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 Le début d'un nouveau départ [Terminé]

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Lehya Jinwa
Lehya Jinwa

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MessageSujet: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeDim 10 Juin 2012 - 13:50


Huit mois s'étaient écoulés.

Le son d'un sac qui tape contre une hanche. La mélodie du vent qui froisse les étoffes. Le bruit de pas désordonnés, les béquilles qui menacent l'équilibre. La chanson de Lehya qui résonne doucement dans l'air du matin.


Elle était partie après avoir vu l'horreur de la reprise. Elle était partie après avoir réalisé qu'elle n'était pas prête pour soigner les autres. Elle avait fui. Lâche.
Elle avait compris qu'avant de soigner les autres, il faudrait qu'elle parvienne à se soigner elle-même. Qu'elle arrive à passer au-dessus de ses propres sentiments, de ses propres blessures. Alors, elle s'était dit intérieurement, qu'elle ne fuyait pas, mais qu'elle partait pour revenir plus tard, plus forte, plus apte à accomplir son rôle.

Elle avait voyagé, longtemps. Se promenant au côté d'Itinérants, ou de simples personnes qui allaient d'un point A à un point B. Elle avait même accompagné un guerrier solitaire, qui n'avait pas de destination précise. Et elle avait évolué, dès lors. S'était habituée à la présence des chevaux, par exemple, même si elle n'acceptait toujours pas de s'en approcher de trop près. Puis elle s'était arrêtée, en forêt de Baraïl, dont sa grand-mère Faëlle lui avait tant parlé. Marchant pieds nus dans l'herbe, elle s'était coupée sur quelque chose qu'elle n'avait pas trouvé. Elle n'avait pas soigné ça, considérant qu'une simple égratignure n'en valait pas la peine.

Sa plaie ne se referma pas. Elle fit la rencontre d'un vieil homme dans la forêt. Un ermite. Il vivait là, et disait n'avoir jamais rencontré autant de monde que ces derniers temps. Il lui décrivit plusieurs personnes, et elle avait écouté en riant. La seule compagnie de cet homme était les animaux de la forêt qu'il avait réussi à apprivoiser, notamment quelques renards. Un matin, elle fut prise de fièvre. Le vieil homme partit quérir un rêveur, la laissant seule pendant deux jours. Et son pied s'était infecté, et une gangrène l'avait pris. Le rêveur arriva trop tard pour la soigner.


Elle n'avait pas accepté, dans un premier temps, et s'était replongé dans son mutisme. L'ermite ne le prit pas mal, comprenait ce qu'elle ressentait. Il l'avait aidé à se relever avec ses béquilles, l'avait aidé à remarcher, à reparler. Il l'avait soutenu, l'avait fait grandir, à nouveau. Puis, elle décida de revenir auprès des rêveurs d'Eoliane. Elle avait l'impression que son courage était revenu, qu'elle pourrait faire face aux malades, aux mourants, à tous ceux qui avaient besoin d'être soignés. Alors le vieillard l'avait accompagné jusqu'à Al-Vor, la ville la plus proche. Elle avait réussi à se faire accepter dans une troupe de marchands qui partaient à Al-Poll.


Huit mois s'étaient écoulés, et elle revenait tout juste à l'Académie.

La première chose qu'elle avait faite n'avait pas été de retrouver Amarylis. Non. Quelque chose l'incitait plutôt à retrouver Clarysse. Peut-être parce que, dès qu'elle avait approché les chevaux, durant son voyage, elle s'était dit qu'il fallait que cela aussi, elle apprenne à ne plus en avoir peur. Lehya s'approcha lentement des écuries. Mais son regard fut attiré par le clos d'exercice, ayant entendu un léger trot. Elle souleva ses béquilles et se rendit vers cet endroit. Elle regarda la Maître des Écuries sur son cheval, sans dire un mot. Cela ne faisait pourtant aucun doute : elle l'avait remarqué. Allait-elle venir à sa rencontre sur le cheval ? Elle en doutait, Clarysse connaissait sa peur ancienne. Lorsqu'elle fut assez proche, Lehya lui sourit.

- Réalité. Il faut croire que les gens changent.

Ses cheveux ne cachaient plus constamment ses yeux félins, et son sourire n'avait rien de forcé. Ou juste un brin, parce qu'il fallait faire le geste. Elle ne savait pas si Clarysse se souvenait de leur conversation dans le parc. Mais elle, elle se souvenait de chaque paroles échangés ce jour là.


