Une nuit sans lune (RP terminé)

Comment Valen avait fait pour rejoindre la Grande Salle alors qu'il avait disparu dans la cour, nul le savait, pas même le demi-Faël lui-même. Il avait sauvagement massacré tous les Raïs qu'il avait sous la main et il se retrouva dans les couloirs de l'Académie, courant vers la clameur du combat. Son instinct guidait ses moindres gestes, sa raison avait sombré, remplacée par sa haine intense des Raïs, la haine du peuple faël. Quand Slynn lui communiqua brièvement qu'Enoriel avait salement été touchée, le Chantelame était devenu incontrôlable... il était un dieu de la guerre lâché sur des hordes ennemies, il ne faisait aucune pitié, il employait ses techniques les plus brutales, les plus impressionnantes.

Comme un forcené, il courait vers la Grande Salle où tous s'étaient barricadés, face à sa rage la malheureuse porte en bois qui le séparait d'Enoriel ne fut qu'un bref obstacle. Elle céda sous sa charge magistrale et il s'écrasa au sol en même temps que la porte. Avec une expression bestiale, il se releva aussitôt, dirigea son regard dément vers les grandes portes de la Grande Salle qui avaient été enfoncées, et se rua dans la mêlée en hurlant :

- Gwaaaaaaaaaaanaaaaaaath!

En le voyant arriver, tout le monde marqua un bref temps d'arrêt. Il avait de quoi, le demi-Faël ruisselait de sang, mais ce n'était pas son sang... Lui qui avait habituellement, pour ainsi dire, l'incroyable faculté de tuer des plus proprements, le voilà qui arrivait, baignant dans le sang de ses ennemis. Valen frappait comme un forcené, chaque coup était d'une extrême violence, chaque coup était destiné à ouvrir des plaies béantes, synonymes de mort relativement lente et douloureuse. Après un coup d'estoc qui n'eut autre effet de transpercer le torse d'un Raïs, il advint que Daelos resta bloquée dans le corps d'un Raïs déjà agonisant...

Abandonnant son précieux sabre, le demi-Faël poursuivit sa boucherie à mains nues et avec sa longue-dague. Parant les coups de sa lame, il agrippait ses adversaires et leur brisait les membres avant de les égorger. Parfois, il immobilisait même un adversaire et s'en servait comme bouclier... le laissant recevoir pour lui les puissants coups de ses frères raïs. Insaisissable, il esquivait les attaques des Raïs en se faufilant entre eux, les laissant s'entretuer à l'occasion, avant de finalement saisir l'épée d'un Raïs pour continuer son oeuvre destructrice. L'arme était lourde et peu esthétique, mais parfaitement fonctionnelle... aux yeux de Valen, sa lame à crochets était parfaite, elle répandait sur le sol les tripes des Raïs lorsqu'il les estoquait.

Les points dansaient toujours... oh que le noir peut être attirant lorsque la douleur vous ronge les os et le coeur... Anaïel regarda Vivyan et sursauta lorsqu'elle soigna le professeur, elle n'osa une fois de plus intervenir, et malgré la fièvre qui s'emparait de son visage, elle ne pu interpeler la belle femme pour qu'elle s'occupe de son cas. La jeune rouquine était dans un état critique, mais l'intervention du professeur semblait l'avoir quelque peut stabilisée. Celui-ci était d'ailleur toujours penché sur elle et n'avait toujours pas apperçu la marchombre.
Avec plus de précautions que la première fois, elle pris garde a ne pas bouger son bras dont l'os pointait désormais à travers les chaires déchiquetée, et serra un garo à la hauteur de son épaule pour que le sang cesse enfin de s'écouler...Et c'est la qu'elle la vit. Une énorme flaque de sang sous elle, probablement le sien, mais la quantité la faisait douter de se qu'elle voyait. Etait-il possible que tout se soit échapper de son bras ?
La tête lui tournant soudain, elle essaya de se reprendre, d'ordonner à ses membres d'obéir, et y parvint de justesse. Le garo confectionné, elle plaqua non sans une grimace de souffrance pure son bras contre son ventre et l'y mintint à l'aide d'un autre pas de tissu.
Le carnage continuait sous ses yeux ébahits.
Des adversaires, plus nombreux que jamais qui harcelaient sans relache le moindre opposant académicien, les flèches qui pleuvaient de partout, des objets aussi, aussi porteur de mort les uns que les autres.
La marchombre ferma ses yeux de feu et se concentra, une furieuse envie de ne plus avoir mal, d'aider l'Académie, de ne plus avoir mal, que plus personne n'ai mal...
Autour du professeur et de la rouquine naquit une bulle.
Une bulle aussi ilusoire qu'un rêve, porteuse d'un son aussi inaudible que la chaleur d'une étoile, une musique de desespoire, tirée du sang qui tachait chaque parcelle de ce hall d'entrée autrefois magnifique, une musique diffractant le carractère meurtrier des armes et du métal pour le refaire à sa mesure, à la nature qui avait crée toutes ses choses qui maintenant se donnaient la mort sans considération... Anaïel créait sa propre musique, modulant les infra son, rythmant les arpèges des ultras son, et , aussi moindre qu'elle fu, cette mince bulle tarit légerement le sang du bras de la marchombre, ainsi que celui qui coulait sans discontinuer depuis 5 minutes, de la bouche de la rouquine.
Anaïel bascula en arrière, la moiteur de son évanouissement éffaçant doucement les traces tenaces de douleurs qui lui vrillaient les épaules.
Elle eu un dernier regard pour le professeur, ainsi qu'une dernière parole :
- protegez la...

