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 Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]

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Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor
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MessageSujet: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 18:12

[ N'oubliez pas d'aller lire le contexte de ce cours et de vous y inscrire >>ici<< Smile ]

Une semaine avait passé depuis cette bataille mémorable qui avait mis le drapeau de l'Académie en berne et le moral à zéro ; même Duncan avait perdu de sa joie naturelle. Peut-être que sa propre blessure y était pour quelque chose. Pendant l'attaque, il était resté inconscient la grande part du temps, car un Mercenaire du Chaos était venu l'attaquer dans ses appartements, le laissant pour mort. Il s'en était tiré avec un bras en écharpe et un bandage peu esthétique sur le crâne, mais en gardait de très mauvais souvenirs. Néanmoins, le professeur avait insisté pour continuer à faire cours auprès de ses élèves, autant pour leur changer les idées que pour changer les siennes. Et puis, il n'avait pas vraiment le choix...
Plus tôt dans la journée, un Mentaï cagoulé était venu dans son bureau, comme presque tous les jours, pour lui donner ses instructions.
Il devait donner cours; mais il devait aussi changer ses enseignements, car la doctrine du Chaos devait remplacer la doctrine Alavirienne. Le Chaos avait finalement réussi à mettre la main sur l'Académie en fin de compte..

Mais il ne pouvait rien y faire. S'il voulait rester en vie, il devait suivre les ordres. Et c'était en partie la raison de sa présence en salle des Légendes, et de la note qu'il avait fait passer aux élèves, indiquant son cours. Il avait réfléchi à ce qu'il faudrait qu'il enseigne, et était prêt.
Le mentaï qui l'avait menacé l'avait également prévenu qu'un de ses acolytes serait présent lors du cours, en se faisant passer pour un élève normal, et qu'il surveillerait chacun de ses faits et gestes ; l'avait prévenu que Duncan devrait se méfier de chacun de ses élèves, car le "mouchard" ne se ferait pas reconnaître...

Pâle mais souriant encore comme seul lui savait le faire, Duncan accueillit ses premiers élèves d'un grand :

- Entrez entrez mes chers, ne craignez rien ! Prenez place, nous allons attendre encore un peu les autres...

Quand la salle fut suffisamment pleine pour qu'il juge utile de commencer, le digne professeur de lettres et civilisation regarda chacune de ces têtes égratignées, maudissant chaque bandage et bénissant chaque sourire -même faible- qu'il voyait poindre quand un élève posait les yeux sur les bandages de son professeur. Il savait qu'un Mentaï se trouvait dans la salle, mais ne savait pas de qui il s'agissait.


- Tout d'abord, bonjour à tous, et merci d'être venus malgré cette période sombre, bien sombre... Pour ceux d'entre vous qui vous interrogez, non, je ne cache pas une quelconque bestiole à poils ou à plumes sous le magnifique turban qui me tient lieu de couvre-chef, et non le bras en écharpe n'est pas une ancienne pratique vaudou pour chasser les esprits de son système sanguin. Mais trêve de plaisanteries, le cours d'aujourd'hui portera sur l'Empereur ou plus précisément, l'Empire à travers les siècles. Des questions, avant de vous endormir devant mes soliloques ?


Lohan Gayana
Lohan Gayana

Fer
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 21:57

La jeune Lotra avait été dispensée pendant un certain temps des cours de combats à cause de ses blessures,qui prenaient du temps à se refermer et qu'il ne fallait en aucun cas rouvrir…C'est ainsi qu'elle avait décidée de se diriger vers le cours de civilisation,pour ne pas mourir d'ennui en se morfondant sur son corps en morceau…ça lui changerait peut-être les idées,d'autant plus qu'elle avait entendu dire que Duncan Sil 'Eternit était un bon professeur…Alors pourquoi pas…Elle appréhendait un peu de se faire "jeter dehors" à cause de sa cécité qui ne lui permettait pas de lire une quelconque inscription…Mais pour l'instant,aucun professeur n'avait osé le faire…Pourquoi commencerait-on maintenant…

C'est sur ses pensées que la jeune Lotra poussa la porte de la salle de civilisation de sa main striée par les cicatrices d'un combat récent…Mortifiée par l'attaque recente du Chaos Lohan ne réussit même pas à articuler un bonjour au professeur de civilisation,qu'elle sentait là,tout près,présence fantôme qui marchait d'un pas lourd et pesant,comme s'il avait la charge du monde sur ses épaules…Meme si son odorat était pour l'instant entravé par son nez en compote Lohan réussissait toujours à entendre et son ouie était depuis un petit bout de temps son unique secours pour appréhendait le monde…

Son visage n'était plus bandé…Ce n'était pas là qu'elle avait le plus reçu,non…Mais il en sortait complètement défiguré par l'attaque de la mercenaire…La femme au renard…Entre tous elle reconnaîtrait son pas,mécanique…Chaotique…sa respiration sifflante ,et son animal de malheur…C'était elle qui l'avait blessé…Elle qui avait tailladait ses cotes,et lui avait causé la blessure à l'abdomen qui l'empêchait de faire du combat…La lotra allait prendre du retard sur les autres…Elle qui était déjà désavantagé par son manque de force…Fichue mercenaire…

c'est quand elle fut installée qu'elle senti toute la souffrance de la classe…Des respirations sifflantes,des voix enrouées,des soupirs…L'ambiance était sombre,pesante…Suffocante…Alors essayant de reprendre courage derrière sa pommette tuméfié et son arcade qui lui tombait presque sur l'œil gauche,de son visage ,à la peau si fragile,constellé de croutes ,d'amas de sang séché,La bouche de Lohan se fendit en un rictus,un sourire…L'espoir d'une renaissance…

Et elle leva son bras,encore lourd malgré le travail des rêveurs ,elle sentit le regard du professeur se poser sur elle

-Je suis aveugle énonça-t-elle d'une voix posée ,bien qu'un peu cassé si vous écrivez quelque chose au tableau,pourrez vous me le lire?

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Anonymous

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeVen 24 Juil 2009 - 14:48

Tya, après une rencontre étrange, et quelques jours, avait décidé de passer dans un cours, ou plutôt donc de suivre un cours. Un cours de civilisation et légendes. Civilisation et légendes, des choses qui ne lui évoquaient pas grand chose, en réalité, sauf peut-être légendes. Elle savait grâce à sa mère une grande partie des légendes de l'Empire, que ce fût avec Merwyn ou autre, avec les Ts'liches, ou autre. Elle-même, sa mère, était aussi à l'origine d'une des légendes qui commençait à parcourir Gwendalavir. Mais bon, Tya se fichait royalement de cela, et n'avait plus envie de revoir sa mère, après coup. Oui, elle s'était toujours dit qu'elle la reverrait un jour, sûrement, mais avec le temps, cette certitude s'effilait, et surtout avec la formation qu'elle comptait apprendre et suivre. Marchombre et Mentaïs n'étaient pas du tout sur la même longueur d'onde, et bien plus que cela, c'était la haine absolue entre eux (ou du moins du côté des Mentaïs). Elle ne savait pas pourquoi elle était portée par cette Voie qui évoquait un futur grandiloquent pour elle, surtout que sa mère lui avait toujours raconté des choses qui n'étaient pas franchement valorisantes sur les Marchombres. Mais c'était son choix, et personne à part elle-même ne l'avait guidé.

Elle se dirigeait en sautillant, comme à son habitude, vers cette salle de cours, donc. Ses yeux gris papillonnaient sur tous les détails à sa portée, tentant d'imprégner son cerveau des lieux pour mieux s'y retrouver par la suite. Une porte là, un couloir à longer, et encore une fois. Ses cheveux roux bondissaient allègrement dans son dos, tandis que ses bras fouettaient presque l'air. Elle était aussi excitée qu'habituellement, et ne voulait en aucun cas perdre cela. Oui, beaucoup la trouvaient folle. Elle l'était sûrement. Hyperactive, hypersensible, elle savait qu'elle exaspérait énormément de monde sur son passage, mais n'en avait que faire. Elle était comme ça, et puis c'était tout, il ne fallait pas chercher plus loin ! Soudain, la porte de la salle dans laquelle le cours se déroulait entra dans son champs de vision, et elle se pressa vers elle, sautillant, passant en pas-chassés et courant à moitié. Elle fredonnait même une petite chansonnette pour se mettre dans le bain, une de ces chansons que sa mère lui chantait avant qu'elle allât se coucher. Un immense sourire entamait son visage, tandis qu'elle poussait la porte sans ménagement et entrait dans la pièce. Il y avait déjà une élève, qui avait quelques bandages, notamment au niveau du ventre, et puis le professeur, dont le bras était paralysé par un bandage là aussi, tout comme sa tête. Celui-ci fit une petite plaisanterie avant d'exposer le thème du cours... Tya se dit qu'elle ne tiendrait pas assise pendant longtemps, surtout pour un cours comme ça... Mais elle avait demandé à y figurer, donc elle le ferait. Non, mais oh !


- Bonjour !

Sa voix guillerette raisonna dans la pièce. Les élèves semblaient tous un peu blessés, et la jeune fille se demanda si c'étaient les cours de combat ou d'autre chose qui faisaient cela. Elle était surprise, mais après tout elle s'en fichait, si être blessée lui permettait d'avancer vers là où elle voulait aller, et bien soit, elle serait blessée quand son tour viendrait !

Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 12:26

Ichel regarda toutes les marches qu'elle devait montée, quand elle était petite, elle adorait les compter et à la fin il en manquait toujours une, alors elle voulu retourner dans son enfance et elle commença à compter mentalement *un... deux... trois... *. Elle ne savait pas trop encore combien elle devait montée, mais elle savait qu'il y aurait une salle en haut, qu'elle toquera, entrera et saluera le maître. *quatre... cinq...six...* Il y aurait pleins de gens qui la regarderait, mais elle les ignoreraient et irait s'assoire à une place libre. Elle regarderait la tête de toutes les personnes assisent là, et peut-être leur dira salut. *sept... huit... neuf...* Elle se fera sûrement une ou deux amies, puis elle écoutera attentivement tous ce que le prof aura à leur dire. *dix... onze... douze...* Elle ne savait même pas si elle pourrait poser toutes les questions qu'elle adorait poser. La jeune Félixia avait décider de participer à un cours de civilisation et légendes, car elle était curieuse de nature et elle voulait en savoir plus sur l'Empire, et ces environs. *treize... quatorze... quinze...* Elle adorait aussi entendre des légendes sur n'importe quoi et n'importe qui. Elle se demandait aussi comment était le prof qui allait leur donné le cours et si il connaissait bien la civilisation et surtout les légendes. *seize... dix-sept... dix-huit... * Elle se rappella tout d'un coup qu'elle n'était pas seule et cette prise de conscience lui value un coup de bec de la part de l'intru.

- Aïe, pourquoi tu m'a fait ça, Windfire ?

Lui dit-elle en se tenant l'endroit où le rapace avait si violement frapé. *dix-neuf... vingt... vingt et un...* Elle le prit sur son bras à la place de son épaule et le regarda droit dans les yeux. Il faisait de même avec ses yeux nuit, puis il s'envola pour ratterir sur la dernière marche de l'escalier. Enfin elle arrivait devant la salle, Ichel s'enpressa de monter les dernières marches, reprit son aigle sur son bras, puis elle se rendit compte qu'elle avait arrêter de compter. *crotte, j'ai encore oublié de compter les dernières marches !* pensa-t-elle, avant de prendre une grande bouffé d'air frais, de carresser une dernière fois son oiseau et de toquer. Elle entra dans la classe, il y avait déjà des élèves, puis elle dit avec sa voix enjouée :

- Bonjour !

