. J'ai en outre remarqué plusieurs disparitions des élèves les plus talentueux, pourquoi aurait-ils disparus alors que les plus faibles seraient encore en vie ? Tout ça sans compter le fait que malgré tes affirmations tu n'est pas plus marchombre qu'un crottin de cheval, tu surveillais les alentours.

Elle ne voulait pas même être plus explicite, de toute manière la certitude dans ses yeux parlait plus que les mots. Le dégout également, plus corrosif que le plus concentré des vitriols. Sa haine ardente s'était peu à peu muée en une fureur froide, la lucidité givrant ses sens, faisant virevolter ses pensées. Elle voulait qu'il comprenne à quel point elle le haïssait, à quel point elle méprisait la moindre parcelle de sa misérable personne, la moindre de ses pathétiques excuses. La simple mention d'Elhya ne résonnait plus comme un prénom mais comme une condamnation. Soudain elle se rendit compte que le courant l'avait trainé quelques mètres en arrière la rapprochant un peu trop dangereusement des remous cascadiques, ce serait d'un manque de panache pitoyable que de se noyer à un instant comme celui-ci. S'aidant de la fraicheur des eaux pour reprendre un peu plus ses esprits, elle refit quelques brasses en avant, tout en gardant les yeux rivés sur la présence du mercenaire... Et sur son tas de fringue usées. Ce fut cette vision - l'homme se croyant supérieur, tenant dans ses mains un tas informe de vêtement fripés, avec un tel air de victoire sur les traits - qui acheva de lui rendre sa lucidité. Contre toute attente, elle sentit un nouveau rire poindre de sa poitrine, soulevant son diaphragme et titillant sa trachée. Alors, n'y tenant plus, elle renversa la tête en arrière et explosa d'un rire sardonique, d'une ironie suintante comme un venin, hautain et plus exaspérant que tout. Il fut d'une brièveté à l'égard des autres, elle revint donc à l'homme qui n'avait pas bougé et lança en sifflotant gaiement à son intention, malgré la haine qui couvait encore, le son de sa voix étant une étrange cacophonie entre le mépris, la gaité, les trilles sifflotantes, la colère sous-jacente, et l'absence totale de peur.

- Tu crois vraiment que me procurer des vêtements pourrait m'être difficile ? Tu n'est pas marchombre, mec, l'harmonie tu connais aussi peu qu'une araignée jouant des claquettes, ou alors tu l'as oublié, ce qui est encore pire. Il y a tellement d'autres possibilités, de manière de se procurer ce que l'on veut... Il va falloir que tu fasse bien mieux que ça si tu veux me faire sortir de l'eau. J'espère en tout cas que tu me considère pas comme ton égale à déblatérer tes dérisoires menaces, cela ne ferait que souligner la faiblesse de ton esprit et de tes pauvres essais de manipulation. Des muscles, de la bêtises, des muscles... Mais voila pourquoi te voila devenu garde à la solde de ces chiens du chaos, tout s'explique !

Un léger sourire flottait à présent sur ses lèvres, pâle reflet du mépris cinglant à peine voilé dans ses propos. Mordrait-il encore une fois à l'hameçon ?

Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeSam 5 Déc 2009 - 22:51

Il avait touché un point sensible. La marchombre n'avait pas pu retenir ses émotions quand il avait prononcé le nom de son ancien maître. Ancien donc, cette peste connaissait Ehlya. Elle la portait dans son coeur, c'était indéniable. Lui, c'était tout le contraire, il était bien content de la savoir morte même s'il aurait aimé l'envoyer lui même de vie à trépas. Il devait se satisfaire de cette mort.

Varsgorn ne pouvait pas se résoudre à laisser la multitude d'injures sans punition. Elle était capable de trouver à se rhabiller? Tant mieux pour elle. Le mercenaire passa ses nerfs sur les habits de la jeune marchombre. Il déchira, déchiquetta tout pour que rien ne puisse être réutiliser. Il ne fut pas satisfait. S'en prendre à de vulgaires tissus ne le remplissait pas de joie. Il voulait tuer, sentir l'odeur du sang. Il réclamait vengeance pour l'affront qu'on lui avait causé. C'était vrai, il n'était plus marchombre mais il en gardait les enseignements. Qu'elle sorte donc de l'eau et elle allait voir ce que donnait l'enseignement marchombre qu'elle chérissait tant combiné avec les possibilités du Chaos. Il était plus doué que certains marchombres et plus doué que la plupart des mercenaires. La jeune baigneuse était lâche de ne pas sortir de l'eau pour se battre. Si elle se pensait si forte, qu'elle vienne le prouver en face-à-face.