Le bruit courrait vite dans les couloirs et dans les murs. Chaque coup résonnait dans tout le bâtiment. Chaque assaut ébranlait les murs, faisait vibrer les fenêtres, grincer les portes. Il faisait froid dans ces lieux qui avaient été si longtemps accueil et chaleur, travail et soutient.

Elle courut sans prendre la peine de stopper. Elle se glissa dans une salle qu’elle n’identifia pas, regarda par une fenêtre, analysa la situation et l’ouvrit. Elle se laissa quasiment tomber le long du mur, se râpa les mains contre une aspérité pointue, et toucha enfin le sol. Elle évita sans soucis les rais qui trainaient sur son chemin, les esquiva sans ralentir et gagna enfin les jardins. La tour marchombre, bizarrement, n’était pas encadrée. Elle grimpa les escaliers à une vitesse folle, et découvrit à cet instant trois guerriers cochons, juste devant la salle de cours. L’angoisse la cueillit, la haine et la peur à sa suite. Elle s’appuya contre le mur, mais c’était trop tard. Les deux premiers fondirent sur elle au même instant, et elle les cueillit tout deux, l’un avec un pied dans le ventre, l’autre avec le poing sous le menton. Elle les laissa choir, et lança trois poignards dans les plis de l’armure du dernier. Avant qu’ils aient repris leur esprit, elle les dépassa, en les poussant dans les escaliers tour à tour et reprit son ascension. Elle grimpait à une vitesse folle et poussa la porte de l’appartement avec une force inouïe.
La petite fille se tenait devant la fenêtre, les yeux baissés à ses pieds. Ses cheveux retombaient légèrement sur ses épaules. Elle était totalement immobile. L’espace d’une infime seconde d’horreur totale, Ena crut l’impossible. Tout son corps cria sa haine. Mais le petit visage se releva et les yeux cristal fixèrent la marchombre. Aucun sentiment ne paraissait sur son visage immuable et pâle. Elle regarda juste sa mère de ce regard insistant mais vide. Sans attendre, la marchombre la saisit dans son bras droit et ouvrit la fenêtre dans un geste. Elle sauta et désescalada la paroi, aussi vite que possible, tentant de ne pas trop secouer la petite fille. Quand elle arriva enfin en bas, elle prit le temps d’analyser la situation. Elle prit une décision dans la seconde qui suivit et traversa les jardins, avant de se glisser dans l’étroit passage entre les serres et l’Aile principale. Elle avisa une fenêtre qu’elle identifia plus ou moins et reprit son escalade. Quand elle eut enfin passa le rebord de la fenêtre et qu’elles eurent toutes deux posé les pieds sur le plancher, elle s’autorisa à souffler. Après une petite minute, elle regarda avec attention la pièce. Le temps pressait. Elle expliqua rapidement à la petite fille qu’elle ne devait pas quitter cet endroit. Anael hocha la tête mollement. Sentant l’angoisse se propager dans tout son corps, la marchombre serra tendrement la main de sa fille et sortit sans plus attendre par la porte. Elle regagna le terrain du combat. Quand elle vit le carnage. Des corps au sol, pas seulement raïs. Quand elle vit du sang trop humain couler sur les dalles, une rage meurtrière l’envahit.

Les poignards sortaient de nulle part et touchaient leur cible à chaque fois. D’abord petits couteaux de lancers, puis poignards courts et enfin longues lames, ils se fichaient dans les plis des armures avec facilité. Elle volait de part en part, au sol puis sur les poutres, entre les corps puis au dessous. Aux longues lames se mêlèrent soudainement plusieurs shakens tournoyants avec grâce. Les Etoiles de Jets coupaient des gorges avec précision et netteté, laissant juste au guerrier le temps de se rendre compte que sa respiration manquait. Moins spectaculaire que l’attaque de Valen, son entrée en matière faisait honneur aux marchombres, et cela lui redonna toute sa force. Le combat passait de lancers au corps à corps, lames puis coups. Elle sentit une lame entailler son épaule, au niveau de la clavicule. Elle se pencha sur le coté, entrainée par la douleur. Ce mouvement lui permit alors d’apercevoir un corps inerte, en arrière, solitaire. Elle vola vers la jeune fille, qui semblait évanouie et la consulta. Son bras était sérieusement touché. Le sang avait coulé, imbibé tout ses vêtements. Quand elle se rendit compte réellement de la quantité de liquide carmin qui avait quitté le corps, elle comprit que son état était critique. Elle hésita avant de la toucher, mais ne put se résoudre à la laisser là. Elle la passa une main sous ses épaules et l’autre au niveau de ses hanches et la souleva. Elle recula dans la cohue et s’éloigna. Le visage blanc lui faisait vraiment peur. A cet instant précis, pour la première fois, elle songeait que les spires se révéleraient surement utiles. En désespoir de cause, dans l’incapacité de trouver une rêveuse, elle reposa le corps au sol tout doucement, en posant la tête de la jeune fille sur ses genoux. Puis elle se mit à lui parler.

