Cours de civilisation : leçon n°2 (RP terminé)

Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31

[ Je situe ce cours avant l’attaque des Raïs ]
[Le cours précédent]

Lorsque le jeune homme entra dans la salle, il eut la satisfaction de la trouver propre. Les fenêtres ouvertes laissaient passer un courant d’air agréable, et donnait une vue superbe sur le parc printanier. Il n’y avait que de blancs nuages dans le ciel, et au loin, des oiseaux gazouillaient tranquillement. Meme s’il aurait très bien compris que peu d’élèves eussent envie de venir en cours par ce temps radieux, il aurait tout de même une atmosphère agréable pour faire cours aux plus courageux d’entre eux.
Prenant place tranquillement à son bureau éclairé par un rayon de soleil encore hyalin, le professeur sourit à la classe vide, attendant tout simplement qu’il fut l’heure pour les élèves d’arriver. La dernière fois qu’il avait eu cours de civilisation avec ses élèves, il avait tout fait sauf ce qu’il avait prévu de faire. Aussi, cette fois, il s’était préparé.. Et puis de toute manière, il allait pouvoir démarrer son cours tranquillement avec l’unique devoir qu’il avait donné à réfléchir à ses élèves. Après tout, quoi de mieux que de demander qu’était le Chaos.. Il était sûr d’avoir une réponse différente par élève, et il pourrait extrapoler ses cours de là. C’est ce qui faisait le propre d’un cours intéressant, d’être imprévisible et improvisé ! Et puis, il y avait eu de nouveaux élèves depuis son premier cours, il était certain d’avoir des avis extérieurs intéressants.
Dès que la cloche retentit dans tous les bâtiments, l’homme se dressa sur ses deux pieds – note, il n’en avait pas trois, et il n’avait même pas ses pantoufles !- et alla ouvrir la porte, afin que les élèves n’aient pas à frapper plusieurs fois avant de pouvoir entrer. Un courant d’air frais le frappa en plein visage, et il frissonna légèrement. La journée était parfaite pour dispenser un cours serein en compagnie de ses chers élèves.
Les premiers arrivèrent enfin, souriants et en pleine forme, comme il s’y attendait. Après tout, le printemps n’était pas là pour rien !
Lorsque suffisamment furent arrivés ( et qu’il laissa tout de même la porte ouverte pour les retardataires ), il s’avança sur son estrade et lança d’une voix claire :

- Bien le bonjour à tous, chers élèves ! Pour les quelques-uns qui seraient arrivés à l’Académie récemment et que je n’ai pas encore l’honneur de connaître, je suis Duncan cil’ Eternit, professeur de lettres et civilisation. Bien, comme la plupart d’entre vous le savent, j’avais demandé au cours précédent de réfléchir à une question pour ce cours-ci, afin que chacun partage son point de vue.

La question était, je le rappelle : Qu’est-ce que le Chaos ?

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

Bouh… Elle avait perdue la feuille de parchemin où elle avait réussit, miracle, à écrire trois lignes sur le chaos sans fautes d’orthographe ! Voulant faire les choses correctement, elle avait commencé par aller dans la bibliothèque – décidemment, le professeur était une mauvaise influence. Deux fois en une semaine, alors qu’elle n’y avait pas mis les pieds en deux ans, avant son arrivée ! – et par sortir des ouvrages où elle pourrait vérifier l’orthographe de ses mots. En arrivant à la quatrième ligne, elle avait commencé à fléchir, ne vérifiant plus ce qu’elle faisait. A la cinquième, elle avait transformé sa feuille en une jolie boulette de papier qu’elle avait fourrée au fond de sa poche. Elle savait parfaitement ce qu’elle pensait du Chaos, non mais. Pas besoin de l’écrire. Et tant pis pour le temps perdu dans cette salle aux murs figés, elle allait se rafraîchir dans la cour, et rejoindre Khelia ou une autre élève.

Mais elle aurait quand même voulu penser à l’apporter en classe. A quoi ca servait, sinon ? A rien. Absolument rien. Le temps qu’un sablier se retourne, disparut dans le néant alors qu’elle avait le nez dans un manuscrit poussiéreux. Elle grimaça, puis leva la main. Le cours de civilisation allait devenir un débat philosophique, on dirait… Etrangement, elle n’avait jamais parlé du Chaos avec Ena Nel’ Atan. Elle le souhaitait, pourtant ; savoir ce que son maître pensait des Mercenaires du Chaos et de Marlyn l’aurait sûrement aidée à garder les idées claires. Mais la marchombre n’aurait sûrement pas répondu, de toute façon. Alors cette classe était le meilleur endroit pour prononcer son opinion… Opinion très subjective. Que pouvait-on envisager d’autre, de la part d’une marchombre qui avait pour amie une mercenaire du chaos ?

- Le Chaos est Incompréhension…

Elle hésita un instant, pas par manque de conviction, mais parce qu’elle n’était pas certaine de devoir ajouter une explication. C’était très clair pour elle, clair comme le manque de pantoufles du professeur!

- …à mon avis. Nous pouvons très bien declarer que les Raïs et les Ts’liches sont chaotiques, mais ils pensent sûrement la même chose en ce qui nous concerne. Si les Raïs pensent. Nous ne comprenons pas pourquoi ils agissent comme ils le font, mais leurs actions ont sûrement un sens pour eux. Ils ne nous comprennent sûrement pas non plus… Tout comme les Mercenaires du Chaos et les marchombres, ou l’Empire et les hors-la-loi. Le Chaos est subjectif, et n’existe que par rapport à nos propres croyances, au fond…

Et pour combattre le chaos, pour atteindre l’harmonie, il fallait donc comprendre. Comprendre, et accepter les différences… Observant le reste de la salle, Elera attendit que la prochaine voix se fasse entendre.

**Sÿa** Messages : 180 Inscription le : 23/07/2007

La jeune fille s’était retrouvée, pour la première fois, devant la salle de longues minutes avant son ouverture. Elle s’était installée, et s’était perdu dans le vide. Les veines ondulantes et les nœuds sombres de son pupitre, qui dessinait de jolies arabesques au style étrange, n’avaient plus de secrets pour elle. Elle aurait sans doute put redessiner chaque détail les yeux fermées, si elle était douée pour le dessin. Plusieurs élèves étaient ensuite entrés, et elle avait fait mine d’être occupée. Mais ses yeux s’étaient perdus entre les lignes du parchemin sur lequel s’alignaient une suite de mots malhabile inscrits au stylet, qu’elle avait tenté de trouver, et qu’on lui avait apportés sur un plateau. Enfin le professeur entra, et demanda de but en blanc, comme pour signifier très clairement aux élèves pleins d’espoir que sa mémoire n’était pas défaillante, les résultats de leur recherche concernant le Chaos. Elera prit la parole, et Sÿa écouta avec attention. Chaque mot sortit de ses lèvres étaient toujours teinté d’étrangeté. Elle secoua la tête et se concentra sur ses notes. Elle hésitait. Donner le parchemin ? Elle relut les premières lignes, et, trop honteuse de l’écriture hachées et déséquilibrée, elle opta pour la deuxième solution. Elle se tourna vers Elera, et demanda, avec ses yeux, si elle acceptait de traduire. Puis elle se mit à agiter les mains, parfois hésitante.

- Le Chaos, c’est un mélange de matière et de Néant. Cet amalgame … détruit l’existence telle qu’elle est vue. Le Chaos est donc folie et incohérence. Comme l’a dit Elera…Ceux que nous pourrions qualifier ressortissants du Chaos pourraient à loisir nous nommer de la même façon, puisque nous somme en contradiction avec leur manière de penser…

Elle arrêta ses gestes un moment, réfléchit, puis repris :

- Dans un sens, le mélange de la matière et du rien, ensemble destructeur, peut-être apposer aux mercenaires par exemple : D’après ce que l’on sait de leurs pensées, cherchent mort et destruction…Mais nous ne pouvons être sûrs…

Elle eut une pensée fugace pour Marlyn. La discussion qu’elle avait eut avec Elera avant son départ lui revint comme un flash, et elle perdit un instant la notion de ce qu’elle disait. Elle attendit quelques secondes, puis reprit :

- Mais notre désir de cohésion entre ce qui se repousse naturellement nous rapproche aussi de la conception du Chaos…

Pause, de nouveau. En baissant les mains, elle heurta le pupître et se crispa sous la douleur vive. Elle se mordit les lèvres, et prépara la phrase suivante dans sa tête. Quand la douleur reflua, elle releva les mains, et signa de nouveau, son majeur droit la lançant de temps en temps, et ne respectant pas toujours le signe. Il fallait qu’Elera comprenne.

- Mais pour le peuple ou pour l’Empire, le Chaos est ce qui veut nuire à l’organisation mise-en-place, ce qui veut attenter à leurs vie, leurs biens, leurs acquis…

Elle stoppa net et fit comprendre d’un signe de tête à la jeune Lotra qu’elle avait terminé. Elle se sentait soudain gênée d’avoir été observée. Mais surtout, elle craignait la réaction du maître. Elle n’était pas une élève vive et intelligente, douée et emplie de savoir. Juste une élève maladroite malgré son avidité de connaissances. Ce raisonnement n’était que partiellement le sien. Elle avait été guidée et ne pouvait le nier. S’il avait des doutes…

Messages : 84 Inscription le : 29/08/2008

Wenn se glissa dans la salle des légendes et prit une place au fond non loin de la fenêtre entrouverte. Elle regrettait profondément de s'être inscrite à ce cours. Cependant le sujet ne put qu'attirer son attention.
*Ambitieux professeur.* pensa-t-elle.
La jeune fille réfléchit un instant : Qu'était le chaos au fond ? Elle l'ignorait, et cette question la troubla profondément. Tandis que les élèves échangeaient leurs avis respectifs, elle ouvrit un parchemin, et sortit de quoi écrire. Elle griffonna quelques mots, mais ne parvint pas à faire une phrase qui ait un sens. Agacée, et fâchée contre elle-même d'être aussi perturbée par une simple question, elle tourna la tête vers la fenêtre, qui donnait sur le parc. Dehors le ciel était d'un magnifique bleu, où passaient des nuages aussi blancs que la neige, ce qui rappela à Wenn une rencontre qui l'avait marqué. C'était un hiver alors qu'elle était encore une petite fille, elle avait aperçu un homme habillé de noir furtivement. Tous ces gestes étaient empreints de ce chaos qu'elle avait tant de mal à définir.
Elle inscrivit de son habituelle écriture raturée et tassée : Chaos => façon d'être, de penser, d'agir, et de vivre. Cette phrase était très floue, mais Wenn sentit une vague de satisfaction déferler sur elle. Puis elle se tourna vers une élève, qui semblait s'exprimer sans dire un mot de façon très curieuse, qu'une autre élève traduisit. Elle avait une manière de penser à part, et la jeune felixia médita un instant ses paroles.

Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008

Le chaos…Le Thème était vague ,Mael en avait supposer que le professeur voulait parler de la fameuse guilde. Mael avait peu entendu parler de celle-ci et avait été obliger de fouiller dans ces souvenirs pour retrouver des information depuis longtemps enfouies …il y avait eut son père et cet "ami" à qui il fournissait des armes. L'ami…Un mercenaire du Chaos… .il n' avaient recueillit de ces douloureuses pensées que quelques bribes d'informations qui a ces yeux n'avait pas beaucoup de valeur
Il n'était que partiellement content de lui quand il rentra en cours,il s'assit sur une place vide et écouta attentivement les réponses de ces camarades.Il du réviser sérieusement son jugement sur le chaos,Il n'avait jamais considéré les choses de cette façon là,et n'avait vu dans le chaos que le mal à l'état pur.
Il sortit quand même le bout de parchemin ou il avait,d'une écriture soignée inscrit sa réponse et se mit à la lire.

Le Chaos est mépris:Il méprise la vie,méprise les choses belles de cette terre…
Pour moi,Un membre du chaos n'obéit qu'à lui-même ,il ne voue de respect à personne et ces actions ne vont jamais à l'encontre de son propre interet.
Le Chaos détruit peu à peu la personne qui à choisit cette voix,il la transforme en machine, les sentiments lui deviennent fugaces,puis absent,un mercenaire du Chaos n'est qu'un cadavre sans âme.
Il est facile de passer du coté du chaos ,tellement plus difficile d'en revenir…

Il leva les yeux de sa copie et attendit que quelqu'un d'autre prenne la parole.

Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31

Lorsque tous commencèrent à s’exprimer sur ce qu’était le Chaos dans leur esprit, Duncan fut surpris de la discipline qu’ils s’imposaient, parlant chacun à tour de rôle, se levant pour exposer leurs arguments ou levant la main dans l’attente d’être interrogé. Lorsqu’il avait dispensé le même cours à l’Académie d’Al-Chen, ça avait provoqué un capharnaüm épouvantable, chacun criant plus fort que l’autre pour imposer son opinion, des poings se levant, des élèves énervés ou trop vindicatifs..
Duncan devait l’admettre : c’était agréable d’avoir une classe d’élèves modèles et motivés parce ce qu’il leur racontait, malgré leur enseignement divergeant qui ne comportait pas la civilisation comme matière principale de leur cursus.. Et puis, le professeur ne put s’empêcher d’être orgueilleusement satisfait, lorsqu’il aperçut entre les doigts de la plupart d’entre eux des morceaux de parchemin recouverts de notes pas toujours bien formulées.. mais des notes quand même. C’était donc qu’ils avaient pris la peine de faire des recherches sur ce qu’était vraiment la guilde du Chaos en leur temps, afin de diversifier leur point de vue.. ou peut-être de le renforcer. Dans tous les cas, il ne pouvait dénier un investissement certain de la part de ses élèves, et était heureux d’arriver à les intéresser suffisamment pour que tous se déplacent à la bibliothèque, même sans savoir parfaitement lire ou écrire. Et puis, ça leur faisait un entraînement pour le cours de lettres, que demander de mieux ?
Ainsi, le digne professeur de lettres et civilisation se posa confortablement sur la chaise de son bureau, écoutant tour à tour ses jeunes étudiants donner leur avis sur l’entité Chaos, véritablement surpris par les nuances que la plupart mettaient dans leurs propos. Elera tout d’abord s’exprima, et l’homme ne put empêcher un de ses sourcils de partir très loin sur son front, tant la réponse était inattendue. Elle devait avoir vu ou vécu quelque chose que les autres n’avaient pas expérimenté, ça s’entrapercevait dans son ton, dans sa manière d’exprimer les choses ou le léger silence qui avait précédé sa tirade. Mais qu’importe, Duncan n’était pas psychologue, et accueillit l’argumentation de la Lotra avec contentement, d’un signe de tête. Sÿa également avait développé plusieurs pistes, parlant des différents Chaos qui sévissaient, le Chaos « impérial » et le Chaos « fondamental ». Maël donnait alors son opinion, Duncan tourna la tête pour l’entendre parfaitement, et approuva son opinion d’un signe de tête. C’était une parfaite description de ce que la guilde du Chaos faisait ressentir sur l’Empire. Mais qui saurait jamais ce qui motivait chacun de ces individus à poursuivre la voie noire ?

Certains élèves ne s’étaient pas exprimés, mais Duncan jugea que c’était à eux de choisir d’exposer leurs idées devant la classe, pas à lui de les obliger à marmonner quelques mots qu’ils n’avaient peut-être pas envie de partager. Il ne fallait pas faire de ce cours quelque chose de pénible.

- Je vous félicite tous pour vos avis d’une grande maturité et d’une grande profondeur, et j’accord ainsi cinq points aux maisons Lotra, Corbac et Lupus pour leurs dignes penseurs ! Je pense avoir attendu suffisamment longtemps pour que d’autres s’expriment, je vais donc passer au cours à proprement parler, qui comme vous devez déjà tous vous en douter, portera sur le Chaos. Ou plus précisément, sur la guilde occulte qui gangrène l’Empire.

Duncan prit un instant de silence, le temps de saisir une craie ~~et se retint très fortement de la faire criiiiiiiaïïsser sur le tableau noir~~, puis traça quelques lignes pour indiquer le plan du cours, comme il aurait déjà du le faire la fois précédente.

Ainsi, lorsqu’il eut fini de marquer le résumé du cours au tableau, le professeur se tourna à nouveau vers la classe, et reprit :

- Mais avant, il faut savoir différencier ce qu’est le Chaos, et ce qu’est devenu le Chaos. Sÿa nous a énoncé deux sortes de Chaos, et je lui donne raison. Au départ, c’est une notion abstraite qui désigne le commencement, lorsque tout n’avait pas encore sa place définie. Le néant en fut le moteur.
Lorsque l’Ordre fut établi, les premiers esprits noirs firent leur apparition, et voulurent retourner à cette forme de Néant d’où nous venons. Pour certains d’entre eux, l’être bipède humain fut une erreur et devait disparaître. D’autres s’accaparèrent l’idée et se servirent de ce dessein dans un but strictement personnel ; ils ne cherchèrent plus le Néant, ils cherchèrent leur idéal, un monde dans lequel ils règneraient en Seigneurs et Maîtres.
Depuis, tout cela a encore bien évolué, et on peut passer des heures, des vies entières à tenter de comprendre comment le Chaos est réapparu. Et surtout, pourquoi tout tend à verser dans le Chaos primitif, pourquoi l’Ordre est-il une utopie si facile à détruire, si difficile à bâtir ? Et bien sûr, l’Harmonie n’est-elle pas une sorte de Chaos, seulement un peu plus structuré qu’avant ?

Le professeur avait soulevé beaucoup de questions, mais en cela, il ne différait pas beaucoup de sa méthode de travail habituel. Un temps de silence s’ensuivit, dans le griffonnement du parchemin, et le murmure de printemps qui perçait par les vitres.
Les réponses personnelles ne devraient pas tarder à arriver.

Messages : 105 Inscription le : 03/09/2008

Néo écoutait le cours avec attention, captivée par les paroles du professeur. Une fois de plus, elle remarqua avec un sourire la capacité étonnante du Maître Cil' Eternit pour intéresser ses élèves. Sa main posée tranquillement sur une feuille de parchemin elle ne le quittait pas des yeux.
Le Chaos... Un sujet tabou. Ce qui le rendait d'autant plus captivant. Elle n'y connaissait pas grand chose, bien qu'à titre personnel, un sentiment qu'elle décrirait de "Chaotique" s'était plusieurs fois fait sentir en elle. Notamment dans la période sombre où elle s'était renfermée totalement.
Néo regarda le professeur rédiger un résumé au tableau et ouvrit grand ses oreilles à la tirade qu'il énonça. Elle analysa ses paroles et revint à celles, plus anciennes, de Sÿa.
Le Chaos fondamental, basé sur une absence totale d'ordre, et la Guilde du Chaos, hiérarchisée, dont le but est de changer l'empire à leur avantage, d'en faire leur "idéal".
La jeune fille nota rapidement et proprement le résumé sur son parchemin et réfléchit ensuite à la, ou plutôt les questions.
"Pourquoi tout tend à verser dans le Chaos primitif, pourquoi l’Ordre est-il une utopie si facile à détruire, si difficile à bâtir ?"
Elle griffonna ses idées désordonnées à la suite du résumé et tenta péniblement d'éclaircir le tout, ce qui lui semblait impossible.
Après maintes tentatives, elle abandonna le projet et se lança à l'oral.

- Le Chaos, par définition, est l'absence d'Ordre... Il ne repose sur rien, les buts ne sont pas clairs, rien n'est vraiment défini... Il est donc plus facile de bâtir quelque chose reposant sur ce contexte. Dans l'immédiat je veux dire... Car sans structure, rien ne tient. Si tout tend vers le chaos, je pense que c'est... Parce que cela semble plus facile... Mais l'idée n'est pas totalement vraie d'après moi, car si notre société est aujourd'hui bâtie sur un concept d'Ordre, c'est parce que c'est plus... Durable... Il est difficile de bâtir cette société au début, car on a tendance à se diriger vers la facilité, ce qui nous ramène au chaos, mais au final, il est plus facile d'y vivre car c'est structuré et clair. Tandis que dans le chaos, on ne peut se fier à rien, on est seul et livré à soi-même, il n'y a ni lois, ni règles pour nous guider...

La jeune fille fit une pose, organisa ses idées et continua d'une voix rendue légèrement rauque par le stress :

- La Guilde du Chaos est pour moi un vrai paradoxe. Comment une notion de "Chaos" peut-elle s'associer à une notion de "Guilde" ? Ce n'est pas naturel. Une guilde est ordonnée, dans un certain sens, tandis que le Chaos est tout le contraire. La notion de Chaos dans le terme "Guilde du Chaos" doit donc avoir une autre signification. En fin de compte, c'est peut-être leur but, le chaos. Y plonger l'empire pour ensuite en faire un monde idéal ? L'idée me paraît tout de même... Surréaliste. C'est aussi peut-être dans ce sens que le mot est utilisé. Ca n'a pas de sens. Le Chaos, donc. Mais cela reste vraiment vague...

Néo s'arrêta et se surprit de la longueur de sa tirade. Elle n'avait pas pour coutume de rougir, aussi garda-t-elle une expression neutre, mais intérieurement, elle était troublée d'avoir autant parlé, d'avoir exposé ainsi ses idée. Et puis un sentiment étrange de satisfaction se déclara, timide. C'était un début, elle commençait à s'ouvrir au monde, à se révéler.
Un sourire trop léger pour être remarqué naquit sur ses lèvres. Elle était heureuse.

