Destinées croisées (RP inachevé)

Il s'étira longuement à la façon de ses cousins félins domestiques. La faim le prit de nouveau, l'animal avait dû dormir une bonne semaine. Un rapide tour de la caverne lui apprit qu'elle ne contenait aucune nourriture, et que l'ours habitait ici depuis assez longtemps pour avoir fait fuir le gibier alentour. Hallistrad sortit, majestueux dans la lumière du jour, son aura s'éclaircit lentement, comme s'il réfléchissait. Le grand tigre noir leva la gueule vers l'astre solaire et le salua en un puissant rugissement. Son aura devint blanche. Il marchait aussi silencieux que s'il appartenait à l'Ombreuse elle-même. On ne l'entendait pas. Il était Hallistrad.

Sa foulée était rapide et régulière. Il ralentit, s'arrêta quelques instants pour humer l'air, sentir sa proie, devenir sa proie. Avant de commencer sa traque, patiente et minutieuse chasse, il pista le cerf durant quelques heures avant de parvenir enfin à retrouver sa trace. Malheuresement un écureuil prévint la proie qui détala au grand galop. Hallistrad souffla de frustration avant de s'élancer à sa poursuite. Les deux animaux se suivaient, mais le félin était plus endurant, il finit par tomber sur le dos du cerf qui parvint à l'embrocher avec ses bois. Hallistrad rugit de douleur avant de griffer de colère le flanc du cerf, puis de le tuer. Il se repaissa de sa chair avec contentement.

La blessure tiraillait tout son flanc, à la limite de sa cuisse, il aurait pû ne plus pouvoir se déplacer, et aurait signé son arrêt de mort. Il se déplaçait plus lentement, pénétra dans une clairière où coulait une cascade. Il s'en approcha, observa sa face noire striée de blanc dans l'eau claire de la cascade avant de boire. Il s'avança lentement dans l'eau, laissant sa blessure s'imbiber d'eau, pour la nettoyer. Il était temps de repartir. L'objet de sa quête se trouvait surement quelques part. Il fallait qu'il le trouve.

Il courrait libre, bien que ralentit, le grand tigre était quand même relativement rapide mais cette blessure au flanc lui prenait chaque jour un peu plus de vie. Son liquide carmin s'échappait, mais un prédateur, si prédateur, il y avait n'aurait pu suivre sa trace, puisque son sang ne restait que quelques instants sur le sol, avant de s'effacer. Il parcourut la terre d'Ombreuse.

Hallistrad regretta de quitter la protection de l'océan de verdure, une semaine plus tard, mais il le devait l'objet de ses recherches ne s'y trouvait pas. Son regard de feu se porta sur les contreforts de la forêt, il inclina la gueule pour la saluer. Elle, cette douce maitresse qui l'avait protégé des décennies durant, sans jamais faillir à sa tâche, trahir le secret qui se
cachait en son sein.

Il parcourut les plaines, vastes illusions de mers vertes, peuplé de créatures que le grand tigre évitait tout comme il faisait de larges détours parfois de quelques dizaines de kilomètres pour ne pas croiser de debout. La blessure était toujours là, à le tirailler, elle n'avait pas guérie. Il ralentit à l'approche d'une ville. Il devint ombre parmi les ombre, d'une méfiance extreme, augmenté par sa blessure. Encore une plaine, il passa devant un lac dans les heures où la nuit n'appartenait pas aux hommes, mais aux autres creatures. Puis remonta vers une cascade. L'endroit était calme et tranquille. Elle était masqué par une rangée d'arbre, en en faisant un petit paradis. Sous le rideau de la cascade, se trouvait une sorte de petite cavité. Le tigre s'y nicha pour se reposer, de ses longues semaines de course. Une odeur inconnue, autre que celle de la cascade. Il se tapit, son aura devint noire, et personne n'aurait pu deviner que quelquechose se trouvait là.

Il releva la gueule pour sentir la nouvelle odeur qui venait d'arriver dans la clairière. Le tigre restait tapi dans l'ombre de la cascade, guettant. Il ne bougeait pas, un léger amusement l'avait surpris quand la jeune humanis avait relevé la tête, cherchant ce qu'elle ne pouvait deviner. Hallistrad sut que c'était elle, l'objet de sa recherche. Comment il ne pouvait le dire, mais il le savait.

Maintenant, il se demanda comment l'aborder sans l'effrayer. Car les debouts avaient toujours eu peur de ce qu'ils ne pouvaient comprendre. Leur esprit était fermé. Ses yeux de feu se posèrent encore sur la jeune humanis. Elle semblait être belle. Enfin pour des critères humanis, car Hallistrad n'était pas sensible à une quelconque forme de charme humanis.