Ichel fut étonnée, car les autres élèves avaient pratiquement tous des bandages ou des cicatrices récentes, peut-être qu'elle venait d'arriver à l'académie, mais elle la trouvait de plus en plus bizarre avec tous ces élèves blessés. Elle se demanda soudain se qui avait bien pu se passer avant qu'elle n'arrive, était-ce un cours qui avait mal tourné, un professeur qui avait piqué une colère ou carrement une attaque ? Elle n'arrivait pas à ordonner ses pensées, et elle se demanda soudain si le professeur, Duncan Cil'Eternit, allait lui dire quelque chose pour Windfire, qui était toujours sur son avant-bras. Elle s'approcha du bureau et demanda à l'homme :

- Euh... Excuser moi, mais puis-je garder mon aigle pendant le cours ?

Il fit mine d'hocher la tête pour lui dire d'aller s'assoire, alors elle executa se qu'on attendait d'elle. Elle alla s'assoire près d'une autre fille, qui n'avait pas l'air de l'avoir remarquer, elle avait l'air absente. Ses yeux n'étaient pas de la même couleur, elle trouvait ça joli et mystérieux. Elle se focalisa enfin sur les paroles du professeur.

Sÿa
Sÿa

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 18:53

Les pas sonnant sur l’escalier rythmèrent ses pensées qui saccadaient, agitées, frappant ses tempes et son front, fanfare vulgaire et désordonnée. L’étrange recommencement et le renouveau des habitudes qui s’installaient, le calme avait un petit quelque chose de déplacé, le silence était brutal, et le vide opéré par les nombreux résidents et élèves ayant succombés marquait les visages rendus inaccessibles, tristes ou comme morts à leur tour, comme si jamais plus quelqu’un ne pourrait sourire. Pourtant, s’il y avait quelqu’un qui pouvait sourire, ce serait sans aucun doute l’homme blafard qu’elle allait voir, en cet instant. Un homme envers qui elle nourrissait des espoirs affolants depuis ce premier cours, Ô combien révélateur. Après Jehan, Duncan bien sur \o/ !. Seena manifesta son contentement. Que la gamine ait pris des initiatives, ces derniers temps, qu’elle ait recherché et commencé à comprendre contentait l’esprit qui commençait à croire que la muette pourrait l’aider. Toutefois, l’esprit de Sÿa restait torturé par l’attaque à peine effacé derrière eux, et par son action.

« Oh, bambine, cesse ces simagrées, je n’ai que peu de temps à perdre. Tu as fais un choix ce soit là, je me – ardue faiblesse de ma part - suis exécutée, quand bien même tu le regrettes, qui peux-tu. Tu as crains que je ne m’attaque à tes amis, - n’est-il pire faiblesse que l’amour, tu les as peut-être tué – Sÿa eut un hoquet à ces mots informulés et que cela changera t’il que tu les pleures à chaque seconde qui se donne à toi ? Les connaissais-tu seulement. Attention, la marche ! – Sÿa manqua la dernière marche et se retint au mur pour ne pas basculer, arrachant une douleur à son épaule tout juste remise. Quel poids. »

Elle cessa l’afflux de sensations, l’effluve que Sÿa avait associé au rire narquois se transforma en un cours plus fade et moins pimenté qu’elle identifia comme de la désapprobation ou la lassitude face à sa maladresse incurable. La jeune fille envoya ses cheveux en arrière d’un geste de la tête, faisant de nouveau crier son épaule, puis se concentra sur les dernières marches et gagna la porte de la salle des légendes. Elle poussa le battant et s’arrêta, un peu brutalement. A l’intérieur, plusieurs élèves, rien d’exceptionnel. Des élèves bandés, grimaçant, bardés de cicatrices, d’hématomes, de marques étranges laissées par les armes des mercenaires ou des raïs. Elle se devait de remercier Seena : elle avait échappé à la plupart des attaques grâce à l’entité, et elle ne s’était vue conseiller qu’une bonne dose de sommeil.

« Songerais-tu à me remercier, tiens, cela changerait. »


Elle imaginait aisément l’air goguenard cachée dans le flux de sensations, et se contenta de pousser un léger soupir. Elle regarda la place d’Elera ou elle trouva une chevelure rousse et délicate. Son cœur se souleva un bref instant avant de retomber, brutalement. Non, ce n’était pas Elera, évidemment. Elle s’avança tout de même entre les tables, songeant à son amie devenue ce qu’elle désirait, devenue une de ces anges sans ailes. Marchombre. Elle hocha la tête en direction du professeur pour le saluer, remarquant à peine ses bandages, et s’assit au côté de la Lupus aux cheveux roux, qui se tortillait allègrement sur sa chaise, excitée. Elle la salua aussi en penchant le cou, puis écouta plus ou moins le maître. L’Empire. Seena était aux aquets, déjà. Etrangement, les cours de légendes et civilisations étaient un point sur lequel les deux êtres semblaient bien s’entendre. Elle détailla le visage de sa nouvelle voisine de table, s’efforçant d’oublier Elera.

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeSam 8 Aoû 2009 - 23:23

Entre autre tâches qu’elle avait décidé d’accomplir pour le Chaos après la déchéance de l’Académie, il y avait la surveillance des cours. A l’entendre, cela pouvait sembler terriblement ennuyeux comparé à la jouissance de l’ « interrogatoire » de Slynn Ar’ Kriss. Mais il fallait se détromper, Marlyn était ravie par-dessus tout de s’asseoir dans une classe qui lui était autrefois familière..
Depuis la chute de l’Académie sous le joug dissimulé du Chaos, des mesures avaient été secrètement prises concernant l’enseignement des petites larves alaviriennes… Menace des professeurs, otages, surveillance, chatiments.. Le monde parfait, quand on le regardait à travers l’œil unique de la Mentaï. Pendant une heure, elle serait parmi les élèves, des élèves qui ne la connaissaient pas, et qui la prendraient pour une élève blessée, mais gentille.. Et ceux qui la connaissaient de l’ancien temps étaient soit morts, soit sous le chantage. Le paroxysme de l’amusement serait de croiser Elera, et jubiler de la voir se taire et subir sa surveillance..

Mais entrons dans la salle. Quelques élèves étaient déjà assis, et Duncan Cil’ Eternit avait pris place à son bureau. Pas même besoin de se déguiser pour paraître blessée. Durant la bataille, elle avait été écorchée par la lame d’Elera, et c’était une excuse suffisante pour apposer une bande sur une moitié de son visage ; cette moitié borgne où luisait l’ancienne cicatrice, qui lui déformait les traits et ourlait une paupière sans oeil. Il en dépassait suffisamment du pansement pour attirer la pitié et la compassion de ses « petits camarades », sans pour autant être reconnue. Le plan était infaillible.
Et Si Duncan Cil’ Eternit dérapait, elle serait là pour s’assurer qu’il retrouve le bon chemin, celui dicté par ses maîtres chanteurs. Tout reposait sur son anonymat, et son anonymat était indécelable.
Les blessures superficielles qu’elle avait reçues durant la bataille l’agaçaient suffisamment pour lui donner l’air souffrant et innocent. En observant chaque blessure et handicap de chaque élève, la Mentaï s’assit à un banc vide, contre le mur.


- Bonjour, professeur.

Les commissures des lèvres de la Mentaï s’étirent un instant, quand elle vit la ridicule tenue du professeur. Un idiot, on voyait tout de suite pourquoi il avait été aussi facile de le contrôler et de l’effrayer.. Mais passons. Des idiots, il y en avait sur chaque banc.

- Excuse-moi, tu pourrais me prêter un plume s’il te plaît ? Mes affaires ont brûlé pendant l’attaque.

Voilà, attirer la sympathie d’une jeune fille derrière elle d’une façon anodine ; une Lupus apparemment, et dont la chevelure lui rappelait ironiquement celle d’Elera. Cette dernière n’était d’ailleurs pas encore là, ce serait dommage si elle ne faisait pas même une apparition..

Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeDim 9 Aoû 2009 - 21:24

Pourquoi était-ce aussi difficile ?

La bataille des Raïs avait fini une semaine auparavant. Physiquement, il ne restait plus grand-chose de cette nuit d’horreurs, pour Elera en tout cas ; Un bandage à la jambe droite, deux sur les bras, un bleu sur le menton. Le soin des rêveurs et la gestuelle marchombre l’avaient beaucoup aidée, et elle savait qu’avec le temps, il ne lui resterait que quelques cicatrices… Mentalement, c’était une tout autre histoire. La lettre des Mercenaires du Chaos lui demandant de suivre leurs ordres, le savoir que tous étaient trompés autour d’elle et qu’elle ne pouvait rien y faire, le sentiment de culpabilité… Elle devrait trouver un moyen de les sortir de cette situation, les choses ne pouvaient pas continuer ainsi. Mais comment agir, alors qu’ils retenaient son apprenti prisonnier, qu’elle était surveillée en presque permanence et qu’elle ne pouvait parler à personne sans les plonger dans le danger ? Oh, elle réfléchirait à tout ca plus tard, elle en aurait bien le temps maintenant… Il fallait qu’elle se change les idées. Qu’elle oublie un instant le pouvoir du Chaos, et leur situation instable. Et ce n’était pas en marchant au hasard dans les couloirs en évitant tout ceux qu’elle connaissait dès qu’elle les voyait de loin…

- Ben pourquoi t’y vas pas ? Ils sont super, les cours de Duncan !
- Bah, oui, mais j’préfère encore allé m’entraîner à l’épée, je sais pas si le nouveau prof de combat sera aussi dur que Monseigneur Til’ Lleldoryn et ses assistants…
- Ca m’étonnerait.
- T’as sûrement raison, mais bon. Til’ Lleldoryn n’était pas fier de mes performances, et je préfèrerai ne pas être encore méprisé par un guerrier d’élite… Tu sais qui c’est, le nouveau prof ? Il parait qu’il…

Elera n’entendit pas la suite de la conversation, s’éloignant des deux garçons qui marchaient en sens inverse. Duncan… C’est vrai que son cours allait bientôt commencer. Elle n’avait plus besoin d’y aller, maintenant, puisqu’elle avait fini son apprentissage, mais elle avait toujours adoré sa classe- de civilisation, en tout cas, son orthographe étant toujours désespérément mauvaise elle n’aimait pas du tout ceux de lettres. Puisqu’elle voulait se changer les idées, autant s’incruster. Sa voix l’emportait toujours ailleurs, loin d’ici, lorsqu’il commençait à conter les légendes de Gwendalavir. Il avait le don de faire disparaître tous les soucis et respectait toutes les opinions, contrairement à d’autres maîtres… Faisant un détour dans le couloir, elle se dirigea donc vers la salle des légendes. La porte était ouverte, la plupart des élèves assis et en train de murmurer entre eux. L’Empire ? Un bon sujet… Elera fit un pas dans la salle.

Et s’arrêta net en voyant l’une des filles se retourner pour demander quelque chose à une rousse assise derrière elle.

