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| Sujet: Biographie : Vie de Loïca Jil'Wilën Jeu 17 Oct 2013 - 10:14 | | | Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute [Emil Michel Cioran] De l’œil d’Otolep naquit la Dame, cétacé géant dont la grâce n’a d’égale que sa taille. Elle eut pour mission de protéger le Dessin.Du Rentaï naquit le Dragon, fort et dur comme la pierre, on dit que ses yeux ont le pouvoir de percer les secrets du monde. C’est pourquoi il eut pour mission de veiller sur son monde.Ils se rencontrèrent dans l’Imagination, et tombèrent irrémédiablement amoureux l’un de l’autre. Hélas, sitôt sortis des spires, ils ne pouvaient se rejoindre. Le Dragon parcourut ciel et terre à la recherche de sa Dame. C’est ainsi qu’il découvrit un monde vide fait de terres, de mers, de forêts et d’autres paysages arides. Lorsqu’enfin il la trouva, il hurla de désespoir. Elle ne pouvait rester à la surface indéfiniment. Et il ne pouvait toucher la moindre goutte d’eau. Sa rage et sa détresse se déversent dans l’Imagination et en franchir la limite de force. Ainsi naquit les premiers êtres : tigres des sables, goules, bruleurs… Aucun homme encore, mais tous les animaux possibles. Dont certains gardèrent le cœur noir des sentiments du Dragon. Comme les Ts’lishs. La Dame se rendit alors compte que l’Imagination pouvait dépasser les Spires, et qu’ensembles ils pouvaient créer. Elle le calma et lui fit cette proposition. Réunis dans leur unique monde possible, ils en créèrent un autre, avec des hommes, des populations. Ils enfantèrent notre monde.Leur amour perdura, mais la douleur de la séparation en conserva la même intensité. Aussi ils transmirent leur don à certains humains, espérant que ces derniers en fassent une utilisation juste et puissent un jour les réunir, leur permettre de s’aimer dans la réalité, de se toucher. Il doit être terrible de ne pouvoir aimer qu’une personne que dans un monde imaginaire, beau, puissant, secret, mais impalpable. Les hommes ne les aidèrent pas. Certains nièrent même leur existence. Ils profitèrent de leurs dons pour leurs propres intérêts. Bâtirent des cités et des conflits. Le Dragon en retira une aversion pour ses créatures faibles et pour qui le mot amour ne veut rien dire. Pourtant, la Dame et lui continuèrent de veiller sur ces mêmes hommes. La protectrice de l’Imagination est au plus proche des hommes, plus compréhensive et chacun peut sentir sa présence s’il le désire vraiment. Le Dragon, plus colérique, s’est retiré du côté du Rentaï, et tout laisse à croire qu’il est à l’origine des secrets marchombres. Telle est l’Histoire apprise aux enfants du Village. Le Village, pas un village. Celui des « destinés ». Tous sont dessinateurs et nobles, ils ont le Don de leurs Divinités, sacré. Celui qui ne l’a pas est une erreur, et il disparait : certain disent qu’il est juste jeté du village, à la rue, d’autres rapportent qu’il est noyé ou égorgé. Loïca est née dans cet étrange contexte, avec une grosse pression sur ses épaules alors même qu’elle n’était qu’un fœtus. Outre leur croyance accrue et la méprise des non dessinateurs, les destinés haïssent les hommes tout autant que le Dragon, et veulent réparer leur trahison en renversant la politique et l’Empereur qu’il juge imposteur. C’est pour cela qu’ils œuvrent depuis des années, à la recherche de l’Elu, celui ou celle qui aura un don suffisamment puissant pour se dresser face à l’Empire. Pour cela ils s’accouplent entre eux, ne considérant nullement la consanguinité comme un pêché, au contraire. Ainsi Sloann Jil’Wilën a choisi sa sœur, Lutchia, pour concevoir Loïca, lors d’une célébration publique, à la vue de tout le village. Car concevoir est un devoir, un ouvrage pour la Dame et le Dragon, et non un acte de plaisir pudique.Loïca nait une nuit d’Eclipse et le Village y voit immédiatement le signe tant attendu. Elle est l’Elue. Il n’y a aucun temps à perdre. Tout est mis en œuvre pour tenter de déceler son don, et elle est très vite entourée de différents maîtres pour lui donner des leçons. Elle doit également passer deux tests : celui de l’eau et celui du feu, afin d’être touché par les Divinités. Mais celui de l’eau se passe mal, elle se noie et