La rage recommençait à le consumer. Il devait se calmer. Si la colère le submergeait, il courrait à sa perte. Il devait trouver une solution. Cette peste n'allait pas sortir, il s'en rendait bien compte. Il devait trouver une autre solution et vite. Cette marchombre ne verait pas le soleil se coucher. Elle aurait un couteau au travers du coeur. Plonger était évidemment la solution pour mettre la main sur cette pourriture et lui dessiner cette cicatrice qu'il lui avait promis quelques minutes plus tôt. La cicatrice ne serait qu'un premier pas vers la mort, une promesse si jamais elle arrivait à s'enfuir. Il n'y croyait pas évidemment, elle n'allait pas s'échapper. Il avait sa proie dans sa ligne de mire. Elle allait mourir d'ici peu.

La meilleure solution apparaissait comme la lune en pleine nuit. Il devait plonger et se battre dans la fureur de la cascade. Il savait que sa cape allait l'handicaper, tout comme son épée. Il devait donc les retirer sans attirer l'attention de la jeune femme. Il tenait toujours le couteau qui avait servit à déchiqueter les vêtements. Cette arme, il allait l'utiliser pour faire diversion. A grande vitesse, il lança son couteau. Il ne s'occupa pas du point d'impact de son lancer. Il avait autre chose en tête. Il défit sa cape et libéra la ceinture qui retenait son fourreau.

- Foi de Fantôme, tu vas regretter de m'avoir insulter. Tu aurais du accepter d'être trainer devant le Magister.

Sans attendre plus longtemps, il plongea tête la première dans les flots. Il avait évidemment gardé sa ceinture de couteaux. Il était armé et il allait se servir de ses armes. L'eau claire va devenir rouge sang. Dès son entrée dans la fureur de la cascade, il fut frappé par la température glaciale. Comment pouvait-elle se baigner nue dans une telle fraicheur? Il ne devait pas s'occuper de la température. Son attention était occupé par son combat contre la fureur des éléments. Il était repoussé. Comment allait-il pouvoir se battre? Il avait déjà du mal à s'approcher de cette maudite marchombre.

Anaïel
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeDim 6 Déc 2009 - 15:44

Quelques morceaux de vêtements s'envolèrent, portés par les embruns et les courants d'air nés de la cascade. Il faisait vraiment ça bien, déchirant, étripant, défilant le moindre brin de laine jusqu'à ce que se fureur se calme et qu'il puisse à nouveau réfléchir correctement. En elle même elle devait bien s'avouer que la perte de ses vêtements la touchait plus que ce qu'elle voulait laisser paraître, bien que même sous la torture elle ne l'aurait pas admis devant le mercenaire. Elle se contenta de lever un sourcil fataliste tandis qu'intérieurement sa fureur recommençait ses ravages. Mais elle était lucide, elle apprenait petit à petit à l'utiliser, cette fureur, de sorte qu'à présent ses gestes étaient comme empreints de douceur, d'une précision chirurgicale. Et la trame de l'atmosphère se défilait, dévidant les derniers sentiments au gréé des arabesques vestimentaires voletant par ci par là. Ils en étaient à ce point de rupture, l'instant infini qui déciderait de leur avenir, l'instant auquel elle l'avait poussé depuis qu'il lui avait adressé la parole.

Anaïel se ramassa sur elle même, revint à l'horizontale, l'esprit aussi serein que si elle était véritablement en train de prendre un bain dans une eau à 10 degrés. Les vagues de fureurs émanant du mercenaire l'effleuraient sans la déstabiliser, un peu comme les courants ondulant le long de son corps sans l'emporter. C'était une sensation étrange que celle de se préparer à combattre. Jamais elle n'avait eu véritablement envie de tuer elle même, sans que sa double conscience ne se manifeste. Et aujourd'hui tout avait changé, par la faute de cet homme de malheur. Il était venu inciser ses quelques derniers instant de sérénité avec le bistouri de sa violence, mettant à nue la colère qu'elle essayait constamment de réprimer, alors même qu'il ignorait les risques qu'il encourait, de ce fait. Elle était en danger également, un danger à ses yeux bien plus grand que celui de perdre la vie. Celui de renier sa personnalité pour se laisser aller à ce flot monstrueux de violence et de haine qui grondait en elle. Le risque de se perdre elle même, ainsi que le risque de ne pouvoir satisfaire la promesse qu'elle avait faite à Elera. Il fallait à tout prix qu'elle essaye de se contenir, de ne pas...

