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| Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) | |
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Messages : 462 Inscription le : 09/12/2006 Age IRL : 33
| Sujet: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Mer 26 Nov 2008 - 22:15 | | | [ je fais comme si Anaïel était au pieds des montagnes juste après la bataille, enfin si ce n'est pas possible ou que ça dérange, dites moi =) )
Mmmh, le vent sur les joues, glissant ses doigts brulants dans les cheveux oubliés de leur propre substance... rester assis ici, ne plus se souvenir, s'offrir au vide et s'emparer de son essence pour la transformer en une énergie vitale... se tendre vers cet infini, vers cette limite brumeuse, et s'élancer enfin, s'envoler et toucher le ciel du bout des doigts, l'effleurant de rêves chamarrés... s'envoler... Anaïel était la, sur la corniche qui l'avait si souvent accueillit, lorsqu'elle en avait besoin, lorsqu'elle avait besoin de s'oublier, de faire le vide ou simplement de beauté. Le panorama était superbe : une brume argentée recouvrait de sa chape veloutée translucide les troncs moussus qui recommençaient à bourgeonner, le soleil, le long de l'horizon semblait vouloir exploser de rouge et ses éclats parsemaient d'ambre la pierre grise et rugueuse des montagnes. Le vents frais fouettait la peau de la jeune marchombre, créant d'étranges et délicieux frissons le long de sa nuque.
Et bien voila. La bataille était terminée. Elhya introuvable. Les dalles du hall de l'Académie gorgées de sang. Et la vie continuait, étrangement désynchronisées dans la conscience d'Anaïel. Elle avait de nouveau eu la preuve de la folie des créatures dotées d'intelligences, la folie des Hommes mais aussi et surtout de celle de ces guerriers au faciès de cochon dont elle ignorait l'existence avant de les apercevoir. Elle en avait même tué un, bien qu'elle aurait recommencer s'il l'avait fallu, elle éprouvait un étrange malaise, comme si sa réalité s'en était trouvée chamboulée, retournée et froissées. Il lui était déjà arrivé de tuer, pour protéger sa vie, à chaque fois. Et à chaque cadavre peuplait ses rêves comme d'étranges fantômes, s'ajoutant aux précédents et agitant ses nuits, lui rappelant sans cesse qu'elle était une criminelle, mais cet accusation n'était fondée sur aucun jugement moral, elle avait tuer, que se soit pour défendre sa vie, celle d'un autre ou simplement par plaisir, elle restait une criminelle. Ce n'était pas en soit cette adjectif qui la troublait, elle voulait vivre et ceux qui voulait lui ôter ce droit se trouvaient à leur tour tués, non, c'était le fait de se sentir mal à l'aise, et de ne savoir pourquoi, à propos de ce guerrier cochon.
* Allons donc, pourquoi est-ce que je réfléchit comme ça... *
Elle secoua doucement la tête, et entrepris résolument de vider son esprit et de faire se pourquoi elle était venue, à cet endroit précis. Besoin de solitude ? oui aussi, un peu, beaucoup... D'assise les bras enroulés autour de ses genoux, elle se mit debout avec légèreté, simplement et profondément heureuse de sentir ses muscles jouer parfaitement sous sa peau comme une mécanique très fine et puissante. La tête tournée vers les étoiles, elle se leva, se leva encore, la pointe des pieds étaient maintenant son unique appuis, elle se tendis au maximum, goutant les rafales de vents qui jouaient avec les courbes de son corps, modulant ses muscles en fonction de ses espiègleries, et resta ainsi 2 minutes, 2 minutes qu'il lui fallu pour retrouver un calme d'esprit, certes relatif mais qui faisait du bien quand même.* Elhya.
les bras écartés, maintenant en équilibre sur la pointe d'un pieds, elle bougeait son corps de façon à se que chaque mouvement, enchainé avec les autres, fasse jouer à la perfection ses muscles dans tous se qu'ils avaient de souplesse et de force, mariant leur possibilités pour en faire une mélodie qui se créait avec les sifflements du vent. Anaïel se rappelait. Elle se rappelait sa première rencontre avec Elhya, son premier cours marchombre, ou elle lui avait murmuré que la voix coulait en elle et qu'elle deviendrait se qu'elle souhaitait... sa rencontre fortuite, ensuite, dans la salle de bain, avec Ambre, et cette impression profonde de se comprendre, de comprendre que l'autre partageait une valeur que l'on jugeait si importante que notre vie tournait autours comme une planète autour de son soleil, cette liberté et cette vivacité qui l'animait lorsqu'elle marchait et la fierté qu'Anaïel éprouvait en la regardant... Enfin, ce fameux jour où elles avaient décidées de s'unirent par un pacte aux allures de promesse : l'engagement du maître envers son élève, et l'obéissance de celui ci en échange. Elle était devenue l'élève d'Elhya il'Dune. Puis marchombre accomplit après trois ans de formations, qui les avaient rapprochées, et avaient celée leur amitié réciproque. Enfin les adieux, tellement douloureux, puis les retrouvailles, et enfin un dernier au revoir. Qu'elle sentait au plus profond d'elle même, inéluctable.
Le phénix aux yeux d'argents battant sur sa poitrine, elle pensa intensément à elle, comme si de simples ondes cérébrales pouvant la faire revenir, la faire apparaître maintenant, au pied des falaises. Alors, en hommage à cette réalité, à son statut de marchombre et d'enfant indigo, de femme et de liberté essentielle, elle se laissa glisser à terre, les genoux contre la roche, les mains posées à plat contre le granit si froid, et la mélodie naquit, et alors qu'elle prenait seulement conscience de se qu'elle faisait, son sifflement, modulé exactement aux arpèges rocheux, se mêlaient à la mélodie des montagnes, un hommage au gout de sel à celle qu'elle voulait retrouver encore une fois et qui lui demeurait invisible, le sel des larmes qui, pour la première fois en 10 ans lui coulaient sur les joues et voilaient ses yeux flamboyant à l'intensité des sentiments qui lui étreignaient le cœur. Et soudain, une porte s'ouvra, le vent se joignit à la musique, se glissant au creux de son oreilles, pour lui murmurer une chose. Une chose essentielle. Elhya serait toujours la. Quoi qu'il advienne, elle lui en avait fait la promesse.
La mélodie s'arrêta soudainement, La marchombre se releva, tout aussi soudainement, et sauta dans le vide. La sensation de planer lui retourna le cœur, un frisson de joie la parcouru, et son mouvement la libéra étrangement de ses émotions intenses, elle tomba, et en une fraction de seconde, tout changea, elle tomba mais au lieu d'utiliser sa greffe, elle se retourna et crocheta brutalement deux prises en formes de poings qui lui arrachèrent un cri de douleur, alors qu'elle regardait en contre bas. Quelle andouille elle faisait ! avant d'agir, réfléchir, afin notamment de ne pas trahir des secrets qu'elle voulait absolument garder. En l'occurrence, quelqu'un approchait, encore invisible, mais assez près pour avoir l'occasion de voir sa greffe si elle ne faisait pas attention. D'ailleurs cette personne l'avait même peut-être vu sauter. Quoi qu'il en soit, elle remonta lentement, et s'installa à nouveau sur une petite corniche, et entrepris de se masser les bras, surtout celui encore douloureux, récemment guérit. Une grimace déforma ses traits lorsqu'elle sentit un filet de sang couler de sa cicatrice. Bon d'accord, plus de bêtise. Une démarche très silencieuse, légère, mais distinctement portée par le vent. Elle remonta sa capuche afin de noyer ses yeux dans l'ombre, et regarda en contrebas, les bras serrés autours de ses genoux, et attendit. Frissonnante.
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Jeu 27 Nov 2008 - 0:02 | | | Elera se glissa au dehors, malgré le danger qu’il reste encore des Raïs dans les parages. Personne ne la remarquerait dans la confusion du moment, de toute façon, et elle était trop oppressée pour continuer à s’occuper des blessés dans la sueur et le vomi. De l’air, elle avait besoin d’air… L’aube se levait, et le vent glacé soufflait fort sur son visage. Espoir. Cette nuit, elle n’avait perdu personne d’importance, contrairement à beaucoup d’autres… Elle se mit à courir, malgré le peu de sommeil qu’elle avait eu. Elle en avait besoin… Besoin d’oublier la bataille, le sang, les cris. Elle était toujours en robe de nuit, toujours pieds nus, mais le sang se détachait doucement de sa peau au contact de l’herbe et des rochers sous ses pieds. Les rêveurs s’étaient rapidement occupés d’elle, tout ce dont elle avait besoin maintenant était d’un bon plongeon pour se nettoyer et d’une nuit de sommeil. Pourtant, elle ne se dirigea pas vers le lac. Elle ne voulait pas le salir de cette nuit, il devait rester tel qu’elle le voyait avant… C’est vers les montagnes que ses pas la menèrent.
Elle grimpa longtemps en laissant les images de la bataille éclater dans son esprit avant de disparaître, emportées par la froideur de l’hiver. Silind vivait. Elle avait eu tellement peur en le voyant par terre. Davantage qu’elle ne l’avait imaginé… Elle se croyait prête à accepter la mort. Il semblait qu’elle n’avait aucune frayeur pour la sienne, mais que celles des autres lui étaient primordiales… Julia aussi survivrait, et malgré le temps passé sans la voir, Elera en était soulagée. Peur. Peur. Peur. A chaque pas en avant, à chaque claquement de vent sur son corps alors que sa course continuait, la peur s’éloignait. Les souvenirs, eux, resteraient longtemps avec elle, mais elle saurait les accepter, comme toujours… Ses pensées se vidèrent peu à peu pour ne laisser qu’un blanc apaisant. Elle écoutait, heureuse de ne trouver aucun Raï sur son chemin.
Ou peut-être que si. Une silhouette, là-haut… Elle ne l’aurait pas remarqué si le soleil ne se dressait pas derrière elle. S’arrêtant, elle leva la tête, méfiante. Avant d’ouvrir des yeux grands de surprise. La jeune femme, elle le voyait à présent, trop grande et trop mince pour être un guerrier Raï, venait de sauter dans le vide… Elle se rattrapa, pourtant, et Elera resta un instant interdite. C’était la Marchombre, celle qui avait chanté pendant le combat… Celle à qui elle avait eu tellement envie de parler, de la regarder, ou simplement de l’entendre chanter encore. Une fois de plus, elle ne la voyait que de loin, mais elle avait beaucoup trop marqué Elera quelques heures plus tôt pour qu’elle soit déjà oublié. Rien qu’à la voir grimper, Elera sentit de nouveau l’admiration passer comme une vague dans son corps fatigué. Se faufilant entre les pierres, elle continua à monter pour bientôt apparaître devant la Marchombre.
Une capuche couvrait ses traits, mais cela n’avait que peu d’importance. Un bras d’où un filet de sang glissait doucement vers sa main, un corps fin et bronzé, une aura qui criait l’harmonie… Elera se savait insignifiante face à elle, surtout dans son état actuel, et malgré le fait qu’elle était debout et saine, l’autre assise et blessée. Cette simple différence, tellement importante parfois, ne voulait rien dire face à elle… Même Ena ne lui faisait pas cet effet là. A tort, peut-être. Elles étaient différentes. Marchombres mais différentes. Le temps s’écoula doucement alors qu’elles s’observaient au rythme des pulsations de leurs cœurs, celui d’Elera ralentissant au fil du temps alors qu’elle restait immobile après sa course jusqu’ici. La main d’Elera était posée sur la paroi à sa droite, et elle sentait le sang traverser ses doigts là où la pierre appuyait légèrement sur sa peau. L’autre semblait plus âgée, plus mature, mais Elera aurait du mal à dire, surtout que son visage restait encore dans l’ombre. Le silence se prolongeait dans les montagnes alors que le soleil rougeoyant continuait à grimper dans le ciel, si lent, si majestueux. Pour une fois, c’est elle qui brisa le silence.
- Ta voix… comment as-tu fait ?
En effet, aujourd’hui était la première fois qu’elle avait entendu un chant marchombre. Ena Nel’ Atan n’avait jamais murmuré ainsi en sa présence. Pas encore, en tout cas… l’effet était envoûtant. Puissant. Ravageant d’harmonie. Puis Elera regarda ailleurs, prenant enfin conscience que ses premiers mots étaient une question à laquelle elle ne recevrait sûrement aucune réponse. Pourquoi la marchombre lui répondrait-elle ? Elle ne connaissait pas Elera ; elle était beaucoup plus avancée sur la voie, et n’avait pas de secrets à lui dévoiler, rien à lui devoir. Relevant les yeux sans pouvoir deviner les pensées de l’inconnue, elle souffla encore un mot, doucement. Simple murmure que le vent emporterait sans faillir aux oreilles de la marchombre, elle n’en doutait pas…
- Elera.
Répondrait-elle à cette question muette, à la place ? Un nom. Le lui donnerait-elle ? Une chose, une seule, pour pouvoir se souvenir avant que tout ne change, qu’elles ne se perdent à jamais. La silhouette semblait tellement lointaine, prête à s’envoler dans le vent pour ne plus revenir en quelques secondes. Elera n’osa pas fermer les yeux, ne souhaitant rater aucune réaction de l’inconnue. Les gens venaient, les gens partaient, certains ne restaient que le temps d’être remarqués avant d’être emportés par le courant, ailleurs, loin. Elle faisait peut-être partie de ceux là, de ces figures qui, malgré les quelques secondes ou minutes passées en leur présence, pouvaient influencer toute une vie. Ou peut-être n’était-elle que cette passante oubliée deux jours plus tard, mais Elera en doutait. Peut-être encore qu’elle resterait un instant de plus, pour partager davantage de sa présence captivante… Une fois de plus, l’image du papillon se brûlant les ailes en s’approchant trop près de la lumière flotta passager dans son esprit, avant de s’évaporer. Le papillon se moque du danger. Seule la lumière dansante devant lui a de l’importance… Les visages passèrent un à un dans son esprit. Marlyn. Alasa. Valen. Ena. Khelia. Julia. Sya. Silind. Et le petit papillon qui tournoyait autour de la bougie, les ailes toujours intactes. Elera attendait. Elle attendait d’entendre à nouveau cette voix de cristal…
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Jeu 27 Nov 2008 - 9:45 | | | Une étrange silhouette, mélange de finesse et de force en plein épanouissement, et puis ce regard doux et violet qui maintenant la regardait, Anaïel ne la connaissait pas, ou peut-être de vue, ah si, pendant la bataille... De longs cheveux roux, et ce sang écarlate liquide sous la plante de ses pieds, captivant, mais bien moins que l'aura de curiosité qui auréolait ses traits... Elles se regardaient, fouillant des yeux ceux de l'autre, et Anaïel se demandait bien se qu'elle faisait ici, fuyait-elle quelque chose autre que le souvenir de de l'affreuse bataille qui avait eu lieu ? Bien que légèrement énervée par elle même de ne pas l'avoir reperré avant son plongeons, elle entrepris de la détailler, cherchant toutes les informations qu'elle pouvait avoir à partir de son seul physique et de son regard. Bon c'était une marchombre, ou plutôt une élève marchombre, d'après cette partie brute d'elle même qui ne demandait qu'a être taillée par l'enseignement d'un maître, elle l'était déja psycologiquement, marchombre, et ne restait plus que son épanouissement physique pour allier sa soif de liberté à des mouvements de qualité. Enfin, se n'était la que simples supposition, mais à travers la part d'elle même qui se demandait pourquoi la rouquine était la, une franche curiosité la pris lorsqu'elle entendit sa voix, une voix claire et limpide, dénuée des accords crissants qui déservaient les âmes troubles et noircit par la condition humaine. Une voix qui, si elle chantait, lui permetrait d'être plus libre que bien des marchombres accomplits.
C'est quelques secondes après que la question atteignit le cerveau d'Anaïel qui, occupée à écouter la voix de la jeune fille, n'avait pas preté attention à leur substance. Comment elle avait fait ? Elle fouilla dans sa mémoire. A moins de se tromper, elle parlait de son chant pendant la bataille, celui qui avait ralentit les cochons, ou alors, elle l'avais entendu la haut, se qui était peu probable, mais rien qu'à cette pensées, elle s'ébroua pour la chasser de son esprit. Lui répondrait-elle, à cette fille dont elle ne connaissait même pas le nom, qui venait la trouver sur une falaise étroite, en chemise de nuit les pieds balafrés et sanglant ? Oui elle lui repondrait. Pas parcequ'elle était une simple élève marchombre et qu'elle éveillait la curiosité de la jeune femme, pas parce qu'elle possedait peut-être des informations sur Elhya, pas non plus parcequ'elle ne semblait pas avoir d'intentions hostiles, mais parce qu'elle en avait envie. Anaïel se surprit à sourir. Pas maintenant cepandant, En savoir un peu plus, juste un petit peu plus...
- Elera.
Elera, donc. Elle fit doucement tourner le prenom de la jeune fille dans sa tête, comme pour s'impregner de sa saveur, tourna les yeux vers ses pieds ensanglantés, puis regarda son visage, ouvert et franc, bien dessiné et curieux. Elle attendait une réponse, une réponse que la jeune marchombre doutait de donner. Son prenom était quelque chose de précieux, et l'anonymat lui était toujours util...
- Moi c'est Anaïel.
