|  Sujet: Demande d'emploi : assistante du Maître des écuries  Dim 26 Juil 2009 - 11:22 | | |
Xora avançait tranquillement vers la salle dans laquelle elle devait aller pour être prise comme Assitante. Elle espérait que cela se ferait, car elle ne se voyait pas du tout n'être qu'une élève combattante, elle avait besoin de son capital de sensations auprès des chevaux pour se sentir bien. Et puis assistante, cela lui donnerait une certaine notoriété qu'elle appréciait, même si elle n'aimait pas vraiment le système humain. Cela aurait tellement été plus facile si la hiérarchie des humains était comme celle des chevaux : pas de questions à se poser, elle savait qu'elle aurait été une jument dominante et qu'elle aurait pu guider les autres très facilement là où ils le désiraient, en ayant leur totale confiance. Mais ce n'était pas le cas, et ce qui la surprenait, c'était que chez les humains, il fallait sans cesse prouver que l'on méritait sa place, alors que chez les équidés à partir du moment où l'on avait une place, on l'avait pour longtemps, et ce n'était qu'en vieillissant que cette place était remise en question...
Soupirant seule, haussant les épaules, elle pensa à Rosée, qui l'attendait, pas très loin de l'Académie. Elle l'avait laissée dans la clairière, espérant que personne ne la trouverait. Il fallait dire que cette clairière était totalement paumée dans la forêt, donc normalement il n'y avait pas de problème, et la jument avait l'habitude que Xora la laissât seule à ne pas trop bouger. C'était souvent ainsi qu'elle procédait pour aller chercher des vivres dans les petits villages, car elle savait pertinement que les gens avaient tendance ensuite à la rejetter encore plus si elle arrivait sur un cheval et qu'elle voulait le laisser aux écuries. Cela lui était arrivé plusieurs fois, et elle s'était bien faite bernée ainsi. Un peu naïve, mais lorsque ça se passe sept fois de suite ainsi, elle savait retenir la leçon... pour quelques temps. Elle n'y était pour rien si elle ne faisait pas assez attention, même si elle le voulait !
Poussant la porte, elle n'avait même pas frappé, cette idée ne lui traversant même pas l'esprit. Elle se prostra devant la personne qui était là et lança, d'une voix un tantinet agressive :
- Bonjour. J'aimerais être Assistante du Maître des Ecuries, et apprendre aussi le combat. Est-ce possible ?
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| | Sujet: Re: Demande d'emploi : assistante du Maître des écuries Lun 3 Aoû 2009 - 20:56 | | |
Jehan tira la langue, plissa les yeux, se tendit… L’image même de la concentration. Méticuleusement, avec une lenteur dramatique qui aurait été feinte sur n’importe qui d’autre que sa grandeur, Jehan traça une ligne sur son parchemin. Reculant ensuite un peu, levant le papier devant ses yeux, il jeta un œil devant lui, revint vers le parchemin, puis hocha la tête d’un air satisfait avant de reposer son œuvre et de se préparer pour le trait suivant. Il travaillait là-dessus depuis le lever du soleil, ayant miraculeusement terminé de répondre aux lettres et de faire tout le bataclan en quoi consistait son travail d’Intendant. Personne ne venant lui ajouter du travail et ne comptant pas aller en chercher, Jehan s’était laissé planer sans rien faire, avant qu’une idée de génie comme il en avait souvent ne vienne à lui !
Il serait artiste.
Ben oui, pourquoi pas ? Sa carrière de chanteur et de jardinier et de voleur et de marin avaient toutes finies prématurément, mais celle-ci serait la bonne ! Après tout, n’était-il pas le meilleur en ce qui concernait papiers et plumes ? N’avait-il pas un sens inné de la beauté, étant une œuvre d’art lui-même, avec son visage absolument parfait et la panache de sa démarche ? Non, Jehan n’était pas narcissique du tout, simplement réaliste. Il serait artiste, et il serait connu dans tout Gwendalavir, que dis-je, bien au-delà de Gwendalavir ! Mais voilà, que dessiner ? Il avait été bloqué un moment. Une nature morte ? Quelqu’un ? Un paysage ? Que pourrait-il faire sans sortir de son bureau ? Il y avait tellement le bazar dans la salle qu’il ne trouverait jamais ce qu’il cherchait. De l’abstract ? Il ne voulait pas être connu pour avoir fait un point bleu sur un carré rouge, voyons, le grand Hil’ Jildwin pouvait faire mieux que ca ! Désespéré, il avait presque laissé tomber, lorsque la seconde idée de génie de la matinée était arrivée comme un éclair de lucidité. Il était tellement intelligent… Fier de lui, Jehan s’était laissé tomber sur son fauteuil, et avait commencé.
Il dessinerait exactement ce qu’il voyait devant lui. La composition n’avait aucune importance- de fait, il ne connaissait aucun des éléments importants pour faire une œuvre d’art, il ferait simplement ce que le hasard placerait devant ses yeux. N’était-ce pas parfait ? L’Intendant était d’ailleurs en train d’essayer de faire en sorte que sa porte ressemble à une porte, lorsque celle-ci s’ouvrit en grand pour laisser place à une jeune fille. Elle se tenait droite, dans une pose presque agressive, ce qui était assez comique vu sa petite taille et le fait qu’elle était là pour demander de l’aide à l’Intendant, et non le contraire. Celui-ci resta d’abord muet, choqué. Rares étaient ceux qui ne frappaient pas à sa porte, même s’il était vrai qu’il maudissait d’ailleurs souvent le fait de devoir autoriser à entrer des gens qui entreraient de toute façon dans son bureau. Encore plus rares étaient ceux qui entraient pendant qu’il dessinait la porte, et qu’il voulait absolument qu’elle reste fermée… Oh, il l'aimait deja, cette inconnue agressive. De toute facon, il commencait a s'ennuyer ferme. Depuis quand les Intendants sont-ils senses avoir une matinee de libre?
- Ce sera possible lorsque vous m’aurez donné votre nom, et la raison pour laquelle vous voulez le devenir… Vous avez de l’expérience avec les chevaux ? Oh, et j’aimerai aussi avoir votre avis sur quelque chose, si cela ne vous dérange pas. Que voyez-vous là-dessus ?
Et Jehan lui tendit son dessin, attendant le verdict avec des yeux remplis d’anticipation. Sur le parchemin, quelques lignes noires qui s’entremêlaient dans une forme rectangulaire, et qui n’étaient absolument pas reconnaissables. Bien sûr, lui y voyait parfaitement sa porte. Serait-elle elle aussi capable de voir la grandeur de son talent ?
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