Une Ar' Kriss dans la nuit... (RP terminé)

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Etrangement, cela faisait fort longtemps que les signes avant-coureurs de sa folie ne s'étaient plus manifestés à Beitiris et l'intelligente jeune femme n'en comprenait pas les raisons. Cette période anormalement longue de lucidité avait eu ses avantages pourtant, l'aristocratique dessinatrice avait pu réfléchir à bien des choses. Elle avait rallié le Chaos car ils étaient les seuls à l'accepter telle qu'elle était, mais ils s'étaient servis d'elle : Ghend Ar' Althalus se servait d'elle comme d'une vulgaire dague et elle lui refusait désormais ce droit! Cependant, elle achèverait de régler la dette qu'elle avait envers Ghend... il l'avait sauvée quand elle errait dans Gwendalavir, sans but, sans autre but que vivre. Ce n'était sans doute pas un acte de charité, mais l'homme l'avait prise sous son aile, l'avait protégée à sa manière, et lui avait redonné un but... le Chaos.

Aujourd'hui, à sa connaissance, le Mentaï avait mystérieusement disparu avec ses derniers fidèles, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il avait disparu dans l'ombre pour mieux frapper, faisant croire à ses adversaires qu'il était fini et qu'il ne pouvait plus que fuir. Elle eut un sourire : ils auraient droit à une drôle de surprise quand le vieux Mentaï frapperait à nouveau... Il faisait déjà nuit, capuchon rabattu sur sa tête, elle traversait les rues d'Al-Vor, elle savait où aller. Beitiris n'avait eu aucun mal à retrouver la demeure de Dolohov Zil' Urain. Autant le Mentaï était insaisissable, autant le noble faisait montre d'ostentation et ne cherchait nullement à se dissimuler. Pénétrer dans l'enceinte de la demeure n'avait pas été très difficile, le bruit que faisaient les cottes de mailles des gardes quand ils marchaient ne leur permettait pas une très grande discrétion, une oreille exercée et attentive savait les entendre arriver. De toutes manières, aucun d'entre eux n'était mercenaire du Chaos, c'était une certitude... étrange, trouvait-elle. Dolohov ne craignait peut-être pas les intrus qui pénétraient dans sa demeure.

Finalement, la jeune femme décida de s'introduire dans la vaste demeure du Mentaï, peut-être y ferait-elle des découvertes intéressantes... sa dette envers Ghend était presque payée, lui permettre d'abattre Dolohov Zil' Urain règlerait définitivement cette dette. Une Ar' Kriss, même déchue, tient toujours sa parole. Beitiris pénétra donc dans la bâtisse par une fenêtre à l'étage, mais à peine fut-elle entrée qu'elle dut se dissimuler aussitôt dans un recoin obscur de la pièce non-éclairée, la porte venait de s'ouvrir...

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Pour une fois, la nuit était plutôt tranquille, ponctuée seulement par les quelques bruits que provoquaient le Manoir par son édifice. Des planchers qui grinçaient sournoisement, ou des grondements sourds qui provenaient des murs. Malgré tout ce bruit relativement dérangeant et inquiétant pour une fille, Marlyn marchait tranquillement dans les corridors et les vestibules, les pieds nus et vêtue seulement d’un pantalon et d’une tunique de toile légère. Voilà quelques temps déjà qu’elle n’avait plus quitté les murs de la propriété, même pour se promener dans le Parc d’arrière-cour. Ses trop fréquentes rencontres devenaient dangereuses, inquiétantes, ou tout au plus lourds à porter lorsqu’il s’agissait d’en dissimuler certaines à son Maître. Non pas qu’elle se cachait de faire quelques escapades la nuit, car il devait déjà être au courant, mais les rencontres avec des gens plus ou moins chaotiques, plus ou moins dangereux pour sa vie, elle n’en était pas fière.
Aussi, ce soir-là que le noble blond s’était à nouveau absenté pour ses « affaires », la parfaite couverture de noble préoccupé qui découche pour achever quelque comptabilité ou arrangement avec les grands, la jeune fille déambulait à travers la demeure, sans but précis, avec seule volonté de reposer un peu son corps. Le froid piquetait encore un peu sa peau, mais le printemps avait déjà chassé la couche de glace qui suintait fictivement des murs.
Le plancher craquait sous ses pas alors que, les mains dans les poches, Marlyn admirait quelque portrait d’ancêtre ou un livre imposant et luxueux. Tout ce monde du stupre et de lucre qu’elle ne connaissait que depuis un an lui était presque devenu familier, et elle s’était accoutumée à croiser des salons à l’élégance raffinée ou des bibelots dont l’utilité restait à démontrer. Un songe la ramena à sa besace de nuit qu’elle avait mollement laissé sur un des fauteuils d’un des salons, la délestant ainsi de toute arme..
Mais après tout, qui pouvait bien venir lui chercher des noises ici ? Personne ne connaissait l’endroit où elle était cachée depuis des mois, et les passants n’apercevaient jamais plus qu’une vague silhouette qu’ils pouvaient prendre pour une bonne quelconque. Le port d’une arme au sein même de son refuge apparut alors à la Mercenaire futile et paranoïaque, alors qu’elle tentait malgré tout de retrouver un équilibre mental relatif.

Ses pas menèrent enfin Marlyn devant une porte qu’elle connaissait bien pour être la grande chambre dans laquelle elle dormait la plupart du temps, lorsque notamment elle était seule. D’un geste habitué, elle tourna la poignée..
Mais stoppa net. Pour la bonne raison que son demi-regard se posa sur la porte-fenêtre, dont les battants étaient entrouverts ; suffisamment pour qu’un souffle de vent vint lui hérisser la peau. Ne se rappelant pas avoir laissé la fenêtre en sortant de la pièce, afin d’y conserver un peu de chaleur au moment d’y retourner, l’apprentie chaotique parcourut la pièce de l’œil, espérant apercevoir quelque animal qui justifierait ces battants ouverts ; en vain.
La jeune fille se blâma sur sa paranoïa constante, et alla allumer les chandelles qui parsemaient la pièce, afin de l’éclairer suffisamment pour ne pas se cogner dans le coin de ces meubles trop grands. Dès que son regard se fut habitué à la lumière, elle se retourna encore, et chercha furtivement une ombre du regard. Il y avait eu un bruit en trop.. Il y avait forcément quelqu’un ou quelque chose d’étranger, dans sa chambre.
Son premier réflexe fut de fermer la fenêtre, afin de couper toute retraite à l’animal –bipède ou non- qui s’était probablement introduit dans la pièce. Le miroir accroché au mur d’en face de l’endroit où elle s’était assise refléta finalement une ombre en trop, et Marlyn lança machinalement :

- Qui va là ?

Décidément, elle était adulée, pour avoir tant de visites de courtoisie..

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Un sabre vint se placer délicatement sous la gorge de Marlyn quand Beitiris sortit de l'ombre. Dévisageant la jeune fille qu'elle menaçait tout en prenant bien soin de dissimuler habilement son visage dans l'ombre, l'aristocratique dessinatrice murmura :

- Je suis la personne qui pose les questions et tu seras celle qui y répondra, ce que tu feras si tu tiens à la vie... A présent, donne-moi ton nom et ne t'avise pas de me mentir.