Les mots s'envolèrent sous les étranges arpèges qui constituaient la voix de la jeune femme, sifflement chantant qui carracterisait sa personne. Encore étonnée d'avoir laché ses mots alors qu'elle les pensait juste, elle s'appuya dos à la roche, toujours assise tandis que l'autre était debout, puis essuya le mince filet de sang qui se tarrissait le long de son bras. Elle le bougea doucement, et sourit en constatant qu'elle ne ressentait qu'une légère douleur due au choc dont avait été victime son membre quelques minutes plus tôt. Quelques minutes ou quelques dizaines de minutes ? Etonnée de nouveau, elle constata qu'Elera se tenait toujours debout en face d'elle, et que le silence persistait. Mais Anaïel ne savait quoi dire, elle était bien la, avec le soleil qui lui chauffait la nuque, et cette jeune fille en face d'elle, qui arrivait après la bataille... La bataille. En un éclair lui revinrent les affreux moments qu'elle avait passés, que tous avaient passé, les morts jonchant le sol, le sang qui coulait partout, les guerriers aux regard mort, et puis les larmes qui accompagnaient les défunts... En un éclair elle se souvient des raison de sa présence ici, Elhya, la douleur, et l'incomprehension... Elle s'ébroua violement, tremblante et entrepris de respirer calmement, ne pas se laisser aller avec cette fille à ses côtés, ne pas se laisser aller et parler, en savoir plus, essayer tant bien que mal de réunir des information, et ensuite retrouver Elhya, et partir. Loin. Loin des humains et de leur folie. Le regard curieux, Elera la regardait toujours, bien que la marchombre essaya de se concentrer sur autre chose que sur ses yeux violets limpides. Elle se laissa aller à parler, pour s'apaiser elle même, et puis elle devait l'avouer, pour faire plaisir à la jeune fille en lui fournissant des réponses qu'elle n'attendait surement pas. De toute manière cela ne la dérangeait pas, le chant marchombre elle devait en avoir entendu parler, mais elle hésitait à lui parler de se que cela repprésentait pour elle, bien plus qu'un chant, un murmure offert à l'air qui l'entourait. Fermant les yeux elle raconta, son sifflement se marriant au vent qui forcissait :
- Tu parles bien de ma voie lors de la bataille, je me trompe ? Et bien... étant une élève marchombre, à moins de me tromper lourdement, tu as du entendre parler du chant marchombre, un secret gardé jalousement par ceux qui sont en mesure de le créer. J'étais blessée et je ne pouvais plus me battre. Alors j'ai chanté.
Se qu'elle ne racontait pas, c'était ce sentiment de réconfort et de puissance qui l'avais étreignit, la méloppée traversant son corp et le rendant plus fort, et cette émotion intense de se rendre utile par de simples arpèges qui, une fois modulés pouvaient faire des merveilles... Non, elle ne disait pas tout, mais elle ne la connaissait pas assez pour ça. Les yeux toujours fermés, elle sentit son capuchon glisser et laisser apparaitre son visage. Sans bouger, ne frissonant plus, elle demanda :
- qui es-tu Elera, et que fais tu ici ? Non pas que ta présence me déplaise, je suis juste curieuse, un défaut dangereux parfois...
Alors, Anaïel ouvrit les yeux. Ses yeux brulants d'un feu incontrôlé, aux étranges volutes rouges et ors, avec par ci par la quelques mèches de bleu indigo, des volutes qui tournoyaient et avaient fassonnés son enfance et d'une certaine manière sa vie, héritage d'une naissance inconnue tout autant que son destin parmis les humains. Une infime seconde, elle les planta dans ceux d'Elera, remarquant que les siens étaient magnifiques également dans leur limpidité, puis reporta son attention sur sa sacoche qu'elle entrepris de fouiller. Elle en sortit un bout de viande fraiche qu'il lui restait de sa chasse matinale, puis un autre de siffleur secé qu'elle tendis sans la regarder à Elera. Il fallait qu'elle réponde. Qu'elle lui parle, elle avait envie de savoir, et cette envie prenait des allures de besoin de plus en plus pressant au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient. Le bras tendus, elle attendait que la jeune apprentit marchombre accepte se qu'elle lui tendait, tandis qu'elle machait son propre morceau, le sang coulant delicieusement dans sa gorge sèche. Elle planta une nouvelle fois ses yeux dans ceux d'Elera.
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Jeu 27 Nov 2008 - 20:07 | | | Anaïel. Elera ferma les yeux un instant, les syllabes l’entourant de leur douceur. Le nom lui allait à la perfection. Elera ne l’oublierait pas… Le silence continuait, mais elle se sentait en sécurité au cœur de cette chanson sans mots ni mélodie. Elle n’avait plus peur que la marchombre disparaisse, comme si ses paroles venaient de l’ancrer sur cette montagne, et qu’elle ne s’en irait pas. Pas encore, pas maintenant. Elera se laissa bercer par sa voix, puis réfléchit à ce qu’ils voulaient dire. Chant marchombre… Ena avait du lui en parler, en effet. Comme elle s’y était attendue, elle n’eut pas de véritable réponse. Elle comprenait le principe… mais ne savait toujours pas comment Anaïel avait fait. Elle savait qu’elle avait chanté, ce qu’elle ne comprenait pas était comment elle pouvait mettre autant de volonté dans ses notes, tellement que les autres se sentaient obligés de lui obéir, ou de ralentir comme l’avaient fait les Raïs… Elle ne s’y attarda pas, ne sachant même pas si ce chant s’apprenait. Peut-être faudrait-il seulement qu’elle essaie… Si elle le sentait vibrer en elle alors qu’une autre le fredonnait, elle n’imaginait même pas ce qu’elle devrait ressentir en laissant ses notes s’envoler vers le soleil…
Ses oreilles… Anaïel n’était pas humaine. Faëlle ? Elera en doutait aussi… Elle ne ressemblait pas aux deux qu’elle avait rencontrés, mais ce n’était pas une preuve. Les humains aussi étaient différents, parfois… Puis elle plongea enfin les yeux de feu d’Anaïel. Des yeux envoûtants, distincts de tous ceux qu’elle avait déjà croisés. Ecarlates. Changeants, comme les flammes qui dansent et ne restent jamais pétrifiées. Une seconde seulement, avant qu’elle ne regarde ailleurs, mais cela suffisait. Lorsqu’elle lui tendit un morceau de viande, Elera prit enfin conscience qu’elle mourrait de faim après cette nuit mouvementée. Cela lui ferait du bien… S’approchant doucement, elle se laissa glisser à côté de la Marchombre, pas trop près, mais assez pour pouvoir attraper le morceau de viande qu’elle lui tendait.
- Merci.
La sincérité sonnait derrière ce mot. Ce n’était pas seulement pour la nourriture qu’elle remerciait Anaïel… Elle sourit en reconnaissant du siffleur séché ; elle s’était réhabituée aux repas de l’Académie, et cela faisait plusieurs semaines qu’elle n’avait pas mangé ainsi… Depuis qu’elle était revenue, en fait, après ses six mois de fuite. Avalant un morceau, elle sut que cela lui manquait, malgré les goûts plus savourants les uns que les autres des mets que leurs servait le Maître cuisinier. Cette viande là avait un goût de voyage… Elle croisa à nouveau les yeux d’Anaïel, mais cette fois, c’est elle qui regarda ailleurs. Elle ne voulait pas se noyer. Ou brûler, plutôt. Et elle n’arrivait pas à réfléchir en observant les nuances de couleurs qui formaient ce brasier. Qui es-tu et que fais-tu ici ? Que pouvait-elle bien répondre ? Elle était Elera, elle était là parce qu’elle était là… Il existait tellement de différentes réponses et d’interprétations à cette simple question.
- Je suis l’une des apprenties d’Ena Nel’ Atan, Maître Marchombre à l’Académie…
Peut-être se connaissaient-elles. Après tout, elles étaient toutes les deux marchombres et toutes les deux présentes à l’Académie. Elles s’étaient peut-être déjà rencontrées, Elera connaissait si peu de l’histoire de son Maître, et encore moins de celle qui partageait son repas avec elle. Mais cela faisait beaucoup de peut-être… Elera aurait voulu savoir, comprendre. D’habitude, elle acceptait sans peine que la personne qui lui faisait face était la personne qui lui faisait face, et le passé n’avait aucune importance. Seul le moment présent avait une signification. Mais aujourd’hui… elle ne comprenait tout simplement pas. Anaïel vivait dans un autre monde. Pas celui des humains, mais pas celui des animaux non plus… Autre chose. Plus proche de la nature. Mais elle avait encore une question à laquelle répondre, avant de poser les siennes. Elle hésita à faire revenir les souvenirs des Raïs alors qu’elle venait à peine de les quitter, mais de toute façon, le combat l’imprégnait à travers le sang séché, sa fatigue, sa faim, ses vêtements incongrus et l’arc faël brisé pendant la mêlée accroché sur son dos. Elle l’avait récupéré avant de sortir, ne souhaitant pas que quelqu’un s’en débarrasse avec toutes les autres armes inutilisables… Personne ne lui prendrait cet arc. Elle le réparerait, plus tard. Mais pour le moment…
- J’aime les montagnes, le vent, la montée vers le sommet, le soleil qui joue sur les pierres et cette impression d’impassibilité… Ici, le sang n’a pas coulé cette nuit. Ici, la bataille n’est qu’une seconde dans l’éternité…
Sa réponse lui semblait assez claire. Mâchant un nouveau morceau de viande, elle le sentit lui redonner des forces. Se tournant vers Anaïel, elle pensa à tout ce qu’elle pourrait lui demander à son tour. Qui était-elle ? Que faisait-elle ici, elle aussi ? Pourquoi avait-elle sauté dans le vide, un peu plus tôt ? Où était-elle allée, où irait-elle ? Qui l’avait guidée sur la voie ? …Quoique cette réponse ne lui apprendrait pas grand-chose. Les interrogations continuaient à souffler dans son crâne comme le vent du nord en suite sans fins qui la laissait assoiffée. Pourtant, elle ne les posa pas. Elle posait toujours des questions, cherchaient toujours à comprendre, mais cette fois, elle doutait de pouvoir formuler celle dont elle voulait vraiment la réponse. Plus tard, peut-être, elle saurait. Une seule question resta en suspension dans le vide, et elle l’attrapa vivement, comme le chat qui attrape le poisson qui se faufile dans la rivière.
- Nous avons le même défaut… Je ne t’ai jamais vue là-bas, et pourtant, tu nous as aidés cette nuit. Pourquoi ?
Là-bas. L’Académie de Merwyn. Elle comprendrait sûrement… Avait-elle la moindre idée de ce qui s’était passé, ou était-elle là par le plus grand des hasards ? Les raïs n’avaient pas été assez nombreux pour une véritable invasion de Gwendalavir, et ils étaient partis juste avant l’aube. Elera était certaine que l’attaque ne concernait que l’Académie… Pourtant, les cochons n’étaient pas assez intelligents pour attaquer seulement la première défense. Ils se seraient rendus dans les villages, auraient tout dévasté sur leur passage en criant, aurait continuer d’attaquer jusqu’à ce que leurs rangs soient entièrement décimés… Non, cette attaque, maintenant qu’elle y pensait, était trop coordonnée. Ce qui ne pouvait dire qu’une chose.
Chaos.
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Sam 29 Nov 2008 - 13:01 | | | Elle se pencha donc, pris le morceau de viande qu'elle lui tendait, et commença à le mâcher, la marchombre voyait presque les rouages de son estomac se détendre, depuis quand ne s'était-elle pas restaurée ? depuis la bataille ? Elle sourit doucement, la situation était tellement incongrue... Voila que, retranchée ici dans sa solitude, une jeune apprentis marchombre l'abordait et semblait s'intéresser à elle, bien que n'ayant aucune raison pour d'après Anaïel. Toujours est-il qu'après la bataille, une haine viscérale s'était emparée d'elle pour chaque humanoïdes, qu'ils soient humains ou cochon et que, étrangement, la présence d'Elera ne la rebutait pas. Elle ne s'attarda donc pas sur ses propres émotions et entrepris de scruter la jeune apprentis, fixement, afin de déterminer elle ne savait quoi à son égard. Il lui sembla bien qu'elle était un peu déçue de sa réponse sur le chant marchombre, mais patience, jeune apprentie... Anaïel nota également le regard qu'elle avait porté sur ses oreilles juste avant de prendre le morceau de viande et de le dévorer, un air de question et de curiosité était passé sur son visage. Une expression que chérissait entre toutes Anaïel. La curiosité. Lorsqu'elle était bien placée s'entend. D'ailleur Elera ne posa pas de question sur les origines de la marchombre et se contenta de manger son morceau de viande. Les mouvements d'Elera frappèrent Anaïel encore une fois, elle n'était pas marchombre accomplis, mais une telle grâce se dégageait d'elle, une grâce sans commune mesure avec celle de la marchombre mais ni moins bien ni meilleur. Différente. Dégagée en substance de la noirceur qui caractérise l'âme humaine, oh bien sûr, elle l'était tout de même, mais à bien moindre degré que se qui caractérisait cette espèce d'habitude, et en cela Anaïel fut touchée profondément. Elera avait une âme pure et cela se traduisait par la finesse qui se dégageait de ses gestes, et surtout par l'éclat qui animait ses yeux. Qu'importe qu'elle soit la meilleur au combat, la plus rapide ou la plus habile, elle restait elle même à travers se qu'elle entreprenait, et en cela était plus marchombre que bien d'autres.
Un mot, murmure offert au vent, un mot qui, étrangement résonnait dans l'esprit d'Anaïel, un souvenir vivace sur lequel elle n'arrivait à mettre le doigts. Une mélodie à lui tout seul, allié à la belle vois de la jeune fille.
- Merci.
Brusquement, cela lui revit avec la force d'une tempête. Merci. Elhya. Ambre. La salle de bain... Un souvenir aux gouts doux-amer, où Elhya et elle avaient parlé, ou pour la première fois de sa vie Anaïel avait eu envie de s'attacher à quelqu'un, ce quelqu'un qui deviendrait son maître plus tard, où pour la première fois elle s'était sentit entourée et avait eu l'impression de pouvoir compter pour quelqu'un, pour deux personnes en tout cas. Un étrange sentiment, émoussé maintenant par se qu'elle avait vécue, émoussé par la barbarie qu'elle avait croisée en voyageant à travers le monde, émoussé par les nombreuses traitrises dont elle avait été témoin. Maintenant, Elera Réanimait ses souvenir, inconsciemment. Mais cela n'était peut-être pas une si mauvaise chose finalement, il fallait toujours garder l'expérience du passé, et s'il y a des choses qui changent, d'autres restent immuables, comme la confiance de la marchombre envers Elhya. Étrange de nouveau comme la présence de la jeune fille lui permettait de se ressourcer et de faire le points sur ses idées... C'est tout en réfléchissant qu'elle regardait, ou plutôt contemplait les émotions qui traversaient le visage d'Elera, cette impression pour Anaïel de savourer ce simple morceau de siffleur comme s'il était le met le plus rare et le plus raffiner qui soit. Elle sourit, illuminant ses yeux, et au moment où elle pensa à une éventuelle réponse à sa question, Elera la lui offrit :
- Je suis l’une des apprenties d’Ena Nel’ Atan, Maître Marchombre à l’Académie…
Ena. C'était grace à elle que maintenant Anaïel était en vie. Elle l'avait proteger le temps qu'elle retrouve un peu ses forces. Ena. De plus elle connaissait Elhya, quelle coïncidence quand même ! Elle était maintenant avide d'entendre les réponses de la jeune fille, tout en sachant que sa phrase importait aussi peu en substance que la sienne sur le chant des marchombre, elle se résolu à lui fournir des mots plus sincères, ou plutôt qui la touchaient plus que de simples définition. Anaïel tendis les bras, jouant avec ses muscles et fut heureuse de ne sentir presque aucune douleur. L'arrivée d'Elera l'avait quelque peu secouée, mais maintenant elle était plus portée sur elle que sur leur rencontre. C'était une belle jeune fille, avec ses cheveux roux lui tombant dans le dos, et ses yeux violets scintillants sous le soleil, et l'aura qui l'entourait était tout simplement aussi pure qu'un rayon de cristal. Anaïel se demandait toujours comment elle pouvait s'intéresser à elle, elle se savait en marge des gens, et avait suscité plus de rejet que de curiosité parmi ses rencontres. Différentes. Elles étaient différentes, l'une dispensant la lumière, l'autre la gardant pour elle même, l'une apprentie, l'autre marchombre, l'une humaine, l'autre pas, et pourtant, pourtant...
- J’aime les montagnes, le vent, la montée vers le sommet, le soleil qui joue sur les pierres et cette impression d’impassibilité… Ici, le sang n’a pas coulé cette nuit. Ici, la bataille n’est qu’une seconde dans l’éternité…
Pouvait-elle toujours affirmer sans en douter leur différence après les mots qu'Elera venait de lui offrir ? Pouvait-elle continuer à le penser après avoir saisit les puissantes intonations marchombres dans ses quelques mots ? Anaïel sourit derechef, se leva ensuite, contrôlant le moindre de ses mouvement, inconsciemment cependant, et se plaça face au vide, statue offerte au soleil qui jouait également sur sa peau à l'égal du scintillement des roches. La bataille. Toujours. Cruauté, violence, pouvoir et avarice... Ses épaules de soulevèrent rapidement, tandis qu'elle cherchait à refouler sa haine, tandis que la violence de ses sentiments la faisait bouillonner de désespoir. Les derniers mots d'Elera la soulagèrent, et elle se jeta à corps perdu dans la réponse à sa question, insoucieuse des conséquences de ses réponses. Franchise. Ses mots s'envolèrent dans le vide, sifflants, tandis que ses pensées prenaient forme à fleur de lèvre...
- Le même défaut... est-ce vraiment un défaut que de sentir au plus profond de soi que notre présence pourrait épargner des vies ? Est-ce un défaut que de vouloir aider, aider le refuge de notre apprentissage, se que beaucoup considèrent comme leur maison ? ne t'y trompe pas Elera, se n'est pas une question rhétorique. Je me pose la question aussi, tuer pour épargner des vies, quel étrange paradoxe...
Anaïel se retourna et fit face à Elera qui, immobile, l'écoutait sans bouger, les cheveux et la chemise de nuit balayés par le vent qui se faisait de plus en plus fort mais gardait bizarrement la même température. Elle fixa longtemps un point situé légèrement au dessus de la jeune fille, afin de ne pas croiser ses yeux et de garder sa concentration, et continua, la voix voilée par un sentiment, étrange mélange de desespoir, de peur et de cauchemards.
- Toujours est-il que je comptait de toute manière retourner à l'Académie, je voulais revoir Elhya, mon maître, précisa t'elle, et lorsque je suis arrivée le sang coagulait déjà les dalles du hall.
Entrainée par ses propres mots, elle continua, ses yeux perdant de leur vide tandis qu'ils se voilaient sous les souvenirs qui assaillaient Anaïel, les souvenirs de la fille rousse qu'elle avait sauvé au prix de son bras, le guerrier qu'elle avait tué alors qu'elle avait fait tant d'efforts pour ne pas le faire avec les autres, Le sentiment qui l'avait étreint lorsque, à l'infirmerie, la haine l'avait saisit, et tous ses morts, ses larmes et ses blessés... Victoire mais à quel prix ?
