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 Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]

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Myra Ril'Otrin
Myra Ril'Otrin

Primat de Kaelem et Maître dessinateur
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MessageSujet: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeMer 22 Aoû 2012 - 15:16

Une silhouette dépassait d'une des fenêtre du premier étage. Le soleil s'était levé depuis quelques heures et le vent sifflait dans les plaines sans interruption. Les cheveux blé de Myra flottaient à l'extérieur, ses yeux perdus dans le vague. Son esprit battait la chamade dans sa tête, elle savait pertinemment pourquoi. Malgré se que l'on pourrait penser, ses idées étaient très claires. Elle se souvenait exactement de se qui s'était passé la veille. Sa virée nocturne dans la taverne, sa descente rapide des verres habituels, sa rencontre inattendue avec le trésorier, l'altercation avec les deux ivrognes, sa fuite, sa discussion avec Varsgorn. La révélation qu'elle lui avait faite. Elle n'avait rien oublié, chacune des paroles prononcées étaient restées gravées dans son esprit. Comme si elle venait à peine de les entendre.
Elle avait dormi comme une masse et ne savait même plus comment elle s'était retrouvée dans son lit. C'était la seule partie de la soirée qu'elle avait oublié. Elle s'était tout simplement éveillée dans son lit, encore vêtue. Elle avait ôté sa robe tachée de vin et après une rapide douche froide afin de se remettre les idées en place, elle avait pris une robe au hasard dans sa penderie. Elle ne s'était pas plus préoccupée d'elle et s'était approchée d'une des fenêtres de ses appartements.
Depuis, son regard était fixé dans le vague ; elle réfléchissait. Malgré se qu'elle avait dit au trésorier, ses paroles l'avaient touché. Il avait raison, ce qu'elle faisait ne servait à rien ; s'apitoyer sur son sort comme elle le faisait était une approche des plus pathétiques. Elle avait honte de se qu'elle était devenue. Tout se qu'elle avait voulu jusqu'à maintenant, c'était récupérer son Don coute que coute. Mais les paroles de l'ancien mercenaire avaient trouvé leur but ; elle n'arrêtait pas de penser à sa proposition. Elle n'avait plus rien à perdre après tout, pourquoi ne pas lui laisser une chance. S'il disait pouvoir l'aider, pourquoi ne pas essayer ?
Elle avait beau essayer de se dire qu'il n'y avait plus rien à faire, que tout était perdu, les paroles de l'homme lui revenaient en mémoire sans cesse. Elle n'arrivait plus à les oublier. Etait-ce un espoir qu'elle percevait ou un délire de sa propre imagination ?

Elle observa au loin, une tache qui bougeait imperceptiblement contre une tour. La tour marchombre. Un élève grimpait, libre. Il faisait se qu'il voulait, se que bon lui semblait. Il avait de la chance ; il était libre de tout mouvement. Personne ne pouvait lui prendre son bien le plus précieux, la chose qui faisait qu'il était marchombre. Personne ne pouvait lui ôter sa voie, il était la voie. Il fallait le tuer si l'on voulait détruire se qu'il était.
Pas elle. On lui avait enlevé se qui la définissait, on lui avait enlevé sa raison d'être. Ôter son titre de dessinateur. Sans Don, on ne mérite plus ce nom. Sans Don, on ne peut plus rallier l'Imagination. La voie des dessinateurs.
Si elle ne retrouvait pas le chemin vers les spires, elle n'était plus rien. Elle ne valait plus grand chose aux yeux de l'Académie de Merwyn, elle ne pouvait plus enseigner. Elle était finie. Qu'une simple et stupide noble qui venait d'hériter de ses parents. Une simple noble qui vivait grâce à la fortune familiale, qui se rendait à des diners, qui ne faisait rien de sa misérable vie. Elle ne saurait plus quoi faire ; elle ne ferait plus rien.
C'était pour cette raison que les paroles de Varsgorn étaient restées gravées dans son esprit ; peut-être pouvait-il lui rendre une raison d'exister, lui rendre une raison de ne pas penser comme cela. Pour ne pas devenir comme ces nobles qu'elle croisait parfois dans les diners qu'elle préférait éviter tant ils l'ennuyaient. Elle avait toujours préféré la compagnie des roturiers à celle des gens de la cour. Mais cet homme paraissait différent de tous ces gens en robes de soie et dentelles, bien coiffés, bien habillés. Il semblait différent en tous points. Rien que dans son passé, connu de la plupart des enseignants de l'Académie. Tout le monde savait pour son passé, tout le monde savait pourquoi il était venu ici il y avait plusieurs mois, presque un an.
Myra n'avait aucun préjugé sur une quelconque catégorie de personnes. Elle mettait nobles, roturiers, paysans, soldats, frontaliers, thüls et bien encore sur le même piédestal. Personne n'était supérieur à ses yeux. Bien sûr, elle n'appréciait pas les mercenaires, mais il avait apparemment changé. Elle était une de ces femmes qui croyaient au changement ; elle le croyait. Même si certaines voix autour d'elle disaient le contraire. Elle le croyait malgré se qu'elle entendait. Alors pourquoi ne pas laisser cet homme l'aider ? Il savait à présent pour son Don et même si elle appréciait les longues discussions agréables qu'elle partageait avec Duncan, ce n'était pas pareil. Elle avait besoin d'une seconde aide. Elle voulait se défouler, elle voulait qu'il l'aide à trouver quelque chose qui lui fasse oublier ses pensées qui l'assaillaient jours et nuits. Autre que l'alcool. S'il prétendait qu'il y avait mieux, alors qu'il le lui montre.
Fallait-il qu'elle aille le voir ? Ce serait lui donner raison. Elle n'aimait pas se faire dicter sa conduite par autres qu'elle-même, elle était indépendante et le revendiquait chaque jour de sa vie. Mais là, c'était différent ; elle avait besoin d'aide.

La dessinatrice se retira enfin de la fenêtre, préférant soudain marcher que de rester là à ne rien faire. Passant devant la cage de Lueur, elle la caressa après lui avoir donner ses quelques croquettes matinales. Il fallait qu'elle sorte de là, qu'elle marche, qu'elle se change les idées. C'était la première fois qu'elle tentait de fuir une autre pensée que celle qui l'envahissait depuis plusieurs mois. Elle ne pensait pas que cela arriverait un jour.
La primat marchait dans les couloirs sans but précis ; elle voulait simplement se perdre dans les dédales de l'immense bâtiment qu'était l'Académie de Merwyn. Elle déambulait sans réellement voir se qui se passait autour d'elle, ne voyant pas les groupes d'élèves qui passaient à côté d'elle et ne percevant pas les quelques bonjours qu'on lui donnait. Respectueux petits élèves saluant un primat, mais se demandant sans cesse se qui pouvait bien lui arriver.
Elle dépassait bien plus de couloirs que se qu'elle pensait, gravissait plusieurs centaines de marches sans trop savoir où elles la conduiraient, traversait cinq fois le grand hall sans s'en rendre compte. Elle ne savait plus où elle était, elle ne comprenait plus se qui lui arrivait. Personne n'avait autant insisté, personne ne s'était donné la peine de savoir se qui lui arrivait aussi sûrement que Varsgorn. Lorsqu'elle demandait avec le peu de calme qui lui restait aux autres professeurs de cesser de l'ennuyer avec leurs questions, ils se stoppaient rapidement. Pas lui. Le trésorier avait insisté, mais pourquoi ? Pas simplement pour l'aider, pas simplement par pur générosité. Un ex-mercenaire gardait encore quelques réflexes et le bien être des autres n'en faisait sans doute pas parti. Il y avait quelque chose derrière tout ça, peut-être une situation vécue. Peut-être quelque chose d'autre.
Le destin ? Myra n'y croyait pas réellement, mais elle pensait aussi que seuls les alaviriens étaient capables de se rendre dans les spires, qu'il n'y avait pas autre chose. Elle croyait aussi que perdre son Don était impossible. Elle se trompait. Peut-être qu'après tout le destin existait bel et bien, et qu'elle avait perdu son Don pour une raison quelconque. Non, cela ne pouvait être vrai, ce n'étaient que des sottises pour fervents de la Dame et du Dragon. Le destin, c'était aux hommes de le forger. Et non à une quelconque intervention divine.

La dessinatrice se stoppa soudain en plein milieu des jardins. Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle avait quitté ses appartements ni combien de couloirs elle avait traversé afin d'arriver jusque là. Elle leva son regard flamme vers le ciel à présent vide de nuages ; un oiseau rougeoyant voltigeait au dessus d'un arbre dénudé de son manteau vert. Il était vide de sens, tout comme elle. Sans ses feuilles, il n'était plus un arbre. Il n'était que de simples branches tordues et abîmées. Son manteau vert représentait tout ce qu'il était, comme le Don représentait tout ce que la dessinatrice était. Ils étaient aussi perdus l'un que l'autre.
Une lueur verte attira soudain son attention. Elle jeta son regard dans la direction et son coeur rata un battement ; une feuille émeraude commençait à sortir de son bourgeon. Un brin d'espoir pour l'arbre. Sa vie refleurissait chaque printemps comme une promesse d'un futur plus prometteur.
Varsgorn était arrivé dans sa vie à un moment décisif. Un choix s'offrait à elle : décider de rester cloitrée dans la prison qu'elle s'était érigée ou choisir de s'en sortir grâce aux mains tendues qui se présentaient à elle ?
Son coeur rata un autre battement. A présent, elle savait se qu'elle désirait, elle sentait qu'elle ne pouvait plus s'enfoncer plus loin dans sa détresse. La primat ne voulait plus s'apitoyer sur elle-même, elle ne voulait plus sans cesse penser au Don qu'elle avait perdu. Elle désirait simplement oublier, mais d'une autre façon qu'avec l'aide des liquides vaseux qu'elle ingurgitait chaque soir sans se demander se que lui réservait le lendemain. Elle avait simplement envie de trouver autre chose qui pourrait compter à ses yeux.

Sans plus de questions, elle tourna les talons et repassa dans le hall d'entrée pour la sixième fois. Courant presque, elle ne voulait pas attendre que son esprit ne change d'avis, il fallait qu'elle le fasse maintenant, sinon elle s'en savait incapable. Si elle ne prenait pas les choses en main à partir de cette minute, elle resterait à jamais cloitrée entre les murs de sa détresse.
Elle réussit à se faufiler à travers les groupes d'élèves qui malgré tout s'écartaient afin de la laisser passer, elle tentait de se souvenir du chemin à prendre, mais elle avait l'impression de gravir bien plus de marches qu'elle ne devrait. Elle déboucha soudain devant une porte arborant un nom. Elle frappa de toutes ses forces pour être sûre qu'il l'entendrait. Plusieurs minutes s'égrenèrent avant qu'elle ne perçoive un pas derrière la porte. Cette dernière s'ouvrit et Varsgorn apparut sur le seuil. Il n'eut pas le temps de prononcer un seul mot.


- J'accepte ton aide.

Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

Trésorier de l'Académie
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeSam 25 Aoû 2012 - 19:31

Couché tard, levé tôt..... Foutu intendant qui avait rien trouvé de mieux que de venir toquer à sa porte de bonne heure. Pour une futilité en plus. Un dossier qu'il avait oublié de remettre la veille. Ca pouvait pas attendre l'après-midi?!!!! Varsgorn avait faillit lui lancer le dossier en plein visage. Il se retint de justesse et prit le dossier avant de claquer fermement la porte et de retourner se coucher. Et oui, il était pas couché depuis très longtemps quand Jehan avait frappé à sa porte. Il était rentré en pleine nuit avec Myra et il avait même été obligée de la reconduire à son lit lui-même tellement l'alcool avait eu d'effet sur elle. Heureusement qu'elle avait été suffisamment éveillée sur le trajet entre Al-Poll et l'académie car Varsgorn ne serait pas vu à la porter pendant tout le voyage. Enfin, le passage du mode "je vais bien" à "je suis tellement bourrée que je peux plus marcher" à presque coïncider avec leur entrée dans l'académie. Il l'avait ramené dans ses appartements. Il avait obligé de se forcer à fouiller Myra pour trouver ses clés. Puis, il l'avait conduite au lit et il s'était éclipsé vers ses appartements. Autant dire qu'à l'heure où il se coucha, les premières lueur du jour apparaissaient déjà à l'extérieur.