Beitiris murmurait non pas tant pour éviter d'attirer l'attention d'une tierce personne qui passerait dans les alentours que pour déformer le timbre de sa voix. La mercenaire ne tenait absolument pas à ce que l'on démasque son identité et redoublait de prudence : elle était dans la demeure d'un Mentaï, l'un des plus influents et l'un des plus talentueux. Il convenait alors de ne pas commettre la moindre erreur... ce qui expliquait que Beitiris était suffisamment proche de Marlyn pour pouvoir la tuer si nécessaire, tout en étant suffisamment éloignée pour se prémunir d'une quelconque traîtrise. Elle aurait peut-être dû neutraliser directement cette personne qui pouvait devenir gênante...

Aux aguets, elle n'entendait que la respiration profonde de la jeune fille, mais elle sentit subitement la naissance d'un dessin. Appuyant davantage son sabre sur la gorge de Marlyn, elle murmura à nouveau sur un ton amusé :

- Inutile de dessiner, mon sabre est plus rapide et je suppose que tu ne tiens pas à en éprouver sa rapidité, n'est-ce pas? Ton nom... je l'attends toujours et je ne suis pas une personne très patiente.

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Le chuintement de la lame lorsqu’elle glissa le long de sa nuque glaça les sangs de Marlyn. De toute évidence, ce n’était pas un écureuil ou tout autre petit animal qui s’était glissé par l’entrebâillement de la fenêtre. A moins que ces petites bestioles n’aient appris l’art de tenir un sabre aiguisé sans le lui signifier.. Immobile, l’apprentie déglutit. Elle avait maintes fois eu affaire à un adversaire par le passé, mais jamais de manière aussi embarrassante pour la peau de son cou et le sang qui coulait encore chaud dans ses veines. Il ou elle était d’un silence et d’une discrétion des plus remarquables.. et intelligent, l’ombre de la pièce qui lui masquait les traits empêchait à l’être chaotique de l’identifier via le miroir. Mince.
Et sa besace qui était restée à l’autre bout de l’immense manoir, évidemment ! Marlyn se blâma intérieurement pour son évident manque de prudence et de prévention, à présent des plus anxieuses pour sa durée de vie qui risquait d’être sérieusement raccourcie d’ici quelques secondes.
Mais étonnement, l’inconnu anonyme lui demandait son nom, comme s’il ne la connaissait pas ou ne la reconnaissait pas.. Peut-être le prenait-elle simplement pour une des bonnes de la maison ? Ce qui l’avantageait, mais signifiait également qu’un autre but plus important qu’occire la jeune fille amenait cet assassin en ces lieux.. Un règlement de compte envers son Maître ? Ce serait des plus fâcheux.. Pourvu que le Mentaï soit prévenu par les alarmes qu’il avait placées tout autour de sa demeure, et revienne dans les plus brefs délais ; ils parviendrait rapidement à se défaire de cet espion, et peut-être que Marlyn ne serait pas égorgée, qui sait.. En tout cas, il lui fallait jouer la carte de l’incompréhension, puisque c’était ce jeu qui avait démarré leur discussion.

- Rorcha, je.. je suis servante en cette demeure, je vous en prie, ne me tuez pas..

Malgré la comédie qu’elle avait mise en place, il lui fallait reconnaître qu’une petite part de la peur qui accompagnait sa voix n’était pas feinte. Même si ce n’était pas elle la cible de cette nuit, il ne faisait aucun doute que l’ennemi n’hésiterait pas à lui ôter la vie si le plaisir lui en venait. L’apprentie, les mains posées sur la lame en un hypothétique espoir pour la retenir au moment où elle devrait trancher son cou, remerciait son Maître d’avoir aidé à mettre au point cette couverture de bonne qu’elle connaissait sur le bout des doigts à présent, sans quoi son sang aurait teint le parquet depuis longtemps..
Malheureusement, alors que Marlyn cherchait un moyen de s’en sortir ou de prévenir son Maître par les Spires, la lame appuya plus fort sur sa nuque en un douloureux avertissement. La jeune fille se rappela mentalement à l’ordre, et ferma complètement son esprit aux Spires de sorte qu’on ne pût avoir une idée de son pouvoir, et pour éviter de faire une autre bourde sans vraiment s’en rendre compte. Au moins, elle avait ainsi appris que l’ennemie – ses mains étaient typiquement féminines- possédait la clé vers l’Imagination. Ce serait dangereux en combat singulier.

- Pourquoi êtes-vous là ? Que nous voulez-vous ? Nous ne faisons rien de mal, nous vivons notre vie tranquille dans ce manoir, rien de ténébreux ne vient hanter les lieux.. et qui êtes-vous, assassine ?

Il fallait absolument se décaler sur la gauche, absolument.. oh, juste un tout petit peu, afin de voir ce visage masqué par les ombres qui taraudait son esprit. Il fallait aussi gagner du temps, et c’est pourquoi Marlyn enleva les mains de son cou et les plaça en évidence devant elle, puis murmura, la voix faible :

- Je ne sais pas me battre. Je vous en prie, ne vous en prenez pas à moi, je suis honnête..

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A la première réponse de Marlyn, Beitiris eut envie de lui faire passer l'envie de lui mentir, mais montrer sa force ou son pouvoir n'était guère judicieux. Pour mettre plus de poids à ses paroles, la mercenaire du Chaos accentua la pression de son sabre sur la nuque de la jeune apprentie de Dolohov. Dans un murmure :

- Tu espères m'abuser comme cela? Les dessinatrices n'officient jamais comme servantes et il ne fait pas l'ombre d'un doute que tu en es une. Ton don t'a trahi!

D'un coup de pied fort bien placé dans le pliant du genou, Beitiris fit chuter Marlyn au sol, laquelle se reçut douloureusement sur les genoux à en deviner d'après le grognement de douleur qu'elle laissait échapper. A genoux, l'inconnue aurait encore moins de chances de tenter de la surprendre... pourquoi aurait-elle menti sinon? A moins qu'elle veuille à tout prix masquer son identité, ce qui était une autre solution possible. Une idée lui vint : se pourrait-il que Dolohov ait une apprentie? Après tout, la personne qu'elle menaçait était assez jeune d'après son timbre de voix et l'apparence de ses mains. Elle avait le don, elle l'avait trahi il y a deux minutes à peine. Et surtout, elle aurait très bien pu passer pour une servante si elle n'avait pas trahi son don...

- Cesse de mentir et réponds correctement à ma question, je commence à me lasser de ce petit jeu et mon impatience ne te sera pas favorable, loin de là.

Plus elle y réfléchissait, plus l'idée faisait sens. Seule une dessinatrice aurait le réflexe de se plonger dans les Spires pour se défendre. Un Alavirien doté d'un don moindre n'aurait pas ce réflexe. Décidément, cette sortie nocturne dans la demeure de Dolohov Zil' Urain se révélait intéressante.

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La surprise et une douleur rance dans les genoux firent grogner Marlyn, fatiguée d'être malmenée, et menacée par une lame qui appuyait toujours un peu plus sur sa gorge, traçant certainement une égratignure dont elle se serait bien passée, à présent. Cette position était loin d'être des plus favorables, autant parce qu'elle provoquait une certaine douleur le long de l'échine lorsque l'inconnu appuyait, autant parce que la jeune fille avait encore moins de chances de trouver l'identité de son agresseur, aussi féminin soit-il.

