Cours de lettres : leçon n°1 (RP terminé)

Duncan arriva une dizaine de minutes en avance par rapport à l'heure prévue, dans cette salle qu'il désirait tant voir depuis son arrivée : le scriptorium. C'était une rareté d'en trouver dans une Académie, puisque même l'Académie d'Al-Jeit en était démunie, et il fut positivement surpris. Les tables étaient disposées en cercles autour de l'estrade, afin que tous puissent le voir sans pour autant devoir se pencher. De plus, les pupitres légèrement inclinés possédaient un rebord qui permettait de caler un livre, ou un palimpeste qui leur servirait à écrire.
Sur les étagères le long des murs, de nombreux volumes étaient rangés, intouchés, attendant qu'un vint les lire, les éplucher, les décortiquer, tirer tout le savoir qu'ils contenaient. Le nouvellement nommé professeur Cil' Eternit respira l'odeur de livre dans la salle, avant d'aérer un peu pour évacuer un semblant de poussière. Il lui restait quelques minutes avant l'arrivée des premiers élèves, et il devait l'avouer : il était un peu nerveux. Ce cours allait être son premier à l'Académie de Merwyn, et il ne savait pas exactement comment se comporteraient les élèves en cours.
Il avait prévu dans son premier cours un possible apprentissage rapide de la lecture et de l'écriture, pour les quelques roturiers qui ne sauraient peut-être pas... Et sinon, il avait quelques rouleaux vierges à disposition pour les cochons. Tout était en place. les plumes attendaient sagement dans leurs encriers neufs.

Il ne manquait plus que les élèves.

Duncan alla s'asseoir à son bureau, mais fut rapidement interrompu par des coups frappés à la porte. Les élèves arrivaient.

**

Quelques minutes plus tard, à l'heure prévue, les rangs étaient remplis par des têtes inconnues et juvéniles, dont il avait reconnu certains d'entre eux pour les avoir croisés dans les couloirs. Duncan s'éclaircit la gorge et se leva, face à ses élèves, et parla d'une voix claire :

- Bonjour à vous tous. Je suis votre nouveau professeur de lettres et de civilisation, Duncan Cil' Eternit. Certains pourraient avoir déjà entendu mon nom, mais j'en doute fort. Bien. Avant de commencer le cours, certains auraient-ils des questions concernant ma personne, le cours, la salle, le beau temps ou les souris ?

Duncan avait le sourire aux lèvres. Il n'y avait pas de bavardages et les élèves semblaient attentifs en ce début de cours. Il passerait un très agréable moment, il en était certain...

[P.S : n'oubliez pas d'aller vous inscrire avant de poster ici ! Inscriptions dans mon bureau.
P.S 2 : j'ai fait comme si vous étiez déjà entrés, tenez en compte, à moins que vous ne vouliez être retardataire et perdre des points ]

Pour une fois Midona n'était pas en retard, elle était même un peut en avance. Une attitude très inhabituelle venant de sa part. Elle qui était toujours en retard. Mais Midona avait mal dormis et s'était réveillée en sursaut. N'arrivant pas à se rendormir, la jeune Félixia était partie à la découverte de l'Académie.
Lorsqu'elle frappa à la porte du scriptorium où se déroulait le cours de lettre, l'adolescente trouva surprenant qu'un homme aussi jeune enseigne. Mais elle s'en réjouie rapidement.
Elle s'asseya et regarda le professeur parler :

- Bonjour à vous tous. Je suis votre nouveau professeur de lettres et de civilisation, Duncan Cil' Eternit. Certains pourraient avoir déjà entendu mon nom, mais j'en doute fort. Bien. Avant de commencer le cours, certains auraient-ils des questions concernant ma personne, le cours, la salle, le beau temps ou les souris ?

Décidemment, ce prof plaisait beaucoup à Midona. Elle vit un grand sourire sur les lèvres du professeur et se sentit tout de suite aussi heureuse que lui.

* Ducan, c'est un beau nom. IL a l'air très agréable. Il me plait bien *

Mais pour le moment la jeune combattante n’avait aucune question.

Ilania trépignait sur place. Elle commençait déjà à aimer ce cours. Elle avait posé sa question, et même si on l'a prenait pour une folle, on l'avait remarqué. Cette fois, elle ne se laisserais pas faire. Personne ne veut répondre une nouvelle fois au professeur et Ilania avait une question qui lui brûlait les lèvres. A peine s'est-elle assise qu'elle se relève. Le professeur la regarde d'un air las mais prend tout de même sa question.

- Oui ?
- J'ai une question philosophique. Vous voulez qu'on parle du beau temps ? Ok. Pourquoi le ciel est bleu ?