Le couteau filait déjà vers elle à pleine vitesse. N'eut-elle pas été aussi concentré sur ses propres pensées qu'elle aurait sans doute deviné la trajectoire du projectile avant même qu'il ne parcours les airs, mais embourbé dans ses spéculations et dans la volonté qu'elle essayait d'élever en elle, elle ne le vit qu'une seconde trop tôt. Son point d'impact était imprécis, un poignard de jet projeté afin de faire une diversion, même un débutant l'aurait compris. Mais au niveau auquel elle était de réactivité ne lui permis pas de réfléchir. Elle se raidit et s'enfonça dans l'eau afin d'éviter d'être blessée, ce qui lui coupa la vue du mercenaire. Le froid mordit sa tête, comme si elle était prise en étau, et cela acheva de lui redonner ses esprits. Ne pas mourir, c'était tout ce qui importait. Vivement elle ressortit la tête de l'eau, cherchant frénétiquement l'homme des yeux. Son échine se glaça alors qu'elle ne le trouvait plus près du promontoire en pierre. Où était-il ? Elle repéra in-extremis une gerbe d'éclaboussure, et vit sa tête émerger enfin de l'enfer glacé de la cascade. Une grimace étonnée et douloureuse barrait son visage alors que lui aussi la cherchait des yeux. Bien, il s'était décidé à plonger ! Mais la situation n'était pas brillante pour autant. A terre, jamais elle n'aurait pu avoir l'avantage, étant nue, désarmée, et d'une nullité extravagante pour un marchombre ds le combat au corps à corps contre un adversaire expérimenté. Une fois dans l'eau, le mercenaire lui offrait un combat où certes, elle n'aurait pas l'avantage, mais qui avait le mérite d'être équilibré tout en lui offrant une chance plus importante de prendre la fuite. En effet, son visage tordu exprimait sa difficulté à prendre ses repères dans ce torrent de givre, ses habits l'entravaient et Anaïel avait pour elle l'avantage de ne faire qu'une avec la cascade. Mais elle restait toujours très mauvaise en combat au corps à corps. Et lui avait encore tous ses poignards, et plus si affinité.

Comprenant qu'elle n'avait que quelques secondes pour agir avant qu'il n'entreprenne de nager vers elle pour la trucider, elle plongea sous l'eau, un coin de son esprit s'émerveillant néanmoins devant la majesté des eaux tourbillonnantes et des étincelles de glaces qui virevoltaient à chaque changement de direction. Donnant quelques coups de pieds afin de gagner le fond, ses poumons gonflés possédant une bonne minute d'autonomie, elle caressa sa cheville et empoigna le fin couteau qui y était attaché, le cachant du mieux qu'elle pouvait dans sa paume pour qu'il ne le voit qu'au dernier moment. Elle leva les yeux, ne cherchant pas encore à remonter, et vit le mercenaire avancé à grand coup de brasse désordonnées, balloté qu'il était par l'onde tumultueuse. S'il pouvait se rapprocher un peu plus des remous de la cascade, ce serait parfait. Il s'arrêta pratiquement à la verticale de la marchombre. Ne la trouvant pas, sans doute, il baissa la tête sous l'eau, et la trouva du regard. Au même moment, les poumons d'Anaïel commencèrent à l'implorer, et elle n'eut d'autre choix que de donner un grand coup de talon contre les rochers pour remonter à la plus grande vitesse qu'elle pu. C'était un mouvement étrange, à mi-chemin entre la danse et les saccades, elle voulait aller vite mais était compressée de toute part par le liquide transparent. Sa seule chance de survit était de se laisser porter, de ne faire plus qu'une avec le courant, avec les remous dévastateurs, afin de devenir elle même dévastatrice. Ses mouvements se firent plus fluides, plus amples, elle vit clairement un sourire ironique s'inscrire sur le visage du mercenaire devant la lenteur de sa remonté, persuadé qu'il l'était de lui trancher la gorge avant qu'elle n'eut atteint l'air salvateur. Elle n'en tint pas compte, sachant que l'eau était à elle, que l'eau était elle. Il ne pouvait pas trancher un liquide.

Il plongea le bras alors qu'elle était toute proche de la surface, une lame brillant dans la main, pour la blesser avant qu'elle ne trouve l'air qui apaiserait ses poumons. Mais la lenteur avec laquelle elle était remontée était comme l'eau dans son ensemble. Elle pouvait être d'un calme majestueux pour l'instant d'après se transformer en torrent furieux et dévastateur. Elle se coula le long du bras, maintenant prisonnier de l'élément glacé, et remonta jusqu'à l'épaule du mercenaire dont seul le dos émergeait, pour le mordre férocement au niveau du coup. Le sang empli sa bouche, elle avait agis par pur instinct animal, se visualisant un tigre des prairies en plein combat, ce qu'elle avait eu la chance de contempler étant petite. L'homme hurla et sortit la tête de l'eau. Anaïel s'était éloignée dans le même mouvement d'un coup de bras, se mettant hors d'atteinte du couteau dans sa main, mais pas d'un projectile qu'elle qu'il soit. Elle s'était éloignée vers la cascade. Un sourire espiègle vint déformer ses lèvres, et l'homme réagit au quart de tour. Il se jeta sur elle de toute sa masse en hurlant, défilant derrière lui un long filet écarlate, comme un meurtrier fil d'Ariane.

