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 Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]

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Arro Skil'Liches
Arro Skil'Liches

Maître Marchombre
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MessageSujet: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeMer 17 Avr 2013 - 14:38

Un groupe d'élèves d'Aequor sortait aimablement de cours en papotant doucement. C'était une belle journée de printemps, le soleil caressait les visages des jeunes. Le tonitruant blabla qui sortait de leur bouche, bouchait les oreilles des plus attentifs. C'est pour cela qu'ils ne purent pas entendre un raffut qui tonnait au loin. C'est seulement lorsque ce brouhaha s'approcha encore plus du groupe qu'il arriva enfin à leur ouïe et les firent se taire. Ils essayaient de comprendre la source du bruit. Tendant l'oreille dans un mouvement synchronisé, semblable à une vague, ils entendirent un hurlement lointain. De plus en plus, ce son sourd ce fit distinct et quelques paroles fusèrent. De ce qu'ils comprirent, c'était des injures du genre « Fils de Ts'Liches, Face de cul de Raïs putride, Cerveau de Siffleur engraissé. Que ton appareil génitale soit brulé vif par le Dragon pour que tu ne puisses pas te reproduire. » et bien d'autres mots tous plus coquasses les un que les autres.
C'est alors qu'au coin du couloir, un Teylus apparut. Il était plutôt petit et rapide, dans ses yeux brillaient un air apeuré. Il s'arrêta trente secondes, histoire de refaire son itinéraire et s'élança vers le groupe. Il avait un tas de fripe sur les bras et riait nerveusement. Sans réfléchir, il rentra dans les élèves, les bousculant et faisant tomber une partie de son butin. Le groupe était abasourdi par la scène qui venait de ce dérouler. Ils ne comprenaient pas d'où venait le jeune garçon et ne savaient pas pourquoi il courrait. La réponse à cette dernière question leur fut rapidement donné.
En effet, un homme apparut quelque instant après l'élève. Cet homme était nu, il avait tout juste une serviette qui cachait ses parties intimes. Il avait l'air furibond et injuriait fortement le Teylus. Les jeunes filles pré-pubères remarquèrent que le nudiste avait une musculature plutôt bien soulignée, le tous dans un corps gracieux. L'homme s'élança comme celui qu'il poursuivait, vers le groupe. Sa démarche était rapide et fluide. Ses cheveux noirs de jais volaient dans le vent, ils dévoilèrent un visage marqué par deux cicatrices, une sur la joue gauche, l'autre sur le sourcil droit. Cela lui donnait un air un peu plus aventurier qui fit fondre la gentes féminine du groupe. Deux yeux émeraudes pétillait d'une ire noire.


-Fiente de Ts'Liches ! Si tu ne lâches pas mes fringues immédiatement, je vais t'attraper, je t'étriperais, je t'écartèlerais, je te découperais en morceaux minuscules et je te donnerais à manger aux Siffleurs !

Tirant la langue dans une ultime sournoiserie, le Teylus se carapata. Poussant un hurlement de rage, l'homme dénudé se lança à sa poursuite. Droit devant, sans détour, fonçant directement dans la mare de Aequor qui s'écarta, prévoyant l'assaut de l'homme en rage. Il en profita d'ailleurs, pour récupérer une partie de ses vêtements. Le jeune poursuivi avait lâché une chaussette, une chemise et le caleçon.
Les élèves, incrédules, ne comprenaient pas ce qu'ils venaient de se passer. En effet, il n'était pas là au tout début de l'intrigue et ne peuvent malheureusement pas savoir les tenant et les aboutissant de cette histoire. Bien sûr, vous semblez tenter de me demander, mais comment peut-on savoir le début de l'histoire. Et bien accrocher vos ceintures, préparez vos estomacs sensibles, nous allons voyager dans le temps. Juste le temps que j'abaisse ce levier et...


* * * BZOUIIIIIING * * *


Et voilà. Nous sommes donc quelques heures avant l'action précédente. C'était le matin, les élèves dormaient, prenaient leur petit-déjeuner ou se douchait. Notre dessapé de tout à l'heure n'était pas encore nu. En fait, il se dirigeait même vers les douches, histoire de prendre une bonne douche et se dirigeait donc vers une des salles d'eau de l'Académie.
Vous vous en êtes douté, notre jeune ami s'appelle Arro. Maitre marchombre, époux de Kushumaï, garde sans vraiment l'être, en gros, il avait un bon nombre de casquettes. Toutes lui apportaient satisfaction, responsabilité, joie, peine... Bref, le B.A.-Ba de la vie quoi. Aujourd'hui, par un miracle inexpliqué et inexplicable, il n'avait rien à faire. Donc pour fêter cette intervention divine de la Dame, l'homme avait décidé de prendre une bonne douche chaude. Rien d'extraordinaire, mais quand vous êtes marchombre, la moindre petite chose banale devient invraisemblable. La preuve, en image. Enfin, en texte, vous avez bien assez de cervelle pour créer vous-même le film de ce qu'il s'est et qui va se passer.
Donc, Arro allait simplement prendre une douche, comme tout gentleman qui aime être propre. Il se déshabilla en sifflotant, insufflant bonne humeur aux élèves de toutes les maisons qui se baladaient dans les vestiaires. Prenant un savon et un gratte-dos, l'homme s'installa dans une douche et tranquillement se lava. Il prit bien son temps, histoire de profiter de cette chance que de n'avoir rien à faire après. Sortant de la douche d'un air guilleret, le marchombre passa une serviette en pagne et poussa la porte en entendant deux élèves discuter :


-Non mais arrête, tu ne sais pas à qui ils sont !

-M'en branle, j'ai envie de voir la tronche du gars quand il s'apercevra que ses fripes ont disparu.

Un rire assez grotesque sortit de la bouche du petit farceur. Arro passa la porte, il n'allait pas les engueuler, loin de là, juste leur souffler une meilleure idée, car cette blague était assez grotesque. C'est alors qu'il se figea de stupeur. En effet, il ne s'attendait pas à ce qu'il soit le dindon de la farce. Son visage enjoué se changea d'un coup en une moue mauvaise qui disait texto : « Si tu fais ça, je te bouffe et ta mère ne pourra plus jamais te reconnaître ». Restant stoïque, les deux compères regardaient fixement le marchombre. L'apeuré de tout à l'heure ne put que conseiller son ami :

-Mec, c'est Skil'Liches ! Cours, putain ! COURS !

Piquer par un instinct de survie surnaturel, les deux jeunes garçons s'enfuirent de la salle d'eau. Au même instant, l'homme s'élança à leur trousse, hurlant après ces gamins. Après plusieurs mètres de course folle, les deux jeunes gens se séparèrent. En fait, le pleutre quitta son ami, le laissant se débrouiller avec les habits du marchombre. Il ne restait plus que lui et l'homme en furie. Les couloirs s'étendait sous leurs pieds, les heures passaient. La suite vous la connaissez bien, virage serré dans un couloir, groupe d'Aequor, langue tirée, vêtement par terre et la course poursuite continuait.
Donc pendant qu'il courrait à la suite du jeune idiot, Arro analysa les vêtements récupérés. Continuant de courir, il passa rapidement sa chemise. D'un air de dégout, il mit la chaussette entre ses dents, laissant ses mains libre pour positionner le caleçon devant lui. Dans un magnifique geste contrôlé, l'homme sauta -littéralement- dans son sous-vêtement. Il enleva ensuite le morceau de tissu de sa bouche, dégrafa sa serviette -qui le gênait depuis le début dans sa course- et accéléra la cadence.
Voilà comment d'homme à poil on passe à pervers semi-nu. En plus de ça, c'était la sortie des premiers cours de la matinée. Son honneur bafouiller par cette situation plus que grotesque, Arro hurla encore une fois, injuriant encore plus son voleur. Le farceur tentait de distancer le marchombre, il jetait de petits coups d'oeil dans son dos, histoire d'évaluer le temps qui lui restait avant que l'homme ne lui mette le grappin dessus.
Grand mal lui a pris, car à ce moment précis, dans le couloir, marchait une Kaelem -Qui passait innocemment par là, enfin je suppose- seule. Le jeune Teylus ne l'avait pas remarqué, trop occupé à narguer le marchombre et l'éviter par toutes les manières possibles. C'est donc en se concentrant sur sa route qu'il la vit et se prépara au choc imminent... Qui n'arriva jamais. Etrangement, la fille l'avait éviter assez rapidement. Abasourdit par ce qui venait de ce passé, le garçon ne souleva pas assez son pied pour éviter la seule et unique dalle légèrement surélevée. Se cognant la pointe de la chaussure contre la pierre -Ouche, ça fait mal-, il trébucha et s'étala par terre dans une stupeur totale. Tentant de retrouver un équilibre, il envoya valdinguer les habits du marchombre, ce qui attisa encore plus la colère de ce dernier.
Arro accéléra, voyant une chance de chopper son farceur, mais par intervention divine, le jeune garçon récupéra une partie infime de son équilibre, ce qui lui permit de fuir à toute vitesse, laissant son butin derrière lui. Le marchombre s'arrêta doucement près du capharnaüm que formait ses vêtements et hurla, psalmodia une sorte de malédiction, levant son poing d'un air rageur :


-Si je te retrouve, tu vas me le payer.