- Si vous savez que je possède effectivement le don, alors vous savez que celui-ci est réduit à un petit pois ! Le simple fait d'aller dans les basses Spires sans rien pouvoir y faire n'empêche en aucun cas les pauvres d'être au service des nobles qui les asservissent ! Et vous savez ce qu'on nous rabâche, quand on est gamin : " Les Spires sont vos amies, ne craignez pas, elles vous sauveront de maints dangers. " Et en l'occurence, c'est vous le danger ! Mais ça m'sert à rien, ces maudites Spires, j'ai pas assez de pouvoir.

Le ton montait, contrôlé mais pas trop, car il s'agissait désormais de jouer la servante pas fûtée pas maline, qui s'insurgeait à la moindre offense, malgré la position léthale dans laquelle elle était placée. En prenant bien soin de n'effleurer les Spires que par micro-secondes, dans les basses volutes et sans y rester, Marlyn cherchait désespérément un moyen des yeux de s'en tirer. Mais rien ; elle avait meublé trop sobrement la pièce, hormis les chandeliers ou quelques autres bibelots qui auraient pu faire office de massue.. si ces foutus genoux n'avaient pas eu si mal en tombant lourdement au sol.

- Comment voulez-vous que je vous réponde autrement ? On choisit pas son prénom ici, on nous le donne et on le garde, je m'appelle Rorcha, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise !

La jeune femme avait passé les mains le long du fil de la lame plaqué sur son cou, et maintenait le tranchant éloigné -quelques millimètres tout au plus - de sa peau, pour se protéger et éviter les mouvements intempestifs.
Cependant, quelque chose dans la présence dans son dos lui évoquait quelque chose.. Une silhouette de même envergure, des mains similaires..
Et on n'oubliait jamais les mains de son bourreau. Pourtant, c'était impossible. C'était trop irréel ; et elle serait déjà morte, si la personne qui la menaçait était effectivement celle à laquelle elle songeait. Tant pis, il fallait essayer. La voix mêlée de surprise, Marlyn laissa échapper, tentant un coup d'oeil en arrière :

- Slynn Ar' Kriss ?!?

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Le revers de la main fut flamboyant et violent. Marlyn n'eut pas le temps d'être repoussée par le choc que Beitiris la saisit par les cheveux et attira la tête de la jeune apprentie vers elle :

- Un nom à ne pas prononcer! Un nom à ne jamais prononcer... une personne que tu ne peux pas connaître, Slynn Ar' Kriss n'est jamais venue à Al-Vor, dans la demeure des Dolohov.

Dans sa colère, Beitiris avait laissé son véritable timbre de voix percer, n'importe qui aurait reconnu Slynn Ar' Kriss à cette voix. Elle venait d'accumuler deux erreurs, elle devrait probablement tuer la prétendue servante, mais elle ne pouvait pas tuer l'apprentie de Dolohov Zil' Urain. Beitiris devait donc s'assurer de la véritable identité de l'inconnue qu'elle tenait présentement en son pouvoir et elle devait le faire rapidement, elle sentait déjà poindre les prémices de sa folie meurtrière, appelée par sa colère. Elle rejeta Marlyn contre le sol :

- Je connais bien des manières d'obtenir les informations que je veux, mais je n'en ai pas le temps! Tu n'es pas l'une des servantes de Dolohov Zil' Urain, c'est une certitude! Donne-moi ta véritable identité et sois convaincante ou je t'achève séant!

Elle s'était exprimée dans un murmure, un murmure véhément ponctué par la lueur fugace d'un sabre que l'on lève, armé pour mieux frapper...

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Marlyn ne comprenait pas. Cette femme.. Elle avait la voix de Slynn, les mains et la posture de Slynn, elle avait tout de Slynn.. Ca ne pouvait être que Slynn ! Mais la réaction si violente qu'elle avait eu à l'entente de ce nom n'était pas normale.. Et la joue de Marlyn était bien d'accord.
D'ailleurs, la situation présente était critique, et pourtant, ressemblait tellement à une autre qui avait eu lieu près de de deux ans avant cela.. Elle avait croisé le noble blond pour la première fois, et s'enfuyait de l'Académie. Slynn était arrivée, et cette femme, en position de force au-dessus d'elle, l'épée en position de lui crever le coeur, lui rappelait étonnemment la confrontation sanglante qui s'en était suivie, et qui lui avait valu une cicatrice profonde à l'épaule gauche, là où la lame avait tourné.
Le comble de toute cela, c'était que l'inconnue reproduisait exactement les mêmes mouvements, les mêmes menaces ou presque.. Elle avait forcément un rapport avec Slynn.
Si c'était Slynn, elle n'avait plus besoin de cacher son identité, la noble arrogante l'aurait reconnue à dix mètres les yeux bandés.. Mais dans le cas où ce n'était pas la Sentinelle en question, ce qui semblait plus plausible, que faire ? Elle ne la croyait décidément pas, et menaçait de la tuer rapidement.. Elle n'avait plus le choix. Un bras levé devant son visage pour se protéger de la lame si elle retombait, et répliqué d'un air pincé, sans hausser trop la voix ni laisser paraître de colère sur son visage :

- Si vous me tuez, vous n'obtiendrez rien de moi ; avez-vous oublié que les morts ont toujours tort ? Je pourrais vous donner mille interprétations de ma vie et de mon nom, vous ne croiriez aucun d'entre eux.

La jeune fille s'arrêta un instant, et se mit sur les coudes. Il ne fallait pas reproduire la même erreur qu'avec Slynn Ar' Kriss, se relever pour ne pas être complètement démunie, et surtout, ne pas céder à la colère.. Même si maintenant, ce n'était plus un problème, heureusement. Lentement, l'apprentie Mentaï se redressa, les mains bien en évidence devant elle, la lame sous la gorge. Quand elle fut complètement dépliée, elle entama, espérant ne pas faire d'erreur dans son jugement sur la personne en face d'elle :

- Si vous êtes bien Slynn Ar'Kriss, malgré votre mauvaise humeur dès qu'on en parle, vous savez très bien qui je suis. Si vous ne l'êtes pas, vous êtes forcément quelqu'un de chaotique, sans quoi vous ne connaitriez pas le nom du noble ici, ni sa fonction.. Alors soit.
Puisque de toute façon, vous m'avez l'air assez tarée pour vouloir me tuer quelque soit ma réponse..
Je ne suis effectivement pas une servante, ici, même si ça convient très bien à mon image. On me connait sous le nom de Marlyn, en Gwendalavir et dans les tréfonds de l'Empire. Et je suis apprentie Mercenaire du Chaos.
Et vous, vous êtes qui . Si vous êtes Slynn Ar' Kriss, je suis morte dans moins de dix secondes. Si vous ne l'êtes pas, vous lui ressemblez étrangement. Qui êtes-vous, et qu'êtes-vous venue faire ici ?

Etonnée par son propre calme dans cette histoire de fous, Marlyn fixait toujours la lame qui la menaçait, tranchante comme une lame de rasoir, se disant qu'il était bien triste de mourir loin du noble blond, dans un décor noble qui lui allait décidément pas.