Marlyn. Elera pâlit à la vue de la Mercenaire du Chaos, et hésita un instant au seuil de la porte. Les yeux s’étaient levés vers elle ; si elle agissait normalement, ils se rabaisseraient dans la seconde, lui offrant le temps du marchombre… le temps de faire demi-tour sans attirer l’attention. Mais non, elle resta figée sur le seuil, incertaine sur la marche à suivre, et les regards restèrent sur elle… Sya, à côté de l’autre rousse. Et Marlyn, bien sûr. Trop tard pour faire demi-tour, maintenant. Elle aurait simplement l’air de fuir, et cela rendrait la Mentaï beaucoup trop heureuse… Elle n’était pas prête à une nouvelle confrontation, pas déjà, mais elle n’avait pas le choix. Quittant Marlyn du regard et cherchant de la force dans la présence des autres élèves autour d’elle, elle regarda autour d’elle, reconnaissant quelques personnes, en découvrant des nouvelles. La différence était assez facile à voir, les nouveaux n’avaient pas de bandages… Où se mettre ? Derrière Marlyn, ca c’était certain. Elle ne supporterait pas de s’imaginer son regard sur sa nuque pour le cours entier. Commençant à avancer entre les rangs, Elera leva enfin la tête vers Duncan Cil’ Eternit :

- Excusez-moi, cela vous dérangerait-il qu’une ancienne élève participe à nouveau à votre cours ? J’avoue que les débats flamboyants sur la définition du Chaos et les légendes racontées entre ses murs me manquent un peu…

Elle ne doutait pas de la réponse et continua à s’avancer, mais attendit son acceptation debout à côté du siège qui se trouvait derrière l’autre rousse, la lupus. Elle avait hésité à s’installer à côté de Sya, mais après la bataille où Marlyn avait essayé de savoir qui étaient ses amis pour les tuer, elle préférait éviter d’attirer son attention sur la Corbac. De toute façon, elle n’était qu’une place sur la gauche, ce n’était pas bien loin… Elera sourit à la Felixia à sa droite, s’efforçant de ne pas se concentrer sur Marlyn. De ne pas lui montrer combien la retrouver ici envoyait son cœur battre la chamade… au moins personne ne se poserait de questions sur son visage beaucoup trop livide, ils l’étaient tous plus ou moins après les épreuves des derniers jours.

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 12:47

Des marches, du carrelages...

Midona fixait le sol en marchant d'un pas trainant.
Toutes ces marches avaient été recouvertes par du sang. Ce carrelage avait supporté le poids des morts.
La jeune femme sombrait de plus en plus dans le tourbillon ténébreux de ses pensées. L'Académie avait encore une fois été attaquée. Encore une fois dévastée. Et encore une fois des vies avaient été soufflées.
Des morts, toujours et encore... Pourquoi se battre avec autant d'énergie, si c'était pour que notre vie s'en aille aussi vite et aussi facilement ?

Midona s'arrêta devant la salle des légendes, elle cligna des yeux pour sortir de sa torpeur et félicita ses jambes d'avoir fonctionné sans l'aide du cerveau -trop occupé à penser- et entra après une fille de Lotra au visage tumifié. La Dessinatrice s'en était sortie avec deux côtes cassées, une longue estafilade sur le bras droit et de multiples coupures sur tout le corps. Pourtant elle ne souffrait pas. Enfin, pas physiquement. Son esprit était tellement torturé qu'elle ne sentait pas les signaux de douleur qu'envoyait son corps.
Une sorte de transe mentale pas très agréable.
Les élèves s'asseayaient dans un calme relatif, chuchotant entre eux sur un ton mortuaire. Personne n'aurait pu croire que l'Académie avait gagné.
Trop de pertes, trop de sang, trop de trop.
Midona s'assit au fond de la classe, regardant d'un air absent le parc et ses oiseaux.
Le professeur parla mais elle n'y prêta aucune attention. Elle étudiait les oiseaux.
Comment pouvaient-ils chantonner et voler gaiemment alors que l'atmosphère était si lourde et noire ?
Une fille parla, le cerveau engourdi de la Dessinatrice lui signifia que c'était la Lotra abimée.
Quelle importance ?
Une autre fille chuchota à une autre.
Quelle importance ?
Rien n'avait d'importance.
La Félixia était vide. Pourtant elle n'avait perdu personne lors de la bataille. C'était normal d'un côté, elle n'avait pas d'amis... Enfin pas de vraix. Quelques uns la saluaient le matin, mais rien de plus.
c'était peut-être la solitude qui la mettait dans cet état.
Mais ça non plus ça n'avait pas d'importance.

Les oiseaux chantaient, le cours commençait et la vie continuait... Ou pas.


Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 14:39

Que de questions ! Duncan, qui s’attendait toujours à un morne silence de la part d’élèves désintéressés et plus occupés à regarder par la fenêtre qu’à l’écouter, fut surpris de voir plusieurs élèves prendre la parole. S’il arrivait à se souvenir de toutes les questions, il serait heureux.. D’autant qu’il était un peu angoissé. N’importe lequel d’entre tous les élèves pouvait être le Mentaï qui le surveillait. Et il n’était pas assez bon à cerner le cœur des gens, il lui serait impossible de savoir. A moins que celui-ci ne se trahisse, ce qui serait improbable.
Pouvait-il s’agir de la lotra aveugle, qui avait l’air si gentille ? Les Mercenaires étaient capables d’utiliser la compassion comme arme..


- Bien sûr, Lohan, je te préciserai tout, ne t’en fais pas. Tout le monde a le droit de pouvoir suivre !

Mais déjà, une autre élève -Lupus lui adressait la parole, et même si c’était juste pour lui dire bonjour, Duncan prit le temps de l’observer, paranoïaque qu’il était devenu avec la menace des Mercenaires du Chaos. Elle était nouvelle, puisqu’il ne reconnaissait pas son visage.. Mentaï inconnu, peut-être ? Non, elle était trop enjouée pour ça.. Rah, impossible de savoir ! Duncan se tourna vers l’élève de Félixia qui arrivait à sa suite. Elle avait sur l’épaule un faucon qui semblait plutôt docile, mais agité par tout le monde qu’il y avait dans la classe. A en juger par l’absence de blessures et l’incrédulité en voyant tout le monde blessé, elle était arrivée après l’attaque.. ou peut-être pas. Mentaï ? Perdu dans ses pensées, Duncan mit du temps à répondre :

- Oh euh.. Oui oui, mais fais attention qu’il ne dérange personne.. Sinon, je serai obligée de te demander de le faire partir, d’accord ? finit-il dans un demi-sourire compatissant.

Il en devenait incompétent ma parole ! A trop vouloir chercher qui était le Mentaï mouchard, il en oubliait de faire cours.. Mais d’autres élèves entraient toujours, et il se résolut d’attendre d’avoir suffisamment de blessures sur pattes pour démarrer. Ah, une tête connue ! Sÿa, la petite muette un peu maladroite n’était pas morte dans l’attaque.. C’était déjà une bonne nouvelle, qui réchauffa le cœur de Duncan. Il aimait tous ses élèves, et voir certains sièges vides l’attristait autant que l’inquiétait. Il lui fit un clin d’œil quand elle entra.
Deux jeunes filles enfin entrèrent, à une minute d’intervalle. La première semblait avoir souffert de la bataille assez horriblement. Sous un bandage qui lui recouvrait la partie droite du visage, on devinait qu’elle était borgne, et qu’une horrible cicatrice lui mangeait la peau.. et, si on avait un peu d’imagination, on pouvait deviner d’autres blessures à sa démarche. Mentaï, pas mentaï ? Comment le dire ?
Elera en tout cas, n’en était pas une. Cette habitée des cours de Duncan raviva un peu d’espoir dans la tête du professeur. Au moins une certitude, elle ne pouvait pas être le Mentaï.. Mais déjà, d’autres entraient, silencieux, blessés, maussades.. Ces élèves qui avaient souffert de la bataille, tous.. Mais il fallait commencer le cours, maintenant.

- Elera, je t’en prie, installe-toi ! Mes cours sont toujours disponibles à tout le monde, tu devrais le savoir… Bien ! Maintenant que vous êtes suffisamment nombreux, nous pouvons commencer. Comme vous le savez tous, Gwendalavir est un Empire. La dynastie des Sil’ Afian est sur le trône depuis la victoire de Merwyn sur le joug Ts’liche, et personnellement, je pense qu’on peut les voir encore longtemps à la tête de Gwendalavir. Bien sûr, l’empereur ne règne pas seul, il est assisté du Conseil, composé de divers généraux, conseillers et autres fossiles de l’administration..

Sa remarque tira quelques sourires, et c’était plus que ce qu’il espérait. S’il pouvait apporter un peu de joie parmi des élèves ravagés mentalement par une bataille difficile.. Duncan se passa la langue sur les dents, comme toujours lorsqu’il réfléchissait à la suite de ses paroles. On lui avait donné des consignes quant à la direction que devait prendre son cours, et ça le répugnait. Mais il fallait continuer.

- L’empire n’est évidemment pas la seule manière pour régir un pays ou un continent, comme vous pouvez vous en douter. Il existe différents systèmes, tous plus compliqués les uns que les autres, et tous présentant des avantages comme des inconvénients. Mais avant de vous emmener dans les tréfonds de la politique, je vous poserai une question. Bien sûr, chaque réponse bonne ou intéressante rapportera des points à votre maison.
Pouvez-vous me dire, chers élèves, quels sont les avantages, les qualités et surtout, les inconvénients et défauts d’un Empire ? N’hésitez pas, toutes les idées sont bonnes !


Enelyë Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 10 Aoû 2009 - 17:43

Assise à une table du fond, près de la fenêtre, Ly n'avait pratiquement rien suivi de ce qui s'était passé. Disons qu'elle n'en avait stictement rien à faire des autres élèves. Sinon, elle aurait perçu la pâleur du visage d'une des élèves. Elle aurait perçu qu'il s'était passé quelque chose d'anormal. Mais elle s'était contenté de regarder dehors. Il faisait beau. Elle prit distraitement des notes lorsque le professeur parla. L'Empire à travers les âges. Enfin -ô miracle- Ly lâcha du regard la fenêtre pour voir son professeur. Il avait un bras en écharpe. Cela ne l'étonna pas plus que ça, mais lorsqu'elle vit des élèves blessés, elle fut stupéfaite.
Non elle n'était pas idiote. Mais évidemment, quand on a un père qui nous surprotège, il arrive que l'on ne sache pas tout. Surtout qu'elle venait d'arriver.

*Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?*

Ly regarda les autres élèves. Ils se regardaient, certains chuchotaient et riaient. Ils avaient déjà tous l'air de se connaître. De plus, elle sentit une espèce d'angoisse dans l'atmosphère, ce qui mit Ly mal à l'aise. Le professeur posa une question qu'elle ne comprit pas -disons tout de suite qu'elle avait cessé d'écouter-. Sinon, elle aurait pu répondre (bah oui évidemment...)
Son visage était touné vers la fenêtre. Ly était en train d'observer un petit animal gris. Un chat. Il se baladait, ou cherchait quelqu'un...

*Il ne m'a pas trouvé ? Il ne doit pas avoir autant d'intution que ça...*

Comme s'il avait lu ses pensées, le chat tourna la tête vers la fenêtre. Plantant ses yeux dans ceux de la jeune fille. Comment dire qu'elle n'avait jamais été aussi étonnée dans sa vie ? Ah, c'est dit ? Cette journée serait décidément riche en stupéfaction...

-Mais que...

Elle s'était levée brusquement, faisant tomber au passage sa chaise. Ses paroles avaient juste été murmurées. Elle ramassa sa chaise puis tourna son regard vers le professeur. Puis elle rougit et baissa la tête.

-Excusez-moi... Je suis désolée.

Elle se rassit, la tête toujours baissé. Elle venait d'arriver et s'était déjà ridiculisée. Ly était morte de honte, et déjà, elle voulait rentrer chez elle.

Elio Tharön
Elio Tharön

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMar 11 Aoû 2009 - 0:57



Elio marchait, ses pensées se bousculant à l'intérieur de son crâne. L'attaque de l'Académie l'avait bouleversé...ou plutôt son inaction l'avait bousculé...
Comment avait-il pu se rendormir paisiblement après un rêve étrange en pensant que le regard effrayé des élèves de sa maison était du à ses cris? Encore et toujours il se trompait sur les intentions des autres.
Mais cette fois-ci il ne s'agissait pas d'une simple amitié qui ne se ferait jamais, ou d'une confiance bafouée. Cette fois-ci il s'agissait d'une attaque sérieuse, à laquelle il n'avait pas participé!
Bien entendu sa présence n'aurait guère changé au résultat, et puis l'Académie était sauvée mais...le fait de n'avoir pas été présent lors de la bataille était pour le guerrier une honte telle qu'il ne saurait s'en détacher! Il avait déshonoré sa voie, et cette idée lui était insupportable!