Bon, j'avoue, ça à moins de gueule que ce que vous espériez... Je vous répondrais : Hey, what did you expect ? Toujours est-il que Arro ramassa ses vêtements en pestant contre ce stupide élève de Teylus. Il se releva, un tas d'habits dans les bras. Il remarqua que la Kaelem qui avait remarquablement éviter le jeune voleur s'en allait comme si de rien n'était. Mettant son pantalon pour avoir l'air décent, il lui courut après :

-Hey, toi là. Attend !

Voulant la remercier, il se dépêcha de passer sa veste puis accéléra pour la rattraper. Il garda ses chaussettes et ses bottes dans les mains et se positionna à côté d'elle. Tranquillement, il entama la conversation en remettant naturellement ses socquettes.

-Merci pour tout à l'heure. C'est assez rare qu'une telle scène arrive. Enfin, il y aura toujours des idiots pour voler les habits des autres.

Finissant de mettre ses bottes, il continua sur un ton assez naturel.

-C'était plutôt sympa, l'esquive que tu as fait. T'es pas mal agile. Moi c'est Arro et toi ?

Ce que l'histoire ne dit pas, c'est que quelques jours plus tard, un élève de Teylus courrait honteusement en caleçon, cherchant à rejoindre son dortoir. Elle ne dit pas non plus que, le même jour, Locktar recevait un uniforme empaqueté avec une petite note :


Citation :
« À rendre au jeune Teylus qui s'est cru malin de me voler mes habits.
Amicalement, Arro. »


Dylan Gil'Zandiar
Dylan Gil'Zandiar

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeDim 21 Avr 2013 - 19:46

Dylan, comme chaque matin, s'était réveillée à l'aube. Comme chaque matin, elle s'était vêtue de son habituelle tenue de cuir dans le silence le plus total, avait ouvert la fenêtre de son dortoir et s'était laissée glisser le long du mur de pierres grises. Puis, alors que, comme chaque matin, elle allait sauter souplement à terre après avoir désescaladé une bonne partie du bâtiment, elle avait soudain changé d'avis et avait, au contraire, entrepris son ascension en sens inverse. Elle était repassée à côté de la fenêtre entrouverte, ombre parmi les ombres, mais avait continué à grimper pendant encore de longues minutes. Lorsque, enfin, elle s'était arrêtée, accroupie sur des tuiles irrégulières, elle avait hésité une fraction de seconde avant de se redresser, lentement, sur l'un des nombreux toits de l'Académie, puis avait levé les bras jusqu'aux étoiles. Souriant à la lune, le regard perdu dans l'horizon qui commençait déjà à se teinter de tendres coloris pastels, elle avait fermé les yeux, laissant le vent de l'aurore imprégner sa peau de lumière et de silence.

Et Dylan, comme chaque matin, était revenue à temps pour l'appel. Elle s'était glissée par l'entrebâillement de la fenêtre juste avant que les Kaelems ne commencent à s'éveiller les uns après les autres, avait remplacé sa précédente tenue par l'uniforme rituel, natté ses cheveux de jais puis avait suivi les autres jusqu'à la Grande Salle dans laquelle, après avoir écouté l'Intendant dispenser ses commentaires et sermons quotidiens, elle avait distraitement avalé un petit pain aux raisins, de la compote aux pommes et un fromage blanc au lait de chèvre qu'elle ne jugea pas tout à fait assez sucré. Kirfdéin lui avait donné rendez-vous en début d'après-midi, aussi avait-elle toute la matinée de libre pour... quoi faire, exactement ? Elle avait caressé un instant l'idée d'aller saluer Flocon de Soie, sortir avec lui, peut-être, même – où, elle ne savait pas exactement, mais l'itinéraire de leurs longues promenades s'imposait toujours à elle une fois qu'elle était juchée sur son dos. D'ailleurs, qui prenait véritablement la décision, d'elle ou de Flocon, elle l'ignorait la plupart du temps, mais cela ne la dérangeait pas ; elle se contentait simplement de savourer cette communion qu'elle partageait avec lui depuis toujours.

Mais, finalement, elle n'était pas allée rendre visite à l'étalon pommelé. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle éprouvait la sensation que le moment ne s'y prêtait pas. Elle irait cet après-midi à coup sûr, ou peut-être en fin de matinée, mais pas dans l'immédiat. Et, après avoir réfléchi encore un peu, elle avait compris ce qui la tracassait : ce matin, elle avait envie d'aller voir le lac. Elle ignorait pourquoi le lac et, surtout, pourquoi justement aujourd'hui. Mais c'était ainsi, à mi-chemin entre l'instinct et le besoin. Et Dylan ne faisait jamais fi ni de l'un, ni de l'autre.

Telle était donc la raison pour laquelle elle se trouvait, à cet horaire précis, en train de marcher d'un pas pressé dans le vestibule des escaliers de l'aile ouest, perdue dans ses pensées. Enfin, perdue dans ses pensées, elle l'était jusqu'à ce qu'un tambourinement lointain se fasse entendre, accompagné de... cris ? Perplexe, elle ralentit légèrement en tendant l'oreille. Mais c'étaient bel et bien des hurlements qu'elle percevait. Quant au tambourinement en question, cela lui avait tout l'air d'un troupeau de siffleurs lancés en pleine course à travers les corridors de l'Académie – à moins que ce ne fussent quelques élèves suicidaires qui avaient décidé que se poursuivre avec force tapage au nez et à la barbe d'Aziel était le meilleur moyen de finir leurs études en beauté et de rester gravés à jamais dans les annales de l'établissement. Ce qui lui paraissait presque aussi improbable.

C'est alors qu'un Teylus surgit en coup de vent dans le couloir, trop occupé à lancer des regards frénétiques derrière lui pour s'intéresser à ce qui se passait devant. Par chance, Dylan l'avait entendu arriver, et elle n'eut aucun mal à l'éviter d'une souple torsion du buste. Mais le garçon fut plus malheureux car, sans doute surpris de la trouver sur sa route, il buta contre une dalle légèrement surélevée et lâcha le paquet qu'il tenait dans les mains. L'apprentie marchombre plissa les yeux. Étaient-ce réellement des vêtements ? Et, de fait, ce furent bien des habits qui s'éparpillèrent autour d'eux, habits qu'elle contempla avec un étonnement teinté d'incrédulité. Comme, ayant retrouvé son équilibre, l'élève avait repris sa course, un souffle résonna à ses oreilles et elle fit volte-face... pour se retrouver nez-à-nez avec un homme à moitié nu qui, debout au milieu des vêtements que l'étudiant avait laissé tomber, éructa une sorte de malédiction en levant le poing, l'air pas content du tout. Décidément, on faisait vraiment de drôles de rencontres dans les couloirs, à cette heure de la journée. Ce n'était pourtant pas que l'homme possédât un physique désagréable, loin de là, mais Dylan estimait avoir mieux à faire que d'assister à des pseudos courses-poursuites dans les corridors de l'Académie. Elle reprit donc son chemin d'une démarche assurée, et serait sans doute parvenue à s'esquiver le plus discrètement du monde si le naturiste qui n'était à présent plus si nu que ça ne l'avait interpelée en lui trottinant après, une chaussette d'apparence peu engageante dans une main et sa paire de bottes dans l'autre. La Kaelem ne s'arrêta pas mais se sentie obligée de ralentir le pas tandis que l'homme reprenait la parole d'une voix joviale, comme si la scène qui venait de se produire était parfaitement naturelle et qu'il avait l'habitude de pourchasser en caleçon les petits malins qui lui avaient volé ses affaires dans les couloirs avant d'accoster de pures inconnues sur le ton le plus décontracté qui fût en sautillant sur un pied afin de remettre ses chaussettes. Il se présenta sous le nom d'Arro et Dylan, tout à coup intéressée, lui jeta un regard bref mais scrutateur. Arro... ce prénom lui disait quelque chose. Elle détailla son visage du coin de l'oeil et, soudain, cela fit tilt. Il s'agissait de l'un des gardes de l'Académie. D'après les bribes de conversation qu'elle saisissait de loin en loin, il faisait certainement partie des plus populaires, et elle n'avait aucun mal à s'imaginer pourquoi après la scène à laquelle elle venait d'assister.

