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| L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) | |
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Messages : 44 Inscription le : 27/12/2008
| Sujet: L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) Mer 1 Avr 2009 - 23:47 | | | La lune était presque pleine cette nuit-là... Le spectacle aurait été magnifique si une agglomération nuageuse ne s'était pas attribuée comme mission de cacher la voûte céleste aux yeux chercheurs de beauté nocturne. Mais à cet heure tardive, tout le monde dormait, et personne ne se souciait du fait que l'astre lunaire se faisait envahir par de grosses masses grises disgracieuses, et criait à la révolte, mécontent de son traitement. A environ 384.600 kilomètres de là, un jeune homme du nom de Meleas El Faor étouffait un dernier bâillement avant de fermer les yeux et de s'endormir. Seulement voilà, ce ne serait pas aujourd'hui qu'il se reposerait enfin, parce que cette nuit-là, Morphée vint lui rendre visite et lui dicta ces mots : Lève-toi et marche. ¤ L'ombre se glissa dans l'entrebâillement de la porte sans un bruit, silencieuse et lente. Elle longea les murs de l'Aile Principale comme une voleuse, probablement soucieuse de ne pas se faire repérer, emprunta les escaliers toujours à la même vitesse, et parcourut plusieurs couloirs avant de déboucher sur le portique Est, endroit où elle décidé enfin de s'arrêter.
La lune était haute, les nuages couvraient le ciel en un épais voile gris... une nuit noire s'annonçait, sans aucune autre lueur que celle d'une faible boule de lumière accrochée à un mur. L'ombre s'en approcha et découvrit enfin son véritable visage qui sembla effrayant, de part son expression, et l'éclairage qui l'animait. Les yeux grand ouverts, aussi inexpressifs que ronds, les traits calmes et froids, la bouche tordue en un rictus dont la nature restait encore inconnue, le jeune homme se tenait de façon trop droite pour être naturelle et semblait... ailleurs. Et il l'était, ailleurs.
Il dormait.
Ses cils papillonnèrent un instant et il s'assit au pied du mur, les pupilles rivées sur le sol.¤
Bon, je suis où, là ? Qu'est-ce que je viens faire dans cet endroit ? Il fait froid. C'est normal, j'ai juste un pantalon et une cape... Pourquoi je suis si peu habillé ? C'est la nuit... je m'apprêtais à dormir ? Je tremble. De froid ? Ou de peur ? Non, hein, ça ne me ressemble pas... pourtant j'ai peur. C'est quoi ces ombres autours de moi ? Et cette musique, elle vient d'où ? Je suis où, bordel ?!
¤ Le garçon ramena ses genoux contre lui et jeta des coups d'oeil affolés un peu partout, le souffle légèrement rauque. Des formes, des sons, des odeurs qu'il ne connaissait pas, tout un tas de choses plus mysterieuses les unes que les autres s'imposaient à son esprit, alors qu'inconsciemment il tentait de se réveiller pour reprendre le contrôle. Somnambulisme de type trois, Meleas n'en avait subit qu'un seul au cours de son enfance, et voilà que ça recommençait une dizaine d'année plus tard, alors que l'incident avait été oublié par tout le monde. Était-ce dû au stress d'une nouvelle vie ? Possible, probable même.
Il éclata soudain de rire, l'éclat de sa voix perçant brusquement le silence pesant de la nuit. On sentait cependant que c'était un rire nerveux et non joyeux, plus défaitiste qu'optimiste...