Il arriva enfin devant la porte de la salle des légendes. Son premier cours de civilisation allait avoir lieu, et il était impatient de voir ce que cela donnait. Certes la civilisation ne lui semblait guère utile mais il voulait voir de ces propres yeux à quoi ressemblait un tel cours. Et la matière l'intriguait franchement. Alors autant essayé, puisqu'il pouvait se le permettre.

Lorsqu'il entra de nombreux élèves étaient déjà assis. S'avançant il fit un bref signe de tête en guise de bonjour au professeur et balaya la salle de ses yeux bleus à la recherche d'un coin isolé où il pourrait être tranquille. Mais ses pupilles tombèrent sur un visage doux et familier, à la crinière de feu.

*Elera!*

Celle-ci ne l'avait pas vu, assise elle avait un visage livide, ce qui inquiéta quelque peu le corbac. Pourtant il s'avança jusqu'à ces côtés, repérant une place libre à sa gauche. Afin de ne pas s'attirer l'attention il s'inclina vers elle et lui chuchota:

-Puis-je m'assoir à tes côtés? Ca fait plaisir de te voir à ce cours! Je croyais que tu n'étais plus élève?!

Face au sourire qu'elle lui adressa, et qu'il lui rendit avec chaleur, il s'assit près d'elle. Il voulut à nouveau lui parler, lui exprimer sa joie de la retrouver, elle seule amie qu'il avait ici, la seule qui avait réussi à voir plus loin que son apparence...Mais le professeur prit la parole:

Bien ! Maintenant que vous êtes suffisamment nombreux, nous pouvons commencer. Comme vous le savez tous, Gwendalavir est un Empire. La dynastie des Sil’ Afian est sur le trône depuis la victoire de Merwyn sur le joug Ts’liche, et personnellement, je pense qu’on peut les voir encore longtemps à la tête de Gwendalavir. Bien sûr, l’empereur ne règne pas seul, il est assisté du Conseil, composé de divers généraux, conseillers et autres fossiles de l’administration..

Elio l'écoutait avec attention, et ne pu s'empêcher de remarquer le sourire forcé qu'il se traçait sur le visage. Visage entouré d'un bandage au niveau du crâne. Cette blessure prit de fouet le guerrier qui se contorsionna de suite pour observer les autres élèves. Beaucoup, même la plupart, semblait blessé...Signes extérieurs de l'attaque.
Le rouge monta au visage du jeune garçon. Il faisait parti des rares à ne rien avoir...Tout le monde saurait qu'il n'avait en rien apporté son aide pour sauver l'Académie! Baissant les yeux il évita le regard inquisiteur de sa voisine. Si Elera savait...elle le traiterait de lâche, et aurait honte de lui! Comment avait-il pu dormir en un moment pareil? Certes c'était la deuxième nuit seulement qu'il passait à l'Académie, il venait tout juste d'arriver mais...tout de même!

- L’empire n’est évidemment pas la seule manière pour régir un pays ou un continent, comme vous pouvez vous en douter. Il existe différents systèmes, tous plus compliqués les uns que les autres, et tous présentant des avantages comme des inconvénients. Mais avant de vous emmener dans les tréfonds de la politique, je vous poserai une question. Bien sûr, chaque réponse bonne ou intéressante rapportera des points à votre maison.
Pouvez-vous me dire, chers élèves, quels sont les avantages, les qualités et surtout, les inconvénients et défauts d’un Empire ? N’hésitez pas, toutes les idées sont bonnes !

Cherchant à tous prix un moyen de penser à autre chose qu'à sa couardise Elio se mit à réfléchir beaucoup pus que nécessaire à la question. Il ne savait pas trop quoi répondre mais sa main se leva. Participe n'était guère sa spécialité, et lorsque le professeur lui donna la parole il baissa de nouveau les yeux, préférant regarder ses pieds tout en sentant désagréablement que tous les regards étaient fixés sur lui. Mauvaise chose, ils verraient tous en lui le lâche et l'indigne de la voie guerrière!! Mais trop tard...il devait parler, ça lui apprendrait d'agir avant de réfléchir!

-Un Empire est puissance. Un Empire intimide et fait naitre la crainte chez les ennemis. On ne s'en prend pas à un empire sans réfléchir, sur u simple coup de tête. Un Empire est riche, et protégé par des personnes compétentes. Mais un Empire à une faiblesse. Il n'écoute pas le peuple. L'Empereur n'a que faire des revendications du peuple. Ce ne sont pour lui que jérémiades et foutaises, alors qu'elles peuvent conduire à une émeute, puis à de véritables problèmes. Le peuple ne choisit pas celui qui dirige, il le subit. Chaque personne dépend de lui, de sa naissance à la mort. Un Empire se gouverne seul, l'Empereur ne peut faire compétemment confiance à personne, sa place, sa puissance est trop convoitée....Mais ça...Qui peut véritablement faire pleinement confiance à quelqu'un de nos jours? Et même avant. On n'a jamais pu. Mais nous, nous petit peuple, nobles ou pas, nous n'avons pas grand chose à perdre, si ce n'est notre vie ou plu important encore notre famille. Alors que l'empereur, le haut placé à tout à perdre: sa situation, son prestige, son argent, son empire. Un Empire est un cadeau empoisonné. Puissance n'apporte que jalousie et guerre sanglante...Le voilà le défaut d'un Empire. Il est trop. Trop à lui tout seul.

Elio se tut. Il n'avait que trop parlé. Il releva les yeux, jetant un bref coup d'œil à Elera. Il lui adressa un sourire timide et un haussement d'épaule, juste l'air de dire: "c'est sorti tout seul!".


Elera
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMer 12 Aoû 2009 - 23:29

En voyant Elio, le coeur d’Elera fit un salto arriere. Elle ne s’etait pas assise pres de Sya pour ne pas attirer les soupcons de Marlyn sur elle, ce n’etait pas pour que la Mentai apprenne l’existence d’Elio… Mais il lui avait deja parle en souriant, alors elle n’avait plus aucune raison de l’ignorer. Il etait trop tard pour faire semblant de rien, il ne comprendrait pas et elle ne voulait pas le rendre triste… Elle etait venue ici pour se changer les idees, aussi, et ce ne serait pas le cas si elle passait son temps a essayer de se cacher de Marlyn. Tant pis, qu’elle sache ! Elle ne lui ferait pas le plaisir de lui montrer combien sa presence l’affectait… Ce n’etait plus sensee faire aussi mal de la voir juste la. Elle etait assise tout pres, et pourtant elles etaient si loin l’une de l’autre a present… Elera se mordit la levre. Marlyn avait choisi sa voie, elle avait choisi de ne pas laisser Elera dans son monde de Chaos, et il lui faudrait simplement l’accepter. L’accepter et avancer. Elle n’etait pas responsable des choix de son ancienne amie… et il y avait tellement d’autres personnes dans son monde a present. Marlyn et ses allies en avait vole certaines; Ervy, Valen, Enoriel, morts. Einar… Einar avait disparu, aussi… Mais tout le monde n’etait pas mort. Et tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Il restait encore des gens qu’elle pouvait proteger… Rien que dans cette salle, elle en voyait plusieurs. Le Chaos pouvait la surveiller, il pouvait lui interdire de parler de ce qui se passait aux autres, il ne lui empecherait pas de passer du temps avec ceux en qui elle tenait… Alors elle chuchota pendant que Duncan commencait le cours :

- Je ne suis plus eleve, mais je ne raterai les cours de Duncan pour rien au monde…

Et elle lui sourit. Un sourire peut-etre un peu force vu les circonstances, mais un sourire quand meme… La suite elle ecouta attentivement, et lorsque la Corbac du fond parla a voix haute mais pas du tout pour repondre a la question, elle fit du bruit avec ses pieds contre le bureau, moyen comme un autre d’attirer l’attention loin de la jeune fille qui ne savait plus ou se mettre. Comme elle s’y attendait, les regards se tournerent un instant vers elle et oublierent entierement la Corbac… Puis Elio prit la parole. Des paroles auxquelles elle ne s’attendait pas du tout. La voix au peuple ? C’etait un concept si etrangem elle n’y avait jamais pense… en meme temps, elle n’etait pas tres douee des que la conversation partait en politique, ne comprenant pas les histoires de pouvoir humaine. Habituee a vivre dans la nature avec sa soeur et la louve et connaissant le systeme de hierarchie animal, tout etait clair dans sa tete : les naturellement dominants dominent et protegent, les soumissifs obeissent et sont proteges. Sachant que la plupart des autres eleves seraient trop timides pour parler a leur tour ou dire qu’Elio avait tort directement et connaissant la maniere qu’avait Duncan de guider son cours, c’est elle qui prit ensuite la parole, repondant au debat qui prenait forme. Et si elle n’allait pas du tout dans la meme direction qu’Elio, son ton restait respectueux et montrait bien qu’un desaccord sur ce debat n’etait pas un probleme, au contraire… C’etait beaucoup plus interessant quand tout le monde pensait quelque chose de different.

- Pourquoi le peuple devrait-il choisir celui qui le dirige ? L’Empereur le protege et il le fait bien mieux que n’importe quel alavirien. Je n’aurai pas la pretention de dire que je pourrai choisir qui est assez doue pour diriger un Empire, ou meme le diriger moi-meme… Un Empire est organise, je pense que c’est un avantage aussi, et celui au pouvoir est beaucoup plus competent pour gerer Gwendalavir que d’autres… Je suppose que l’un des inconvenients d’un Empire est que tout l’Empire est puni si l’Empereur fait les mauvais choix. Mais Sa Majeste Imperiale n’est pas un mauvais Empereur, pas que je sache. Il a reconstruit le pays apres la guerre contre les Ts’lichs, et il continue a proteger Gwendalavir. Comme il dirige seul, il y a moins de conflits lorsqu’une decision doit etre prise, aussi, et pas de guerres entre plusieurs nobles qui voudraient etendre leur petit territoire. Et puis, si l’Empereur est mauvais, le peuple ou les nobles peuvent se rebeller pour le remplacer, comme le mentionnait Elio…

Comme les loups qui se battaient lorsque le dominant devenait trop vieux ou trop faible pour diriger la meute, laissant la place a un alpha plus jeune et plus vigoureux, mais aussi assez intelligent pour se diriger de son predecesseur. Elera lanca un regard autour de la classe, se demandant qui serait le prochain temeraire. Pour une fois que la discussion commencait sans timides…

Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 17 Aoû 2009 - 16:35

Halina courait dans les couloirs. Etre en retard à mon premier cours, c'est bien ma veine !! Elle accéléra, monta une série de marches glissante, glissa, se rattrapa à la rambarde et continua sa course. Si en plus je tombe... Arriver en cours avec un énorme hématome... Elle arriva enfin sur le palier devant une porte fermée. Elle s'arrêta, repris son souffle calmement et frappa à la porte.

Une voix l'invita à entrer et c'est ce qu'elle fit. Elle pénétra dans la pièce et s'excusa immédiatement :

-Bonjour, excusez-moi pour le retard mais je suis nouvelle et je me suis perdue...

Elle observa soudain le professeur, blessé, bandé et souriant. Mais je le reconnait... C'est l'Intendant qui m'a réparti. qu'est-ce qu'il fiche ici?? Elle observa la salle, de nombreux élèves présentaient des blessures plus ou moins grave. Mais, que c'est-il donc passé dans l'Académie avant que j'arrive? Une bataille? Mais pour quelle raison? Et pourquoi est-ce que personne ne m'en a parlé? Raaaah on ne me met jamais au courant des choses importantes !!! Elle vit alors que toute la salle la regardait étrangement puis réalisa qu'elle était debout en plein millieu de la salle et que le professeur la fixait avec un drôle de sourire.