- Moi, c'est Dylan.

Elle ne rajouta rien et le silence se fit. Puis son regard fut attiré par une touche de couleur et elle se baissa avec vivacité. Quand elle se redressa, elle tenait entre les doigts un bout de tissu non identifié mais qu'Arro, de toute évidence, n'eut aucun mal à reconnaître, car son visage s'éclaira aussitôt.

- Je suppose que ceci vous appartient ?

Tandis que l'homme se saisissait de sa trouvaille, elle ne put s'empêcher de continuer avec une ironie mordante dans la voix, comme en écho à ses yeux étincelants, d'un gris galet légèrement adouci par une pointe d'azur :

- D'ailleurs, si je puis me permettre, que faisiez-vous nu comme un ver à courir après un pauvre élève de toute évidence apeuré ? Les gardes ne sont-ils pas censés montrer l'exemple et, surtout, prendre soin de leurs affaires – ainsi que de celles des autres ?

Un minuscule sourire était apparu au coin de ses lèvres.


[Edition au moindre souci ! Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Hug]

Arro Skil'Liches
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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 16:23

Dylan, cela sonnait étrange aux oreilles du marchombre. Dylan... Au premier instant, Arro chercha quel jeux de mot stupide pourrait-il inventer avec ce nom. Dylan... Dit l'âne ? Moui, un peu faiblard. Il garda le nom pour plus tard et regarda le butin de la Kaelem. L'homme se figea, était-elle une complice du Teylus ? Voulait-elle lui voler ses vêtements ? Il se tendit, près à bondir, jusqu'au moment où la demoiselle lui demanda si c'était bien à lui. Avidement, le marchombre attrapa sa chaussette disparue. Assez rapidement, il la passa, parce que c'était assez gênant de marcher avec une seule botte. Maintenant, la jeune femme était totalement innocentée de toute complicité avec le groupe de truand qui avait osé lui piquer ses habits. Marchant à ses côtés, il remarqua la petite pique pleine d'ironie que la Kaelem lui tendait sous le nez... Mais dis-donc ! C'est quoi cette façon ? Tu ne sais pas à qui tu t'adresses petite. Arro accéléra le pas, tourna légèrement et tendit sa main, paume face au visage de la fille. Cela stoppa la marche. Les doigts se fermèrent un à un, ne laissant que l'index tendu. Son doigt tapota doucement le nez de la jeune dame, ponctuant sa première phrase.

-Dis-donc-ma-grande.

Il retira son doigt et recula, ouvrant grand les bras, montrant ainsi ses habits.

-Tu vois une sorte d'uniforme qui te déchire les yeux ? Ce truc orange immonde et innommable que porte les serviteurs et les gardes ? Non, ben pour le plus grand déplaisir d'Aziel, je ne suis pas garde... Tout du moins pas officiellement.

Il remarqua avec plaisir l'air assez perplexe de la demoiselle. C'était normal après tout, quelqu'un qui se donnait ainsi en spectacle, c'était très peu commun. Surtout quand cet espèce de singe continuait. Il se rapprocha dans de grand pas alambiqué et fit un petit pas sur le côté, -pas en dessinant, non, juste un pas qu'il fait sur le côté.- il se retrouva à la gauche de Dylan... Le marchombre lança d'une voix forte.

-Cela te tente de continuer à marcher ? Ta compagnie m'est assez sympathique.

Repartant un pas après l'autre, Arro pensait toujours à sa blague sur le nom, mais n'en trouvait pas d'autre que « Dit, l'âne ». Il trouvait ça d'un mauvais goût affolant mais n'arrivait pas à s'enlever cette idée stupide de la tête. Vous savez, c'est comme quand vous jouez aux mots fléchés, vous cherchez un mot et un autre vous vient en tête. Sauf que vous ne pensez qu'à lui et vous n'arrivez pas à trouver la bonne réponse. Ben là, c'était exactement le même cas. Grommelant mentalement, il ouvrit la conversation.

-Tiens, je viens de remarquer un truc marrant. Tu m'as posé une question, mais tu n'as pas répondu à la mienne... C'est assez mal de détourner la conversation. En même temps, je comprends, le secret, tout ça... Oui, oui, t'inquiète, j'ai compris ce que tu es. Tu sais, la démarche, la façon de se tenir, de parler, ça parle pour toi.

Le tout d'un ton assez léger, genre « Don't Panic ! ». Il semblait tenir une discussion peu importante, sur un air normal. Alors qu'il venait de découvrir la profonde nature de Dylan. Oui, oui, l'homme savait reconnaître la façon dont les marchombres posaient le pied. C'était presque imperceptible, mais la différence était bien là. C'était plus léger, plus fluide, comme si les chevaucheurs de brume cherchaient à quitter le sol et doucement s'envoler. Les guerrier quant à eux avaient le pied lourd, ils étaient ancré dans le sol. Non pas que c'était un tort, chacun avait sa propre démarche. Les combattants étaient bien plus dépendant de la terre, même ceux qui réussissaient d'admirables acrobaties, avaient une façon de marcher moins svelte qu'un marchombre.

-Sinon, tu as l'air d'être à Kaelem, dans ton uniforme rouge. J'ai de la chance quand je vois tous les élèves. Honnêtement, ce n'est vraiment pas de bol, le bleu est assez joli et le noir passe partout... Mais le rouge, Dame, quelle idée ? Je suis bien heureux de ne plus être garde. L'orange est le pire de tous.

L'homme semblait tenir une discussion plus que banal. Mais à chaque fois, une petite pique sortait, genre « t'as vu, toi t'es obligé de porter un uniforme rougeoyant quand moi je peux me balader saper comme je veux et même rester tout nu ». C'était plaisant d'avoir une telle conversation, d'habitude c'était sur son apprentie qu'il s'acharnait. Mais faute de mieux, autant prendre une autre Kaelem. D'ailleurs en parlant d'apprentie :

-Dit-moi, tu ne connaîtrais pas une Ichel par hasard ? Genre pas trop grande, cheveux brun un peu bouclé ? Dans la même maison que toi ? C'est mon élève. Un peu embêtante parfois.

Ils marchaient tranquillement dans les couloirs, un courant d'air balaya le chemin, soulevant un brin de poussière. Cela monta au nez des deux personnages. Arro se retint in extremis, là où Dylan ne put réprimer un minuscule et assez mignon éternuement. Ni une, ni deux, le marchombre se lança à l'assaut d'une petite vanne bien placé.

-Tu es allergique au pollen ? Tu veux un mouchoir ?

Le marchombre tendit un morceau de tissu et arrêta son geste au niveau du nez de la Kaelem. Il était tout sourire. La marche avait été encore arrêtée par ce petit mouvement. Décidément, ils n'iraient pas trop loin si ça continuait comme ça.


Dylan Gil'Zandiar
Dylan Gil'Zandiar

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeDim 28 Avr 2013 - 8:50

Une chaussette. Dylan avait ramassé une chaussette. Elle se figea tandis qu'Arro l'enfilait avec vivacité en sautillant à cloche-pied, réprimant de justesse une grimace. Elle espérait simplement que la chaussette en question n'était ni trop ancienne, ni trop parfumée... Puis il accéléra le pas pour s'immobiliser soudain face à elle, paume ouverte devant son visage, doigts tendus. La jeune femme fronça les sourcils et, alors qu'elle allait prendre la résolution de le contourner, il lui tapota tout à coup le bout du nez de l'index droit, appuyant ainsi sa première phrase. Il recula ensuite légèrement avant d'écarter largement les bras, comme pour embrasser le panorama qui s'offrait à lui ; cependant, il se contenta de protester d'une voix forte qu'il n'était garde qu'officieusement et que, par conséquent, il n'était pas obligé de porter l'uniforme orange vif de ceux-ci, comme elle pouvait elle-même le constater. La jeune fille était assez d'accord avec cette déduction – sans compter que l'orange était encore certainement pire que le rouge, soit-dit-en-passant – mais ne pouvait s'empêcher de se sentir légèrement perplexe face à cet homme aux yeux vert sombre et aux longs cheveux bruns dont l'unique ambition semblait de se donner continuellement en spectacle, comme s'il se trouvait perpétuellement sur une scène ou une estrade. À moins qu'il ne partît tout simplement de la conviction que la vie n'était rien d'autre qu'une longue pièce de théâtre, de préférence comique ? Elle n'aurait su le dire. De son côté, le garde qui n'en était pas vraiment un paraissait prendre un malin plaisir à la faire tourner en bourrique et la rejoignit d'une démarche exagérément allongée, les yeux pétillants. Une fois arrivé à ses côtés, il reprit la parole de sa voix de stentor en lui proposant de continuer leur marche, et la Kaelem ne répliqua rien. De toute manière, il ne s'agissait même pas d'une question.
Ils cheminèrent côte à côte durant quelques instants et Arro, à l'immense soulagement de la jeune marchombre, garda tout d'abord le silence. Mais, évidemment, cela ne dura pas. Un moment plus tard, il avait repris la parole d'une voix nonchalante, et Dylan haussa un sourcil :

- Votre question ? Admettez tout de même que l'interrogation « Et toi ? » ouvre un choix de réponses assez large... Sans compter que, vous étant vous-même présenté quelque temps auparavant, cela sonnait plus à mes oreilles à l'image de « Qui es-tu ? » que comme « Qu'es-tu ? ». Même si, en l'occurrence, cela revient pratiquement au même, je vous l'accorde.