[Voilàààà ! J'espère que ça te plaira ! Si problème, MP ]

Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Juil 2012 - 2:04

Clarysse s’éveillait à l’aube d’une journée qui s’annonçait des plus banales. Comme celles depuis son retour d’Al-Jeit. La vie suivait son cours. Le monde continuait de tourner dans le bon sens. Son univers avait pris la forme d’une presque routine. Même si ce mot lui était assez désagréable. Elle se levait pour aller courir puis s’entraîner à la gestuelle marchombre dans un coin différent à chaque fois. Ensuite, elle s’occupait des écuries. C’était ce qui lui prenait le plus de temps dans la journée. Il y avait toujours tant de choses à faire et si peu de personnes pour l’aider. Elle espérait qu’un ou une assistant montrerai bientôt le bout de son nez pour la libérer d’une partie de son fardeau. Elle avait dernièrement pressé l’Intendant à ce sujet en priant pour qu’il fasse un peu plus de pub sur cet emploi. Ainsi, la marchombre pourrait avoir peut-être du temps pour elle. Il fallait aussi qu’elle consacre plus de temps à Lya. Pour lui faire découvrir deux ou trois trucs. Pour lui permettre d’avancer ensuite toute seule.


Aujourd’hui, elle mit du temps à se lever. Il faisait si bon sous ses draps alors que le froid semblait régner en maître dehors. L’hiver ne voulait pas s’en aller. Finalement, elle s’emmitoufla dans sa couverture et se redressa sur ses jambes pour aller à la fenêtre. Il avait certainement neigé pendant la nuit car tout était blanc à l’extérieur. L’Académie était recouverte d’un manteau immaculé et l’aurore dessinait des motifs rougeoyants sur les toits. La jeune femme s’étira, s’habilla, sortit de ses appartements, descendit les marches branlantes pour atteindre les écuries. Là elle sortit dehors, observa un moment les nuages que formait sa respiration en se demandant où elle pourrait aller courir sans risquer de se blesser en glissant sur une plaque de verglas. Même si c’était hautement improbable. En même temps, courir sur du verglas serait une bonne épreuve… Elle se ravisa, car elle s’était imposée ce genre de défis tout l’hiver et commençait à s’en lasser. Il était temps de se renouveler. Sa liste mentale était bien entamée. Et se demandait si elle n’avait pas fait tous les trucs difficiles possibles dans cette ville de province.


Courir sur du verglas : fait
Grimper les différentes tours gelées de la ville : fait
Gestuelle marchombre sur le lac glacé : fait
Escalade de différents arbres, plus ou moins fin : fait
Escalade de plusieurs parois des montagnes alentours : bien avancé
Ski : pas inventé
Voler un truc au seigneur d’Al-Poll : aucun intérêt
Parler avec un écureuil : pas fait
Bataille de boules de neige : partiellement


Et l’énumération pouvait continuer ainsi longtemps. Finalement, elle fit son tour habituel. Celui-ci longeait le mur d’enceinte puis slalomait entre les arbres de la forêt pour ensuite revenir en coupant par le parc et les jardins. Cette fois, elle s’arrêta à l’abri du vent et des regards sous les arbres de la forêt pour s’immerger dans la gestuelle. Cette dernière l’apaisa et la détendit. Elle aurait pu continuer ça pendant des heures mais elle avait d’autres obligations et finit donc par interrompre ses rêveries et mouvements. Elle revint au pas de courses à l’Académie ; passa par la salle d’eau pour se laver ; enfila ses vêtement d’équitation ; manga un bout en passant dans la Grande Salle. Où elle profita pour saluer les professeurs présents et échanger quelques mots avec eux. Elle ignora superbement Kylian qui rentrait dans l’Académie en lui souriant malicieusement au moment où elle en sortait. Enfin, elle se mit au boulot dans les écuries. Et la journée commença véritablement.