Halina rougit jusquaux oreilles et se dépécha de s'installer sur un banc à côté d'une autre élève. Elle ne pris pas le temps de la regarder et sortit sa vieille plume et un cahier à moitié rempli de son sac. Elle s'accouda à la table et attendit, encore chamboullé par autant de regards insistants. Ouah la honte... Ca y est j'me fais déjà remarquer... Le cours ne semblait pas vouloir redemarrer et elle se décida à parler:

- Euh... Je suis vraiment désolée de vous avoir coupé en plein milieu du cours mais... Est-ce que quelqu'un pourrait me résumer ce que vous venez de dire?...

Mais qu'elle bécasse... pensa-t-elle, Tu coupes un cours et après tu demande des explications?... Mais t'es vraiment gonflée comme fille... Elle se sentit mal mais esquissa un sourire puis continua:

- Enfin, j'me sens vachement malpolie donc je vais essayer de reformuler ma demande... S'il vous plait, est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer rapidement le sujet du cours et les avis qui ont été exprimés? Après c'est promis, je me tais.

Hum... j'suis pas sure que ça soit mieux... Elle se força à sourire comme si cet effort de parler devant autant de gens inconnus ne la dérangeait pas.

Ichel Calwin
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeLun 17 Aoû 2009 - 16:39

Le professeur posa une simple question, mais qui n'était pas facile de répondre. Tous les élèves réflechissaient, puis un garçon pris la parole, il devoila des choses vraies, mais il en avait oublié certaines que Ichel trouvait importante, alors elle prit la parole à son tour, mais avant elle allait répondre à la fille qui venait d'entrée :

- Oui je veux bien te répondre, même si je m'apprétais à répondre. Le sujet c'est l'Empire, l'Empereur ou plutôt les différents systèmes avec leurs avantages et leurs inconvénients. Il y a eu pour le moment une seule question, qui est celle-çi : Dire quels sont les avantages, les qualités et surtout, les inconvénients et défauts d’un Empire. *même si j'en vois aucun interet* pensa-t-elle. Par contre je ne pourrais pas te résumer les réponses données, car je ne les aies pas toutes retenues, mais je peux t'en donné de ma pars.

Elle s'arrêta un peu pour respirer. Généralement elle ne parlait pas souvent, mais là elle se sentait bien, elle voulait participer au cours, à son premier cours enfaite. Puis elle enchaina avec sa réponse à elle :

- Je pense qu'il a dit pas mal de choses vraies, mais je pense qu'il en a oublié certaines. Un Empire est uni, je pense que les gens du peuple seraient prets à tout pour sauver leur empire, à sacrifier leur vie si il le fallait. Il ne faut surtout pas oublier que l'Empereur, même si il vie comme un roi alors que d'autres comme ceux d'Al-Vor ne vivent que de justesse, il essaye de faire tout son possible pour que l'Empire reste debout, mais qu'il ne peux pas tout contrôler, il ne peux pas empêcher tous les piars de faire se qu'ils veulent. En gros, l'Empereur fait tous se qu'il peut pour que l'Empire reste l'Empire d'aujourd'hui.

Ichel s'arreta un instant pour réfléchir, puis elle enchaina :

- Je n'ai pas beaucoup de choses à ajouter, pas d'inconvénients, mais juste une dernière chose; il ne faut pas oublié que sans certaines personnes, pleins de choses n'existeraient plus aujourd'hui, il y a plus de choses bien dans l'Empire que de choses mal.

La jeune Félixia se rassie et sentie le regard du professeur, mais elle ne le regardait pas, elle réfléchissait à se qu'elle venait de dire, c'était vrai que pleins de choses comme l'Académie, Al-Jeit, la confrérie ou encore pleins d'autres choses n'existeraient pas sans ces personnes qui étaient là pour protèger l'Empire. L'âge de mort aurait pu continuer si certains dessinateurs de talents n'avaient pas agit et surtout ils l'avaient fait pour l'Empire et son peuple, pour les délivrer du joug des Ts'liches.

Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMar 18 Aoû 2009 - 14:58

[ Tentative de relance du sujet xP ]

Halina remercia la jeune femme pour son explication et écouta avec attention sa réponse au sujet. L'Empire... ...Bon allez j'me lance, je suis là pour ça, non? Elle prit donc la parole en s'assurant avant que personne ne s'appretait à le faire.

-Pour moi, la qualité première et son premier défaut d'un Empire c'est qu'un Empereur décide seul. Bien sur il est conseillé et assisté d'un certain nombre de ministres plus ou moins compétents mais, c'est lui qui donne la décision finale.

Elle prit une respiration et continua, un peu mal à l'aise:

-C'est un avantage car en temps de guerre ou de conflits, Sa Majesté peut prendre des décisions et agir sans avoir à passer par un réseau administratif complexe. Le défaut, c'est que quand un mauvais Empereur est sur le trône, il a quasiment tous les pouvoirs et peut prendre des décisions hatives, égoïstes ou qui ne vont pas dans le sens du peuple. En guerre, un mauvais Empereur peut conduire une armée au massacre par vanité alors qu'un Empereur intelligent écoute ses généraux et agit en conséquence. C'est grâce à ce genre d'Empereur que l'on peut sortir un Empire des problèmes. C'est le cas de Sa Majesté impériale. Enfin c'est mon avis...

Halina s'arrêta et continua de réflechir à tous ceux qu'elle avait vu durant ces voyages. Des gens à moitié morts de faim mais qui souriaient et riaient entre eux, des nobles mécontants, des soldats fiers de garder les portes de la cité qui les avaient vu naître, et puis, tous ces voyageurs qui comme elle cherchaient de nouveaux horizons dans cet Empire si vaste et enrichissant. Hum... plus ou moins aimables ces vagabonds...pensa-t-elle en souriant. L'Empereur a sortit le peuple du malheur...

Elle regarda le professeur en se demandant à nouveau ce que celui qui l'avait répartie faisait dans ce cours. Elle émit l'hypothèse que son collègue était malade et qu'il le remplaçait puis, en voyant le sourire qu'il lui adressait, comprit qu'elle avait été prise malgré elle dans une farce.

Mais alors, qui est le véritable Intendant et est-ce que cet homme avait assez de compétences pour me répartir efficacement? Il se sont joués de moi et je me suis fait avoir comme une débutante. Ce professeur a du talent pour la comédie... pensa-t-elle en observant la classe. Elle attendit le prochain courageux qui prendrait la parole.

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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMer 2 Sep 2009 - 18:26

Lohan Gayana était dans ses pensées…L'empire alors…Un sujet délicat …ça pouvait etre très mal vu de critiquer le régime en place et encore plus l'empereur lui même …Mais Duncan était connu pour son audace…La dernière fois, Lohan avait entendu qu'il avait lancé le sujet sur le Chaos…
Elle perçu un mouvement à coté d'elle qui la fit sursauter, perdue dans ses pensée elle n'avait pas entendu sa voisine Felixia s'installée…Pourtant le bruit de la chaise aurait du la faire réagir…Si elle commençait à perdre le seul sens qui lui permettait d'appréhender le monde elle n'aurait plus qu'à retourner dans son village… Le léger battement d'aile qu'elle perçu la rassura sur l'état de son ouie et lui apprit qu'un aigle accompagnée la jeune fille…

D'autres arrivèrent derrière elle ,peu de connu,beaucoup de nouveaux élèves…Lohan reconnut le pas assez familier de Sya ,la corbac muette qui partageait son cours de combat…La Lotra sentit une pointe de jalousie envers cette fille qui pouvait encore suivre son cours de combat malgré les blessures qu'on lui avait infligés. Il y avait aussi Elera qu'elle commençait à connaître pour partager son dortoir, Elio, un Corbac suivant lui aussi une orientation de guerrier qui était arrivée depuis peu et qu'elle trouvait assez renfermé. Et puis une Felixia aussi,qu'elle reconnu à la voix sans pourtant se souvenir de son prénom…Beaucoup de monde,d'odeur nouvelles à qui elle aviserait de donner un prénom plus tard. Pour l'instant ,autant ce concentrait sur la question qu'on lui posait…Elle écouta les avis des autres,approuva Elio d'un signe de tete,en se demandant ce qu'elle pourrait dire de plus et fu étonner de la quantité de choses que les autres trouvaient à dire…

La question initiale lui paru étrange…Elle amenait à se questionner sur une possibilité autre qu'un empire comme régime…Pourquoi le prof de lettre leur demandait-t-il cela? Pour trouver un inconvénient ou même un avantage à un régime il leur fallait un élément de comparaison,hors depuis la nuit des temps c'était un empire qui était en place en Gwendalavir .Personne ne s'était jamais posé la question de changer…C'était presque inconcevable, et puisque aucun changement n'avait lieu d'etre personne ne s'interrogeait sur les avantages et les inconvénients d'un empire…Ou peut-être est-ce tout simplement elle qui ne comprenait pas les subtilités de la philosophie Duncanienne ou bien de la philosophie tout cours…Elle commençait à vraiment se demander ce qu'elle faisait dans ce cours…A coté d'elle,tous des têtes…tous des gens qui avait apparemment l'habitude de se poser des questions aussi incongrus…Plus lettrée qu'elle,bien que ce ne fut pas difficile…Elle ,l'apprenti combattante bien que son visage doux et son regard perdu démente son orientation , avait plus l'occasion d'apprendre à se battre et à bouger qu'à réfléchir à des choses qui lui semblait bien lointaines…Elle s'appliqua tout de même…Le professeur de lettre avait bien préparé son cours,autant lui faire honneur

Sa voix enchaîna avec la réponse de la felixia

l'empereur est désigné à la naissance ,ça peut etre considéré comme un inconvénient car cela n'est pas du à ses mérites mais ça évite les affrontements de prise de pouvoir qui pourraient déstabiliser l'empire … Le fait que le pouvoir ne repose que dans les main d'un seul homme est là aussi un avantage et en même temps un inconvénient, comme le disait heuuuu…une de mes camarade, les décisions majeures peuvent êtres rapidement prises mais malheureusement les décisions dites mineures,mais qui doivent être approuvées par l"empereur traînent toujours …

Par exemple…J'habite à mi chemin entre Al-Jeit Le lac Chen et la confrérie des reveurs de Fériane,autant dire dans un village perdu au beau milieu de la campagne…Pourtant la protection de mon village dépend de la garde d'Al-Jeit…en théorie …car depuis des années le responsable du village demande ce qui nous ai du…Sans jamais recevoir de réponse positive…D'après ces correspondant il faut attendre que la demande soit agrée de l'empereur pour envoyer une garnison…En sachant que ce même empereur fait passés les demandes des grandes villes comme al-Jeit et Al-Pol en priorité…Nous avons essuyé plusieurs attaques de pillard, il y a déjà eut des mort,des femmes violentés ,beaucoup de blessés…Il n'y a toujours pas de soldat dans mon village,tout les habitants se cotisent pour payer un soldat qui puisse leur apprendre à magner les armes…Enfin tout ça pour dire que quand le pouvoir est regroupé dans les mains d'un seul homme, les plus faibles en patissent,surtout quand ceux-ci habitent loin de tout…

Sa réponse avait été plus longue que ce qu'elle souhaiter faire,mais cette rancœur contre ce système injuste était revenu subitement ,parce que c'était au cours d'une de ses attaques qu'elle avait perdu la vue…

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMer 4 Nov 2009 - 16:51

[Moi, en retard pour mon propre cours ? Je n’oserais jaaamais. Et je change de couleur de parole, parce que je deviens illisible sur du gris. Adios, joli vert...]