en est traumatisée, l’élément aquatique devient une véritable phobie. Pensant qu’elle n’est pas prête, qu’il faut attendre la naissance de son don, le village reporte les deux épreuves. Contrairement aux attentes, elle ne développe pas le dessin précocement. Dix-sept ans est le jour de sa libération. Elle parvient enfin à dessiner, au grand soulagement de tout le monde. Dès lors, les exercices de lecture, d’apprentissage du monde, de la politique et autres enseignements sont troqués contre des entrainements intensifs de dessin. Exercices qu’elle supporte difficilement, finissant parfois tellement épuisée qu’un hiatus se présente et la prive de don durant quelques heures ou jours. Lorsque son corps atteint ses formes plus ou moins finales, Sloann tatoue au dessin sa fille. Des vagues de la Dame viennent enserrer les creux de ses reins, les flammes du Dragon chatouillent sa nuque et sa joue droite, tandis qu’un oiseau majestueux, Messager des Dieux, surplombé d’une lune est gravé sur son épaule gauche. Plus tard, le mentor de l’Elue cache le visage de cette dernière par un masque, désireux de cacher sa trop grande beauté au monde afin qu’on ne la lui prenne pas.Le temps passe et Loïca devient moins docile, dégoutée de son don. Elle a appris les fonctions d’un analyste grâce à celui du village, Tykan. Et Sloann la presse de repasser les deux épreuves. La peur la gagne de plus en plus, et son maître/père l’a contaminé d’une deuxième phobie : le noir. Celle-ci vient d’un exercice consistant à se battre et se défendre d’un dessin dans le noir. Une nuit de ses vingt-cinq ans une nouvelle éclipse apparait. Qu’importe les tests non passés, c’est le signe qu’elle est prête, ou du moins que les Divinités veulent agir. Sloann vient la chercher. Elle tuera l’Empereur ce soir. Mais cette nuit là, Loïca n’est pas dans sa chambre. Elle s’est enfuie. Les cinq sens sont cinq portes pour les pêchés [Proverbe suédois] Le toucher.La dessinatrice arrive à l’Académie de Merwyn, à Al Poll, terrorisée par ce monde inconnu qu’elle a choisi dans son exil. Elle parvient à obtenir un emploi dans l’école en tant qu’analyste, et est soulagée d’avoir échappé au Village. Mais elle reste très paranoïaque, persuadée qu’ils vont venir la chercher. D’abord hésitante, elle découvre les différentes faces d’un univers opposé au sien. Puis l’excitation de tenter l’interdit la gagne. Elle rencontre plusieurs élèves qui lui apprennent tout autant qu’elle leur enseigne. Attalys se montre particulièrement coopérative pour lui expliquer les fonctionnements de répartition et de niveau en art du dessin. En retour Loïca lui apprend l’histoire des divinités, toujours croyante, et avec l’espoir de pouvoir ramener les Divinités dans l’esprit des gwendalaviriens sans utiliser la force. Habituée aux pays chauds et venteux, l’analyste voit à l’Académie sa première neige. Elle en tombe malade, trop habituée à être peu vêtue et pied nue. Lyu Wennyn, une élève de Kaelem l’aide en l’emmenant à l’infirmerie.Sa rencontre la plus frappante est celle avec Lev Mil’Sha. Jeune homme envoutant, pourtant son élève, venu lui demander la raison de ses hiatus. En analysant son don, Loïca est bouleversée : il est quasiment similaire au sien, tout autant disproportionné. La même éclipse de cercle. En entendant son histoire, elle comprend qu’il vient d’un village égal au sien, aux mêmes convictions, mais dont il ne garde aucun souvenir. Elle l’envie de cela, et se confie à lui, lui montrant ses plus grandes peurs. L’attirance et la tentation charnelle sont trop fortes, il lui apprend à séduire et elle y prend goût. La nuit n’en est que plus passionnelle. Hors, après cette dernière, il lui enlève son masque, celui qu’elle porte toujours en public, endoctrinée par l’interdit de montrer son visage. Folle de rage elle lui impose un choix : partir de suite et ne jamais la revoir, ou accepter le Destin et devenir sien. Il accepte d’être son élu, et, amoureuse, elle entreprend déjà un avenir grandiose avec leurs dons.Actuellement Loïca fait des recherches sur l’Eclipse, une guilde découverte sur un parchemin, dont elle refuse que le nom ne soit qu’une coïncidence pour elle. |
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