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

Complètement paumée.
Elle avait traduit tant bien que mal les idées complexes de Sya, bien visibles par ses mouvements quelque peu rapides et saccadés. Folie et incohérence. Destruction. Désordre. Et Elera avait pensé à Marlyn, qui tendait un brin vers la folie, un brin vers la destruction, que ce soit la sienne ou celle d’un Karil, et un brin vers le désordre de son corps en miette. Nuisance envers l’Ordre mis en place. Oui, c’était ca, exactement. Et c’était pourquoi elle était sûrement le Chaos pour les Membres du Chaos, pour la simple raison qu’elle nuisait à leurs plans par sa simple existence…
Mépris. Oui, peut-être. C’était comme l’incompréhension. Mais aux mots suivants, Elera lança un regard de glace au rêveur. Marlyn, Enfant du Chaos, ne vivait que pour son maître, et non pour elle-même. Marlyn, Enfant du Chaos, vouait un respect sans limite à son Maître et une amitié dangereuse avec Elera. Marlyn, Enfant du Chaos, avait donné son ame pour la cause de son Maître. Elle n’était d’accord qu’avec le dernier point… Mais elle se tut, sachant qu’elle avait déjà parlé, et avant qu’elle ne puisse réagir en voyant que personne d’autre n’allait prendre la parole, le professeur passa à la suite.
Et là, elle fut complètement paumée.
De couâ ?
Le Chaos, la base de tout ce qui existe ? Comment ca comment il savait de quoi il parlait et l’Harmonie dans tout ca de quoi il parle ? Le Chaos est Harmonie, l’Harmonie est Chaos, les Marchombres tendent vers ce qu’ils combattent ? De quoooooooi ? Elle tenait à peine sur sa chaise tellement elle avait de choses à dire, ou à demander, mais malheureusement une autre élève la devança. Au moins, elle était de Lotra, à voir sa bague. Et maintenant, elle avait encore plus d’opinions à partager.

- Ca y est, tu as fini ?

Elle n’avait pas pu s’en empêcher. Patience. C’était pourtant l’une de ses qualités. Mais pas là. Elle enchaîna trèèèèèès rapidement pour que personne ne fasse attention à sa première phrase. En commençant sur les derniers mots de la Lotra, d’abord, elle reviendrait en arrière ensuite.

- Dans ‘’La Guilde du Chaos’’, je pense que Chaos signifie nuisance à l’Ordre établi, comme l’a expliqué Sya…

Elle se tourna vers le rêveur de Lupus.

- Certains se tournent vers le Chaos parce que l’Ordre les a tellement blessés qu’ils ne peuvent pas continuer à y vivre. Parce que l’Ordre s’est prouvé Chaos, alors que le Chaos leur offrait une chance. Ne confond pas Mal et Ideal, ne mets pas tous les Membres du Chaos dans le même panier. Ce serait comme déclarer que tous les rêveurs mourraient pour sauver la vie d’un autre…

Il existait sûrement des rêveurs qui, s’ils soignaient les autres, n’avaient aucune envie d’échanger leurs vies. Son regard croisa ensuite celui du professeur.

- je pense que le Chaos est peut-être comme l’Ordre, mais il n’est pas Harmonie. L’incompréhension ne peut pas être la compréhension… l’Ordre est un idéal, le Chaos est un idéal. Mais alors que le Chaos est incompréhension, destruction de tous ceux qui ne sont pas du même avis, l’Harmonie est un lien entre tout ce qui vit et ce qui ne vit pas. Compréhension. Acceptation…

Pause. Elle ne voulait pas en dire plus, n’ayant pas la permission de parler de sa formation marchombre. Pas facile dans un débat où elle devait donner son opinion, tellement fondée sur la vue de cette Voie qui était la sienne… Mais de toute facon, ce n'etait pas explicable. Elle le sentait au fond de son etre, et aucune des personnes presentes dans cette salle ne pourrait jamais voir les choses sous cet angle.

- Je ne suis pas d’accord lorsque vous dîtes que tout tend vers le Chaos. Certains le font, oui, mais pas tous, au contraire… Si nous parlons du Chaos fondamental, alors oui, tout se détruit pour qu’autre chose se construise, tous meurent pour que d’autres puissent vivre. Pourquoi ? Parce que c’est ainsi qu’est fait l’univers, de changements, de cycles et de temps. Et tant mieux. Mais j’ai aussi une question, que n’importe qui pourra répondre… Comment savez-vous qu’au début, il y avait le néant, le Chaos ? Comment savez-vous que le monde n’a pas toujours existé ?

Et peut-être qu’elle divaguait, mais le professeur la ramènerait à l’Ordre si c’était le cas…

Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008

Quand il eut finit de parler,il sentit un regard se poser sur lui,un regard froid,qu'il interpréta comme agressif. Il tourna la tète vers la Lotra et haussa un sourcil. Quoi? Il avait bien le droit de donner son opinion,qu'avait t- il dit de mal? Il se désintéressa vite de la lotra et écouta avec attention le professeur .
Comment ! Chaos était en quelque sorte égal à Harmonie! Mais il n'y avait pas d'ordre dans cette guilde ! Il n'y avait plus aucun membre de cet ordre qui voulait comme disait le prof " retourner à cette forme de Néant d’où nous venons".Maintenant ,c'était l'intérêt personnel qui guider les pas d'un mercenaire! Rien d'autre. Mael calma ses pensée ,Duncan Cil' Eternit devait sûrement bien connaître son sujet. il n'avait aucune raison de mettre ces paroles en doute.
Une autre fille parla,il acquiesça mentalement,il était du même avis que la jeune fille:Guilde et chaos étaient deux mots incompatibles…
Il remarqua que la Lotra se trémoussait sur sa chaise,visiblement empressée de parler,dès que l'autre fille eut finit,elle commença une longue tirade

Ca y est, tu as fini ?
Pourquoi était-elle si impatiente de parler?Elle enchaîna vite comme si elle regrettait sa première phrase

je pense que Chaos signifie nuisance à l’Ordre établi, comme l’a expliqué Sya…
Elle se tourna vers lui.

- Certains se tournent vers le Chaos parce que l’Ordre les a tellement blessés qu’ils ne peuvent pas continuer à y vivre. Parce que l’Ordre s’est prouvé Chaos, alors que le Chaos leur offrait une chance. Ne confond pas Mal et Ideal, ne mets pas tous les Membres du Chaos dans le même panier. Ce serait comme déclarer que tous les rêveurs mourraient pour sauver la vie d’un autre…

Pourquoi se défendait-elle ainsi? Se n'était pas de l'agacement que le rêveur éprouver,plutôt une sorte de curiosité mêlée d'étonnement,connaissait t-elle cette guilde?,Elle réagissait comme si elle cherchait à se justifier. Il voulu répliquer mais elle continua sur sa tirade

- je pense que le Chaos est peut-être comme l’Ordre, mais il n’est pas Harmonie. L’incompréhension ne peut pas être la compréhension… l’Ordre est un idéal, le Chaos est un idéal. Mais alors que le Chaos est incompréhension, destruction de tous ceux qui ne sont pas du même avis, l’Harmonie est un lien entre tout ce qui vit et ce qui ne vit pas. Compréhension. Acceptation…

Il ne comprenait pas bien ce qu'elle voulait dire,il avait beau chercher,pour lui,ces mots étaient vides de sens,il savait juste que sur ce point là,il était d'accord avec la jeune fille.

Quand elle eut poser sa question au professeur,il prit la parole

-Excuse moi de te couper dans ton raisonnement,mais quand tu dis que tout le rêveur ne mourrait pas pour leur patient je te répond que pourtant,c'est un principe du rêveur, toute personne ayant choisis cette voie,doit respecter cette règle,ou alors ce n'est pas un vrai rêveur…
Il hésita un instant,lui meme,était t-il un "vrai" rèveur? puis repris.

-C'est comme un marchombre qui aurait choisi cette voie simplement pour avoir des capacités physique or du commun ou pour obtenir une greffe,sans adhérer pour autant aux idée de la guilde. Est-ce que pour toi se serait un vrai marchombre ?

Il décida de ne pas développer plus son idée,il connaissait trop peu cette voie pour utiliser d'autre argument de cette nature.

-Donc pour moi,un mercenaire du chaos qui aurait choisit cette voie pour un autre motif que pour ces propres interets ,ne serait pas un vrai mercenaire,mais plutôt une victime…je crois

Il se tourna vers le professeur et reprit.

-Pour répondre à votre question, il me semble que c'est la nature humaine qui tend vers le Chaos,les humains sont peut-être fait pour détruire… Pourtant la plupart lutte contre ce qu'il sont vraiment…
Enfin,c'est mon avis…
Il n'était même pas sur de ce qu'il venait de dire…Il comprendrait si quelque un s'opposait à cet argument…

"Et bien sûr, l’Harmonie n’est-elle pas une sorte de Chaos, seulement un peu plus structuré qu’avant? "

Il n'avait pas d'avis sur la question,il savait que pour lui Harmonie et Chaos était trop différents mais il n'avait rien pour le prouver…

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

A voir le visage où perçait le doute sur le visage du rêveur, elle comprit qu’elle avait peut-être été un peu plus… véhémente qu’elle ne le voulait d’abord. Mais c’était Marlyn. Marlyn était dans la Guilde, Marlyn suivait le Chaos, Marlyn n’était pas le monstre sans sentiments que le rêveur décrivait. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la protéger, de protéger ces choix. Parce que tellement de monde la condamnerait comme le faisait le lupus, par ignorance seulement. Et il avait peut-être raison, oui, Marlyn était une victime, mais elle n’en suivait pas moins le Chaos… C’était sa voie. Aussi quand le rêveur finit de lui répondre, elle répliqua aussitôt à son tour- et si les autres avaient quelque chose à dire, ils s’incrusteraient dans l’argument.

- Je croyais qu’un rêveur était quelqu’un qui avait le Rêve et avait la possibilité de soigner les gens, excuse-moi. Je ne pensais pas que vous mourriez tous sans exception pour sauver un inconnu…

Et les marchombres…

- Celui que tu décris n’est pas marchombre et ne pourra jamais l’être. Il n’y a pas de vrais marchombres et de faux marchombres… comme il n’y a pas de vrais rêveurs ou de vrais rêveurs, à mon avis. Soit tu as le Rêve, soit tu ne l’as pas… Il existe beaucoup de marchombres différents. Mes idées ne sont pas les exactes mêmes que celle de mon Maître, ou celles des autres élèves, même si nous tendons tous dans la même direction. Même si tous les Mercenaires du Chaos ont une chose en commun, leur but, ils sont tous différents, ils ont tous des raisons différentes pour avoir choisi leur voie. Tu ne crois pas ?