Le fait même qu'il ait pu découvrir qu'elle était une marchombre, cela ne gênait pas vraiment l'apprentie. Après tout, il ne s'agissait pas d'un secret et tout le monde, à l'Académie, savait que certains élèves suivaient cette formation. Ensuite, bien entendu, il fallait les reconnaître... Dylan reporta son attention sur Arro dont la posture détendue dissimulait mal son regard perçant, ses mouvements fluides et son pas précis, elle le voyait à présent. S'il essayait – avec un certain succès, il fallait bien l'avouer – de paraître le plus décontracté possible, tout en lui clamait également le marchombre.
Mais, déjà, il avait rouvert la bouche, et elle fut obligée de se concentrer sur le flot de paroles pratiquement ininterrompu qui en sortait. Il discourait sur la couleur des uniformes et, même si elle ne l'écoutait que d'une oreille distraite, elle se trouvait néanmoins de son avis. Rouge, orange – c'était véritablement ignoble. Heureusement, elle pouvait se changer pratiquement avant tous ses entraînements avec Kirfdéin – enfin, pouvait... disons qu'elle s'en donnait elle-même l'autorisation, et son maître ne lui reprochait rien. En revanche, elle jugeait particulièrement stupide d'affubler les gardes de l'Académie d'un uniforme aussi flashi : alors qu'ils auraient dû avant tout faire preuve de discrétion, le plus myope des étudiants pouvait les repérer à des lieues à la ronde... Ceci dit, cela arrangeait ses affaires, et elle ne s'en plaignait pas.
Et puis, un nom parvint jusqu'à elle, la tirant soudainement de ses pensées. Ichel ? Elle se tourna légèrement vers Arro, le visage interrogateur, tandis qu'il continuait à parler. Elle apprit ainsi que l'Ichel en question était son élève et que, comme elle s'en doutait, celui-ci était l'un des maîtres marchombres de l'Académie. Elle allait lui répondre après s'être octroyée une brève réflexion lorsqu'une brise fraîche se fit tout à coup sentir dans son dos, et elle ne put retenir un très léger éternuement. Évidemment, Arro sauta sur l'occasion et lui demanda, hilare, si elle était allergique au pollen et si elle désirait un mouchoir. Dylan soupira en stoppant sa marche. Elle n'était pas prête de se débarrasser de ce marchombre si collant.

- Un mouchoir ? Je vous remercie mais, s'il est de la même provenance que la chaussette que je vous ai rendu tout à l'heure, je préfèrerais éviter – enfin, si vous voyez ce que je veux dire...

Elle battit des paupières, l'air parfaitement innocent. Puisqu'il semblait y tenir, autant entrer dans son jeu.

- Quant au pollen... Seriez-vous donc sujet à des hallucinations visuelles pour apercevoir des fleurs là où ne se trouvent que des tapis imbibés de poussière ? Elle s'agenouilla auprès de l'un deux et fit mine de l'observer attentivement, paupières plissées. Il est vrai que j'aperçois sur celui-là quelques motifs floraux... Mais, hélas, ici, ce ne sont pas tant les pétales que les couleurs qui fanent !

Comme elle se relevait dans un demi-sourire, elle conclut sur un ton badin :

- Et concernant votre apprentie... Il est vrai que je connais une Ichel, mais seulement de vue – ainsi que de nom, bien sûr. Rire sonore, l'allure plus que dégourdie, pas la langue dans sa poche ? Et qui déambule souvent dans les couloirs accompagnée d'un aigle ainsi qu'avec un instrument de musique – un luth, peut-être ? – sur le dos ?

Le sourire avait à présent disparu, remplacé par un visage des plus impassibles, et elle avait reprit sa marche. Arro, bien entendu, lui emboîta le pas.

- Vous êtes donc maître marchombre, commença-t-elle après plusieurs secondes de silence. Pardonnez-moi pour cette question, mais votre apprentie n'est-elle jamais, comment dire... importunée par vos fréquentes interventions ? À moins qu'elle ne soit encore plus bavarde que vous ?

Elle ne fréquentait guère les élèves de sa maison, mais Ichel lui paraissait largement capable de tenir tête à cet homme.


[Le bonnet d'ours viendra plus tard Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] 624225329]

Arro Skil'Liches
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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeVen 10 Mai 2013 - 16:14

C'était un véritable plaisir d'avoir une telle conversation. Arro était réellement emballé, les rares personnes avec qui ils discutaient de la sorte était son apprentie et ses amis proches -C'est à dire, peu de monde-. Il se sentait d'humeur joyeuse, une petite joute verbale le mettait toujours de bonne humeur, du genre à faire des bulles et des WIP ! Des CLIP ! CRAP ! Des BANG ! Des VLOP ! Et des ZIP ! SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ ! Et il allait lui montrer cette petite joie en continuant à la taquiner, car s'il devait être fort dans un domaine, c'était celui là. La jeune dame continuait tranquillement la discussion et porta l'attention sur les fleurs des tapis. Elle le moucha carrément, fort bien ma belle, continue donc, tu vas comprendre à qui tu te frottes.
Cependant, le marchombre ne put s'empêcher de valider la description quasiment parfaite d'Ichel. Dylan avait juste oublié d'ajouter « têtue comme une mule », enfin, fallait vraiment la connaître pour ça. Le sujet qui suivit ne dérangea absolument pas l'homme. A vrai dire, c'était assez évident qu'il était maître marchombre. La question que posa Dylan l'intéressa un peu plus.


-Bavarde ? Non, elle est pire que ça. C'est pour cela que je me dois d'intervenir.

Arro se grandit, prenant presque une stature de héros.

-Car, il faut bien quelqu'un qui l'empêche de trop parler, sans cela, elle ne cesserait de jacasser, créant ainsi des perturbations dans l'air qui au fur à mesure du temps créerait un vortex de vide, emportant toute vie sur Gwendalavir.

L'homme avait la tête haute et parlait d'un ton très solennel... Si bien qu'on ne pouvait savoir s'il inventait tout au fur et à mesure ou s'il avait déjà sortie de telles âneries avant.

-Du coup je suis le sauveur de cette histoire et j'empêche la fin de tout notre monde... Tu devrais, d'ailleurs, t'incliner devant moi pour me remercier.

Arro se pavanait tel un beau paon. Enfin, c'était plutôt une démarche pour parodier les fiers héros qui se la pétaient grave. Du genre, « Je suis le plus beau, le plus génial, le plus grand, le plus magnifique ». Cela donnait quelque chose d'assez pathétique. Son nez en l'air, un bras sur son torse, la main légèrement pliée, cela lui donnait plutôt l'air d'une jeune noble légèrement pouffe plutôt d'un grand héros.
La balade continua, mais le marchombre appuya un peu trop sur son pied, cela leva un nuage poussiéreux. Ce petit amalgame de grain était perfide et vicieux, ce fut pour cette raison qu'il vint se loger dans le nez du maître. Cette fois-ci, la force du nuage était trop forte, l'homme ne put empêcher l'éternuement de sortir. Et ce n'en fut pas un petit. Le « Atchoum » fut tellement puissant qu'il fit vibrer les murs. Enfin, c'était plutôt une façon de parler, les murs de l'Académie étaient un peu trop épais pour pouvoir résonner avec une onde venant d'un simple éternuement. Voulant reprendre un peu de classe, il se dépêcha de lancer :


-Mon dieu ! Ton allergie au pollen des fleurs tapissées vient de m'atteindre... Je ne savais pas que tu étais contagieuse... En même temps, une telle allergie est peu commune, ça doit venir de ton cerveaux déficient...

L'homme fit mine de réfléchir, grattant son menton, les yeux dans le lointain, il rajouta :

-Ce qui veut dire que je suis aussi fou que toi... Remarque, c'est fortement possible. Donc tu m'as contaminé de ta folie, j'exige réparation. Je demande un baiser... Enfin sur la joue hein, je suis marié quand même.