- Je ... j'ai essayé de me rendre utile, mais ce carnage, ces morts, tout ce sang, et surtout cette violence inconditionnelle... Dit moi, Elera, dit moi pourquoi l'on ne peut vivre en harmonie avec le monde, pourquoi ces traitrises et ces chagrins... je ne sais même pas se qu'étaient ces guerriers contre lesquels nous combattions, et c'est cette ignorance qui me dérange maintenant puisque malgré mes efforts j'en ai tué un, j'ai tué une créature capable de penser sans savoir, sans savoir se qu'elle était, et ça me ronge...
Dans un sursaut, les épaules tendues à se rompre, elle mis ses mains devant ses yeux, geste qu'elle n'avait jamais fait devant personne, mais c'était plutôt un instinct de conservation, les sentiments qui l'étreignaient la rendaient folle, et elle se souvenait qu'elle avait agressé quelqu'un lorsque ses mêmes sentiments l'avaient assaillit et que ce quelqu'un l'avait touché. Calme. Sentir le vent sur son dos, ses doigts fins qui caressaient ses cheveux, et le soleil qui joue sur sa nuque... Elle baissa lentement les mains, courage aux allures de suicide, et planta ses iris dans ceux d'Elera. L'effet fut instantané. La rage qui l'étreignit la fit sursauter, tandis que, tournoyant follement, les lumières de ses yeux prenaient vie grave à l'énergie de ses sentiments. Mais immobile, tout ses muscles tendus désormais, elle se contraignit à rester immobile, à regarder Elera, à voir autre chose en elle que cet aspect humains qui la brulait en ce moment? Etait-ce grace à se qu'elle était réellement, ou grâce à l'image qu'elle sen faisait, mais se calmer lui fut plus facile que prévu. Elle se laissa glisser au sol, dos au vide, et siffla de nouveau à Elera qui attendait sans doute une explication.
- tu vois, jeune fille, tu viens me trouver sur cette corniche, et tu remue de nouveau le souvenir de la bataille en moi, mes veines brulent d'un feu de rage, et cette rage est dirigée contre toi, mais aussi contre tous les humains. C'est dangereux ces sentiments. Elle lui jeta un coup d'œil de biais, et continua, essayant de mettre de l'ordre dans ses pensées. Se n'est pas ta faute, Elera, et franchement tu ne pouvais pas savoir, mais à l'avenir, essaye de ne pas évoquer ce sujet avec moi. En parler me soulage peut-être mais je ne tien pas à commettre d'actes irréparables. Tu dois sans doute me considérer comme une folle, mais je m'en fiche, si je me souciait de se que pensent les gens de moi je me terrerait à vie en Hermite dans une montagne éloignée... Je te dévoile mon âme, peut-être involontairement, peut-être pas, mais se que je sais c'est que... c'est que...
Et à ce moment la, les mots lui manquèrent, elle savait se qu'elle voulait dire, le sentait au plus profond de ses tripes, mais n'arrivait pas à le dire, le définir... Elle bougea alors, vive et précise, encore indécise d'avoir la bonne décision, et traça dans la poussière qui maculait la corniche ses quelques mots issus de ses pensées, ses quelques mots qui retracent à eux seul l'espérance de la jeune femme :
aux éclats des arpèges virevoltant une rencontre, alors mélodie à deux étoiles trame échevelée d'une histoire scintillante
Oui, après tout... Elera, apprentie marchombre, tu me déterre de mes émotions, connais-tu ton pouvoir, celui de la persuasion ? tu m'écoute et tu lis maintenant, et je n'arrive à comprendre tes émotions, parle moi, dis moi donc se que tu pense, se que tu es, dévoile moi également ton âme comme je l'ai fait avec toi, malgré la différence qui nous éloigne nous sommes unies par les mêmes liens ancrés dans nos âmes. Fais moi part de tes réflexions, jeune apprentie, offre moi tes mots comme je t'ai offert les miens... Anaïel se releva, doucement, comme pour ne pas effrayer la jeune fille, puis retourna s'assoir contre le mur de granit, non loin de l'autre, puis adopta sa position favorite, les genoux remontés contre la poitrine, mais avant de les enfermer dans l'étau de ses bras, elle fouilla dans son sac et lui tendis une mince couverture. C'est fou se que le vent peut paraître froid lorsque l'on attend impatiemment des réponses à des questions même pas formulées.
- Elera, penses-tu que je soit folle ?
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Lun 1 Déc 2008 - 0:16 | | | Elera la regarda se lever et trembler devant le soleil, mais ne bougea pas elle-même, toujours assise le dos contre la pierre. Puis lorsqu’elle parla, Elera fronça les sourcils. Elle ne parlait pas de ce défaut, elle parlait de la curiosité… Mais peu importe. La curiosité non plus n’était pas vraiment un défaut, seulement une autre manière de se déplacer dans le monde et d’observer sa complexité. Ce monde complexe où il fallait tuer pour vivre… Elle l’avait toujours accepté ; si elle voulait vivre, il lui fallait manger, pour manger il lui fallait tuer. Et, un jour, ce serait son tour de mourir pour nourrir ou sauver un autre, que ce soit un tigre des plaines ou un raï qui la finisse. En tout cas, c’est elle qui choisirait quand le moment serait venu… Elle ne répondit pas tout de suite, attendant qu’Anaïel est terminée, puis prononca d’un air pensif :
- Tuer pour vivre ou sauver des vies n’est pas un mal… Vivre pour tuer, oui.
C’était logique après tout. Cycle de vie, mort, vie, mort. Mais tuer lorsque ce n’est pas nécessaire brisait le cercle, appelant la mort avant son heure. C’était ainsi qu’elle le voyait, acceptant donc la nécessité de détruire pour construire… Détruire ne voulait pas toujours dire Chaos, après tout. Le cycle parfait se refermait. Puis Anaïel mentionna Elhya. Elera se rappelait vaguement d’elle, l’autre maître marchombre qui s’occupait de l’autre groupe. Elle ne lui avait jamais parlé en face, passant son temps avec Ena, et ne connaissait d’elle que sa silhouette au loin et son désir de liberté. Mais cela faisait un moment qu’elle était partie… Où ? Elle n’en savait rien, et elle n’était même pas sûre du jour exact. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’est qu’elle ne l’avait pas croisée dans l’Académie depuis son retour. Si elle était là, Elera aurait dû au moins la voir de loin une fois ou deux…
- Je crois qu’Elhya a quitté l’Académie, mais je ne pourrai te dire ni quand, ni où, ni si elle compte revenir…
Anaïel avait l’air si triste, si coléreuse, si indomptable… Alors elle pensait qu’elle n’était pas en harmonie, elle, la Marchombre qui chantait comme la brise… La bataille était horrible, peut-être, et Elera ferait n’importe quoi pour que cette nuit n’ait pas eu lieu, mais le combat n’avait même pas éraflé sa certitude. Battement de cœur. Vie. Harmonie. Ils étaient. La guerre ne pourrait pas les effacer, jamais… Pas tant qu’il resterait quelqu’un en qui la vie coulait encore. Et peu importait les trahisons, la méfiance, les mensonges. Elle avait accepté leur existence, là-haut sur la montagne, en tenant la main d’une Mercenaire du Chaos. Chaos et Harmonie. Ensemble. Toute cette destruction était peut-être horrible, mais elle continuerait à se battre pour le ciel intouché, pour le vent qui continuait à souffler quoi qui l’arrive, pour cette minuscule fleur qui commençait à pousser malgré l’hiver encore présent et les pierres dures qui l’entouraient. Pour les rires, pour les courses dans la forêt, pour les âmes fascinantes des humains, envers qui elle avait tant de curiosité à la place de la haine que d’autres avaient pour eux. Le visage d’Anaïel se superposa un instant à celui de Tinuviel, avant qu’Elera ne réponde.
- Nous pouvons vivre en harmonie. Regarde le soleil… Même aujourd’hui, il s’est levé. Et ce soir il mourra à nouveau, pour mieux revenir le jour suivant. Crois-tu qu’il serait aussi éblouissant, si nous n’avions pas vu les ténèbres qui le précédaient ? Nous avons besoin de la nuit. Elle est vitale…
Mais Anaïel s’était battue sans savoir pourquoi, sans savoir contre qui. Elle aurait pu choisir l’autre camp, pour tout ce que cela signifiait. Par les yeux d’un étranger, cette bataille ne voulait rien dire, elle n’était que la folie de deux peuples qui se massacraient. Et Anaïel avait sûrement raison. C’était exactement ce qui s’était passé… En même temps, c’était tellement plus. Les humains, qui essayaient de protéger leurs vies contre les envahisseurs. Les Raïs aux motifs inconnus, qui avaient sûrement des raisons bien à eux, un objectif à accomplir, à moins qu’ils ne se soient battus simplement pour le plaisir de se battre, vu leur nature. Quelques années plus tôt, Elera n’aurait jamais su tout ca. Mais l’Académie lui avait appris bien des choses, même si, pour certaine, il aurait peut-être mieux valu qu’elle ne les connaisse jamais… quoique. D’un chuchotement, Elera laissa Anaïel savoir qui ils étaient, qui elle avait tué, pour que, peut-être, sa culpabilité la quitte…
- Ces êtres étaient des Raïs, un peuple qui ne vit que pour la guerre et habite de l’autre côté de la chaîne du Poll. Ils envahissent Gwendalavir, quelques fois, parfois sous la direction des Mercenaires du Chaos ou des Ts’liches… des espèces de gros reptiles qui ont le Don du Dessin.
Anaïel l’avait regardée comme si elle allait la tuer, un instant, les mains cachant ses yeux avant qu’ils ne se plantent dans les siens, prête à lui sauter dessus. Mais Elera n’avait pas bougé, à ce moment là. Elle n’avait pas peur. Inconsciente du danger, comme toujours… Elle n’attendait qu’une explication, explication qui était venue rapidement. Et même après son avertissement, Elera n’avait pas fait attention à ce qu’elle avait répondu, s’approchant de très près de la bataille, pour expliquer. Inconsciente. Imprudente. Ou plutôt, confiante… Anaïel haïssait les hommes. Et Elera, d’une certaine façon, qui faisait partie d’eux sans vraiment se plonger totalement dans leur monde… Et pourtant, ses mots dans la poussière, qu’elle eut du mal à déchiffrer mais qui frôlaient les étoiles. C’est seulement pour les lire qu’elle bougea enfin, retraçant les lettres de ses doigts. Elle ferma les yeux, laissant le silence répondre pour elle. Parce que les mots, pour y répondre, n’existaient pas. Qu’ils soient écrits ou prononcés à voix haute… Elle ne prit pas la couverture qu’Anaïel lui tendait, la refusant d’un simple mouvement de tête négatif. Le froid ne la touchait pas. Ou plutôt, si, elle sentait sa morsure sur sa peau, mais il ne la dérangeait pas, la rassurant, au contraire… Il ne restait plus qu’un mot à donner. Une dernière question, qui monta vers le ciel. Et une réponse qui n’attendit pas un instant pour la suivre.
- Non.
Non, elle ne pensait pas qu’Anaïel était folle. Qu’est-ce que ca voulait dire, fou, d’abord ? Elle-même pourrait être décrite ainsi, pour avoir dansé avec le Chaos, pour avoir quitté la nature pour rejoindre les hommes, pour rester aveugle au danger, toujours. Tous les autres pouvaient être décrit ainsi, aussi, pour avoir fait coulé le sang, alors que ca n’avait aucun sens de le faire. Non, elle ne pensait pas qu’Anaïel soit folle. Juste elle-même. Comment lui faire comprendre ce qu’elle voyait en elle ? Elles avaient commencé à discuter, Anaïel venait de révéler ses pensées à la lotra en toute franchise, et pourtant, Elera voyait toujours en elle la Marchombre qui chantait comme la brise, la Marchombre à la force sauvage et mystérieuse, la Marchombre aux yeux de feu insondables. Alors à son tour, elle écrivit.
Brasié d’acord au ritme de la vi Eufoni toride anporté sur le van Aparision enflamé oz étinselle séleste
Mélange de vent et de flammes, comme Anaïel lorsqu’elle était apparue, ses yeux comme deux flambeaux alors qu’elle sautait dans le vide, sans aucune possibilité de chute. Mélange de son et de mouvement, alors que sa voix s’élevait dans l’air frais et qu’elle glissait sur les roches pour la rejoindre…
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| | Messages : 462 Inscription le : 09/12/2006 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Dim 28 Déc 2008 - 19:28 | | | Non
Un non définitif, dur et velouté. Mais après tout, si elle avait répondu "oui", que cela aurait-il changé ? Une lueur humaine de plus dans sa vie, les paroles qu'elle pouvait prononcé n'avaient en soi que peu d'importance, Elera aux cheveux rouges, une marchombre déja, pas encore accomplie, mais qui ne le serait jamais ? Anaïel le sentait, elle était avancée sur la Voie cette jeune fille, pas par son apparente générosité, une générosité qui suintait de ses paroles, de la compréhension peut-être ? Non, plutôt... oui, une immense curiosité à toute épreuve, qui la guidait dans la vie en la tenant de ça main émerveillée, la curiosité, un défaut bien dangereux mais tellement fantastique... Elles étaient là, deux jeunes femmes perdues dans leur discussion enflammée, l'une cherchant à comprendre l'autre, dans le vent et le scintillement d'un instant au gout de nuage. Elle lui appris qui ils étaient, ces monstres au faciès porcin, ces "raïs" et ces "T'slich" qui les commandaient apparemment... Attaque organisée alors ? ou simple envie de massacre ? Les deux peut-êtres... Quoi qu'il en soit la question méritait d'être posée, si des êtres maléfiques en venaient à vouloir détruire l'Académie il faudrait qu'elle se prépare, afin qu'un carnage comme celui de la nuit précédente ne se renouvelle pas. Serait-elle encore la la prochaine fois ?
Anaïel secoua la tête, lentement, posément, comme pour ordonner ses pensées, même si celles ci lui devenaient de plus en plus claires au fur et à mesure de ses idées. Sa camarade était décidément une jeune femme intrigante. Oui, d'une logique implacable elle annonçait ses points de vue, "tuer pour vivre ou sauver des vies..." restait à faire la différence entre le bien et le mal dans cette histoire, quelle vie méritait d'être privilégiée au profit d'une autre ? Mais c'était la un grand dilemme qui secouait l'humanité depuis toujours, enfin, la partie de l'humanité qui se souciait du bien et du mal et souhaitait vivre en harmonie avec ses pairs. Un regard. Anaïel se posa la question, soudain, l'harmonie. Était-elle en harmonie, l'harmonie que les marchombres vantaient avec tant d'acharnement ? Une chose la faisait encore grincer des dents, cette minorité de marchombre qui en montraient d'autres du doigt, sous prétextes que ceux ci n'étaient pas en complète harmonie avec le monde, avec les humains et la nature. Oh bien sur, ils l'étaient probablement, eux, en harmonie "parfaite" avec tout se qui les entouraient... Mais pour en arriver la, il fallait vivre, oui, vivre parmi tout le monde, dans tous les lieu, vivre et découvrir, mais par dessus tout il fallait se découvrir soi-même, se connaitre au delà des apparences, afin de comprendre, au moins partiellement notre place dans cet infini univers. C'était du moins le point de vue d'Anaïel, et elle admettait facilement qu'il y en ai d'autres.
Enfin bon.
Elle repris, la voix douce, le regard perdu dans le vague. Elle aimait parler, parcequ'elle aimait sa voix, mais elle aimait aussi entendre des gens comme Elera le faire, des gens comme elle qui avait cet arpège si singulier de l'absence de préjugés, ou du moins qui essayaient de les combattre.
- tes réflexions sont... belles. Pour l'instant rien ne me vient d'autre à l'esprit, oui, c'est vrai, même s'il ceux qui l'habitent sont boulversés par le chaos le monde reste en harmonie. C'est beau aussi un lever de soleil, mais la nuit aussi est magnifique. Elle permet de voir plus d'étoile et la lune aussi, les ombres qui s'étiolent, les animaux qui se tapissent et chassent, et les bruits aussi, pour ma part le vent n'a jamais une plus douce mélodie que lorsqu'il souffle dans l'ombre, est-ce du à l'absence de sons humains ou artificiels, ou alors a un simple préjugé ? certains méprisent les marchombres et leur lyrisme à tout épreuve, il n'y a cependant aucun mal à essayer de faire partager aux autres le bonheur que l'on a d'être en vie, simplement en vie à regarder la magnificence d'un monde que l'on croit notre mais qui se dérobe sans cesse à notre pouvoir.
Et voila qu'elle se laissait emporter par sa tirade, au moment où elle se fit cette réflexion, elle se tut, un peu brutalement, surtout sous l'effet de la surprise. Elle sourit alors, face à Elera et à ses pensées, la violence de ses sentiment de tout à l'heure parfaitement muselée, presque complètement évanoui dans le vent qui soufflait en crescendo à l'égard des minutes qui s'égrenaient tranquillement. Elle se leva, tranquillement, les tensions précédentes qu'elle s'était infilgé plus tôt ayant nouée ses muscles, puis s'agenouilla ensuite face aux mots que la jeune apprentie marchombre avait tracés. Comme précédemment Elera l'avait fait, avec douceur, elle retraça deux trois lettres qui s'étaient effacées sous les bourrasques, dos au vent maintenant, le vent ne les atteignaient plus, ces mots maladroitement écrit et pourtant si poignant... A eux seul il reflétaient la perfection d'une âme pure, comment se soucier des apparences alors que leur sens profond en était si magique ? puis elle releva la tête et regarda la jeune femme aux yeux violent, qui la regardait aussi.
- tu sais, je m'était isolée sur cette paroi pour me retrouver, essayer comme tant d'autre fois de comprendre cette haine viscérale que j'éprouve à l'encontre de la race humaine mais aussi face à tout être pensant comme ces "raïs" ou ses "T'slich", ou tout les autres qui possèdent intrinsèquement des instincts destructeurs, comme tant de fois la nature m'a aisé, je me détendais face au soleil ou aux étoiles, en fonction de l'humeur et plus je m'isolait, plus je me persuadait que je pouvais m'en sortir seule. Je le pense toujours en fait, ajouta-t-elle l'air songeur. Mais il est remarquablement plus facile d'en parler à quelqu'un qui est ... comme nous. Tu es une apprenti marchombre, une curieuse femme, une femme curieuse aussi, et se que tu me dis me fait du bien, je me cherche, et je continuerais toute ma vie sans doute, pour connaître, pour me connaître et être libre de moi même.
