Quête au Royaume Raïs - Deuxième partie (RP terminé)

En un sens, Evaine aurait dû admettre qu'elle s'était trompée sur la célérité à laquelle elle pourrait rallier la Citadelle des Frontaliers. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'y était plus rendue et, à force de naviguer durant des années, elle avait perdu " l'habitude " des longs périples à cheval. Non pas qu'elle était devenue incompétente en la matière, mais la jeune femme avait à reprendre conscience d'anciens réflexes noyés dans sa mémoire et il lui arriverait de commettre des erreurs d'estimation, comme c'était le cas à ce moment-même.

Levant la main en signe d'arrêt, Evaine démonta aussitôt et se mit à gravir une faible pente en marchant. Leurs montures commençaient à fatiguer, elle ne les avait pas ménagées autant que nécessaire et il était maintenant nécessaire de ralentir le rythme. Quand Julia arriva à sa hauteur, marchant en tenant sa monture par la bride, Evaine tendit le bras droit devant elle et dit :

- La Citadelle est droit devant, mais nous sommes encore trop éloignés pour l'apercevoir. Nous mettrons plus de temps que je ne l'avais prévu pour la rallier... nous y serons demain dans la journée, au mieux.

La jeune femme n'aimait guère se remettre en question ouvertement, mais elle devait bien le faire car elle devrait compter sur Julia une fois en terre raïs... et acquérir la confiance et le respect de la jeune fille ne se ferait pas de la manière qu'elle utilisait pour unir son équipage de pirates braillards et ivrognes autour d'elle...

- Cela fait trop longtemps que je n'ai pas voyagé au sein des Marches Frontalières, mes réflexes se sont émoussés... mais ce n'est pas une enfant des Marches qui te mènera à la mort, fut-elle rouillée.

Une fois arrivée, au sommet de la faible butte, Evaine remonta aussitôt en selle et reprit à un rythme un peu moins soutenu que précédemment :

- Allons la donzelle, remue-toi! Notre voyage sera encore long!

Le temps passait, les lieues défilaient, et le voyage paraissait bien monotone, ne fut-ce le train rapide auquel il était mené. Le silence pesait lourdement, il fallait le concéder. De même que le manque de sommeil. Regardant de temps à autre en arrière pour observer Julia qui se tenait en retrait, Evaine constata que la jeune fille n'était guère plus joyeuse qu'elle ne l'était elle-même. Quant à Rurîl, elle ignorait où il était encore passé et ne cherchait même plus... le fauconnier apparaitrait quand il le voudrait bien, pour changer. Bientôt, la silhouette de la Citadelle se dessina à l'horizon. Poussant un hurlement de joie, Evaine poussa alors sa monture à ses limites en haussant encore l'allure. Arrivée aux pieds de l'imposante muraille, Evaine lança sur un ton enthousiaste et joyeux :

- Voici la Citadelle des Frontaliers, jeune donzelle! Nous allons y demeurer au moins deux jours, le temps de récupérer et de m'informer des nouvelles concernant les terres raïs. Eventuellement, faudra compléter notre équipement pour la suite du périple et, surtout, il va falloir que je m'occupe de mettre un peu de plomb dans la cervelle de ce fauconnier de malheur pour ne pas qu'il nous envoie droit dans la tombe avec ses inepsies!

Franchissant les portes d'enceinte en adressant un signe martial aux Frontaliers de garde, Evaine poursuivit ses explications :

- Tu pourras éventuellement profiter de notre bref séjour pour t'entraîner parmi les miens, qui comptent parmi les plus redoutables combattants de Gwendalavir.

Evaine s'interrompit alors brutalement en voyant Rurîl apparaître sans crier gare au milieu de la cour. Il fallait croire que le fauconnier les avait devancées toutes les deux finalement. Au vu de l'hostilité manifeste que la jeune femme lui réservait dès qu'elle en avait l'occasion, il n'était guère incompréhensible qu'il ait finalement pris les devants. D'autant plus qu'Evaine n'avait jamais fait que de très brèves haltes, et seulement pour nourrir les chevaux, considérant qu'elle et Julia pouvaient manger en selle et pratiquement y dormir. Descendant donc de selle, Evaine lança sur un ton plutôt froid :

- Je vois que vous avez pris les devants, Rurîl. Dites-moi, je commence votre dressage aujourd'hui ou vous préférez vous reposer un peu auparavant?