Avec grâce le marchombre se pencha, tendant la joue pour recevoir son bisou... Ou autre chose, sûrement.


Dylan Gil'Zandiar
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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Mai 2013 - 8:13

Elle en était certaine, à présent. Arro était véritablement cinglé. Il n'y avait pas d'autres mots. Cin-glé.

Elle l'écouta avec une stupeur grandissante expliquer toute l'étendue du danger que représentait le bavardage excessif de son apprentie, puis enchaîner sur son propre mérite à lui en adoptant des attitudes de pseudo super-héros mais qui, du point de vue de Dylan, constituaient plutôt en un certain nombre de mimes malhabiles et quelques pauses ridicules de grand seigneur. Ceci dit, bien que sa consternation allât croissante, elle s'efforçait de ne pas modifier son attitude initiale et écoutait les jacassements du marchombre avec toute l'impassibilité possible, en se faisant tout de même la réflexion que son débit d'âneries était proprement stupéfiant. Pas étonnant qu'Ichel soit... ce qu'elle était. D'ailleurs, plus le temps passait, plus elle l'admirait, cette fille qu'elle ne connaissait pas, ou si peu. Il devait falloir décidément bien du courage pour supporter un maître pareil.

Louée soit la Dame, il finit par se taire, et elle profita de ce silence qui, elle le savait, ne durerait pas, pour accélérer un peu le pas. Malheureusement, consciemment ou non, Arro fit de même, et un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle n'était pas prête de s'en débarrasser. Occupée à chercher un prétexte qui aurait pu justifier son brusque besoin de solitude, elle ne remarqua pas tout de suite le nuage de poussière qui s'était élevé à proximité de l'homme, et ne fut tirée de ses pensées que par un éternuement magistral qui aurait sans doute fait sursauter n'importe qui d'autre. Elle se tourna dans sa direction tandis que le fautif, nullement troublé, se lançait dans de grandes explications au terme desquelles il parvint à la conclusion que l'allergie aux tapisseries de la jeune femme l'avait sans aucun doute contaminé. Il réfléchit ensuite quelques instants en caressant sa barbe inexistante avant de déclamer qu'il exigeait réparation. Par le Dragon, mais qu'avait-elle fait pour mériter cela ? Comme il lui tendait sa joue en arguant avec un sourire taquin qu'il était tout de même marié, elle ne put s'empêcher d'esquisser un minuscule mouvement de recul. Elle plaignait sa femme. Ou alors, si elle était de la même trempe que son époux, elle n'avait pas envie de la rencontrer. Cependant, il insistait, aussi finit-elle par se résoudre à ouvrir la bouche :

- Vous embrasser ? Il en est hors de question.

Et, comme il relevait la tête, elle argumenta d'une voix froide :

- Avez-vous oublié que je suis hautement contagieuse ? Je m'en voudrais de vous faire parvenir encore quelques microbes. Et puis, votre apprentie serait jalouse.

Un clin d'œil complice aurait certainement été idéal pour appuyer une telle déclaration, pourtant, la jeune fille se contenta de lui renvoyer un regard inexpressif – bien que chargé d'une infime parcelle de provocation, pour celui qui savait observer.

Elle recula encore d'un ou deux pas avant d'ajouter en esquissant un sourire moqueur :

- D'ailleurs, vous me paraissez assez mal placé pour me parler de folie... Après tout, c'est bien vous et non pas moi qui, jusqu'à très récemment, galopait dans les couloirs à la poursuite d'un étudiant effrayé avec des rugissement d'ours élastique auquel on aurait arraché sa provision de framboises. Et, dans ce cas, les rôles sont de toute évidence inversés. N'êtes-vous pas de mon avis ?

Elle demeura silencieuse durant un court moment avant de terminer sur un ton d'où, cette fois-ci, perçait une once de triomphe :

- Ceci dit, dans mon infinie mansuétude et mon incroyable clémence, je ne vous demanderai pas un baiser. Simplement de fermer les yeux et de compter jusqu'à dix.

Dix. Elle aurait largement le temps de se dérober à sa vue.


[Ouuuurs Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] 1095110330]

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeMer 23 Oct 2013 - 11:21

Si Arro était cinglé, alors Dylan était bien folle. Car pour tenir ainsi la conversation au maître marchombre, tenter de l'embrouiller en ayant une logique bien tordu, la Kaelem devait être autant déséquilibré.

Déjà, lui interdire un minuscule bisou qui aurait surement tout arrangé, c'était un peu de la déraison. Tout le monde savait que pour échapper à un pot-de-colle, il fallait lui donner ce qu'il voulait. Un peu frustré, l'homme s'écarta un peu, prenant une petite mine boudeuse, il écouta l'explication vague d'une haute contagion. Mais il était sur d'être totalement immunisé, surtout de cette maladie là nommé la folie. Et puis son apprentie jalouse ? N'importe quoi... Genre Ichel jalouse d'un baiser pff... Surtout jalouse de qui ? Ce n'était pas explicite vraiment, serait-elle jalouse d'Arro parce qu'elle, aussi, voulait un baiser, ou plutôt de Dylan, parce qu'elle voulait embrasser son maître... C'était à n'y rien comprendre.

La suite du speech de la jeune demoiselle n'était qu'un flot d'aberrations, d'inepties et de divagations. Parce que d'un, ce qui s'était passé plutôt n'était pas le résultat d'une folie, mais d'une certaine logique. Il n'allait tout de même pas laisser croire qu'on pouvait voler les vêtements d'un marchombre aussi facilement. Et puis les rugissements d'ours élastique, ce n'était que pour ajouter du dramatique. Cela était évident, Dylan ne connaissait vraiment rien à l'art. Il fallait y remédier rapidement. Surtout que maintenant c'était elle qui demandait réparation. Non mais ces jeunes, ils se croient tout permis ?


-Mais dit-moi petite, être fou ne permettrait-il pas de reconnaître d'autre fou, comme le marchombre avisé reconnaît ses compères ? Cela se voit que tu n'as point d'expérience et que tu n'es qu'une jeune folle novice. En plus, le fait que je poursuive un jeune fanfaron n'ai en rien un acte de démence. C'était une décision totalement saine, si je ne l'avais pas pourchassé, il aurait recommencé encore une fois.

En fait, il ne comptait pas compter jusqu'à dix, parce que franchement, c'était un peu nul de compter sur des chiffres, lui préférait conter des mots, surtout pour Sieur le comte qui comptait ses sous... Toujours est-il que l'homme continua son plaidoyé.

-Et franchement, mes cris n'étaient absolument pas semblable à des cris d'ours élastique. Si tu sortais plus, tu saurais que mon cri est celui d'un tigre des plaines. Tu n'y connais rien, ça se voit. Du coup, finalement, c'est à toi de compter.

Arro tournait gaiement autour de la jeune fille, pouvant donner ce qu'on appelle toujours le tournis.

-Mais, franchement, je trouve ça un peu nul d'aller jusqu'à dix, je t'aurais bien dit cent, mais les chiffres ce n'est pas mon fort. Enfin si, mais je n'aime juste pas les nombres en fait. C'est désolant ceux qui compte, surtout qu'ils n'arrêteront pas jusqu'à arriver au bout. Mais il n'y a pas de bouts au chiffre, du coup, ils ne s'arrêteront jamais. C'est triste n'est-ce pas. Allez, une minute de silence pour ces âmes en peine.

La minute dura environ trois secondes, oui le marchombre l'avait dit, il n'était pas très fort pour les mathématiques.

-Du coup, plus que compter, je vais te demander de danser.

Là, il ne laissa pas le choix. Avec ardeur, il attrapa les bras de la jeune demoiselle et l'entraîna dans une gigue plus qu'infernal. Arro menait la danse, trainant la pauvre Kaelem dans son délire. En plein milieu d'un couloir perdu de l'Académie, une telle scène ne pouvait qu'être cocasse. Mais quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas le fait que la poupée qu'il tenait dans ses bras se débattait, mais plus un manque, genre de musique. C'était infernal ce silence. Enfin, leurs pas énergiques résonnaient contre la pierre, mais ça ne plaisait pas au maître.

-Bon, on arrête, ce n'est pas assez mélodieux.

Il lâcha alors Dylan et s'en se préoccuper de son sort se mit à réfléchir. Il n'y avait qu'une solution, parce qu'il supposait que la jeune femme n'avait pas d'instrument. L'homme se tourna énergiquement vers la Kaelem, à sa main une flûte.

