Pour déchiffrer les étranges symboles. [Terminé]

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Elleira était de bonne humeur. Comme d’habitude en fait, mais ce matin-là, elle était particulièrement de bonne humeur. Sa journée avait commencé avec le cours de combat matinal du Grand Siffleur. Oh, elle l’avait appelé Grand Siffleur sans y pensé. Elle commençait à prendre le pli des élèves qui appelaient le Maître d’arme ainsi. Quel drôle de surnom. Elle se demandait d’où il venait et qui l’avait appelé ainsi en premier. Grand mystère…. Revenons aux raisons de sa bonne humeur. Elle s’était légèrement améliorée depuis les premiers cours et cela la réjouissait. Elle sentait son corps devenir plus ferme, plus efficace à chaque fois. Les nombreux matins où son corps avait protesté, car il était courbaturé, lui confirmait cette sensation. En plus, elle commençait à se faire des amis. Elle qui n’aimait pas particulièrement être seule, ce changement lui faisait le plus grand bien. La meilleure chose qui lui était arrivée aujourd’hui, celle qui rendait sa journée plus belle que toutes les précédentes, c’était tout simplement sa nuit de sommeil. Pour la première fois depuis son arrivée, elle avait dormi une nuit complète sans se réveillé. Pour elle, c’était la preuve qu’elle commençait enfin à s’adapter à son nouvel environnement. Qu’elle commençait enfin à se sentir chez elle.

La jeune femme secoua sa crinière rousse, cherchant son chemin dans cet immense Académie. Elle posa ses yeux bleus sur l’enfilade de couloirs qui s’étalait devant elle et soupira. Elle était encore perdue. C’est ce qui arrive quand on va à un endroit que l’on ne connait pas sans demander son chemin au préalable. Elle déposa sa main sur ses yeux et se frotta le visage. Elle ne devait pas se laissé aller au découragement. Bah, peu importe le couloir qu’elle choisirait, il allait surement l’emmener à quelques part. Et ce quelque part serait différent de l’endroit où elle était. Donc, elle serait plus proche de retrouver un couloir qu’elle connaissait. Un sourire illumina son visage. Elle était toujours de bonne humeur.

La raison pour laquelle elle s’était perdue était toute simple. Elle cherchait le bureau d’un professeur qu’elle n’avait jamais rencontré. Hier, en cours de combat, elle avait entendu des élèves discuter du cours de civilisation qu’ils avaient plus tard dans la journée. Ce cours semblait très intéressant, mais il semblait nécessiter des lectures et des devoirs écrits. Elleira aurait tellement voulue apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur Gwendalavir, mais ne sachant n’y lire, n’y écrire, elle ne pourrait suivre ce cours. Ce matin, elle avait décidé que, comme elle étudiait ici, elle pouvait très bien solliciter un cours avec ce professeur pour apprendre. Elle avait soif de connaître et, apparemment, lire est la meilleure manière d’apprendre sur des milliers de sujet. Le bureau maudit se trouvait au deuxième étage de l’aile est. Elle ratissait les couloirs de cet étage depuis une quinzaine de minute sans le trouver. Elle devait avoir fait ce couloir quatre fois, par accident bien sûr. Elle s’arrêta un instant, le temps de demander à la Dame un petit coup de pouce. Elle leva les yeux vers une de ses portes et y vit un écriteau avec ces symboles bizarres que l’on retrouve sur toutes les portes, suivit de ce qui ressemblait à un petit dessin. Il représentait une plume dans un encrier posé près d’une pile de parchemin. Elleira se dit que ce devait être un signe de la Dame et cogna à la porte. Elle poussa la porte sans attendre de réponse.

- Bonjour Messire, j’aimerais juste vérifier que j’suis bien dans le bureau de Messire Cil’Eternit.

Elle écouta la réponse sans réellement s’en soucier. Elle était convaincue d’être au bon endroit et cette demande n’était que pour la forme. Une forme de politesse. Une forme d’entrer en matière.

- J’aimerais beaucoup suivre votre cours de civilisation, mais comme j’suis pas capable de lire ou écrire, j’pense pas être capable. Pourriez-vous m’enseignez? À lire et écrire? S’il-vous-plait? J’veux pouvoir lire les symboles bizarres sur les portes. Pis sur les parchemins.