Au reste elle ne répondit rien ; ce n’était plus à son tour de parler. Pourtant, si elle comprenait le point de Mael, elle n’était pas complètement d’accord. Les humains, ‘’faits pour détruire ?’’ Faits par qui ? Non, chacun choisissait sa voie, et comme l’avait dit Neo, beaucoup choisissaient la facilité…

**Sÿa** Messages : 180 Inscription le : 23/07/2007

La conversation glissait, et Sÿa se demanda où en était réellement le questionnement. Elle écouta successivement une jeune Lotra, puis Elera. Sa voix chantante et douce. Vint le rêveur qui l'avait soutenue lors du premier cours. Puis Elera parla de nouveau. Elle se perdait dans ces informations éparses, et tout avait semblé se centrer sur Marchombres, Rêveurs, Guilde du Chaos. Elle tenta de retrier ce qui venait d'être dit, et plusieurs choses lui échappèrent. "La nature humaine tend vers le Chaos"...D'où sortait-il cette affirmation sans fondement, sans raison d'être, comme ça? "Comment savez-vous que le monde n’a pas toujours existé ?". La phrase lui avait coupé le souffle, et elle s'en remettait très lentement. Ah oui, pourquoi n'aurait-elle pas toujours existé? "Il
est difficile de bâtir cette société au début, car on a tendance à se
diriger vers la facilité, ce qui nous ramène au chaos, mais au final,
il est plus facile d'y vivre car c'est structuré et clair. Tandis que
dans le chaos, on ne peut se fier à rien, on est seul et livré à
soi-même, il n'y a ni lois, ni règles pour nous guider..." La facilité c'est le Chaos, mais il est facile de vivre dans l'Ordre...Quel grand n'importe quoi. Dans ce cas, le Chaos plus difficile permettrai de voir réellement les personnes fortes et douées, ceux qui méritent de vivre...En réalité, il était sans doute aussi difficile de vivre avec le Chaos que dans l'Ordre. Ne comparons pas ce qui est à peine comparable...
Elle écrivit toutes ses remarques sur un parchemin, et ajouta, en dessous de la phrase d'Elera concernant l'existence de la terre quelques mots: "L'esprit humain est incapable de synthétiser l'Infini." Voila sans doute la raison pour laquelle on avait décrété que la terre n'avait pas toujours existé, et les savants s'étaient appuyés dessus dans des conjectures folles pour inventer des indices qui aurait pu correspondre à autre chose, mais qu'ils avaient rattachés à cette idée. Tant pis pour eux.
Et puis, les Types ne représentent pas tous les représentants d'une classe. Impossible, en réalité, de mettre toutes les personnes se présentant sous un nom dans le même sac. Comme disait Elera, leurs idées "Tendaient" vers le même point. Tendaient seulement. Elle étira ses doigts et prépara ses paroles.
elle allait poser une question sans doute parfaitement idiote, mais à laquelle elle n'avait pas de réponse...Elle fit un signe à Elera, lui demandant de nouveau de traduire, oubliant pour la première fois sa gêne vis à vis de la jeune fille à qui elle demandait sans cesse de l'aide, puis agita doucement les mains, un peu hésitantes:

- Mais...Qu'est-ce-que l'Harmonie? Je veux dire, Harmonie est égal à Ordre? L'un entraine-t'il l'autre? L'Ordre est-il forcément harmonieux, et l'Harmonie forcément ordonnée?

Avant de pouvoir réellement réfléchir à la suite, il lui fallait forcément définir les deux termes de la questions. Le Chaos était défini, mais pas l'Harmonie. Et comme elle ne parvenait pas à trouver d'explication elle-même, il lui fallait bien demander...Elle sentit le regard des autres sur elle et regretta un instant d'avoir posé une telle question. Mais quoi? Connaissaient-ils tous exactement le sens d'Harmonie?

Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31

- Un peu de calme je vous prie !

Evidemment, personne ne prit parti de la maigre tentative d’ordre que le professeur avait tenté de ramener dans la classe, et celui-ci se voyait contraint encore quelques minutes de voir ses élèves débattre les uns contre les autres sur un sujet que, il le savait, bourgeonnait constamment dans leur esprit en de profonds arguments qu’il n’avait pas attendus de la part d’élèves de cet âge-là. Certes, ils avaient presque tous la vingtaine –certains plus-, mais normalement, on n’est pas censé savoir autant de choses à cet âge, surtout concernant un sujet qui ne devrait pas les avoir atteints.. ce qui semblait pourtant être le cas. Tournant la tête pour suivre les différentes propositions des jeunes gens, Duncan fut surpris de la véhémence avec lequel la jeune Elera, de Lotra, s’exprimait sur le sujet. Depuis le début du cours, il avait certes remarqué qu’elle avait quelque chose en plus des autres dans la tête sur le sujet, mais il ne pensait pas qu’elle en irait jusqu’à défendre certains aspects du Chaos. Mais après tout, pourquoi lui en voudrait-il ? Il n’était pas beaucoup moins du même avis, sinon qu’il n’avait pas expérimenté d’épreuves chaotiques qui pussent lui servir pour le cours.
Aussi, voyant que tout commençait un peu à se répéter, les esprits à s’échauffer –les élèves s’étaient levés pour s’exprimer-, il haussa la voix, ~~prit sa grosse voix de croque-mitaines~~ et lança :

- Un peu de calme je vous prie !

Cette imprécation fit l’effet d’une douche froide sur les débatteurs, qui se calmèrent –et heureusement !- et se rassirent : ainsi, Duncan eut la possibilité d’en placer une.
C’est qu’il avait des questions auxquelles répondre. Et il fallait avouer que le temps que tout le monde se lançait son opinion les uns aux autres, il avait eu le temps de réfléchir à une réponse. Aussi, il reprit sa voix normale, un peu plus sérieuse pour maintenir le calme dans la classe, et se tourna tout d’abord vers Elera, qui avait soulevé le premier problème.

- Deux questions philosophiques, qui pour être complètement répondues nécessiteraient un débat de quelques heures, de la patience et du café.. beaucoup de café. Cependant, je pense pouvoir y répondre sommairement, puisque tu me demandes comment je puis savoir de telles choses.
Certes, je ne puis affirmer avec des preuves concrètes que le Chaos est la base de tout, que le Monde n’a pas toujours été là. Je te répondrais par la logique, tout simplement. Si le monde avait toujours existé, à notre stade d’évolution, nous serions déjà beaucoup plus avancés que nous ne le sommes à l’heure actuelle. Imagine des millénaires, des dizaines de milliers d’années, à suivre le même rythme, étant déjà là au départ. Nous aurions déjà trouvé comment aller toucher le soleil, comment voler ou comment rêver. En sommes-nous là ? Non. Il a donc fallu que tout cela commence un jour. Et ce n’est pas si vieux que ça. Bien sûr, pour nous qui ne vivons pas même un siècle, ça paraitra énorme, gigantissime et extrêmement lointain. Mais dans l’échelle du temps, nous sommes un grain de poussière dans le Désert des murmures. Le monde a forcément commencé un jour. Et pour qu’il ait commencé, il fallait qu’il y ait autre chose avant ? Et quoi de mieux que le Néant pût entraîner la création du monde ?
Pour qu’il y ait Ordre – et j’entends par là, ordre de molécules, cycle végétal et toutes ces choses auxquelles on ne songe pas – il fallait d’abord que tout soit chaotique, pour s’ordonner et combattre le Néant.

Le professeur s’arrêta le temps de s’humecter les lèvres. Débattre sur un sujet pareil lui plaisait et plaisait aux élèves, en général, alors le cours théorique sur la Guilde attendrait bien encore quelques minutes. Ce n’était pas le plus important pour forger les esprits. Et leur apprendre à raisonner d’eux-mêmes, c’était la clé pour être libre un jour. En somme, ce que l’éducation leur apportait..
Duncan Cil’ Eternit se tourna alors vers Sÿa, ayant repéré qu’elle agitait les mains pour répandre sa question. Après la traduction d’Elera, le professeur sourit légèrement, avant de se rengorger et de répondre :

- A cette question, infinité de réponses. Pour les sages qui ont passé leur vie dans les livres et les dictionnaires, ils te répondront que ces mots sont synonymes. A un Marchombre –bien que je ne sois pas le plus qualifié pour parler des Marchombres- il y aura toujours une fine nuance entre Harmonie et Ordre. Pour des enfants, l’Ordre est mal, car il gronde et il punit, tandis que l’Harmonie avec leur poupée, leurs camarades et leurs rires leur semble l’éclat d’un paradis renouvelé. Pour des vieilles femmes, au visage ridé, l’Harmonie n’existe plus, car leur corps ne sait les suivre ; elles ne peuvent être en Harmonie avec elles-mêmes ; Tandis que l’Ordre règne, leur expérience est classée et bien définie, tout est ordonné chez les personnes âgées, avant qu’elles ne sombrent dans le gagatisme.
Je pourrais encore te citer des dizaines d’exemple, mais je pense que tu auras compris. La différence entre Ordre et Harmonie dépend de la personne à laquelle tu poses la question. Et si tu posais la question en classe, tu auras probablement une réponse différente par élève qui se trouve assis sur une chaise.
De mon point de vue, ce sont deux mots semblables. Pas synonymes. L’Harmonie a quelque chose d’utopique et d’idyllique que l’Ordre ne respire pas, cet Ordre qui semble martial et peu attirant, tandis que l’Harmonie.. et bien l’Harmonie semble chanter entre tes lèvres, elle est plus agréable et plus difficile à vouloir atteindre. Je dirais que, dans mon esprit, on est tous un peu harmonieux et un peu ordonné, un peu chaotique et un peu néant. Seulement, ces quatre éléments qui nous constitueRAIENT ne sont jamais dans une répartition parfaite. Les doses changent durant l’existence, les idéaux, les ambitions ou les blessures. Et ça peut répondre à la question sur les motivations qu’ont les mercenaires, également. Chacun a sa part d’Harmonie ancré au fond de lui, il l’appelle simplement Chaos pour la crainte.
Aussi, pour que nous développions nos connaissances là-dessus, j’en appelle à votre opinion, après vous avoir livré la mienne :
Quelle est la différence ou la similitude entre Ordre et Harmonie ?

Messages : 359 Inscription le : 08/05/2007 Age IRL : 33

La salle des Légendes avait un nom propre à embraser n'importe quel esprit passionné ou rêveur, et également à raviver les vieilles amertumes, qui commençaient, à force de patiente, à s'enliser doucement dans le marasme des pensées.

Ambre se tenait au fond de la classe, le visage posé sur la paume un peu rêche de sa main. Elle ne s'attendait pas à être aussi... comment dire? Prise par le débat.
Bon, il fallait bien reconnaître qu'au départ, elle avait été plus que sceptique en voyant l'énergumène chargé du cours, savant mélange de crevette et de féminité, portant le bouc en plus.
Mais bizarrement, l'homme en question semblait gérer parfaitement sa matière, et ses points de vues étaient aussi pertinents que ses questions. C'est pourquoi, jusqu'alors, Ambre avait conservé le silence, le sujet la touchant un peu trop pour que ça ne se remarque pas...
Contempler les autres, voir cet échange de mots de plus en plus virulents, ce feu intérieur qu'ils laissaient exploser et qu'elle devait taire avait quelque chose de terriblement dérangeant, et grisant à la fois.
Voilà les esprits qui se confrontaient, les opportunistes de la pensées qui bondissaient d'un camp à l'autre, le charisme plus affirmés de certains lorsqu'ils parlaient... et le pouvoir de rester neutre.

Le professeur, sans s'en rendre compte, venait de recréer avec une exactitude incroyable l'univers de Gwendalavir tel qu'Ambre le voyait. Il y avait les Légendes-en-devenir, tellement lumineux qu'ils étaient capables d'accepter leur part d'ombre, les gentils basiques, bien fermés à tout ce qu'ils ne comprenaient pas, l'équivalent des paysans qui ne voient pas plus loin que ce que va leur rapporter leur champ... Il y avait l'autorité, discrète, qui laissait les choses se passer, et elle. L'obscur, dissimulé dans la foule... ça tenait de la magie.