-Bien damoiselle, maintenant que j'ai de quoi rendre ce pas, un brin plus intéressant, tu vas danser pendant que je joue !

Un petit souffle dans les magnifiques tuyaux en rougoyeur, des sons délicats en sortaient. Se mêlant l'un après l'autre, créant une musique, une douce mélodie rapide. C'était une ritournelle efficace. Donnant un rythme accéléré pour une danse endiablée. Sifflotant, il attendit avec impatience un mouvement de la part de la jeune fille.

[HRP : Désolé pour l'attente longuette ^^" J'espère que ça t'iras, si y'a quelque chose qui te dérange : édition à volonté o/ Bises !]


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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeMar 29 Oct 2013 - 8:04

Malheureusement, il devait être écrit qu'elle ne s'en débarrasserait pas si facilement. Car Môssieur n'aimait pas les chiffres et refusait donc de compter - et, pire, le lui demandait à elle. Tout simplement sous prétexte que son rugissement n'était pas semblable à celui d'un ours élastique mais à celui d'un tigre des plaines - elle avait dû le blesser dans son amour-propre - et que le fait d'avoir poursuivi un élève dans les couloirs était un acte mûrement réfléchi. Bizarrement, elle n'en était guère convaincue. Toutefois, son aversion pour les nombres fut telle qu'il décréta finalement qu'elle n'aurait pas à compter et cette affirmation, loin de la rassurer, l'inquiéta encore davantage. Qu'allait-il donc bien pouvoir inventer ? La jeune femme n'avait pas repris sa marche et se tenait immobile aux côtés du maître marchombre qui s'était arrêté de parler afin de réfléchir avec une mimique concentrée. Cependant, sa moue sévère ne dura pas et, tout à coup, il se saisit du bras de la Kaelem pour l'entraîner dans une gigue endiablée. Danser ? C'était cela, son idée de génie ? Dylan essaya bien de se débattre, mais la poigne de l'homme était trop forte et elle finit par se laisser emporter en espérant de toutes ses forces que personne ne viendrait à passer dans cette portion de l'Académie, car le tapage qu'ils faisaient tous les deux en martelant le sol en pierre de leurs pieds devait certainement s'entendre à des kilomètres à la ronde - étages compris. Par chance, la danse infernale ne dura pas et Arro la lâcha assez rapidement, se replongeant dans sa réflexion initiale. L'apprentie marchombre vacilla légèrement et dut s'adosser au mur durant quelques secondes, le temps de reprendre son souffle. Tout tanguait autour d'elle, encore plus que lorsque son compagnon s'était mis à tournoyer autour d'elle tout en débitant ses phrases à une vitesse telle que, l'espace d'un instant, elle s'était demandée comment quelqu'un pouvait réussir à parler aussi rapidement. Il n'avait peut-être pas tout à fait tort, finalement : il allait vraiment la rendre folle.

Pourtant, tout cela n'était rien comparé à ce qui l'attendait encore. En effet, quand il se tourna de nouveau dans direction, il tenait une flûte de pan à la main, et Dylan sut ce qu'il comptait lui faire exécuter. Danser. Elle. Toute seule. Sur sa mélodie. Sans lui laisser le loisir de répondre, il porta son instrument à ses lèvres et commença à jouer. A vrai dire, il fallait reconnaître qu'il était plutôt doué et que la ritournelle qui sortait des tuyaux en bois de rougeoyeur était assez entraînante. Sauf que la Kaelem n'aimait pas et, surtout, ne savait pas danser. Ou, du moins, pas de cette manière. De toute façon, elle refusait catégoriquement de se ridiculiser ainsi. Elle soupira. Son sabre lui manquait. Si seulement Arro avait pu l'entraîner dans un combat amical plutôt que sur une piste de danse ! A cette pensée, elle écarquilla les yeux. Elle venait d'avoir une idée. Se redressant, elle croisa le regard du maître marchombre et s'approcha de lui d'une démarche glissante.


- Attendez ! J'ai une proposition à vous faire.

Elle vit l'homme hausser un sourcil et cesser momentanément de souffler dans sa flûte. Elle en profita pour reprendre la parole :

- Voilà, j'ai un peu l'impression que nous sommes partis sur de mauvaises bases... Elle déglutit mais ne détourna pas les yeux. Votre nom est Arro, je m'appelle Dylan. Aucun de nous n'est fou ou bien nous le sommes tous les deux, mais ça n'a pas d'importance. Remarquant qu'il grimaçait, elle se hâta de corriger : Bon, si vous préférez, vous êtes un maître fou et moi une apprentie folle. Une novice, comme vous dites. Cela vous va mieux ?

Elle s'interrompit afin de reprendre sa respiration. Le regard d'Arro ne cillait toujours pas.

- Et je me disais... Plutôt que de me forcer à danser dans les couloirs - même si votre musique est très jolie, je vous l'accorde -, je vous propose de me soumettre trois énigmes. Si je les résous toutes les trois, vous devez vous engager à me laisser partir. Mais dans le cas contraire... Elle hésita. Pas longtemps. Dans le cas contraire, vous pourrez me donner un défi. N'importe quoi. Une tâche, si vous préférez. Que je serai obligée d'accomplir.

Elle se tut plusieurs secondes afin de lui laisser diriger ces informations puis tendit la main, paume ouverte.

- Alors, qu'est-ce que vous en dites ? Elle plongea ses yeux dans le regard du maître marchombre sans parvenir à y découvrir ses pensées. Marché conclu ?

Sa voix était engageante mais son visage avait perdu toute trace de sourire.


[Pas grave du tout, il en va bien sûr de même pour moi Naif ]

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeMer 5 Fév 2014 - 13:17

Arro n'était pas déçu... Non, il était désappointé. Oui c'était ça, désappointé. "Désa" d'abord, puis "pointé" ensuite. Désa donc... Pardon, déjà. Déjà, donc, elle ne jouait pas le jeu, lui soufflait dans sa flûte, laissant la musique emplir la pièce, mais elle restait là, plantée devant lui. Oui, plantée, genre comme si elle était enracinée dans le sol, interloqué par la musique, impossible d'en bouger... Savait-elle seulement danser ?

Maintenant, nous en étions à "pointé". Pointé donc, parce qu'au lieu de gambiller, la demoiselle s'avança d'un pas fluide et gracieux et le pointa du regard, l'air de dire « Toi, j'ai un truc à te dire ». Et là, elle le coupa. OUI ! Elle osa le couper en plein récital ! C'était comme si elle avait pris ses émotions, les avait cassés, broyés en petits morceaux, marchés dessus avec nonchalance et brûlés doucement. Nan, mais je vous dis, moi, la jeunesse se perd, tout ça nous mènera à l'anarchie, je vous aurais prévenu !

Mais Arro était poli, lui, du coup, il écouta la petite proposition qui avait gâché son morceau. Un peu grognon, certes, mais poli. La tentative de plaidoyer lui tira un minuscule sourire, avant que l'amertume de l'interruption ne lui rappel la véritable expression que devait avoir son visage : le mécontentement. Et non, il ne lui ferait pas le plaisir de ciller des yeux, le marchombre voulait qu'elle voit l'expression de son déplaisir.

Des énigmes, hein ? Elle préférait répondre à des énigmes plutôt que de danser ! Mais où va la jeunesse ? Sérieusement ! M'enfin, l'idée plus un peu au maître fou. Mais il aurait fallu trouver des énigmes dures, genre impossibles. Son cerveau dérangé se mit en marche. Il lui fallait les plus complexes, les plus retorse, les plus marchombresques !

Cela fit ting dans sa tête pour la première. Elle était de la sorte des plus fourbes, des plus mécréante, des plus mesquine. Un grand sourire s'afficha sur la tête d'Arro, c'était des mathématiques. Pendant ce temps, Dylan lui avait tendu sa main. Une idée plus que machiavélique lui vint à l'esprit, rendant le jeu plus compliqué.


-D'accord, mais j'impose une condition, vu que tu as craché sur ma musique. Je vais te donner les trois énigmes à la suite. Et tu devras répondre dans l'ordre. D'accord ?

Petit sourire, l'homme recula de quelques pas. Il lui en fallait deux autres. Une charade s'imposa, non pas qu'elle était compliqué, mais plutôt parce qu'elle était amusante. Cependant, il prit quelques secondes pour la dernière, car le marchombre voulait être sur de gagner. Et justement, il en avait une, qui semblait si facile, mais qui justement lui permettait de rafler la mise à tous les coups. Maintenant, il allait mettre dans l'ordre ses questions. Tout d'abord, la charade, pour mettre en confiance la demoiselle. Ensuite, les mathématiques, complexe, mais trouvable, cela fera monter la température, histoire de lui montrer qu'il est le maître et elle l'élève. Puis, pour l'achever, celle qui lui offrirait la victoire ! L'homme s'approcha d'un pas silencieux et fluide.