Elleira attendit avec appréhension la réponse de l’homme devant elle. Elle se demandait ce qu’elle ferait s’il lui disait non. Elle se dit qu’elle avait bien vécue jusque-là sans savoir et qu’elle survivrait bien après. Sinon, plein de gens savait lire ici et pourrait peut-être lui enseigné. L’idéal serait qu’il accepte. Il devait accepter.. Elleira était toujours de bonne humeur.

[ J'ai pris quelques liberté. J'espère que cela te conviens. Sinon.. ben MP ]

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[ Pardon pardon pour le retard, ce Rp m’était sorti de la tête >.< et il est situé avant l’arrivée d’Aziel, du coup ]

Duncan acccrocha son manteau dégoulinant de pluie à une patère de ses appartements et passa une main dans ses cheveux pour les essuyer. La pluie était venue subitement alors qu’il revenait à pied d’une visite à Eoliane, et il n’avait pas trouvé d’abri avant d’atteindre l’Acaadémie. Il s’était rendu à Eoliane pour rendre visite à Amarilys, dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis un moment. Il avait croisé par ce même biais la jeune Elisha Sonjee, qu’il voyait parfois trainer elle-même dans les couloirs de l’Académie, voire à certains de ses cours, et avait pris de ses nouvelles. Il était ravi de voir qu’Amarilys n’appliquait pas les mêmes règles de réclusion à ses rêveurs que ce qui se pratiquait dans les autres confréries. Certes, les rêveurs étaient un ordre naissant et il n’y avait pas de hiérarchie rassemblant toutes les confréries, ce qui permettait une certaine souplesse.
Tout ça pour dire qu’il était donc revenu trempé au sein de l’Académie de Merwyn, et qu’il était en train de détremper ses appartements. Aussitôt revenu dans ceux-ci, il alluma un feu ronflant dans la cheminée et y disposa ses effets gâtés par la pluie après s’être changé.
Il lui restait quelques heures avant son cours de légendes de la journée, ce qui lui laissait le temps de répondre à son courrier tranquillement. Il entretenait en effet une correspondance régulière avec certains de ses confrères des autres villes de l’Empire, sur divers sujets de colloque.
Pour l’heure, il devait envoyer le résultat de ses recherches sur les différents cultes occultes de la Dame avant la Libération par Merwyn Ril’ Avalon à un confrère d’Al-Jeit qui travaillait sur ce sujet. La bibliothèque de l’Académie regorgeait de volumes très précieux à ce sujet, certains rédigés de la main même du Libérateur, et il se devait de partager ce savoir avec ses amis.

C’est alors qu’il était plongé dans la rédaction de son exégèse qu’on frappa à sa porte. Une jeune élève entra, qu’il ne connaissait pas personnellement pour ne l’avoir jamais vue à son cours, mais sa bague indiquait qu’elle faisait partie de la maison Teylus.

- Oui, c’est bien moi, que puis-je pour vous jeune fille ?

Son explication lui fit hausser un sourcil étonné. Les gens qui ne savaient ni lire ni écrire se faisaient rares à l’Académie, d’où le fait qu’il avait arrêté de donner des cours de lettre à ses élèves, trop peu nombreux pour les suivre. Mais il n’était pas rare que certains viennent le solliciter pour apprendre ou se perfectionner, voire demander des conseils sur des lectures ou des histoires qui pourraient les intéresser, et manifestement, la jeune Elleira faisait partie de ces gens là.

- A l’évidence, jeune fille, c’est bien pour ça que je suis enseignant dans cette Académie ! Ce sera mon plaisir le plus sincère que de vous apprendre à parcourir le monde des livres. Et si je peux ensuite avoir la joie de vous voir suivre mes cours, et bien, j’en serai doublement heureux !

Il écarta de son bureau les lettres qu’il était en train de rédiger, reboucha son encrier, et écarta les folio les plus volumineux et les plus ardus. Ils ne lui seraient d’aucun secours.

- Mais tout d’abord, à qui vais-je enseigner mon art ? … Très bien, Miss Malwin, asseyez-vous confortablement, nous serons plus à l’aise. J’aurai d’abord quelques questions à vous poser, sans quoi j’aurai du mal à cerner vos besoins.

Ces questions pouvaient sembler futiles, mais elles seraient primordiables. Enseigner à quelqu’un de déjà adulte à lire et écrire était un tâche ardue, mais il l’avait déjà fait dans le passé, et il savait comment s’y prendre quand son élève ne renâclait pas trop. Et il ne comprenait que trop à quel point ne savoir ni lire ni écrire pouvait être handicapant à l’Académie, alors que la plupart des élèves connaissaient leur rudiment.