Mais d'un coup, ~~l' Empereur~~ le professeur stoppa net les bretteurs qui s'échauffaient un peu trop à son goût. Il monologua un moment, pour répondre aux question, s'attirant un regard brillant de l'itinérante. Celui-là était un vrai instruit, avec des opinions structurées, et des influences marquées. Peut-être avait-il écrit certains des traités philosophiques qu'Ambre avait dévoré?

Il donnait envie de répondre, quitte à mesurer chacun de ses propos. Mais de répondre parce que ses mots chantaient cette harmonie sombre, trouvaient quelque part un échos avec ses pensées, à elle.
La jeune fille se redressa, s'humecta les lèvres, et chercha ses mots en contemplant la bague de sa maison.

-Je pense... , commença-t-elle doucement, presque timidement, que l'Harmonie n'a pas besoin du nombre pour exister. Pour qu'il y ait un ordre, il faut forcément plusieurs spécimens de choses, donc l'une prendra de l'autorité sur les autres, dans un but quelconque. L'Ordre entraine la brimade, la brimade la frustration, et la frustration le désordre, ce qui explique que nos société ordonnées ne se mettent pas en place sans résistance.
L'harmonie est une essence. Pour exister, elle ne doit même pas être contemplée. La nuit suit le jour, le jour suit la nuit, le soleil dévore la brillance des étoiles, qui piquent à nouveau le ciel chaque soir, voilà une harmonie ordonnée et parfaite, ce qui a inspiré nos ancêtres... L'Ordre, pour moi, peut ne pas être naturel. Inventé, il dérange forcément. Tandis que l'Harmonie... comment dire?

L'oiseau prend son envol sans chercher à dominer les courants d'air chaud ou froids; il s'en accomode, s'harmonise.
Je pense que l'Harmonie est un compromis tacite abstrait et propre à chacun, ce qui fait que mon harmonie et la vôtre ne sont pas synonymes. L'ordre est absolu, et fonctionne toujours sur le même schéma. L'Harmonie est changeante, peut disparaitre, ou n'exister que quelques secondes dans une vie; alors que l'ordre, une fois introduit est fixe.
A l'inverse, l'Ordre est sécurisant, il suffit d'entrer dans le moule, dans la norme, et vous voilà rassuré! Vous êtes prédestinés, objectivé, on a des attentes sur vous: il suffit de les suivre. La conscience de chacun est minimisée, ce qui compte, c'est de préserver ce qui existe déjà, de l'optimiser...

L'Harmonie est tellement volatile qu'elle peut détruire ceux qui l'éprouvent. Après l'avoir connue, y avoir cru, la perdre est une tragédie. La conscience de la perte de l'Harmonie est affreuse, on se demande quand elle se produira, on se demande comment la prolonger... L'Harmonie se détruit d'elle même.
L'ordre, même brisé, peut être réinventé, amélioré, rafistolé. Qu'importe si la structure est pourrie, elle est. L'Harmonie est extérieure, immatérielle, indomptable, intangible.
Selon moi, la similitude la plus claire entre l'Ordre et l'Harmonie, c'est qu'il font exister la paix... un temps seulement.
Les autres sont personnelles à chacun. Et ce n'est bien sûr qu'un point de vue...

Elle se tut, reposa ses mains l'une sur l'autre, et releva les yeux. Les sous-entendus hantaient sans doute un peu trop son discours pour qu'elle ne doive s'expliquer, ou au moins être contredite, mais elle espérait simplement avoir réussi à dissimuler l'idée principale de son point de vue: l'un et l'autre sont illusions et vacillants.
Le chaos n'en restait pas moins un concept flou, mais si c'était son maître qui en parlait, il prenait cette forme délicieuse, délicate, de route sinueuse, au but accessible si on s'en donnait les moyens... Au fond, des illusions de plus. Mais si c'était avec lui, ça ressemblait à autre chose.

-Oh, si je peux ajouter une dernière chose. Je pense que l'Ordre n'a pas besoin d'être basé sur l'harmonie pour exister. Mais qu'on peut considérer l'harmonie comme l'ordre le plus idéal, celui de l'univers, où chacun trouve sa place et respire la plénitude...

Sa main rejoignit presque automatiquement sa joue, dans l'attente des autres réactions, et un sourire paisible vint étirer ses lèvres. Elle se sentait en harmonie, en plein milieu d'un débat brûlant traitant du chaos... paradoxe, toujours.

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

Elle ne répondit pas à la question de Sya, ayant déjà donné son opinion sur l’Ordre et l’Harmonie ; l’Ordre était pour elle le système de la société, qu’il l’amène vers une vie meilleure ou pas, alors que l’Harmonie était… l’Harmonie. L’Ordre n’était pas forcément harmonieux, l’harmonie pas forcément ordonnée, comme un bouquet de fleurs dont chaque tige est placé au hasard, dans un désordre naturel. Le bouquet ne serait pas ordonné, mais il serait harmonieux… et c’était ca qu’elle recherchait. Ce sentiment que tout est à sa place malgré les différences. Un élève du fond commença à se lever, les voix se levèrent. Ses mains vinrent se placer sur ses oreilles ; si ses paroles avaient été dites du fond du cœur, que son ton avait été certain et défensif, elle n’avait pas levé la voix, n’ayant pas l’habitude de parler fort lorsqu’elle s’exprimait. Elle passait trop de temps à écouter pour ressentir l’envie de faire plus de son que nécessaire.

…N’importe quoi. Elle n’avait pas demandé comment il savait que la vie n’avait pas toujours été ; elle avait demandé comment il savait que le monde n’avait pas toujours été. Et visiblement il ne savait pas. Et puis, savoir par le rythme ? Qu’est-ce qui lui disait que l’évolution n’était pas infiniment plus lente qu’il ne le croyait ? Non, elle ne pouvait pas croire que le monde était juste apparu comme ca, pouf, de nulle part, au milieu du néant. Comme elle. Elle ne se souvenait pas ‘’d’avant’’, ne se souvenait pas de sa jeunesse. Sa vie commençait sur la rive de l’œil d’Otolep, alors qu’elle savait déjà courir, grimper, se nourrir. Ce qu’il y avait avant se perdait dans le… néant. Et pourtant… cela ne voulait pas dire qu’elle n’existait pas avant… Seulement différemment. Elle n’avait pas encore conscience de vivre. C’était comme les chiffres. 1, 0.5, 0.25, 0.125, et on pouvait continuer à couper en deux sans jamais trouver une fin, sans jamais trouver un début. 1, 2, 4, 8… Pareil pour les cycles dont il parlait. Pourquoi n’auraient-ils pas toujours marché ? Pourquoi le cercle n’aurait-il pas toujours été là, seulement personne ne l’aurait jamais observé avant ? Non, elle ne pouvait pas être d’accord avec Sir Eternité qui ne croyait pas en l’Eternité. Elle n’était pas d’accord avec ses quatre éléments, non plus. Elle n’était pas un peu de poivre un peu de sel et un brin de romarin. Elle était Un, parti du Tout. ~~Multiple et Indivisible.~~ Et personne n’allait la décortiquer, catégoriser, et oublier jusqu’à ce qu’elle ne soit plus rien.

Puis Ambre parla. Elera ferma les yeux, laissant les mots la bercer. Des souffles de vent, tous des souffles de vent qui ne se perdaient jamais, qui allaient droit sur leur chemin et ne connaissaient que la vérité. Jusqu’à la deuxième partie. Elera ouvrit les yeux, fixant Ambre. Elle ne comprenait plus. L’Harmonie, passagère ? Non ; changeante, oui, mais toujours présente pour celui qui la cherche… L’Ordre, fixe ? Non ; n’était-il pas facile de laisser les mauvaises herbes envahir un jardin ?

La Corbac ne voulait pas faire partie de l’Ordre, visiblement. Ces mots sur le moule, sur la sécurité. Elera resta pensive un instant. Oui ; oui, elle le voyait à présent. Mais Elera avait toujours ignoré le moule. Si elle y entrait, tant mieux. Si elle n’y entrait pas, tant mieux aussi. Et tant pis si Valen, Marlyn, Tinuviel et les autres y avaient quelque chose à dire. Mais Ambre… que s’était-il passé ? Pourquoi n’y croyait-elle pas, pourquoi pensait-elle que l’Harmonie n’existait pas toujours, disparaissait, mourrait ? Elera n’avait jamais douté de son existence, jamais douté qu’elle puisse se perdre… Elle avait douté de son chemin, du fait que sa voie allait bel et bien vers son but et non vers un tissu de mensonges, mais jamais de l’existence de l’Harmonie. Elle brillait trop fort pour que le doute soit possible. ‘’Pourquoi es-tu Marchombre ?’’ Réponse dans le silence, réponse dans l’herbe folle, réponse dans les étoiles. Sans équivoque. Sa voix se fit de nouveau entendre ; bientôt, Sir Cil’ Eternit allait sortir une pomme et la lui fourrer dans la bouche pour la faire taire.

- L’Harmonie est un Tout. Le lien entre chaque chose. Le lien qui fait que ma main, mes yeux et mon visage font partis d’un seul corps. Que le poisson dans la vague la traverse sans la briser. Que le vent porte l’oiseau sans lui voler ses ailes. Et ce lien existera toujours, rien ne pourra l’effacer. Et peut-être que si tu te places face au vent d’hiver, et que tu essaies d’avancer, il te mordra, te gèlera, te repoussera. Mais si tu te mets de travers, que tu te baisses, que tu l’ignores, que tu le suis, que tu l’acceptes, que tu le comprends, il ne pourra plus rien contre toi, et tu feras partie du Tout… un mouvement. C’est tout ce qui suffit pour ne plus être dans le courant, tout ce qui suffit pour y retourner. Un mouvement.

Elle avait parlé à toute la classe, en regardant droit devant elle, vers le tableau noir où était toujours écrite la source de tous ces débats. Mais Ambre, assise loin derrière elle, sentirait sûrement que chaque son lui était adressé…

Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33

Julia n’avait rien suivit du cours…
Son regard se promenait à ce qu’elle pouvait voir de l’extérieur. Elle n’écoutait que distraitement, histoire de pouvoir répondre quelque chose, si elle était interrogée.
Le Chaos… n’y en avait-il pas déjà assez partout pour devoir même en parler dans une salle de classe ? N’avait-il pas déjà fait assez de mal pour qu’on ose le soulever comme sujet en cours ? Elle s’était refusé à y réfléchir, cette idée même n’exprimant que souffrance dans son âme. Elle avait dû repousser de toute ses forces, toutes les images horrible de son passé, que ce simple mot réveillait en elle.