Soudain, alors que la jeune femme reculait petit à petit, son sourire espiègle se métamorphosa en une expression d'horreur. La fuite était son salut, il lui fallait faire tourner le mercenaire en rond et attendre l'ouverture pour le blesser, petit à petit. Pour cela elle avait besoin d'espace. Hors elle venait de commettre une grosse, grosse erreur. L'homme du s'en rendre compte immédiatement puisqu'un monstrueux sourire pris naissance à la comissure de ses lèvres, tâchant de sang son regard flamboyant. Contre son dos s'écrasaient la rocaille d'une parois de la falaise, lui coupant toute retraite. Sachant sa proie prisonnière, il sembla savourer l'instant en avançant tout doucement même s'il continuait à se faire malmener par le courant. Ses lèvres bleues ainsi que la pâleur fantomatique de sa peau dénotait du froid qui s'insinuait en lui contre lequel il luttait également, au lieu de ne faire qu'un avec lui. Non, ce n'était plus un marchombre, même si ses gestes prouvait qu'il en avait été un, de sombres années auparavant. Cette simple pensée fit flotter l'image d'Elhya à quelques cm de ses paupières. Non, ce n'était pas le moment !

Soudain, un magistral coup de poing lui fut décoché par le bras droit de l'homme, en un fulgurant geste de puissance pure. Les os des métacarpes percutèrent avec une violence inouie la pointe du menton d'Anaïel, faisant volter sa tête et tordre sa nuque. Sa peur s'écorcha sur l'armature de métal qui courait de son coude jusqu'à ses jointure et le choc fit sonner mile et un grelot dans son crâne. Un uppercut suivit la première droite avec une fulgurance intense, malmenant un peu plus sa nuque prête à se briser, et offrant en plus au mercenaire la gorge de sa victime. Mais il ne voulait pas achever sa victime tout de suite, c'était évident, son effronterie devait payer, et pour cela il voulait la faire souffrir. Un mélange brûlant de peur, de douleur et de fureur enflamma alors les veines de la marchombre, en une fraction de seconde, profitant du mouvement que le mercenaire avait fait naître dans son corps en la cognant, elle pivota sur elle même, présentant son dos à son adversaire, mais il fut trop étonné pour en profiter, la croyant à la limite de l'évanouissement. Du moins c'est comme ça qu'elle interprétait ses gestes. Comme une toupie, elle se retourna et se retrouva de nouveau contre l'épaule de l'homme qui ruisselait de sang. Cette vue, loin de l'émouvoir exita son instinct de prédatrice, et elle plongea derechef vers la gorge de son adversaire, visant machinalement la carotide qui palpitait sous la peau rougie. Elle n'eu pas le temps de happer l'épiderme qu'il l'empoigna par le coup afin de l'obliger à basculer en avant, mais elle noua ses jambes sur son torse, par réflexe, fermant son esprit à la douleur des coupure que sa côte de maille faisait naître sur ses jambes nue. Quelques secondes ils restèrent comme ça, presque immobiles, luttant chacun de son côté pour prendre l'avantage.

Alors Anaïel caressa la joue du mercenaire, là, juste à la commissure des lèvres. Il lâcha instantanément prise alors qu'un nouveau flot d'aniline se déversait autour de lui, s'enfuyant de la blessure béante qu'elle lui avait fait au dessus de la lèvre avec son poignard qu'elle avait gardé caché. Hurlant de rage, il se retourna, le sang barbouillant son visage, tel un visage de clown que l'on aurait assassiné. Un grondement monstrueux ronronna entre les lèvres d'Anaïel alors que, les yeux givrés par la mise à mort qu'il lui promettait, s'injectaient d'écarlate. Il se jeta sur elle en hurlant.


Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeLun 7 Déc 2009 - 20:48

Il avait commis une erreur. Une énorme erreur. Il avait plongé. Il n'aurait pas du. Il avait été aveuglé par sa rage, sa colère, son envie de tuer. Il avait plongé. Il n'avait vu qu'une seule possibilité pour apaiser sa soif de vengeance. Il avait vu cette solution et pas d'autres. Mais il se rendait compte qu'il existait un autre moyen, une possibilité permettant de la faire sortir de l'eau. Il aurait mieux fait d'attendre, faire semblant de partir. Elle aurait cru qu'il abandonnait, qu'il laisse tomber. Elle serait certainement sortit de l'eau pour s'enfuir. Et là, il aurait pu lui mettre le grapin dessus. Il aurait pu tuer, se venger, faire payer les insultes qu'on lui avait envoyé au visage. Mais il avait commis une erreur et il avait plongé. Sur la berge, il était le chasseur. Dans l'eau, il était devenu la proie. Il luttait contre les éléments. La cascade le repoussait toujours plus long de la marchombre. Il devait affronter la fureur de l'eau mais elle, elle faisait mieux que d'être en harmonie avec l'eau, elle était l'eau. Comment pouvait-il la tuer? Il frappait même sa lame trouvait du vide ou de l'eau. Son système d'attaque était mis à mal par l'eau. La nature aidait la marchombre. L'absence de vêtements de la jeune femme était un solide avantage pour elle. Le mercenaire était handicapé par ses habits. Heureusement qu'il avait retiré sa cape et son épée sinon, il n'aurait pu lutter contre la cascade. Il aurait alors été emporté par le courant et il en serait mort, sûrement noyé. Dans l'eau, il se sentait faible, c'était bien une des rares fois depuis qu'il était devenu mercenaire. Ses attaques étaient mises à mal. Il n'arrivait pas à attaquer. Il n'arrivait pas non plus à se défendre. Il se fatiguait vite. Il devait lutter contre l'eau. Soudain, la marchombre s'approcha avec une telle facilité de lui. Il tenta de la repousser sans succès. Elle lui mordit le cou avec une rare violence. Un animal, elle était devenu un animal. Le sang du mercenaire se mit à couler dans l'eau. Elle se tentait de rouge autour de Varsgorn. Le mercenaire sentait la mort arrivé. Il n'avait pas peur. S'il devait mourir en ce jour, il s'en moquait. Une chose dont il était sûr, c'était qu'il ne donnerait pas sa vie pour rien. Il luttrait pour la moindre de parcelle de vie restant dans son corps. Si la marchombre devait le tuer, il n'allait pas lui faire de cadeau. Elle allait montrer son talent.