Ses mots étaient confus, elle le savait, qu'est-se que cela pouvait vouloir dire, être libre de soi-même ? Mais malgré cela, elle savait que dans son regard Elera trouverait ses réponses, comprendrait pourquoi de tel mots, pourquoi de telles ponctuations. Il fallait avant cela vivre, découvrir, les gens, les pays, la nature et la vie, passer par des questionnements aussi, des doutes pour mieux les surmonter, alors dans ses moments la on avait envie de pleurer, les sentiments s'accrochaient à votre peau comme de la fumée de feux de charbon, et comme elle finissaient par se perdre dans le ciel et jouer avec les étoiles stoïques. Anaïel connaissait ses périodes de doutes, propre à elle même, et le doute n'était pas forcément chaos, elle le pensais ainsi. La bataille de la nuit précédente lui avait couté beaucoup, autant physiquement que mentalement, comme à tous ceux qui avaient défendus l'Académie, mais cela remettait en question se qu'elle pensait, lui avait montrer les agissements qu'elle pouvait avoir instinctivement, et se qu'elle était prête à faire face à des hordes de créatures inconnues. Et Elera, face à elle, qui l'avait entendu chanter durant la bataille, qui voulait en savoir plus sur cet aspect des marchombres, et qui essayait de la comprendre, elle, la jeune femme qui ne connaissait pas même ses origines, qu'elles soient de son espèce ou de sa famille. Et qui pour finir lui permettait de remettre les pendules à l'heure, à l'heure des marchombres. mais voila les montres ça existe pas ici >.< Alors, sans transition, elle se sentit bien. Le vent soufflait toujours, le soleil grillait sa peau sans qu'elle s'en apperçoive, à cause de ce vent, elle se sentait à se place, au milieu des rochers montagnard en discussion avec Elera qui l'écoutait toujours. Elle siffla, ses mots accusant son état d'esprit :
- tu me fais du bien Elera, côtoyer des gens n'est franchement pas en tête de se que je préfère, mais tu es d'une compagnie agréable, avec tes opinion véhémentes, ta compassion et ta compréhension. Mais toi, pourquoi restes-tu la, à m'écouter, à essayer de me comprendre, est-ce de la simple curiosité ? se qui suffirait d'ailleur, est-ce cette compassion qui te pousse à rester, ou y a t-il autre chose ?
Oui, elle désirait savoir, une étrange curiosité l'avait saisite à son tour, elle voulait en savoir plus sur Elera, la jeune femme aux cheveux de feu. Elle l'avait questionné sur le chant marchombre, était-ce sur le chant ou sur la manière dont elle l'avait produit ? Et puis elle ne semblait pas avoir froid, la couverture gisant à leurs pieds en étant la preuve. Elle regardait Elera, l'apprenti marchombre déjà tellement accomplit, et vrilla ses yeux dans les siens. Sans peur aucune.
[dsl pour le retar, je vais essayer de ne plus laisser de longue periodes comme ça entre mes posts ^^ sinon, sans rapport avec se qui précède, j'aime beaucoup comment tu écris ^^ si ya le moindre soucis préviens moi, j'ai eu un bug d'ordi et la moitié de mon texte s'est effacé donc j'ai du le refaire, ya peut etre des incohérences...]
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| | Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007
| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Mar 30 Déc 2008 - 1:47 | | | [ Merci ] Elera laissa les mots de la marchombre effleurer son âme et n’y répondit pas, même si elle était intriguée par certaines affirmations. Oui, la nuit était belle… Elera n’avait pas de préférence ; le vent de la nuit la remplissait de plénitude, le soleil et le chant des oiseaux lui apportaient la joie, l’arc-en-ciel que l’aube formait dans le ciel jouait avec son espoir et les cigales du crépuscule calmaient son esprit. Elle comprenait parfaitement ce sentiment de vie qu’Anaïel décrivait… Pourtant, elle n’avait jamais cru que le monde lui appartenait. Elle en faisait partie, mais elle n’était pas lui et elle ne le possédait pas… Elle ne possédait rien. Comment en douter ? Le vent soufflait sans s’inquiéter du froid qui gelait les hommes et les pierres roulaient sur les montagnes sans essayer d’éviter le chalet sous l’avalanche. Les oiseaux volaient toujours plus haut sur les courants d’air ascendants, ne retournant vers le fauconnier qui les attendait en bas que parce qu’ils le voulaient bien…
Elle détestait tous ceux qui détruisaient. Elera repensa un instant à la haine éphémère qu’elle avait ressenti en découvrant que Valen avait torturé Marlyn alors qu’il n’en avait pas besoin ou lorsqu’un guerrier se battait devant elle. Elle n’était pas en accord avec eux… Pourtant, elle leur avait pardonné. Elle ne pouvait pas changer leur nature, seulement l’accepter, et c’était exactement ce qu’elle avait fait. Le monde avait besoin du mal, aussi… Besoin de destruction pour mieux se reconstruire. C’était tout ce que faisaient les humains, au fond. Démolir l’Ordre de leurs ancêtres pour édifier le Leur… Et puis certains acceptaient. Certains laissaient la mort prendre ses proies et continuaient à combattre pour la vie qu’il restait, pour les êtres, qu’ils soient parmi les destructeurs de l’Ordre ou ses protecteurs, et pour le monde qui les entourait. Anaïel était-elle aussi l’une d’entre eux ? Ou voulait-elle changer le monde, comme tous les autres ?- Pourquoi te chercher ? N’as-tu pas déjà trouvé ta voie ?Elera avait du mal à comprendre comment une marchombre pouvait s’entraver elle-même. Douter, peut-être ; mais ne pas se connaître soi-même ? Ne plus savoir que l’harmonie Est ? Ne plus savoir ce qu’elle est, ne plus savoir vers quoi l’on avance ? Elle s’était déjà perdue en chemin, prenant des détours, hésitant entre un chemin et un autre, perdant sa voie de vue au milieu des fougères denses, mais jamais elle n’avait imaginé que son chemin n’existait pas et qu’elle devrait en suivre un autre, pour partir dans une toute autre direction. Elle n’avait jamais conçu qu’il n’y avait plus aucune lumière dans l’obscurité, jamais tourné le dos intentionnellement à la voie des marchombres… Même si elle ne la voyait plus, elle était toujours là. Alors que voulait dire Anaïel ? Ne savait-elle pas qu’elle ne pourrait jamais se perdre tant qu’elle continuait à s’écouter ?
Mais Anaïel voulait en savoir davantage sur elle, aussi, et en laissant Anaïel réfléchir à ses deux questions, elle réfléchit aussi à la sienne. Pourquoi restait-elle là ? Curiosité, peut-être… Elle avait entendu un chant, chant qui l’avait envoûté dès les premières notes. Elle avait discerné une silhouette dans le vide, silhouette fascinante sur le ciel limpide. Elle avait senti une aura farouche, aura qui l’avait invitée dans son univers… Et comme toujours, elle avait voulu comprendre la clarté de ses yeux, le vent qui l’entourait et cette différence que criaient les mouvements de son corps. Une flamme violette au cœur rouge ardent et une étincelle blanche qui l’entourait en un lacet illuminé. Voilà l’image qui apparaissait dans son esprit lorsqu’elle regardait la marchombre… Comment pouvait-elle partir, dans cette situation ? Elle voulait comprendre. Elle voulait sentir. Elle voulait vivre. Et pourquoi ? Pourquoi essayer de comprendre ?- L’appel des Marchombres, peut-être…Aucune explication ne pourrait vraiment décrire ce qu’elle ressentait. Mais Anaïel déchiffrerait peut-être ses mots… Les rayons du soleil jouant sur son visage pensif, Elera continua :- Je ne me souviens pas de mon enfance… Je sais bien que tout a dû commencer quelque part, mais connaître mon passé ne m’a jamais intéressée. Cela ne change pas le présent… Pour moi, ce n’est qu’une course infinie dans les montagnes balisée de rencontres éphémères, jusqu’à ma rencontre avec Elle... C’est seulement à ce moment là que j’ai vraiment rejoins les hommes pour suivre la voie qu’Elle m’avait laissée entrevoir. Alors je suis mes pas et j’observe l’endroit où ils m’emmènent. Ils m’ont menée à toi, pourquoi partirai-je ? Je veux comprendre. Et toi, tu es différente des autres…Tellement de gens qu’elle avait rencontrés. Tous l’avaient fascinée, certains plus que d’autres. Anaïel en faisait partie aux côtés de Marlyn l’Enfant du Chaos, Tinuviel la Sœur des Loups, Julia l’indescriptible et Sya la silencieuse. Il y avait ses maîtres, aussi, Ena et Silind, qui lui avaient appris plus qu’elle n’aurait pu rêver auparavant, laissant un tout nouveau monde apparaître à ses yeux. Tous des flammèches de vie qui brillaient en elle, rouge, noir, jaune-vert, mauve, gris profond, orange… Des présences endormies qui se réveillaient lorsqu’elle entendait leur voix ou les voyait s'approcher, avant de redevenir cendre lorsqu’ils partaient à nouveau, sans jamais disparaître entièrement, puisqu’elle ne leur avait jamais dit adieu… Etait-elle la seule à voir les choses sous cet angle ? Elle pourrait demander à Anaïel, mais décida de ne pas le faire. Comment expliquer, de toute façon ? A la place, elle ajouta une dernière chose :- Je préfère le silence aux sons. J’ai souvent l’impression que les mots ne suffisent pas, qu’ils ne sont pas capables de résonner au rythme de la vie, alors que le silence l’entoure et le remplit. Ton chant m'a montree que j'avais tort…Une autre réponse à sa question sur sa présence ici, et un constat aussi : elle parlait beaucoup, pour une fois… Aux côtés de Sayana, deux, presque trois ans plus tôt, elle avait découvert la magie de la musique et le pouvoir des mélodies. Elle avait continué à préférer le silence et à écouter les sons sans les créer elle-même. Anaïel avait réveillé quelque chose en elle… Une envie de chanter à son propre rythme, au lieu de suivre celui qui l’entourait. La marchombre lui avait bien fait comprendre que son chant était un secret rarement partagé… Pourtant, Elera ne doutait pas qu’un jour, elle le sifflerait à son tour. Si ce n’était pas Ena qui le lui apprenait, ce serait quelqu’un d’autre, ou alors elle le découvrirait par elle-même. Un autre pas à faire sur la voie. Elera contempla les sommets des montagnes qui restaient encore dans l’ombre puis lança un regard interrogatif vers l’autre marchombre. Elles pouvaient continuer à s’exprimer, mais pourquoi ne pas escalader, pour s’approcher un peu plus du ciel dans lequel le soleil monterait en même temps qu’elles ? |
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Mar 30 Déc 2008 - 21:10 | | | A la première question d'Elera, comme si une main invisible poussait ses cordes vocales en avant, elle répondit, laissant ses mots prendre place sur ses réflexions. Elera n'avait pas vraiment compris une chose, une chose cruciale qu'Anaïel ressentait, l'humanité qui transparaissait à travers ses origines repris mystérieusement le dessus, et cette humanité avait le gout salé de victoire sur sa propre existence.
- Tu sais, commença t-elle doucement, pour ne pas s'emmêler les paroles, pour ma part, la Voie des marchombre est une destinée. C'est un lien très fort qui unit l'âme d'une personne avec son propre avenir, elle est un... but, un chemin, un chemin que l'on peut parcourir si l'on en ressent l'envie et le besoin, mais... en aucun cas se n'est une personne.
Elle butait sur les mots, ne sachant pas très bien comment transcrire son sentiment, elle aurait pu regarder Elera, la regarder au fond de l'ame sans arriver à lui faire comprendre son point de vue, se qu'elle jugeait assez important pour qu'elle l'entende, mais les mots s'emberlificotaient entre ses lèvres. Elle continua néanmoins farouchement, sifflant avec une teinte de... peur ?
- Je suis se que je suis, et même si je n'avais pas rencontré l'Académie, Elhya et les autres, même si je n'avais jamais su se que sont les marchombres, j'aurais vécu ma vie, me suffisant sans doute à moi même. La Voie fait partie de moi mais je ne fait pas partie de la Voie. Me chercher, c'est m'interroger sur moi même, en aucun cas m'interroger sur la Voie, car si elle fait partie de moi elle n'en reste pas moins qu'une destinée parmi tant d'autres.
Était-ce clair ? Elle s'enflammait maintenant, et ce sujet lui semblait d'une importance vitale à présent, elle pensait inconsciemment peut-être que se serait de se fourvoyer que de laisser Elera penser qu'elle n'était pas en harmonie parce qu'elle se cherchait parce qu'elle cherchait à se connaître. Pourquoi voulait-elle alors rectifier la jeune apprentie dans son jugement, lui faire comprendre qu'un marchombre était avant tout une personne et non une idéologie ? Parce qu'elle était une apprentie justement, parce que malgré se qu'elle représentait, humainement parlant, elle avait une des âme les plus pures qu'il lui ai été donné de rencontrer, et elle voulait qu'elle réussisse dans se qu'elle avait entrepris. Qu'elle devienne se qu'elle voulait. Une marchombre. Exceptionnelle. Et pour cela elle devait apprendre a différencier la Voie, les marchombres et la guilde d'elle même, différencier son âme de celles des autres, de celle de la Voie.
- l'âme de la Voie est un murmure, un murmure qui te guide, mais comme un guide à un certain moment il te laissera voler de tes propres ailles, une fois que tu auras appris à les utiliser. Que se passera t-il si à se moment la, à considérer l'âme de la Voie comme la tienne, tu te retrouve sans elle ? Tu seras perdue, ton âme à toi, à force de reposer sur celle de ton guide n'aura pas assez de force pour survivre seule, et tu risque fortement de t'égarer. le maître mot de tout ceci, c'est de penser par soi même, sans se demander se qu'aurait dit un marchombre plus accomplit dans de telles circonstances. Tu est Toi, Elera, tu n'es pas la Voie. Si tu te cherche, si tu te cherche vraiment tu t'en rendras compte. Pour l'instant, le sentiment que la Voie coule en tout est fort, comme chez tout les apprentis, mais la Voie n'est qu'une voie. Ne te laisse pas prendre au piège, apprend à te connaître, tu pourras faire de l'âme des marchombres ton amie, mais ne remplace pas la tienne par celle-ci. La tienne est magnifique, ne l'échange pas...jeune apprentie.
ces derniers mots, hésitant, avaient cassés sa voix. Comment osait-elle donner des leçons, faire valoir son point de vue à une apprentie, alors qu'elle même ne sortait de ses trois ans que depuis un peu plus d'une année ? elle entrepris alors, un peu gênée, il est vrai, de parler en son nom, les yeux fixés sur le granit contre lequel ses mains reposaient, elle repris, la voix grave.
- Je me cherche parce que la Voie, ma voie n'est pas tout se qui constitue ma personnalité, elle fait partie intégrante de se que je suis, c'est vrai, mais il reste d'autres points de moi, la haine envers les Hommes qui me vient de mes origines mais que je n'explique pas, les questionnements qui m'assaillent lorsque je me demande si se serait judicieux de parler à telle ou telle personne, le pourquoi du comment chasser pour me nourrir, le bien et le mal aussi, la guerre et la paix, l'ordre et l'harmonie... Tout ses points, c'est vrai seront peut être entachés dans mon jugement par l'enseignement marchombre, mais se chercher c'est ne pas le laisser tout définir. Les marchombres seraient tous les mêmes sinon, enfin tout se que je t'ai dis la, c'est mon point de vue.
Elle souffla un petit coup après s'être arrêtée, réfléchissant enfin aux mots qu'elle venait de siffler, aux mots qui, peut-être éclairerait le mystère qui l'auréolait encore. Même dans ses moments de doute, elle était marchombre, marchombre mais par dessus tout elle même. Son existence se construisait sur le fil de se qu'elle vivait, sur la trame de sa conscience et de celle des autres qui s'entremêlait, comme celle de la jeune apprentie, de temps en temps dans la sienne, et cette construction se faisait également de doute et l'apprentissage de la vie et de soi même. Anaïel ne connaissait pas son passé lointain, ses... parents, avait-elle eu un semblant d'éducation avant de se retrouver sans mémoire dans cette grotte, coincée entre ciel et neige ? Alors elle cherchait ses instincts, ceux de sa vie d'avant, analysait ses émotion et essayait de comprendre pourquoi elle réagissait de telle manière face à telle situation, pour ne plus être en état d'inaction, et surtout, plus inconsciemment, presque instinctivement, surtout, pour bien réagir. Au mieux. Des autres et d'elle même. Et puisque son passé était désert, de fils à remonter comme d'endroits oubliés, elle cherchait sur la dernière personne qui lui restait. Elle et son inconscient chronique de son enfance. Mais cela, Elera ne semblait pas le comprendre, comprendre que le doute était un bienfait surtout, que douter des autres ou de soi même, oh pas trop hein, mais un peu, renforçait les choses, les sentiments comme les gens, c'était au moment du doute qu'on se rendait compte du courage, de la bonté ou de l'amour de quelqu'un. Et pour savoir si l'on devait se ranger d'un coté ou de l'autre, pour agir au mieux pendant une bataille, il fallait réfléchir à nos propres idéaux, pour agir en étant en accord avec eux. Tout le temps, tout le temps le doute était présent, et ça Anaïel le savait. En harmonie avec elle même elle avait choisi la meilleur option. Le doute était devenu son ami, un ami qui ne revenait jamais sur les mêmes choses, douter d'une chose lui suffisait, elle réfléchissait à celle ci, un moment, puis prenait position. Cette position gardée tant qu'on argumentait pas contre. L'existence se consolidait ainsi, pierre par pierre, idéal par idéal, et les base en était solides comme du granit, et pourtant mobiles, mobiles comme le vent tournent de direction, simplement par l'ouverture d'esprit qu'elle s'obligeait d'avoir en toute circonstance, pour tout connaitre, pour avoir vu chaque choses, chaque opinion au moins une fois dans ça vie. Marchombre c'était être l'idéal qui correspondait à soi. C'était vivre en harmonie, et pour cela il fallait passer par des questions, au moins chercher si l'on ne se trompait pas. Les paroles suivantes d'Elera fascinèrent la marchombre tout en la sortant de ses explication intérieurs. A vrai dire elle avait oublié la question qu'elle avait posé, tout entière concentré sur se qu'elle avait répondu à Elera, se laissant loin entrainer de leur discussion de départ. Et pourtant, elle trouvait toujours cela nécessaire, comme si elle avait besoin de se justifier auprès de cette fille. Non, plutôt de l'aider à comprendre en fait. L'appel des marchombres... L'appel du chant des marchombres... Anaïel repensa à se qu'elle faisait quelques minutes avant l'arrivée de la jeune femme. Le chant de la pierre mellé à celui de la pierre. Le chant de la montagne. Ses ailles, ses bras aussi. Tien maintenant qu'elle y pensait ceux-ci lui faisaient mal de nouveau, surtout le droit. Enfin bon. Elle le tira un peu en avant, comme pour une courbature, sentant les tendons protester mais accompagner le mouvement. Rien de cassé. Peut-être une foulure ou une entorse. Elle verrait plus tard. Ainsi donc, cette apprentie marchombre ne s'étendait pas et ne présentait pas le besoin, de s'étendre sur son passé. D'une certaine manière, elle avait raison, "cela ne change pas le présent..." était-ce cette phrase qui toucha Anaïel ? Peut être, ou peut être les mots qui suivirent, mais une sorte de tristesse ephémère passa sur ses traits, elle avait un visage ouvert, facilement lisible et qui donnait envie d'en savoir plus sur elle. La curiosité qu'elle ressentait, elle la transmettait à son apparence, laquelle iradiait réellement. Pensait-elle aux personnes qu'elle avait croisé auparavant ? Peut-être. Toujours est-il que ses yeux s'étaient légèrement voilés, vestiges de ses pensées cachées, mais qu'elle continua, et ses prunelles reprirent leur acuité lorsqu'elles se posèrent sur la marchombre. Différente. Oui, elle l'était, de bien des manière d'ailleurs, à compter de ses origines. Mais celle ci ne comptait pas le moins du monde. Anaïel laissa un sourire s'accrocher à ses lèvres en entendant se que Elera lui disait, savourant ses mots léger, leur sens pourtant plus lourd, équilibre, équilibre, équilibre... Elle repris, sitôt que la jeune femme eu terminé, comme ne pouvant s'en empêcher, devant les question qui brulaient ses prunelles, des question pourtant cachées sous une couche de détermination. Oui, elle lui donnerait des réponses, et dans le cas échéant, elle les trouverais toute seule.