- Je ne suis qu'un gamin après tout, c'est bien compréhensible. Une mise à l'épreuve ? Un test. De qui ? Quoi ? Où ça ?¤
Ou alors je ne suis pas sensé être ici. L'endroit me rejette, donc m'effraye. Ou peut-être est-ce moi qui le rejette ? Pour quelle raison ? Si je crie, ça s'arrête ? Si je me pince, j'aurai mal ? Ces couleurs me font peur, je n'aime pas me trouver ici, je veux sortir, je veux sortir ! ¤ Le cours désordonné de ses pensées se ralentit soudain et il reprit son mutisme, raide, inexpressif. Il ne changea pas d'attitude au son feutré de l'approche d'un second acteur... |
| | Messages : 180 Inscription le : 23/07/2007
| Sujet: Re: L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) Jeu 2 Avr 2009 - 22:22 | | | « Faible indigne, douce grâce. Que de candeur dans un corps si aride. Tant de bêtise et si peu de force, même physique, dans ce pantin. Que suis-je sensé en attendre ? Un brutal sursaut, un éveil soudain, miraculeux ? Que pourrais-je encore croire à ceux-ci ? La patience m’a déjà pris du temps, mon attente s’éternise. Je me lasse de ces jeux. On dirait son âme mutilée par un passé que je peine à apercevoir ; comment parvient-elle a ainsi le cacher ? Serait-ce là, enfin, une aune de lumière ? Un attrait enfin, un atout ? Que dis-je, me voila trop espérante. Tu me fatigues, petite. N’es-tu pas humaine que rien en toi n’a d’importance ? Que rien en toi ne soit attirant ? Hormis ta fragilité, pour la pitié, je le conçois. Cesse de m’exaspérer, je pourrais bien en venir à d’autres idées. Dors et cesse, je te dis. »
C’est approximativement les mots qu’aurait pu utiliser Seena pour traduire les sentiments qui la parcouraient – pour peu qu’un sentiment puisse la parcourir -, alors que la jeune corbac gisait sur son lit, endormie. C’est lassée de la voire ainsi insouciante que Seena prit pour décision de la ramener à la conscience, lui assenant, subtile et cruelle, un cauchemar vif et brillant. Haletante, la jeune fille se redressa, brutalement, mais observa très rapidement son anxiété superficielle retomber. Ce n’était pas la première fois que l’entité usait de cette ruse. Se perdait-elle dans la solitude qu’elle se croyait obligée de l’éveiller, presque chaque nuit ? Quand son esprit, broussailleux, fut débarrassé des nuages de brumes hébétés qui s’étaient installés, l’entité lui insuffla, sinon l’idée, davantage même : l’envie, de se rendre à l’extérieur. Et la gamine, de nouveau pantin, s’exécuta. La porte grinça, se referma derrière elle. Le couloir était sombre, et Sÿa en aucun cas nyctalope. Mais cela importait peu à Seena.
« L’odeur de la nuit. Vivace, fébrile, insignifiante. Douceâtre, un peu trop. M’est avis que l’acidité des jours de pluie se fait moins harassante. Les étoiles ne sont pas là. En revanche, la lune est presque pleine, je me languis déjà des soirées de nouvelle lune, où l’ombre est empire, la nuit fasciste et le noctambule despote. J’aimerais à régner de nouveau sur un royaume fugace, instantané. Juste quelques secondes de paroxysme. Serais-je de nouveau enclin à la fantasmagorie ? Cesse, bambine, je me sens pervertie. Souillée de ta présence. »
- Qui se sent souillée de la présence de l’autre, marmonna-t-elle, agitant les mains pour elle-même.
