-Ciléa perds peu à peu ses chaines et ses piercings, j'y peux rien -- -
Tu files, funambule, à mon goût, un peu vite
Tes balles de couleurs protègent tes arrières :
bouclier en plein cœur ou immondes barrières ?
J'vois d'là, ta peur au ventre que la colère excite !
J'aurais voulu être ton guide, frère,
faire fondre ta douleur en un claquement de doigts,
une étincelle dorée, que tu aurais suivie, à l'opposé des terres,
,dans les plaines glacées où je redevenais moi.
Souviens toi, quand petite, je t'offrais mes couronnes, tu me prenais le bras.
T'aurais je abandonné l'oiselet, l'enfant roi ?
Si tu ne t'étais enfuit loin des miens, hors de toi ?
Ne doute jamais de ça...
J'aurais voulu t'offrir
le parfum de la myrrhe,
l'éclat des pierreries
Et puis celui des Spires.
Aussi .
Car quoi que tu en dises
Dans l'Imagination
Subsiste le prestige... d'une lignée que tu romps.
J'écoute...
Un rêveur me conte, caché derrière ses mots,
une vie de fabuliste et choisie par défaut.
Rends moi d'autres comptes que ceux fades que l'on sert
aux amoureux transis d'une vie de trouvère !
Je ne veux plus t'entendre geindre en frappant ta cithare
au sujet de la brume, de la beauté de l'Art.
Épargne moi, pitié,
le lyrisme falot des défenseurs du Bien,
la beauté de la glaise, les singeries du matins
ou...les mythes exquis d'une vie sur les chemins,
que chantent à tue tète crédules et baladins.
C'est à crever d'ennui,
A vomir de mépris.
Vous êtes donc des rois ...
Mais qui sont-ils les « nous » ?
Leur as tu dis, aux autres,
la douce sensation de faire partie d'la haute ?
Que tous les soir, chez nous, c'était cocktails, champagne
quand eux se contentaient de leurs matelas de paille ?
Leur as tu dis mon frère ?
Le juteux d'un cuissot, flambé dans le brasier d'un salon tapissé ?
Et du balcon, en bas, leur bouillie de millet ?
A rogner les limites de leurs couverts de bois?
L'étrange contemplation ...
De leurs yeux qui reflètent le chevreuil qui s'ébat -dans le champs d'à coté.
Leurs as tu dis mon frère?
Je me rappelle encore
De nos actions de gloires et de nos fiers déboires
On volait du caviard-noble disposition-,
Pour nourrir la pec'naille, la sous-gens, les troufions ?
Qui écoutera mon frère, la langue d'un parjure ?
Ton enfance nonchalante et ta vaste imposture ?
Liberté-bandoulière ou massues en flambeaux
Mais cours donc leur bêler ta rébellion, frérot !