-Bien, commençons, veux-tu ?

D'un air mystérieux et mesquin, il posa sa charade :

-Mon premier est bavard, mon second est oiseau, mon troisième est au chocolat, mon tout est un dessert fa-bu-leux !

Pivotant sur lui-même, il fit demi-tours et avant que Dylan ne put totalement intégrer ladite question, il posa la suivante

-Ma deuxième énigme est simple. Comment faire pour que Quatre Vingt-Dix Neuf plus Un soit égal à Quarante-Quatre ?

Tournoyant tel une toupie, il continua son infernal jeu de sphinx.

-Et voilà la dernière : Est-il vrai qu'un mot de onze lettres toutes différentes est introuvable ?

Offrant son plus beau sourire, l'homme s'approcha de Dylan rapidement.

-Maintenant, à ton tour de répondre. Allez, prend du temps pour réfléchir !

L'homme était une véritable pile électrique. Il sautait dans les coins, marchait de façon étrange, faisait des bruits bizarres. Tout ce qu'il pouvait pour déconcentrer la jeune demoiselle. Puis, soudainement, il s'arrêta.

-Bon, j'm'ennuie. Allez, c'est fini, répond ou déclare forfait !

L'ultimatum était posé. L'impatience d'Arro allait en grandissant, cette petite allait-elle déjouer ses pièges ?

[HRP : Désolé pour le retaaard >< Mais voilà, j'espère que ça te plaira ! Les énigmes sont trouvables sur le net, si tu veux =). Gros bisou et édition à volonté !]


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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeMer 12 Fév 2014 - 13:32

Par chance, Arro accepta sa proposition, y ajoutant toutefois une condition : elle devrait répondre aux trois énigmes dans l'ordre. Si cela parut un peu étrange à Dylan, elle ne protesta pas. Après tout, cela revenait au même, non ? L'homme recula ensuite de quelques pas, s'accordant plusieurs secondes de réflexion, avant de se rapprocher de l'élève, un sourire malicieux étirant ses lèvres. Et il posa ses énigmes. Les unes après les autres, sans laisser à son interlocutrice le temps de les retenir et de les graver dans sa mémoire. La première était une charade, la seconde une question de mathématiques et la dernière une devinette en rapport avec les lettres. Puis, rayonnant, il lui lança le plus innocemment possible :

- Allez, prends du temps pour réfléchir !

Du temps, peut-être. Mais de la réflexion, sûrement pas. En effet, il se mit aussitôt à sautiller dans le couloir, à marcher de diverses manières toutes plus bizarres les unes que les autres et, comble du comble, s'amusa à produire des sons situés à mi-chemin entre un cri d'animal et un grincement de porte. Essayant de se concentrer en dépit de la mauvaise volonté du maître marchombre, Dylan se mordilla les lèvres. La charade, d'abord. Quelle était-elle, déjà ? Il lui fallut quelques secondes pour réussir à se la remémorer puis se la répéta en boucle afin de ne pas l'oublier. « Mon premier est bavard, mon second est oiseau, mon troisième est au chocolat, mon tout est un dessert fa-bu-leux ! » Bavard, d'abord. Qu'est-ce qui pouvait être bavard ? La première réponse qui lui vint à l'esprit fut un nom : Arro. D'ailleurs, le personnage lui semblait tout à fait capable de se citer lui-même dans l'une de ses devinettes. Mais quel dessert commençait par ces deux syllabes ? Quant à ce qui était au chocolat... Elle aurait pu citer un bon nombre d'aliments chocolatés mais, pour l'instant, cela ne l'avançait pas à grand chose. Réprimant un soupir, la jeune fille passa alors à l'oiseau. Seulement, quelque chose la titillait dans cet énoncé. Pas « mon second est un oiseau », non, mais « mon second est oiseau ». Un oubli de la part du garde ? Cela l'aurait étonnée. Mais, dans ce cas, dans quel but avait-il omis l'article indéfini ? Décidément, c'était encore plus tordu que ce qu'elle avait imaginé. Et puis, tout à coup, elle fronça les sourcils. Se répéta une nouvelle fois la charade. «  Mon premier est bavard, mon second est oiseau, mon troisième est au chocolat, mon tout est un dessert fa-bu-leux ! » Un élément de réponse commençait à se profiler à l'horizon de son cerveau – c'était comme une feuille morte poussée par le vent ou une algue apportée par le ressac, qu'il fallait se hâter de saisir avant qu'elle ne disparaisse pour de bon. Bavard, oiseau, chocolat. Alors, la lumière se fit dans son esprit. Mais bien sûr ! Comment n'y avait-elle pas songé plus tôt ? Bavaroise au chocolat, tout simplement ! La réponse lui parut soudain si ridicule qu'elle dut se retenir pour ne pas éclater de rire. Cela faisait déjà un sur trois.

Les mathématiques, maintenant. La voix d'Arro résonna dans sa tête. « Comment faire pour que quatre vingt-dix neuf plus un soit égal à quarante-quatre ? » 99 + 1 = 44. Ça devait être sans doute un peu le même procédé que pour les devinettes avec les allumettes – il suffisait de changer l'ordre des chiffres. Sauf qu'elle avait beau retourner l'ordre de l'addition dans son cerveau, elle ne trouvait rien. Frustrée, la jeune femme serra les paupières. Peut-être l'énigme ne jouait-elle pas sur les nombres mais sur les mots. Peut-être lui suffisait-il d'énoncer l'énigme dans son esprit pour que la réponse lui apparaisse comme par magie, un peu à l'image de ce qui s'était produit avec la charade. D'ailleurs, la réponse était sans doute toute aussi facile – ce qui faisait sa complication. Quatre vingt-dix neuf. Plus. Un. Égal. Quarante-quatre. Lors de la première question, Arro était intervenu sur les consonances des mots. Et s'il avait fait la même chose ici ? Et si, au lieu de rassembler comme elle l'avait fait pour la charade, elle devait au contraire décomposer ? Quatre. Vingt. Dix. Neuf. Un. Dylan esquissa un sourire. Évidemment. Quatre plus vingt plus dix plus neuf plus un donnaient bien un résultat de quarante quatre. Ce qui faisait 4 + 20 + 10 + 9 + 1 = 44.

Elle avait donc fait les deux-tiers du défi. Restait la devinette finale. La jeune fille se doutait que, si le maître marchombre avait posé cette énigme en dernier et exigé qu'elle réponde dans l'ordre, elle devait être la plus complexe. Un mot de onze lettres toutes différentes ? Si son premier réflexe fut de réfléchir aux mots de plusieurs syllabes de sa connaissance, elle songea rapidement que, tout comme dans le cas des deux autres devinettes, la réponse était sans doute comprise dans l'énoncé. Énoncé qui se résumait à « Est-il vrai qu'un mot de onze lettres toutes différentes est introuvable ? » Deux éléments étaient clairement mis en évidence. Le premier était bien entendu l'histoire du mot de onze lettres toutes différentes. Le second, lui, était le terme « introuvable ». Il devait forcément y avoir une raison au choix de ces quatre syllabes.

La jeune fille en était là de sa réflexion lorsqu'Arro arrêta soudain de bouger pour se planter face à elle et lui déclarer que le temps était écoulé. Elle n'avait pas d'autre choix que de répondre. Par chance, elle avait déjà résolu les deux premières énigmes. Tout en parlant au garde, elle pourrait continuer à songer à la dernière d'entre elles. Il lui fallait donc gagner du temps.


- La réponse à la charade est bavaroise au chocolat. Ceci dit, je n'en suis personnellement pas très friande. Disons que je préfère les desserts moins chocolatés. Le clafoutis aux fruits rouges, par exemple. Vous n'avez jamais goûté ? Ou encore les crêpes aux pommes, au miel et au caramel fondu. C'est vraiment délicieux.


Tout en débitant ces paroles, Dylan s'efforçait de réfléchir. Sans beaucoup de succès, malheureusement.

- Pour la seconde devinette, c'est tout simple. En effet, quatre ajouté à vingt ajouté à dix ajouté à neuf ajouté à un font bel et bien quarante-quatre. Sans additionner ou soustraire quoique ce soit d'autre.

Voilà. Elle y était. La jeune femme déglutit. Allait-elle être obligée de déclarer forfait si près du but ?

- Quant à la troisième énigme...

Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle remarqua qu'elle avait oublié d'accomplir quelque chose de tout simple : compter les lettres qui formaient le mot « introuvable ». Ce qu'elle fit aussitôt, le plus discrètement possible. Onze. Il y avait onze lettres. Sans prendre le temps de vérifier cette donnée, elle déclara en souriant :

- Elle est fausse, bien sûr, puisque le mot « introuvable » lui-même compte onze lettres !