Sous ses pas, les graviers crissaient, et, si auparavant, elle avait redouté l’irruption d’un garde, ou de Jehan lui-même à cause de son manque de discrétion, la présence de Seena lui ôtait se genre de doute. Elle longea le mur, ses mains frottant le mur aux aspérités érodées par le temps. La lune l’éblouissait. Mais elle avait l’habitude. Après que sa voix l’ai quitté – ou après qu’elle ait chassé sa voix -, sa vue ne s’était pas réellement améliorée, pas plus que son touchers. Les deux sens qui avaient été éveillée par cette perte avaient été son ouïe et son odorat. Surtout son odorat. L’air chaud caressa doucement sa narine. Elle se raidit, consciente que cela trahissait, sans doute vraiment possible, la présence d’un corps. Humain ou animal. Très proche ou bien important. Grand. La sensation que Seena lui fit passer à cet instant ressemblait vaguement à un ricanement. Evidemment, elle savait, elle, qui était là. Devant l’absence d’anxiété de la part de Seena, elle s’avança dans la lumière trop vive de la lune, et aperçut un corps. Immobile, figé, mais debout. Le portique est se dressait dans son dos, ombré. Pourquoi faire attendre ainsi le temps, comme s’il pouvait nous révéler la présence ? Les minutes s’égrenèrent, longues et lasses. La lune a parcouru quelques degrés quand Seena lui fait à nouveau comprendre quelque chose. Il est somnambule. Alors, doucement, elle fait quelques pas, s’approche. Touche son épaule. Lisse, ronde, légère. Presque gracieuse. Sobre. Elle l’agite un peu. La lune l’éclaire. Seena se lasse, déjà, et l’agite plus fort.
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| | Messages : 44 Inscription le : 27/12/2008
| Sujet: Re: L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) Ven 3 Avr 2009 - 19:57 | | | A cet instant, la lune stabilisait sa couleur à un rouge sanglant, alors que les bruitages incessants se taisaient pour faire place à un silence qui n'était pas moins inquiétant. En temps normal, il ne se serait pas plus formalisé de ces étranges décors et aurait attendu que ça passe en se livrant à des passe-temps futiles tels que compter les étoiles ou lancer des cailloux le plus loin possible... A défaut de cailloux, il y avait des crânes ; mais bien loin de son état habituel, le jeune homme paniquait. A l'extérieur, on ne pouvait voir qu'un corps en station debout, immobile et droit, insensible aux caresses du vent et à la fraîcheur de la nuit qui s'infiltrait sous sa cape... à l'intérieur, c'était tout autre chose. Un entrelas de questions plus ou moins utiles, à un rythme d'une rapidité qui forçait l'admiration. Une question sans réponse, c'est pénible. Deux questions sans réponses, c'est énervant. Trois questions sans réponses, c'est rageant. Cinq-cent quarante-trois questions sans réponses, c'est... à vous en manger les ongles, avec les doigts, la main, et peut-être même le bras. Seulement voilà, le ciel avait eu la grâce d'épargner le corps divin de Meleas en l'empêchant de se mouvoir, et par la même occasion de se livrer à l'auto-cannibalisme. Tout se passait donc dans son subconscient - puisque son conscient restait hélas profondément endormi - , menace silencieuse pour sa raison grignotée peu à peu... s'il avait pu bouger, sûrement se serait-il roulé par terre en hurlant des morceau de phrases qu'il aurait été le seul à comprendre.
Et puis soudain, un souffle, quelque part sur son épaule. Terriblement réel. Trop réel. Son corps réagit, frémit, ses yeux papillonnent pour ne pas changer leurs habitudes, ses mains se crispent, sa respiration s'accélère, son nez se plisse. What happen ? Le souffle se transforme en ouragan, il sent une déflagration se propager dans tout son corps alors qu'un engourdissement se fait ressentir au niveau de ses jambes. Aïe, je décède.
Éveil de la bête.
Meleas chancela légèrement, secoua la tête de gauche à droite sans se soucier de ses mèches désordonnées et plissa les yeux avant de les ouvrir tout grand et de... tomber à la renverse. Sa main voulut se raccrocher au bras qui l'avait ainsi tiré du sommeil mais elle ne saisit que du vide, et son postérieur eut le bonheur de connaître la dureté du sol. Ravalant un 'aïe' qu'il ne ressentait pas le besoin de dire, le garçon grimaça et leva la tête vers l'intrigante.
- Ah, d'accord, je rêve.