[selon le message qui suit, changez peut-etre de rubrique et faites la suite dans l'onglet "citadelle des frontaliers"]

Rurïl tournoyait dans le ciel, s'amusant à faire des piriolles et des cabriettes entre les nuages, volant par-ci, filant par-là, frôlant par fois un des autres oiseaux qui l'accompagnait. Bref, il avait décidé de relâcher un peu ses nerfs, pour s'adonner à la joie du vol, et jusqu'à présent il y était plutôt bien arrivé!
Il se stoppa en vol, et se laissa tomber jusqu'au ras du sol, avant de re-décoller grâce à une poussée de ses ailes, et se re-retrouver en plein ciel. Alors qu'il continuait ses jongleries, il vit deux... oui, deux loups qui les suivaient. Le Corbeau ralentit sa cadence, et se plaça en retrait du petit groupe, afin de mieux observer les deux bêtes. Même si elles se cachaient, elles ne parraissaient pas être en chasse, mais plutôt là en tant qu'observatrices, comme quelquechose les frappaient chez Evaine ou Julia. Quoi qu'il en soit, elle ne dégagaient rien d'agressif, et le Fauconnier décida de les oublier un peu, se disant qu'il verrait tôt ou tard où cette histoire les mèneraient. C'est ainsi qu'il se replongea dans ses activitées aériennes, oubliant même peu à peu l'existence de ses compagnons de voyage. En effet, en planant, il avait pris de l'avance sur ses amies, et les avaient doublées de plus d'une lieue. Il pensa d'abord se poser sur un arbre et les attendre, mais il se dit qu'après tout, leurs haltes ne lui servaient presque à rien, et il repartit de plus belle, plein Est, direction les Frontaliers.

Il ne tarda d'ailleurs pas à voir, des nuages, leur imosante Citadelle, qui se dressait fièrement sur le sol, et qui aurait pu défier les Monts environnant.
Elle était magnifique, tout bonnement. Eblouissante. Gargantuesque, mais Grâcieuse. Lui qui s'attendait à voir une sorte de gros Chateau, pouvait maintenant admirer le compromis parfait entre Beautée et Crainte, Loirdeur et Grâcieusetée. Rurïl continua ainsi à l'observer jusqu'à se qu'il se rende compte qu'il s'était déjà pas mal rapproché, et il réussit à décoller ses yeux de l'édifice pour se concentrer sur son arrivée. Ne voulant pas montrer aux Frontaliers qu'il était un Hommanimal, il décida de se poser dans la Forêt, plus bas, qui conduisait à la Citadelle.

Et c'est ce qu'il fit. Piquant sur le Bois, il se posa avec quelques battement d'aile sur la branche d'un pin, située a peu près au mileiux de l'arbre, avant de démorphoser. Le jeune-homme se retrouva accroupit sur sa branche en l'espace de quelques secondes.
Et il était seul.
Après méditation, il se décida à essayer un des nombreux rituels qu'il avait trouvé dans les manuscrits de son Maître, à l'insu de ce dernier. Un des rares rituels qu'il avait appris par coeur, pour les essayer un jour. Il y avait ici tout les éléments qui pouvaient le faire fonctionner.
Alors il se lança.
A l'aide de son couteau de chasse, il s'ouvrit la paume guauche, puis il ramassa un peu de terre de sa main droite, la melangea avec un peu de sa salive afin que cela fasse une sorte de pate boueuse, qu'il utilisa ensuite pour traçer un cercle sur sa paume, autour de la coupure d'où perlait quelques gouttes de sang. Il devait maintenant choisir son arbre, même si cela importer peu. Il se plaça donc près d'un Saule Pleureur, car il aimait cet arbre et celui-ci avait l'air en pleine forme. il trouva un endroit sur l'arbre où la sève ressortait.
Parfait.

Le Fauconnier se mit devant et commança sa morphosation, mais pas de la même façon que d'habitude. Il ne transforma que ses organes internes, si l'on puis dire, car cela est difficle, à expliquer. Il pouvait maintenant voir comme un Corbeau, ses os étaient creux comme ceux des oiseaux, mais il était homme.Sensation étrange, bien que fugace.
D'un geste vif et sans appréhension, il colla sa paume contre l'arbre, sève contre sang, et il partit dans une sorte d'Immagination, spécial aux Hommanimaux, que lui avait appris à utiliser son maître. C'était une sorte de branche de l'immagination normale, et on ne pouvait pas l'utiliser sil'on avait pas un minimum de Don. heuresement, Rurïl possédait le Don, sur un niveau moyen. Fermant les yeux, il s'immagina être en communion avec l'arbre, prendre un peu de son essence, dialoguer avec la terre, et petit à petit faire partie de la Nature. Il eût mal à la paume, puis le mal se propagea dans tout le corps. Cela ne le faisait pas souffrir pour autant; c'était un peu comme s'il avait des fourmis partout dans le corps.