-Jeune fille, tout n’est pas terminé. Il te faut juste patienter quelques instants…Quelques instants…

Elle lui parla de tout et de rien, de la bataille, de la fougue des élèves, de Valen, de Vivyan. Elle devait continuer à se battre.
C’est à ce moment qu’elle aperçut une jeune fille, à l’uniforme de Felixia, entourée de plusieurs personnes qu’elle ne reconnut pas. Elle sentait la mort.
Cette pensée lui imprima un frisson de dégout. Elle aurait aimé donner quelques mots à cette jeune fille. Elle ne put se lever, regardant le visage livide de la jeune fille sur ses genoux. Quand elle tourna de nouveau les yeux vers la felixia, elle eut un sursaut. Un peu plus loin, immobile, neutre, se tenait une petite silhouette aux cheveux lisses. Aucune erreur possible. La jeune femme faillit bien se lever et courir vers la petite fille, mais se retint à temps. Non, impossible, elle devait la maintenir en vie.

Anael avait les yeux fixés sur la jeune fille dont la vie s’échappait lentement. Ses yeux gris semblaient voilés, et ses mains étaient crispées. Elle s’avança alors calmement. Elle s’agenouilla lentement au cotés d’Eryn, et prit sa main droite entre ses petits doigts frêles. De sa petite voix éraillée, elle murmura :

- Mourir en tremblant, c'est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. Mourir en combattant, c'est la mort détruisant la mort…

Elle serra un peu ses doigts autour de la main glacée d’Eryn. Puis elle la lâcha, et partit en courant dans le couloir pour regagner la pièce.

Ena avait la gorge nouée. Elle vit enfin, dans le cou de la jeune qui doucement s’éteignait sur ses genoux, un collier qu’elle connaissait bien. Le collier d’Elhya…

Obéissant à un antique rituel raïs, les guerriers cochons cessèrent brutalement le combat et dégagèrent un demi-cercle dans lequel s'avança le meneur des Raïs, un guerrier solide qui se battait à deux armes. Cette brutale accalmie rendit ses esprits à Valen, il savait ce qu'il devait faire. D'un cri, il fit reculer les défenseurs de l'Académie qui formèrent à leur tour l'autre moitié du cercle. Les Alaviriens étaient pour la plupart dépassés par la tournure que prenaient les évènements, il fallut que Slynn lève un écran mental pour retenir certains élèves rendus frénétiques par le combat qui levaient désespérément leurs armes pour frapper.

Un silence absolu, à peine troublé par le bruit de flèches venant s'écraser contre l'écran mental de Slynn, imprégna la Grande Salle. Le demi-Faël dégagea alors son sabre du cadavre du Raïs où il était resté fiché depuis un bon moment et s'avança alors en pointant son arme vers le meneur adverse. Le cri de guerre ancestral des Faëls retentit dans la salle quand les armes des deux adversaires s'entrechoquèrent bruyamment. Valen luttait à la force de toute sa rage et de sa haine, assénant des coups violents qu'Aroy devait bloquer en force. Si le duel parut long à cause du silence de mort ambiant, il fut en réalité assez court... Après cinq minutes, Valen blessa son adversaire en le projetant au sol. Alors que le Chantelame s'avança pour porter le coup de grâce, Aroy poussa un cri et les guerriers Raïs formèrent une ligne de défense pendant que deux d'entre eux emmenèrent leur chef à l'arrière.

- Gwaaaaaanaaaaaaath!

Valen se rua en avant, suivi par les défenseurs de l'Académie enfin libérés de l'écran mental de Slynn, et le combat reprit, plus acharné que jamais. A présent, la victoire était aux Alaviriens et ce n'était qu'une question de minutes avant que les Raïs ne soient repoussés de l'Académie...

Une douceurs sous la tête... Que cela lui rappelait -il ? deux mains fraiches posées sur ses tempes, lui massant doucement le visage, scultant les pomettes et voilant les paupières... Le desespoire semblait peser cepandant, et tout d'un coup cela s'arreta. Avait-ce duré quelques secondes ou des années ? Le corps ne répondait plus, et c'était tout aussi bien comme ça. Continuer à flotter dans cette univers cotoneux... continuer à être carresser tendrement, continuer à floter... A voler... Continuer...