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Sans crier gare, Beitiris abattit son sabre. La lame décrivit une courbe toute en puissance et en maîtrise qui s'arrêta... juste à un doigt du visage de Marlyn. Conservant cette posture un moment, elle dégagea soudainement la lame et frappa Marlyn à l'abdomen avec le pommeau de son sabre. Pendant que Marlyn tâchait de reprendre sa respiration, Beitiris répondit, implacable :

- Je t'avais interdit de prononcer ce nom...

La mercenaire tentait de se reprendre, ce n'était pas l'instant de se laisser aller à sa folie et de tuer Marlyn. Tuer l'apprentie de Dolohov la placerait dans une situation très délicate si cela venait à se savoir. Dans un geste précipité, bien que contrôlé, elle rengaina aussi son sabre avec une véhémence qui trahit son état d'esprit agité. Cependant, elle finit par retrouver une certaine maîtrise d'elle-même et abaissa alors lentement la capuche de sa cape qui dissimulait jusqu'alors son visage. Dans un murmure, elle répondit alors à Marlyn :

- Je suis Beitiris Ar' Kriss, la Dame Sanglante, apprentie du Mentaï Ghend Ar' Althalus.

Le doute était toujours présent dans l'esprit de Beitiris, elle regrettait déjà de ne pas avoir tué l'apprentie de Dolohov à qui elle venait de révéler son identité, mais la raison devait l'emporter sur ce sentiment irrationnel... sans quoi, qui sait ce qu'il adviendrait.

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Heureusement que la Dame savait ce qu'elle faisait.. Le sang de la jeune fille n'avait fait qu'un tour dans son corps, et sa vie avait vraiment défilé devant ses yeux à vitesse grand V. Ses nerfs venaient d'être mis à rude épreuve.. Mais elle n'eut pas le temps d'y songer, cassée en deux par un coup dont la puissance lui ôtait le souffle, souffle qu'elle avait énormément de mal à reprendre, les mains posées sur la poitrine comme pour protéger d'un autre coup qui allait venir. Marlyn écouta, le thorax plié, la Dame la sermonner. C'était tellement ironique.. Mais en même temps, cela prouvait que ça ne pouvait pas être Slynn Ar' Kriss, la noble en question n'aurait pas arrêté la lame qui aurait dû lui fendre le crâne..

Ce visage.. C'était exactement celui de Slynn. Beitiris Ar' Kriss.. A n'en pas douter, il s'agissait certainement d'une soeur. Une soeur qu'elle aurait cachée, alors ? Deux Slynn pour le prix d'une, il ne manquait plus que ça ! Surtout que la deuxième avait l'air encore plus tarée et sadique que l'autre, le coup qu'elle avait donné faisait encore extrêmement mal.. Mais ce n'était la douleur qui composait le rictus de Marlyn ; c'était une sorte de moquerie, moitié-feinte seulement, devant cette annonce pompeuse de son identité..Et aussi pour évacuer et masquer le trouble qu'elle avait à se trouver devant un sosie de la femme la plus dangereuse pour l'apprentie Mentaï.

- Nous sommes faites pour nous entendre, alors..

Et elle tiqua ; non seulement fallait-il se trouver devant un sosie de Slynn, mais en plus fallait-il que le sosie en question soit de son côté ? C'était dur à apprendre et à avaler, quand même..

- Alors comme ça, Slynn avait une soeur.. Comme si une ne suffisait pas, rajouta-t-elle entre ses dents, encore légèrement pliée sur le bleu qui s'était formé sur sa peau. Puis-je savoir ce que vous êtes venue chercher ici, Dame Sanglante ? Les Mercenaires s'espionnent, c'est dommage que la confiance ne fasse pas partie de votre manière de voir les choses..

Un temps d'arrêt, puis elle reprit, une autre question lui brûlant les lèvres :

- Pourquoi vous haïssez votre soeur à ce point ?

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Beitiris était suffisamment intelligente pour se persuader de ne pas accorder de crédit aux dernières phrases de Marlyn ; la jeune apprentie ne cherchait qu'à la blesser, à la provoquer. Elle aurait pu y parvenir, mais Beitiris avait repris son sang-froid et seul Dolohov, le maître de Marlyn, avait le pouvoir de la blesser quand elle se retranchait derrière son masque. Le fait qu'il fut très lié à Slynn à une époque n'y était probablement pas étranger... lui, il trouvait les mots justes pour faire mal.

Mais avec cette Marlyn, c'était différent. Elle ne connaissait pas Slynn Ar' Kriss, pas véritablement toujours est-il, et elle tentait maladroitement de se venger sur Beitiris pour le mal que Slynn lui avait fait. La jeune apprentie ne pouvait pas savoir que ce que Slynn lui avait infligé lui importait très peu : Beitiris n'haïssait pas sa soeur, ce sont les gens qui l'avaient rejetée qu'elle haïssait. Dans un murmure ironique et dominateur, Beitiris prit alors la parole, elle s'exprimait d'une manière que Slynn n'employait jamais :

- Pauvre petite chose... Ma soeur t'a brisée et tu espères me blesser à ton tour, pour te venger de ce qu'elle t'a fait, parce que ma seule existence, ma seule présence aujourd'hui en face de toi te rappelle douloureusement tout ce qu'elle t'a fait subir. Pitoyable... je me demande pourquoi Dolohov s'obstine à vouloir te former, tu n'as aucun talent, tu n'as fait que gâcher tout ce qu'il t'a appris quand tu étais infiltrée à l'Académie, Marlyn Til' Asnil, élève déchue de la maison Félixia.

Emna, ou quel que fut son véritable nom, s'était révélée très utile et lui en avait beaucoup appris sur l'Académie, ses rumeurs, et autres. Jamais de plein gré toutefois, Beitiris devait lourdement insister pour obtenir les informations désirées et elle restait insatisfaite quant aux informations concernant sa soeur. User ainsi de ces informations pour blesser Marlyn n'était sans doute pas le plus judicieux, mais cela lui apportait une certaine satisfaction.

- Quant aux affaires des Mentaï, elles ne te concernent pas, tu n'es pas l'apprentie de Dolohov, tu es juste sa chose...

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Elle tiqua. Les mots prononcés par la soeur de Slynn étaient particulièrement bien choisis, le ton employé, perfide et fourbe, rendaient son discours plus douloureux encore. Cependant, les premiers sarcasmes ne l'affligeaient pas, habituée à les avoir souvent entendus prononcer entre les murs de l'Académie, les sachant et les voulant faux en son for intérieur. Mais.. :

- Je ne suis pas une chose. Je ne suis pas sa chose !

Il fallait se calmer, la colère était ce que Beitiris recherchait, ce contre quoi Marlyn avait le plus de mal à lutter. Si elle se laissait piéger par sa colère et les mots insidieux de la " Dame Sanglante ", ce serait la plus belle des erreurs. Pourtant, comment rester stoïque devant ces insultes et ces allusions ? Elles n'étaient pas vraies pourtant, elles ne pouvaient pas être vraies. Beitiris avait juste trouvé les mots qui pouvaient provoquer la colère sourde de l'apprentie Mentaï, rien de plus. On l'avait informée de tout ce qui blessait Marlyn, il ne pouvait en être autrement.