- Tu chante déjà jeune Elera...
Sur ses 5 mots énigmatiques, elle se mit à s'étendre, à s'étendre... ses mains agrippèrent la roche, la serrèrent, les jointures blanchirent, puis elle ramena ses mains sur ses genoux. La pirouette qui s'ensuivit fut si vive, que ses vents s'enroulèrent autour d'elle comme plusieurs serpents blonds cendrés de noir, elle se retrouva accroché au mur et commença alors son ascension vers le soleil, sitôt suivit par Elera. Elle voulait que la jeune femme lui dise se qu'elle avait compris de son véhément monologue de début, mais ne lui demanderais pas. Elle choisirait si elle voulait parler. Elle continua, les muscles jouant leur rôles fluides sous la peau bronzée, heureuse sous le soleil qui fleurtait avec le vent, elle continuait son ascension. Une ascension vers le ciel. Vers une piste d'envol.
[ me suis un peu laissé emportée ^^ ]
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Mer 31 Déc 2008 - 2:24 | | | [ Miih ] Elera commença à grimper, caressant la montagne à chaque fois que ses mains touchaient la pierre, s’élevant aux côtés de l’autre marchombre. Elles allaient à la même vitesse, même si leur rythme était différent, celui d’Elera étant plus… calme. Plus confiant. Ce n’était pas une course, mais l’ascension de deux êtres tendant vers une même étoile, et c’était tant mieux ; Elera doutait pouvoir rester au même niveau qu’Anaïel si elle n’avait pas eu un bras douloureux et qu’elle était allée aussi vite que possible. A la place, cette montée silencieuse l’emplissait de la plénitude que les montagnes impassibles semblaient toujours lui présenter… Et comme souvent, comme lorsqu’elle s’était élevée dans les Dentelles Vives, les questions fusaient à chaque pas. Si l’on peut parler de pas lorsque l’on est à la verticale.
La Voie des Marchombres, une destinée ? Un chemin, oui, un but de chaque instant, aussi, mais une destinée ? Elera recherchait l’harmonie dans le présent, rarement dans le futur qu’elle ne visualisait pas souvent, ayant du mal à comprendre le but de penser à des choix inexistants avant qu’ils ne se présentent. Tant que le chemin ne devenait pas fourche, quelle raison avait-elle de chercher à savoir si elle tournerait à gauche ou à droite ? Il suffisait d’avancer… Elle ne pensait pas que la Voie était une personne, non plus. Plutôt une idée immortelle que certains décidaient de suivre l’instant d’une existence… Elle avait du mal à imaginer un jour décider de suivre une autre voie. C’était tout simplement inconcevable. Les marchombres étaient-ils liés à la Voie, ou pouvaient-ils s’en éloigner au moindre instant ? Est-ce que cela dépendait des gens ? Elle n’avait pas de réponse, et la chercha dans les mots suivants d’Anaïel.
‘La Voie fait partie de moi mais je ne fais pas partie de la Voie.’ Cela sonnait tellement… juste. Elle n’était pas la Voie ; beaucoup d’autres la serpentaient, faisant leurs propres choix, ceux qu’ils pensaient être les bons, ceux qui les rapprocheraient un peu plus d’un monde en symbiose. Ils avaient pourtant tous de différentes interprétations de la signification du ‘bon’ choix et n’arrivaient pas tous au même endroit de la même façon… La voie elle-même était un choix, et c’était bien le seul qu’ils avaient en commun. Celui de tendre vers un même but. Elle le faisait en acceptant, en écoutant, en essayant de comprendre, en avançant avec confiance quoiqu’il arrive. Et Anaïel ? Au contraire, elle semblait douter en permanence pour pouvoir avancer… Mais cette phrase, elle voulait aussi dire qu’elle était plus qu’un but, qu’elle était… quelqu’un. Avec des propres envies parfois contradictoire, qui la poussaient à aider une Mercenaire du Chaos alors qu’elle était ennemie de la Guilde des Marchombres, par exemple… Pourtant elle n’avait pas eu l’impression de quitter la voie en rejoignant Marlyn, même si Ena l’avait accusée de le faire.
Et c’est là qu’elle ne comprenait plus. L’âme de la Voie, la quitter ? C’était elle qui suivait la Voie, pas le contraire. Un guide montre le chemin, c’est aux autres de décider s’ils suivront le chemin ou s’ils en prendront un autre. Ce serait elle qui la quitterait… Non, ce serait elle qui ne la quitterait pas. Comment serait-ce possible ? Comment pourrait-elle perdre sa perspective sur le monde, comment pourrait-elle perdre ses rêves, comment pourrait-elle arrêter de penser que frôler les étoiles n’avait rien d’impossible ? Elle n’était pas la voie, elle était elle… Finalement, elle n’avait pas compris. Qu’est-ce que ca voulait dire ? Est-ce que ce qu’elle appelait la voie n’était pas la voie ? Elle suivait ses propres pas, elle avait déjà pensé qu’Ena avait tort, elle avait souvent écouté les opinions de plusieurs personnes avant de choisir sa position, bien différente des autres. Mais toujours en ayant confiance, confiance en ses opinions, confiance qu’au fond, tous avaient leur place quelque part, et qu’elle avait trouvé la sienne, parce qu’où qu’elle soit, il resterait toujours cette sensation de vie. Cette sensation que tout était lié, que chaque branche formait un arbre parfait… Que toutes les voies étaient liées. Celles des combattants, des Dessinateurs, des marchombres, des rêveurs, et toutes les autres, pour former un monde. Mais si elle suivait sa voie, une parmi tant d’autres, s’ils étaient tous différents, qu’est-ce qui faisait un marchombre ? S’ils avaient tous un état d’esprit unique, qu’est-ce qui les unissait ? Elle ne pouvait pas croire que ce n’était que leur capacité physique…- Qu’est-ce que la Voie des Marchombres ?Elera évita le regard d’Anaïel, s’arrêtant de grimper un instant pour fixer le soleil éblouissant. Deux ans qu’elle suivait la voie, et elle se retrouvait à demander ce que c’était. C’était… tragique. Ironique. Comique. Pathétique. Elle se sentit rougir, mais finit par reposer les yeux sur les prises que lui offrait la montagne et à recommencer l’escalade, des points brillants dansant devant ses yeux. Pourquoi aurait-elle honte de son ignorance ? Parce qu’elle avait beau se demander si c’était bien la voie des Marchombres qu’elle avait suivi jusqu’ici, elle ne doutait toujours pas qu’elle avait choisi sa voie. Quelle importance, qu’elle soit celle des Marchombres ou n’ait pas de nom du tout ? Elle avançait vers son but, et c’était tout ce qui comptait. De toute façon, la réponse d’Anaïel ne rentrerait probablement pas dans sa vision des choses… Elle commençait à regretter d’avoir posé la question. Elle connaissait déjà sa réponse, après tout. Quelqu’un qui tend vers l’harmonie.
Oui mais n’était-ce pas ce que tout le monde faisait ? Essayer d’atteindre un monde meilleur à leurs yeux ? N’avaient-ils pas tous une version personnelle de l’Harmonie ? Ou n’en existait-il qu’une ? Elera soupira, ne sachant plus quoi penser. Etait-ce ce que voulait dire Anaïel ? Qu’elle devait questionner ses idées, les changer lorsqu’elle découvrait de nouvelles choses, ne jamais se retrouver fixée dans un état d’esprit ? Si c’était le cas, alors elle était sur la bonne voie… Elle se posait souvent des questions, elle acceptait les opinions des autres et en changeait parfois. Elle n’avait juste jamais douté d’elle-même… Jamais regretté un choix figé dans le passé, jamais soupçonné que la vie ne devrait pas être, jamais arrêté d’avoir confiance. Parce que même si elle était sur le mauvais chemin, elle ne pouvait pas y faire grand-chose. Juste continuer à avancer. Ou s’arrêter en plein milieu, oui, mais non. Parce qu’il restait encore l’espoir… Parce qu’elle croyait au monde qui l’entourait.- Je pense que tu as raison… Douter aide à avancer, parfois. Mais j’ai confiance quand même.Ses doigts se refermèrent sur un morceau de roche qui se détacha doucement sous ses doigts. Lentement, elle tendit la pierre à Anaïel, attendant qu’elle la prenne dans sa main. Une pierre concrète. Une pierre qui était. Et même si elle n’était pas, même si Elera l’imaginait… elle y croyait quand même. Plongée dans ses pensées, elle ne réagit même pas aux derniers mots d’Anaïel. Le vent les emporta avant qu’elle n’ait le temps de les attraper… |
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Sam 17 Jan 2009 - 13:04 | | | Alors elles commencèrent à grimper, l'une un peu moins fluide que l'autre, douleur aux bras oblige, mais dans chacun de leurs gestes, qu'ils soit harmonieux ou pas, précis ou non, se dégageait le plus important, leur bonheur commun à sentir les muscles jouer en accord avec les pensées, ce même bonheur qui les liait par la voie des marchombres, un bonheur s'il était solide, n'en était pas moins aussi léger que la vie d'un éphémère. Le bonheur de l'instant présent, gracieux et insaisissable. Elera, jeune apprentie, qui avait ses idées et les défendaient, Anaïel... pareil, si se n'est que ses deux protagonistes ne développaient pas les même. Mais après tout, qui était-elle pour essayer de faire admettre un point de vue à quelqu'un d'autre ? Elle avait juste envie d'exposer ses idées, sans que l'autre n'émette un jugement quelconque, au maximums quelques commentaires. Elera jouait d'ailleurs parfaitement ce rôle, écoutant la marchombre avec attention, se qui déstabilisait Anaïel, ne se considérant pas comme quelqu'un d'intéressant, et lui opposait se qu'elle-même pensait. Bref Pour l'instant, pour cet instant précis, rien d'autre ne comptait que la pierre sous ses paumes, le bruit du vent qu'elle goutait plus que son souffle, et puis le sommet qui doucement, comme balloté par une légère houle, se rapprochait au gré de leurs acrobaties veloutées, le soleil, aussi, dans leur dos, qui brulait et chauffait de ses rayons un monde d'obscurité et de lumière. Trouverait-elle le soleil moins digne d'adoration si la nuit qui le précédait n'existait pas ? Non, absolument pas, et c'était la la manière de penser d'Anaïel, elle n'avait pas besoin d'un contraire pour accepter et s'émerveiller devant une chose, certes la nuit lui permettait de découvrir une autre dimension à la lumière, mais c'était creuser se qu'elle pensait plutôt que d'aimer plus le soleil. En cela son point de vue différait de celui d'Elera. Celle-ci d'ailleurs réfléchissait aussi, comme en témoignait la légère ride entre ses deux yeux et l'ombre de son regard, elle acceptait la grimpe, l'adorait aussi, mais cela ne l'empêchait pas de réfléchir à se qu'elles s'étaient dites. Enfin, ça c'était se qu'Anaïel pensait. La question d'Elera la déstabilisa quelque peu, elle était perdue dans ses pensées et la voix de la jeune fille la tira de ses réflexions. La Voie des Marchombres... Qu'en était-il de cette destinée que beaucoup convoitaient, que beaucoup voulaient fouler ? Elle ne reflecis que très peu avant de siffler, l'air perdue entre ciel et terre, se que physiquement elle était déja... - Pour moi, la Voie des Marchombres c'est une sorte de guide, comme je te l'ai déjà dit, je veux vivre ma vie comme je l'entend, découvrir et rêver sans que mon... âme d'enfant soit détruite par ce qui m'entoure. La Voie des Marchombres c'est la liberté d'atteindre le but que l'on cherche, certain veulent être marchombres pour être plus fort, et ainsi vivre sans avoir peur, d'autre son touchés par la liberté qu'ils veulent s'approprier, d'autre encore pensent qu'elle peut être un guide pour un quelconque but, un peu comme moi en fait. Je ne sais pas si tu comprend vraiment tous se que j'essaye de te dire dans mes paroles, j'ai rarement éprouvé le besoin de parler et de me faire comprendre... Mais la Voie la plus importante, se n'est pas un nom qui fait rêver, c'est celle que tu suis, Elera, qu'elle s'appelle celle de la curiosité, du rêve ou des marchombres, rien n'est important si se n'est ce que tu souhaite. Es - tu heureuse de parcourir Ta Voie, Elera ?Et en posant cette question, elle se rendait compte qu'elle pensait profondément se qu'elle avait dit, comme toujours, mais cette perception rendait tout à coup son existence moins vide de sens que quelques secondes auparavant. Elle avait sa place dans l'univers et pour l'instant sa place était ici, à parler pour la première fois sans retenue avec une personne presque de son age, à grimper vers ce sommet flamboyant de soleil et à essayer de comprendre une jeune fille qui suivait vraisemblablement un chemin parallèle au sien. Elles arrivèrent alors sur le pic granitique qu'elles s'étaient fixées comme but, et la vue lui coupa le souffle, comme toujours lorsqu'elle regardait un paysage tenant plus de la beauté que de la réalité. Tout se mouvait avec une grâce hors du commun, dansant comme des lucioles sous le vents qui se faufilait partout.- tu sais, douter pour moi ça n'a pas de rapport avec la confiance. J'ai confiance en tout, je sais que je ne suis qu'une chose infinitésimale et que sans moi l'univers continuera de tourner. Je doute pour avancer, mais se n'est pas ma raison de vivre. Douter et rêver sont deux mots que je voudrais synonymes. Elle se tourna vers le vide, les bras le long du corps, la tête relevée et les yeux fermés, dans une attitude terriblement tendue et pourtant d'une grâce violente, elle se laissa percée par le vent, savourant jusqu'à la douleur se que la nature lui offrait, n'étant plus qu'une ombre traversée de part en part, n'opposant plus aucun barrage entre se que le monde et elle étaient. Les yeux fermées, les mains ouvertes lui brulaient, les paumes flamboyaient dans sa tête tandis que le bonheur d'être présente sur cet a pic vertigineux lui tournait l'esprit. C'est dans une brume décrochée du monde qu'elle entendit néanmoins la réponse d'Elera, quelques mots de plus pour percevoir la lumière de son âme, la porte de sa personnalité.[désolée du retard la terme c'est dur >.< j'ai eu beaucoup de devoir et de démarches à faire, à l'avenir je vais essayer de revenir plus souvent, ça me fait trop du bien d'écrire ^^ voili voilou, encore désolée !!] |
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Sam 17 Jan 2009 - 18:38 | | | [Ne t’inquiète pas, je comprends et j’ai déjà attendu beaucoup plus longtemps ] Comme elle s’en était doutée, la réponse d’Anaïel, personnelle à l’Ange de Feu, ne reflétait pas l’opinion d’Elera. Elle y réfléchit, pourtant, cherchant comme toujours à comprendre cette différente perspective, pour pouvoir examiner le monde d’une manière de plus. Elle se souvenait des propos d’Ena, quelques temps auparavant, lui annonçant elle aussi qu’il lui fallait questionner, ne jamais être certaine qu’elle avait raison, avancer dans le doute. Les mots d’Anaïel portaient la même leçon, mais Elera ne la comprenait toujours pas. Peut-être que, pour elle, avoir raison ou tort n’avait aucune signification. Tout était important. Sa définition du mot douter, confiance et rêver divergeaient, et c’était pour cela qu’elle ne pouvait rejoindre le chant des paroles d’Anaïel. Pourtant, peut-être qu’au fond elles ressentaient la même chose… Des paroles contradictoires, contre des sentiments, des pensées et des significations qui se rejoignaient.
Elle n’était marchombre ni pour la force, ni pour la liberté, mais elle devait accepter que c’était bien les raisons d’autres marchombres… Mais elle, pourquoi ? Un guide, comme Anaïel, peut-être. Peut-être seulement. En cherchant aux tréfonds de son âme, la seule raison qu’elle y trouvait était une pulsation, une évidence irréfutable, un parce que qui se finissait par un point, sans un mot pour l’expliquer. Pour rêver, peut-être, oui… Mais quelle importance, au fond ? C’était sa voie. La seule qui comptait, puisqu’elle n’en connaissait pas d’autres, ayant refusé de suivre les chemins que d’autres avaient ouverts pour elle.