Un choc.
La douleur revint. PLus foudroyante que jamais. La marchombre évanouit, à la limite de la réalité cepandant, avait baricadé son esprit de tel sorte que le bruit des combats ne gènent pas le repos qu'il accordait au corps... Curieusement se fu quand les combats cessèrent tout à coup que l'écran mantal explosa, n'ayant plus aucune résistance à opposer au bruit, se qui reveilla ja jeune fille.
Elle ouvrit les yeux.
Un monde d'angoisse et de douleur les envahissait, un monde ou chaque ame envolée avait ravi un peu de son bonheur, un monde qui se posa dans ceux de la personne à qui appartenaient les genoux qui lui servaient d'oreillers. Anaïel referma les yeux, luttant contre la douleur iradiant de son bras déchiqueter, et dans un suprème éffort de volonté parvint à prendre le dessus sur les tenèbres qui menaiçaient à tout instant de l'engloutir. La musique qu'elle avait crée, par elle ne savait quel miracle avait endigué son flot de sang et même si elle était en état critique, il était peu probable qu'elle meure maintenant.
Elle posa sa main sur le sol. Le sang coagulé figeant ses doits entres yeux et poussa... poussa, jusqu'a se tenir assise. Un cri la fit sursauter.
- Gwaaaaaanaaaaaaath!
Valen entra dans la danse. Anaïel compris que le silence était du aux combats arretés pour que chacun puisse profiter du duel opposant le seigneur faêl au chef des envahisseurs. Le combat ne dura guère. 5 minutes plus tard tout fu fini. Et soudain les combats reprirent, plus acharnés que jamais, mais une lueur d'espoir galvanisait les combatant de l'académie, la fin était proche, celle de la bataille.
C'est alors qu'elle se retourna du mieu qu'elle pu, pour faire face à celle qui l'avait proteger pendant qu'elle était inconsciente. ses yeux brulant se fixèrent dans ceux de la marchombre qui lui faisait face, car c'était bien une marchombre, amie d'Elhya si elle se souvenait bien? Ena. Le nom de famille ne lui revenait pas.
Anaïel sifflota, d'une voix éraillée par la fatigue et la douleur, à l'intention de la marchombre :
- Je... merci...
Bien piètre remerciment, les mots de la jeune marchombre n'en étaient toutefois pas dénués de toute la reconnaissance qu'elle pouvait exprimer à l'aide de ses prunelles.
Soudain, le coeur brusquement serré d'angoisse, elle voulu savoir si elle l'avait toujours, elle se tourna sur le coter pour s'équilibrer, grimaça sous la soufrance, et happa fievreusement le médaillion heureusement encore présent autour de son coup. Elle le replaça à l'interieur de ses habits, et lança à Ena :
- Oui, le medaillon d'Elhya, savez vous ou elle se trouve ? Je ne l'ai pas vue se battre...
Ses yeux papillonèrent en dirrection d'une jeune felixia allongée plus loin. Que de carnages... la nausée lui tordit soudain le ventre au regard de toute cette violence étalée sous ses yeux, de toute cette tristesse à ramasser à la pelle dans le coeur bien souvent d'adoléscents à peine sortis de l'enfance ... que de gachis ! La colère fi fondre les dernières traces de fatigue, et même si ce la n'éfaça pas la soufrance, tout en tremblant, elle réussit à se mettre debout. Elle resta la, les pieds écartés, serrant son bras blessé contre elle, et regarda Les monstres. De toute sa haine.
De toute sa haine.
Le phoenix aux yeux d'argent palpitant fièrement sur sa poitrine.

Mael avait aidé amaryllis à se relever,lui dédiant un sourire radieux destiné à l'encouragée,il la regarda s'éloignée,pour aller guérir d'autres blessés,Un coup dans les cotes le fit valser encore une fois un peu plus loin,laissant Enoriel sans défense,Un Rai avait réussi à arriver jusqu'à eux!le Porc allait frapper de sa dague la maître archer quand tout d'un coup il poussa un grognement et attaqua un guerrier cochon de sa propre armée!Mael mit un temps à comprendre que cette singulière manœuvre était l'œuvre d'un dessinateur .Il félicita mentalement l'auteur de ce dessin et se releva pour ce replacer près du professeur.
Un hurlement ce fit entendre et raisonna dans toute la grande salle :un guerrier venait d'arriver .Mael,quoique ne l'ayant jamais vu le reconnu tout de suite à sa technique et à son expérience visible au combat. Le célèbre Valen Til' Lleldoryn!La figure de légende!
-à L'aide Venez,il y a une blessée !!! Depechez vous!!!
Mael sursauta ,le cri résonnait dans sa tète,encore un dessinateur! Décidément les Spires était bien utiles.
Il chercha à savoir d’où venait le cri mais son regard s'arrêta sur Julia,la jeune fille virevoltait dans la mêlée,une force impressionnante semblait l'avoir prise,comment pouvait-elle encore tenir debout alors que depuis le début du combat elle se battait à un rythme effréné. Inquiet ,il suivit des yeux la Lupus .Elle n'en pouvait plus ! Elle était épuisée,ces yeux étaient fous ,elle était couverte de blessures.
Il la vit s'approcher de lui,chancelante,il tendit une main vers elle qu'elle ne sembla pas remarquer

-La vengeance ne règle rien. Sois libre de ton passé…

Et elle tomba,Mael ne réussit pas à la rattraper,il vit juste les yeux de Julia se fermer ,il se baissa,souleva la jeune fille, à l'abris ,sans qu'ils s'en rende compte,des larmes se mirent à coulersur ses joues crasseuse.

-Merci,murmura-t-il d'une voix étouffé


Puis il plaça son index sur le poignet de la Lupus,son poux battait faiblement,Il referma les blessures les plus grave et, fermant les yeux,il apaisa l'esprit de la jeune fille.
Elle ne pouvait pas saisir l'importance du cadeau qu'elle venait de lui offrir

Silind para un coup d'épée et trancha l'ennemi. Son chant continuait, inlassablement. Mais Vivyan vient l'interrompre.

- Vous accompagnez et vous protégez bien sur que je le peux.