Sa voix se perdit dans le silence, sonnant trop faux à ses oreilles. Mais alors comment expliquer le fait qu'il se soit endormi dans son lit et se réveillait au beau milieu d'une allée extérieure ? Mystère et boule de gomme. Peut-être l'ombre devant lui daignerait-elle lui expliquer le cours des évènements ? L'ombre. Peu désireux de rester dans cette posture inconfortable, Meleas se releva et épousseta son pantalon avant de plus s'intéresser à... la demoiselle qui lui faisait face. Charmante. Brune, dans l'obscurité de la nuit ses cheveux paraissaient plus sombres, presque noirs. Sa peau pâle semblait refléter la clarté dissimulée de la lune, presque teintée de gris pour l'occasion ; Mel la voyait petite et mince. Sûrement pas la plus belle fille qu'il avait pu croiser dans sa courte vie, mais tout de même très mignonne. Le commun avait parfois du bon... Ses pensées à présent égarées dans une nouvelle réalité, Meleas se posait toujours autant de question, mais au moins celles-ci avaient-elle un sens. La plus importante franchit la barrière de ses lèvres de manière peu élégante mais explicite, pas forcément adressée au drôle d'oiseau qui se tenait devant lui, juste nécessitant d'être prononcée.
- Qu'est-ce que je fous là ?
Du tact avec les filles, du tact. Hein ? C'était quoi ce mot ? Pardonnons notre cher fils de paysans, il a été élevé par des rustres. Comme l'inconnue ne répondait pas, Melas se mit à la détailler de plus belle, appréciant d'un regard la douceur de son visage et la finesse de sa taille, désapprouvant dans le même temps le fait qu'elle semblait presque chétive, comme ça, seule. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? Il remarqua aussi avec une petite mimique qu'elle était aussi musclée que lui - ce qui ne voulait pas dire grand chose puisqu'il ne l'était pas plus que ça - et s'interrogea sur la nécessité d'avoir des gros biceps pour un homme. Ses yeux descendirent ensuite vers ses mains, osseuses, presqu'arachnéennes, couvertes d'égratignures diverses. Combattante ? Probablement. Donc potentiellement dangereuse ? Et alors, elle faisait deux têtes de moins que lui... ce qui ne voulait absolument rien dire, mais il se demandait si elle pourrait lui tenir tête. N'y voyez pas un égo démesuré, non, c'était une simple curiosité d'ordre meleassien.
Alors, pourquoi je suis ici ? S'il avait su qu'elle ne pouvait pas lui répondre...
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| | Messages : 180 Inscription le : 23/07/2007
| Sujet: Re: L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) Lun 6 Avr 2009 - 20:09 | | | Sa voix perça. Modulations légères, pâle hébétude, naïveté lucide. On eut dit une voix d’enfant, un peu affable, devant un constat acquis à l’adulte mais qu’il découvre seulement. Elle laissa la voix se glisser en elle, chatouiller son marteau et son enclume, déclenchant des messages, tout agités, se ruant vers le cerveau. Cette voix, désormais, elle l’a reconnaitrait. Restait à lui associer un nom, une forme, une image, une personne, une âme. Une référence indélébile. Il paraissait perdu. Dans son âme, on ricane. Seena, Casse-toi. Les mains de la jeune fille sont tendues, crispées sans raison. Et puis le garçon est là, interdit.
« Qu’il a l’air idiot, pantin, immobile, éperdu. Il a le regard gamin, les doigts pendant, là, bêtes. Il a le corps avachi, les épaules lasses, voila qu’il est égaré : Un croisement sur le chemin du destin, et voila que, comme mille autres, son hésitation dure mille ans. Tant de temps gâchés, tant de temps à jamais passé, tout ce drame pour faire le mauvais choix. Parce qu’il se trompera, c’est évident. Ils sont tous comme toi, ils se trompent tous. Ils errent, comme ça, inconsistants, et le jour où, enfin, on leur offre d’ « être », on leur propose d’ « avoir », ce jour là, ils ont enfin entre leurs mains leur vie, et ils ne trouvent qu’à la broyer, en regardant les lambeaux glisser entre leurs doigts, atones. On dirait que vous êtes à tous instants endormis, amorphes. »
Elle crispe les doigts. Seena, c’est un peu une voix satirique, élevée au delà de l’humanité au point de la charger de tout pêché. Et en fin de compte, si Seena est vraiment l’âme de chaos et de néant, alors elle n’a d’humain qu’un nom, et des années de connaissances que l’esprit humain, dans toute sa grandeur et ses valeurs – La connaissance, la savoir, la découverte – serait bien en peine, même de mentionner, infimement, par un infini abstrait.