Bien calée sur sa chaise, Julia écouta d’une oreille la réponse de certain. Elle était d’accord avec certain, beaucoup moins avec d’autre et avait pitié de ce que Elera tentait de leur communiquer. Pitié ? Elle ne savait pas vraiment… mais aucun des avis proposés ne pu couvrir ce qu’elle pensait elle. De toute façon elle ne saurait jamais mettre les mots sur ce que cela lui inspirait. Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel et de pouffer discrètement l’air ironique, quand Mael donna son opinion et de compatir à la gêne de Sÿa, de se voir ainsi s’investir.
Puis son regard s’envola encore vers l’extérieur.

Julia posa son bras sur sa table et ramena sa main vers elle, avant d’y poser sa tête. Son regard était de nouveau revenu dans la salle, quand une tension palpable surgit soudain.
Elera était bien étrange, mais Julia était fatiguée de le constater encore et encore. Mais à ce qu’elle disait, la jeune fille était à présent sûre de ce dont elle se doutait : Elera avait certainement rencontré cette fille que tout le monde essayait d’oublier, mais qui était toujours présente dans chacun de leur regard et attitude.
Julia ne connaissait pas cette fille, mais elle inspirait tellement d’horreur, de peur, de dégout ou de pitié à tout ceux qu’elle avait put rencontrer, que Julia avait l’impression d’avoir elle aussi vécue les événements déchirants, qui avaient précédés son arrivé. Cette fille avait laissé une atmosphère si palpable de son passage dans cette école, que Julia semblait déjà la connaître. Fait absurde, mais son absence faisait s’assombrir tellement de chose, de personne.

La jeune fille ne comprit pourtant pas, pourquoi Elera était aussi irritée. Ça ne lui ressemblait pas d’ignorer l’opinion des autre ou tout simplement la rectifier sur le vif. De ce qu’elle savait d’elle, Elera était plutôt quelqu’un qui cherchait à comprendre le pourquoi des choses, mais pas à cet instant. Cela se sentait dans sa voix, cela se sentait dans son attitude : elle détenait une vérité qui pour elle était La seule.
Julia en fut attristé, l’image que Mael avait donné du Chaos étant la plus proche de sa propre vision à elle. Elle n’ignorait pas que son amie pouvait avoir raison, et elle était même d’accord sur beaucoup de ses idées, mais ce n’était plus l’Elera qu’elle connaissait qui parlait.
Julia avait la sensation qu’une part de son amies s’était fermée. Elle s’était fermé à ce que pouvait bien penser les autres sur ce sujet qui semblait lui tenir à cœur au plus haut point.

Contre son gré, une méfiance inattendue se posa sur son cœur et un murmure s’immisça en elle-même lui intimant de ne plus tenter de s’approcher d’Elera, pour son bien et celui de la jeune fille. Cela faisait déjà une éternité qu’elles ne s’étaient pas reparlé et Julia ne la reconnaissait plus. Elle avait peur de souffrir de cette situation.
Julia sentait proche une période de rupture peut-être définitif dans leur amitié et bien que cela l’a portait dans le plus grand mal, il valait mieux qu’elle se mette en sécurité par prévision.
Si Elera voulait de nouveau s’adresser à elle, elle le ferait mais ce ne serait certainement pas elle qui irait l’encombrer de sa présence. Il valait mieux rester en retrait, que de se prendre une bonne ristourne qui scellerait de façon définitive, une situation qui lui serait au plus haut point désagréable et qu’elle n’aurait pas choisit. Elle ne voulait forcer personne. Et puis Elera, semblait vivre une période assez complexe au niveau de ces certitudes. Elle ne l’avait jamais vue comme ça.
Pourtant ce qu’elle dit sur le mouvement fut magnifique. C’était à n’y rien comprendre…

Julia ne répondit pas à la dernière question du professeur, pour la bonne raison qu’elle n’avait rien à répondre. Différence ou similitude entre Harmonie et Ordre ? Nul poésie, nul tirade, l’un engendrait l’autre et ce dernier l’homme tentait sans cesse de la reproduire dans sa vie de tout les jours. Mais étant loin d’être parfait et proposant une diversité incalculable d’opinion par tête, la définition de l’Ordre selon l’Harmonie en était erronée voire complètement retournée par rapport à son origine.
Ce qu’elle pesait étais-ce juste ? Julia l’ignorait, mais cela lui était en quelque sorte égale. Ce sujet ne lui plaisait pas et elle avait toute la semaine d’exercice derrière elle. Le plus difficile était que la conversation lui tournait réellement, elle était fatiguée de tout ce qu’il pouvait apporter en parallèle, dans sa vie.
La réaction d’Elera, l’opinion inattendu et presque grotesque de Mael vue la situation, l’énergie de tout ces élèves quand certains s’était levés pour répondre à Elera et que d’autre avaient commencé à être vraiment en colère sur ses points de vue à elle... C’était totalement absurde, elle ne s'était même pas redressé quand s'était arrivé. Une chose était sûr, une fine toile de tension s’était tissé entre la maison Lupus et Lotra durant quelque secondes. Un film qui subsistait encore, s’affaiblissait mais subsistait.
Julia acceptait l’opinion d’Elera, mais la jeune fille n’aurait su faire mieux pour s’attirer les foudres des autres… se poser ainsi de façon définitif face à l’opinion générale et se cambrer en insinuant encore d’avantage, qu’elle protégeait d’une certaine manière, certaine idées du Chaos… et s’attaquer entre guillemet à quelqu’un en particulier alors que l’on se trouvait dans un établissement où la solidarité des maisons est si forte… et la tension si propice à s’installer pour une raison ou une autre…
Julia fixa Elera. Une part d’elle se résigna à faire un quelconque commentaire, maintenant ou même après, plus tard… « On ne fait pas parler un rocher si il n’en a pas envie » sourire « n’importe quoi ! Tu dis que des bêtises Barris ! » « Je t’assure que c’est vrai ! » « Un rocher ça parle pas ! » « Ben tu vois ? », « Donne-moi ta main » « rêve pas bougre d’idiot » « c’est pas gentille de dire ça… » « J’ai envie que tout s’arrête… »

_Alors arrête-toi, bon sang!

Julia reprit pleinement contacte avec la réalité et se rendit compte qu’elle avait réellement parlé en se redressant quelque peu rageuse. Pas fort, et même plutôt assez faiblement, mais sur un ton ferme et sans appel. Certain se retournèrent pour regarder si c’était à eux qu’elle s’adressait. Un regard fermé leur répondit à tous, elle murmura :

_Désolée…

Messages : 105 Inscription le : 03/09/2008

La sérénité habituelle du cours de civilisation semblait s'être volatilisée, happée brutalement par quelques remarques audacieuses et... peut-être une certaine intolérance de la part de certains. Néo ne suivait pas tout, certaines paroles lui échappaient. Elle s'imaginait bien quelques allusions derrière ces mots hargneux , mais savait qu'elle était depuis trop peu de temps intégrée à l'académie pour comprendre quoi que ce soit.
Aussi abandonna-t-elle l'idée de participer au "nouveau débat" et se concentra sur la question récente du professeur.

" Quelle est la différence ou la similitude entre Ordre et Harmonie ? "

Une question pour le moins difficile. Sa main pâle attrapa vivement une plume soyeuse qui attendait bien sagement qu'on l'utilise et la trempa dans l'encrier avant de la conduire à la feuille vierge. Arrêt.
Néo leva la tête, inspira profondément et jeta un œil à la classe. Toujours la même tension... Son visage se tourna vers Elera, Mael, Sÿa, puis Julia, qui venait de parler. Tous si jeunes... Impulsifs.
Elle soupira discrètement, se mordit la lèvre et fixa sa feuille, résignée. Des mots lui passèrent par la tête, rapides et éphémères. Elle en attrapait certains, en abandonnait d'autres, et peu à peu, les phrases se formaient. Parfois claires... Souvent le contraire. Néo relut sa feuille, arrangea ce qui devait l'être et passa ses doigts dans sa tignasse blanche.

" L'Ordre n'a aucun rapport direct avec l'Harmonie. C'est un mode de vie qui permet une évolution droite et rangée, une certaine façon de préserver un certain équilibre... C'est là qu'intervient l'Harmonie, avec la notion d'équilibre. D'un côté il y'a l'Ordre, de l'autre le Chaos. En maintenant cet équilibre, on arrive à l'Harmonie. Chacun de nous a une part de chaos et d'ordre, des parties dosées différemment selon la personne, ce qu'elle a vécu, etc. Ainsi, un tel individu aura tendance à vivre avec l'ordre, un autre avec le chaos. Mais quel que soit le résultat, tant qu'il y a les deux parties, il y a l'Harmonie. Ensuite interviennent différents facteurs comme des évènements personnels ou autres qui auront tendance à désiquilibrer un tel... Un manque d'harmonie en soi favorise l'indécision qui entraîne une certaine fragilité... Une personne indécise sera très facilement manipulée et entraînée d'un côté. Ce qui répond d'une certaine façon à "Pourquoi tout à tendance à verser vers le chaos". Ce sont généralement les serviteurs du chaos les plus rapides pour entraîner quelqu'un vers eux."

C'était son avis, son idée, retranscrite sur du papier. Un sourire se dessina sur son visage. Elle aimait ce cours.
Pas parce qu'il traitait de sujets ténébreux... Parce qu'il faisait réfléchir. Changer d'avis, même.
Néo ne savait pas si elle devait partager ses idées avec la classe... Cela n'entraînerait-il pas des hostilités ? Chose qui n'arrangerait sûrement pas le professeur... Avec un soupçon de regret, elle plia la feuille en quatre et attendit la suite avec impatience.

Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008

Je croyais qu’un rêveur était quelqu’un qui avait le Rêve et avait la possibilité de soigner les gens, excuse-moi. Je ne pensais pas que vous mourriez tous sans exception pour sauver un inconnu…

Non,ce n'était pas exactement ça ,pensa-t-il alors qu' un léger bruit de fond commençait à se faire entendre dans la classe, un rêveur devait tout mettre en œuvre pour soigner un patient ça c'était le principe académique,celui qu'on lui avait appris à Ondiane ,donc si on suivait ce principe à la lettre,un rêveur devait jusqu'à donner sa vie pour sauver une personne. (si je me trompe sur toute la ligne dites le moi mais soyez clément,on a pas telement d'informations sur les rèveurs)Il allait encore une fois,répliquer,quand Sya prit rapidement la parole,posant une question qu'il jugea intéressante .

- Mais...Qu'est-ce-que l'Harmonie? Je veux dire, Harmonie est égal à Ordre? L'un entraine-t'il l'autre? L'Ordre est-il forcément harmonieux, et l'Harmonie forcément ordonnée?

- Un peu de calme je vous prie !

Duncan Cil' Eternit avait haussé la voix ce qui convaincu le Lupus de ne pas répondre à Elera,il se contenta d'esquisser un sourire un sourire en direction de la Lotra pour qu'elle ne garde aucune rancune de leur débat mais elle ne sembla pas le remarquer.Après un cours moment de silence ,le professeur commença à parler.
Mael le suivit dans tout ce qu'il disait,jamais il ne décrocha,comme il le faisait parfois avec les vieux rêveurs d'Ondiane qui ânonnés bêtement leur cours.Cet homme avait vraiment des qualités d'orateur exceptionnel,ses discours était toujours dit d'une voix convaincante,entrecoupé de pointes d'ironies pour intéresser ces élèves . Le professeur termina son discours par une question qui rejoignée celle de la Corbac.
Quelle est la différence ou la similitude entre Ordre et Harmonie ?