- Comment avez-vous obtenu de telles informations ? Comment pouvez-vous savoir qu'elles sont vraies ? Vous tentez simplement de me faire sortir de mes gonds avec une poignée de rumeurs..

Elle avait serré les poings pour rester stoïque devant l'image de Slynn Ar' Kris, mais elle devait reconnaître qu'il devenait de plus en plus dur de rester calme, lorsqu'une image de sa pire ennemie venait de la calomnier et de remuer le couteau dans la plaie.

- S'il "s'obstine à vouloir me former", c'est qu'il y a une raison! Si je n'avais, comme vous insinuez, aucun talent, alors pourquoi suis-je encore en vie ? Pourquoi m'aurait-il gardée, sachant que je ne pouvais lui servir à rien ? Je suis utile, et quelque part, il a besoin de moi, de ce que je sais et de ce que je sais faire !

Messages : 61 Inscription le : 16/12/2007

Dévisageant sans retenue la jeune Marlyn, Beitiris perçut aussitôt sa colère et eut un fugace sourire triomphal : elle avait touché juste. Les informations d'Emna étaient justes, Beitiris les vérifiait toujours, mais les erreurs pouvaient pourtant subsister. Pauvre Marlyn... elle avait probablement un don très fort pour Dolohov la forme, mais elle n'avait aucun contrôle d'elle-même, aucune discipline. Sans s'attarder sur cette pensée, Beitiris reprit sur le même ton que précédemment :

- Pauvre petite chose, tu y crois dur comme fer, n'est-ce pas? Tu es sa chose, pas son apprentie, il se joue de toi, il te fait miroiter des illusions et tu bois à sa coupe manipulatrice sans retenue. Tu ne vois que ce qu'il veut que tu voies... et tu penses être une Fille du Chaos? Tu es une marionnette, tout simplement. Tu ignores tout de nous, des Enfants du Chaos, n'essaie pas de te convaincre que tu es l'une des nôtres. Tu es seulement une élève déchue de la Maison Félixia, une pauvre élève, une pauvre chose égarée dans un monde qui la dépasse.

Beitiris se pencha alors pour murmurer à l'oreille de Marlyn :

- Retourne parmi les tiens, pauvre petite chose, tu n'es pas à ta place parmi nous!

Subitement, Beitiris se retourna et porta la main à la poignée de son sabre. Elle avait entendu de discrets bruits de pas... mais il était trop tard pour se dissimuler, la poignée de la porte s'abaissait doucement. Beitiris tira son sabre...

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C'est d'un ennuie toutes ses rues de riches... Pas de bagarre, pas de tueries, que des mots, des ricanements. Heureusement que Tarus avait une langue assez pendu parce que sinon, il passerait pour un sot parmi les imbéciles. C'est donc en cheminant dans une ruelle qu'il arriva enfin devant la rue de son contact : Dolohov. Bien que n'ayant point peur des Mentaïs, la réputation de l'homme réussissait à lui faire appréhender son rendez-vous. Et il vagabonda jusqu'a la résidence du vilain-pas-beau-mais-qu'est-quand-même-beau. Toquant un instant, il se regarda et remarqua que "oh miracle" il n'avait point de tache sur son bel habit. Ainsi Tarus pourrait passer tranquillement sans avoir trop de problème. Un majordome avec l'air fatigué et morne lui ouvrit la porte.

- C'est pourquoi ?

* Ah, les majordomes et leurs vocabulaire : trois ou quatre mots maximum "C'est" "Pourquoi" "Oui" et "Non"*

-Je viens voir Dolohov Zil' Urain. Est-il-la ?

-Oui

-Je peux donc le rencontrer !

-Non

*Aller quelque chose d'autre va sortir de sa bouche sinon je lui tranche la gorge*

-Et pourquoi cela ?

- ~~Non~~ Car il est occuper. Et ne peut pas vous recevoir

-Bien, je te préviens juste cher majordome, on m'a donné un ordre et je tiens à le respecter. Est ce que Sieur Zil' Urain est ici a ce moment précis.

-Oui.

-Et bien je passe.

-Non.

*Nom de d'la ! Il est coriace le bougre, j'vais d'voir employer la manière forte*

Prenant un air carnassier, son favoris d'ailleurs, il se lâcha et l'aura de terreur qu'il contenait habituellement pris forme autour de lui. Le majordome broncha un poil puis se retrouva propulser dans le couloir. Glissant sur deux ou trois mètres, l'homme vit Tarus s'approcher de son oreille

-Tu as de la chance d'être au service de Dolohov, sinon je t'aurais bien tuer pour m'avoir bloqué le passage.

Et il disparut dans la vaste maison du Mentaï.

* Ouh Crénom d'un Ts'liches qu'elle est grande cette foutue maison, j'vais m'y perdre a tous les coups*

Après maintes et maintes recherche, en pensant haut et fort "Ah non ce n’est pas par la", "Devrais mettre un plan dans cette maison" "Ro un cul de sac". C'est enfin qu'il arriva non loin d'une chambre qui semblait habiter par quelque importante personne, qui d'ailleurs conversait assez fortement. Deux femmes par le ton ~~et l'odeur~~ . Tarus ouvris la porte et s'il n'avait pas eu ses réflexes, notre cher et vaillant escrimeur se retrouverais morts une grosse entaille sur le poitrail. C'est donc de cette manière qu'il se retrouva a parer un sabre tenue par une dame a l'air follement... folle. Sa rapière était donc de sortit et c'est par une petite feinte suivit d'une minuscule pirouette que l'homme se retrouva loin du sabre mais dans la chambre juste au coté de la deuxième damoiselle.

-Tous doux ma bonne dame, je ne viens point me battre. Je cherche juste Dolohov Zil'Urain. Et oula qu'cette maison est bien grande. En tous les cas, ce n'est pas une attitude.

Rangeant sa rapière en faisant un salut fort charmant, il reprit.

- Enfin bon. J'espère que je ne vous dérange pas trop, car je ne sais ni dans quel pièce je me trouve, ni où je peux trouver l'homme qui habite ici.

Messages : 2181 Inscription le : 30/05/2007 Age IRL : 30

- Dolohov Zil' Urain est.. absent, ce soir. Vous avez dû mal vous renseigner.

C'était toujours étrange de prononcer le nom de l'homme qui était son Maître, et c'était même gênant, compte tenu du fait qu'elle venait de l'apprendre complètement par erreur, alors qu'il le lui cachait depuis bientôt un an. Peut-être qu'en faisant comme si elle n'avait rien entendu.. Mais non.
Toujours sur les nerfs des accusations perfides de la soeur de Slynn Ar' Kriss, Marlyn prenait cette entrée impromptue comme excuse pour retrouver un calme relatif, éviter de se poser trop de questions.. et surtout les mauvaises questions. Car à cause de Beitiris, certaines interrogations s'étaient posées, même si leurs réponses ne faisaient pas de doute dans l'esprit de la jeune apprentie Mentaï. Mais tout de même..
Et puis, être traîtée comme une chose, comme une " pauvre petite chose " .. Heureusement qu'une diversion lui avait permis de ne pas exploser. S'il y avait bien une chose qui faisait sortir la jeune fille de ses gonds, c'était de ne pas être considérée comme une humaine ! Certes, elle avait voué son existence future, certes, elle était défigurée.. mais elle restait humaine. Et ça, non, ça, c'était bien une des rares choses qu'on ne lui enlèverait pas. Mettant toute son attention sur l'inconnu - à l'aura plutôt glaciale - pour ne pas remonter sur ses grands Siffleurs, elle reprit d'un ton partiellement maîtrisé, encore un peu assourdi par la colère :

- Je trouve étonnant qu'Hyacinthe vous ai laissé entrer, il est formellement interdit aux visiteurs de pénétrer la demeure en l'absence du Maître des Lieux. Auriez-vous l'obligeance de décliner votre identité ?