Les élèves commencent à rire et le professeur la regarda, déjà exténué...

La jeune fille avançait d'un pas plutôt hésitant vers la salle. Elle avait appris à lire et écrire d'une manière grossière et rapide, ne savait utiliser que des bases, et les fautes dans ses phrases restaient trop courantes. Elle savait que beaucoup, issus de nobles familles, sauraient déja écrire, comme lire, d'une manière soigneuse et précise.
Elle entra dans le scriptorium, la gorge nouée. Elle s'installa derrière un pupitre, tendue comme un arc. Si il s'avérait que le Maître se trouvait avoir un instant à perdre à la regarder, il ne manquerait certainement pas de le noter. Ses épaules étaient trop haute, son dos trop droit et ses mains crispées. Elle s'efforça de se détendre, respirant très doucement. Il se mit à parler. Il était éttonant. Cela changeait de la rêveuse qui leur faisait les cours, avant. Elle regarda la plume légère, symétrique, d'un beau noir ébène, posée sur le rebord du pupitre. Elle fut prise d'une envie irrésistible de la toucher, d'effleurer l'encre et de poser la pointe sur un parchemin vierge de toute trace. Et ce qui se passerait à ce moment, c'était surement que son écriture gauche et épaisse, rude allait trouer la fine feuille. Elle soupira, détruisant son rêve, et serra dans ses doigts le petit papier portant les quelques mots tant hais. Je suis Muette. Elle écouta le début du cours en haussant les sourcils. La mots sushis la frappa, et elle se força à rester impassible, comme si ce mot lui était parfaitement familier. Attendit calmement, les yeux passant du Maître à la plume soyeuse.

Sÿa ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en entendant l'échange avec la jeune fille de Lotra. Elle se demanda un instant ce qu'allaient être ces cours...Puis stoppa sa réflexion. Tant qu'il lui apprenait à écrire convenablement, elle n'avait rien à redire. Il donna ses indications, toujours d'un ton amusé mais ferme. Quand il passa à son coté, elle lui tendit le morceau de parchemin, qu'il lut rapidement. Il n'était pas écrit de sa main, et il s'en rendrait vite compte. mais peu importe. Il lui sourit, et elle se détendit un peu. Puis elle fixa les mots inscrits à la craie. Elle mit un peu de temps à cerner le mot "apprendre" puis le reste se fit plus facilement. Elle desendit les yeux sur la plume noire, et ne pu empêcher sa main d'aller caresser doucement la soie sombre. Elle saisit la plume et sa main se mit à trembler. Elle prit son temps, pour obliger sa main à se détendre et cesser de bouger. Quand elle y parvint enfin, les autres avaient pour la plupart commencé à écrire. Elle effleura de la point la surface de l'encre noire, et, avec lenteur et toute la délicatesse qu'elle pouvait, elle posa lapointe sur la parchemin. Elle s'appliqua du mieux qu'elle put. Quand elle s'autorisa à regarder l'ensemble, elle eut une grimace.Les courbes étaient saccadées, les boucles trop épaisses ou mal refermées, les écarts trop grands... Lamentable. Elle observa longuement son oeuvre, écoeurée.

[Image à venir, problème d'hébergement]

Eryn avait assisté à l'échange entre le professeur et la jeune fille avec un petit sourir sur les lèvres. Certes cela était drôle mais aps tant que cela, derrière chaque questions se cache une autre plus profonde.
Elle n'avait pas ri comme ces garçons au fond de la salle, s'étant même permis un regard méprisant. Avant de critiquer qu'ils fassent leurs preuves!
Le professeur annonça alors le début du véritable cours. Apprendre à lire et écrire. Eryn sourit, non ce n'était pas une honte, elle savait parfaitement lire et écrire étant de famille noble mais certains n'avait pas cette chance, elle en était constamment consciente. Depuis petite ses parents lui avaient appris à ne pas différencier les nobles de ceux qui ne le sont pas. "Notre noblesse n'est qu'un titre comme un autre que l'on ajoute à notre nom. Rien d'autre!"

Une phrase fut écrite au tableau.

"Apprendre à lire, ou à écrire est le premier pas vers le savoir. Le savoir est la liberté."

Magnifique phrase ne put s'empecher de penser la jeune fille. Sa grenouille, Cassidy, perchée à son habitude sur son épaule sautilla sur la table et regarda curieusement sa maitresse. Elle était impressionnée par cet art de graver des mots sur du papier et encore plus par l'aura de sérénité qui s'emparait d'Eryn lorsque celle-ci le faisait.
Eryn prit la plume, la trempa dans l'encre et d'un geste fluide et gracieux entama son oeuvre. Le temps n'existait plus, les souis non plus. La main de la jeune apprenti dessinatrice valsait avec la plume et inscrivait des lettres à la calligraphie ronde et fine.