Une autre Corbac qu'il ne connaissait pas prit la parole .elle donna son avis qui se rapprochait de celui de Mael:Pour lui,l'ordre était une règle qu'il fallait suivre alors que l'harmonie se faisait d'elle même,l'ordre était palpable on avait conscience de le créer alors que l'harmonie était insaisissable, Un ordre ,s'était une organisation,l'harmonie était…Un tout comme le disait si bien Elera.

Une voix le fit sortir de ses pensées

_Alors arrête-toi, bon sang!

En la reconnaissant,il tressaillit,c'était la Lupus,Julia,celle …qui l'avait reconnu,il ne l'avait pas remarqué en rentrant .
Elle devait avoir ricaner derrière son dos quand il avait prenoncer son mépris sur le Chaos,sur le mal . Il entendait d'ici ce qu'elle devait penser.
"menteur!arrête de nous rouler,tu es mal placer pour en parler du mal,assassin! "
Ça devait être quelque chose dans se genre là…Il décida de se taire,de ne plus parler,ne plus rien dire…du moins pendant ce cours .
Il se sentit mal,très mal,il ne supportait plus d'avoir Julia derrière lui,elle devait souffrir de le voir autant que lui de sentir ces deux yeux lui cracher leur mépris. Julia,c'était son enfance,qui revenait le torturer ,l'envahir…insupportable…
Il leva la main ,attendit que le professeur baisse les yeux vers lui .

-Excusez moi,je ne me sens pas très bien,je peux sortir?

Sans attendre de réponse il prit ces affaires et se leva pour sortir de la salle.

Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33

Julia se redressa presque soudainement, quand Mael se leva précipitamment. Elle ne fut pas la seule à être surprise, mais quelque chose d’étrange se passa alors en elle.

Cela fut si inattendu et surprenant, que pendant une folle seconde elle avait eu envie de se lever à son tour et de le suivre, d’aller voir ce qui n’allait pas, il était de sa maison et bien calme était… Sa courte et instinctive réflexion se brisa entièrement.
Cela n’avait duré qu’une seule maudite seconde, durant laquelle elle ne comprit même pas pourquoi ce qu’elle avait eu envie de faire s’était manifesté ! Elle se haï au plus haut point… il faut toujours se méfier de l’eau qui dort comme on dit, et comment… avait-elle put ? -Le stylé de bois logé entre ses doigts, se brisa d’un coup sec- Elle avait éprouvé de la pitié ? Pour un être comme lui ? Une larme s’échappa malgré elle, mais qu’importe tout les regards avaient suivit le phénomène. Avait-il ressentit la moindre pitié quand ses pas avaient souillé sa maison ? Avait-il ressentit la moindre pitié quand devant un enfant on avait assassiné ses parents ? Avait-il, lui, eu la moindre pitié quand son bras meurtrier s’était élevé au dessus d’une fillette que la peur avait totalement consumé ? Avait-il ressenti la moindre pitié quand…

Julia stoppa immédiatement ça réflexion emplis de haine… tout était fini, elle avait était prête à tout oublier, à ne pas sombré dans un désir de vengeance, à ne pas céder à ce cercle vicieux qui n’apportait rien à l’être. Mais il vivait encore… pire encore il était au même endroit qu’elle ! Toujours là dans les couloirs, dans sa maison ! Chaque jour une peur sans nom lui pesait au ventre, de devoir simplement le croiser, la peur de revoir ses images, ses yeux indéchiffrables, une nuit après un massacre, ce bras qui s’était abattu, la peur de céder et de commettre l’irréparable… tout était bien fini, mais il existait encore, et le chemin du pardon était plus abrupte à présent… elle pardonnait mais n’oubliait rien ! La chose renouvelant sans cesse ses démarches pour passer à autre chose… et ses images qui lui revenaient sans cesse, à chaque foi qu’elle le voyait de loin, et même à présent à chaque foi qu’elle entrait dans la salle commune des Lupus… après plusieurs années, il lui pourrissait encore la vie, déjà rien que part les souvenirs ça avait était un gros travaille, et maintenant il lui faisait ressentir ce qu’elle s’était toujours jurer d’éviter autant que possible.
Il l’obligeait à penser haine alors qu’elle désirait le pardon, il la contraignait à des désirs de meurtres alors qu’elle se tenait toujours loin de toute forme de barbarie possible et inimaginable… c’était une véritable aliénation de son être, et rien que pour ça elle aurait désiré quitter l’académie. Mais sa tante avait, et son oncle avait eu de son vivant, foi en elle et elle ne pouvait pas céder maintenant.

Julia se leva lentement et demanda le visage impassible :

_Je peux aller voir ce qui ne va pas, monsieur ?

Elle espérait que ses larmes ne se verraient pas et que le professeur lui donne l’autorisation, qu’elle puisse sortir un moment et reprendre ses esprits. Mais elle n’y croyait pas vraiment…Au moins aurait-elle essayé…

Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31

Le moins que le professeur Duncan Cil’ Eternit pouvait dire, c’était que son cours était animé. Ca.. Des élèves se levaient encore, certains exposaient leur point de vue avec véhémence, ou mystère ; il voyait même qu’une poignée semblait avoir du mal à garder les nerfs au frais, il vit un des élèves du fond de classe s’essuyer le visage d’un revers de main, un autre fuir la classe par la fenêtre –mais du regard seulement, vous croyez quoi, on s’enfuit pas de mon cours comme ça !-. Ca se faisait sentir partout, ce poids de l’existence et du vécu, du ressentiment, de la haine du Chaos, ou de son acceptation par certains esprits plus placides..
Et ça avançait dans son raisonnement, ça virait vers la philosophie, vers le profond, vers ce qu’ils voulaient qu’ils sachent faire d’eux-mêmes, en somme. Depuis le début du cours, le professeur n’avait parlé que trois ou quatre fois, pour relancer le débat, y apporter ses connaissances ou faire taire les esprits trop tumultueux..
Cependant, ça allait un peu loin. Un jeune élève de Lupus demanda à sortir, rejoint vite par sa camarade Julia, qui plaidait de vouloir le soutenir. Mais on pouvait quand même voir que ses yeux étaient humides ; et s’il y avait bien quelque chose que le professeur savait déceler dans le regard des autres, c’était les larmes, voyantes ou pas.. Et puis, elle avait légèrement perdu le contrôle d’elle-meme un peu auparavant, il ne fallait pas s’étonner qu’elle demandât à sortir un peu de cours pour se vider la tête. Ils étaient sacrément solidaires ces Lupus quand même. Aussi, d’une voix posée mais grave, indiquant qu’il avait compris où venait de s’arrêter la limite du débat et des nerfs des premiers élèves, il lança :

- Sortez, je ne vous retiens pas.Si certains d’entre vous se sentent gênés par le sujet que nous évoquons ou les souvenirs que cela occasionne dans leurs esprits, je ne les retiens pas plus, ils peuvent suivre leurs camarades et prendre l’air un peu. Je ne suis pas un tortionnaire, loin de là, et je peux comprendre que certains d’entre vous aient du mal.

Deux-trois autres élèves du fond avaient d’ailleurs pris l’initiative d’ouvrir la fenêtre, libérant ainsi un peu d’air frais dans la classe, pour calmer les esprits échauffés par un débat extrêmement délicat et complexe comme celui sur le Chaos. Et l’Harmonie, sa consœur, bien sûr..

- Bien ! J’espère que les éléments soulevés en ce début de cours vous amènent à vous poser des questions, et les bonnes questions. C’est d’ailleurs pour cela que l’on me paie, et c’est bien mon but aujourd’hui, vous amener à vous forger une opinion sur des sujets abstraits, délicats, tabous, ou tout simplement complexes et rares. Le Chaos est un mélange de tout cela, et après avoir tergiversé quelques minutes sur son apparence abstraite et pure, je vous propose d’en voir son évolution la plus prosaïque, à savoir la Guilde. Mais avant de vous exposer mon savoir purement académique, certains d’entre vous ont-ils déjà des détails concernant cette Guilde occulte, dont peu d’informations filtrent et sont recueillies par des gens vivants ?

[ Bon, je sais, c’est court, mais regardez l’heure et vous me pardonnerez angel

]

Messages : 105 Inscription le : 03/09/2008

Néo suivait les évènements en tant que spectatrice, renonçant à s'étonner de ce qui aurait pû auparavant le faire sursauter. A présent habituée à toute cette agitation fébrile, elle se concentrait sur l'évacuation du stress tout en se demandant quand cela cesserait. Elle aurait aimé aider le professeur à rétablir le calme mais craignait qu'il ne la remette vite fait à sa place, ce que sa fierté n'aurait pas supporté. Elle se contenta donc de le regarder se balancer d'un pied à l'autre, vaguement nerveux, et un large sourire apparut sur ses lèvres quand il intervint enfin.

- Sortez, je ne vous retiens pas.Si certains d’entre vous se sentent gênés par le sujet que nous évoquons ou les souvenirs que cela occasionne dans leurs esprits, je ne les retiens pas plus, ils peuvent suivre leurs camarades et prendre l’air un peu. Je ne suis pas un tortionnaire, loin de là, et je peux comprendre que certains d’entre vous aient du mal.

Un courant d'air froid chatouilla agréablement la nuque de Néo qui se retourna pour constater que l'élève derrière elle avait légèrement ouvert la fenêtre et jetait des yeux angoissés vers l'extérieur.
La jeune fille comprenait que le sujet puisse toucher certain, bien qu'elle n'est été elle-même jamais victime du chaos ou de ses mercenaires. Elle se pencha sur sa table, ses cheveux balayant le bois dur, et posa sa tête sur ses bras croisés, songeuse.
Son existence avait été bien douillette et elle commençait seulement à s'en apercevoir...

- Bien ! J’espère que les éléments soulevés en ce début de cours vous amènent à vous poser des questions, et les bonnes questions. C’est d’ailleurs pour cela que l’on me paie, et c’est bien mon but aujourd’hui, vous amener à vous forger une opinion sur des sujets abstraits, délicats, tabous, ou tout simplement complexes et rares. Le Chaos est un mélange de tout cela, et après avoir tergiversé quelques minutes sur son apparence abstraite et pure, je vous propose d’en voir son évolution la plus prosaïque, à savoir la Guilde. Mais avant de vous exposer mon savoir purement académique, certains d’entre vous ont-ils déjà des détails concernant cette Guilde occulte, dont peu d’informations filtrent et sont recueillies par des gens vivants ?