Elles arrivèrent avec célérité au sommet, et Elera sentit une pointe de regret en se hissant enfin en hauteur, sans plus trouver de prises pour s’élever encore. La montée lui avait toujours semblé plus captivante que l’arrivée ; mais en observant le panorama qui s’étendait devant elle, comme toujours, elle changea d’avis. Sentir les pierres sous ses doigts, la vie qui coulait dans son corps, la chaleur, sa respiration fluette qui s’unissait à celui de tout un monde et les méandres du temps sur la paroi la remplissait de bonheur, mais embrasser Gwendalavir du regard une fois au point culminant était aussi une joie. Différente, et pourtant si similaire… La forêt qui ondulait sous la brise, les quelques nuages d’un gris émouvant qui se mariaient à la bleuté pénétrante d’un ciel illimité, leurs contours violacés sous les rayons désarmants du soleil, boule de lumière éclatante qui formait un cercle parfait qui dominait le monde. Le lac, en bas, encore emmitouflé dans l’emprise de l’hiver majestueux. Pas un seul humain en vue. Tous devaient s’afférer pour soigner les blessés à l’intérieur de l’Académie, et un pan de falaise dérobait Al-Poll à sa vue… Les Raïs, eux aussi, étaient invisibles, ne laissant parmi les vivants que les deux jeunes Marchombres, quelques oiseaux portés par les courants aériens, et les mouvements des feuilles, en bas, alors qu’un mammifère quelconque se déplaçait entre les troncs. Un insecte volant qui disparut à sa vue alors qu’elle essayait de le suivre du regard. L’appel d’une bête des montagnes sonna jusqu’à ses oreilles, répondu bientôt par un autre, avant de mourir dans le silence des autres sons alentours. Elle n’hésita pas avant d’ajouter le sien au paysage, voix douce et paisible :- Oui. Oui, je suis heureuse de parcourir ma voie…Elle n’en doutait pas un instant, le sentant dans chacune de ses fibres. Elle posa les yeux sur la silhouette fine d’Anaïel, tellement en symbiose avec son entourage qu’elle semblait presque faire partie de la montagne. Ou du ciel. Ou des deux. L’image se grava lentement dans l’esprit de l’apprentie, et elle savait que jamais elle n’oublierait ce moment. Comme elle n’oublierait jamais la danse d’Ena sur le feu ou l’apparition frêle d’Ellundril Chariakin. Oui, elle aimait sa voie, et elle ne l’échangerait pour rien au monde… même pour Marlyn. Levant la tête vers le vide qui la surplombait, Elera remonta les mains devant elle, comme pour toucher le dôme céleste. A la place, ce fut le vent qui caressa ses paumes, l’entourant comme une promesse future… Elle ferma les yeux.- Un jour, elle m’emportera encore plus haut qu’ici.Elle avait une confiance sans fin dans les mots qu’elle venait de prononcer, et dans le vent qui lui semblait la suivre. Même si l’idée semblait complètement incongrue. Mais justement ; si rêver signifiait douter, alors sa vie était un songe sans fin… Elle ne s’était jamais sentie aussi elle-même (ou était-ce marchombre qu’elle devrait dire ?) qu’en ce moment là, perchée debout sur ce mont vertigineux. Pas lorsqu’elle avait fait ses premiers pas sur sa voie, pas lorsqu’elle avait commencé à traverser la nature sans y laisser de trace, pas quand elle avait dansée avec l’eau. Elle savoura en silence ce temps unique de compréhension, puis, ouvrant à nouveau les yeux, elle les posa sur Anaïel, toujours immobile. Elle venait de comprendre. Comprendre que la Voie des marchombres n’était pas l’essentiel. Comprendre qu’elle n’avait pas besoin de Guide pour voler, seulement pour le lui apprendre et que, non, elle ne le suivrait pas toujours, même si ses conseils resteraient toujours ancrés en elle. C’était elle qui choisissait où la mèneraient ses ailes, et non Ena. Ni personne d’autre. Et c’était cela qu’elle voulait dire en sifflant que la voie faisait partie d’elle mais qu’elle ne faisait pas partie de la voie…
Elle ne remercia pas Anaïel pour cette ouverture soudaine dans son esprit. Pas qu’elle ne ressente pas de la gratitude, mais elle ne connaissait pas les mots, et immobile dans l’enveloppe glacée du vent, elle ne trouvait pas l’intérêt de se déplacer pour griffonner trois lignes sur des pierres qui n’avaient aucune envie que la craie blanche ne teinte leur couleur ocre naturelle. L’instant était parfait, elle ne le détruirait pas à l’instar de la bataille qui avait ravi sa nuit. Alors elle resta figée droite, le silence parlant pour elle. Et finalement, elle posa une question, question qui la taraudait depuis un moment déjà, depuis qu’elle avait entendu le chant d’Anaïel, en fait. Une question à laquelle la marchombre n’avait peut-être pas de réponse elle-même. Elle formula tout de même les quelques mots qui tourbillonnaient comme l’écume sous son crane.- Où te mène la tienne ?Elle était venue chercher son maître Elhya, mais à présent, où irait-elle ? Quel était ce but vers lequel elle tendait, celui pour lequel elle suivait son guide ? Que cherchait-elle ? Elera frissonna. Plus de curiosité que de froid… |
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Sam 17 Jan 2009 - 20:22 | | | Les paroles d'Elera étaient toujours courtes et succinctes, tranchant dans le vif pour ne garder que l'essentiel, Anaïel s'en rendait compte à présent. Elle, elle avait du mal à parler, encore un peu, des fois des mots lui manquaient, mais c'était devenu plutôt rare, seulement, ses pensées si claires dans sa tête l'étaient beaucoup moins lorsqu'elle essayait de les retranscrire en paroles. Celle d'Elera étaient belles dans leur petite longueur. Et Anaël comprenait, oh oui elle comprenait.
- La Voie t'as déjà emmenée bien plus haut que ça... si je me fie à se que j'ai appris de toi...
Elle avait murmuré ses paroles, laissant le vent les envoyer jusqu'aux oreilles de l'apprentie marchombre. Oui, les marchombres gardaient intact cet espoir tissé de sommeil, les marchombres continuaient à rêver, par delà le temps et les étoiles ils tendaient vers leur songes avec la certitude de parvenir à les réaliser... A la différence des gens normaux qui cherchaient à minimiser leurs problèmes, ils préféraient créer leur bonheur. C'était une particularité bien moindre parmi toutes celles qui les définissaient, mais elle était belle et intelligente. Ouvrant les yeux un instant, Anaïel regarda Elera elle aussi immobile, bercée par sa propre place qu'elle occupait ici et maintenant, en toute harmonie. C'était peut-être ça son but, posséder en permanence l'illumination qui l'avait saisit une fois face à la beauté du paysage, cette impression fantastique de plénitude, de savoir avec précision se que l'on faisait la et maintenant. Ou peut-être, et même surement, n'était-ce la qu'une facette comme il en existait des infinités dans une vie, chaque chose possèdes différentes facettes, ne serait-ce par le coté par laquelle on la regarde. Mais la elle s'égarait dans ses propres pensées.
- Ma Voie, c'est ma vie. Ma vie me mène ou je le souhaite, régissant mon existence par ma volonté et ma curiosité. Si l'envie me prend d'aller danser dans la plaine de Shaal, de rendre visite aux frontaliers, ou de chanter avec les arbres d'hulm, je vais satisfaire mon envie. Ma vie étant elle même régis par ma curiosité, je crois que je peux résumer en disant que ma Voie me mène la ou ma curiosité le fait. J'ai toujours voulu tout découvrir.
Elle se tut quelques instant, Elera était toujours captivée par se qu'elle disait, et bien que les instant passé aurait du lui démontrer le contraire, elle se demandait toujours se qu'Elera pouvait lui trouver d'intéressant... L'instant figé semblait la pousser à parler, comme si le silence lui même voulait être rompu. Peut-être était-ce la cause de son sifflement, mais depuis toujours, Anaïel essayait de parler en contournant le silence, non en le brisant, un espèce de trouble obsessionnel compulsif qu'elle faisait instinctivement. Voila pourquoi elle aimait le silence mais qu'elle aimait aussi parler, siffler.
- je crois que la Voie des marchombres m'a appris à me défendre, à pouvoir me sortir de n'importe quelles situations. Et grâce à cela, je peux faire se que je souhaite, sans avoir peur des conséquences. Je tiens trop à la vie pour permettre à quelqu'un ou quelque chose de me la prendre.
Oui, mais cela n'était pas tout, la Voie avait révéler son véritable potentiel, une curiosité sans limite qui l'avait poussé à apprendre bien plus que se qu'Elhya lui avait appris, entre autre tout se qu'elle connaissait de la nature, maintenant elle pouvait le définir. Elle était capable de reconnaitre chaque plantes, chaque animal, et maintenant elle pouvait mettre des noms dessus. Mais la chose la plus importante, la Voie des Marchombres lui avait montrer un autre point de vue de l'existence, une existence éprise de liberté ou le simple fait de se retrouver au sommet d'une montagne avec le zéphyr pour seul compagnon était un bonheur pur et simple qui flamboyait dans chaque parties du corps. Elle avait appris le monde au travers d'un filtre sans filtre justement, Rien n'était entaché du point de vue des autres qu'on essayait de lui imposer, elle découvrait par elle même, d'abord sous l'impulsion d'Elhya, puis toute seule, enfin, comme un oiseau apprend à voler et fait ses entrainements sans l'aide de personne. Et c'était cela son rêve.
- Tu sais, la première chose que j'ai dit en entrant à l'Académie, c'est que j'étais la pour réaliser mon rêve. Je leur ai dit que je voulais voler.
Cet aveux était sortit brusquement, sans qu'elle réfléchisse vraiment à se qu'elle disait. Maintenant elle se rendait compte. Son rêve s'était réaliser il y a de cela un ans, et maintenant, elle pouvait voler, au sens propre comme au sens figuré. Ses omoplates lui chatouillèrent, comme souvent lorsque l'envie se faisait pressente, mais n'étant plus la gamine d'autrefois, elle se contint. Sa greffe était quelque chose de précieux qui lui appartenait. Il fallait qu'une personne le mérite pour la voir. Elera le méritait-il ? Pour cela il fallait encore lui parler, sonder se qu'elle était et découvrir un tant soi peu son âme. Une âme que l'on présentait déjà riche de promesse et de feu. Une âme de marchombre.
- je ne sais pas ou je vais, actuellement... je suis revenue chercher Elhya, et comme je ne l'ai pas trouvé, je pense que je vais continuer à la chercher. Et sinon, et bien j'avais envie de revoir l'Académie. C'est vrai, c'était le berceau de mes premier pas parmi les humains...
Anaïel laissa un sourire courir le long de ses lèvres. Oui c'était se qu'elle pouvait vraiment qualifier d'enfance, dans le sens ou les responsabilité de sa survie ne lui pesaient plus sur le dos. Elle était logée et nourrie, et n'avait pas à se préoccuper de sa pitance du soir. D'ailleurs, elle se demandait quelle pouvait bien être l'enfance d'Elera. Avait elle encore ses parents ? Anaïel se rappelait que l'Académie était peuplée de beaucoup d'orphelin, se qui n'était pas surprenant dans ses temps de crise. Était-elle venue contrainte ou de son plein gré ? A cette question la marchombre pouvait répondre. Elera ,'était pas du genre à se laisser influencer par l'avis d'un tierce, surtout pas sous la contrainte. Elle faisait se qui lui semblait juste, mais en fonction de se qu'elle même pensait. Enfin c'était la des suppositions. Anaïel s'étira, comme précédemment Elera l'avait fait, elle tendis ses mains vers le ciel goutant du bout des doigts la mélodie de l'univers zéphyrien, caressant les arpèges aériens et les quelques senteurs des fleurs en contrebas qui montaient jusqu'ici sous le vent. Encore une bizarrerie, cette faculté étrange de pouvoir entendre le chant de la matière. Pouvoir l'identifier ainsi la perturbait, mais elle trouvait cela tellement beau, les chants raisonnaient à ses oreilles comme aucune mélodie humaine ne le faisait, et un paysage aussi magnifique qu'il fut palissait devant tant de beauté éphémère. Le chant de la matière. Alors, elle s'assit et se retourna, pour faire face à Elera. En tailleur, elle ferma les yeux à nouveau pour gouter la chaleur du soleil dans son dos, puis elle posa tout doucement ses paumes à plat sur le granit de l'aplomb. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ceux-ci flamboyaient. Mais avant, avant de continuer, elle voulait entendre une histoire. Son histoire. Elle siffla doucement, et une tierce personne aurait été surprise par l'intensité qui s'était emparée de sa voix et de ses paroles. Une intensité qui laissait à elle seule paraître tout se que cette question avait d'important. Plantant son regard dans celui d'Elera, elle demanda :
- Dit, Elera, ton enfance, c'était quoi ?
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Mar 27 Jan 2009 - 20:26 | | | Déjà plus haut ? Et bien, elle monterait encore.
Elera hocha lentement la tête à la réponse d’Anaïel. Elle aussi voulait parcourir le monde, à la recherche de nouveaux paysages. Mais plus que tout, elle voulait découvrir les âmes qui se cachaient derrière chaque visage. Leurs pas les mèneraient vers différentes destinations pour cette raison, Anaïel préférant la solitude… Les mots suivants l’étonnèrent ; ce n’était pas pour se défendre et être libre qu’elle aimait les marchombres, mais surtout pour l’harmonie et le fait que chaque jour auprès d’Ena brisait une limite. Que ce soient les limites de son corps ou de son esprit, elle les repoussait toujours un peu plus, prenant peu à peu conscience de ce qui lui était possible… Devenir une avec son entourage, comprendre, glisser entre les vents sans y laisser une trace… Voler. Elera ne demanda pas à Anaïel si elle avait réussi à réaliser son rêve. Elle n’en avait pas besoin ; c’était évident. Et le comment n’avait aucune importance. Que ce soit mentalement ou physiquement n’avait pas d’importance, non plus. Elle l’avait fait. Murmure.
- Moi aussi, c’est ici que j’ai rejoint les humains, et que l’Académie de Merwyn est devenue mon foyer…
Deux ans s’étaient écoulés depuis. Elle était entrée dans l’Académie, ses pas glissants dans les couloirs, avait posé la dague blanche sur le bureau de Merwyn, et Valen l’avait répartie à Lotra. Qu’elle était jeune alors… Cela lui semblait tellement loin, tellement enfantin. [Relecture de rp et tapage de tête contre le mur]. Elle avait tellement changé, depuis… et elle continuerait, sûrement. Un jour, elle reviendrait peut-être sur ce même sommet, elle regarderait en bas de la même façon qu’aujourd’hui, un matin de grand soleil, et elle repenserait à cette rencontre avec Anaïel. Peut-être se trouverait-elle pusillanime et à moitié aveugle, alors que pour le moment il lui semblait que son esprit n’avait jamais été aussi ouvert… Mais il suffisait d’avancer. Elle verrait bien où cela la mènerait. Mais pour le moment, il lui fallait retourner en arrière, vers une enfance aux souvenirs vagues… Sa voix s’éleva, finalement. Elle n’aimait pas particulièrement parler, mais comment répondre à Anaïel sans les mots ? Alors elle s’assit par terre, les pieds nus sur les genoux, ouuuuuum, et commença son récit.
- Je vivais à l’Est, dans les montagnes, aux alentours de l’Œil d’Otolep. Y es-tu déjà allée ? C’est magnifique… Les galets blancs à perte de vue, les forêts qui recouvrent les pentes abruptes du flanc des montagnes, la surface du Lac, son âme indéfinie… Les voyageurs qui s’en approchent son rares, mais il y en a. Certains nous ont appris ce qu’ils savaient, d’autres nous évitions, mais la plupart du temps nous vivions seules. Enfin, seules, il y avait La Louve, aussi, mais ce n’est pas pareil. Nous, c’est ma sœur jumelle et moi…
Elera s’arrêta un instant, le reflet de son visage clair dans son esprit. Elles s’étaient retrouvées pendant l’automne, avant qu’Elera ne revienne à l’Académie, et ces moments d’union avaient été un pur bonheur… Puis elles s’étaient quittées à nouveau, deux silhouettes aux apparences identiques suivant deux quêtes opposées. L’une pour accepter le chaos, l’autre pour trouver un siffleur dans un troupeau… Les yeux vides d’Elera retournèrent brusquement sur Anaïel, et elle expliqua :
- Elle est partie à la recherche de nos parents. Je ne me souviens pas d’eux. Je ne sais pas à quand remonte mon plus lointain souvenir, mais ils n’y figurent pas. Enfin…
Elle se tut, hésitante, repensant aux images qui lui passaient parfois par la tête. La chevelure blonde, les bras qui la tenaient, la mélodie, ‘Des étoiles dans les yeux’… Serait-ce possible que… ? Toujours des images floues et oniriques, comme au réveil d’un rêve qui s’éloigne dans le brouillard, ne laissant derrière lui qu’une sensation et la certitude qu’il venait de se passer quelque chose, mais quoi ? Une fois de plus, elle essaya de plonger en arrière, plus loin que les montagnes, plus loin que la louve, plus loin que les voyageurs, plus loin que debout à fixer l’Œil d’Otolep, plus loin encore… Toujours cette même sensation, cette même impression de blond en cascade, et de feu qui crépite. Mais un visage, un nom, un savoir quelconque ? Que de la brume, et une tête sans bouche, sans yeux ni nez. Fronçant les sourcils, Elera secoua la tête de gauche à droite.
- Non, je ne me souviens pas. Mais ca n’a aucune importance. Elle est partie, et quand j’ai appris l’existence des Marchombres, quand on m’a proposée de venir ici… Je suis partie aussi. Dans un tout nouveau monde… Je ne Les comprends pas toujours, mais j’ai appris.