Il avait posé sa hache sur son épaule, quelque Raïs tenta de le tuer, mais par quelque passe, le géant les coupait en deux. Puis, un Raïs pris pour cible la Dessinatrice. Le cochons ne se rendit pas compte alors du morceau de fer qui venait de lui trancher le gras du bide, il ne prit pas compte des tripes qui lui coulait, il voulait assener un dernier coup. Alors son épée tomba et toucha. Pendant ce temps, Silind lui avait remarqué ce téméraire et lui avait assené un coup mortel. Bien sur, l'homme laissa le porc pour mort et continua de discuter avec Vivyan. Sauf que ce foutu Raï n'était pas totalement mort, son épée trancha une dernière fois, et tomba sur l'épaule de Silind, qui hurla de douleur et dans un accès de rage trancha la tête de l'importun. Le bras n'était pas tranché mais ne servirais plus tant qu'un rêveur ne l'arrangera pas. Cependant, le petit accès de courage de notre grand Raï donna une bouffée d'énergie aux autres combattants ennemis. Ils foncèrent sur le grand homme, qui avec son bras en moins, essuya de plus en plus de blessure, pas trop grave certes, mais cela faisait beaucoup. Silind continuait de tenter de survivre, ne faisant plus attention à Vivyan. Un cochon plus avisé que les autres, lui donna un puissant coup sur la hache, qui la fit tomber. Le forgeron était dans un état critique, mais avec la force de ses poings, il écrasa des crânes et des crânes, encore et encore, chantant toujours. Esquivant tant qu'il pouvait, sauf qu'il fatiguait, et les Raïs venaient en grand nombre. Une épée lui traversa le ventre. Sa voix s'arrêta, un dernier coup et une dernière parole, deux ennemis tombèrent. Silind lui resta debout un instant, il se tourna et son regard perçant fixait Elera.

- Désolé.

Et après cette douce parole, Silind rugis et courut dans le tas, tuant, fracassant, usant de sa dernière main comme de sa hache, il chantait encore, encore. Puis, ses genoux flanchèrent. Le forgeron géant s'arrêtât, contemplant ces vils tueurs. L'homme voulut se relevé, mais d'une douceur incroyable, il tomba, née a née avec la vermine qu'il avait tué. Le démon chanteur avait faillit. Plus de chanson, plus de paroles guerrière, rien. Silind gisait la, dans la mare de sang, de porc et d'homme. Vivait-il ? Etait-il mort ? Qui le savait ?

[Hrp : Silind peu mourir si ça vous chante mais bon je ne serais pas non plus contre le fait qu'il vive, étant donné que ce Forgeron ne post pas, ou peux. Désolé Elera si Silind meurt. Je vous laisse le choix ^^]

Elle avait fermé les yeux, le temps d'un soupir. Le temps que son corps synthétise la douleur à son bras en force, sa tristesse en détermination. Toute sensation de colère l'avait abandonnée, seule restait la preuve cristaline qu'elle était vivante, bien vivante au milieu d'un carnage sans nom. Les armes s'entrechoquaient sans cesse depuis se qui lui semblait être une éternité et à la pensée que deux heures plus tôt elle n'avait à se soucier que du vent dans ses cheveux et des la chaleur des étoiles, lui tordit la bouche un un drole de sourir, un sourir amer devant la stupidité des êtres doués d'intelligence. Elle ne savait toujours pas se qu'étaient ces bipèdes qui avaient attaqué l'académie, et de se fait répugnait curieusement à les tuer. De plus si elle en métait quelques uns hors d'état de nuir ils pourraient toujours être interogés plus tard.
Elle était marchombre. Elhya. Elle ouvrit les yeux, scrutant comme un fauve les gueriers qui dansaient autours d'elle au son d'un cliquetit annonciateur de mort. Et elle modula son sifflement, s'adaptant aux moindes stridulations du chocs des aciers, contournant les crissements d'armures rouillées, transformant les râles d'agonies en un sifflotement enjoleur. Le guerier s'appretant à la frapper s'arreta dans son geste. Les yeux fixés sur lui, Anaïel s'approcha de lui et l'assoma brutalement avec sa propre épée sans qu'il ne daigne esquisser un mouvement de retraite.
Bien. C'était une attaque comme une autre. Heureuse de pouvoir utilisé ses compétences de marchombre, pensant intuitivement à Elhya pour se donner du courage, elle entreprit de faire honneur à la classe marchombre aux cotés d'Ena qui avait repris son combats, à quelques mètres. Les deux feus folet virevoltaient et frappaient, Anaïel modulant sans discontinuer son sifflemement enjoleur, les personnes à porter d'oreille se retrouvaient dans un périmètre ou étrangement les cochons ne frappaient plus aussi fort, et semblaient un peu désorientés. Quelques combatants académiciens profitèrent ainsi de la bulle ménagée autour d'elle pour tuer des envahisseurs plus facilement.
Redoublant de fougue, la marchombre assoma tant et plus pour enfin changer d'endroit tellement le sol était constellé de cadavre et rendu glissant par la chape monstrueuse de sang qui s'y était accumulée.
Le sifflement marchombre raisonnait dans le hall d'entrée devennu tombeau pour des centaines de personnes. Le choc des armes s'attenuait peu à peu. La victoire était proche.
Les élèves restant rivalisaient tant et plus pour offrir à leur académie quelques minutes et quelques cadavres en plus. La marchombre fu impressionée par la technique de se qui n'était que des élèves avant cette bataille, en vit même une devenir presque aussi destructrice que Valen. Elle tomba cepandant quelques minutes plus tard face à un jeune garçon qui la conduisit à l'abris.
Anaïel s'arreta quelques secondes pour repartir de plus belle au combat, décomptant mentalement les gueriers qu'elle métait hors d'état de nuir sans toutefois en tuer aucun. Un seul lui suffisait.
C'est à ce moment précis qu'elle se rendit compte qu'elle avait de nouveau mal à son bras. Enfin, "mal"... Disons que si la douleurs était une arme tout les envahisseurs dans un rayon de 15 mètres seraient tombés raides mort. * pas maintenant* suplia t-elle interieurement. Les points noirs arrivèrent. Seule solution, se mettre à l'abris et ne plus bouger, ne pas faire empirer la blessure. Serrant les dents à les faire frincer et avisant une poutre accessible, La marchombre se traina lentement parmis les combats, sauta sur une table puis sur la poutre, le dos au mur non loin, légèrement cachée par une autre poutre transversale contra laquelle elle s'appuya. Après avoir respirer un bon coup, elle se mit corp et ame au travail. Il s'agissait d'être efficace.