Même si le mercenaire luttait contre l'eau, il n'en gardait pas moins son oeil vigilant. Il observait le moindre geste de la marchombre, guettant la moindre erreur. Soudain, il la vit, cette erreur. En fuyant les coups portés par Varsgorn, elle s'était acculée à la falaise. Le mercenaire se mit à sourire. Finalement, ce n'était pas lui qui allait mourir. Il décida alors de frapper, mais pas avec une lame, avec ses poings. Il voulait faire durer le plaisir, la faire souffrir. Il envoya plusieurs coups de poings en plein visage. Soudain, la marchombre fit un geste qui surprit le mercenaire. Elle se retourna. Comment? Elle aurait du être KO. Elle fut trop rapide pour qu'il puisse profiter de frapper le dos. Elle tenta de trancher la gorge de Varsgorn mais ce coup-ci, ce fut le mercenaire qui prit un avantage. Il prit le cou de la marchombre. Elle plaqua ses jambes contre le torse du Varsgorn. Le mercenaire voulut prendre l'avantage mais en vain. Ce fut finalement la jeune femme qui frappa, juste au dessus de la lèvre de Varsgorn. Le sang pénétra dans la bouche du mercenaire. Il la repoussa, cracha ce liquide rouge et il fonça vers la marchombre.

Tuer. Ce mot résonnait dans l'esprit du mercenaire. Il était une nouvelle fois aveuglé par sa fureur. Il s'empara d'un couteau dans sa main gauche. Il n'était pas totalement ambidextre mais il se servait assez bien de sa main gauche. Il esquissa une attaque avec son arme que la marchombre évita. Il s'en doutait. S'il avait prit son couteau de la main gauche, ce n'était pas pour tuer mais pour faire diversion. Il fit sortir la lame offerte par le Rentaï de son poignet droit et il visa l'oeil de la marchombre. Sa main était si près du visage que la jeune femme n'avait certainement pas vu quelle sorte de lame l'avait frappée. Le mercenaire atteint sa cible sans aucun souci. Un trait de sang se dessina sur le visage de la marchombre. Il ne l'avait pas tué mais ce flot de sang l'handicaperait, c'est évident. Elle verait moins les attaques venant de la droite. Le mercenaire s'éloigna. Ses forces le quittaient. Il perdait du sang de ses deux plaies. Beaucoup trop de sang. Allait-il mourir? Il n'était sûr de rien. Ses muscles s'engourdissaient. Le froid le prenait alors qu'il n'avait plus ressentit de tout le combat. Il ne devait pas se relâcher. Il n'avait pas encore gagné. Elle saignait mais elle vivait encore.

Continuer à combattre. Tuer. Il fit changer son couteau de main, le passant ainsi dans sa main droite. Il se rapprocha de sa proie. Il n'avait plus beaucoup de forces. Il devait agir vite. L'oeil gauche de la marchombre était fermé. Tant mieux, cette attaque réussirait sûrement. Il attaqua mais il fut paré. Il continua sans s'arrêter. Il devait planter ce couteau avant de mourir. Finalement il toucha sa victime. Sur le flanc gauche. Au creux des côtes. Allait-elle mourir? Une nouvelle fois, sa certitude était ébranlée. Il avait réussit. Il l'avait touché. Il l'avait fait saigné.

Fatigue. Intense fatigue. Plus de forces. Sa vision se brouillait. Non, il ne devait pas mourir. Lutter. Survivre. Tuer. Cette peste l'avait insultée. Elle devait payer. Il ne voyait plus aussi bien. Tout était flou. Où était-elle? Avait-elle coulée? Etait-elle morte?

Survivre. Eloigner la mort. Repousser cette amie encore. Juste le temps de s'assurer qu'elle était vraiment morte.