Elle se souvenait de sa surprise, en découvrant la vie de sa race. Le lac près de l’Académie, qui n’était qu’un lac, et n’avait pas cette onde caractéristique de L’Œil d’Otolep. Leur cécité du langage du silence et de celui du corps, alors qu’ils n’utilisaient que leur bouche, toujours, même lorsqu’ils n’avaient rien à dire ; et comment, elle aussi, avait commencé à ouvrir la sienne tous les jours, à son grand étonnement. Mais il le fallait bien ; ils ne pouvaient pas communiquer en images comme elle le faisait avec son double, ni avec le corps, et cela avait été gênant, au début, même si elle avait appris rapidement à passer de l’un à l’autre. Et puis la nourriture ! L’omelette, premier plat exotique auquel elle avait eu à faire, resterait longtemps le symbole de toute cette étrangeté. Elle pourrait continuer longtemps ainsi, remontant le fil de ses pensées sur leurs mensonges et leurs secrets, leurs peurs et leur manière de tout compliquer, leur incapacité à s’adapter à la nuit en gardant toujours une lumière allumée ou au froid en chauffant la bâtisse, le savoir subtil qu’ils croyaient indispensables… Oui, elle en avait beaucoup appris depuis son arrivée, et elle était devenue l’un d’entre eux, tout en gardant ses origines à part. En croisant à nouveau le regard d’Anaïel, nouveau déclic, grésillement ; elle semblait être de l’autre monde, elle aussi. Le monde de dehors. Pourtant elle ne renvoya pas la question ; son corps parlait déjà assez pour elle, la curiosité perçant derrière chacun de ses gestes. Si Anaïel souhaitait partager sa vie en retour, elle le ferait…
Elle n’avait plus rien à expliquer sur elle ; alors elle retourna son attention sur ce qu’elle avait appris de l’étrange aux oreilles de… faël ? Etait-ce ca, vraiment ? Elle ne savait pas. Elle chercherait Elhya, ce qui signifiait qu’elle partirait bientôt ; Elera sentit son cœur se serrer, mais elle ne ferait rien. Elle avait su, dès l’instant où elle avait entendu le chant, que cette rencontre serait unique. Pas que leurs chemins ne se recroiseraient pas ; Elera ne pouvait pas deviner où ils les mèneraient. Mais Anaïel n’était tout simplement pas de ceux dont on s’habitue à la présence quotidienne… Chaque rencontre serait un nouvel envol, une nouvelle source de fascination, un nouveau regard troublant. Mais elle ne se perdrait jamais dans la foule anonyme aux yeux d’Elera. Après tout, la foule s’enracinait au sol, alors qu’Anaïel côtoyait les oiseaux…
[Mmm... Je mettrais plus d'actions dans le prochain, promis >< ]
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Ven 6 Fév 2009 - 22:47 | | | Ainsi donc, elle aussi avait vécue seule dans la nature... Enfin, seule, avec pour compagne sa sœur jumelle, se qui n'était pas rien. Cette "louve" aussi, entendait-elle cela au sens propre ? Un loup pouvait-il vraiment s'occuper d'enfants ? Anaïel tourna des yeux songeurs vers le ciel, essayant de comprendre. Replaçant derrière ses longues oreilles une mèche tortillée par le vent, elle se mordit doucement la lèvre, perdue dans ses réflexions. L'académie était le lieu privilégié des rencontre et de la fondation d'un nouveau foyer pour des dizaines et des dizaines d'orphelins. Se n'était donc pas du tout étrange qu'Elera ai vécue seule, puis qu'elle ai integrée l'Académie. Alors pourquoi cette sensation fugace et insaisissable, cette impression de comprendre au moins un peu l'histoire de la jeune fille alors qu'elle même ne connaissait le passé de personne ? Oui, elle avait vécue dans la nature, à l'instar d'Anaïel, et ses premiers souvenirs venaient de la. Oh bien sure, ce n'était pas vraiment pareil, puisqu'elle avait eu la compagnie de sa sœur jumelle depuis toujours, ainsi que cette énigmatique louve, Mais cela remettait quand même en question se que la marchombre avait construit de son passé, même si cette construction était bien précaire, la voir s'effondrer ainsi lui nouait étrangement la gorge. Se n'était pas à cause de son enfance qu'elle détestait autant les humains. Cela venait d'elle-même. Une lueur traversa ses yeux, alors que ses pensées se faisaient de plus en plus incohérentes, un violent tourbillon l'agita de l'intérieur, avec pour maître mot cette interrogation qui avait régi sa vie, la menant droit à cette rencontre qui la faisait retourner sur les traces de son passé, pourquoi, pourquoi, pourquoi... Elera avait-elle perçu le changement qui s'était opéré dans le cœur de son interlocutrice ? ça Anaïel ne pouvait pas le savoir tandis que, immobile toujours face au ciel, un ouragan dévastait l'intérieur de son corps. Pourquoi cette différence handicapante qui accompagnait chacun de ses gestes, pourquoi "elle" était comme ça, pourquoi cette étrange et brumeuse prophétie qui à présent raisonnait avec la force d'une tempête dans ses pensées, pourquoi ici, pourquoi maintenant, et surtout pourquoi Elera... D'un brusque et violent mouvement de tout le corps, elle se détourna du vide. Ne sachant pas vraiment se qu'elle voulait, elle se tourna de l'autre coté, esquissa un geste pour plier les jambes et s'assoir, changea d'avis et se retourna vers l'horizon, pour finir par se poster, comme involontairement, face à la jeune fille aux cheveux flamboyant... qui la regardait d'un air interrogatif. Anaïel vrilla son regard dans celui d'Elera. Alors, comme par magie, un souffle tiède balaya les affres du questionnement dans lequel brûlait son esprit. Les yeux d'Elera irradiant d'une confiance sereine apaisèrent son souffle de même que les convulsions légères qui agitaient spasmodiquement ses membres. Elle ferma les yeux un court instant, avant de les rouvrir, ne plus se laisser aller à ses états d'esprits violent, voila qui était un défis que chaque jour elle essayait de relever. Ses émotions la perturbaient en profondeurs, et l'hypersensibilité qui en résultait pouvait avoir des résultats ravageurs sur toute personnes qui se trouvaient dans son entourage lorsque ses sens prenaient le dessus sur sa raison qui s'embrouillait. Mais elle faisait des progrès. Alors elle entrepris d'expliquer à Elera, pour qu'elle reste encore un peu, encore un peu à lui parler d'elle et de tout. En sifflotant elle repris, le son à peine tendu.
- Je... désolée.
Ah ben en fait, elle ne savait pas quoi dire. Se creusant la cervelle, elle entrepris de chercher les bons mots afin d'expliquer à Elera. Lui parler. Se confier à elle comme elle l'avait fait. Un juste échange. Sauf qu'une invisible barrière entravait le chemin de ses pensées. Sa bouche s'asséchait. Alors elle parla sans réfléchir, pour que son inconscient ne puisse brider ses actes et paroles.
- Ton enfance m'a juste fait apparaître la désagréable différence que je ressens au contact de n'importe quel humain. Si certains peuvent dire que penser à son passé ne mène à rien, que seul le présent et le futur compte, je peux leur dire que ce raisonnement ne s'applique pas à moi.
Flamboyant d'une brûlure intérieur, ses yeux fixèrent toujours ceux de l'apprentie marchombre pour y déverser leur pouvoir, le pouvoir de comprendre tout se que les mots seuls ne pouvaient pas signifier. Sa rencontre avec Elera, elle le présentait déjà, chamboulait ses acquis et faisait dangereusement vaciller sa raison déjà bien précaire.
- Tu me dis que toi aussi tu a vécu dans la nature depuis ta plus tendre enfance, et cela, avec le fait que tu es une personne extraordinaire, me fait me poser des questions. Tu réussi dans la Voie que tu as choisi, Elera, et de mon côté je fais de même dans ma mesure. Mais la différence et l'exclusion que je ressens envers le monde reste. Et cela me perturbe de me dire que cela vient de moi et non de mon enfance, c'est de ma faute, alors, mais je ne sais pas comment inverser le cours, je n'arrive pas à contrôler certaines pulsions, mes sentiments aussi, prennent le pas sur la raison, parce que je ressens tout trop fort, et je me pose des question. Grâce, ou peut-être à cause de toi, je ne sais pas.
Sa gorge la brûlait, elle avait laissé filtrer beaucoup d'informations parmi ses phrases, et même si c'était cela qu'elle voulait faire, son instinct voulait l'en empêcher. Rester invisible. Ne laisser personne avoir de prise sur elle. Rester insaisissable. Et pourtant... Pourtant cela lui faisait du bien de parler, de se confier à quelqu'un. Elera était une oreille attentive, et elle avait l'esprit bien plus ouvert que la majorité des personnes qu'elle avait rencontré. Un sourire étira ses lèvres, même si la joie qui accompagnait habituellement ce genre de mouvement facial n'était pas la.
- Mais après tout, c'est moi qui t'ai demandé, hein, je t'ai demandé de me raconter ton enfance, et c'est de ma faute.
Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se détournait à nouveau de la jeune fille. Le vent forcissait alors que pendant quelques dizaines de minutes il avait diminué d'intensité, soufflant son murmure tumultueux au creux des oreilles des deux jeunes femmes qui pouvaient en apprécier pleinement la musique chatoyante.
- J'aimerais comprendre...
[sorry pour le retard, mais en ce moment c'est vraiment ricrack avec l'internat, l'interdiction aux pc portables, les devoirs etc, d'autant que j'ai envie de bien peaufiner mes textes pour rendre le rp le meilleur possible... toujours est-il que je suis désolée et que malheureusement j'aurais du mal à répondre avant quelques semaines, le bac blanc est juste après les vacances =$ donc voila, je vais de ce pas poster pour ma probable absence, mais je voulais quand même prendre le temps de te répondre =) en espérant que ça te plaise... ]
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| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Sam 7 Fév 2009 - 18:13 | | | Elera fixait Anaïel, étonnée de sa réaction, mais l’explication vint rapidement la caresser comme un souffle de vent chaud. Explication qui la laissa perplexe, elle aussi, mais c’est d’abord cette phrase sibylline sur le passé qui tinta à ses oreilles. Elle pensait rarement au futur, vivait le présent, repartait dans le passé lorsque le présent réveillait de vieux souvenirs en elle avant d’oublier à nouveau, jusqu’au prochain rappel. Son monde était celui du présent ; elle avait parfois du mal à comprendre pourquoi les humains souhaitaient toujours savoir ce qui se passerait Après, alors qu’il se passait déjà tant de choses Maintenant. Anaïel, comme elle l’avait déjà remarqué plus tôt, était différente. Penser à Avant… mais pas pour regretter comme le faisait les humains, pas pour sourire à de vieux souvenirs comme elle le faisait elle, mais pour comprendre le présent.
Ce fut comme un rayon de soleil qui venait soudain illuminer un coin encore plongé dans le noir.
Mais la suite, encore plus singulière. Elle se disait curieuse, et pourtant rejeter sa race… Non, ce n’était pas sa race. Elle n’était pas vraiment humaine, Elera le pressentait. Elle ne ressemblait pas tant que ca aux deux Faëls qu’Elera avait rencontrés un été sur la rive, non plus ; un peu plus, mais des oreilles pointues ne suffisait pas à qualifier un Faël. Ils étaient beaucoup plus que ca, et Anaïel aussi, mais d’une façon différente, d’une façon qu’elle n’avait jamais éprouvé auparavant… Mais ce qu’elle était n’avait pas d’importance. Elle était. Cela suffisait bien. Alors à ses questions dormantes sous le flot des paroles, elle répondit de la seule réponse qui lui semblait possible… et donc d’autres questions. A commencer par un pourquoi, le mot qu’elle utilisait le plus souvent…
- Pourquoi être toi-même serait de ta faute ? Où est le mal à être ce que l’on est ?
Son regard sincère fixé dans celui d’Anaïel, elle demandait, tout en répondant, cherchant à deviner si la Marchombre comprendrait. D’ailleurs, pourquoi se battait-elle contre elle-même, si elle était marchombre ? Pourquoi ne suivait-elle pas simplement son chemin, sans s’enchaîner de ses… doutes. La réponse faisait parti de la question ; Anaïel avait essayé de le lui expliquer, ce questionnement permanent de ses pensées qui dirigeait sa vie. Une sorte de doutes qu’Elera n’avait pas, son âme respirant la confiance. Elles n’étaient pas semblables, sur ce point et sur bien d’autres. Perspectives divergentes, se tendant vers le soleil… Elera n’essaierait pas de la faire changer d’avis. Elle ne le pourrait pas, même si elle essayait. Mais peut-être qu’elle pourrait aider Anaïel à s’accepter elle-même… Alors elle continua :
- Peut-être que, au lieu de refréner tes instincts pour faire place à la raison, tu devrais les écouter…
Instincts, sentiments, intuition, envie, sensations. Il n’était jamais venu à l’idée d’Elera de ne pas suivre la voie qu’ils lui présentaient, et d’écouter la raison d’un autre à la place. Si elle souhaitait se baigner, quelle importance que l’hiver faisait rage ? Elle le ferait quand même. Elle l’avait déjà fait. Elera se releva, les pieds écorchés par la montée sans bottes bien plat sur la pierre. Le vent soufflait sur sa chemise de nuit encore tâchée de sang, et elle fixa le ciel, se rêvant dans le passé, pas pour simplement se souvenir, mais pour comprendre, cette fois. C’est lentement qu’elle expliqua ensuite comment elle avait réussi à s’intégrer dans le monde des humains, alors qu’Anaïel en avait été incapable :
- Au début, je ne Les comprenais pas. Ils sont tellement… différents. Mais j’étais curieuse, aussi, je voulais les comprendre… Comprendre pourquoi ils agissaient ainsi. Comprendre leurs esprits, comprendre ce qui me fascinait ainsi en eux…
Elle fit une pause, s’éloignant d’Anaïel pour se rapprocher du bord. Le vide vertigineux s’étendait sous elle, et elle le fixait, se demandant comment elle se sentirait, si elle venait à s’y jeter. Cette velléité s’éloigna quelques secondes plus tard, et les mots quittèrent à nouveau ses lèvres :
- Alors j’ai accepté leurs différences, j’ai accepté les miennes. Et juste comme j’ai appris le langage des loups ou celui des oiseaux, j’ai appris leur langage, aussi. Et je m’adapte, selon ceux qui m’entourent… Mais ils n’écoutent pas souvent leurs instincts, ils suivent tous leur propre objectif. En comprendre un est souvent inutile face à un autre. Il reste toujours quelque chose à éclaircir…
Elle se retourna, fixant ses yeux dans ceux d’Anaïel. Comprendrait-elle ? Ou sa haine formerait-elle une étendue de brouillard autour d’elle, brume qui l’empêcherait de saisir cet état de fascination ? Est-ce qu’elle la haïssait, elle aussi ? Mais elle voulait comprendre en même temps, elle l’avait affirmé quelques instants auparavant. N’était-ce pas la même curiosité envers Elera qui faisait qu’elles étaient toujours en train de se parler, de tâtonner à la recherche d’une réponse, au lieu de s’éloigner et de partir chacune de leur côté ? Seulement, la curiosité d’Elera incluait le monde entier. Le motif des branches d’arbres qui s’entremêlaient, au hasard au premier coup d’œil, mais pour former une merveille lorsqu’on prenait le temps de suivre l’écorce vers le ciel. Le vol des oiseaux alors que leurs ailes poussaient une force invisible et planait sur un courant qu’elle n’apercevait pas avec ses yeux, mais d’une manière plus indirecte. Le soleil, qui ne se fatiguait jamais de se lever au matin et de continuer sa course éternelle. Les bruits dont la source restait imperceptible dans un cœur nocturne. Et les humains ; leurs pensées illisibles, leurs envies étrangères, leur force et leur faiblesse. Oui, ils étaient dangereux, parfois illogiques, et ils lui glissaient entre les doigts à la manière de l’eau. Oui, parfois ses instincts lui criaient de partir, de s’éloigner, comme lorsqu’elle se trouvait en présence d’un guerrier, épée en main, avec leurs yeux vides et leur esprit fixé sur une course sans la moindre flexibilité… Mais son empressement insatiable à toujours vouloir comprendre était malheureusement plus puissant que ses instincts de survie. Ca la tuerait, un jour, elle le savait bien. Mais ca n’avait absolument aucune importance.
Et pourtant, elle s’écoutait, paradoxe étrange et insaisissable. Alors quand une question complètement hors-sujet lui traversa l’esprit, elle ne réfléchit pas un instant avant de la poser :
- Dis, est-ce que tu sais réparer les arcs ?
Le sien, briser en deux, était toujours accroché sur son dos, seul objet qui pouvait être lié à sa vie…
[ Oui, ca me plait, merci =) Et j’attendrais^^]
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| | Messages : 462 Inscription le : 09/12/2006 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Dim 15 Mar 2009 - 12:13 | | | Elles étaient si semblables et pourtant si différentes... Elera, un jeune oiseau qui apprenait à voler, une merveille de pureté et d'harmonie comme peu de jeunes gens l'étaient, c'était sans doute grâce à cela qu'Anaïel parvenait autant à lui parler, à se confier. Se faire comprendre. Ainsi, maintenant, c'était à l'apprenti d'encourager la marchombre, et même si ces différences de "niveau", de caste ne traversaient pas même la conscience de la jeune femme, elle sentait au plus profond d'elle même que cette action faisait briller la jeune fille aux cheveux de feu, une jeune fille altruiste, aimante, si rare en ces temps troublés... Perchées qu'elle l'était au sommet d'un monde qui à cet instant leur était propre, le panorama et le paysage, la nature et ses beautés semblaient les ressourcer, chacune, et leur donner le courage de parler, et de comprendre l'autre. Quoi que, se n'était le cas que pour Anaïel, bridée qu'elle l'était par ses instinct trop sauvages, Elera possédait la même curiosité qu'elle, mais non teintée de cette noirceur propre à son enfance étrange et oubliée. Son regard clair et franc, planté dans le sien, brûlant et mouvant, lui faisait du bien. La sympathie mêlée de curiosité qu'ils laissaient paraître étaient une sorte de baume pour son âme à vif. En regardant le paysage, la réponse d'Anaïel vint sans qu'elle ai à y penser, se qui était en soit une nette amélioration de ses rapports avec la jeune fille.
- Le mal, dans le cas présent, n'est pas d'être se que je suis, mais les conséquences de ce que cela peut avoir sur le monde, sur les Autres. C'est vrai que ce n'est pas vraiment de ma faute, mais les résultats sont la. La haine inconditionnelle que j'éprouve à l'encontre des humains pourrait me rendre folle, et si je perd le contrôle, eux n'auront plus rien à perdre, étant morts.