Quand il se réveilla, de son plein gré cette fois-ci, l'heure du déjeuner n'était pas loin. Il commanda à un domestique de lui apporter son repas dans ses appartements n'ayant pas trop la tête à descendre dans les cuisines. Les domestiques et les cuisiniers devaient avoir l'habitude car il descendait rarement pour se mêler aux autres professeurs et encore moins aux élèves. Parfois, il n'avait même pas besoin de demander à ce que son repas lui soit monter pour qu'un domestique vienne frapper à sa porte avec un plateau sur le plat de la main.

En déjeunant, Varsgorn repensa à sa soirée de la veille. Il avait été déçu que Myra ne finisse pas par céder et accepter son aide. Etrangement, il l'appréciait et il ne voulait pas la voir se décomposer plus qu'elle ne l'était déjà. Il allait la recroiser, c'était évident. L'académie était grande mais pas au point d'éviter tout le monde tout le temps. Il serait déçu, voir chagriné, de voir des cernes plus grandes sous ses yeux et trouver une détresse encore plus grande au fond de son regard. Il aurait du insister encore plus mais il avait finit par baisser les bras. Dans un sens, Myra avait raison. Il n'avait pas le droit de s'insinuer ainsi dans sa vie. Du temps où il était un fils du Chaos, il n'avait pas honte de torturer les gens pour savoir et avoir ce qu'il voulait. Mais Myra n'était pas sa victime et lui, il avait quitté les rangs du Chaos. Il allait s'excuser. S'excuser de ses indiscrétions.

Le domestique qui lui avait apporté son repas vint le récupérer. Varsgorn n'avait pas touché à grand chose et le domestique s'était excusé pour son arrivée trop prématurée. Il s'était retourné pour repartir vers les cuisines mais le trésorier l'arrêta. Il n'avait plus faim, le plateau pouvait repartir vers les cuisines.

L'après-midi s'écoula lentement. Varsgorn s'était plongé dans le dossier que l'intendant lui avait remis le matin même. Des chiffres, encore des chiffres. Uniquement des chiffres. Bon, c'était normal pour un trésorier en même temps mais là, quand on se réveillait le lendemain d'une nuit festive, on était pas trop apte à s'occuper d'autant de chiffres. Au bout d'un moment, il renonça et il repoussa le dossier sur son bureau. Il s'étira et se leva de son fauteuil. Direction la fenêtre avec une vue imprenable sur les montagnes qui entouraient l'académie. La Chaîne d'Al-Poll. Superbe pour quelqu'un qui, comme Varsgorn, aimait la beauté de la pierre.

Il ne sut combien de temps il passa à contempler la montagne mais il ne vit pas le temps passé, ce qui était mieux que lorsqu'il s'était penché sur le dossier de Jehan. Il fut tiré de sa contemplation par des coups frappés à sa porte. Jehan qui revenait réclamé son dossier? Non, pas si tôt quand même! Et puis, les coups étaient trop énergiques, trop impatients pour que ce soit l'oeuvre de l'intendant. Varsgorn se dirigea vers sa porte et il l'ouvrit. Il n'eut pas le temps de parler que son invité parla.

- J'accepte ton aide.

C'était Myra. Elle avait une bien meilleure tête que la veille. Elle semblait reposée. Et, bien évidemment, elle avait retiré sa robe tachée de vin. Les mots qu'elle avait prononcés tournèrent longtemps dans la tête de Varsgorn. Il était surpris et il voulait s'assurer qu'il avait bien compris. Il fallait dire que la veille quand il s'était quitté, il n'aurait pas cru que la dessinatrice ayant perdu son Don reviendrait sur sa décision.

- Je suis ravi de l'entendre. Entre donc, on sera plus à l'aise.

Pendant qu'elle s'installait sur l'un de ses fauteuils, le trésorier s'occupait de débarrasser les dossiers qui jonchaient le bois de son bureau. Quand ce fut fait, il s'installa lui-même à son fauteuil.

- Pour fêter cela, buvons un verre tous les deux.

Il lui proposa plusieurs grands crus qu'il possédait dans ses appartements. Les plus grands bien évidemment, ceux que seuls les grandes fortunes peuvent s'acheter. Le genre de bouteille qui coûte plus que ce qu'un paysan gagne en une vie complète de labeur. Ils trinquèrent tous les deux.

Un simple verre? Non, ce n'était pas suffisant. Surtout que Varsgorn comptait toujours s'excuser pour les indiscrétions de la veille. C'est pourquoi, il fit une proposition entre deux gorgées.

- Je serais ravi de t'inviter pour dîner ce soir.

Myra accepta la proposition ce qui rempli Varsgorn de joie.

La suite de l'après-midi, qui était déjà relativement avancé quand Myra était rentrée dans le bureau de Varsgorn fut consacré à une grande discussion entre le trésorier et la dessinatrice. Myra se renseigna sur le rôle de Varsgorn dans son empire commercial et le trésorier lui demanda de parler de ses élèves. Ils parlèrent également d'Enelyë, élève de Myra et fille de Varsgorn. En gros, ils parlèrent de tout et de rien. Mais surtout pas du Don. Bien qu'il était sous-entendu quand Myra parlait de ses élèves. Mais jamais il ne fut évoqué une seule fois. L'ancien mercenaire voulait que son invitée n'y pense pas, ce n'était pas un bon début s'il lui demandait d'en parler, non vraiment pas. Donc il évita le sujet et éloigna la discussion quand on s'approchait trop des Spires.

Quand le soleil déclina par la fenêtre, les deux personnes sortirent du bureau de Varsgorn et ils se dirigèrent vers Al-Poll. Ils se trouvèrent une taverne réputée pour ses mets délicats et ils entrèrent. Ils commandèrent chacun ce dont ils désiraient. Ce soir, Varsgorn s'en moquait de la dépense. Si Myra lui demandait de racheter la taverne, il le ferait. Etrange sentiment. Etait-il en train de tomber amoureux? Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] 327215 Non, c'était juste une bonne amie angel.

- De quel endroit de l'empire es-tu originaire?

Il avait envie de mieux la connaître. Finies les questions indiscrètes d'un homme souhaitant savoir ce qu'une femme cachait. Maintenant, c'était juste deux amis qui apprenaient à se connaître.


[J'espère que ça te conviendra. Si jamais tu as un souci, comme d'hab, Mp ou Ginette ^^]


Myra Ril'Otrin
Myra Ril'Otrin

Primat de Kaelem et Maître dessinateur
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2012 - 17:57

Le regard de Varsgorn semblait perdu, ses pensées tournant à une vitesse phénoménale. Il semblait réfléchir aux paroles de la femme. Il avait l'air surpris du retournement de situation. Oui, Myra était butée, elle savait toujours se qu'elle voulait. Elle faisait toujours se qu'elle désirait, sans demander un accord quelconque. Et là, elle changeait d'avis alors que la veille, elle était si sûre d'elle. Sauf qu'elle avait passé toute la matinée – jusqu'à cet instant – à penser aux paroles du trésorier. Elle en avait presque eu mal au crâne – en plus de celui créer la veille, qui menaçait de lui faire éclater les tympans à tout moment – . Toutes les phrases prononcées par l'homme l'avait hanté toute la journée, au point qu'elle avait fini par changer d'avis. Oui, elle, elle avait changé d'avis. Cela paraissait impossible, mais elle l'avait fait.

Il l'invita à entrer. Elle s'installa rapidement dans un fauteuil afin de ne pas faire les cents pas dans les appartements de Varsgorn, comme à son habitude. C'était un tic qu'elle peinait à perdre. Il débarrassa des dossiers étalés sur son bureau, sans doute importants. Elle l'observa faire en silence. Et maintenant ? A présent qu'elle avait accepté son aide, qu'allaient-ils faire ? Elle n'en avait aucune idée et n'y avait pas réellement pensé. Elle avait simplement espéré trouver un peu plus d'aide vers lui, mais n'avait nullement pensé à la façon dont il allait lui donner cette aide.
Il se posa enfin dans un fauteuil se trouvant en face d'elle et lui proposa de fêter cela avec... un verre. Myra pensa aux événements de la veille et eut soudain honte d'être venue dans ses appartements. Elle eut honte de l'état dans lequel il l'avait trouvé, honte des révélations qu'elle lui avait faites. La dessinatrice regretta soudain d'avoir accepté son aide, elle aurait voulu repartir. Tourner les talons et ne plus jamais croiser son regard. Elle aurait voulu fuir, sortir de cette pièce avant qu'elle ne fasse encore quelque chose qu'elle risquait de regretter. Sauf qu'il se passait quelque chose d'étrange, ses jambes ne lui obéissaient plus. Elle ne pouvait décemment plus reculer. A présent que le seuil de ses appartements franchit, elle ne pouvait plus retourner en arrière.
Elle se contenta donc d'observer les différents crus qu'il lui proposa et acquiesça lorsqu'elle en vit un qui lui parla. Il prit deux verres et versa d'une main experte le vin avant de tendre un des verres à Myra. Ils trinquèrent. Le silence régnait encore en maître lorsque la trésorier le rompit. Il lui proposa un diner, ou plutôt, il l'invita à un diner. Le soir même.
Accepter ou refuser ? La dessinatrice n'avait rien à faire, sa journée était d'un vide sidérant. Elle ne faisait plus grand chose depuis bien longtemps et annulait certains de ses cours lorsqu'elle ne les confiait pas à son assistante. Pourquoi refuser dans ce cas-là ? Elle n'avait pas de quoi, mais elle n'était pas certaine d'accepter. Après tout, elle venait à peine de changer d'avis, elle ne pouvait pas d'un seul coup tout accepter de sa part. Sauf qu'elle avait envie de sortir, de quitter les murs de cette Académie. Elle accepta donc la proposition.

Il semblait heureux de cette soirée en perspective et changea bien vite de sujet. Alors que la dessinatrice jetait un coup d'oeil à l'extérieur pour s'apercevoir que la journée était déjà bien avancée, elle se plia aux discussions qui commençaient à fuser. Ils n'arrêtèrent pas de parler, encore et encore. Bien qu'au départ elle se sentait réticente à l'idée de rester ici à discuter, elle fut bien vite à l'aise, car Varsgorn n'engagea jamais la parole sur le sujet délicat du Dessin. Les discussions tournaient autour de choses et d'autres. L'un partagea quelques informations sur son empire commercial et l'autre parla avec passion de ses élèves. Ils arrivèrent bien sûr très vite vers le sujet d'Enelyë ; fille et élève. Myra appréciait la jeune fille et ne savait pas qu'elle était la fille de Varsgorn, elle fut étonnée de l'apprendre. Il lui confia qu'elle n'était que sa fille adoptive, mais sa fille tout de même. Les phrases, questions et autres fusaient, mais toujours loin de l'Imagination et de ses spires. Tous deux savaient très bien qu'il valait mieux éviter le sujet.
La dessinatrice avait beau passer un moment agréable, pas un sourire n'était apparut sur son visage. Son regard était toujours aussi éteint.

L'heure du diner approchait à grand pas et lorsque le soleil disparut à l'horizon, ils se levèrent d'un commun accord et sortirent du bureau du trésorier. Il rallièrent Al-Poll rapidement et trouvèrent une taverne – ou plutôt, Varsgorn trouva une taverne, car Myra n'y connaissait rien – dans laquelle ils décidèrent de passer la soirée. Après une commande rapide – et éprouvante car un choix particulièrement difficile – il demanda à la primat d'où elle était originaire.