[Si y a des trucs pas crédibles, préviens moi par Mp, j'éditerais]

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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeMer 9 Déc 2009 - 23:54

Ça scintillait. Oui, c'était le mot, ça scintillait. Des étoiles luminescentes qui tournicotaient dans tous les sens, s'entrechoquant parfois pour donner de petites explosions de lumières plus intenses encore que le cœur adamantin de chaque étincelle. Elle aurait pu trouver ça beau si elle ne se sentait pas à la frontière de la mort. Tout était allé très vite. Elle avait esquivé l'attaque de son bras gauche, s'était étonnée du fait qu'il la manie si bien de ce côté dans un coin de son esprit, son attention accaparée par la parois qui semblait danser autour d'eux, quelques cailloux dégringolant de tous côtés. L'instant d'après son œil gauche se voilait d'écarlate, le sang dégoulinant de la blessure qu'il lui avait faite en un fulgurant mouvement du bras droit. Quelle imbécile. La douleur l'aveugla momentanément plus encore que son fluide vital s'échappant de sa blessure, et la peur coula de ses veines. Le monde vibrait au pulsations brûlante de son coeur animal, son oeil droit ne lui servait plus à grand chose même si par miracle il n'avait entaillé que la peau l'entourant, aveuglée par ce sang qui coulait et par la rage qui la consumait, elle se jeta sur lui de toute ses forces, l'instinct de tuer clignotant en énormes lettres de sang dans son esprit.

Sauvagement, elle tourna une fois de plus sur elle même, oubliant dans l'instant ce qui l'entourait, ce qu'elle était, la douleur qui perlait en flaque acide et sanguine. Plus une flaque, un étang. Plus un étang, une mer. Plus une mer, un océan. La nouvelle douleur, tellement plus intense que la précédente lui fit reprendre ses esprits une fraction de seconde. C'est avec un étonnement peint sur les traits qu'elle regardait la lame d'acier fichée entre la première côte flottante et la côte thoracique ses os, un mince filet de sang suintant entre le manche et sa peau. Une douleur lancinante monta alors, menaçant le peu de conscience qu'il lui restait. Les yeux de l'homme roulèrent dans leur orbite, en dévoilant la sclérotique blancheur injectée d'écarlate, et sa nuque dodelinât. Comme une nouvelle caresse, le geste en étant d'une simplicité et d'un manque de force incongru, elle longea la jambe de l'homme qui battait frénétiquement la chamade de l'eau, elle planta son couteau dans sa cuisse, comme pour se rattraper, comme si cet acte barbare pouvait l'empêcher de sombrer. Alors elle plongea. Elle s'immergea complétement, et regarda danser autour d'elle les jolies arabesques de pourpre et d'aniline, une danse macabre et belle, une valse tellement jolie qu'elle en oublia de respirer.

Ses yeux se voilèrent doucement, d'une ombre bienfaitrice qui l'appelait, l'ensorcelait, promettant de longues heures, années d'ouate et de bien-être, les nuages se rapprochaient en circonvolutions ombrées d'incertitude, et ses yeux révulsés ne furent plus que frangés de flammes, de flamèches, d'étincelles, soufflées par un zéphyr d'illusions sensorielles. L'anosmie cérébrale. Complète.

Était-ce la fin ?

Parce que finalement, non, ce n'était pas aussi agréable que ça. Un dernier battement, une dernière inspiration, et l'eau pénétra avec une violence étonnante dans ses poumons, givrant les cellules dans leur chape glaciale. Un hoquet secoua sa poitrine, et ses prunelles scintillèrent à nouveau sous la douleur qui repris soudain possession de son corps. Une ombre projeta ses méandres sur son corps, la privant des quelques rayons de soleil qui lui restaient, une ombre sanguine et pâle, flottant au dessus d'elle, entre deux eaux, entre deux os. L'homme. Un éclair. Tout lui revint en mémoire et elle ne pu que cligner des yeux sous la vague de souvenirs proches qui attaquèrent son esprit. Plissant les sourcils, elle essaya de se rappeler pourquoi elle était là, à se remplir les poumons d'eau douce, alors qu'elle se vidait de son sang, le couteau toujours planté dans ses chairs. Un coup d'épaule, qui lui tira une grimace, et elle se propulsa à la surface. Mais qu'est ce qu'elle semblait loin, cette surface-miroir qui chantait doucement sa délivrance... Elle avala une nouvelle gorgé d'eau, sentant son corps se raidir sous l'afflux liquide et froid, pour enfin crever la surface et se remplir les poumons d'air frais. Qu'est ce que c'était bon...