Quand enfin la sensation partit, Rurîl décida d'ouvrir les yeux, chose qu'il ne réussit pas à faire, bien qu'il puisse voir, ou du moins ressentir son entourage. Il sentait un ver lui grignoter le bout des pieds -non, des racines-, il sentait ses cheveux, -ah non, ses feuilles!- qui filtraient le soleil, et il comprit.
Il était l'arbre.
L'arbre était lui.
Heuresement, il savait que faire, car en effet, ce qu'il lui était arrivé n'était qu'un petit défaut facilement corrigeable qui arrivait souvent au nouveaux Druides, d'après les écrits de son Maître. Tout n'était qu'une question de Volonté. Si le jeune-homme voulait avancer, il quitterai l'arbre de corps, mais il garderait un lien étroit avec lui.
Il allait essayer la manipulation, quand il sentit une tête sortir de part son tronc. Il "regarda" le petit corps qui se trouvait devant lui: c'était une sorte d'enfant, haut comme trois pomme, habillé de la tête aux pieds avec des matériaux forestier. Le petit bonhomme regarda aux alentours, la mine effrayée, avant de courir et de disparaitre dans le tronc. Ruril se demanda qui pouvait être cette petite personne, mais l'heure n'était pas à cela et il décida de ranger cette histoire dans un coin de sa tete.
Il placa donc sa concentration dans le fait de sortir de l'arbre, et il se retrouva dehors sans presque s'en rendre compte. Il regarda ses mains. Elle était plus grosse, noueuse, tirait sur le brun, comme toute sa peau d'ailleurs, et elles étaient dépourvu d'ongles. Une petite marre se trouvait derrière le Saule, et il s'y rendit pour se contempler dans l'eau. Bien qu'il voyait les choses différement d'un humain, il percevait les couleurs, et la première chose qui le frappa fut celle de ses yeux: ils étaient entièrement verts, d'un vert émmeraude, scintillant. Ses cheveux avaient gardés leur couleurs d'origines, brun sombre, bien que certaines mèches tiresnt sur le kaki. Ses jambes se fondaient avec la terre, qui remontait jusqu'à son bas ventre; il ne l'avait pas même remarqué quand il s'était déplacé. Il avait l'impression de marcher normalement, mais il aspirait la terre devant pour la recracher derriere, et il avait avançait sans un bruit, mis à part celui de la terre qu'on remue, et il avançait vite, un peu comme une ombre -c'est très dur à expliquer. il se dirigea vers son sac où il avait rangé ses habits qu'il avait pris soin d'enleveret il le mit sur son épaule avant de se diriger vers la Citadelle.
Il ne faisait qu'un avec la Nature.
Il était un Etre Sylvain.
Il sentait le moindre petit scarabé, qui marchait à 3 lieues d'ici, il voyait la plus infime larve qui rampait a cinq cent mètres devant lui. Il pouvait traverser les arbres sans que cela ne change quelque chose chez eux. C'était extraordinaire.
Boulversant.
Epoustouflant, même.
En quelques minutes seulement, il arriva devant l'imposant édifice. Il se concentra, et voulu redevenir normal. Alors le processus de démorphosation commença, et il se retrouva bientôt nu comme un ver devant le mur d'enceinte du Bâtiment. Le jeune s'éppoussetaun peu avant de se réhabiller. Prenant son sac, il longea le mur jusqu'au portail d'entrée.
Entrant d'un bon pas, il entendit un homme l'interpeller. En effet, un homme, assis sur un tabouret, l'interpellait. Rurïl se rapprocha.

"_Eh, toi! Oui, toi! Alors alors, qu'est-ce que tu fais là, mon mignon? tu n'a aucun baguage, et à ce que je sache, tu n'est pas du coin. Il n'y a aucun village a des lieues a la ronde!"

"_ Bien le bonjour, Frontailer! Laisse moi me présenter: je suis Rurïl, Ruril `Léôl'Êm, pour vous servir, dit le fauconnier. Ne vous inquiétez pas de mon apparence, je suis accompagné par deux personnes, à cheval, dont l'une portant mes affaires. Nous sommes en partance pour le nord et nous voulions savoir s'il était possible de faire escale quelque jours chez vous..."

Et ils parlèrent encore ainsi pendant un moment, jusqu'à ce que Julia et Evaine le rejoigne. Rurïl, content de les voir arriver, se précipita à leur rencontre, faisant signe à son nouvel ami de les rejoindre. Il se freina tant bien que mal devant les montures des deux jeunes-femmes. Alors qu'il allait les aider à descendre, Evaine lui lâcha:

"_Je vois que vous avez pris les devants, Rurîl. Dites-moi, je commence votre dressage aujourd'hui ou vous préférez vous reposer un peu auparavant?"

"_Ce serait avec grand plaisir que je commencerai maintenant, dit Rurïl, un grand sourire taquin aux coin des lèvres, mais laissez moi au moins vous expliquer ce qu'il s'est passé durant votre absence, bien que cela se résume à peu de chose."