Ding, dong… Voilà à peu près le son que faisait le cerveau de Duncan dans sa boîte cranienne. La plaie qu’il cachait sous son turban excentrique le lançait furieusement, et son attention, bien sûr, s’en trouvait amoindrie. C’était tout de même le comble pour un professeur de ne plus arriver à suivre son propre cours, parce que sa tête se prenait pour Big Ben ! Durant tout le temps que ses élèves prirent la parole pour exposer un point de vue qu’il aurait voulu suivre, Duncan était accoudé à une étagère près de son bureau, les yeux fermés, le poing sur les temps pour tenter de faire passer le malaise. Dès la fin du cours, il faudrait se préparer une bonne tisane pomme-cannelle-gingembre, que sa grand-mère savait si bien faire… mais pour l’instant, le cours devait continuer. Et quel cours.. Surveillé par un Mercenaire du Chaos dont il ignorait l’identité, il devait traiter d’un sujet rébarbatif dont ni lui ni ses élèves n’avaient envie de discuter, tout cela dans le but de faire passer une certaine propagande.
Non, et non ! Il était professeur, et son honneur lui commandait de protéger ses élèves et l’intégrité de leur savoir, dût-il en payer lui-même les conséquences ! Le mal de crâne lui donnait des bouffées de courage, qui l’eut cru… Bien qu’il fut excentrique et très peu au courant de la triste réalité du monde, Duncan était agressif dès que l’on parlait de modifier son enseignement et d’attaquer ses chers élèves ! Lentement, en essayant de ne pas trop secouer la volée de cloches que sa commotion occasionnait, le digne professeur de lettres et civilisation regagna son bureau et posa un demi-postérieur sur la surface cirée, les yeux pétillants fixés sur ses élèves.

- A ceux qui auront eu le courage et la possibilité de réfléchir sur ce sujet, j’accorde trois poins à leur maison. Tout ce qui a été dit dans les dernières minutes, vous devez le retenir, chers élèves, parce qu’il est important de garder un point de vue critique et objectif sur la politique… Elle change souvent et peut vous manipuler. Cependant, je pense que mon cerveau ne survivra pas à une discussion théorique sur l’empire plus longtemps.

Toujours avec un demi-sourire qu’il espérait naturel, Duncan balaya sa classe du regard, notant là des expressions surprises, là des mines soulagées ; il était à la recherche de la moindre lueur démoniaque, en colère, ou réprobatrice… et ne la trouva pas. Fallait-il préciser qu’il était un bien piètre physionomiste ?

- Les évènements de ces jours derniers nous ont tous affectés, certains d’entre vous en portent encore les stigmates..

Il prit une profonde respiration, conscient du danger qu’allait occasionner sa prochaine remarque :

- Et je juge dangereux de continuer à vous faire travailler alors que vous êtes en piteux état. Comme il est de mon devoir de vous tenir dans ma salle pendant un temps déterminé, vous n’avez pas le droit de sortir avant la fin réglementaire. Mais je ne refuse de continuer mon cours.
Vous n’êtes pas ici pour subir mes déblatérations soporifiques, mais pour avoir du plaisir à apprendre.. En cette période trouble, je suggère que nous nous serrions les coudes, pour ne pas sombrer dans la déprime. Si certains d’entre vous ont des souvenirs particulièrement heureux qu’ils souhaiteraient partager avec le reste de la classe, qu’il n’hésite pas
.

Seul un mal de crâne particulièrement intense pouvait pousser Duncan à interrompre un de ses cours, et le cas se présentait. Tant pis pour les menaces, il préférait subir lui-même, à l’écart des regards dans ses appartements, que de prendre part à un plan diabolique et machiavélique du Chaos.


Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeVen 6 Nov 2009 - 18:05

Halina écouta intensemment les réponses des autres élèves et se demanda comment ils pouvaient avoir autant d'idées. Elle ressentit un peu de pitié pour certains qui racontait leur histoire. Elle se rendit compte que son enfance avait été quand même assez heureuse, avec ses parents puis son père et son frère dans une grande ville bien protégée des attaques de bandits. Halina se réjouit à l'annonce des points qu'elle venait de faire gagner à sa Maison et s'étonna du tour que prennait cours, le professeur l'interrompit et demanda de raconter un épisode heureux de sa vie. Halina se remémora sa discussion avec Ichel par rapport aux changements survenus dans l'Académie. Elle soupira et comprit la remarque du prof. Elle approuva mentalement, ne laissant rien filtrer sur son visage. Elle réflechit un peu, recherchant un évènement heureux susceptible d'interesser les autres élèves et de ne pas endormir Duncan. Elle déclaran, un grand sourire aux lèvres:

-Je ne vais pas parler pour raconter ma vie mais je veux bien partager avec vous un évènement qui m'a beaucoup marqué. Il s'agit de la foire annuelle d'Al-Jeit, je m'y suis promené pendant deux jours de suite avec un ami. Je n'avait jamais vu une fête pareille, il y avait pleins de gens venu de tout Gwendalavir, de nombreux étals multicolores ou odorants et aux commerçants rieurs et heureux. Des chants, des danses à chaques coins de rues, des illusionnistes, des concours de tout et n'importe quoi: ça allant du plus grand nombre de bières bus au traditionnel combat... Ces jours m'ont parus tellement rapides tant il y avait de choses à voir et à gouter dans toute la ville. J'espère pouvoir un jour assister de nouveaux à ce festival même si je sais que le contexte incite les commerçants à ne plus faire autant de distance... Les foires comme ça sont très souvent bon enfant et joyeuses, sauf en temps de crise, mais bon passons. Je conseille à ceux qui n'y sont jamais allé de tester. C'est génial !...
Bon, je sais, ma façon de présenter fait un peu publicité mais j'ai vraiment aimé, il faut dire que j'étais bien accompagnée !...
Bon, j'ai eu mon temps de parole, je vous laisse parler maintenant.

Halina continua de sourire pendant tout son discour et se dit qu'elle en faisait trop. Elle s'arrêta et attendit que l'un des élève rajoute quelque chose ou raconte un de ses souvenirs heureux.

Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMer 9 Déc 2009 - 22:23

- On devrait en préparer une.

Elera n’avait pas attendu qu’on lui adresse la parole, prononçant l’idée en même temps qu’elle lui traversait l’esprit. Elle avait écouté attentivement les réponses des autres, parfois hochant la tête, d’autres fois laissant un pli apparaître sur son front, puis elle avait sourit à la nouvelle intervention du professeur. Même maintenant, un turban sur la tête, un bras en écharpe, le couteau sous la gorge, il pensait encore à ses élèves avant son propre sort. Sûrement se ferait-il punir pour cet écart dans le cours…

…Et ce serait Marlyn qui le trahirait.

Une nouvelle once de tristesse passa dans ses traits, mais certains visages interrogateurs s’étaient tournés vers elle, et elle battit des paupières avant de s’expliquer.

- Une foire. Je sais bien que les esprits ne sont pas à la fête, pas après… mais… Ce pourrait être un hommage. A la vie, et à tous ceux qui l’ont donnée pour l’Académie… Ceux qui savent chanter, danser et jouer des instruments pourraient le faire, on se retrouverait tous dans la Grande Salle ou dans les jardins, on partagerait nos talents. On aiderait le Maitre Cuisinier à préparer un festin, et on ferait des combats amicaux, des concours de tir à l’arc, des jeux…

Une graine de détermination venait de se planter dans son cœur saccagé. Elle était prisonnière, prisonnière silencieuse aux chaines invisibles, mais elle ne se courberait pas sous leur poids, elle ne baisserait pas la tête. Les Mercenaires du Chaos lui avaient ordonné de faire comme si de rien n’était, et de faire de son mieux pour apaiser les doutes et souffler sur les braises ? Et bien, elle aiderait à ramener la joie de vivre entre ses murs. Qu’ils voient si cela leur plaisait, une fois que leur royaume n’était que rires et petits bonheurs, s’ils se sentiraient toujours aussi Maitres de l’endroit alors que tous ceux qu’ils croyaient en leur pouvoir dansaient la joie de vivre et n’avaient que faire de leurs mains qui tiraient les fils dans l’ombre. N’avaient que faire des fils tout court, en fait, vivant simplement leur vie comme s’ils n’existaient pas. Elera leva la tête, et croisa l’œil de Marlyn. Ses yeux se baissèrent immédiatement. Sa détermination soufflée en quelques secondes, elle murmura entre ses dents.

- Non, oubliez ce que j’ai dis… Ce n’est pas réalisable.

Qu’est-ce qu’elle pensait ? Bien sûr que les Mercenaires du Chaos les laisseraient faire la fête, ce serait un moyen comme un autre de montrer que rien n’avait changé. Bien sûr que cela ne changerait rien ; ils seraient toujours au contrôle, ils continueraient à les manipuler comme bon leur semblerait. Bien sûr que les autres refuseraient son idée ; tous étaient encore plongés dans leur deuil, les images de la bataille défilant vivides dans la trame de leurs souvenirs. Qui aurait le courage de préparer une fête, dans ses conditions ? Le temps était au chagrin. Et si partager quelques fragments de bonheur passé pouvait remonter un peu le moral comme espérait Duncan, préparer une fête était tout de même un brin plus difficile… Alors elle reprit la parole, comme si elle n’avait pas dit un mot avant ceux-ci, comme si elle pouvait effacer les sons par d’autres soufflés plus fort. Elle posa les yeux sur Sÿa avec un doux sourire, puis les fixa de nouveau sur le professeur avant d’offrir son premier souvenir.

- Certains cadeaux sont plus difficiles à donner que d’autres, et ceux-ci vous réchauffent le cœur plus que n’importe quel objet de grande valeur… Un jour, une muette m’a donnée un mot. Juste un, avant de retomber dans le silence. Ce mot a gardé une valeur inestimable, et jamais je n’oublierai la joie que j’ai ressentie en l’entendant.

Elera ferma les yeux. D’autres visages y apparurent, et les parcelles de joie s’attachèrent à chacun d’eux…

- Je me souviens du sourire d’un ami alors qu’il tirait pour la première fois avec un arc faël ; sa prévenance alors qu’il s’occupait de moi, quand j’étais tombée malade. Le bonheur qui brillait sur le visage de Khelia, alors que nous partagions un regard après un cours dont nous sortions exténuées, mais dans lequel nous savions nous être rapprochées de notre but. Il y a tellement de différents reflets du bonheur… S’assoir au sommet du monde, à observer le firmament en confiant à son Maitre ce que lui seul peut comprendre. Ecouter l’Ode du Rire s’envoler hors d’une flûte joyeuse, en racontant des histoires anodines et en éclatant de rire. Trouver une portée de louveteaux, et entrer dans la meute avec quelqu’un à qui on a appris la signification du mot amitié. Partager la musique du vent sur les montagnes, et nommer des renardeaux tapis dans leur tanière. Guider les premiers pas d’un apprenti sur la Voie des Marchombres… Avoir son propre repère, dans lequel on peut toujours se sentir chez soi. Je me souviens des jours passés sans que je ne voie les heures défiler, à forger des merveilles sous la chaleur réconfortante de la fournaise, des mains expertes guidant les miennes en me racontant milles histoires… Se retrouver terrorisé, aussi, et découvrir que malgré la noirceur des cachots et la malveillance des murs, quelqu’un est là pour toi et ne t’abandonnera pas.

A ce moment, elle ouvrit les yeux à nouveau, s’apprêtant à chercher le regard d’Elio. Mais encore une fois, ils dérivèrent vers Marlyn… En entrant dans la salle de cours, elle avait décidé de devenir pierre silencieuse, de ne pas la laisser découvrir la moindre chose qu’Elera pouvait cacher. Cette résolution était en miette, maintenant, mais finalement, elle préférait les choses ainsi… Peu importait ce que la Mercenaire du Chaos en pensait, et ce qu’elle pouvait bien en faire. Elle ne pourrait pas détruire l’arc en ciel de ses souvenirs. Et il lui en restait encore un à partager…

- Mais le meilleur, je crois, a été le jour où, seule sur les montagnes avec celle que je considérai comme une sœur, elle m’a dit qu’elle se sentait bien, sur la Voie qu’elle avait choisie… Le jour où, ensemble, nous avons oublié les ombres et les cicatrices du temps pour une nuit de promesses et de confiance impossible. Elle m’a sauvée la vie, ce jour là… Nos promesses, nous n’avons pas pu les tenir. Mais peut-être qu’un jour, on se reconstruira un château de sable…

Elle entendait déjà le ricanement dans sa tête, qui répétait « peut-être pas, peut-être pas » comme une pluie dure sur les pavés, mais elle l’ignora, le laissant marteler sa peau sans lui donner la satisfaction de se mettre à l’abri. Elle ne se faisait pas d’illusions. Elle savait que ce qu’elle aurait voulu n’aurait jamais pu devenir réalité, et que ce fait aussi crissant que la craie sur le tableau ne changerait probablement jamais. Qu’un nouveau château se ferait emporter par la vague comme l’avait été le premier, et que les promesses perdues ne voulaient plus rien dire, n’avaient eu un sens que pour le temps de cette nuit pendant laquelle elle n’avait jamais été si heureuse et si triste en même temps.