« Tu me respecteras une autre fois. L’action à ce quelque chose d’humain qui donne envie, agite-toi et apprends la raison à ce candide hagard. Oui, l’ingénu t’attends, tente, avance, fais : Il en serait bien incapable. Sait-il seulement lire, écrire, compter ? Sait-il réfléchir ? Voila que, m’étant basée sur des acquis que je croyais vérifiés – Il était un étudiant doté de fonctions un tant soit peu développées et capable de réflexions de bases, type ‘La divergence d’opinions et l’absence admise d’objectivité est un frein à l’élaboration d’un concept universel aussi dit Vérité’ – je me retrouve à devoir envisager la possible erreur sur jugement de départ et donc destruction complète d’une longue théorie, soit : Ce jeune homme pourrait ne pas être doté de fonctions intellectuelles de bases hormis admission de l’état des faits : ‘Je dors’ ; ‘J’ai faim’ ; ‘Il fait nuit’ ; et ici, ‘Je rêve’ . Ce pourrait … »
- Qu'est-ce que je fous là ?
« On admettra que le questionnement possède une certaine légitimité. Il faut pourtant avouer… »
Ferme-là.
La clarté revint. La réponse, non. Même si elle avait su que répondre, elle aurait été bien incapable de la lui transmettre. Pas de plume, pas d’encre, pas de palimpseste, pas de stylet. Elle baisse les yeux au sol, fouille un moment, archéologue improvisée. Un caillou pâle, difficile d’admettre sa couleur sous la lune, peut-être assez clair. Un bord arrondi, l’autre déchiqueté, plutôt effrité. De la poudre reste collée à ses doigts humides. Elle le regarde un bref instant. Des cheveux blancs guerroyant sur un front vaste et des joues lisses, un nez droit et des lèvres. Les lèvres, elle ne les voyait pas, mais il devait en avoir. Alors des lèvres. Elle ne voyait qu’une légère silhouette. Pas de forte virilité, ni de muscle saillant. Elle se détendit. Un gamin, en somme. Elle s’arrache à l’observation redondante de ses quelques parties visibles, s’approche sur mur de pierres irrégulières. Cherche un carré illuminé, finit par en trouver un assez grand. Elle observe le caillou qu’elle a ramassé, quelques instants auparavant, le fait tourner dans ses doigts, puis essaye. Enfin, elle ajuste des lettres de son écriture malhabile.
« Je suis muette et je n’en sais rien. »
A proprement parler, aucun sens. Mais il devrait bien comprendre…
« S’il était doté d’une aptitude globale basique à l’analyse-transcription… »
Ferme-là.