Néo se plaqua contre le dossier de sa chaise et étira ses jambes sous la table en grimaçant. Des fourmis... Elle s'en serait bien passées.
La désagréable sensation lui tira un rictus, cependant qu'elle tentait de bouger le plus discrètement possible afin de refaire circuler le sang correctement.
Elle apprécia le calme qu'avait réinstallé le maître Cil' Eternit et réfléchit à sa nouvelle question en s'appuyant nonchalamment sur son bras, position qu'elle adoptait souvent lors de ses réflexions.
Néo n'avait entendu que très peu de choses sur le chaos, et avait encore moins eu de contact direct avec cet aspect de la société. Un sujet tabou, comme l'avait décrit le professeur il y avait de cela quelques minutes.
Elle ne pouvait donc pas lui répondre. Aussi attendit-elle avec une certaine impatiences que d'autres le fassent. Le sujet l'intéressait, c'était indéniable.

**Sÿa** Messages : 180 Inscription le : 23/07/2007

La réponse volée à sa question la blessa. Mais elle avait compris quelque chose, entre temps. L'Ordre et l'Harmonie n'avaient absolument aucun rapport. Sans doute Elera lui confirmerait-elle. Elle se laissa aller dans sa chaise, et remarqua que l'air s'était alourdi. Certains avaient ouvert les fenêtres. Deux lupus quittèrent la salle, et à cet instant elle prit conscience des visage grave et crispé, de quelques larmes ou de cheveux rabaissés devant les yeux. Elle mit encore de longues minutes à comprendre que la chaos avait du être un élément noire et un mauvais souvenir dans l'esprit de beaucoup d'entre eux. Elle-même ne se souvenait pas avoir eut affaire au chaos ou à ces représentants. Elle fixa les yeux tour à tour sur les élèves qui restaient, dicernant aisément ceux qui étaient mis à mal par cette discussion profonde et sombre. Peut-être avait-elle eu une chance, dans son malheur à elle. Seul la chair dont elle était issue lui avait fait du mal. Seul...Seena s'agita brièvement. Une image passa devant ses yeux et Sÿa dicerna sans mal un combat bref et définitif, engagé par des créatures agiles, de noir vêtu, tuant de sang-froid, à la manière d'un bucheron et d'un arbre innocent.

Oui, elle s'était posée quelques questions, mais peut-être pas autant que ce qu'il avait en tête. Cela lui importait peu. Depuis le cours où ils avaient parlé des pierres, elle nourrissai pour le professeur un espoir irrationnel. Comme s'il pouvait l'aider...Peut-être qu'il serait celui vers qui elle se tournerai, si elle avait besoin. Non, l'idée était étrange. Et pourtant...
Quoi qu'il en soit, il restait un professeur éttonnant et proche de ses élèves. Et c'était ce qu'il fallait. Elle songea à sa dernière question. Elle n'avait absolument aucune réponse, et ignorait presque tout de la guilde du chaos. Peut-être allait-elle être éclairée?

Messages : 84 Inscription le : 29/08/2008

-Mais avant de vous exposer mon savoir purement académique, certains d’entre vous ont-ils déjà des détails concernant cette Guilde occulte, dont peu d’informations filtrent et sont recueillies par des gens vivants ?

Wenn parcourut rapidement la salle des yeux. Nul ne semblait oser lever la main. Elle relut ses notes, pour aboutir mentalement à une conclusion : Harmonie et Chaos sont indissociables. Cependant la notion d'Ordre était encore floue dans son esprit.

Je... murmura-t-elle.

Hésitante, elle leva lentement son bras... Pour le baisser aussitôt. Elle se souvenait avoir vu un homme à la démarche presque féline, disparaître dans le brouillard, mais plus elle y repensait, plus elle doutait à présent qu'il ait réellement existé...

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

Quand les garçons du fond se levèrent pour suivre Julia et les autres hors de la classe, Elera faillit éclater de rire. Elle se doutait bien qu’ils ne sortaient pas pour la même raison que les autres… mais après tout, c’était leur problème. Elle se leva aussi, s’approchant de la porte. Sans la passer ~~parce que c’était la bousculade et qu’elle ne pouvait pas~~ , même si elle avait très envie de suivre Julia et de partager ses soucis, comme elle l’avait fait le jour du bal, dans la cuisine… Pourtant elle ne pouvait pas. Elle ne savait pas qui était le rêveur aux idées si différentes des siennes, et ils n’avaient sûrement pas besoin d’elle. Elle parlerait à Julia, mais plus tard. A la place, elle quitta son siège près de la fenêtre et se glissa dans celui à côté de Sya. Sans croiser son regard, elle posa un vieil ouvrage devant elle, qu’elle avait emporté en espérant pouvoir le glisser entre les mains de la Corbac après le cours. Mais finalement… elle ne pouvait plus attendre. Sur un coin de parchemin, elle écrivit, ‘’paje 129’’. C’était là qu’elle avait trouvé les informations sur Seena… Un sourire se propagea sur son visage, mais elle ne regardait toujours pas Sya, les yeux fixés sur le professeur qui, décidemment, allait vraiment croire qu’elle était une élève dissipée. Pendant ce temps là, le professeur posa une question, et une élève de Felixia commença à y répondre avant de s’arrêter brusquement. Et à ce moment là… Elera se sentit basculer. Basculer entre deux possibilités, entre une décision sage et une décision qui la mènerait va savoir où… Elle voulait parler. Elle voulait répondre. Elle avait peur de le faire, peur de la réaction de cette classe. Peur de prononcer un nom… ? …Non. Nom d’un Raï, elle parlerait. Et pour les conséquences, elle aviserait après… Après tout, le professeur ne venait-il pas de dire que cette classe était faite pour discuter de sujets tabous ?

- Tous ceux qui se souviennent de Marlyn savent quelque chose de la Guilde du Chaos…

Ca y est. Elle l’avait fait. Elle avait prononcé le nom interdit, celui que toute l’Académie évitait, celui que les nouveaux n’avaient jamais entendu tout simplement parce que tous les autres savaient sans que personne n’ose parler. Celui que Valen ne voulait pas qu’elle formule, jamais, pour oublier, pour effacer. Mais elle ne pouvait pas. Et maintenant que c’était fait, elle ne pouvait pas s’arrêter. Trop tard pour remarquer la réaction des autres…

- Ils choisissent leurs apprentis parmi les ambitieux, les coléreux, et ceux qui ont été blessé par l’Ordre au point de le haïr. Ils leurs offrent une nouvelle chance, un espoir, une vie, et reçoivent une obéissance sans faille en échange. Ils leur apprennent à détruire sans hésitation, détruire un monde qui les a rejetés. Ils veulent détruire l’Harmonie et l’Ordre. Cette Académie en fait parti…

Comment, elle ne savait pas. Pourquoi, elle comprenait sans pouvoir comprendre, parce qu’elle ne pourrait jamais ne pas rêver d’harmonie mais avait Vu par l’œil de Marlyn. Le reste, c’était au professeur de leur apprendre…

Messages : 84 Inscription le : 29/08/2008

- Tous ceux qui se souviennent de Marlyn savent quelque chose de la Guilde du Chaos…

Aussitôt un vent glacial balaya la salle. La jeune fille continua néanmoins :

- Ils choisissent leurs apprentis parmi les ambitieux, les coléreux, et ceux qui ont été blessé par l’Ordre au point de le haïr. [...] Ils veulent détruire l’Harmonie et l’Ordre. Cette Académie en fait parti…

Wenn frissonna : elle n'avait pas connu ce Marlyn, cependant elle n'en avait pas besoin pour sentir qu'il avait laissé une blessure profonde à l'académie. [Edit by Marlyn : j'suis une fille ! xD ] Quelques élèves quittèrent la salle.
L'atmosphère était à chaque seconde plus pesante. La jeune felixia eut soudain l'écrasante sensation de manquer d'air. D'étouffer.
Elle se leva d'un bond, et se précipita hors de la salle.

Une fois dehors elle prit une longue bouffée d'air frais, se laissa glisser le long du mur et s'assit. Elle resta ainsi une poignée de secondes, reprenant ses esprits, avant de relever et de se rendre dans les jardins pour pouvoir réfléchir au calme.

Messages : 105 Inscription le : 03/09/2008

Marlyn... Qui était-ce pour que la simple énonciation de son nom choque les autres et mure la salle dans un silence tendu à un point qu'elle s'imaginait impossible ? Elle devait être une des seuls à rester impassible, en raison de son ignorence sur le sujet...
Néo fit la grimace et se retourna vers sa camarade de Lotra qui continuait sa tirade.

- Ils choisissent leurs apprentis parmi les ambitieux, les coléreux, et ceux qui ont été blessé par l’Ordre au point de le haïr. Ils leurs offrent une nouvelle chance, un espoir, une vie, et reçoivent une obéissance sans faille en échange. Ils leur apprennent à détruire sans hésitation, détruire un monde qui les a rejetés. Ils veulent détruire l’Harmonie et l’Ordre. Cette Académie en fait parti…

Detruire un monde qui les a rejeté... En fin de compte, c'était de notre faute à tous. Mais était-il possible que tout le monde soit heureux ? Non, bien sûr que non.
Et puis... Que serait l'Ordre sans le Chaos, le Chaos sans l'Ordre ? Un autre détail torturait l'esprit de la jeune fille. Quand Elera parlait de "Ils", les mercenaires accomplis , qu'en était-il d'eux ? Avaient-ils débuté ainsi ?

Après tout... Les mercenaires voyaient peut-être juste la vie d'un point de vue différent. Si l'empire ne les comprenaient pas, c'était parce qu'il ne partageait pas ce point de vue.
Elle leva la main, une idée se faisant lentement un chemin dans son esprit.

- Je ne connais rien du Chaos, je n'ai jamais vu un mercenaire de ma vie, ni même entendu parler autant de cette guilde.

Elle regarda Elera, puis le professeur.

- Cependant, il me semble que je ne suis pas la seule dans mon cas et que bien des gens y réfléchissent pour formuler des hypothèses... Je ne dois pas être la première à y penser, c'est certain, mais j'aimerais tout de même donner mon avis.
Peut-être que... les mercenaires voient la vie d'un autre oeil. Au lieu de prendre en compte tous les individus à l'instar de notre empire, ils ne s'interessent qu'à eux...
Vous pouvez appeler ça comme vous voulez, de l'egoïsme, un manque total de responsabilité, mais je pense que c'est juste un point de vue différent du notre. Ils vivent pour eux et c'est tout. Ils estiment que s'ils existent, c'est pour se servir à eux même, que les autres ne sont là que pour l'aider à accomplir ses ambitions.

Néo fit une pause, le temps de reprendre son souffle.

- Elera a cité trois types de mercenaires potentiels : Les ambitieux, les coléreux et ceux qui se vengent de la société. A cela on peut ajouter les personnes ayant un problème psychologique qui les entraîne vers le chaos. Ce dont j'ai parlé tout à l'heure, si c'est juste, ne s'appliquerait qu'aux ambitieux et à certains cas de la catégorie que je viens de citer.

La jeune fille baissa les yeux et fixa ses chaussures en analysant ses paroles. Qu'en serait-il de la réponse ? Elle craignait que sa théorie lève des hostilités contre elle... En même temps elle n'avait rien dit de mal. Et puis il fallait assumer ses mots.
Néo releva la tête et patienta.

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