Elle essaierait quand même.

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeVen 11 Déc 2009 - 1:56

Beaucoup de choses avaient été dites et beaucoup d’élèves différents, aux visages inconnus, avaient pris la parole. Mais pour Marlyn, ce n’était maintenant plus la priorité. Bien que son regard allât de temps à autres vers le professeur pour surveiller ses paroles, ses gestes et son attitude, l’œil noir était la plupart du temps vrillé sur le camarade de classe d’Elera.
Elio Thäron.
Un inconnu, un nouvel élève qui aurait pu faire partie de cette foule de visages insignifiants, qui aurait pu être un énième cafard sous le joug du Chaos. Seulement, plusieurs évènements et détails provoquaient tout le contraire. Déjà, il était assis à côté d’Elera. Et Elera n’y semblait pas indifférente : il devait être un de ses proches amis. Voire… Il serait l’arme de destruction parfaite. Elera lui livrait par son entourage proche dans la classe tout son cercle de connaissances, ses affinités, même si elle essayait certainement de ne pas trop attirer l’attention sur eux. Tous devenaient une arme de plus pour faire souffrir la Lotra. Tous étaient une partie du cœur de la jeune rousse, qu’elle devrait extirper, détruire et réduire en cendres – un par un s’il le fallait. Non par esprit de vengeance. Mais par simple cruauté, car Elera méritait de souffrir.
Elio, lui, était la cible idéale. Et surtout, quelque chose soufflait à Marlyn qu’il n’y aurait même pas besoin de le tuer ou le faire disparaître pour en faire une perte pour Elera. L’entrainement extrêmement difficile et intensif de la Mentaï et la proximité permanente avec ses semblables chaotiques lui avaient appris à discerner la part de Chaos dans les gens, et surtout, la part de Chaos exploitables dans les jeunes adultes… Les gens qui avaient le même âge qu’elle portaient leur cœur en bandoulière, brandissant secrets et tourments à qui voulait l’entendre. Et Elio, lui, possédait un secret sombre, qui le rendrait tellement.. malléable.
Pour déterminer le potentiel de cette possible recrue, Marlyn commença à investir les Spires pour entrer dans la tête d’Elio, fouiller ses souvenirs, attiser sa haine. Extérieurement, elle devait sembler pendant cet exercice assez déconnectée du cours ou de tout ce qui se passait aux alentours ; mais qui ne l’était pas, avec cette bataille, ces morts, ces blessures ? Cependant, avant qu’elle ait pu préparer son Imagination correctement à l’examen du Chaos intérieur du Corbac, des bribes de phrases, des mots retinrent l’attention de la jeune Mentaï. Prononcés par la voisine d’Elio, à savoir Elera. Qu’avait demandé ce damné professeur, pour qu’un discours si niais jaillisse intarissable des lèvres de la Lotra ?
Etant concentrée sur cette nouvelle proie qui avait accaparé toute son attention, Sareyn n’avait plus fait attention à Duncan Cil’ Eternit, qui aurait très bien pu dans ce laps de temps expliquer tout le plan du Chaos sans qu’elle ne aperçût. Remarque, il restait une dernière solution, simple et peu dispendieuse… Marlyn se pencha vers son voisin de droite, un parfait inconnu légèrement endormi, et lui demanda à voix basse
:

- Je n’ai pas bien entendu, ‘faut qu’on réponde à quelle question ? Il a dit quoi, Cil’ Eternit ?

Bien que ce discours mièvrement enfantin lui brûlât les lèvres, Marlyn obtint sa réponse avec satisfaction. Ainsi donc, la naiveté d’Elera avait contaminé ce ridicule professeur, qui arrêtait son cours car il paniquait, et demandait à chacun de raconter son petit bonheur ? Comment servir le Chaos de meilleure manière ! Cette fausse joie réconforterait les esprits dans leur illusion que tout allait bien…
Quant aux dernières paroles d’Elera… Marlyn eut du mal à retenir à la commissure de ses lèvres de remonter de quelques centimètres. Si elle croyait l’atteindre en lui remettant en mémoire les souvenirs d’une nuit où la Mentaï était encore dans un état de faiblesse et de malléabilité extrême… Elle jouerait son jeu.


- Oh, Elera, je me rappelle, tu m’avais déjà raconté ce moment ! commença-t-elle de la voix la plus innocente et scolaire qu’elle put, même si les années à prendre la voie et la voix du Chaos avaient abîmé ses cordes vocales.

Un temps d’arrêt, durant lequel elle fixa Elera, son œil unique luisant de curiosité adolescente et d’innocence – du moins en surface.

- Je me rappelle comme tu avais été heureuse de recroiser ta sœur Farina, ce soir-là, malgré le choix qui l’avait éloignée de toi. Et, continua-t-elle en prenant les autres à parti, Elera avait raconté ça avec un tel bonheur… Je me rappelle le passage où sa sœur lui avait indiqué les ombres sur la paroi, le bijou que Farina lui avait donné ; oh, j’aurais aimé y être, ne serait-ce que pour voir et partager cette joie avec d’autres, par instants.

Et avec cela, il fallait se retenir de ricaner ! Elera qui saurait parfaitement démêler la moquerie, les mensonges et l’ironie qui composaient exclusivement la tirade de la Mentaï, devrait assister à l’humiliation de voir son message détourné.
Car dans l’esprit d’Elera, elle avait passé un moment de bonheur avec Marlyn. Car dans l’esprit de Sareyn, elle avait été faible devant son ennemie, et avait tâché d’effacer intégralement ce soir de sa mémoire. Car dans l’esprit des autres, il s’agirait d’une simple réunion de famille, comme d’autres. Et c’était le plus beau à imaginer. Maintenant, elle allait apporter la pierre finale à ce monument de mensonges railleurs.

- Il y a un moment de bonheur qui m’est arrivé récemment et que.. *légère hésitation rhétorique* peut-être que le raconter fera sourire les gens. J’avais un ami d’enfance, nous nous amusions souvent à la guerre avec des épées de bois, dans la rue. Quand nous avons grandi, quelque chose de plus commençait à se tisser entre nous deux. Malgré cet idylle qui semblait durer éternellement, je devais partir pour l’Académie et lui rester en ville pour aider ses parents. Je me souviens de cette dernière étreinte, je sentais son cœur battre contre moi, et son souffle léger… Je me rappelerais toujours de cette accolade amicale, lorsqu’il dut disparaitre de ma vie.

Cherchant du regard borgne les deux iris violacés d’Elera, et la chevelure rose de Khelia, Marlyn se tourna vers sa camarade Lotra, et un trémolo dans la gorge, finit sur un :

- Il avait un magnifique prénom… Ervy.

Elera
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeDim 13 Déc 2009 - 17:52

La pluie devint grêle, et Elera tressaillit lorsque celle-ci tomba douloureusement sur son corps, le meurtrissant à coups répétés, cherchant à la faire tomber. Mais elle ne baisserait pas la tête. Elle garda les yeux fixés sur Marlyn alors que les mensonges coulaient un à un hors de sa bouche, s’infiltrant, serpents, le long de ses membres glacées. Alors ainsi, Marlyn avait effacé les moindres traces de cette rencontre de son esprit ? Elle avait effacé les images envoyées, avait effacé les confidences échangées, avait effacé les promesses murmurées ? Les bras autour de son épaule, la main serrée dans la sienne ? « Je veux que tu me pardonnes. J’veux te prouver que je peux te protéger » « je ne te trahirai jamais » « Elera, je.. je te promets que même si ma vie en dépend ou que j’en ai l’ordre, je ne te blesserai ou tuerai jamais.. » « j’ai peur » « ne te laisse jamais, jamais impressionner par qui que ce soit. Pas même un homme qui te menacerait de mort. Pas même une armée entière qui cherche à te tuer. Pas même le plus puissant don de Gwendalavir, ou les hauteurs trop grandes. Tu les dépasses tous de très loin. » Les phrases s’entrechoquaient dans sa tête, alors qu’elle revoyait le visage adouci de Marlyn alors qu’elles échangeaient leurs derniers adieux. A présent, Marlyn ne se souvenait pas. Elle avait distordu sa propre mémoire, transformé les mots pour qu’ils deviennent poisons, marqué les apparitions de la Marlyn qu’elle avait été au fer rouge pour ne plus les voir, pour s’enfoncer dans le Chaos, pour être le Chaos. Et maintenant, elle ne savait même plus où se trouvait la vérité, entourée d’une cape obscure dans laquelle elle se trouvait en sécurité, au milieu des facéties et des oublis conjecturés. Brûlez la cape, et il ne resterait plus rien du masque de l’Enfant du Chaos. Mais la cape avait été tissée lentement, méthodiquement, de manière à ce qu’aucune fibre ne puisse se défaire. De manière à ce que jamais elle ne puisse quitter le Chaos, en remarquant les erreurs qu’elle avait pu faire sur le vrai fond de ceux qu’elle avait croisé. A la fin de sa première tirade, les mots d’Elera devinrent un doux murmure, celui que l’on chuchote à l’oreille d’un enfant qui croit avoir raison et à qui l’on veut faire connaître la vérité sans le rebuter ; ce n’était pas de la pitié, mais plutôt une condoléance pour celui qui, blessé gravement, ne le remarque même pas, et s’apprête à mourir avec la certitude qu’il peut encore bouger.

- Non, tu ne te souviens pas.

Elle n’aurait pas pu laisser passer un aussi gros mensonge. N’aurait pas pu souiller l’esprit de sa jumelle en la plaçant dans une histoire qui n’était pas la sienne, dans une relation aussi profane aux virages tortueux. Pas alors que sa jumelle ne s’était jamais et ne se tournerait jamais contre elle, pas alors qu’elle était tout le contraire de Marlyn. Elle se moquait à présent de ce que pouvait bien croire la traitresse ; celle-ci avait brisé tous les liens avec son passé, avait renié toute sa relation avec Elera pour suivre sa voie, et si Elera ne pourrait jamais faire la même chose en retour, elle pouvait l’accepter. La douleur crépissait férocement à l’intérieur, escarbille qui enfumait son esprit, étincelle brûlant ses derniers espoirs, trahison qui hurlait sous son crâne. Mais elle pourrait l’accepter, elle pourrait continuer… Et pourtant, elle voyait son propre esprit tituber pour devenir mirage, se voyait osciller au seuil d’une chute qui n’aurait pas de fin. Trahie. Depuis le début, elle se savait trahie, mais pas aussi profondément… « Ne te laisse jamais, jamais impressionner par qui que ce soit. » La phrase sembla resurgir à nouveau du passé, et Elera raffermit sa position sur le fil mental de son intégrité. Elle suivrait le conseil que Marlyn elle-même lui avait donné. Elle ne se laisserait pas impressionner… Les mots fusèrent à nouveau, plus assurés qu’elle ne s’y attendait, le ton assez banal, même, comme si cela n’avait pas grande importance.