Ses mots sortaient, durs et froids comme du métal, nuancés par une pointe de douceur. La douceur du plat de la lame. Elle ne regrettait pas se qu'elle disait, puisque cela était la vérité pur et simple. Mais la violence rentrée de ses paroles, l'idée des conséquences qu'engendreraient les actes qu'elle venait de citer et cette façon de coucher sous les notes du vent se qu'elle était, la rendait proprement malade, bien qu'elle s'efforce de ne rien en montrer. Elera l'écoutait toujours, et la jeune femme se prit à espérer que ce n'était pas la simple compassion qui la retenait à ses côtés. Possédait-elle cette même curiosité qu'elle éprouvait à son égare, avec pareille intensité ? Ses mots pourtant durs ne semblaient pas avoir l'impact qu'ils devaient avoir sur elle, non, c'était plutôt comme, à défaut de se soucier des mots prononcés, elle se souciait plutôt d'elle, de se que ses mots pouvait faire naître au fond de son cœur. Cette jeune fille était belle à en couper le souffle, à l'intérieur comme à l'extérieur. Elle ne comprenait cependant pas tout, encore, alors, sans faire attention aux autres pensées qui tournicotaient dans sa tête, elle répondit à la deuxième phrase de la jeune fille. Une simple touche douce-amer transparessant dans son sifflement aux rouages de vent.
- Tu déciderais, toi, de suivre tes instincts tout en sachant que tu risque de faire du mal à des personnes qui ne comprenne pas ? Tu prendrais le risque de te laisser aller tout en sachant qu'a ce moment la, devennue bète, tu sauterais à la gorge du premier venu, que se soit un homme une femme ou un enfant ?
Ses mots, encore plus durs que les précédents, tranchaient violemment le silence qui s'était établit pendant quelques secondes. La douceur avec laquelle ils étaient prononcés rendait l'atmosphère d'une translucidité étrange, Et Elera, immobile, écoutait toujours. Dévorée de curiosité. Les yeux dans les yeux, Anaïel continua, alors que le combat faisait rage en elle pour qu'elle continue à afficher cette sérénité.
- Tout à l'heure, que penses-tu qu'il se serait passé si j'avais perdu le contrôle ? Elera, je t'aurais tué, tu te serait défendue, mais je ne pense pas que tu aurais voulu me tuer aussi pour te défendre. Je t'aurais tué si je m'était laissé allée à mes instincts. Tu comprend maintenant la liberté dont je suis privée par ma simple nature, La liberté qui m'échappe, la seule maintenant, d'avoir une relation avec quelqu'un sans avoir en tête le besoin de a tuer, cette personne ? C'est pour ça que je cherche, que je me cherche, tout le temps, comprendre et surmonter cette facette de ma personnalité, sans doute pas la détruire, mais la contrôler, pour ne plus faire de mal à ces Autres qui m'en font tant.
Ses yeux brillaient. D'un sentiment étrange qu'elle ne pouvait pas qualifier, un mélange peut-être, qu'elle n'avait jamais ressentit avant. Faiblesse ? Vérité ? Écoute ? Alors elle se détourna de la jeune fille qui lui faisait tant avouer, pour se placer derechef face au vide qui bordait leur plateau rocheux, un vide à l'égare de se personnalité, dangereux et fascinant d'incompréhension. Pourquoi avons nous peur du vide ? Bien d'autres choses sont dangereuses et pourtant, on ne ressent pas la même appréhension face à une épée ou un brûleur, que penché à l'aplomb d'un gouffre sans fond. Elera parla. Sa voix douce résonna dans l'air qui se réchauffait, faisant monter des effluves agréables et entêtante des centaines de fleurs en contrebas. Ses paroles étaient parfaitement dénuées de fanfaronnade, alors qu'elle aurait pu se vanter d'avoir réussi la ou une marchombre avait échoué, elle ne parlait que pour aider son ainée, en la confrontant avec ses expériences personnelles. Elle avait la volonté d'apprendre, de comprendre les autres, et cette curiosité dangereuse la poussait toujours plus en avant, elle avait ainsi une expérience rare des contacts et, même si ses paroles ne pouvaient s'appliquer complètement à Anaïel, elle lui firent du bien, dans la mesure où elles représentaient une victoire sur se qu'elle recherchait. Mais restait une différence fondamentale. Qu'elle essaya d'expliquer à la jeune Elera.
- Il me reste une empreinte, au fond de moi, quelque chose d'impalpable qui... m'empêche de ressentir totalement mes sentiment personnels, toujours se mêlent ceux de cette empreinte, ceux du sang qui coule dans mes veines. Je progresse, rien que de te parler ainsi me prouve à moi même que je peux surmonter se qui me hante. Mais les Autres ne sont pas comme toi, l'altruisme dont tu fais preuve et la curiosité qui te poussent en avant, peut de personnes l'ont pour elle. Et si j'ai du mal à te parler, imagine avec le reste de la population...
Il reste toujours quelque chose à éclaircir. Tellement vrai... Sa quête ne prendrait jamais fin, et même si la sienne et celle d'Elera, différente dans le fait que la jeune fille était curieuse des autres et qu'Anaïel se cherchait elle-même, se rejoignaient cependant dans la dernière phrase qu'avait prononcé l'apprentie marchombre. Mais apprentie n'était d'un adjectif, bien plus qu'une apprentie, Elera en était la preuve. Elle était marchombre. Dans l'âme. Anaïel se retourna vers elle, ses yeux brûlant vrillant les siens, lui signifiant par ce regard un merci, plus puissant qu'un mot, un merci pour lui avoir permis de se ressourcer en parlant. Le silence est beau, mais même sa beauté ne peut quelquefois remplacer le bruissement des mots lorsque la douleur, la tristesse ou la solitude fait rage. La dernière phrase qu'elle prononça la laissa un instant perplexe, avant qu'un sourire vienne étirer son visage, illuminées par le soleil, les deux femmes en harmonie se regardaient. Mais après tout, c'était Elera, elle ne la connaissait que depuis quelques heures, mais pouvait-elle affirmer qu'elle ne pensait mieux connaître quiconque outre Elhya ? Tien d'ailleurs, Elhya... C'était pour elle qu'elle était revenue, pour la retrouver après tout ce temps, que faisait-elle en ce moment ? Mais la question pour l'instant n'était pas avenue. Elle s'approcha doucement de la jeune fille qui, bien que confiante, aurait pu penser qu'elle traversait encore une crise. Elle la contourna, immobile statue de sel, et effleura ses omoplates imperceptiblement. En un clin d'œil elle se retrouva face à elle, l'arc brisé entre ses mains agiles. Elera la regardait d'un œil curieux. Comme toujours.
Le silence prenait racine, mais cela ne gênait personne. Anaïel examinait la courbure déchirée du morceau de bois taillé, un coup d'oeil lui suffit pour trouver le défaut, pour sentir sous ses doigts la "souffrance" de l'écorce, le nœud qui lui avait été fatal. Oh, elle ne connaissait pas grand chose aux armes, aux arcs en l'occurrence, mais elle connaissait la matière, celle qui composait le monde et celle-i, même différente par sa création humaine, irradiait d'une musique dont la trame se reconnaissait dans ses gènes, comme toutes choses en ce monde qui n'était pas complètement artificiel. Seul la mélodie des humains et des êtres pensant lui était étrangère. Ses paumes coururent le long de la ligne fluide, notant chaque détail, enveloppant de l'étreinte de ses mains la brisure de l'objet. Chaque détail était important. Elle ne pouvait s'empêcher de tout noté, ses mains au contact léger enregistrant un tout qui formait la possession de la jeune fille aux yeux violets. Enfin, au bout d'un long moment, une fois qu'il fut parfaitement représenté dans son esprit, elle releva des yeux rêveurs vers Elera, toujours immobile.
- je n'ai jamais réparé d'arc. Mais outre mes capacités à réparer un objet brisé, je comprend la matière dont il est constitué. Même si la mélodie qui le compose est plus différente que celle d'un arbre pur...
Anaïel se tut, se rendant compte que se qu'elle venait de dire ne pouvait avoir de sens pour la jeune fille. Le chant de la matière qu'elle ressentait, elle n'en avait jamais parlé à personne, elle en avait juste fait cadeau à certaines personnes très particulières. Jamais d'explication sur ce phénomène né avec elle. Pourquoi ? Parce que jamais l'idée ne lui avait traversé l'esprit que quelqu'un puisse comprendre cette particularité. Alors, sans regarder Elera, les yeux baissés, elle se leva, le corps animé d'une tension nouvelle, et pourtant la sérénité qui irradiait de ses pensées, elle leva les paumes vers le ciel. Le chant du vent était son préféré. Une musique qu'Elera saurait apprécier, elle en était certaine.
Dans un murmure, la mélodie aérienne pris forme, les arpèges s'envolant dans l'air pur, les notes dissoutes et sautillantes virevoltant au gré des courants d'air, et la sensation pour Anaïel de devenir le plus pur des oiseau, un oiseau aux ailes de zéphyr. Le pendentif phœnix brillant sur sa poitrine, elle laissait à Elera le loisir de gouter à la beauté musical d'un monde qui les englobait toutes les deux.
[ je suis enfin revenue, le bas blanc étant fini et j'espère que mon post de retour te plaira ^^ j'aurais sans doute de nouvelles periodes d'absence, dues aux nombreux devoirs dont nous accablent les profs T_T mais je ferais en sorte de te prévenir ^^ voila voila, bonne lecture ^^]
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| | Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007
| Sujet: Re: Souvenirs, frissons et... rencontre? (RP privé) (RP inachevé) Dim 22 Mar 2009 - 22:17 | | | Elera hocha lentement la tête, comprenant enfin un peu mieux le conflit tumultueux et les doutes qui tourbillonnaient dans l’âme d’Anaïel. Comment pouvoir ne pas douter lorsque l’on sait que l’on peut perdre le contrôle de soi en quelques secondes, perdre son harmonie précaire pour détruire ce qui nous entoure ? Si Anaïel avait été Mercenaire, tout aurait été plus simple, mais une autre partie d’elle-même tendait vers l’Harmonie et se délectait du chant de la nature… Elera avait du mal à l’imaginer, n’ayant jamais ressenti les mêmes forces contradictoires en elle, et elle n’essaya donc pas de donner des conseils. Elle ne le pouvait pas. Comment lui dire quoi faire, alors qu’elle n’en avait aucune idée ? Qu’elle n’avait jamais haï au point de vouloir tuer, si elle avait un jour haï ? Même lorsque la colère envers Valen l’avait emplie, elle n’avait pas essayé de se mesurer à lui. Anaïel devrait trouver seule. A force de se questionner, elle finirait bien par trouver.
Lorsqu’Anaïel lui appris qu’elle l’aurait tuée si elle s’était laissée aller, Elera hocha simplement les épaules. D’abord, parce qu’elle n’avait pas peur de mourir. Si elle le devait, et bien, elle mourrait. Cela ne changerait pas grand-chose. Ensuite, parce qu’elle aurait déjà dû mourir une bonne centaine de fois, et que ce n’était (visiblement) jamais arrivé. Elle passait son temps à frôler le danger, et elle ne pouvait pas imaginer arrêter de prendre des risques… Elle l’acceptait. Et puis, ce n’était pas arrivé. Anaïel s’était contrôlée. Si dans l’esprit d’Anaïel, la possibilité de l’attaque était vaste et qu’elle s’était battue et se battait encore pour l’empêcher de devenir réalité, pour Elera, ce n’était qu’une illusion lointaine. Comme un enfant des rues qui croyait pouvoir gagner contre un Thül ou un Frontalier. Chances bien proche de zéro… Elle avait confiance en Anaïel. La Marchombre ne l’attaquerait pas… et même si cela arrivait, l’idée restait encore floue dans son esprit. Qui pouvait savoir ce qui arriverait alors, et si Elera ne s’en sortirait pas ? Finalement, la pensée s’engouffra dans son inconscient, et elle l’oublia, volant vers autre chose.
Une empreinte en elle. Plusieurs visages passèrent rapidement dans l’esprit d’Elera. Celui de Sya, hantée par le fantôme de Seena qu’elle ne comprenait toujours pas. Et puis celui d’Arro devenu bête, attaquant deux de ses meilleures amies ainsi qu’Elera qui s’était retrouvée au même endroit. Différents, bien sûr, mais possédés en quelques sortes. Que ce soit par une Entité, une maladie ou sa propre nature, cela revenait au même : ils se combattaient eux-mêmes, essayant de comprendre leurs pulsions, de se contrôler… Elera n’avait jamais vraiment compris pourquoi ils ne pouvaient pas simplement être eux-mêmes, se sentir entier, comme elle l’avait toujours été. Facette étrange de la vie. Un jour peut-être le pourrait-elle, mais pour le moment, elle était incapable d’effacer la haine qui coulait dans les veines de l’ange de feu. Il n’y avait qu’une seule chose qu’elle pouvait lui offrir. Un espoir à l’horizon…- Je connais un autre marchombre qui, s’il n’est pas comme toi, perdait lui aussi contrôle de lui-même… Il a réussi à révoquer cette partie de lui. Toi aussi, tu réussiras, si tu le veux vraiment.Elle sourit. Certaine de ses dires. Anaïel ne serait peut-être jamais parfaitement à l’aise parmi les humains, mais si elle ne souhaitait pas détruire, elle réussirait à ne pas le faire… Volonté contre Volonté, ce serait la sienne qui gagnerait. Et si Anaïel en doutait, si beaucoup d’autres en douteraient sûrement en ce moment, Elera n’imaginait pas d’autres possibilités. Lorsqu’Anaïel s’approcha, elle ne bougea pas, et la laissa prendre l’arc, observant de son regard clair les mains de la… Faëlle ? Humaine ? Quelque chose d’autre ? caresser le bois. Comme si elle l’écoutait. Ce qui, à ses mots suivants, sembla se confirmer. Mélodie ? Un sourire rêveur se fixa sur le visage d’Elera. Ce n’était pas ainsi qu’elle visualisait les forces qui formaient le monde qui l’entourait, mais pourquoi pas. Lorsqu’elle reprit l’arc, une mine surprise apparut sur son visage. Parfait. L’arc était parfait… Passant les doigts sur le bois, Elera tâta l’endroit où, un peu plus tôt, la fissure s’était créée. Complètement refermée, la branche n’était plus qu’une de nouveau. Elera posa délicatement l’arme au sol, puis leva les yeux vers Anaïel :- Merci.Et encore de la curiosité dans ses yeux, cherchant à comprendre… « Je comprends la matière », avait dit la Marchombre. Comme lorsqu’elle marchait sans laisser de trace derrière elle, entièrement en harmonie avec le sol qui la retenait ? Comme lorsqu’Ena regardait dans le vide, ouverte au souffle du vent, écoutant une voix qui n’atteignait pas encore les oreilles de son apprentie ? Comme lorsqu’elle dansait sur les braises, sachant parfaitement comment vivait le feu pour pouvoir jouer avec lui ? Mélodie de la vie… Etait-ce ce qu’elle voyait comme le noyau de l’être ? Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus en avant ; soudain, quelques notes de cristal vinrent danser autour d’elle au rythme du souffle du vent sur la peau. Les notes devinrent bientôt mélodie au souffle joueur, et Elera ferma les yeux de pur bonheur. Debout, elle ouvrit les mains, laissant les courants d’air papillonner entre ses doigts. Son cœur allait exploser. C’était si beau… Il ne restait plus qu’elle, le vent, et Anaïel, qui Elera devina était le vaisseau qui lui permettait d’Entendre… Elera aurait voulu pouvoir communiquer ce qu’elle ressentait, mais elle ne trouvait pas les mots, et même si elle les avait trouvés, elle n’aurait pas pu les prononcer. Pas osé briser ce moment, pas osé essayer de rajouter sa voix à ce chant pour pouvoir glisser au côté du vent. Certaines chansons sont faites pour que d’autres rejoigne le fil principal, comme celles qui résonnaient le soir autour du feu lors des longs voyages de caravanes. Celle-ci était faites pour écouter seulement, et écouter elle faisait. Pourtant, même les plus belles mélodies doivent un jour finir, et les dernières notes résonnèrent finalement autour d’elle… Silence. Puis voix.- Merci…Un différent merci que le premier, un merci encore plus profond… Un merci lyrique, exalté, heureux, serein. Puis une question. Parce qu’elle avait toujours des questions.- Est-ce que je pourrai l’écouter à n’importe quel moment ?Elle ne savait pas si elle attendait vraiment une réponse. Elle ferma les yeux, souhaitant s’envoler sur la musique à nouveau. Entendre celle plus grave de la pierre, et puis celle du bois, et le courant joyeux de l’eau. Anaïel… Mélange de vent, de feu et d’euphonie. Tout en elle était musique ; le sifflement de sa voix, le premier chant qu’Elera avait entendu, et puis maintenant tout ce qui l’entourait était note glissante aussi. Elle n’attendit pas la réponse. C’était à son tour de partager son monde.
Elle ne savait pas si cela marcherait, tout simplement parce qu’elle n’avait jamais cherché d’explication. Etait-ce l’Œil d’Otolep, le fait que sa jumelle était Dessinatrice, ce qu’elle avait découvert peu de temps plus tôt, autre chose ? En tout cas, elle avait été capable de communiquer avec sa sœur jumelle par image et silence depuis aussi longtemps qu’elle pouvait se souvenir. Une fois seulement elle avait partagé ses sentiments de cette façon avec une autre personne, qui elle aussi était Dessinatrice… Et puis il y avait eu Alatariel, aussi. Mais peu importait tout ce mélange incompréhensible, elle essaierait à nouveau. Doucement, elle envoya son esprit vers la Marchombre. D’abord l’image d’une chanson, paradoxe étrange, mais il n’y avait aucun autre moyen de le décrire. Un mélange d’espoir, d’étoiles et de légendes sur papier imaginaire. Et puis ensuite, repensant aux mots précédents d’Anaïel, sur son incapacité à parler aux Autres, elle envoya les images de ceux qu’elle connaissait. Car pourquoi la Marchombre voudrait-elle tuer un souvenir ? Peut-être pourrait-elle Les découvrir par ce biais… Elera envoya la joie de vivre de Khelia, les jeux d’Arro, le sourire timide de Sya, l’aura amicale de Silind.
Et puis s’arrêta. Brusquement.
Anaïel avait-elle seulement ressenti quelque chose, ou Elera venait-elle de penser en elle-même ?[Ok^^ J'espere que je n'ai pas mal interprete la fin de ton post Bonne lecture a toi aussi =p] |
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