Oui, il fallait vite reprendre de la confiance et du mordant, ne pas laisser le trouble lui faire courber l'échine, montrer à Beitiris qu'elle était le Maître des lieux, ici. Montrer qu'elle ne se laissait pas si facilement emporter par sa colère, ou influencer par la première venue. Elle avait été brisée, certes. Mais elle avait encore de la force, et elle allait le prouver. Malgré la colère qui vibrait encore un peu dans ses poings fermés et ses bras croisés, elle reprit, se tournant vers Beitiris, en un murmure près de son oreille :

- Mais je suis parmi les Miens, ici.. Je suis à ma place. Et ça, vous ne pourrez jamais l'en empêcher. Et la chose, vous ne pouvez pas l'empêcher d'être humaine non plus.. Je suis chez moi, ici, vous pouvez tenter tout ce que vous voulez, je ne referai pas les mêmes erreurs que j'ai commises avec votre soeur !

Messages : 61 Inscription le : 16/12/2007

L'inconnu était plutôt leste, on ne pouvait guère le nier. Leste et compétent, mais Beitiris ne doutait pas de ses chances de le mettre en déroute, elle était l'apprentie de Ghend Ar' Althalus, l'un des Mentaï les plus influents, et était en passe de rejoindre leurs rangs. Cependant, elle n'eut pas à se donner la peine de combattre, l'homme rengaina sa rapière et la mercenaire l'imita donc, encore qu'elle conserva sa main droite sur le fourreau, prête à éventuellement dégainer et frapper dans un même temps si nécessaire.

L'homme avait une certaine présence fanfaronne, ce qui déplaisait singulièrement à Beitiris. La future Mentaï détestait les vantards et fanfarons de tous acabits qui n'ont que trop rarement les moyens de leur vantardise, mais peut-être celui-ci faisait-il exception. Prête à toutes éventualité, Beitiris balayait la salle du regard, pour surprendre tout mouvement surgissant de l'ombre. L'apprentie maladroite de Dolohov essayerait peut-être de lui tendre un piège et Beitiris n'escomptait évidemment pas se faire avoir aisément. Avisant Marlyn qui se rapprochait d'elle pour murmurer quelques mots à son oreille, elle eut un sourire amusé. Cette jeune dinde essayait de sauver les apparences en se montrant forte, mais le discours de la future Mentaï n'était pas resté sans effet.

Dans un murmure :

- Seule l'influence de Dolohov te protège, pauvre petite chose. Autrement, les véritables apprentis des Mentaï se seraient déjà amusés avec toi! Ce que tu as subi comme tortures dans ta petite Académie ne sera qu'une mise en bouche en comparaison de ce qu'ils te réservent. Les véritables Enfants du Chaos n'ont d'autres intérêts envers des usurpatrices comme toi de les torturer avec passion pour t'apprendre dans la mort le véritable sens du mot souffrance.

De manière totalement perverse, elle ajouta :

- Je me réjouis d'avance du jour où Dolohov t'abandonnera, pauvre petite chose... Je me réjouirai de lire dans ton regard l'expression abasourdie d'une pauvre petite chose qui s'aperçoit seulement de la réalité. Tu te fais une image si niaise de Dolohov Zil' Urain... on croirait que tu es une pauvre petite chose amoureuse...

Messages : 42 Inscription le : 01/11/2008 Age IRL : 32

Tarus restait silencieux, ne faisant qu'écouter les petites messes-basses que les deux damoiselles croyaient discrète. D'ailleurs pendant leurs petits murmure, on pouvait y remarquer quelque amabilité qu’elles s’échangeaient avec tant d'ardeur ! Puis un mot, un tout petit groupe de mots doux résonna à ses oreilles, c'était un truc du genre "Pauvre petite chose". L'homme fut outré d'entendre un tel mot, oui, car certes il tuait parfois sans raison, bon d'accord, souvent sans raison, le tueur n'aimait pas traiter ni que l'on traite les autres de "chose", même si certain mérite largement se surnom... Enfin, bon, cela était une question de principe chez lui, car comme il tuait pour la réputation, tuer des "pauvres petites choses" ne ferait que lui ternir sa belle réputation alors que tuer ce que l'on appelait "humain" faisait un peu plus classe tous de même. Heureusement que Tarus restait maître de sois, enfin pour l'instant, car il se laissa juste le temps de répondre à la jeune dame qui habitait apparemment ici.

- Je me présente Tarus Tal'Oursian. Vous dites que sir Dolohov n'est point la ? Et bien c'est étrange car votre majordome, Hyacinthe c'est cela, m'a justement dit qu'il était présent en ce lieu. Mais comme il ne voulait pas me laisser passer, puisqu'il obéissait aux ordres de son maitre, je me suis vu dans l'obligation de l'éjecter du chemin, gentiment, naturellement !

Un petit sourire d'ironie acheva la phrase. Puis, sentant ou plutôt laissant son calme s'envoler, l'homme regarda l'invitée apparemment non désirée et s'exclama :

-Quand a vous, Madame ! Vous êtes bien présomptueuse d'appeler mademoiselle une... "Chose" ! Je me vois dans l'obligation de corriger cette regrettable insulte à l'apprentie de mon employeur. Oui, j'ai a peu près tous entendu de votre conversation de murmure et messes-basses, j'ai une ouïe assez fine m'a t'on dit.

Sortant sa rapière avec élégance et fanfaronnade, ce qui avait l'air de mettre encore plus en rogne sa prochaine adversaire, il fit un salut très hautain. Son adversaire avait l'air d'être sur de le battre, mais Tarus restait d'un calme naturel.

-J'aimerais juste savoir votre nom. C'est une façon chez moi, comme cela, si l'un de nous meurt, il saura précisément qui l'a tué et pourra le ou la maudire. Enfin, c'est ma vision des choses.

Le nom sortit brièvement des lèvres de la plus vieille dame de la pièce. Enfin le combat allait commencer.

-Petite précision avant de commencer... Dans le domaine auquel vous appartenez, on m'appelle le Tueur Perçant. Je pense que ce cher Ghend Ar' Althalus vous a parler de moi, j'ai effectué une ou deux missions pour lui.

Et d'un coup, l'homme lâcha son immonde aura, qui semblait alourdir l'air et assombrir la lumière. Souriant comme un démon, l'homme se mit en position de combat.

-En garde !

Messages : 61 Inscription le : 16/12/2007

Ainsi, il était le spadassin que Ghend avait employé à l'une ou l'autre occasion pour accomplir des tâches qu'il estimait indignes d'un Fils du Chaos. L'homme était présomptueux et passablement stupide... les Mentaï sont les Fils du Chaos, les plus redoutables servants de la Guilde, et Beitiris était en passe d'en devenir une. Elle ne daignerait même pas dégainer son sabre face à ce Tarus, elle avait autre à l'esprit.