Le sifflement retentit. Ses yeux brulaient de bonheur tandis qu'elle laissait la musique prendre possession de son corps. Les gueriers ralentirent leurs coups, Anaïel sentait une limite à ne pas dépasser si elle voulait toucher uniquement les envahisseurs. Elle se basait sur la différence qu'elle sentait intuitivement entre les humains et les bipèdes cochons.
Elle devint la musique. Le sifflement brulait et ensorcellait.
Marchombre...

Tellement de choses… Des élèves qui pleuraient autour d’une mourante, aveugle au combat qui continuait. Des objets qui volent, des élèves qui tombent. Un murmure au dessus de la clameur, qu’elle n’entendit que parce que son nom figurait dedans ; ordre de tuer un chef, alors qu’elle ne voyait pas à plus de trois mètres, trop occupée par les raïs qui l’entouraient… la chanson de Silind, qui lui gonflait le cœur et lui soufflait la force de continuer. D’autres combattants, partout, guerroyant avec l’énergie du désespoir. Un coup de coude dans l’œil d’un cochon, un pied dans l’estomac d’un autre, feinte, mouvements aériens alors qu’elle leur volait leur centre, comme le lui avait appris Ena… Nouveau temps, écoulement non plus de secondes, mais de battements de cœur. Les siens. Je vis ; un d’assommé. Je vis ; un Raï perd soudain sa hache. Je vis ; l’arme passe à sa droite, sans la toucher, sans avoir une chance de la toucher. Je vis ; et le bras la suit, et il tourne, et il se tord… et Silind qui protège Vivyan, Elera toujours à ses côtés… puis le silence.

Seuls deux combattants continuaient à se battre, les traits déformés par la haine. Elera frissonna, mais pas à cause du sang qui la recouvrait. Ce n’était pas le sien, pour la plupart, parce que si elle n’avait pas dû assommer beaucoup de Raïs, elle ne les avait pas laissé la toucher non plus… son erreur au début de la bataille bourdonnait encore dans ses oreilles. Bzz bzz bzz, fais attention… Non, elle frissonnait à cause de l’expression de Valen. C’était la même que celle du jour où il lui avait fait traversé la porte de son bureau et l’avait étouffée…

La bulle éclata, le combat reprit. Julia… Elle se battait comme une forcenée, et en la voyant, Elera pensa qu’elle ferait mieux de l’assommer. Cela ferait un combattant de moins pour l’Académie, mais au moins ne se tuerait-elle pas en dépassant ses limites ! Mais elle n’en eut pas l’occasion ; elle partait déjà dans l’autre sens… droit devant Silind, qui ne souffla qu’un mot. Et c’est là qu’elle cria.

- Non !

Comme au ralenti, elle le vit charger, puis tomber. Comme au ralenti, elle courut vers lui, mettant hors d’état de nuire tous les Raïs qui s’approchaient de trop du corps du géant. Ses pieds nus baignant dans le sang frais du forgeron et dans celui des Raïs, elle frappait. Personne ne s’approcherait de lui. Ce n’était pas juste. Il ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas mourir comme ca. Il… Silind était fort, il ne pouvait pas mourir sur les cadavres de cochons… Non… Non. Mais aucune larme ne coula sur ses joues. Elle n’y verrait plus rien, sinon, et puis même ; il était trop tard. Trop tard. Trop tard. Un glas sonna au dessus de la bataille, et toutes ses morts impersonnelles de personnes inconnues devinrent soudain les siennes. Si elle défendait un corps vide à ses pieds, si elle ne protégeait qu’un cadavre, et bien qu’il en soit ainsi. Elle ne laisserait personne lui marcher dessus, comme sur tant d’autres morts et blessés… Son bâton frappa un crâne, fit trébucher un guerrier. Le chagrin qui l’envahissait ne l’aveuglerait pas… Du fond de sa gorge, le debut d'une chanson se fit entendre. Malgre sa gorge seche, et le fait qu'elle n'avait pas ouvert la bouche jusque la pour garder ses forces, elle se mit a chanter, trop bas pour qu'on puisse l'entendre par dessus le choc des sabres qui se frappent. Elle ne chantait que pour Silind...