- Tout d’abord, quand vous dites que voulez que je vous enseigne à lire et écrire, est-ce complètement, ou bien avez-vous quelques bases, si infimes fussent-t-elles ? Vos parents savaient-ils lire et écrire ? Et question importante pour l’écriture, êtes-vous gauchère ou droitière ? Si vous êtes une élève combattante, il suffit de me désigner votre main d’épée, nous commencerons par là…

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- Tout d’abord, quand vous dites que voulez que je vous enseigne à lire et écrire, est-ce complètement, ou bien avez-vous quelques bases, si infimes fussent-t-elles ? Vos parents savaient-ils lire et écrire ? Et question importante pour l’écriture, êtes-vous gauchère ou droitière ? Si vous êtes une élève combattante, il suffit de me désigner votre main d’épée, nous commencerons par là…

Elleira se sentait légèrement honteuse. Elle n’avait absolument aucunes bases. Si ses parents savaient lire ou écrire, elle n’en avait jamais eu conscience et ils n’avaient jamais cru bon de lui apprendre. Non, elle ne savait absolument rien de ces étranges symboles qui étaient gravés et écrit partout. Isadel lui savait lire et écrire. Elle l’avait découvert au fil des ans passés avec lui. Si l’idée lui avait traversé l’esprit de lui demander de lui apprendre, elle avait rejeté l’idée, car lui il savait. Et elle ne comptait pas le quitter. Un sur deux c’est suffisant non? Sauf que voilà, il n’était plus là, elle était à l’Aca et elle se sentait nulle. D’une petite voix, elle répondit au professeur.

- J’n’ai absolument aucunes bases. Rien du tout. J’pense pas qu’mes parents savent lire ou écrire. S’ils savaient, ils ont choisi d’pas m’le montrer. Sinon, j’suis gauchère quand je tire, mais ma main d’épée c’est la droite.

*C’est ça. Voilà vous savez que je suis nulle. Que je suis archinulle. Que je suis un roturière.* Elle se sentait bizarre. Comme plus vulnérable. Comme si le fait d'avoir dit cela la rendait faible. Il fallait croire que Kloa commençait à déteindre sur elle. Elle était un peu fâché de passer pour faible.

Sa condition sociale ne l’avait jamais dérangée. Elle ne l’avait jamais même remarquée. Mais ici tout est différent. Les gens sont différents. C’est une école et si on est roturier, il faut essayer de l’être un peu moins.Sinon, on est parfois une cible. Il faut pas que ça paraisse trop. *Merci de m’aider. Merci de m'aider à me cacher*

[Vraiment un mini post. Juste pour que cela avance. En passant désoler mille fois pour le retard ]

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Duncan offrit un sourire bienveillant à la jeune fille. Il sentait sa gêne, elle s’agitait sur sa chaise et évitait son regard. Il la comprenait, bien entendu. Il avait lui-même été éduqué très jeune grâce à son milieu, à la richesse de ses parents et à leur intérêt pour l’éducation de leurs enfants, mais il avait enseigné trop longtemps à l’Académie de Merwyn pour rester sourd à la réalité de beaucoup de gens. Beaucoup de jeunes gens dans l’Académie venaient de milieux très modestes, voire ne savaient pas d’où il venaient, et contrairement à l’ambiance à l’Académie d’Al-Jeit, il y avait très peu de discrimination à l’Acaadémie de Merwyn.
Quelques nobles pinçaient le nez, bien sûr, comme la jeune miss Ril’ Morienval, à l’idée de cotoyer nuit et jour des gens qui n’étaient pas de leurs rangs, mais c’était tout.

- Vous n’avez aucune honte à voir, miss Malwin, vous êtes loin d’être la première à venir me trouver, et cela ne doit pas vous effrayer ou vous faire sentir honteuse.

La main de tir était la gauche, mais la main d’épée était la droite, cela lui suffirait pour commencer.

- Détendez-vous, nous commencerons doucement. Il hésita avant de continuer. Apprendre lire et à écrire est un processus très long, et qui peut sembler parfois impossible. Vous aurez parfois l’impression de ne pas progresser, mais vous ne devez pas baisser les bras. Je n’ai jamais connu d’élève qui n’ait jamais réussi à apprendre à lire et écrire en fin de compte. D’accord ?

Il la sentait troublée, peut-être un peu effrayée. Peu de gens se doutaient qu’apprendre à lire et écrire était une opération très longue et très lente, et s’attendaient à savoir tout déchiffrer dès la première leçon.