Une joie étrange l'envahit alors, tordant ses tentacules dans son cœur, alors que la douleur se mêlait à émerveillement d'être consciente de ce qui l'entourait, la moindre nuance se décrochant de la trame du paysage avec une vivacité presque douloureuse, la lucidité aiguisée par la douleur qui pulsait sur son flanc. Pourquoi avait-elle mal ? Elle écarquilla les yeux à la recherche d'un indice, et ses pupilles se dilatèrent. Un éclat chatoyant et totalement incongru semblait avoir jailli puis avoir de nouveau disparu dans les méandres de la cascade... Ah non, il réapparu une fraction de seconde. Une fraction de seconde nécessaire pour qu'Anaïel retrouve la mémoire ainsi qu'un nouveau flot de haine qui vint faire flamboyer son regard de feu. Le mercenaire ! La souffrance déchira ses côtes, dardant ses langues infernales entre ses chairs alors que ses muscles s'étaient contractés autour de la blessure. Qu'il meure cet infâme fils du chaos ! Elle commença à se trainer vers la berge, plus consciente que jamais que chaque flot de sang que déclenchait ses mouvement pouvait lui être fatal. Et le doute s'insinua en elle, tel un maudis poison. Elle se retourna, alors qu'elle n'était plus qu'a deux mètres de la berge. Le corps du mercenaire avait fini par être recraché par la cascade, comme si ses chairs diabolisées la révulsaient. Il allait mourir, là, baigné dans son propre sang, qui coulerait certainement dans ses poumons pour l'étouffer. Soudain, une violente nausée assaillit la marchombre, la forçant à se courber en deux sous l'élancement. Une bile amer se déversa de son estomac, et l'eau se teinta d'un jaune viride douteux, comme si son corps se décomposait. L'odeur de la mort, toute proche, lui brûlait les narines, lui donnait envie de se griffer l'intérieur du crâne pour oublier cette conscience qui s'éteignait à quelques mètres d'elle. Tout près d'elle. Tellement près qu'elle n'aurait qu'à faire quelques pas pour la sauver, cette conscience putréfiée par le mal.

Remember tous ces cadavres, jonchant sa mémoire et violant ses yeux, toutes ces chairs sanguinolentes, abruties de douleur, et la souffrance de perdre sa conscience, une flamme intense s'éteignant peu à peu au creux des prunelles exsangues. Elle ne pouvait pas tuer. La Nature avait trop souvent subit pertes et douleurs inutiles par la folie des hommes, chaque vie était importante, plus que n'importe quel effort qu'il faille faire pour la sauver. Cette promesse était enracinée dans ses gènes, coulait dans ses artères, pulsait dans son cœur.

Avec un soupir elle se retourna, ses gestes saccadés par la fatigue liée à son manque de sang, elle crocheta le poignet de l'homme qui commençait à couler, puis le tira jusqu'à elle, essayant de brider la répulsion qui lui hérissait l'échine et lui faisait crisser des dents. Elle était en train de sauver un mercenaire. Elle sortit de l'eau, le zéphyr glacial mordant sa peau plus surement qu'une horde de loups de givre, tout en tirant l'homme hors de l'onde. Ses muscles lui faisaient mal, sa peau était glacée et le froid menaçait chacun de ses gestes. Elle se retourna sans un regard pour l'homme qu'elle avait tiré des affres de la mort et s'autorisa un léger sourire, aussi polaire que l'atmosphère : Sur qu'il serait dans une colère noire lorsqu'il se rendrait compte qu'il lui devait la vie. Sa cape trainait un peu plus loin, elle s'en empara et s'en drapa, sentant sa température corporelle augmenter légèrement. Elle empoigna ensuite l'épée qui gisait sur la berge, la trouvant très lourde, et se retourna vers le mercenaire. En prenant soin de ne pas regarder son visage, elle saisi l'arme à deux main et l'abaissa en direction de la gorge sans défense. L'acier creva le sol boueux et l'arme resta droite, plantée et fière à quelque cm de la joue du Fantôme. Aucun tic ne vint troubler son visage, et elle remarqua que sans le rictus de folie et la violence qui animait ses yeux, elle le trouvait beau. Un petit rappel ombré de menace s'il s'en sortait.

Alors elle fit volte face, enchaperonnée dans la cape du mercenaire de même que dans l'incertitude de son avenir, et elle regarda la cascade une dernière fois. Le lieu avait retrouver sa paisibilité, le sang s'était dissous dans un passé ondé. Elle se pencha au dessus de l'eau calme qui ne se ridait presque pas à ses pieds et se regarda. Son oeil gauche, tranché par une lame de l'homme, ne semblait plus saigner même si l'écarlate se coagulait sur son visage. Elle pris de l'eau en coupe dans ses mains et netoya la blessure qui apparu au grand jour. Grâce au ciel l'oeil n'avait pas été atteint. Mais de part et d'autre, deux crevasses profondes et nettes se détachaient d'environ 4 cm, un peu plus sur le haut de la joue. Et bien, elle n'avait pas beaucoup de cicatrices de guerre visibles, il fallait bien commencer quelque part. Cela ne la gênait pas d'être reconnue par un quelconque signe puisque ses yeux la trahissait plus efficacement que n'importe quelle boursouflure épidermique.