- Au risque de te décevoir, je ne viens pas d'un endroit des plus improbables. Je suis née à Al-Jeit et j'a vécu là-bas. Rien de bien extraordinaire pour une fille de nobles.

Une enfance de noble à Al-Jeit, rien de bien effrayant ni d'incroyable. Sauf peut-être se qu'elle avait fait de son enfance. Elle n'avait pas les mêmes activités que les autres enfants, elle était différente. Elle l'était toujours. La dessinatrice n'avait jamais réellement aimé accompagner ses parents aux diners mondains, dans des petites soirées ou même les thés de l'après-midi. L'enfant qu'elle était préférait largement aller dans les rues de la capitale et jouer avec les enfants qu'elle croisait. Elle se salissait les mains, ses robes blanches devenaient brun terre et ses cheveux blond étaient sans arrêt emmêlés. Elle appréciait bien plus la compagnie des gens du peuple que celle de la cour.

- Mes parents étaient Sentinelles, et me voilà Maître Dessinateur. J'aurais pu suivre leurs pas, mais va savoir pourquoi, la jeune fille que j'étais ne le souhaitait pas. Ahah, quel grande vie de noble ! Je n'ai jamais...

Elle s'interrompit lorsque le serveur leur apporta leur boisson ; un vin d'un millésime à vous couper le souffle. Il s'en alla aussi vite qu'il était apparut après avoir servi ses deux clients. La dessinatrice eut juste le temps de lui murmurer un simple merci.
Elle planta son regard dans celui du trésorier. Il y avait un quelque chose dans ses yeux qu'elle n'avait jamais décelé, jamais lorsqu'ils se croisaient dans les couloirs, dans la grande salle ou la salle des maîtres. Jamais elle n'avait vu cet éclat dans le regard de Varsgorn. Avait-elle le même ? Etait-ce simplement le reflet des lumières ?
La primat se rendit soudain compte qu'elle n'avait pas fini sa phrase et que le trésorier attendait sans doute la suite.


- Où en étais-je déjà... Ah oui ! Je n'ai jamais réellement apprécié tous les baratins de la noblesse lorsque j'étais petite. Maintenant encore, j'ai de la peine à me rendre de mon plein gré dans des diners mondains ou autres réunions. Je préfère de loin la compagnie des roturiers qui se prennent bien moins la tête sur des problèmes quelconques. Ils savent aussi sans doute beaucoup plus s'amuser que la plupart de ces hommes en dentelles. C'est sans doute pour cela que je suis venue ici, à l'Académie de Merwyn afin d'enseigner à toutes les castes. Autant nobles que roturiers. Et... je vous avouerais que je ne vois même pas la différence entre ces hommes à particules et ces gens du peuple. Pour moi, ils sont tous égaux. Après, chacun sa vision.

Silence. Varsgorn n'avait pas l'air d'être un noble accompli, même si il devait sans doute se rendre à bien plus de diners qu'elle-même. Il n'avait pas l'air d'être un noble en robes et dentelles. Il n'en était pas un.

- J'apprécie aussi beaucoup ce genre de diner, entre... amis.

Pourquoi avait-elle hésité sur le terme ? Peut-être parce qu'ils ne se connaissaient pas encore assez bien, ou peut-être était-ce autre chose. Elle n'en savait rien. Tout du moins, elle se sentait à l'aise et n'avait même pas encore touché à son verre. Ses yeux ne s'étaient même pas posés une seule fois sur le liquide, ils ne quittaient pas ceux de Varsgorn.
Myra se rendit compte qu'elle monopolisait la parole et qu'il n'avait pas encore prononcé un seul mot, à part sa propre question. La dessinatrice avait tendance à s'emporter lorsqu'elle parlait et il fallait dire qu'elle avait envie de connaître un peu mieux ce Ril'Enflazio. Beaucoup de rumeurs, mais jamais la réalité. Elle voulait connaître le véritable Varsgorn.
Elle se pencha en avant, pencha la tête et posa son menton sur ses mains.


- Mais je ne vais pas parler de moi toute la soirée, même si j'en serais capable.

Silence. Toujours aucun sourire sur son visage de neige.

- J'espère que tu as quelques anecdotes à me raconter, j'ai besoin de rire en ce moment.

Tentative d'ironie.




Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

Trésorier de l'Académie
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeMer 12 Sep 2012 - 22:26

Il était étrange d'apprendre que Myra n'avait jamais aimé son côté noble. Varsgorn en connaissait si peu qu'il fallait le noter. Ainsi ses parents lui avaient donné l'autorisation d'échapper aux dîners, aux cocktails et autres réunions de nobles, qui n'ont aucun autre but que de s'afficher. Varsgorn, lui, n'avait pas vraiment eu le choix. Il était le seul et unique héritier de la fortune et des magasins de son père. Mais pas seulement. En héritant des biens matériels, il héritait aussi du prestige de son nom. Les Ril'Enflazio étaient reconnus dans l'empire entier comme une famille de haut rang. Il n'avait pas le droit de décevoir. C'était ce que son père lui avait enseigné. Toujours bien paraître, malgré ce qu'on pense. Varsgorn, à son tour, l'enseignait à Enelyë.

Evidemment, il se doutait, à la vue de ses regards, qu'elle n'appréciait pas l'exercice. Lui-même n'avait pas aimé cela au départ. Il en avait maudit son père, à tel point qu'il en avait inventé des insultes. Mais aujourd'hui, maintenant que c'était lui qui était le représentant de la famille Ril'Enflazio, il comprenait que les leçons apprises quand il était jeune avaient été utiles et bénéfiques. Il avait finit par s'excuser, trop tard puisqu'il avait du se rendre sur la tombe de son père. Peut-être qu'Enelyë l'excuserait pour la forcer à ce point avant qu'il ne rejoigne ses ancêtres.

Il n'avait pas le même avis que Myra sur les nobles et les roturiers. Non pas qu'il trouvait les roturiers pas fréquentable. Non, c'était même le contraire. Il n'avait rien contre les roturiers. La preuve, Enelyë était de naissance roturière et il avait finit par l'adopter. La différence entre les nobles et les roturiers? L'argent bien sûr. Pour Varsgorn, il y avait deux paniers où classer les gens. Ceux qui avaient les moyens d'être ses clients et ceux qui n'en auraient jamais, même s'ils travaillaient toute leur vie. C'était là que résidait l'unique différence. Bon, évidemment, il aimait être un noble. Le pouvoir, l'argent, le prestige. Il n'aurait donné cela pour rien au monde.

Amis! Qu'il était étrange d'entre Myra dire cela alors que l'avant-veille, ils n'étaient que des collègues de travail, et encore, c'était un bien grand mot. La veille, ils étaient devenus compagnons d'un soir, peut-être même vague connaissance. Puis voilà qu'ils étaient en train de dîner ensemble en se considérant comme des amis. Il y avait longtemps qu'on le l'avait pas considéré ainsi. Cela remontait à son enfance. Au moment où on n'est trop jeune pour se soucier de l'importance de l'autre. L'enfance, le moment où, comme ami, on ne recherche que des compagnons de jeu. Ensuite, Varsgorn avait grandit et il était devenu solitaire. Comment s'appelaient ses amis? Sa mémoire avait effacée leur nom, même leur visage. Combien étaient-ils? Peu nombreux à n'en pas douter. Varsgorn avait toujours été un solitaire. Même à l'académie, il n'avait eu que peu d'amis. Quand il n'avait pas de cours auprès de son maître marchombre, il restait tout de même seul. Lire, observer, se reposer. Toujours seul. On était mieux seul que mal accompagné.

Mais aujourd'hui, il en avait marre d'être seul. La vieillesse sûrement. Trouver une amie en Myra lui plaisait beaucoup.

- Des anecdotes? Tu me prends au dépourvu. Attends que je réfléchisse un peu.

Des anecdotes pour la faire rire? Bon autant éviter celles qui concernaient son passé de mercenaire. Avec elles, Myra aurait plus tendance à fuir qu'à rire. Des anecdotes sur ses clients? Il y en avait tellement qu'il risquait de confondre, de mélanger et de s’emmêler les pinceaux. Par contre, il se souvenait très bien d'une anecdote assez drôle.

-
Vois-tu, comme toi, je viens du Sud. D'Al-Vor pour être plus précis. Quand mon père m'a annoncé que j'étais inscrit à l'académie de Merwyn pour faire des cours, j'ai paniqué. Non en vérité, c'est quand il m'a annoncé que c'était à Al-Poll que j'ai paniqué. Et oui, pour moi, Al-Poll, c'était le froid, les gens gelés et la mort assurée. Je me suis donc chargé de fourrures, de vêtements chauds et tout ce qui va avec. Et quand nous sommes arrivés ici, c'était l'été. Tu imagines donc à quel point j'ai crevé de chaud sous mes couches de vêtements. Mon père a beaucoup ris ce jour-là. Il faut dire qu'il ne m'a pas prévenu que je faisais une bourde en prenant tout ça. Il devait avoir envie de se moquer, c'est évident.

Lui, il avait moins ris. Susceptible comme il était, il s'était même faché contre son père. Ce dernier était repartit vers Al-Vor sans pouvoir dire au revoir à son fils qui refusait encore de lui adresser la parole. Varsgorn l'avait beaucoup regretté ensuite. Faut dire qu'il était très proche de son père et vu que son père était trop occupé et trop loin, le jeune homme n'avait pas s'excuser avant quelques mois quand son père, à la faveur d'une affaire dans la région, était venu lui rendre visite.

-
Et toi, tu as des anecdotes à m'offrir? Il n'y a pas de raison qu'il n'y ai que moi qui me couvre de ridicules avec mes idioties du passé.

Lui aussi avait besoin de rire après tout.


Myra Ril'Otrin
Myra Ril'Otrin

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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeSam 15 Sep 2012 - 17:14

Varsgorn semblait réfléchir longuement à la demande de la femme, se qu'il avoua par la suite avec une petite phrase demandant à Myra de patienter le temps qu'il trouve quelque chose de drôle à raconter.
Rire. Ce mot ne faisait plus parti de son vocabulaire, elle ne le considérait plus comme quelque chose qu'elle connaissait. Depuis plusieurs mois de cela, elle s'était éteinte et son rire si célèbre avec elle. Sa flamme s'était bien vite tarie et elle ne brillait plus que par un éclat étouffé, elle n'était presque plus.
Pourtant, elle riait de temps en temps, mais seulement en présence de Duncan, son ami. Seulement lors de leurs séances quotidienne de dégustation de thé. Dans les couloirs alors qu'elle le croisait et qu'ils discutaient longuement, elle ne souriait même pas. Son rire ne résonnait plus que loin, triste et empli d'amertume. Seulement entre les quatre murs des appartements du maître des légendes.
Mais peut-être que le trésorier saurait la faire rire lui aussi, peut-être trouverait-il les mots qu'il fallait pour la faire sourire ne serait-ce qu'un peu ? Elle y croyait peu, mais gardait espoir au fond d'elle. Elle avait presque mal aux joues de ne plus sourire comme autrefois. Ah ça, elle s'en faisait des muscles, à étirer sans cesse ses lèvres. Ses élèves devaient sans doute se poser des tonnes de questions à propos de leur professeur ; ils étaient loin d'être idiots et voyaient bien qu'elle dépérissait. Elle-même se voyait dans les miroirs, elle voyait son visage s'amaigrir, sa peau devenir bien plus blanche qu'elle ne l'était, ses mains se friper. Elle se décomposait au fur et à mesure. Bientôt, il ne resterait plus rien d'elle à part ses longs cheveux blonds-or qui ne faiblissaient pas. Ils étaient bien les seuls.
Mais il restait bien pire. Son âme, ses yeux flammes. Eux qui jadis brillaient tel un brasier consumant Al-Jeit entière, ils étaient à présent aussi froid que les montagnes de glaces. Aussi inexpressifs que le visage d'une goule. Vides.