Mais Dylan n'avait pas plus tôt refermé la bouche qu'elle se rendit compte de son erreur : fausse, certes. Mais, paradoxalement, vraie également. Et, étrangement, elle était quasiment certainement qu'Arro ne manquerait pas de sauter sur l'occasion pour lui faire toucher du doigt son oubli. Et, du même coup, annoncer sa défaite.


Arro Skil'Liches
Arro Skil'Liches

Maître Marchombre
...Je crois?
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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 2:38

Arro avait un sourire machiavélique sur les lèvres. Celui que l'on a quand on est sûr de sa victoire. Celui qui agaçait votre adversaire, car il n'y pouvait rien. En ce moment, le maître marchombre avait la toute puissance. Mais, il déchanta petit à petit. Bon, lorsque Dylan répondit à la charade, il garda le sourire, après tout c'était facile. Bon, même si elle parla de clafoutis. L'apprentie osa même lui demander s'il en avait déjà goûté ! Mais bien sûr mademoiselle, il en avait déjà goûté et avait apprécié. Une de ses amies de voyage lui avait dit qu'on ne pouvait détester ce dessert. Car en effet, quand tu disais à quelqu'un « Fait péter l'clafoutis » personne ne répondait « J'aime pas l'clafoutis », le clafoutis, c'est exquis. Et les crêpes, oh Dame, qu'il adorait ça, par contre, il se demandait s'il parlait de la crêpes de pomme, sorte de tarte dont la pâte épaisse englobait les pommes ou une crêpes aux pommes, la crêpe dentelle, avec des pommes dessus qui caramélisait doucement dans leurs sucre. Mais au vu de la suite du menu, c'était évident qu'elle parlait de la deuxième possibilité.

Le ventre d'Arro grogna, c'était malin, avec tout ça, il avait faim. Mais l'heure n'était pas à la ripaille, pas encore, en effet, il restait deux énigmes avant que le maître marchombre ne soit déclaré vainqueur. Mais, elle démantela sa deuxième énigme, mettant sa victoire suspendue à une énigme. Elle devenait intéressante la petite, montrant que son intellect était assez développé. Seulement, la dernière épreuve comportait l'ultime piège, lui offrant une victoire assurée, il fallait qu'elle soit vraiment très douée pour s'en sortir. L'homme vit qu'elle cherchait encore, un rire machiavélique tonna dans sa tête. Bouhahahahah, le maître était vraiment infernal, pire qu'un bourreau, il était fou. La réponse sortit, incomplète. Une lumière malveillante s'alluma immédiatement dans les yeux d'Arro. Le plus jouissif était qu'elle avait compris son erreur. Elle avait résolu l'énigme après-coup. Prenant ses airs de grand seigneur, il commença.


-Et bien sache, ma chère, que c'est un quasi sans-faute. Tu t'en es honorablement tirée, mais pas assez, vois-tu.

Il s'approcha un peu de la dame dans un pas de danse classique.

-Comme tu l'as compris, en effet, la phrase est fausse, mais aussi vrai, car non, il existe un mot de onze lettres différentes et oui, introuvable est un mot de onze glyphe disparate.

D'une nouvelle pirouette, il s'approcha et tapota le nez ponctuant ainsi sa dernière phrase.

-Tu-as-per-du.

S'éloignant souplement, maintenant, il devait décider d'une tâche pour la jeune demoiselle et ce n'était pas aisé. En effet, milles et un gage tordu lui venait à l'esprit comme faire la parade d'amour du coureur, consistant à s'ébrouer les fesses, tout en marchant comme une poule et battant des ailes. Avec le son bien sûr. Mais, ne l'avait-elle pas déjà fait assez fait souffrir comme ça ? Oui, notre ami est fou, mais il n'est pas autant sadique. Enfin, cela ne l'empécherait pas de faire baliser un peu la jeune marchombre.

Il prit alors son air le plus mesquin, le plus mécréant. En bref, le plus vil. Comme s'il avait trouvé la meilleure idée du siècle en terme d'action stupide. L'homme s'approcha alors d'un pas feutré, comme le prédateur près à fondre sur sa proie. Maintenant, il n'y avait plus de devinettes pour protéger Dylan, maintenant, il pouvait faire ce qu'il voulait. Dans un grand geste de la main, il désigna la demoiselle.


-Toi, Dylan, ta défaite ta conduit à cet instant présent. Pensant t'en sortir avec des énigmes, tu t'es retrouvée face a plus fort que toi !

D'un ton accusateur, l'homme dardait son doigt s'approchant de plus en plus de l'apprentie.

-Pour cela, tu dois honorer ton pari et donc, j'ai le droit de te demander tout et n'importe quoi !

Il savourait les expressions d'impatientes et de questionnement qui passait sur le visage de la demoiselle.

-Ainsi, ton gage sera...

Son bras tendu vers la jeune femme se plia, Arro se plia en deux, tendant son visage. Sa main ne pointait plus la marchombre, mais sa joue.

-De me faire un bisou.

Oui, c'était tout, juste un simple baiser sur la joue et tout serait fini. Plus de malice, plus d'idiotie ni de folie. Un smack et le maître disparaissait. Enfin, il partirait direction les cuisines, histoire de se remplir la panse qui criait famine.

Dylan Gil'Zandiar
Dylan Gil'Zandiar

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitimeDim 9 Mar 2014 - 8:31

Un... bisou ? Dylan ne put s'empêcher d'arquer un sourcil incrédule. À vrai dire, elle n'aurait sans doute pas dû se sentir étonnée, à présent qu'elle connaissait un peu mieux le personnage, mais tout de même... Un bisou ? Elle se serait attendue à quelque chose de plus compliqué, de plus délicat... de plus marchombre, quoi. Elle avait en effet pensé qu'Arro, profitant de sa défaite, lui aurait donné un défi infaisable ou ridicule, du genre dérober un précieux document dans le bureau de Ril'Krysant puis le remettre à sa place sans que ce dernier ne se rendre compte de rien, prendre un bain de nuit dans la cascade, escalader la tour marchombre en plein jour ou encore valser avec lui au beau milieu de la Grande Salle à l'heure du déjeuner. Mais un bisou ?

Ceci dit, la jeune fille n'allait pas faire la fine bouche. Elle se souvenait parfaitement que le maître marchombre lui avait demandé de l'embrasser sur la joue quelques instants plus tôt et que ce défi avait pour objectif de boucler la boucle, en quelque sorte. Alors qu'elle avait refusé de l'embrasser sur le moment, elle n'avait à présent plus le choix si elle voulait honorer les règles du jeu qu'elle avait elle-même fixées. Arro était décidément bien plus habile qu'il n'y paraissait.

Dylan avança donc de quelques pas, les yeux fixés sur la joue tendue, et se résolut finalement à y plaquer un léger baiser – vivement, avant que le garde ne change d'avis. Puis elle recula et lui décocha un sourire – un peu forcé mais néanmoins sincère :

- Voilà. J'ai rempli mon gage.

Son regard s'attarda sur son visage ouvert, détendu, puis sur la flûte qu'il tenait toujours à la main. Un grondement retentit alors dans le couloir et la jeune femme mit quelques secondes pour comprendre qu'il s'agissait du ventre de son compagnon.

- Eh bien, je vais vous laisser, maintenant. Les cuisines vous attendent.

La Kaelem esquissa un nouveau sourire avant d'ébaucher une petite révérence, à la fois complice et ironique :

- Je vous souhaite une bonne journée, maître fou. Et faites attention à vos affaires, je ne serai pas toujours là pour ramasser vos paires de chaussettes.

Sur ce elle tourna les talons, disparaissant dans le couloir à pas feutrés. Lorsque, une dizaine de minutes plus tard, elle s'arrêta au bord du lac pour quitter ses chaussures et glisser ses pieds dans l'eau, laissant avec délice ses orteils s'enfoncer dans le sable qui bordait la rive, une mélodie de flûte résonna soudain à ses oreilles, se mêlant avec les chuchotements du vent et les murmures du courant. Alors elle ferma les paupières tandis qu'un rire grelot s'envolait en direction du ciel – tel une clochette en forme d'abeille.



[Désolée pour le temps de réponse et la longueur du post... M'enfin, j'espère que ça te plaira quand même ! Tu peux écrire un dernier post ou décider de conclure ici, comme tu préfères o/]

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MessageSujet: Re: Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]   Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé] Icon_minitime



 
Si la vie est une farce, laisse-moi t'apprendre à vivre avec classe. [Terminé]
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