Beitiris plongea aussitôt dans les Spires et son Dessin ne mit pas longtemps à se matérialiser... la rapière de Tarus Tal' Oursian se transforma en une bouquet de roses que l'homme regarda d'un air surpris. Ses grands yeux ouverts par un étonnement des plus incrédules évoquèrent à Beitiris le regard d'un simple d'esprit... ou d'un bébé peut-être. Sans lui laisser le temps de se ressaisir, elle s'avança, lui prit le bouquet d'un geste sec, et lui fouetta le visage avec avant de le jeter au sol où il disparut :

Merci pour les fleurs! s'était-elle exclamée sur un ton des plus ironiques et des plus offusquant. Beitiris admirait à présent son oeuvre et elle était quelque peu déçue : elle ne lui avait pas entaillé la joue autant qu'elle l'aurait voulu. Cependant la griffure des épines des roses avait laissé des sillons sanglants sur la joue gauche du spadassin. Ce fanfaron imbécile l'avait mise de mauvaise humeur, suffisamment pour qu'elle doive à nouveau lutter dans son esprit pour conserver sa lucidité. Enerver Beitiris Ar' Kriss n'était pas une manoeuvre judicieuse pour qui souhaitait rester en vie... ce fut la folie qui prit le dessus.

La lutte intérieure n'avait pas duré bien longtemps et la mercenaire avait d'ores et déjà empoigné la gorge de Tarus sans même s'en rendre compte. Les yeux noirs de Beitiris brillaient d'une lueur démente et malveillante alors qu'ils dévisagaient le spadassin qui concentrait ses efforts pour dégager sa gorge. Malheureusement pour lui, la folie de Beitiris décuplait ses forces et il étouffait déjà à moitié. D'un coup sec, Tarus parvint finalement à se dégager et il bondit en avant... afin de mieux voler par la fenêtre. Sadiquement, Beitiris avait prolongé le mouvement du spadassin tout en l'esquivant, le guidant droit vers la fenêtre ouverte. Emporté par son élan accentué par Beitiris, il ne pouvait simplement plus éviter cette humble fenêtre et un ridicule vol plané qui lui remettrait les idées en place... s'il ne tombait pas sur les gardes en prime.

Beitiris sentait le regard de Marlyn peser sur elle, elle se retourna violemment et la foudroya du regard, prête à frapper Sa folie se faisait plus forte et véhémente, Beitiris avait du mal à conserver un contrôle minime d'elle-même... sa voix grinça quand elle lança :

- Et bien, petite chose, on en reste sans voix?!?

Une impulsion lui disait de tuer, de tuer cette pauvre petite chose, mais une étincelle de raison brillait encore et lui sommait de ne rien en faire. Une étincelle qui pouvait s'éteindre à tout moment...

Messages : 2181 Inscription le : 30/05/2007 Age IRL : 30

Elle avait un maniement répétitif de ces tournures méprisantes et blessantes, cette Beitiris.. Comme Slynn, elle appuyait sur les plaies morales et les points sensibles avec un plaisir qu'il était difficile d'imaginer. Mais quand on avait fréquenté Slynn Ar' Kriss pendant près d'une année complète, on commençait à être habituée aux sarcasmes en boucle et aux insultes à la connotation supérieure. Malgré cela, la jeune fille avait serré les dents, le regard fixé sur cette femme qui lançait des questions ; Questions qui, malgré la volonté puissante de Marlyn, parvenaient à s'insinuer dans son esprit et à y semer quelques doutes. Après tout, elle n'avait peut-être pas complètement tort. Mais c'était le peut-être qui comptait : elle n'allait pas laisser démolir cette confiance qu'elle avait envers le noble blond dès qu'une inconnue sanguinaire venait ironiser sur son sort et profiter des quelques faiblesses qui restaient dans son esprit.
D'un geste agacé, elle chassa ces pensées néfastes d'un mouvement léger de tête, projetant son attention sur le nouvel arrivant qui commençait à défier l'autre folle, laissant la jeune fille profiter de ce répit pour rebâtir proprement et parfaitement ses défenses mentales, se laissant refroidir par un dédain et un mépris profond, qui venait du temps où elle avait à supporter la Sentinelle cruelle qui avait comme doux nom celui de la femme frapadingue en face d'elle.
Le combat qui suivit devant elle fut assez rapide, d'ailleurs. Pour éviter d'être meurtrie par un coup qui pouvait partir accidentellement, l'apprentie Mentaï croisa les bras, l'oeil indifférent quant à l'échange vif des deux inconnus, et s'écarta, dos contre le mur, suivant la scène tranquillement. S'ils pouvaient s'entretuer, ce serait idyllique.. Hélas, la soeurette adorée de la Sentinelle honnie prenait rapidement l'avantage, à mesure que son esprit détraquait complètement, et l'inconnu - qu'elle aurait préféré voir rester plutôt que Beitiris - venait de passer par la fenêtre de sa chambre. Hyacinthe allait sûrement accourir au vu du bruit que cette lutte stupide provoquait. Sareyn haussa un sourcil ; après tout, elle était maître des lieux et devrait faire quelque chose.. Mais ne s'en sentait pas vraiment l'envie. Sauf si cela devenait dangereux pour elle..
Comme venait de le témoigner le regard allumé d'une lueur de folie profonde qui se planta sur elle. Décidément, cette femme avait tout d'une déséquilibrée.. Vagabondant silencieusement dans les basses Spires pour se préparer en cas d'attaque innoportune de la part de la démente, Marlyn ne décroisa pas les bras, à peine remuée par les nouvelles insultes qui pleuvaient sur elle. D'ailleurs, le ton hystérique et l'allure sauvage de son interlocutrice enlevait toute crédibilité à son injonction, car celle-ci ne ressemblait en rien à celles qui avaient si bien atteintes la jeune fille quelques minutes plus tôt. Tant mieux, d'ailleurs. Ca pouvait aussi être signe qu'elle se fortifiait mentalement. Il fallait continuer.

L'élève chaotique deserra légèrement les bras, au cas où. Puis reprit d'un ton neutre, l'oeil méprisante mais la face glaciale, signe que les invectives ne l'atteignaient plus :

- Que comptez-vous faire, maintenant ? Réparer le carreau ? Vous n'êtes qu'une folle sanguinaire, même moi je sais me contrôler mieux que vous, et ce n'est pas rien de le dire.. Il suffit de demander à votre soeur.

Malgré tout, le fait qu'on l'insultât de la sorte était vraiment très loin de lui plaire. Certes, les injurs pleuvaient quant à sa voie lorsqu'elle était encore à l'Académie, mais jamais, jamais on l'avait considérée comme autre chose qu'une être humain.. Être qualifié de "pauvre petite chose" lui faisait encore serrer les dents et pincer les lèvres.

- Vous ne parviendrez pas à m'énerver avec vos insultes.. J'ai beau n'être qu'une petite chose à vos yeux, je considère cela bien mieux qu'avoir le cerveau complètement ramolli par la folie. Le Maître ne m'abandonnera pas. Et à ses yeux, je ne suis pas une chose, mais bien son élève.. Vos insinuations quant à mes sentiments ne m'atteindront pas.