*Va en paix, Démon Chantant. Va en paix, Doux Forgeron…*

Le sifflement retentit, l’obligeant à oublier un instant ; un sifflement marchombre, elle n’en douta pas un instant. Harmonie. Harmonie, harmonie, harmonie… elle le sentait, au milieu du chaos où elle se trouvait. Marchombre… Elle aussi, elle était marchombre. Les mouvements déjà lents des Raïs qui n’utilisaient que la force ralentirent encore. Si elle avait connue la mélodie, elle se serait sûrement mise à siffler à son tour. Elle le désirait instinctivement, le son semblait si juste… Nouvelle force. La victoire sembla soudain tres proche, comme si le soleil s’apprêtait à poindre au firmament. Alors elle sourit. Au milieu du champ de bataille, continuant à virevolter au rythme de son cœur, elle sourit…

[Ca ne me chante pas Mais ca dépendra des rêveurs, je suppose^^]

La bataille pour l'Académie était à présent terminée. Menée par Valen, la charge des défenseurs repoussa les Raïs jusqu'aux portes de l'Académie et les tailla en pièces. Les derniers guerriers cochons fuyaient au lieu, raillés par la clameur victorieuse des défenseurs qui faisaient exploser leur joie et leur soulagement : ils n'étaient pas passés loin de la mort au final.

Cependant, cette joie fut de courte durée, les vestiges du champ de bataille s'imposaient à présent comme un horreur pour la plupart des élèves et des enseignants qui n'avaient jamais contemplé de champ de bataille auparavant. Le demi-Faël devait bien le reconnaître, c'était probablement l'un des plus horribles champs de bataille qu'il ait jamais vu... les cadavres mutilés abondaient dans la cour, le hall d'entrée, et la Grande Salle. Le pavement ruisselait du sang des Alaviriens et des Raïs, le silence laissait place aux gémissements des blessés, aux pleurs des vivants sur les morts, aux appels de ceux qui recherchaient un compagnon disparu. Partout, c'était le chaos désormais. Ses vêtements imbibés de sang, sa peau et ses cheveux maculés de sang et de sueur, Valen parcourait à présent l'étendue du champ de bataille et tentait d'organiser les choses avec les autres professeurs.

Son premier geste fut de confier à Evaine son anneau et de lui donner la mission de se rendre à Al-Poll pour traquer les derniers Raïs avec la garde de la cité et de faire détacher à l'Académie les rêveurs et praticiens présents à Al-Poll : Amarylis aurait besoin de toute l'aide possible pour sauver ceux qui peuvent l'être. Avisant des élèves inactifs, il confia alors à Darek, visiblement occupé à achever un Raïs agonisant, la pénible tâche de rassembler les cadavres des Alaviriens le long des murs de la cour, d'évacuer les cadavres des Raïs, et de transporter les blessés dans la Grande Salle. A peine rentré à l'intérieur, le Maître d'armes avisa Elera qui appelait de l'aide pour soigner Silind Frandrich, visiblement salement touché.

Se précipitant auprès d'elle, Valen lui prodigua alors les soins les plus élémentaires, tâchant d'arrêter l'écoulement sanguin à défaut de pouvoir refermer la blessure par lui-même. Le forgeron semblait partir dans l'autre monde...

- Olà, forgeron, reste avec nous! Ton heure n'est pas encore venue!

Quand à toi Ciléa: je n'ai pas eut le bonheur de me rapprocher de toi à l'Académie, et c'est de ma faute! Je t'ai oublié, comme j'ai oublié ma famille et mes amis en m'enfermant dans la mort de Lou et de papa...Pardonnes moi et toi aussi vies ta vie, libères toi et éclates toi! Vous avez tant de choses à vivre tous les trois!

*Non avait-elle voulu crier ce n'est pas de ta faute,j'étais égoïste je me croyait seule avec mes pensées absurdes c'est moi qui aurai du aller vers toi au lieu de me renfermer sur moi même,j'aurais du apprendre à mieux te connaître,j'aurais du profiter de ta présence ,j'aurais du…*

Elle ne dit rien Eryn n'avait pas finit,Ciléa ne voulait pas la priver de ses dernières paroles.-Rurïl...
-Je...J'aurais tant voulue...
-Merci...

La larme qui coulait sur la joue de son ami lui fit mal,
Elle eut mal pour Eryn qui ne pourrait plus jamais rien ressentir
Elle eut mal pour Ruril qui devait supporter sans dire un mot la mort de celle qui l'avait aimé,
Elle eut mal pour Julia,la Lupus qui semblait tant s'être attaché à la felixia
Elle eut mal pour elle-même ,aussi…