La chaude voix de Varsgorn la tira de sa rêverie.
Alors comme cela, il venait du Sud, plus précisément d'Al-Vor. Elle fut surprise d'apprendre q'il avait étudié ici, à l'Académie de Merwyn. Jamais elle n'en avait entendu parler. Il avait paniqué... Pourquoi donc ? Cette Académie était réputée pour être une des plus prestigieuses de Gwendalavir ! Enfin, après celle d'Al-Jeit, selon les dessinateurs de la capitale. Bien sûr, ils défendaient leurs biens, pas ceux du grand Ril'Avalon.
Il avait paniqué parce que l'Académie se trouvait à Al-Poll ? Ah oui, le froid. C'était tout à fait logique, pour quelqu'un qui venait du Sud et qui était habitué aux grandes chaleurs. Pourtant, elle, elle s'y était faite et aimait voir le manteau blanc recouvrir les plaines et montagnes en hiver. Les buées sortant d'entre les lèvres, les membres frissonnants ou encore les cheveux gelés. L'hiver était beau, même si elle ne rechignait jamais devant un bon feu bien brûlant.
Mais en même temps, ce n'était pas toujours l'hiver à Al-Poll, l'été existait bel et bien. Et apparemment, le trésorier l'avait appris à ses dépends. Chargé de fourrures et vêtements chauds, il s'était retrouvé bien trop vêtu en été. Elle sourit à l'idée de le voir suant de toute part sous ses couches monstre de fourrures. Cela avait dû être un spectacle des plus hilarants. Son père s'était apparemment bien rit de lui et ne l'avait même pas prévenu de sa bêtise. Oui, évident en effet. Son père voulait lui faire une farce ou quelque chose dans ce goût là.

Myra souriait ; cela faisait depuis quelques jours qu'un sourire n'était pas sortit naturellement sur son visage. Depuis que Duncan avait fait renverser son thé sur son beau costume avant de hurler comme un charretier. Elle n'avait en effet pu s'empêcher de sourire, se qui eut comme effet de calmer le professeur qui fut heureux de voir son amie ainsi.
Aucun rire pour cette soirée, mais un sourire. C'était déjà un bel effort pour la dessinatrice.
L'ancien mercenaire lui demanda soudain si elle avait des anecdotes elle aussi. Oui, sans aucun doute. Elle devait en avoir un bon panier, mais elle ne voyait pas laquelle lui offrir. Enfaite, elle ne savait pas par où commencer. Elle avait souvent fait l'idiote lorsqu'elle était enfant et des bêtises, elle en avait faites. Surtout des drôles en réalité. Ce n'était jamais méchant, jamais tourné contre les autres. Toujours sympathique et enfantin.
Elle prit le verre rempli du vin millésime apporté par les soins du serveur et l'apporta à ses lèvres. Elle voulait simplement le gouter, rien de plus. Y trempant ses lèvres, elle bu une demie-gorgée avant de reposer délicatement le verre sur la table.


- Bien sûr, j'en ai sans aucun doute une à vous raconter.

Elle n'avait pas besoin de réfléchir plus longtemps, elle avait trouvé celle qu'elle cherchait.

- Lorsque j'étais petite, vers mes dix ans, je jouais beaucoup dans les rues d'Al-Jeit avec d'autres enfants. Rencontrés par pur hasard, on se voyait que lorsqu'on se croisait, mais on riait ensemble sans connaître la vie des autres. Nous étions tout simplement des enfants, naïf et joueurs. La première fois où l'on se donna réellement rendez-vous, mes parents étaient à la maison et se préparaient pour aller dans un diner auquel je n'avais réellement pas envie de participer, mais j'y étais bien obligée. Une fois que ma mère eut fini de m'aider à m'habiller et à me coiffer, je fus seule dans ma chambre. Pensez-bien que je n'allais pas me laisser faire aussi facilement ; je voulais à tout prix aller jouer avec les autres enfants. Mais je ne pouvais pas sortir en robe blanche soyeuse, aussi bien coiffée et avec ce collier magnifique que ma mère m'avait prêté. Je devais donc me changer. Surtout que les gardes et autres n'allaient pas me laisser sortir aussi facilement.

Myra souriait d'avance, car elle se souvenait de la vitesse à laquelle son petit coeur avait battu la chamade ce jour-là, de peur de se faire prendre par ses parents.

- Fonçant vers ma penderie à une vitesse ahurissante, je cherchais quelque chose afin de passer inaperçue devant les serviteurs et parents. Ils connaissaient tous mon visage bien sûr, alors comment passer sans que personne ne me remarque ? Je dénichais bien vite quelques vêtements qui me semblèrent adéquats. Les enfilant vite, je me suis donc dirigée vers mon miroir afin de savoir à quoi je pouvait bien ressembler. Un pantalon en toile, des bottines et une simple chemise. Il manquait plus qu'un détail à mon déguisement. Prenant le grand chapeau de paille qui trônait sur mon lit, j'attachais mes longs cheveux et enfila le chapeau par dessus. Un vrai petit garçon !

La dessinatrice avait bien rit ce jour-là, elle s'était trouvée si ridicule sous son grand chapeau. Un sourire se fraya un chemin vers son visage. Elle venait de partager avec Varsgorn un des souvenirs qu'elle chérissait plus que tout. L'insouciance de l'enfance.

- Oui, je vous assure que mon déguisement avait bien fonctionné. Vêtu comme un petit garçon de serviteurs, ils me laissèrent passer, mais comme si cela ne suffisait pas, je portais le linge sale qui trônait dans ma chambre. Ils n'y avaient vu que du feu et je me suis donc vite retrouvée dehors à jouer avec mes amis. Mais autant vous dire que mes parents se sont inquiétés comme jamais et la petite fille que j'étais s'est bien faite réprimandée.

Quelle histoire ils en avaient fait, elle avait eu droit à des sermons durant une semaine entière.

- Ils m'avaient cherché durant toute la journée et lorsqu'ils m'ont retrouvée j'avais un large sourire qui barrait mon visage. J'étais loin de savoir se qui allait me tomber dessus. J'étais simplement heureuse de m'être amusée ainsi. Si c'était à refaire, je le referais sans aucune hésitation. Quoique aujourd'hui, je n'ai plus besoin de demander la permission pour sortir.

Elle se sentait étrangement bien et avait oublié ses soucis durant ce cours laps de temps.
Un léger sourire sur les lèvres.




Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 18:02

Varsgorn avait sourit en écoutant le récit de Myra. Elle n'était vraiment pas de la trempe des autres nobles. Combien de nobles préféraient largement les magnifiques robes aux loques des paysans? C'est qûr que peu d'enfants, nobles ou roturiers, n'appréciaient les dîners mondains. Mais il était peu nombreux ceux qui souhaitaient se débarrasser rapidement des sublimes vêtements pour aller s'amuser avec des enfants de roturiers. D'ailleurs, le simple fait d'avoir des amis roturiers était en soit exceptionnel.

Lui, les dîners mondains, il n'avait pas pu y échapper. Pourtant les cachettes ne manquaient pas dans la demeure familiale, mais, étant fils unique, il était activement surveiller. Quand ce n'était pas son père, c'était sa mère. Et quand ce n'était pas sa mère, c'était un ou plusieurs domestiques. Il avait bien tenté une fois. Sa cachette n'avait tenu moins d'une heure. Un domestique avait finalement mis le grappin sur lui. Et forcément, il lui restait bien assez de temps pour se préparer pour aller au dîner et son père, fâché de sa tentative avait ordonné à un domestique de ne pas le lâcher du regard.

- C'était facile pour toi de te déguiser en garçon à l'époque, mais aujourd'hui, mais aujourd'hui, il y a des choses qui ne peuvent plus être cachées, dit-il en rigolant.

Soudain, il fut attiré par le bruit caractéristique de l'entrée de nouveaux clients dans l'auberge. Instinctivement, il porta son regard vers la porte. Deux hommes avaient fait leur apparition. Le premier était plutôt grand. Fin et élancé, les cheveux en bataille, crasseux. Une fine barbe lui mangeait le visage. Une cicatrice lui barrait l'oeil droit. Le second était plus petit et plus trapu. Pas un cheveu sur le caillou mais son crâne chauve était compensé par son épaisse barbe noire. Son nez avait été visiblement cassé à plusieurs reprises. Les habits des deux hommes étaient poussiéreux et dans un état déplorable. Ils étaient tout deux armés. Le premier d'une rapière, le second d'une hache.

Varsgorn ne les connaissait pas mais il n'en avait pas besoin. Des types pareils dans un endroit aussi luxueux, ce n'était pas possible. L'aubergiste s'était vivement approché d'eux, leur demandant certainement de quitter l'endroit. Le grand gaillard sortit alors une feuille pliée en quatre qu'il tendit au patron. Pendant ce temps, le petit scrutait la foule. Des chasseurs de primes. Le trésorier savait ce qui se trouvait sur la feuille. Le visage d'un type recherché et dont la récompense en cas de capture devait s'élever à un bon montant, si deux types étaient capables de s'entendre pour rafler le magot. Varsgorn n'aimais pas du tout ça, mais alors pas du tout. Il n'avait pas oublié qu'il était lui-même recherché. Pas par l'empereur mais par les Fils du Chaos. Il les avait trahit. Cela ne faisait aucun doute qu'ils chercheraient à se venger. Et si c'était pour lui que ces deux-là étaient venus? Non, ils n'allaient pas gâcher la soirée. Allez Varsgorn, trouve une idée et vite.

Quand il croisa le regard du chauve, il détourna vivement le regard mais il devait agir. Les tuer? Non impossible! Partir? Non plus! C'est alors qu'il eu une idée. Folle. Improbable mais une idée quand même. Il se pencha vers Myra et il l'embrassa. Si c'était lui que les chasseurs de primes recherchaient, les Fils du Chaos lui avait décrit un loup solitaire qui serait forcément aux abois. Pas un homme en train d'enlacer tendrement une jolie femme.

Ce qui au départ ne devait être qu'une diversion, fut pour Varsgorn un pur bonheur. Il s'abandonna dans le baiser. Oubliant ce qui se passait autour de lui. Oubliant les deux chasseurs de primes. Oubliant le dîner. Oubliant qu'ils ne se connaissaient vraiment que depuis la veille. Myra ne s'était pas reculée.

Quand il revint à la raison, il repoussa ses lèvres, conscient que son invitée pourrait le prendre mal. Avant de parler, il vérifia du coin de l'oeil les deux chasseurs de primes. Ils étaient partit.

Bon maintenant autre défi: expliquer ce baiser.

- Je m'excuse.... dit-il avec un air faussement confus. Je ne sais pas ce qui m'a pris.... Excuse moi...