***


Lorsque le narrateur décida d’arrêter de nouveau l’action, Clarysse se trouvait sur le dos d’une jument baie nommée Avril. C’était une trotteuse hors pair et très endurante. La jeune femme vérifiait que tout allait bien dans sa démarche et s’assurait qu’elle se dépense assez. Elle avait investi une partie sablée du clos d’exercice que l’on appelait le manège car il était couvert. Contrairement à la carrière qui était plus grande et à l’air libre. Ici, elle pouvait venir avec des élèves peu entraînés. Elle pouvait faire courir des chevaux à l’abri des intempéries. Ainsi, elles trottaient et leurs souffles se mêlaient pour dessiner des arabesques dans l’air froid de cet après-midi. La marchombre se concentrait sur le rythme, vérifiant ainsi que même montée la jument n’avait aucun problème articulaire ni de gêne. Elle savourait le moment présent, de dégustait. Ne faisant qu’un avec l’animal. Cette sensation lui faisait à chaque fois penser à cette créature de légende que les livres nommaient Centaure. C’était le rêve de son père de communier tant avec un cheval pour ne faire qu’un et devenir un mi-cheval mi-homme. Enfin, c’était ce qu’il leur racontait au coin du feu quand leur mère avait le dos tourné.


Soudainement, elle aperçut une personne qui l’observait. Un temps de réflexion lui fut nécessaire pour mettre un nom sur ce visage qui semblait surgir d’une autre époque. Lehya. Femme-enfant aux longs cheveux bruns qui cachaient des yeux félins. Celle-ci semblait vouloir lui parler. Ce qui était très étonnant puisqu’elle ne l’avait pas vu depuis très longtemps. Curieuse, elle mit pied à terre, laissa Avril se débrouiller à sa guise puis s’avança vers la rêveuse qui l’accueillit avec un sourire, une voix calme et un regard franc. Il y avait tant de choses de changer chez elle… Premier fait étonnant, elle était de retour. Ensuite, elle utilisait des béquilles bien que Clarysse ne voyait pas encore pourquoi d’où elle se trouvait. La jeune fille ne cachait plus ses yeux de chats derrière le rideau de ses cheveux et sa remarque était des plus assurées. Elle répondit sur le même ton.


-Je vois ça.


Elle n’avait rien oublié de leur discussion passée, ses réponses à elle-aussi auraient peut-être changé tant elle avait avancé. Chacune de leur côté, elles avaient évolué. La vie c’était ça. Et elle n’avait pas oublié cette rencontre. Elles étaient similaires toutes les deux. Si peu sûres d’elles à cette époque. Timides et renfermées. Mauvaises menteuses. Puis elles avaient grandi en apprenant de la vie. Et c’était le plus important. Vérifiant qu’Avril ne la suivait pas, la marchombre sourit en passant par-dessus la barrière du clos pour se retrouver à côté de la jeune femme. Heureuse. Elle déclara donc, plus bavarde qu’elle ne l’était la dernière fois :


-Te voir ici me fait vraiment plaisir. J’espérai que tu braverais ta peur pour venir me voir un jour.


Lors de leur première et dernière rencontre, Lehya lui avait avoué avoir une peur phobique des chevaux en sentant leur odeur sur la Maître des Ecuries. Cette dernière lui avait alors proposé de l’aider à vaincre cette panique en venant la voir. Elle l’avait attendue.


-Et te voilà prête.


Elle était si contente qu’elle faillit se lancer dans une danse de la joie endiablée. Au lieu de ça, elle s’assit sur la barrière les yeux rieurs et lança nonchalamment :


-Alors qu’est-ce que tu deviens ? Le changement te plait ?



[J'espère que, malgré l'attente, ça va te plaire ! I love you ]

Lehya Jinwa
Lehya Jinwa

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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeLun 6 Aoû 2012 - 15:21

Lehya observait Clarysse. Il y avait beaucoup de grâce dans cet échange entre l'équidé et l'humaine. Il y avait de l'équilibre, un certain sentiment de confiance, deux notions que la rêveuse avait parfois du mal à comprendre, à cerner. Elle attendit que la jeune femme la voit, ne désirant pas perturber son activité. Lorsqu'elle sut que l'autre l'avait vue, elle sourit et lui lança une phrase, bien plus assurée que précédemment. Ce n'était pas encore ça, et sur les longues phrases elle hésitait encore, mais cela s'était allégé. Au moment même où elle avait passé la porte d'Eoliane pour la première fois, ça s'était amélioré. Parce qu'elle avait parlé, alors qu'auparavant elle s'enfermait son mutisme, la seule personne ayant le loisir de l'entendre étant sa famille.