Alors elle accrocha la cape autour de son cou, mais par devant, de sorte qu'elle ne couvrait pas son dos, et surtout ses omoplates. Elle leva des yeux flamboyant vers le ciel. Il lui fallait se ressourcer, oublier cette affreuse bataille, non, ne pas l'oublier, l'accepter. Comme tout ses actes. Afin d'être en accord avec elle même, le plus possible. Sans un regard en arrière elle déploya ses ailes, projetant des myriades de reflets d'albâtre sous le couvert viride des arbres et sur l'onde paisible toute proche. Elle ne fut bientôt qu'un petit point dans le ciel.



Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)   Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé) Icon_minitimeJeu 10 Déc 2009 - 16:26

Les ténèbres l'envahissaient. Il faiblissait. Le sang lui remplissait la bouche. Allait-il mourir? Il souffrait tellement. On lui avait pourtant dit que la mort annulait les souffrances. Etait ce le signe de sa survie? Cette souffrance venait-elle de toutes les âmes qu'il avait envoyé face à la Faucheuse? Il perdait conscience. Il ne voyait plus rien. Il n'avait plus la force de lutter. Les flots le malmenaient à leur guise. Il était devenu une vulgaire branche sur l'eau. Si son sang qui coulait ne le tuait pas, il allait mourir noyer, c'était une certitude. Il avait offert l'un de ses plus beaux combats. C'était terminé. Harmonie contre Chaos. Marchombre contre Mercenaire. Il n'avait pas vu la peste qu'il avait affronté. Etait-elle morte? Le combat opposant l'harmonie et le chaos allait-il se solder par la mort des deux combattants?

Soudain, une douleur intense lui déchira la jambe. Qu'est ce que c'était? Varsgorn fit un immense effort pour bouger son bras, toucher sa jambe. Un couteau? Il y avait un couteau planté dans sa jambe. La marchombre était donc en vie.... L'harmonie allait remporté l'affrontement contre le Chaos. Varsgorn ne put faire un autre geste, il sombra dans l'inconscience.

Il bougeait. Les flots? Etait-ce une illusion? Etait-il encore en vie? Il sentait toujours le froid et l'eau. Il était donc en vie. Il sentit une pression sur son poignet. Que lui arrivait-il? Il était en train d'haluciner, c'était la seule possibilité. Il devait ouvrir les yeux. Rompre ce "rêve". Il souleva les paupières. Il ne voyait rien. Seulement le flou. Il distingua peu à peu des formes puis une silhouette volant à tir d'ailes vers le ciel. Encore une halucination. Dormir, il devait dormir. Quelques minutes, quelques heures ou l'éternité, il ne le savait pas mais il avait besoin de repos.

Il émergea de l'inconscience. Il secoua son visage avant même d'ouvrir les yeux. Il ressentit immédiatement une fraicheur au niveau de la joue. Il comprit immédiatement ce que c'était. Une lame. Il bondit sur ses pieds en ouvrant les yeux, ses deux lames sortit au niveau des poignets. Personne. Il n'y avait personne autour de lui. Il faisait nuit mais il voyait suffisamment. Il avait été trop rapide pour qu'une personne puisse s'être sauvée. Il se retourna et il vit ce qu'il avait touché. C'était sa propre épée. Mais que faisait-elle ici? Il retracta ses lames et il tenta de se remémorer ce qu'il avait fait avant de s'endormir. Son combat contre la marchombre! Son évanouissement au coeur de la cascade! S'il était sur la berge, c'était grâce à l'aide de la marchombre, ça ne faisait aucun doute. Elle lui avait sauvé la vie. Il n'arrivait pas à le croire. Il lui était désormais redevable. Lui sauver la vie avant de la lui ravir. Il allait devoir calmer son envie de vengeance pour le moment. La colère le submergeait. Il aurait préféré mourir plutôt que d'être redevable d'une marchombre. Sa rage l'envahissait. Il devait se calmer.

Il s'empara de son épée avec violence et il la rangea dans son fourreau. Il chercha sa cape des yeux en vain. Qui d'autre pouvait lui avoir voler sa cape que cette peste? Il ferma ses poings tellement la colère le submergeait. Elle allait mourir par sa lame, il en faisait la promesse. Peu importe qu'elle lui ai sauvé la vie, il la tuerait. Il fit un pas et une douleur le prit dans la jambe. Il baissa le regard. Le couteau. Cette blessure alors qu'il était vidé de ses forces. Il hurla sa colère. Un cri déchirant la nuit.

En boitant, il retourna vers l'académie pour se soigner. Il cracha par terre pour retirer le sang qui remplissait encore sa bouche.

- Pourriture de marchombre, tu vas mourir. Profite bien des prochains jours, ce seront tes derniers. Je ne ferais pas les mêmes erreurs lors de notre prochain rencontre et tu pousseras ton dernier soupir.

Il avait hurlé. Si la marchombre était encore là, elle ne pouvait que l'avoir entendu.

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Confinement et frontationnement (et, quand tu mixes, ça fait confrontation ! Oui, je sais, c'est naze...) (RP terminé)
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