- Bien, commençons.

Il prit rapidement un parchemin et y écrit en grosses lettres toutes les lettres de l’alphabet. « Vous savez sans doute qu’à chaque son correspond un signe, ou plusieurs, ce sont les lettres, les petits dessins que vous connaissez. En Alavirien, nous avons 26 de ces petits signes. Vous devrez apprendre par cœur l’alphabet pour commencer, pour savoir à quel dessin correspond quel son. Il y a deux groupes de dessins, les voyelles et les consonnes.

Il lui expliqua rapidement la différence entre les deux et se mit en œuvre de lui faire répéter les sons des voyelles. Elleira retenait vite, même si elle confondait les voyelles entre elles de temps en temps à cause de la similitude entre les a, les o et les e comme les écrivait Duncan.

- Répétez-les encore une fois dans l’ordre alphabétique, Elleira, pour essayer ? Et tenez, essayez cette plume entre les doigts, et essayez ensuite de reproduire les dessins des voyelles en dessous des miens. Ca vous semblera impossible au départ, mais c’est en répétant que ça vous viendra.

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Apprendre lire et à écrire est un processus très long, et qui peut sembler parfois impossible. Vous aurez parfois l’impression de ne pas progresser, mais vous ne devez pas baisser les bras. Je n’ai jamais connu d’élève qui n’ait jamais réussi à apprendre à lire et écrire en fin de compte. D’accord ?

Elleira était déçue. Plus qu’elle n’osait le montré. Elle croyait que ce se serait tout de même facile, pas trop long et surtout qu’elle pourrait progresser rapidement. Elle voulait savoir tout de suite. Pouvoir lire tout de suite. Montrer qu’elle aussi en était capable tout de suite. Les dernières paroles de M’sieur Cil’Eternit lui redonna du courage. Elle avait appris à tirer à l’arc, elle avait appris à chasser et pister, elle avait appris à se déplacer presque aussi silencieusement qu’une ombre en forêt, elle apprenait à se battre et elle apprendrait à dompter les symboles. Sa détermination de départ lui était enfin revenue. Fini la honte. Bonjour sa bonne humeur, son enthousiasme et son optimisme habituel.

Elle écouta attentivement les instructions de M’sieur Cil’Eternit. Elle le regarda tracer de beaux symboles sur le parchemin. Pas des symboles, des lettres. Elle répéta les sons qu’il lui disait et tâcha de mémoriser à quel symbole ils appartenaient. Pas facile, mais elle sentait qu’elle y arrivait.

- Dans l’ordre alphabétique sa donne : a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y et z. A, e, i, o et u sont des voyelles et le reste de l’alphabet, des consonnes.

Et là, la tâche la plus difficile qu’il lui avait demandé de faire : tenir la plume pour dessiner sous ses dessins. Elle prit la plume qu’il lui tendait et essaya de la tenir comme il l’avait fait précédemment. Elle y arriva plus ou moins. Ensuite, elle essaya de reproduire le a. Comme il ne semblait pas forcer en écrivant, elle commença par seulement effleurer la pointe sur le parchemin. Rien. Elle appuya un peu plus fort et une tache d’encre apparut. Elle fit glisser la plume lentement, avec application pour tenter de reproduire le plus fidèlement possible la lettre a. Lorsqu’elle eut fini de tracer la lettre, elle ne peut s’empêcher de soupirer. Tandis de celle de M’sieur Cil’Eternit était bien ronde et lisse, la sienne était un peu carrée, cabossée pleine de tâches d’encre. Elle était loin des belles lettres stylisée de son professeur. Elle continua son travail avec le plus d’application possible tout en essayant de ne pas trop se découragé. Rendue à f, elle songea à partir et tout laisser tomber. À m, elle failli déposer la plume et envoyer le professeur se faire paître. C’est quoi l’idée de donner quelque chose d’aussi impossible à accomplir. À u, il y avait moins de tâche d’encre, mais les lettres restaient toujours aussi désespérément laides. À z, Elleira était toujours là et observait son travail avec attention. Elle leva les yeux vers M’sieur Cil’Eternit.

- Comment vous faites pour qu’vos lettres soient belles. Les miennes sont toutes cabossées, comme une route foulée par des milliers de chevaux. Pis en plus elles ont plein de tâche d’encre et pas les votre. Vous avez pas un truc ou quelque chose comme ça? Parce que là j’y comprends rien.