Cependant, en parlant, elle s'était de nouveau un peu irritée en resongeant à toutes ces questions douteuses qui germaient dans son esprit, et les chassa d'un tic.

- Sortez d'ici.

Le ton glacial employé pour le dire signifiait clairement qu'elle utiliserait tous les moyens et toute sa puissance pour arriver à ses fins..

Messages : 42 Inscription le : 01/11/2008 Age IRL : 32

Menterie si vous dites que Tarus n'a pas besoin de revenir car il n'est jamais parti. Mais avant de conter ses exploits, je tiens à démentir le fait que le spadassin eu l'air étonner face a son arme toute de rose vêtue. Car, en effet le combat fut rapide, trop pour qu'il fut étonner. En tous cas, toujours est-il qu'il fut envoyé par la fenêtre ouverte. Mais, chose que notre dame-au-sabre oublia de faire, c'est de vérifier s'il était vraiment bien tomber. Puisque n'oublions point que Tarus est un tueur et sais retourner la situation. Donc, au lieu de passer comme tous bonshommes par la fenêtre et de s'écraser au sol, il écarta les bras, s'accrochant vite au cadre de l'ouverture, ainsi, il resta sur place regardant la scène sans vraiment prendre peur. Après, il retourna sur ses deux jambes silencieux, pendant que ses deux convives discutaient sans véritablement le remarquer. Puis, lorsque sa rapière fut redevenue normal, puisqu'un dessin ne dure pas et n'était pas fait pour durer- je tient d'ailleurs a rappeler que le combat a été pour l'un des deux combattant a été terminée rapidement- Donc lorsque sa rapière fut normal, il passa, avec une pirouette fort bien exécuter, de derrière la Mentaï à devant sa personne. Dans un geste rapidement inhumain, la pointe de la rapière se trouva à quelque millimètre du visage de son adversaire, juste entre les deux yeux.

- Ne tournez jamais le dos à votre adversaire ! Et ça se prétend Mentaï, franchement.

Sentant une présence dans les Spires il ajouta rapidement.

-Sort de là, et ne tente pas de dessiner, sinon tu meurs !

Son sourire de démon revint. Toujours sa rapière au même endroit, il pris de nouveau la parole

-Vous ne méritez pas encore le titre de Mentaï. Trop de fautes dans vos actions. Certes c'était une bonne idée que le bouquet, mais on vérifie si l'adversaire est hors d'états de nuire avant de lui tourner le dos.

D'un calme trop démoniaque, l'homme appuya légèrement sur le front.

-Si Ghend n'avait pas été un bon employeur, vous seriez morte à l'heure qu'il est.

Avançant d'un pas, elle recula d'un pas. Jouant avec le calme et la noirceur qui l'entourait, Tarus continua ses paroles.

-Et si j'avais été sérieux, vous seriez morte bien avant. Voyez vous, j'ai d'autre armes sur moi, et lorsque vous m'aviez donnez se beau bouquet dans le visage, j'aurais put vous... Transpercez. Trop de fautes, vous ne vous protégez pas assez et vous jugez mal votre adversaire. Comprenez bien qu'il faut peu de chose pour paraitre fanfaron, pas assez fort. Bon, je vais peut être enlevé cette rapière. Mais ne vous avisez pas de m'énerver d'avantage, votre folie n'est rien comparez a ce que je suis lorsqu'on m'énerve.

D'un geste, il fit mine d'enlever son épée, puis la remettant rapidement, ce jeune homme repris, histoire de bien enfoncer le clou

- La prochaine fois que vous combattrez, vérifier que celui d'en face ne peut pas sentir de présence dans les spires, ou dessiner car sinon, vous perdrez à tous les coups. La surprise ne sert pas quand un adversaire sait parfaitement se contrôler.

Messages : 61 Inscription le : 16/12/2007

Il se jouait de Beitiris, oh... il allait voir! Dans un mouvement sec, elle empoigna la lame de la rapière et la dégagea de sa gorge. Assurément, elle en ressortirait avec une coupure plus ou moins profonde à la main, mais Beitiris était suffisamment folle de rage pour ne pas sentir la douleur. Dans un même temps, elle venait d'asséner à Tarus un violent coup de pied... à l'entrejambe. Inutile de préciser que le spadassin en vint à se plier en deux, un coup pareil à un tel endroit ne laissait personne insensible... en particulier quand il s'agit d'un homme. Dans un murmure implacable, elle lança :

- Tu parles trop...

Sans marquer de temps d'arrêt, elle frappa du tranchant de la main droite sur le poignet de Tarus, la violence du choc lui fit lâcher la poignée de la rapière. Une autre frappe, brutale et peu élégante, en marteau cette fois lui brisa la clavicule, rendant son bras d'épée inutilisable... Avec un dédain très marqué, elle jeta l'arme étrange et inutile pour agripper le spadassin qui tentait de se ressaisir. Beitiris le fit nonchalamment pivoter après avoir saisi le poignet de son bras indemme, l'agrippa au col, et vint lui écraser la tête contre le mur. La mercenaire le projeta finalement de l'autre côté de la pièce et se dirigea vers la fenêtre. Le spadassin n'en mourrait pas, mais elle lui avait fait payer ses propres erreurs : ne jamais retenir le coup de grâce face à un adversaire expérimenté et ne jamais lui parler, si ce n'est pour le déconcentrer.

- Tu penses me chasser, pauvre petite chose? Détrompe-toi, même dans ma folie, je te serai toujours supérieure... je ne vis pas d'illusions, moi! Tu n'es qu'une pauvre petite chose... crois-tu qu'il puisse seulement t'aimer en retour? Dolohov Zil' Urain, ton maître, n'aime que lui-même...

De nouveau, des paroles blessantes... Beitiris, prête à passer de l'autre côté de l'encadrement de la fenêtre s'était retournée pour asséner un nouveau coup de poignard... un coup de poignard final. Elle n'avait plus rien à faire en ce lieu, la pauvre chose lui en avait déjà tant appris. Sur un murmure sarcastique :

- Je te remercie, pauvre chose, tu m'en as appris plus que tu ne pourrais le soupçonner! Remets les salutations de Dame Beitiris à ton petit Dolohov et contemple enfin son vrai visage! Nous nous reverrons, pauvre petite chose...

Sans attendre de réponse, Beitiris sauta alors dans le vide et se reçut en culbute pour amortir sa chute. Les bruits de sa lutte avec Tarus avaient alerté des gardes qui rappliquaient en courant. Au loin, elle entendait le bruit d'une porte que l'on défonçait et des clameurs venant de la chambre. Mais, Beitiris ne s'en soucia pas davantage, un garde était déjà sur elle, sabre au clair. Elle l'esquiva quand il frappa et agrippa son poignet dans une clé avant de le projeter dans un même mouvement. L'homme était désarmé, poignet brisé, et avait chuté lourdement. Son compagnon n'eut pas plus de chance... Emporté par son élan, il fut aussi esquivé par Beitiris qui acheva sa danse mortelle en lui brisant la nuque. Sur une révérence ironique, elle disparut dans la nuit.

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