Eryn était dans son élément, et elle était heureuse.

Arrivée à l'heure pour le début du cours, Tifen observait la salle avec intérêt. De nombreuses questions se bousculaient dans sa tête, à propos de l'utilité de la salle, du fonctionnement du matériel qu'elle avait sous les yeux et du reste. Elle n'osa cependant poser quelque question, car elle semblait être la seule à se poser ce genre de questions existentielles. Perdue dans la contemplation de la plume posée devant elle, la Lupus écouta d'une oreille distraite le début du cours, et ne commença à réagir que lorsque que le professeur se tourna vers le tableau pour écrire.

Quelle était la consigne, déjà ? Regardant les autres élèves autour d’elle, et les voyant écrire sur le parchemin, Tifen lança un regard paniqué à Khan, avant de constater que Khan n’était pas là et de se souvenir qu’en effet, il avait préféré courir dans le parc plutôt que l’accompagner dans la salle de cours. Instinctivement, la jeune fille tendit son esprit vers celui du tigre, et trouva ce dernier allongé, près du lac, sous le soleil. La température extérieure était pourtant loin d’être agréable, étant donné que c’était l’hiver, mais cela n’importunait pas le grand tigre.

Revenant à la salle de classe, Tifen constata que tout le monde ou presque était déjà au travail. Elle entreprit alors de déchiffrer la phrase marquée au tableau. Le premier mot la bloqua un bon moment, si bien que la jeune fille changea de technique et décida d’abord de chercher les mots qu’elle connaissait. Elle reconnu assez vite le mot liberté, un des premiers mots qu’elle avait appris à lire. Le mot savoir ne lui était pas inconnu non plus, car elle l’avait déjà croisé, mais la Lupus mit quand même quelque temps avant d’associer le mot du tableau à son sens. Bientôt, il ne lui manqua que deux mots.

*Réfléchis, Tifen… Un mot qui commence par a… Après, il y a un p, et un autre. Donc ça fait « Appe ». Après, c’est un r, un e ou un o, un n, alors ça fait « Apperen » ou « Apperon » et à la fin, un d, un r et un e, donc le mot, c’est « Apperendreuh » ou « Apperondreuh »… Apperendreuh, apperendreuh… Mais oui, c’est Apprendre !*

Contente d’avoir enfin trouvé le mot mystère, la Lupus agit de la même façon et trouva finalement le deuxième mot qui lui manquait, c'est-à-dire premier. Elle avait enfin la phrase complète. Sauf que maintenant, un problème de taille se posait. Elle ne savait pas écrire. Le professeur s’approchait, et Tifen se décida à lever la main.

-Monsieur, je… Je ne sais pas écrire.

Voilà, c’était dit. L’apprentie Chantelame observa rapidement la salle, défiant quiconque de se moquer, et reporta son attention sur le professeur, anxieuse.

Khelia regarda Julia expliquer au mieux comment elle interprétait les choses, tout cela semblait confus pour elle et donc elle décida de s'y remettre plus tard.

*Bon va y ma vieille, ce n'est pas pire que d'affronter un rai ayant mal au dents.*

Sur cette comparaison, elle leva la main et quand Duran lui fit signe de parler, elle le regarda directement dans les yeux pour oublier la classe qui l'entourait.

-Pour moi la liberté, c'est de vivre le moment présent et de faire ce que l'on décide jusqu'au bout et sans entrave. Par exemple si je fait une commision et que mon patron me rappelle pour que je revienne et que je ne livre pas le colis je ne serait pas libre, au fond de moi il y aura une entrave qui me dira ''tu es enchainer'' et ça c'est tout sauf être libre. Ensuite je trouve que savoir lire et écrire c'est important car comme ça cette entrave n'existe pas elle est inexistante donc je n'est pas de barrière qui peut m'empêcher de mener à bien ce que j'ai envie de faire. Ensuite pour la dernière question je dirai que ça m'évoque un oiseau, je sais c'est stupide mais j'ai l'impression de m'envoler avec ses mots, d'aller vers un ailleurs inconnue. C'est tout ce que je peut dire.

Elle termina sa tirade avec un sourire mais dans sa tête elle espérait que personne ne se moquerais, ce que les garçons du fond faisait d'ailleurs.

*Tu ne va pas te démonter à cause d'un bande d'impertinant, faut que tu arrête ma vieille! Toi au moins tu sais un peu qu'est ce que c'est des sushis!*

Elle décida de les ignorer royalement et attendit le verdict du prof.