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| | Messages : 44 Inscription le : 27/12/2008
| Sujet: Re: L'oeil ouvert du loup qui dort (RP terminé) Lun 6 Avr 2009 - 22:12 | | | Drôle de créature. Pâle, translucide, fantomatique, fondue dans le décor. Les yeux rivés vers le sol, impossible d'identifier la couleur de ses iris. Pourtant elle semblait réfléchir, s'engluer dans ses propres pensées... je te hante, tu me hantes, nous nous détestons, ils nous méprisent, je te hais, mais tu restes.Bien loin de savoir que cette étrange jeune fille - étrange dans le sens où elle se trouvait dans un endroit incongru aux yeux du Lupus - était tourmentée par un esprit loin d'être sympathique, Maën se demandait d'où venait cette expression figée et insondable qui la caractérisait. Il s'intéressait toujours au côté intérieur des personnes qu'il croisait, mais la Dame hélas ne l'avait pas doté de la clairvoyance suprême, et la seule chose qu'il pouvait deviner de cette fille, c'était un certain silence... Il était une de ces personnes curieuses et ouvertes, mais pas assez instruites ni incroyablement brillantes. Humaines. Qu'il ait su qu'une peste se riait de lui à cet instant ne lui eût fait ni chaud ni froid, habitué à être être hué pour ce manque de 'virilité' ou de culture. Pourtant il se pensait gâté par la nature, parce que vivant et en bonne santé. Les esprits simples n'ont jamais été les plus à plaindre... Esprit simple ? En voilà une façon de parler de Maën ! Rien de plus compliqué qu'un esprit, quel qu'en soit le propriétaire. Dire d'une façon de penser qu'elle est simple revêtait de l'inconscience et d'une fade arrogance. Ainsi donc, s'il avait eu vent de la conversation muette qui se déroulait entre l'entité et sa victime, il se serait contenté de sourire en songeant à tout ce que 'Seena' ratait. Seulement voilà, il était loin de connaître cette dernière, et il était à des lieues de la vérité, planchant encore sur une timidité maladive. Aussi tomba-t-il de haut lorsqu'il finit de déchiffrer les caractères tracés maladroitement par l'intrigante... Muette. Elle est muette.
Il se trouva bien maladroit. Décontenancé, il chercha quoi dire, mais la réponse lui apparut, évidente, après quelques secondes de cogitation : il n'y avait rien à dire, strictement rien. Alors il fallait se taire ? Partir ? Sans même prendre la peine d'essayer de mieux connaître cette fille, qui constituait alors un véritable mystère à ses yeux ? ( Il lui en fallait peu, je vous l'accorde. ) Non, c'eût été trop bête. Il se mit soudain à chercher sur lui de quoi écrire, sachant pertinemment qu'il ne trouverait rien... parce que qui a l'habitude de dormir avec du papier ? Alors il plongea ses yeux dans ceux de l'inconnue, tentant d'y discerner une réponse, une proposition, ou même un soupçon d'idée... rien. Qui a dit que les yeux parlaient ? Il s'exprimaient, rien de plus. Le garçon commençait à désespérer de pouvoir communiquer autrement que par le billet d'un caillou et d'un muret, ce qui ne lui plaisait guère. Mué par une envie plus forte que celle de rester décent, il se pinça les lèvres et tenta un sourire avant de présenter sa main à la jeune fille. Qui était-elle ? Il n'en savait rien, mais il avait envie de la connaître. Pourquoi ? Parce qu'en ce lieu il était seul, et que si la solitude ne l'avait jamais vraiment gêné, il préférait de loin la compagnie, pour peu qu'elle soit agréable... Écho, pas grand-chose sur son visage, un sourire légèrement voilé, de grands yeux animales et une allure droite sans pour autant être raide. Maën n'avait rien de particulier mais il incitait à la confiance... La jeune fille sembla caresser un instant l'idée de partir sans se faire prier, retourner se coucher, oublier tout ça... Son bras fut secoué d'un léger spasme, se leva doucement, alors que ses doigts trouvaient lentement le chemin jusqu'à ceux du garçon pour s'y lier, sans qu'aucun accord n'ait été rédigé. Pas d'engagement. Juste un sourire et puis un peu de chaleur humaine. Maën n'attendit pas plus et se dirigea sans hésitation vers la porte qui les attendait un peu plus loin, seule frontière qui les séparait de l'intérieur de l'Académie. Et puis quand il l'ouvrit, ce fut l'Apocalypse. [--> Prise de l'Académie | Hall d'entrée] |
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