Deuxième rencontre... avec une autre (RP terminé)

L'automne. Cette saison incertaine. Là où les arbres perdaient leur manteau. Là où nombre d'animaux fuyaient, devant un hiver rude en approche. Marlyn, elle, marchait, sans se soucier de ce froid mordant, qi pénétrait à travers sa cape. La capuche rabaissée sur le visage, elle était méconnaissable.
Le sentier, à travers la montagne, grimpait en pente raide. Mais elle garda un rythme soutenu.
Arrivée au sommet, elle aperçut une silhouette, sur un rocher. Une jeune fille, de l'académie. Alasa. La sauvage.
D'un pas silencieux, Marlyn s'approcha, toujours cachée par son capuchon, et passa dans le dos de la Corbac. Depuis son retour, elle n'avait plus accordé sa confiance à personne, et donc restait sur ses gardes. Si la fille voulait la menacer, elle serait prête, son esprit aux bords des Spires. Prête à tuer si il le faut...

Le temps passa, marqué seulement par le vent, qui décrochait les feuilles pourpres. Le vent, qui s'engouffrait dans les plis des vêtements. Le vent qui agitait les quelques méches de cheveux ténèbres qui dépassaient de sa capuche. Le vent qui porta ce murmure, qui échappa de ses lèvres :

Qui-es tu ?

Une question dont elle avait la réponse, mais qui était essentielle, car elle n'était pas reconaissable, sous sa capuche...

Un mouvement de la jeune fille. UN poignard qui glisse dans la manche. Marlyn était prête. Le mouvement circulaire du bras de Alasa ne l'inquiéta pas plus que cela. Marlyn investit les Spires, mais n'en eut pas le recours. D'un simple mouvement de tête, elle évita la lame, et ne prit qu'un léger accroc, dans un pan de capuche qui volait à cause du vent.
Alasa semblait penser que son attaque avait fait un peu hésiter l'inconnue. Pas du tout. La sauvage se replia, prête à bondir. Un mouvement qui fit sourire Marlyn, sous la capuche.
S'ensuivit un long moment de silence, un duel oculaire, durant lequel pas un mouvement ne fut fait. Aucune des deux filles ne cilla.

enfin, Alasa répondit :

Ce serait plutôt à moi de te poser cette question .


Une réponse à laquelle Marlyn s'attendait. Et se préparait. Le vent souffla encore plus fort, dans les montagnes.
D'un geste lent, Marlyn monta la main à sa capuche. Et la retira.
La toile de sa cape retomba sur ses épaules. Découvrant un visage blanc. Blanc comme la Mort. Maigre. Marlyn avait changé.
Dans ses yeux brillait une lueur, presque éteinte, tant l'éclat de malveillance était grand. Une lueur de souffrance, cachée, oubliée...

Alasa abaissa son arme, à la vue de son visage. Aucune horreur, ni incrédulité ne transparaissait du regard de la Corbac. Juste une indifférence. Tant mieux.
Alasa l'observa, comme pour essayer de se rapeller où elle aurait pu voir son visage. Aparamment, elle ne trouvait pas.

Que t'es t'il arrivé ?

Une question d'apparencee banale, mais Marlyn sentait que Alasa avait un double sens. Comme si...comme si elle se doutait de la réponse. Marlyn se redressa, réfléchissant à une réponse plausible.
Son esprit arpenta les Spires, comme pour y trouver une réponse. Sans y parvenir. Les yeux fixés sur le poignard de Alasa, elle dessina. UNe bourrasque enveloppa le poignet de la corbac, lui arrachant le poignard des mains. La lame fut projetée plus bas, hors de portée de la Corbac.
Maintenant en position de force, Marlyn sauta, et alla s'accroupir sur un rocher, en hauteur par rapport à Alasa.
Le vent qui soufflait en bourrasque ne la gênait plus, à présent. Elle répondit à la question de Alasa, par un mouvement. De la main. Un dessin naquit. Une voix, sombre, résonna, à travers les rochers de la place :

-Je suis ravi de te rencontrer enfin, Marlyn. Je t'attendais...

Cette voix, qui restait gravée dans sa mémoire. Cette voix qui avait tout changé...

Apparammant, Alasa semblait surprise, par les mots qui fit résonner Marlyn. Connaissait-elle donc cette voix? Que savait-elle ?

Qui...qui est-il ?

UNe question qui reflétait l'étonnement de Alasa. L'apprentie Mentaï resta un instant sans répondre, car quelque chose la troublait. Si La corbac connaissait effectivement son Maître, alors que savait-elle ?
Sur la défensive, Marlyn répondit :

Cela importe t-il de savoir le nom, quand on ne connait pas l'orientation ?
Je ne vois pas pourquoi je t'en dirais plus. Tu n'as pas à savoir qui je suis..

L'expression de son visage changea subitement. Passant d'une indifférence totale à un calme glacial, calculateur...