Quelle joie, décidement ! Il semblait avoir capté l'attention des élèves à un point, qu'une réponse involontaire fusé instantanément des lèvres de Julia, une des élèves de Lupus. Et les mots qu'elle prononça eurent pour effet de galvaniser l'attention de tous les élèves. Se penchant un peu pour paraître plus intéressé qu'il ne l'était déjà, le professeur Cil' Eternit. Lorsqu'elle termina son récit, qu'il avait écouté avec attention, il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà une autre version se fit entendre, du côté des Félixia cette fois. La jeune Khelia Talan, plutôt timide en début de cours, s'exprimait à son tour, évoquant des exemples percutants, des phrases différentes mais tout aussi intéressantes que celles de sa camarade Lupus. Elle termina le sourire aux lèvres.
Cependant, une bande de trois jeunes impertinents, agglutinés au fond comme les cancres qu'is étaient, commençaient déjà à railler les courageux qui s'étaient lancés à l'assaut de l'oral. Aussi, Duncan se redressa sur son séant, et vola littéralement à travers la classe, un sourire amusé aux lèvres, afin d'atteindre le dernier rang.

- Ces messieurs nous feraient-ils l'honneur de nous épargner leurs remarques dignes des plus beaux phamphlets Raïs ? Pour la peine, votre torture sera de mettre enfin en marche le petit pois qui vous sert de cerveau, et de répondre à mes questions.

Le trio cessa instamment de rire, voyant qu'ils n'étaient plus les seuls à s'amuser de la situation. En effet, de petits rires fusaient déjà des rangs de ses élèves conscienscieux, ce qu'il remerciait du fond du coeur pour achever sa petite morale. L'un des trois lourdaux tenta alors une percée, murmurant un vague "GROUMPF.." pour répondre à leur interrogation..
S'attirant ainsi d'autres rires -loins d'être mesquins heureusement- des autres.

- Groumpf. Je dois avouer que cette avancée philosophique est d'une pertinence.. qu'elle vaut bien trois points en moins pour Lotra, un par tête de pipe !

Les laissant alors à leurs déboires dignes d'un Raï nouveau-né, s'étant assuré qu'ils ne dérangeraient ainsi plus le cours, Duncan se retourna magistralement, et retourna s'asseoir négligemment sur le bord de son bureau, comme si de rien n'était.

- Avant que notre attention ne fut interrompue par ce tryptique de la mort, QUI, heureusement, ne tue pas, nous étions en train de disserter sur la liberté. Je remercie donc instamment mesdemoiselles Julia et Talan pour leur apport brillant, et je leur accord, pour rester prosaïque, cinq points chacune. Ainsi, nous voyons ainsi deux versions de la liberté, qui diffèrent sur certains points pour se rejoindre sur d'autres. Pour certains, elles consistent en une liberté de mouvement, en ouverture d'esprit, en le fait qu'il faut être soi-même. Pour d'autres, la liberté est "groumpf", et c'est pour cela que je palabre. Pour que ce soit autre chose que "groumpf". Seulement, on ne l'apprend pas en cours, mais bien en vivant. Je ne peux que vous offrir une des clés. J'espère que vous en ferez bon usage.

Se levant soudainement de sa position plutôt relax", Duncan alla à nouveau au tableau, puis se ravisa et retourna parmi les rangs d'élèves, pour la plupart intrigués de son comportement. Ses yeux passaient sur les tables des uns, sur les affaires des autres, cherchant un objet qui pourrait convenir pour l'occasion. Avisant enfin, dans l'une des besaces des garçons du fond, le manche d'une dague, il la saisit tranquillement, et reprit, levant la dague pour que tout le monde puisse la voir :

- Chers élèves, comme vous le savez, ceci est une arme. Elle tranche, elle fait couler le sang, elle ôte la vie. Mais est-elle la plus puissante des armes ? Si j'avais menacé un des trois crânes d'oeuf du fond avec, croyez-vous que cela les aura fait cesser ? Ils n'auraient fait que monter d'un cran dans la provocation, et ce se serait terminé en bain de sang. Ce que je veux dire, c'est que cette arme est certes visible, mais elle est loin d'être la plus efficace. Les mots, la parole, cet élément fondamental qui fait ce que nous sommes, est extrêmement important.

Il s'arrêta quelques instants, le temps de rendre d'un geste vague la petite lame à son propriétaire honteux, pour reprendre ensuite, se redressant sur son séant :

- Imaginez maintenant que je sois un affreux méchant pas beau vilain, qui attente à votre vie. Cette catégorie de vide-ruelles est extrêmement faible sur la verbe. Imaginez que je vous menace d'un poignard, et que je grogne "La bourse ou la vie". Vous n'avez pas d'armes, qu'il croit. Mais vous avez les mots. Je veux que chacun d'entre vous trouve quelque chose à dire qui vous permettrait de vous défaire de l'attention gênante de l'escroc, par la parole.