Elle lui répondit qu'elle « voyait ça ». Clarysse jeta un regard en arrière avant de passer la barrière, et Lehya nota qu'elle chercha surtout où se trouvait son cheval. Elle n'avait rien oublié de sa peur des chevaux et cela fit plaisir à la jeune femme aux yeux étranges. Elle comprenait que sous ses airs joyeux et presque insouciants, la Maître des Écuries était assez attentive aux autres. Elle était contente de la voir, contente de voir qu'elle avait bravé sa peur. Elle n'avait encore rien vu. « Et te voilà prête. ». Elle s'assit sur la barrière, lui posa des questions. Lehya se hissa difficilement sur la barrière, à son tour, abandonnant ses béquilles contre le bois.

- Ce que je deviens … Je … sais pas.

Si elle savait. Je deviens, petit à petit, une autre moi. Je grandis, j'avance. J'ai appris à soigner un peu plus, mes rêves sont légèrement plus puissants et peut-être que voilà, je deviens une rêveuse. Mais j'ai aussi perdu une partie de moi.
Elle avait baissé son regard vers sa jambe. On avait dû enlever tout ce qui était sous le genou, pour éviter que la gangrène ne prenne tout le corps. Elle se maudissait intérieurement de ne pas s'être occupée de sa coupure, de n'avoir pas pris au sérieux le fait qu'elle ne se refermait pas. Mais il était trop tard maintenant, ce qui était fait ne pouvait pas être changé.

- J'ai beaucoup voyagé … J'ai grandi et … Le changement a du bon. Mais j'aurais préféré n'avoir que les avantages, disons.

Parfois, elle avait l'impression de sentir encore sa jambe. Elle avait une sensation de douleur, même. La même exactement que celle qu'elle avait connu avant son amputation. Cette pensée la fit frémir. Le rêveur lui avait dit, qu'elle ressentirait sûrement ce « membre-fantôme. » Elle avait appris, un mois ou deux plus tard, que d'autres personnes dans son cas n'avait pas eu cette sensation, et elle en avait été un peu jalouse. Lehya aurait préféré ne pas perdre sa jambe : au moins, elle la sentirait vraiment, et ne ressentirait pas un semblant de membre.

- Ce serait possible de monter comme ça ?

Ça avait été une interrogation réelle, pas une question jetée comme ça. Elle n'en était pas sûre, mais pensait que oui. Si elle ne pouvait pas monter comme Clarysse, au moins espérait-elle qu'elle pourrait chevaucher en amazone. La plupart des femmes faisaient comme cela, et Lehya le savait car elle avait beaucoup tout observé les longs mois où elle avait voyagé. Oh, elle pourrait parler de cela à Clarysse si jamais le cheval devenait une option impossible à avoir. Mais d'abord, il lui semblait intéressant de lui retourner ses propres questions. Après tout, huit mois, ce n'était pas rien. Elle aussi avait vécu, durant ce temps-là, évolué, changé. Peut-être ne serait-elle pas aussi évasive qu'elle-même. A vrai dire, elle l'espérait même : elle avait toujours aimé écouter les gens raconter, que ce soit des histoires ou leur vie.

- Et toi, qu'est-ce que tu deviens ?

Demander si le changement avait du bon n'était pas utile. Elle le saurait, selon ce que Clarysse lui dirait. Elle s'installa un peu mieux sur la barrière, se retenant fermement à l'aide de ses mains, pour compenser le léger déséquilibre dont elle souffrait et ne parvenait pas à se débarrasser. Pourtant le vieillard l'avait aidé, avait essayé de l'aider à reprendre un certain équilibre. Et en attendant, elle espérait que cela passerait vite, et que bientôt, elle réussirait à ne plus avoir à se servir constamment de ses bras comme les équilibristes et les funambules. Elle, sa vie tenait plus qu'à un fil. Du moins elle l'espérait.

Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Aoû 2012 - 23:46

Lehya grimpa avec quelques difficultés au même endroit que son amie, laissant sa cane contre la barrière. Puis elle répondit à sa question. Elle ne semblait donc pas savoir ce qu’elle devenait. Ou alors, ne savait pas comme le dire et comment l’expliquer. Elle savait qu’elle avait changé mais ne savait pas comment se définir maintenant. Aurait-elle su elle-même se définir à ce moment précis ? Pas sûr. Ou peut-être qu’il n’y avait pas besoin de mot. Qu’il n’y avait que la nouvelle Lehya devant elle, et que Clarysse découvrirait bien par elle-même les changements qu’il y avait eu en elle. Comme la rêveuse verraient bientôt que la marchombre n’était plus tout à fait la même. Il y avait la vie entre leurs rencontres et leurs retrouvailles. Il y avait eu la bataille de la Reprise et la mort. Il y avait eu Kylian et la détermination. Il y avait eu le Rentaï et la déception voilée. Il y avait eu Audric et l’audace. Il y avait eu les nouvelles rencontres et l’amitié. Il y avait Lya et une responsabilité. La vie qui continuait. Comme une rivière, tantôt profonde et calme, tantôt rapide et tortueuse.


La jeune femme vit le regard de son amie sur sa jambe atrophiée et se demanda ce qui avait bien pu se passer. Quels obstacles elle avait rencontrés sur sa route ? Qui lui avait fait ça ? La marchombre était curieuse de savoir ce qui s’était passé et en même temps, elle craignait un peu la raison de ce handicap. Et surtout ce qu’elle devrait dire à ce moment-là. Arriverait-elle à trouver les mots dont la jeune femme aux yeux fauves avait besoin ? Aurait-elle les mots qui guérisse ou alors, la décevrait-elle ? C’était tout le défis de l’amitié réalisa-t-elle. La rêveuse continua son explication. Ainsi, elle avait voyagé. Tant mieux, ça semblait lui avoir un peu ouvert les yeux sur le monde qui l’entourait et sur les possibilités que lui offrait sa voie de Rêveuse. Clarysse espérait d’ailleurs que la jeune femme reprendrait sa formation d’ici peu, parce qu’elle savait qu’elle était faite pour ça. Elle l’avait dans son âme. Mais la marchombre ne voyait aucune raison pour que la jeune femme abandonne son art alors qu’elle était de retour maintenant.


La question de Lehya la fit sourire. Rien que le fait qu’elle envisage la possibilité d’un jour monter à cheval montrait à quel point elle avait progressé. A quel point elle avait mûri. Et, pour le professeur d’équitation, c’était un très bon signe. Elle était volontaire. Elle se posait les bonnes questions. Elle semblait étudier ses possibilités. Peut-être avait-elle vu d’autres personnes monter. Certainement que ses voyages l’avaient amenée à côtoyer des équidés malgré elle. Ils y en avaient beaucoup dans les caravanes que les voyageurs seuls suivaient souvent pour être moins vulnérables. Il y avait cependant encore beaucoup d’appréhension dans ses yeux lorsqu’elle regardait Avril gambader dans le manège ou quand elle faisait mine de s’approcher un peu trop près d’elles. La peur ne s’envolerait pas comme ça d’elle-même. Il faudra encore beaucoup de travail et de volonté pour que les choses s’arrangent. La marchombre choisit bien ses mots avant de lui répondre :


-Avec le cheval adapté tu pourrais monter à califourchon ou en amazone. Le guider à la voix et aux rênes plutôt qu’avec les jambes. C’est complètement dans le domaine du possible.


Clarysse espérait vraiment qu’un jour Lehya pourrait monter à cheval. Sentir la puissance en mouvement entre ses jambes. La caresse du vent sur sa peau et ses cheveux. La sensation d’immortalité qui s’empare de vous quand l’animal prend de la vitesse. L’impression de pouvoir aller au bout du monde en quelques foulées. La complicité avec son compagnon de voyage. C’était tout ça à la fois d’être à cheval. Un tel déferlement de sensations. C’est pourquoi elle souhaitait que la jeune femme connaisse ça un jour aussi. Cette dernière lui retourna sa question. Ce qu’elle devenait. C’était dur à décrire avec des mots. Comment résumer ? Que voulait-elle raconter à la jeune femme ? Le sang et les larmes ? La joie ? La détermination d’aller plus loin, envers et contre tout ? Un peu de chaque peut-être. Le bonheur d’être en vie et de s’ouvrir au monde autour d’elle.


-J’ai encore avancé. Pas à pas. La bataille a fait choir mes convictions. Une rencontre est en train de me pousser à grandir. Un premier voyage m’a confronté à la déception. Un autre m’a rempli de joie. Les rencontres sur ma Voie me comblent de bonheur. Entre audace et doutes, je continue ma route.