Alasa examina rapidement les nouvelles impressions que la réponse de Marlyn venait de lui fournir, et une vague d'excitation à peine dissimulée la traversa : la dessinatrice n'avait pas seulement échangé des amabilités avec cet homme, quel qu'il soit ....
Il lui fallait absolument en savoir plus .
Disposer du plus d'informations possibles pour ne pas se jeter tête baissée dans l'éventuel piège d'une plausible deuxième rencontre avec l'humain-prédateur qui l'avait tant fascinée .

-Je me fiche de qui tu es et du nom de cet homme . C'est ce qu'il est qui m'intéresse, répondit la corbac en secouant sa crinière d'un mouvement de tête impatient .

Elle jeta un de ses coutumiers regards farouches à la félixia avant de reculer de quelques pas ; inutile d'avoir le cou offert pour pouvoir surveiller une ennemie potentielle .

Pourquoi Marlyn paraissait-elle sur la défensive ? Elle semblait vouloir couvrir la nature de l'étranger .
Bizarre .
Alasa chercha à ses côtés la familière présence de son poignard ...avant de se rappeler ou il devait se trouver actuellement .
Son seul bien matériel !
Cette sale dessinatrice ne perdait rien pour attendre...
Quand à l'arme, elle attendrait bien la fin de cette entrevue .

Une nouvelle perspective lui apparut soudain : peut-être que celui dont elle cherchait l'identité ne voulait surtout pas être connu .
Peut-être la félixia croyait-elle que personne ici en dehors d'elle ne connaissait son existence .
Peut-être qu'Alasa n'était pas censée le "connaître" .
Si cette hypothèse se vérifiait et que Marlyn avait vraiment changé, la sauvageonne était potentiellement en danger de mort .

Elle eut un instinctif et léger mouvement de recul en réalisant cela .
Fuir ?
Attaquer ?
Attendre ?
Une expression hésitante, cachée derrière de longs cheveux fouettés par le vent .
Elle devait en savoir plus .
Tant pis pour le risque encouru, ce ne serait pas la première fois .

-Alors ?

-Je me fiche de qui tu es, et du nom de cet homme. C'est ce qu'il est qui m'intéresse.

S'ensuivit encore un long silence. Pendant lequel Alasa l'observa. Longuement.
A un moment, on eut pu penser à un déclic, dans la tête de la sauvageonne. Elle avait compris. Compris que poser des questions lui était dangereuses.

Alors ?

Alors tu n'as pas à me poser des questions auxquelles je ne répondrai pas. La curiosité est un vilain défaut, surtout utilisé à mauvais essient. Dis-moi, pourquoi tant de questions ?

Marlyn avait compris qu'elle avait compris . Ca devait fatalement arriver . Un peu de prudence s'imposait .
La corbac ne put néammoins pas s'empêcher de répliquer .

-Je pose les questions que je veux, ou je veux et à qui je veux , conclut-elle avec un regard flamboyant de colère, évitant sciemment de répondre à la fin de la phrase .

Apparemment, la félixia ne lui en dirait pas plus .
Bon .
La jeune fille avança de quelques pas, sur le côté pour éviter de se retrouver le dos à découvert .
Un rapide coup d'oeil à la pente caillouteuse et aux multiples petits ravins lui apprit que retrouver son arme ne serai pas si facile que ça .

Elle refit donc demi-tour pour lancer à la dessinatrice un abrupt :

-Rends-moi mon poignard .

Rends-moi mon poignard.

Marlyn jeta un coup d'oeil en bas, là où se trouvait le poignard. A quoi bon ne pas accepter ?
Les Spires s'ouvrirent à son potentiel croissant. Un dessin naquit. Le vent souffla. Fort. Vite. Et Pourtant... ce ne fut pas le but de son dessin. Elle disparut. En un pas sur le côté, elle se retrouva en contrebas. Saisit le poignard. Et refit un pas sur le côté, pour revenir auprès de la Corbac.
[color=white] donnait son poignard à Alasa, son esprit vagabonda dans les Spires. Pour dessiner à nouveau. La main de la corbac trembla. Et se leva, tenant le poignard. Mu par une force différente de celle d'Alasa.[color:898f=black:898f]La main qui tenait le poignard alla se poser sur le cou de Marlyn, et y exerça une légère pression.

choix. Tu veux me tuer. Je le sens. Alors fais-le, si tu as la force que tu espère me montrer. Si tu as la force d'être ce que tu veux me faire dire...

La force que j'espère de montrer ? Je pourrais te retourner la critique ; franchement, tu fais pitié...

Si je fais pitié, alors tu n'as pas tout compris.

Rester en compagnie d'une personne lui coutaît. Elle voulait être seule. POur se calmer. Et pour réfléchir.
S'inclinant légèrement devant Alasa, elle lui lança un dernier

A bientôt...

Et disparut, dans un pas sur le côté, dans un endroit connu d'elle seule...