Julia d'une voix qui trahissait son émotion , fit ses adieux a Eryn, Ciléa écoutait le discours de la Lupus,elle se sentit misérable de ne pas trouver des mots à lui offrir,Elle aurait tellement aimer lui dire des choses aussi belle que la Lupus,lui dire combien elle regretter de ne pas l'avoir soutenue,de ne pas avoir chercher à la redécouvrir…
Puis se fut un professeur que ciléa n'avait jamais vu,qui parla ,une belle phrase là aussi,puis la femme s'en alla …
Ciléa se mit à trembler ,ses poings se crispèrent ,son corps se tendit,mais elle laissa cet instant de parole à Rurïl ,elle ferma les yeux,la vison d'Eryn qui mourrait était insoutenable ,impossible à accepter. La felixia rageait contre son impuissance et sa lâcheté ,Elle resta ainsi un long moment,la tête baissée,les yeux fermés ,la honte de ne pas oser regarder la mort en face dans le cœur. Quand enfin, elle ouvrit les yeux Ruril était penchée sur la jeune mourante et il lui murmura quelques mot que Ciléa n'entendit pas.
La jeune fille se rapprocha d'eux et prit la place que Julia avait quittée,elle posa son regard sur son amie.
Eryn ne respirait plus…
Ses paupières s'était refermé pour toujours…
Elle était allée rejoindre Lou...

Elle avait vu Anaïel se relever. Dans son cou, le phénix brillait d’une vie propre, animé de désir de réussite. Elle s’était relevée promptement, et, après avoir regardé la jouxte entre Valen et le chef des Raïs, avait reprit combat. Elle virevoltait, tel un feu follet meurtrier. Touchant à chaque mouvement, elle mettait dans chaque coup une volonté sans faille, et une précision extrême. Aucun de ses gestes n'était inutile, tous ses mouvements emprunts de grâce et de fluidité... C'était une arme qui ne cessait de sauter, d’esquiver, de parer. Elle passait du corps à corps au lancer avec fluidité et aucun accro. Elle faisait de chaque geste une caresse, et chaque fente des armures était la cible de ses coups et lancers. Elle crut bien sa fin venue, mais évita de justesse une lame qui entailla le bas de son dos, lui arrachant une grimace de douleur. Elle perdit quelques précieuses secondes à attendre que la douleur reflue, et sa hargne en fut redoublée. Sa rage contre les raïs était telle qu'elle ne ressentait plus grand chose. Le souvenir de la petite fille se penchant au dessus de la Felixia mourante avait déserté son esprit, et seuls les murs de l’Académie, détruits, la hantaient.
Et puis il y eut un déclic dans son esprit. Un sifflement régulier. Un mouvement d’air. Un murmure silencieux. Un souffle.
Le chant des Marchombres.
Elle sut instantanément que les lèvres appartenaient à la jeune fille blessée, portant le phénix d’Elhya. Elle le savait.
Ena envoya rapidement deux poignards qui trouvèrent leurs cibles et firent un cadavre de plus. Le rythme de la jouxte ralentissait déjà. Les Rais refluaient. Les quelques survivants reculaient. Ses yeux tombèrent sur Elera et Silind. Le géant forgeron était allongé au sol, baignant dans une flaque de sang qui devait être le sien, alors que la jeune Lotra se battait avec hargne pour protéger le forgeron. Elle avisa au sol un bracelet de bras, en fer forgé, gravé d’arabesques. Il était à la fois lourd et fin, baroque et précis. Elle le saisit entre ses doigts souillés de sang, et avança vers le forgeron et sa jeune apprentie. Il semblait…Mort. Elera veillait. Valen avait arrêté l’hémorragie, à défaut de mieux. Elle attendit. Incapable de s’approcher plus. Elle regarda les corps blessés, entourés de plusieurs personnes. Elle était seule au milieu. Presque. Un peu plus loin, Anaïel se tenait immobile. La jeune femme avisa les corps blessés, puis ceux qui avaient perdu la vie. Son image de l’Académie chaleureuse et protectrice éclata de nouveaux en fumée. Voila qu’ils avaient été incapables de protéger les élèves. Plusieurs d’entre eux étaient morts. Beaucoup trop. Il y avait des blessés. Trop. Silind sembla s’éveiller. Elle le regarda parler à Elera. Elle attendit qu’il eut fini avant de s’approcher. Elle lui adressa un sourire un peu pâle, puis, levant la main, lui tendit le bracelet.

- Je crois que c’est à vous, Silind. </FONT>

Puis, après avoir posé sa main un infime instant sur l’épaule d’Elera, elle se détourna. Elle s’approcha de Slynn, qui se tenait plus loin. De sa voix éraillée, elle constata :

- Nous avons failli.

Failli à protéger l’Académie. Echoué à protéger les Elèves. Echec.

- A quoi bon constater l'évidence même, Ena Nel' Atan? Si habiles soyons-nous, nous avons tous faillis. Il sera temps de déplorer nos erreurs et de pleurer les morts plus tard, pour l'heure les vivants nous réclament et les blessés ont besoin de notre aide.

Slynn était épuisée, même si elle tentait bien de le cacher. La Sentinelle n'aimait guère afficher sa faiblesse, elle dissimulait bien des choses derrière son masque de fière et aristocratique dessinatrice. Cependant, si sa volonté était forte, elle ne pouvait pas soutenir indéfiniment son corps et Slynn finit par s'écrouler sur le sol. Visiblement embarrassée par sa chute, elle tenta bien de minimiser l'incident en prétextant avoir dérapé sur le sang qui maculait le sol, mais elle dut bien reconnaître sa faiblesse alors qu'elle ne parvenait plus à se relever.

- Je suppose qu'ils devront finalement se passer de mon aide. Il semble que j'aie quelque peu présumé de mes forces...