Le silence s’installa doucement entre elle. Un silence compréhension. Elles y étaient habituées toutes les deux. Elles n’en avaient pas peur. Elles avaient su la dernière fois s’en servir pour communiquer. Il les avait rapprochées. Elles, deux jeunes femmes timides et renfermées que le destin avait réunies dans les jardins de l’Académie au détour d’une ballade. Elles s’étaient complétées le temps de quelques heures avant de chacune disparaître dans son coin. Chacune avait vécu sa vie de son côté, séparées par la rage de la Bataille. Aujourd’hui, peut-être la vie leur donnait une seconde chance d’être amies. Une chance d’apprendre l’une de l’autre. D’apprendre des expériences de l’autre. De se supporter. Parce que c’était ça l’amitié aussi. Et Clarysse avait envie de se considérer comme une amie de la Rêveuse. Ou du moins comme une présence à l’écoute et disponible. Comme quelqu’un d’utile aussi. Parce qu’elle avait beau adoré ses écuries, elle ne commençait pas moins à rechercher un peu plus les contacts humains. A vouloir cette chaleur caractéristique de se sentir bien avec quelqu’un. A se sentir soi-même.


-Je crois qu’il y encore peu de temps je t’aurai dit catégoriquement que je préférai la réalité aux rêves. Et, depuis peu, j’ai compris qu’il fallait une bonne dose de rêves pour supporter la réalité de la vie.


Elle avait embrayé sur la réponse que lui avait donnée Lehya à une question vieille de plusieurs mois. Ce qu’elle venait de déclarer était sa vision à elle. C’était un peu cru comme manière de le dire. Mais la vie de les avait pas épargnées toutes les deux et la marchombre avait droit de croire en un placebo pour adoucir la rudesse de la réalité. Elle passa une main dans ses cheveux puis la reposa sur son genou, comme si elle ne savait pas quoi en faire quand elle était inactive. Elle finit par rompre le silence. C’était personnel. C’était un peu présomptueux. Mais ça lui faisait du bien.


-Tu sais quoi ? J’ai toujours eu du mal à me sentir chez moi avant. Partout où j’étais, je me sentais comme une étrangère non désirée. Même dans ma famille. Mais ici, c’est différent. Je crois que je me suis trouvé une maison qui m’accepte pour ce que je suis.


Elle laissa un court silence avant de poser une question. Clarysse savait que si Lehya voulait l’éviter, ça ne serait pas un problème.


-Et toi, t’es-tu trouvé une maison ?


Lehya Jinwa
Lehya Jinwa

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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeMer 5 Sep 2012 - 13:37

Lorsqu’elle se tournait pour voir le cheval, et qu’elle constatait qu’il s’était approché, elle avait le cœur qui battait un peu trop fort, et la respiration qui se faisait un peu sifflante. Elle avait beau avoir côtoyé un bon nombre d’équidés sur sa route, elle les observait toujours avec appréhension. Elle avait beau envisager de monter un jour, elle angoissait toujours lorsqu’ils étaient trop près d’elle.

Clarysse lui sourit et Lehya se sentit un peu mieux, même si elle percevait les interrogations dans le regard de son amie, même si elle sentait les chevaux, même si il lui manquait une jambe. Et elle-même décocha un sourire lorsque la marchombre lui assura qu’il serait possible qu’un jour, elle puisse monter. Lehya savait que cela prendrait du temps, et qu’avant toute chose, il faudrait qu’elle parvienne à approcher un cheval sans être totalement submergée par la peur. Ça prendrait le temps qu’il faudrait, mais elle voulait vraiment combattre cette peur.

La rêveuse retourna finalement sa question à son interlocutrice. Et elle, que devenait-elle ? Que rencontrait-elle dans sa vie, sur sa Voie ? Elle avait avancé, comme Lehya. La bataille avait détruit ce en quoi elle croyait. Ce n’avait pas tout à fait été le cas pour elle, depuis longtemps désillusionnée par rapport aux autres. Mais elle n’avait pas été à la hauteur ; elle s’était enfuie en voyant ce qu’elle avait à tout prix tenter d’éviter. Clarysse, cependant, avait également voyagé. Mais là où celui de Lehya s’était étalé sur huit longs mois, ceux de son amie avaient été plus courts, et s’étaient balancés entre joie et peine. Sa joie, la Voie. Elle ne comprenait pas trop – sentait qu’il fallait être marchombre, pour pouvoir saisir – mais était contente qu’elle puisse tracer son chemin dans la joie.