[J'ai pris beaucoup de libertés, donc si ça te convient pas, MP ou ginette ^^]


Myra Ril'Otrin
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 22:23

Varsgorn souriait face à elle. Elle pensait bien que ce sourire en avait fait craquer plus d'une, car même elle, elle le trouvait des plus charmant. Elle avouait que le reste aussi était pas mal. Il était sans doute plus attrayant qu'elle, frêle et décharnée. Blanche comme un linge, des cernes énormes sous ses yeux flammes éteints et une tenue pas véritablement soignée. Mais ce n'était pas le sujet de la soirée et ce qui n'était sans doute pas surprenant était qu'elle n'en avait que faire de son apparence. Elle n'avait dans la tête qu'une seule et unique chose : son Don. Rien ne pouvait éloigner son esprit de ces pensées. Non, ceci était faux. Une seule chose était capable de lui faire oublier ses soucis ; l'heure du thé avec Duncan. Mais pour combien de temps ? Le destin lui avait-il réservé d'autres surprises ? Qu'il lui donne tout ce qu'il voulait, elle n'en avait que faire. Elle n'avait qu'une seule envie, parcourir les spires à nouveau. Un rêve. Rien qu'une chimère.
La boutade du trésorier la ramena à la réalité. Elle était là, avec lui, ce n'était pas le moment de gâcher la soirée. Elle se devait de ne plus penser à tout cela, elle devait maintenir une conversation agréable et dénuée de malaise.
Elle sourit à Varsgorn ; il avait raison, elle ne pouvait plus se déguiser en homme. Quelques petites choses avaient changées depuis, elle était devenue une femme au fil des années et ses traits la trahiraient au premier regard. D'autres détails aussi, ceux dont venait de mentionner l'ancien mercenaire de manière si raffinée... Mais avec un certain rire, tout de même. Elle ne put s'empêcher de sourire, mais toujours aucun rire. Elle en avait envie, mais rien ne venait. Elle paraissait ne plus savoir comment faire.

Myra, face à la porte, vit de nouveaux clients entrer dans la salle. Cela faisait deux ou trois fois que la porte laissait passer de nouvelles têtes, mais le trésorier ne réagissait que maintenant. Elle avait vu son regard se tourner vers la porte et son attention qui s'était fixée sur elle, sur les nouveaux clients. Elle les identifia rapidement. Deux hommes, un petit et un grand. L'un élancé et cheveux en bataille, l'autre trapu et chauve. Myra fronça les sourcils. L'établissement était un lieu distingué ou l'on n'entrait pas comme dans un moulin vêtu de n'importe quelle sorte, mais ces deux-là semblaient l'avoir oublié. On pouvait deviner à leurs vêtements qu'ils avaient passé la journée sur les sentiers même sans doute la dernière semaine au vue de l'odeur infâme qu'ils transportaient avec eux. Mais la chose qui attira bien plus l'attention de la dessinatrice fut leurs armes. Elle en était à présent certaine, ils ne venaient pas ici afin de prendre un diner copieux. Loin de là. Même si elle ne savait pas qui ils étaient, elle devinait ce qu'ils recherchaient. Ses soupçons furent confirmés lorsque l'aubergiste s'avança et que les deux hommes lui tendirent une feuille jaunie par les intempéries.
Ils recherchaient un homme.
Croyaient-ils réellement le dénicher ici, dans un tel établissement ? Pourquoi n'allaient-ils pas fouiller dans les tavernes qui grouillaient de malfrats en tout genre ? Une pensée traversa l'esprit de Myra. Peut-être ne recherchaient-ils pas un simple voleur, peut-être était-ce quelqu'un de bien plus haut gradé qu'un assassin des rues. Sans aucun doute.
Elle espérait dans tous les cas qu'ils partiraient vite et sans détours, elle ne voulait pas que la soirée finisse comme la veille. La soirée avait pourtant bien commencé, elle n'avait étrangement aucune envie que les deux nouveaux venus gâchent leur diner. D'ailleurs où était-il celui-ci ? C'est qu'elle commençait à avoir faim.

Elle réfléchissait à ce détail qui commençait à la préoccuper lorsqu'elle sentit des lèvres se poser sur les siennes. Elle fut surprise aux premiers abords, presque horrifiée. Elle n'eut étrangement aucune envie de se retirer même si son éducation lui dictait de donner une claque magistrale à l'homme qui venait de lui enlever un baiser. Ils ne se connaissaient que depuis une malheureuse journée et il l'embrassait. Mais d'ailleurs pour quelles raisons ?
Elle s'était laissée faire et fut même surprise d'y trouver un certain plaisir. Pendant les quelques secondes que durèrent ce baiser, elle oublia ses sombres pensées. Imagination et spires s'en étaient allées ; elles n'occupaient plus son esprit. Rien que le baiser. Le baiser et un silence autour d'eux.

Ils revinrent à la réalité et Varsgorn recula sur sa chaise. Elle l'observait, une flamme d'amusement dans le regard alors qu'elle vit le sien scruter la porte. Ainsi donc, il avait eu peur de ces hommes. Croyait-il réellement qu'elle ne le remarquerait pas ? Il était quelques peu désemparé face à cet instant qu'il venait de lui voler et n'avait pu jeter un coup d'oeil discrètement sans qu'elle ne le voit. Il était donc évident qu'elle avait vu son manège.
Il s'excusa et opta pour la carte de l'homme qui ne savait pas ce qui l'avait pris. Elle n'allait pas le laisser s'en tirer comme cela.
Elle lui offrit un sourire, apparemment contre toutes ses attentes.


- Me tromperais-je ou viens-tu de me voler un baiser ?


Elle planta ses yeux dans ceux du trésorier, un regard malicieux. Oubliant ses soucis, plus rien n'occupait son esprit à part la soirée, le moment présent. Elle ne pouvait ôter son attention de l'homme.
Elle chuchota soudain une phrase presque inaudible, mais bien assez forte pour l'ancien mercenaire.


- Je vais reprendre ce qui m'appartient...

Elle se pencha à son tour et prit Varsgorn par la nuque avant de l'embrasser avec plus de fougue qu'elle ne l'aurait voulu. Fermant les yeux, le baiser était plus intense que le premier, ce dernier étant bien trop retenu à son goût. Et contre toute attente, ce baiser fut tout aussi agréable que le premier, voir plus. Quelques secondes encore. Ses lèvres se retirèrent avec regret.

- Comme cela nous sommes quittes !

Elle lui fit un clin d'oeil et jeta un regard vers la porte.


- Mais je pense que tu me dois des explications plus complexes...



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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeMar 18 Sep 2012 - 23:22

Alors ça, il ne s'était pas attendu à cette réaction. Une gifle, une engueulade, même une fuite, mais surtout pas ça. Un nouveau baiser. Plus intense que le premier. Comme celui que deux amants pouvaient se donner. Surpris Varsgorn ne repoussa pas ses lèvres. Bien lui en pris car ce baiser fut aussi agréable, même plus agréable à vrai dire. Le baiser fut également plus long. Et bien, Varsgorn ne regrettait vraiment pas ce dîner.

Myra demandait alors des explications. Ah.... Elle n'était pas dupe. Elle avait certainement vu ses regards vis-à-vis des deux qui étaient entrés avant le baiser. Il aurait du s'en douter. Myra n'était pas une idiote et elle n'était pas de celles qui perdaient la tête au simple contact des lèvres de Varsgorn. Si si, c'était arrivé quelques fois. Bon ok, pas forcément à cause de la beauté exceptionnelle de Varsgorn. En fait pour la plupart, c'était qu'elles étaient aux anges que "Monsieur à l'immense fortune" s'intéressent à elle. Bon, malheureusement pour elles, ce n'était bien souvent qu'un baiser et rien de plus. Et encore parfois, ce n'était qu'un baise-main avec un regard équivoque.

Mais là, il était coincé. Myra n'allait pas le lâcher. Il ne la connaissait pas vraiment mais il semblait qu'il n'arriverait pas à s'esquiver. Et puis après tout, elle connaissait la principale donnée de ce qu'il allait devoir expliquer, à savoir son passé de mercenaire. Il ne risquait pas grand chose à s'expliquer.

Alors qu'il s'apprêtait à parler, le serveur arriva avec les assiettes du "couple" de la soirée. Varsgorn resta silencieux le temps que l'homme était prêt d'eux. Quand il fut hors de portée d'oreilles, le trésorier s'expliqua.

- Très bien, je vais te les offrir. Mais tu connais déjà le plus complexe, à savoir mon passé.

Oui, son passé, la chose qu'il avait toujours du mal à avouer, ça facilitait les relations de cotoyer quelqu'un qui le connaissait déjà.

- Oui, c'est lié à mon passé chaotique. Rassure-toi, ce n'est pas l'empire que je crains.

Oh non, il n'avait rien à craindre de l'empire. Il était ami avec l'empereur. Enfin, aussi ami que pouvait-être un haut-noble et un empereur. Pas le genre à aller boire un coup entre amis ou à se tutoyer, mais le genre à se faire confiance. Et l'empereur était un des meilleurs clients de Varsgorn, ça aidait.

- C'est plutôt de mes anciens.... collègues.

Compagnons? Frères? Amis? Non, collègues, c'était mieux.

- Il faut dire que du temps où j'étais encore avec eux, les traitres, ils aimaient pas trop ça. Je suppose que ça n'a pas changé.

Pourquoi est-ce que ça aurait changé? En plus, lui, il avait participé à leur débâcle à l'académie. C'était pire.

- Quand j'ai vu les chasseurs de primes dans un tel endroit, j'ai paniqué. J'ai réfléchi à une idée pour me cacher de leur regards. Et j'ai eu cette idée.

Elle lui avait parut folle, cette idée, au départ mais maintenant, il se disait qu'il avait eu une excellente idée.

- Pourquoi cette idée? Certainement, qu'inconsciemment, j'en avais envie et que c'est cette idée qui m'ait venu.

Envie de l'embrasser? Etait-il en train de tomber amoureux? C'était étrange de tomber amoureux au final. On faisait des choses dont on avait pas l'habitude de faire autrement. Genre embrassée une presque inconnue dans un endroit public.

- Je ne me savais pas aussi inquiet de mon sort.

Oui, au final, il était inquiet. Il avait tant de choses à perdre maintenant. Enelyë en tête de ligne et pas loin derrière.... Myra.

- Je dois avouer qu'après t'avoir embrassé, je me suis dit que tu allais mal le prendre, mais j'apprécie beaucoup la réaction que tu as eu au final. Un dîner très intéressant, tu trouves pas?

Oui, vraiment intéressant. A renouveler aussi souvent que possible.

[Edition à volonté, j'espère qu'il te plaira ^^]


Myra Ril'Otrin
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeMer 19 Sep 2012 - 22:03

Un silence de quelques minutes s'installa entre eux, alors que le serveur arriva les plats des deux convives dans les bras. Varsgorn savait qu'il ne s'en sortirait pas comme ça, la dessinatrice le lui faisait ressentir. Il savait qu'elle ne le laisserait pas en paix s'il ne lui disait pas l'entière vérité. Et il fallait dire qu'elle avait un don – non, ce n'est pas de celui du Dessin dont il est question, pourquoi toujours se rapporter à ce Don-ci, non mais ! – pour reconnaître quelqu'un qui lui mentait. Elle le sentait, simplement. Le sixième sens d'une femme ? Appelez-le comme bon vous semble. Cela étant dit, le trésorier ne pourrait pas lui mentir.
Le serveur déposa les assiettes et les deux convives se turent l'instant de son apparition. Ce fut lorsqu'il repartit en cuisine que l'homme se décida enfin.
Son passé. Tous les professeurs le connaissait, tout le monde le connaissait sous son autre jour. Beaucoup lui en voulaient et lui jetait des mots au détour d'un couloir. Myra, elle ne faisait jamais attention au passé d'une personne. Même si elle tenait compte des expériences passées, elle n'y faisait guère attention. Tout ce qui lui importait était le présent. Mais cela valait seulement pour les autres, pas pour elle. Sa perte faisait partie du passé, mais elle le vivait sur la durée. Elle souffrait jour et nuit, ce mal ne partirait sans doute jamais. Cependant, en cet instant, elle souriait et n'y pensait plus par un des plus grands hasards de la vie.
Varsgorn. Mercenaire. Il avait été des leurs et avait participé à la prise de l'Académie. Solitude, égoïsme, torturer, tuer, assassiner. Tels étaient sans doute ses maitres mots. Sauf qu'il avait changé. Interpellant les élèves dans les couloirs, leur donnant de malins conseils, il avait aidé la résistance qui avait fini par délivrer l'Académie de Merwyn du joug des mercenaires du chaos. Il avait changé et seul cela importait pour la primat.