Elleira se jura que s’il lui disait la pratique, elle ferait un meurtre. Ben pas un vrai meurtre parce qu’elle est non violente à moins d’une bonne raison, mais bon… Pas un meurtre, juste lancer l’encrier à l’autre bout de la pièce. Se serait si satisfaisant. C’était impossible de réussir et lui il le savait. Il s’amusait juste à la torturer.

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- … Vous n’allez sans doute pas aimer ma réponse, miss Elleira, répliqua Duncan.

Il vit les yeux de la jeune femme s’illuminer d’une étincelle de colère. Mais que voulait-elle qu’il lui réponde d’autre ? Il ne possédait pas la clef du talent instantané, surtout dans l’art de la lecture et de l’écriture. Tout était une affaire de détermination, et surtout, d’exercice. Lui aussi, dans la prime jeunesse qui le ramenait à al-Jeit et sans bouc, avait passé des heures laborieuses à la lueur d’une bougie à tracer des lignes et des lignes de caractères inintéressants, à tourner sa plume entre ses doigts pour essayer de trouver la meilleure prise possible, à lire sans comprendre la moitié des mots qu’il avait sous les yeux. Bien sûr, dans son cas, il était enfant, et la patience d’un enfant pour les choses qui l’intéressent dépassent celle de l’adulte.
Mais il avait confiance en Elleira. Il n’y avait pas de raison qu’elle échoue là où d’autres élèves avant elle avaient réussi au bout de plusieurs jours ou de plusieurs semaines.

- L’art de manier la plume ne requiert pas de talent ou bien de secret mystique qui permettrait de le maitriser plus vite. Comme l’art du combat, il nécessite des heures et des heures d’entrainement. Parfois, en vous entrainant, vous chutez ou vous prenez un coup. Dans le cas de mon enseignement, vous aurez du mal à déchiffrer une phrase, ou bien vous écrirez mal une des lettres que vous connaissez maintenant par cœur.

Il se leva de son fauteuil en ignorant le regard de haine que lui lançait maintenant sa disciple des arts manuscrits, et alla dans une vieille commode de son bureau, où se trouvaient principalement les reliures et les livres qu’il avaient amenés d’Al-Jeit mais dont il n’avait pas souvent l’usage à l’Académie de Merwyn. Il sortit d’un des tiroirs un vieux volume assez peu épais mais qu’il avait déjà utilisé dans le cadre d’un apprentissage similaire et en vérifia le contenu. Il sortit également deux tablettes en ardoise et revint à son bureau.

- Il commence par contre à se faire tard, et je crois que vous avez cours après, néanmoins, permettez que je vous donne quelques petits travaux à faire dans la salle commune le soir quand vous aurez le temps. Mais promettez-moi d’abord de prendre soin de ces affaires, je sais que les guerriers ont tendance à être relativement peu organisés dans leurs dortoirs !

Elle promit rapidement, en jetant un œil dans le livre qu’il lui tendait, et il reprit ses explications sur les devoirs qu’elle aurait à faire :

- Ce livre m’a servi à apprendre à lire et écrire quand j’étais petit, d’où son état quelque peu.. usé, mais il est toujours actuel. Il est illustré, et chaque illustration, généralement des animaux ou des objets de la vie courante, comporte le mot correspondant en dessous. Ca vous permettra de détermineer les syllabes et de les combiner entre elles, et de comprendre à quels sons plus complexes elles peuvent correspondre. Quant à votre alphabet…

Il lui tendit cette fois les feuilles de parchemin et un morceau de craie inséré dans un étui pour éviter de se salir :

- Voici des brouillons pour vous entrainer. Apprenez d’abord à former vos lettres avec cette craie, c’est plus facile à maitriser que la plume. Je vous conseille de faire des lignes de lettres, vous verrez que vous progresserez rapidement. Quand les deux tablettes d’ardoise sont remplies, lavez-les en frottant avec un morceau de tissu mouillé et recommencez.

Son horloge à poulies sonna, à l’arrière de ses appartements, attirant l’attention de Duncan.

- Et bien, le temps passe vite quand on s’amuse, n’est-ce pas ? Allez, prenez ça et filez où on veut que vous soyiez. Revenez sur votre temps libre que je puisse apprécier votre progrès, et n’oubliez pas de me rendre ce que je vous prête !

[Etant donné que Dun’ a eu sa crise cardiaque depuis, je suggère limite que tu rejoigne le RP-des-élèves à l’infirmerie dans le contexte de notre RP, qui se trouve ici ? Mp si soucis]

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