Autrefois c'était différent, du moins il le pensait. Mais sa mémoire lui jouait parfois des tours, contenant de grands vides qui le désolaient, tout en l'énervant. Retrouverait-il un jour completement la mémoire de son passé ?

Son aura devint blanche, le plus claire possible, si bien que personne ne pouvait la voir. Puis il sortit de sous la cascade en se laissant mouiller au passage, il aurait l'air moins dangereux. On aurait dit à ce moment, une grosse peluche mouillé.

Kushu leva la tête, elle avait entendu un bruit d'éclaboussures.
Ce qu'elle découvrit la laissa de marbre, comme si elle s'y attendait, comme si elle s'était préparé à cette rencontre, comme si c'était prévu de longue date.

Un tigre, impressionant, noir à rayures blanches sortit de la cascade, mouillé. On aurai dit une grosse peluche. Kushu n'eut pas peur, elle savait que cela devait arriver, elle ignorait comment et pourquoi. Elle savait que ce tigre ne lui ferait pas mal, une intuition, une sensation bizarre.

Avec des gestes lents, elle ferma son journal et le posa à ses côtés, fixant les yeux de feu du félin. Elle le regardait, un sourire chaleureux, comme pour dire bienvenu.

Le tigre arriva...leurs destins étaient croisées, par des moyens, des forces de la nature qui laissaient Kushu dans l'ignorance.
Le félin était majestueux, impressionant par sa force, sa grace féline et son charisme.
Kushu ne s'était à peine étonner de l'apparence assez...originale du tigre légendaire.
Un Gardien...de mot résonna dans son esprit sans qu'elle l'eut pensé.
Un Gardien, devant elle, destins croisées...

Kushu attendit patiemment en silence, immobile, curieuse de faire face au destin qui l'attendait ici.

Hallistrad observa de ses grand yeux de feu la jeune fille qui se trouvait face à lui. C'était elle. Quand autre chose attira son attention. Quelqu'un arrivait. Il tourna sa large gueule vers la nouvelle arrivante et sut pourquoi il était troublé. L'Imagination.

Elle irradiait du corps de cette femelle. Pour n'importe qui d'autre que lui, elle devait sembler belle, d'une beauté surnaturelle, mais sans que les debouts puissent se l'expliquer vraiment. Pour lui, elle irradiait de l'intérieur. L'Imagination l'avait conçu, mais ne semblait pas la nourrir.

Déception.

Ce n'était donc pas une gardienne, mais elle n'était pas non plus l'une de ces femelles de debouts. La petite femelle avait un don, mais moindre comparé au sien. C'était étrange. Qui pouvait avoir créer cela, et dans quel but ?

Mais au moment, où cette question traversait son esprit. Il en eut la réponse. Les Ts'lich, eux seuls avaient assez de puissance, d'emprise sur l'Imagination. Un frisson de colère parcourut son pelage d'encre. Avant qu'il ne s'apaise à nouveau. Elle ne lui semblait pas maléfique en soi, c'était même plutot l'inverse.

Alors sans qu'il se rende vraiment compte de ce qu'il faisait. Il soigna quelques unes des déchirures de ce dessin si particulier. Un regard sur l'enfant, la femme, encore l'enfant puis enfin la femme. Il sut qu'il avait trouvé celle qu'il devrait protéger. Cela lui amena un sentiment de paix.

Apaisement.

Il se secoua pour enlever l'eau de son pelage mouillé, ses poils se gonflèrent quelques instants avant de redevenir un brillant pelage sec, qui donnait envie de le toucher, promener ses mains dans son soyeux duvet. Mais les longs crocs décourageaient toute tentative.

Curiosité.

Il reporta de nouveau son regard sur la petite debout. Elle avait quelquechose de particulier. Une sorte de fierté, comme si elle avait conscience de sa valeur ce qui en soi était assez rare. Cela amena un sourire sur sa gueule.

La femme sourit au tigre, il lui rapellait bizaremment la Dame et son Dragon, aussi puissant mais moins grand. Elle faisait face de petite fille face à lui, mais une petite fille en sécurité.
Ses yeux bleu profond fixaient le tigre avec néamoins un très grand respect pour lui. Elle s'accroupit puis se mis à genoux les fesses sur ses pieds, sa tête se retrouvant donc en dessous du niveau de celle du tigre. Elle ne savait pas trop quoi faire, une sensation étrange s'était saisie d'elle et l'avait quitté aussi vite qu'elle était arrivée ne laissant pas le temps à Vivyan d'analyser.

- Bonjour.