Une pensée germa dans l'esprit de Myra. Et si c'était l'Empire qui le recherchait ? Et si c'était sa tête qui avait été mise à prix sur ce bout de parchemin ? Sans doute, dans un autre cas, il n'aurait pas réagit ainsi. Il avait peur de quelque chose, mais de quoi.
Non, ce n'était pas l'Empire, d'après ses dires. Mais c'était bien lié à sa trahison envers les fils du chaos. Envers ses anciens collègues. Existait-il d'ailleurs de l'amitié entre eux ? Ou étaient-ils de vrais barbares jusqu'au bout des ongles ? Elle ne savait quoi en penser. Dans tous les cas, rien de bien les concernant. Elle les méprisait comme tout bon alavirien, mais surtout les mentaïs. Elle ne pouvait pas concevoir qu'ils utilisent l'art du Dessin pour assouvir leurs fins personnelles. Ils ne pensaient qu'à eux et déformaient l'Imagination afin de conquérir les terres de Gwendalavir. Elle les haïssait à cause de leur façon d'utiliser ce monde qui pourtant était tant empli d'harmonie.
Les traitres. Personne ne les aimait et tous ces mentaïs étaient pour elles des traitres envers la Dame qui avait bien voulu leur offrir ce monde dans lequel elle vivait, la grande cétacé. Ce monde qu'ils torturaient et utilisaient.

Non, elle ne pensait pas non plus que les mercenaires du chaos l'accueillent bien s'il rentrait au bercail. Ils avaient la réputation d'avoir la main extrêmement vengeresse.
Elle avait donc raison, cette panique et ce... baiser avaient un rapport avec les deux hommes qui s'étaient présentés quelques minutes plus tôt dans l'auberge. Et le baiser avait été sa couverture afin de se cacher de leurs regards. Une idée folle qui, par un grand étonnement de tous, plu aux deux concernés.
Elle sourit à sa remarque. Il en avait eu envie ? Myra se sentit rougir quelque peu, mais se contint. Elle avait ressentit un noeud dans son estomac ; le baiser ne lui avait pas déplut à elle non plus. En effet, elle s'en était même accordé un second. Plus intense. A croire qu'elle en avait aussi inconsciemment envie.
Mais quelle était cette sensation étrange ? Sans doute rien de bien grave. Une chaleur au niveau de l'estomac, des poumons, du coeur. Elle ne pensait plus à rien à part à cette soirée qui semblait marquer le commencement d'un renouveau.

Elle souhaita en un murmure un bon appétit à Varsgorn et commença à attaquer sa viande de siffleur afin de se redonner constance. Il finit par attaquer son plat lui aussi. Elle écoutait attentivement le discours du trésorier.
Elle releva le regard lorsqu'elle entendit une de ses phrases. Ne se souciait-il pas de lui-même avant afin de dire cela ? Oui, un mercenaire était souvent seul et n'avait rien à perdre. Mais elle ne pouvait concevoir que quelqu'un n'ait rien à perdre. Alors considérait-il qu'auparavant il ne tenait à rien de bien important pour dire cela ? Que c'était-il donc passé... A quoi ou qui pensait-il en ce moment ? Tant de questions qui resteraient sans réponses pour l'instant.
La dessinatrice rit à la remarque suivante. Enfin. Le son cristallin qui sortait de ses lèvres n'était pas caché, il était vrai, réel.


- Pourquoi aurais-je réagi autrement ? Ce baiser ne me fut pas désagréable à moi non plus...


Elle lui sourit. Elle aussi appréciait sa propre réaction et le referait si cela se présentait. Si elle devait revivre cet instant, elle n'y changerait rien.


- Je t'ai bien rendu la pareil à ce que je sache...


Elle se tut quelques instants, le temps d'avaler une bouchée de gratin à base de racines de niam.


- Diner très intéressant en effet. On ne m'avait jamais embrassée dès le premier rendez-vous !


Elle rit encore et le trésorier la suivit bien vite. Quelques minutes plus tard, le silence revint après leurs rires.


- Tu disais donc que tu avais inconsciemment envie de m'embrasser ?


Sourire mesquin, regard provocateur.



Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeLun 24 Sep 2012 - 7:02

Entendre Myra lui avouer que le baiser ne lui pas désagréable le surprenait un peu et lui plaisait énormément. Il avait presque envie de l'embrasser à nouveau. Presque.

- C'est la première fois que j'embrasse au premier rendez-vous également.

De toute manière, des "premiers rendez-vous", il en avait pas eu tant que ça dans sa vie. Dans son passé, ces relations à lui n'avaient pas besoin de "premier rendez-vous".

- Et oui, inconsciemment j'en avais certainement envie. A croire que je suis tombé amoureux de toi, c'est fou non?

Il éclata de rire en réponse aux rires de la dessinatrice.

- J'aime entendre ton rire. C'est dommage que je n'ai pas pu l'entendre plus tôt.

En dégustant son dîner, Varsgorn repensa à ce qui l'avait poussé à venir à Al-Poll. La prise du Chaos sur l'académie de Merwyn. Il avait été envoyé là-bas en connaisseur des lieux. Les Fils du Chaos étaient tous d'accord pour se dire que les souvenirs de ses années d'élèves pourraient servir pendant l'attaque et après, quand le Chaos régnerait en maître. Car les Mercenaires n'avaient jamais douté de leur réussite. La suite des évènements leur avait fait entendre raison même si, au final, ils avaient finit par être chassés.

Varsgorn, dans sa rancoeur qu'il gardait de ses années d'élève à l'académie, n'avait pas vu d'un bon oeil le fait de revenir mais, il avait finit par accepter. Par désir de vengeance. Il était encore persuadé que son ancien maître marchombre était encore en vie et en poste à l'académie. De plus, il voulait se venger de l'académie. Cette académie qui l'avait laissé pour mort au milieu des cadavres. Personne n'avait daigné vérifier s'il vivait encore, à part les Fils du Chaos. Deux désilusions pour Varsgorn. La première? Son maître marchombre était en vérité mort depuis quelques années. Impossible de se venger sur ce point-là. La deuxième? Il avait perdu le goût de se venger de l'académie. La preuve, il se plaisait à y vivre désormais. Il y avait rencontré Enelyë, qui était devenue sa fille. Puis Miaelle qu'il entraînait comme une Mercenaire mais qui souhaitait simplement la voir devenir forte pour la protéger en cas de souci. Et enfin, il rencontrait Myra. Qu'allait-elle devenir pour lui? Une amie? Les amis ne s'embrassaient pas pendant un dîner. Une amante alors? Une femme? Varsgorn ne le savait pas encore, mais ça lui tardait de le savoir.

Le dîner se poursuivit. Quand leur assiette furent vidées, Varsgorn trouvait dommage que la soirée s'arrête là. C'est pourquoi il eut une idée.

- Il serait regretable de rentrer à l'académie si tôt. Viens, j'ai une idée pour poursuivre cette soirée à Al-Poll.

Ils se levèrent.

- Mais avant, j'aimerais jouer à nouveau le voleur.

Il l'embrassa et il oublia tout. Tout. Les chasseurs de primes. Le lieu où ils étaient. Le serveur qui venait réclamer le paiement de l'addition. Seule Myra comptait pendant cet instant qu'il lui vola à nouveau. Voler? Non pas vraiment, vu que visiblement elle était consentente. Puis, leurs lèvres se quittèrent.

Varsgorn paya et ils sortirent de l'auberge.

- Maintenant, on va là-bas, dit-il en désignant une taverne.

Il la connaissait depuis quelques temps et il avait appris que l'ambiance y était agréable. De plus, il y avait de la musique.

Ils entrèrent donc dans la taverne et ils commandèrent tout deux un verre. Quelques gorgées seulement et une musique attira l'oreille de Varsgorn. Il se leva et s'approcha de Myra. Avec une courbette digne des danseurs de menuet, le trésorier l'invita à danser.

- Madame, m'accorderiez-vous cette danse?

La danse était autorisée dans la taverne. D'ailleurs, certains couples avaient déjà envahit le dancefloor la piste de danse.

Myra Ril'Otrin
Myra Ril'Otrin

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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeSam 6 Oct 2012 - 21:25

Tomber amoureux d'elle ? N'importe quoi. Le rire de Varsgorn éclata et celui de la dessinatrice finit par le suivre. Tomber amoureux d'elle... Quelle idée ridicule, comment pouvait-on tomber amoureux d'une loque comme elle ? Elle était devenue rachitique, pâle et sans aucun goût. Elle n'était plus la même, elle était devenue fade. Personne ne pourrait jamais aimer une femme comme elle. Personne de censé en tout cas.
Même un aveugle saurait voir l'état déplorable dans lequel elle s'enfonçait, il saurait voir sa détresse. Un esprit dépravé dans un corps malmené. Personne ne pourrait jamais l'aimer. Et elle ne voulait pas aimer. Sa seule envie était de récupérer son Don une bonne fois pour toute. Mais cela n'était qu'un rêve parmi tant d'autres.

La phrase du trésorier fit sortir Myra de sa rêverie. Son rire... Il était vrai que cela faisait depuis bien longtemps qu'elle n'avait rit et elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle venait de le faire tant elle avait oublié comment il fallait faire. La joie et le bonheur ne faisaient plus parti de sa vie, elle avait oublié jusqu'à leur existence. Le rire... Un son cristallin montrant une joie intense, une moquerie taquine ou encore un simple éclat dans une journée. Cela n'était plus dans sa vie. Ces émotions ne faisaient plus parti d'elle. Fade.
Varsgorn avoua qu'il aurait voulu pouvoir l'entendre plus tôt. Elle aussi aurait voulu que cet homme arrive plus tôt, il n'était apparemment pas si désagréable que ce que pouvaient prétendre les autres professeurs. Il n'avait plus rien d'un mercenaire. Il en avait été, mais son esprit avait fait toute abstraction de ce qu'il avait appris auprès de ces êtres dénués d'âme. Il n'avait rien à voir avec ces rustres et barbares. Simplement un homme qui tentait de se repentir de ses méfaits. Qui oubliait son passé. Même si ce dernier le rattrapait souvent, comme tout à l'heure.

Le diner se déroula sous l'écho des discussions simples et agréables, sans autre incident comme une intrusion de quelques chasseurs de primes ou encore quelques baisers. Des sujets divers et variés qui se succédaient les uns après les autres alors qu'il dégustaient leur repas paisiblement.
Myra avala sa dernière bouchée et fut déçue que le diner se termine si vite. Allaient-ils déjà rentrer à l'Académie ? Elle s'apprêtait à lui demander s'il désirait poursuivre la soirée lorsqu'il la devança.


- Je suis bien d'accord avec toi.

Et elle se leva à la suite du trésorier. Elle ne pensait plus qu'à passer une bonne soirée, rien d'autre ne lui venait à l'esprit.
Elle s'apprêtait à faire un premier pas lorsque la voix de l'homme résonna devant elle. Elle n'eut que le temps d'entendre ses paroles, de les comprendre et de subir son vol. Elle leva un sourcils avec la surprise et se prit bien vite au jeu. Un jeu auquel elle se prêtait plutôt volontiers, ce qui l'étonnait fortement. Elle n'avait jamais été de ces filles-là qui attendaient le baiser avec impatience, elle, elle aimait parler. Mais là, c'était différent. Elle savait pas en quoi, mais ça l'était.
Les yeux clos, elle oublia les alentours et ne vit même pas les regards qui se tournaient dans leur direction. Leurs lèvres se séparèrent et une étincelle brillait dans leur regard.
Elle voulut répliquer, mais garda ses mots pour elle. Ce sera pour une prochaine fois.