[J'ai pris la maison Lotra pour les cancres parce que c'est celle qui pour le moment gagne le plus de points grâce aux top-sites, pardonnez-moi les p'tites Loutres ]

Elle retenta, deux, trois fois, d'écrire le premier mot convenablement, sans voir de progrès pointer le bout de son nez. >Elle faillit bien renverser son encrier, avec la maladresse qui lui était habituelle. Plus loin, d'autres élèves écrivaient, certains ne bougeaient pas, d'autre fronçait les sourcils devant leur création. Elle écouta les paroles du Maître, un peu moins attentivement que précédement, consternée par son propre travail. Des élèves répondirent, sans que leurs mots ne paraissent avoir beaucoup de sens. Quand le Maître reprit la parole, des mots résonnèrent à son oreille et elle leva brusquement la tête. "Les mots, la parole, cet élément fondamental qui fait ce que nous sommes, est extrêmement important."
Elle sentit son coeur se serrer. Peu de temps après l'aventure de la nuit d'orage, Elera l'avait abandonnée. Partie! Envolée! Disparue! Alors qu'elle avait dit deux mots, de sa voix rauque, dure et grave, alors qu'elle avait ouvert la bouche pour la première fois depuis de nombreuse année, Elera était partie. Depuis, aucun mot. Juste cette présence intérieure, à demi-satisfaite, parfois remuante et désagréable, passant par des sentiments étranges, qu'elle n'avait pas encore osé nommer à nouveau. Quand elle entendit la voix d'Elera, elle renversa pour de bon son encrier. Elle la fixa, alors que celle-ci parlait au professeur, concentrée. Sa chevelure aux teintes rouges, son visage fin, ses gestes légers...Elle s'en détourna, et ramassa son encrier, désormais vide. Puis elle resta interdite, ne sachant que faire pour l'encre étalée au sol. Ecoutant la réponse d'Arro qui lui tira un demi-sourire. Puis tristement, elle se dit à elle-même, sans se rendre compte qu'elle signait, en même temps.

Je ne dirai rien...

Puis elle se baissa, et à l'aide d'un mouchoir en tissue, entreprit d'éponger l'encre noire. Elle écoutait d'une oreille distraite les autres réponses, sentant poindre une colère qui n'était pas entièrement la sienne à l'égard de celle qui l'avait abandonnée, au moment ou elle en avait le moins besoin. Elle aussi était en colère? Quand elle ne put plus rien éponger, honteuse de sa bêtise, elle n'osa pas se relever, et attendit encore quelques instants.

Khelia avait réfléchit de nombreuse minutes avant de prendre la parole, elle avait un peu de mal avec les mots, s'embrouillant parfois, incapable de mettre des lettres à ses sensations. Dans une situation normal elle aurait passer sa route avec un petit signe de main et un sourire ou usée de la force . D'ailleur, elle n'aimait pas parler pour lancer une ou deux phrase riddicule, elle avait toujours la manie de réfléchir à la phrase qu'elle allait dire, le pourquoi de sa réputation d'être dans la lune.

*Bon s'y je serais dans une situation critique ou je ne serais qu'une fille sans défense, à part savoir parler correctement, je ferais quoi? *

Le seul problème c'était qu'elle ne s'imaginait pas du tout en fille chochote, impossible de s'imaginer cela.

*Ou si je serais enchainée sans aucun moyen de sortit et avec une farouche envie de rabattre le caquet de ses messieurs.

Elle se lança donc sans avoir aucune idée de sa réponse au préalable.

-Hum je dirais un truc genre qui les agaces, comme:
Bonjour! Dis donc vous n'étes pas très poli monsieur, quand on voit une jeune fille, il faut d'abord la saluer et faire une phrase avec au moins un sujet, verbe, complément, un ou deux préposition ça c'est comme vous voulez. Tout ça dans un temps très cour pour ne pas importuner cette demoiselle et lui dire ça très précisément aussi, c'est très important vous savez. Cela dis j'ai affaire et même si j'apprécie beaucoup être avec vous j'ai quand même dès chose plus urgente à régler. Aurevoir.
Et là je m'en vais en faisant un signe de la main, mais si il reviens à la charge, il en aura pour ses frais.

Sa tirade terminée, Khelia se radossa à sa chaise espérant des réponses des autres ou une approbation du professeur.