- Tu te trompes de sœur ; celle dont tu parles se nomme Faryna, pas Farina, et nos choix ne nous ont jamais éloignées. Nous sommes et serons toujours ensemble. Mais cela a peu d’importance.

Oui, cela n’avait plus grande importance. Marlyn avait oublié. Elera se souviendrait pour deux. Quand à la douleur de la trahison, trahison de la première amie qu’Elera s’était faite, de la première humaine qu’elle avait réellement rencontrée à l’Académie… Elle l’apprivoiserait. Un jour. Même si elle doutait de pouvoir complètement refermer sa blessure, ni éteindre cet espoir qui continuait à s’accrocher, espoir qu’un jour, les choses seraient différentes… Elle ne pouvait pas l’éteindre. Ce n’était tout simplement pas possible, malgré les brûlures que cet espoir vain lui causait. Alors elle s’enfonça un peu plus au fond de son siège, attendant les souvenirs des autres étudiants en sachant parfaitement qu’elle ne serait plus capable d’écouter le moindre mot. Mais c’est Marlyn qui continua à parler, Marlyn qui partageait son souvenir, à présent, et les mots presque grinçants tellement ils semblaient normaux sortant de la bouche d’une jeune Académicienne sonnèrent clairement aux oreilles d’Elera. Curiosité, d’abord. Incompréhension, ensuite. Puis un nom. Ervy. Et le lien se fit dans son esprit.

Elera se releva d’un coup, sa chaise partant brutalement en arrière pour aller percuter le bureau de derrière. L’ancienne lotra ne se retourna pas au couinement de l’apprenti assis derrière elle. Ses yeux brûlaient. Brûlaient plus encore, en se posant sur la mine satisfaite de la Mercenaire du Chaos. Satisfaction, pour avoir tué un ancien camarade et avoir ressenti de la joie à sa mort. Satisfaction, de voir la compréhension allumer le regard d’Elera, et de la voir perdre tous ses moyens. Satisfaction, pour la colère qui brillait dans ses yeux dont le violet tournait doucement à celui plus profond d’une nuit d’orage une chaude journée d’été, alors qu’elle attendait qu’Elera brise l’interdit et se condamne elle-même. Satisfaction aussi peut-être, alors qu’elle s’imaginait les yeux d’Elera s’éteindre doucement, avant qu’elle ne se rassoit dans un dernier gémissement inaudible, avant de tomber dans le silence des prisonniers incapables d’agir, les ailes brisées pendant lamentablement à ses côtés.

Mais la colère dans les yeux de la Lotra ne mourut pas. Brasier dont les premières étincelles avaient couvées sous la cendre de la bataille une semaine auparavant, chaque jour n’avait fait que l’attiser, et il ne pouvait qu’exploser aujourd’hui. Ce n’était pas pour rien que la colère des lotras était redoutée. Mais sa colère ne lui enlevait pas sa lucidité, et la partie d’elle-même qui partait toujours vers les autres et vibrait avec eux lui rappelait d’un pincement au cœur qu’elle ne pouvait pas les mettre en danger. Ni eux, ni les otages. Pourtant, cela ne l’arrêterait pas. Pour tous, deux amies venaient de mentionner les souvenirs heureux de l’une, celle à qui il avait été raconté ne se souvenant plus exactement des détails. L’autre avait mentionné son propre souvenir, menant à une réaction excessive de la première… Il fallait qu’elle explique. Mais elle ne pouvait pas ; peut-être était-il déjà trop tard pour se rattraper. Et pourtant, les mots finirent par jaillir d’entre ses lèvres, seuls, sans qu’elle ne les commande, restant au bord de la vérité pour canaliser sa fureur sans pour autant mettre ceux qu’elle aimait en danger.

- Ervy ne méritait pas ce que tu lui as fait.

Puis elle tourna les yeux vers Elio, lui glissant trois mots un peu plus contrôlés à l’oreille.

- Je te retrouve plus tard ? Je… Je t’expliquerai tout.

Elle ne voulait pas qu’il arrive à de mauvaises conclusions du peu qu’il avait entendu ici… Alors elle se retourna pour ramasser la chaise, et remarqua avec agacement que l’un des pieds s’était brisé pendant son expulsion brutale. Elera essaya de la faire tenir sur trois pieds branlants devant le bureau, malgré ses mains qui tremblaient encore de rage, puis chercha le regard du pauvre professeur qui voyait de nouveau son cours partir en fumée.

- Maitre Cil’ Eternit, je suis désolée. Je connaissais Ervy, et je sais que ce souvenir de bonheur l’a blessé profondément… Je crois que je vais vous abandonner avant de ne casser autre chose. Prendre l’air me fera du bien.

Elle hocha doucement la tête, puis s’éloigna vers la porte. Elle n’aurait jamais dû venir. Elle avait voulu se changer les idées, et tout ce qu’elle avait fait, c’était les apporter tous aux marges du désastre. A peine dans le couloir, elle se mit à courir, la mâchoire serrée, ses cheveux lui battant sauvagement les tempes. La course la défoulerait peut-être, la rapprochant un peu de la sérénité qu’elle recherchait… Derrière ses yeux, le rire éclatant d’un Ervy vivant et heureux éclata. ‘Moi, je serai le plus grand chevalier de tous les temps ! Attends de voir, Marchombre, même Monseigneur Til’ Lleldoryn s’inclinera devant moi !’


Dommage qu’il n’y ait plus d’Ervy devant qui s’agenouiller. Ni de Til’ Lleldoryn pour le vénérer…

Sÿa
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MessageSujet: Re: Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]   Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé] Icon_minitimeMar 2 Fév 2010 - 18:53

Et hop, il suffisait de prendre des petits bouts de bonheurs, là, comme ça, d’en faire un patchwork hétéroclite, sans ordre et sans logique, de lui donner forme, au beau milieu des esprits morts qui étranglaient les cœurs, étreignaient les gorges. Il suffisait d’allumer des lumières pour éclairer des sourires, comme s’ils étaient restés intactes et s’étaient simplement effacés, brièvement. C’était tellement … étrange. Inapproprié. Mais peut-être que c’était une manière de redonner à leur existence la couleur que ces derniers jours leur avaient enlevées. Nul doute que c’avait été pour tous un épisode difficile, une épreuve, un tournoi, et il y avait dans cette tentative une volonté farouche de retrouver une joie de vivre oubliée, ou momentanément enterrée pour respecter l’humeur grave et sombre du moment. Parce que, quoi, il y avait des morts. Des disparus. Des blessés. Et parce que cette fois, l’Académie avait vraiment frôlé la catastrophe.

« Aha, c’était si joli … ment inefficace. Quoi, est-il possible qu’ici l’on croit encore qu’il fut possible de passer d’un cœur ruiné, d’une hécatombe apocalyptique, à échelle personnelle, à une humeur guillerette et illuminée, par quelques souvenirs volages ? Laissez-moi rire. Cette petite enfant était a-do-rable, juste comme on les aime pour gazouiller tranquillement lorsque le printemps fleurit. Mais alors qu’il y avait des morts et de cette ambiance glauque que ces derniers ont tendance à laisser trainer derrière eux, elle paraissait obsolète et criarde, comme un découpage d’enfant repositionné sur un paysage éclectique. Non, vraiment, cette gamine avait beau avoir participé à mon éveil, elle n’en était pas moins curieusement inappropriée à la situation. »

Ca n’était pas précisément le mode de pensée de Sÿa, qui laissa échapper un soupir lorsque les effluves-mots de l’entité refluèrent enfin. La classe paraissait gravement extatique, éperdue aussi, embarrassée. Et on avait rajouté là des brins d’une vie qui paraissait uniquement issue de livres et de contes, une vie passée qui, ici, n’avait plus rien de réel. Une Felixia raconte une foire, à Al-Jeit. La ville elle-même paraissait imaginaire à la gamine qui n’avait jamais eu l’occasion d’y mettre les pieds, et de s’assurer de sa réalité. Que l’on puisse, quelque part, chanter et danser, vendre et manger, boire et rire lui semblait improbable, comme s’il s’agissait de privilèges réservés à d’autres. Aux histoires, aux heureux, à des supérieurs. Alors l’idée d’Elera rendait accessible quelque chose qui ne semblait plus l’être. It was a fantastic idea.

Puis tout sembla s’enrayer, comme si un gravier était venu se coincer entre les rayons d’une roue qui s’efforçait pourtant de rouler, rendant sa course saccadée et trébuchante. Il y avait l’élève à l’œil bandé qui avait pris la parole, et la réaction d’Elera surtout. Des souvenirs difficiles ? Qui était Ervy ? Ce nom lui disait quelque chose, mais elle ne pouvait vraiment le définir. Un élève sans doute. Les images encore affriolantes d’une ambiance festives pour oublier l’attaque passée, les blessures douloureuses, ceux qui les avaient quitté, aussi. Elle avait un instant vu des couleurs allègres et dansantes, des mets, des mots, des chants, des sourires aussi. Elle s’était dessinée en un instant un fil léger de l’idéale joyeuseté née de l’aigre relent des dernières semaines. Et alors que l’élève borgne partageait avec Elera leurs souvenirs communs, Seena eut un sursaut et envahit l’esprit, brutalement hagard, de la jeune fille. Mauvaise habitude que celle-ci, mais contre laquelle la gamine ne savait pas encore riposter. Cette fois, aucune moquerie ni mépris, pas de sourire ni de ton docte ou philosophique, pas d’étude approfondie des ressortissants de la société actuelle. Un trouble sans noms, sans objets, sans sources et sans but. Simplement, un brouillard épais, un embarras, une angoisse aussi. Un état de frayeur que Sÿa ne connaissait pas à l’entité, avec son habituel souffle goguenard, sa perfidie enfantine et sa présomption semi-sérieuse. Une peur qui imprégna bientôt les entrailles de la jeune muette, se glissait dans ses canaux d’irrigation, chatouillant ses épaules, sa nuque, ses reins, ses cuisses, ses genoux, ses chevilles.
Lorsqu’elle parvint à reprendre partiellement ses esprits, elle regarde brièvement la porte, s’attendant à y distinguer un nouveau venu, un corps, un esprit peut-être. Mais personne ne l’attendait là, et rien ne semblait avoir changé parmi les élèves, en dehors de leurs regards figés sur les deux jeunes filles qui papotaient encore de leurs souvenirs. Ce n’est que lorsqu’Elera sortit précipitamment que Sÿa perçut la présence d’un problème dans la discussion. Sa tête battait sous le joug de Seena, ses épaules tremblaient un peu. Comme si elle pleurait. Elle baissa la tête, grimaçant légèrement, jusqu’à ce que Seena recule, lui laissant, pour quelques secondes, le champ libre. Elle sauta sur l’occasion, et le visage imprimé d’Elera avant sa fuite ressurgit, poussant ses jambes à se dresser, et à courir à sa suite. Elle agita vaguement les doigts pour s’excuser auprès du professeur, ne sachant si quelqu’un dans la salle était en capacité d’interpréter ce que signifiaient ces gestes. Elle trébucha deux fois en quittant la salle, se rattrapa de justesse à la porte la seconde fois. Et descendit les escaliers en sautant des marches, ne devant qu’à Seena de ne pas s’y briser le cou. Dehors, elle retrouva les cheveux à flammes de son amie, qui ne se savait pas suivie et courrait, bien trop rapide pour la Corbac, qui s’avouait déjà exténuée. La solution eut été de crier. Ce qui sortit des lèvres de la Corbac ressemblait davantage à un râle qu’à un cri, un crachotement rauque et éraillé, désagréable et étouffé. Sa gorge enflammée s’étrangla en écourtant le son, et ses poumons malmenés par la course brusque et saccadé la prière de cesser. Soit Elera l’avait entendue. Soit elle ne l’avait pas entendue et elle continuerait d’avancer.

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Cours de civilisation : leçon n°3 (Après-Bataille) [Inachevé]
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