Varsgorn paya le serveur et ils sortirent enfin de l'auberge. Elle n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il avait derrière la tête qu'il désigna une taverne au coin de la rue. Myra ne connaissait pas cet établissement, mais elle pouvait percevoir de la musique s'échapper par les fenêtres entre-ouvertes. Et qui disait musique, disait danse. Elle aimait les deux et cela faisait depuis bien longtemps qu'elle n'avait entendu l'une et fait l'autre.
Ils y entrèrent et deux verres furent bien vite dans leur main. Après quelques gorgées, Myra observa les lieux. Chaleureux, il donnaient envie de rester là toute la nuit. L'odeur n'y était pas désagréable comme dans certaines tavernes et les personnes présentes souriaient.
Le trésorier se leva soudain, ce qui surpris la dessinatrice car il s'approcha d'elle et fit une légère courbette avant d'inviter la femme à danser. Elle lui sourit, se leva et fit à son tour une révérence.


- Avec joie !

Elle donna sa main à Varsgorn et ils se retrouvèrent bien vite sur la piste de danse qui n'était pas vide. Les musiciens, voyant que des danseurs s'étaient avancés, s'arrêtèrent afin de recommencer depuis le début.
L'un en face de l'autre, l'homme et la femme se contemplaient avant de se rapprocher. Une main sur une épaule, une derrière un dos et les deux dernières l'une dans l'autre.

La musique partit au quart de tour.

Des pas lents, mesurés. Une musique à trois temps. Entrainante comme le remouds des océans. Les plis de sa robe frissonnaient légèrement, provoquant un infime bruit de frottement. Les bottes de l'homme faisaient écho aux talons de la primat, ces derniers accompagnés par les autres danseurs. Les souffles sourds se répercutaient l'un contre l'autre sans jamais atteindre le visage du cavalier. Des regards échangés et des sourires libérés.
La musique s'accélérait de plus en plus et Myra suivait les pas du trésorier sans réfléchir. Elle se laissait guider avec plaisir. Cela faisait depuis longtemps qu'elle n'avait dansé. Depuis trop longtemps.
Les pas se succédaient, ils tournaient, virevoltaient, sans s'arrêter. Le temps paraissait s'être stoppé et le monde extérieur semblait disparaître. Simplement danser. Seul cela comptait à l'instant même.
Elle avait son regard planté dans celui de Varsgorn, cherchant à comprendre pourquoi il voulait l'aider. Elle ne s'était pas réellement posé la question, elle s'était simplement contenté d'accepter après une nuit entière de réflexion. Elle ne saurait sans doute jamais pour quelles raisons il lui était venu en aide.

Les talons claquaient, le sol résonnait, la musique valsait. Cette dernière se stoppa soudain sur un dernier accord. Myra regrettait presque que la danse soit terminée. Oui, ils allaient rejouer encore et encore. Mais ce ne serait sans doute pas la même chose.
Elle s'apprêtait à parler lorsque la porte de la taverne s'ouvrit à la volée. Encore ces hommes. Le grand et le petit. Toujours aussi désagréables à regarder, toujours cette feuille à la main. Ils faisaient le tour de la ville à la recherche du visage qui trônait sur ce parchemin.
Varsgorn leur tournait le dos et ne les avait toujours pas remarqué. Au contraire des deux autres. Ils scrutaient la salle, dévisageaient toutes les personnes présentes. La dessinatrice vit soudain que le trésorier allait faire demi-tour afin de retourner à leur table et se mettre à découvert, face aux chasseurs de primes. Nez à nez.
Elle le stoppa net, ses mains posées sur ses épaules.


- Tu vas pas partir tout de suite ? Notre score est de deux à un et il ne me convient guère.

Elle lui esquissa un sourire et vit les deux hommes s'approcher de la piste de danse afin de mieux observer les visages des danseurs. Il fallait qu'elle agisse vite avant qu'ils ne voient son visage.
Elle posa ses mains sur les joues de Varsgorn et l'embrassa. Quatrième baiser. Ses mains étaient posées de manière à ce que les deux chasseurs ne voient pas le visage du trésorier. Et cela paraissait fonctionner. Ils firent le tour de la salle le temps de leur baiser et repartirent aussitôt. Elle se retira lorsque la porte se referma en claquant.


- Une deuxième danse ?

Les deux amis – pouvait-on dire cela après ces quatre baisers ? - souriaient. Varsgorn empoigna la dessinatrice et la musique recommença à emporter les danseurs dans sa ronde infernale. Plusieurs minutes s'égrenèrent durant lesquels regards, sourires et rires fusèrent dans la salle. Une ambiance agréable afin d'oublier les problèmes de la journée.
Elle se sentait bien et pensait presque que la soirée allait durer ainsi jusqu'au petit matin. Elle avait tord.
Alors qu'elle se trouvait face à la porte de derrière, cinq hommes entrèrent soudain. Les deux chasseurs de primes plus trois nouveaux. Que faisaient-ils encore là ! Ils désignèrent soudain nos deux danseurs et se dirigèrent vers eux. Il s'avancèrent sans éveiller une panique inutile dans la salle, mais Myra avait vu l'éclat qui brillait dans la main de l'homme le plus proche. Ils étaient là pour Varsgorn. Elle en était certaine à présent.
L'homme n'était plus qu'à quelques mètres et les deux concernés dansaient toujours. Myra se stoppa net, entrainant Varsgorn dans cet arrêt.


- Attention !

Elle avait crié sans savoir pourquoi. Le chasseur de prime avait sortit sa dague de l'ombre et la dirigeait vers le dos de Varsgorn. Elle poussa alors le trésorier de côté et son poing remonta à une vitesse fulgurante vers le nez de l'homme. Ce dernier se tordit de douleur, lâcha sa dague qui avait menacé Varsgorn quelques secondes plus tôt et hurla un ordre qu'elle ne comprit pas. La dessinatrice avait voulu sauver Varsgorn, mais peut-être aurait-elle mieux fait de le prévenir et de le laisser faire. Sauf qu'elle n'était pas comme cela et qu'elle agissait au lieu de rester en retrait.
Elle vit deux hommes bouger imperceptiblement vers elle. Myra tenta une vaine tentative de replis, mais un de ces chasseurs la prit par le bras. Trop tard. Elle se débattit, mais ils la tenaient fermement. L'homme qu'elle avait frappé se relevait et se dirigeait vers elle. Pourquoi son Don n'était pas à ses côtés lorsqu'elle en avait le plus besoin !


- Sale garce !

Il la gifla en écho à ses mots. Il se tourna soudain vers Varsgorn.

- Ca a été dur de te trouver toi, mais on a finalement réussi. Dis moi, tu t'es trouvé une tigresse !

Il jeta son regard sur Myra et lui caressa soudain les cheveux. Cette dernière lui cracha au visage.

- Ne me touche pas...

Se retournant encore vers Varsgorn, il fit comme si cela ne s'était jamais passé.

- Suis nous et je la laisserais en vie. Il y a quelques personnes qui désireraient te voir une dernière fois, si tu vois ce que je veux dire...

Sourire sadique.





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Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 16:36

La danse débuta. Lente.

Pendant quelques instants, Varsgorn replongea dans le passé. Au temps où il n'était qu'un enfant d'une dizaine d'années. Il entrait pour la première fois dans la Salle de Bal de la demeure familiale. Il trainait des pieds. Il savait pertinemment ce qui allait s'y passer. Son père l'avait prévenu. Un cours de danse pour "faire de toi un vrai noble", disait-il. Avant de partir pour l'académie de Merwyn vers ses 17 ans, Varsgorn n'avait eu que des précepteurs pour lui assurer son enseignement. Tous les cours chez lui. Mathématiques, Danse, Combat, etc.... La danse avait surement été celui qu'il avait le moins apprécié. A moins que ça soit ceux de la bienséance? En tout cas, c'était l'un ou l'autre. Mais il faut dire que la danse n'était pas aidée par la tête du professeur. Une vieille dame qui était plus âgée que sa mère et bien plus moche d'ailleurs. Alors imaginez quand il devait danser serré contre elle.....
pale horrible. Et en plus, le cours se répétait plusieurs fois dans la semaine. Il faut donc dire que Varsgorn fut content quand sa prof, la vieille sorcière pas belle du tout, annonça qu'elle n'avait plus rien à lui apprendre. Il aurait presque hurlé sa joie et sauté dans les bras de la prof..... mais il s'était retenu. Bah oui, déjà une danse c'était horrible alors une embrassade..... Beurk.

Mais au final, il n'était pas mécontent d'avoir enduré cela. Il avait dansé avec de jolies jeunes femmes, toutes plus belles les unes que les autres. Qu'aurait-il eu l'air si, au moment de la danse, une demoiselle venait lui proposer de danser et qu'il refusait poliment à chaque fois, sans vraiment donner la raison? Un goujat certainement ou un rustre. Et s'il donnait la raison, il aurait eu l'air d'un idiot. Non, c'était vraiment mieux de savoir danser de le monde nobliau. Même en dehors, d'ailleurs. La preuve ce soir-là avec Myra. Savoir danser était l'occasion de prolonger cette douce soirée.

La danse se termina. Et Varsgorn s’apprêtait logiquement à retourner à leur table quand Myra le stoppa. Elle voulait de nouveau remettre les comptes à zéro. Un nouveau baiser. Et dire que c'était censé être une soirée entre amis. Bien sûr, Varsgorn n'avait pas eu beaucoup d'amis et si peu d'entre eux étaient des femmes, mais il se doutait bien qu'on embrassait pas ses amies.

Myra proposa une nouvelle danse et Varsgorn eu du mal à refuser après le baiser. Non en fait, il n'en avait pas du tout envie. Ils entamèrent donc une nouvelle danse.... mais elle ne fut pas aussi bonne que la première. Pourquoi? Parce qu'elle fut interrompue. Au départ, Varsgorn ne compris pas pourquoi la dessinatrice cria. Pas mieux quand il fut poussé et qu'elle se rua en avant. Mais quand il vit la trogne de l'individu qui avait été giflé, Varsgorn comprit. Le chasseur de primes. Celui qui était apparu dans l'auberge. Couteau à la main. Regard fixé vers Varsgorn. Cible confirmée.

L'ancien mercenaire ne s'était pas trompé. C'était bien lui qu'ils recherchaient. Comment aurait-il pu en être autrement? Ils avaient fait leur recherche dans un endroit luxueux. Les mercenaires du Chaos les avaient renseignés sur ses habitudes. Ils l'avaient retrouvés. D'un regard lent, Varsgorn observa les alentours. Bousculade pour sortir de la taverne. Cinq hommes les entourant. L'un d'eux attrapa Myra qui se débattit mais sans succès. L'homme qui avait été giflé s'avança et se vengea. Le trésorier n'avait toujours pas bougé.

-
Si tu ne la lâches pas immédiatement, tu n'auras plus jamais l'occasion de réclamer des primes.... si tu vois ce que je veux dire...

L'ancien mercenaire n'avait pas peur. Il avait déjà mâter plus d'hommes que ça. Bien sur, il ne voulait pas blesser Myra et l'homme qui la maintenait serait le premier à tomber.

L'homme qui avait ouvert sa grande gueule éclata de rire.

- Tu crois que tu me fais peur? Nous sommes cinq et tu es seul. En plus, nous tenons ta chérie.

Erreur.

Varsgorn rabattit ses bras le long de son bras et il les lança en avant, main ouverte.

Le chasseur de primes éclata de nouveau de rire.

- Tu crois que c'est en mimant un lancer que tu vas me faire pisser dans mon froc?

- Te faire pisser dans ton froc? Non, simplement te faire lâcher mon amie.

Le chasseur de primes se retourna. Devant ses yeux, deux de ses amis étaient à terre, un couteau planté dans la gorge pour le premier, dans l'oeil pour le second. Le chasseur de primes se tourna vers Varsgorn, la main tenant sa dague tremblait.

- Casse-toi et emporte tes quatre copains. Dis à tes employeurs que je suis mort et je te laisserais tranquille.

Derrière lui, il entendit du bruit de pas qui s'approchait. Pratique ce sol en bois qui répercutait le moindre son. L'ancien mercenaire se retourna dans la direction de celui qui l'approchait et il le frappa du plat de la main au niveau du poignet. Il lâcha son couteau en hurlant de douleur. L'autre eu plus de chance. Il parvint à blesser légèrement le trésorier au niveau de l'épaule avant que ce dernier lui envoie son poing en plein dans le nez.

- Mon offre ne tiendra pas longtemps. Déguerpissez ou vous rejoignez vos deux copains.

Les trois chasseurs de primes n'hésitèrent pas longtemps. L'attrait de l'argent oui, mais pas au risque de leur vie. Froussard ces gens-là. Pas bon de leur faire confiance. Bientôt, dans la taverne, il ne restait plus que Myra et lui, les hommes ayant emportés les deux corps.

-
Désolé, lui dit-il simplement.


Myra Ril'Otrin
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 21:31

Varsgorn avait été surpris par la réaction de Myra et n'avait toujours pas bougé un seul pouce. Ses pensées semblaient fonctionner à nouveau car il réagit enfin. Il provoqua l'homme qui venait de la frapper.
La dessinatrice ressentait encore la marque de feu qu'avait fait le chasseur de primes sur sa joue. Elle lui aurait bien sauté à la gorge, mais elle était entourée par deux gros malabars. Elle ne pouvait rien faire.
Foutu Don !
Pourquoi n'était-il plus là quand elle avait besoin de lui. Voilà. Ses pensées se replongeaient dans le désespoir et dans la honte de sa perte. Si elle n'était pas tenue en respect par les deux hommes, elle aurait bien envoyé son pied dans les parties génitales de l'homme qu'elle avait déjà à moitié défiguré afin de lui montrer qu'on ne lui remettait pas ces pensées impunément dans sa tête. Sauf qu'elle ne le pouvait pas, elle était impuissante face à ces hommes et leurs armes. Elle se sentait inutile et elle haïssait ce sentiment.
Elle avait toujours été très indépendante et ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Elle était maître de son destin et n'aimait guère lorsqu'on prenait sa défense à sa place. Elle n'aimait pas rester immobile alors que d'autres agissaient à sa place. Elle n'était pas une femme qui se laissait manipuler facilement.

Elle sortit de ses pensées lorsqu'elle entendit le rire monstrueux de l'homme qui semblait être le chef de ces satanés chasseurs de primes. Cinq, mais savaient-ils à qui ils avaient à faire ? Sans doute vu que c'était bien lui qu'ils cherchaient si ardemment. Mais Varsgorn n'était pas un bandit des chemins. Ex-mercenaire. Fantôme. Pour lui, cinq ennemis, certes chasseurs de primes et donc non dénué d'un certain talent dans l'art du combat, ne devaient pas être bien difficile à terrasser.
Il tenaient sa... chérie ? Elle n'eut pas le temps de lui rabrouer le caquet qu'elle vit deux éclats traverser la salle dans sa direction. Deux des chasseurs s'écroulèrent à terre. L'un ayant reçu un couteau dans la gorge, l'autre dans l'oeil. L'homme éclata une seconde fois de rire ; il n'avait rien vu, rien entendu. Mais coupez-lui sa langue, qu'on ne l'entende plus ! Il parla encore, sa voix sifflante se répercutant dans la salle qui se vidait peu à peu. Il fallait dire que cet attroupement sur la piste de danse n'annonçait rien de bon.
La dessinatrice observait la scène avec un certain plaisir. Il l'avait giflé et maintenant il tremblait comme une feuille morte. Qu'il était ridicule ce petit chasseur de primes. Que dirait-il à son employeur ? Si employeur il y avait toutefois. Il avait l'air si pathétique. Il était face à Varsgorn et ne savait plus quoi dire. Au contraire du trésorier qui le menaça.
Myra vit soudain du mouvement derrière lui, mais elle n'eut pas le temps de le prévenir. Il agit bien plus vite qu'elle ne l'avait pu. Le poignet malmené d'un et le nez cassé de l'autre. Varsgorn s'était fait toucher et elle sentit son coeur se serrer. Elle n'aurait peut-être pas dû le défendre, il s'en serait sans doute sortit sans égratignures.

Les chasseurs de primes n'hésitèrent guère plus longtemps après les paroles de l'ancien mercenaire. De bien piètre guerriers que ces hommes-là. Des hommes vivant par la capture qui se révélait parfois bien trop maigre. Comme pour cette fois-ci.
Ils sortirent en hâte et la primat ne doutait pas qu'ils aillent se terrer quelque part en attendant que la honte descende de leurs oreilles. Il ne restait dans la salle plus qu'eux deux, même le tavernier s'était retiré dans son arrière boutique. Ils étaient seuls. Myra débarrassée des deux balourds qui l’entouraient et Varsgorn qui s'excusait à l'aide d'un simple mot.
Elle lui offrit un sourire. Décidément, elle souriait bien trop aujourd'hui.


- Ce n'est pas grave. Ma joue me fait un peu mal, il n'y est pas allé de main morte ce rustre, mais je ne suis pas faite en sucre.

Elle s'approcha de lui et observa quelques instants la blessure qu'il avait reçu à l'épaule. Elle toucha, mais ça ne semblait pas grave. Il était robuste le trésorier !
Elle releva la tête et son regard se confronta à celui de l'homme. Ils se trouvaient à quelques centimètres l'un de l'autre et elle pouvait sentir son souffle chaud sur son visage. Un instant, elle crut voir un éclat dans son regard. Elle se recula soudain de quelques mètres, troublée.


- C'est à moi d'être désolée, j'aurais sans doute dû te laisser faire avec ces hommes, je n'aurais pas dû m'en mêler. Peut-être n'aurais-tu pas reçu ce coup.

Ce n'était qu'une blessure superficielle, mais c'en était une tout de même. Et elle ne supportait pas lorsque les autres souffraient, même légèrement. Elle était une mère née, son instinct maternel se manifestait sans cesse. Mais elle sentait que ce n'était pas pareil là... Elle laissa cette pensée défiler dans sa tête, mais elle restait troublée par celle-ci.
Elle alla s'assoir à leur table, comme si rien de tout cela ne s'était passé. Buvant quelques gorgées du liquide chaud qui trônait dans son verre, elle observait Varsgorn revenir vers elle.


- On dirait qu'ils ont tous déserté la taverne. Tu leur as fait peur !

Tous les verres avaient été abandonnés sur les tables, les chaises parfois positionnées d'étranges façons, le silence entourant les deux amis. Elle n'aimait pas ce silence là. Il était bien trop oppressant. Et ces chaises vides, bien trop effrayantes. Une sensation de vide déferla en elle, comme si cette salle était le miroir de son esprit. Une salle vide, une âme vide. Une représentation d'elle-même. Autrefois, la salle de son esprit était remplie de son Don, imprégnée des spires et de l'Imagination. A présent, les toiles d'araignées trônaient dans tous les recoins et les chaises vides grinçaient alors que les verres renversés hurlaient en silence. Elle se sentait aussi vide que cette salle.
Son regard s'était à nouveau éteint, son sourire avait disparu.


- On sort ? J'aimerais bien voir la nuit.

Et sortir de là accessoirement. De cet atmosphère oppressant.



Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]   Coeur blessé a besoin d'aide .  [Terminé] Icon_minitimeSam 13 Oct 2012 - 21:46

Elle n'avait pas fuit. Le sang avait coulé et elle était toujours là. Elle avait pu voir à quel point il était dangereux de fréquenter Varsgorn, ne serait-ce que pour un repas, et pourtant elle était encore là debout devant lui.

Varsgorn vivait ainsi depuis des années. Depuis qu'il avait quitté l'académie de Merwyn la première fois qu'il était venu, en tant qu'élève. Depuis qu'il était devenu mercenaire. Le danger était présent autour de lui. En tout temps. A chaque instant. Il était habitué désormais. Mais pas Myra. Elle découvrait sûrement ce danger. Elle aurait pu prendre ses jambes à son cou en lui hurlant de ne plus l'approcher. Il aurait compris. Elle n'aurait pas été la première. Enelyë avait faillit fuir elle aussi mais elle était restée finalement auprès de lui.

A elle de s'excuser? Mais pour quelle raison? Pour être intervenue? Varsgorn aurait reçu un coup de poignard dans le dos si elle n'était pas intervenue. Il était trop occupé par la danse. Son ouïe était perturbée par les pas des danseurs et par la musique. Il n'avait pas vu et pas entendu l'homme approcher. Sans elle, ce n'est pas une simple égratignure qu'il aurait reçu mais une plaie béante. Non, elle n'avait pas à s'excuser.

- Tu n'as pas à t'excuser. Sans toi, j'aurais reçu le coup de couteau qui m'aurait blessé.

Oui, blessé, simplement blessé. Selon le discours du chasseur de primes, ses anciens "amis" voulaient qu'il leur revienne vivant. Ils n'auraient donc pas chercher à le tuer. Simplement le blesser pour faciliter la capture.

- Je ne les avais pas entendu. Je n'ai pas compris au départ pourquoi tu me bousculais.

Un temps de compréhension qui avait permis aux chasseurs de primes de bloquer Myra et de la menacer de leur couteau.

- C'est sûr que je n'aurais pas reçu cette égratignure à l'épaule si tu n'étais pas intervenue mais j'en aurais eu, une bien pire dans le dos.

Il s'approcha d'elle.

- Tu n'as rien à te reprocher. Au contraire. Je te remercie d'être intervenue.

Quand elle fit la remarque, il s'aperçut qu'en effet, tout le monde était sortit. Plus un bruit dans la taverne. Le silence. Varsgorn aimait le silence. Mais il aimait le bruit aussi. Comme les chasseurs de primes l'avaient prouvé, une approche discrète était très aisée dans un brouhaha. Quand le silence était parfait, c'était plus compliqué. Beaucoup plus.

- Oui, tu as raison, sortons.

Quand il passa prêt des armes que les chasseurs de primes avaient lâchées avant de fuir, Varsgorn jeta un coup d'oeil. Non, aucune ne lui appartenait. Il les laissa donc là, au milieu de la piste de danse et il sortit en compagnie de Myra.

La nuit était désormais bien avancée. Tellement que les ténèbres n'allaient plus tarder à être percé par le jour naissant. Ils étaient préférable qu'ils rentrent désormais. Cette soirée magique s'était mal terminée. Et qui disait "mal terminée" disait forcément qu'elle était terminée. Les taverniers chassaient les piliers de comptoir à cette heure-ci. Puis, ils fermaient leurs portes. Il était trop tard pour continuer. Et puis, avaient-ils le coeur à continuer après ce qu'il venait de se passer? Pas sûr. Non pas sûr du tout.

- On ferait mieux de rentrer, il se fait tard désormais.

Sur le chemin du retour, Varsgorn repensa aux chasseurs de primes. Ceux-là, ils ne les reverraient sûrement pas. Mais allaient-ils faire ce que le trésorier avait ordonné? Allait prévenir les mercenaires du Chaos que Varsgorn était mort? Auraient-ils le courage de le faire? Oui, car il fallait du courage pour dire aux Fils du Chaos que leur proie ne viendrait pas et qu'ils pouvaient ranger les engins de torture. Peut-être que Varsgorn serait tranquille désormais. Peut-être. Ou peut-être pas.

Seul l'avenir lui dirait. Mais pour l'instant, de son avenir, il ne voulait qu'une chose: un autre rendez-vous avec Myra.


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Coeur blessé a besoin d'aide . [Terminé]
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