Le silence s’installa, doucement, comme un voile de coton. Elles savaient toutes les deux l’apprécier à sa juste valeur, ne sentaient pas le besoin de le combler de mots inutiles. De toutes façons, Lehya devait réfléchir un peu aux paroles de Clarysse. Audace et doutes. Elle-même avait beaucoup douté, mais avait-elle fait preuve d'audace ? Sans doute, lorsqu'elle avait pris la décision de partir, sans prévenir personne, qu'elle avait décidé de se débrouiller seule, qu'elle en était capable. Et finalement, elle ne regrettait pas ce voyage. Elle avait rencontré beaucoup de personnes qui lui avaient apporté ce dont elle manquait : un peu de courage, un peu de confiance … d'audace.

Puis son interlocutrice rompit le silence. Un peu de rêve pour adoucir la réalité. La réalité était quelque chose à laquelle on ne pouvait échapper, et elles en étaient toutes les deux conscientes. Sans doute était-ce pour cela qu'elles avaient besoin de rêver un peu, de s'évader. Elle ne savait pas comment Clarysse rêvait. Mais elle, elle allait chaque matin se promener dans le parc de l'Académie, assister au lever de soleil, faire les exercices que lui avait recommandé l'ermite. Un sourire vint se poser sur son visage lorsqu'elle pensa à lui. Il faudrait qu'elle retourne le voir un jour, lui et son élevage de renards, lorsqu'elle saurait monter à cheval et qu'elle serait une grande rêveuse comme Ayane ou Amarylis.

Clarysse continua, et Lehya décida qu'elle aimait bien l'entendre parler. Il n'y avait pas de mépris entre elles, juste quelque chose qui faisaient qu'elles se sentaient bien ensembles et qu'elles partageaient. Maintenant qu'elle y pensait, Clarysse était peut-être sa véritable première amie, en dehors de sa famille et de l'ermite – qu'elle avait plus considéré comme un père de substitution que comme un ami, à vrai dire. Elle avait trouvé une maison, disait-elle, en venant à l'Académie. Puis lui posa la question.

-Et toi, t'es-tu trouvé une maison ?

Lehya laissa un silence planer un instant, puis prit une grande inspiration.

- C'est difficile à dire. Je ne suis pas … resté très longtemps ici. Mais oui, j'ai trouvé une maison. Loin, très loin d'ici. Dans la forêt Faëlle.

Elle hésita un instant. Raconter, pas raconter ? Lui faire le récit de son voyage, juste cibler cet épisode ? Finalement, la seconde option lui parut meilleure. Elle aurait largement le temps de lui raconter le reste plus tard … Non ?

- Quand je suis partie, j'ai beaucoup voyagé. Et, finalement, une caravane d'itinérants allait chercher quelque chose – je ne sais plus quoi – en pays Faël. Je les ai laissé là. Ils avaient un autre rêveur, de toutes façons … Et, hum. Elle reprit sa respiration, elle avait encore un peu de mal à parler sans pauses. Et donc, je suis allée me promener en forêt. Parce que ma grand-mère l'était, Faëlle, et je voulais voir, ce qu'elle avait peut-être vue, elle. Là-bas, j'ai rencontré un homme qui cueillait des baies. J'étais un peu méfiante, au début. Elle était toujours méfiante, au début. Finalement, on est devenus … amis ? Je ne sais pas trop. Il m'a accueilli chez lui un moment. Je l'aidais, puis … mon égratignure s'est infectée. Pause. Il m'a beaucoup aidé.

Parler de ce qu'il s'était passé la soulageait un peu. Elle lança un regard un peu mélancolique à Clarysse.

- Un jour, j'irai le revoir. Alors, il faut que j'apprenne … à être sur un cheval.

Et je sais que tu comprends.


Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeDim 16 Sep 2012 - 19:17

Clarysse écouta la réponse de Lehya avec beaucoup d’attention. Comme à son habitude. Elle avait toujours eu cette capacité d’écouter. Peut-être que c’était un de ses dons à elle. D’être disponible et attentive. Elles étaient toujours assise sur la barrière et surveillaient du coin de l’œil la jument pour ne pas qu’elle s’approche trop près. Elle était encore une frayeur pour son interlocutrice, alors autant évité tout risque. La jeune rêveuse lui raconta donc l’endroit où elle s’était sentie chez elle. La marchombre se réjouit qu’il y eut un endroit quelque part en Gwendalavir où la jeune femme ne cachait pas ses yeux fauves et où elle se sentait mieux. Ainsi donc c’était cette personne qui n’avait pas pu sauver sa jambe. Quel dommage. Enfin, les rêveurs gagnaient en inventivité pour soulager les personnes ayant subi ses traumatismes. Il lui semblait avoir entendu parler d’un homme qui avait construit une jambe de bois un peu plus perfectionnée avec laquelle il était, semblait-il possible de courir. Mais tout ceci n’était que des rumeurs et des expérimentations. Le monde en apprenait un peu plus tous les jours. Surtout dans le domaine des soins. Le monde avançait et la vie continuait. Même si parfois elle ne semblait pas tourner rond


Cette maison se trouvait en pays Faël. Un endroit de l’Empire où la petite marchombre n’avait jamais mis les pieds. Mais c’était un projet qu’elle mûrissait depuis longtemps. Elle savait que rencontrer et côtoyer un Faël était un présent rare mais elle se disait que si elle ne tentait pas ce périple un jour, elle s’en voudrait à jamais. La Forêt Maison des Petits l’attirait aussi pour le mystère qui l’entourait. Et il y avait le pays Raï enfin, pour vérifier qu’ils étaient ou non ces monstres décérébrés et vivant comme des animaux. Ceci l’étonnait grandement mais elle n’aurait l’occasion de le savoir qu’en se lançant dans ce périlleux voyage. M’enfin, elle avait toute la vie devant elle pour découvrir tous les mystères de Gwendalavir et au-delà même. Il y avait toujours de nouveaux territoires à découvrir et à cartographier ou alors à oublier ensuite.


Puis, il y eut cet espoir dans la voix de la jeune femme. Et ça semblait si important pour elle maintenant de faire face. De ne plus se laisser paralysée. C’était comme si elle ne voulait pas vraiment le dire qu’elle avait envie de tenter le coup. Comme si elle lui souriait derrière ses longs cheveux. C’était une invitation ça. C’était lui dire : j’ose pas te le demander clairement mais ce serait cool de ta part de m’aider sur ce coup. Elles n’avaient pas besoin de parler toutes les deux. La communication fonctionnait très bien comme ça. Clarysse se demanda alors ce qu’elle devait faire pour la mettre à l’aise. Elle regarda vers l’intérieur du manège avant d’interroger Lehya :


-Est-ce que tu veux que je te présente Avril cette jument ou tu préfèrerais qu’on commence avec plus petit ?


A la tête qu’elle fit, la petite marchombre se douta que la grande taille de la trotteuse lui faisait peur. Il était vrai que c’était intimidant. Finalement, la brunette opta pour commencer avec un poney. C’était petit mignon et elle en avait plusieurs de vraiment calmes. Elle dit à la rêveuse de ne pas bouger, qu’elle allait rentrer Avril aux écuries et revenir avec César un petit poney très gentil et qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète. Il ne lui fallut que quelques minutes pour faire tout ceci. Et lorsqu’elle revint, elle tenait un poney qui lui arrivait à la hanche. Il possédait une jolie robe Isabelle et se mit tranquillement à mâchonner de l’herbe quand elle s’arrêta. Clarysse ne s’approcha pas trop de la Rêveuse, préférant lui laisser le temps de venir vers eux deux si elle le voulait. Elle attacha la longe sur le premier truc qui dépassait, mais en laissant assez de place pour qu’il puisse encore se promener un peu vers l’herbe qu’il voulait. Il huma l’air un instant puis se remit à brouter tranquillement, comme si de rien était. Clarysse se rassit sur la barrière où elle se trouvait avant et déclara :


-Donc, lui c’est César, c’est un poney très gentil qui adore les caresses et les pissenlits. Quand te sentiras prête, n'hésite pas à venir lui dire bonjour.


Il y avait deux méthodes pour vaincre une phobie de tel ou tel animal. Confronter la personne à l’animal quel redoute, ce qui voulait dire pour un cheval, faire monter la personne dessus. Ce qui voulait dire convaincre par la peur qu’il ne fallait pas avoir peur. Qu’il n’y avait aucune raison. C’était une méthode des plus radicales que la marchombre savait non adaptée à Lehya. C’est pourquoi elle utilisait la seconde, c’est-à-dire, laisser le temps faire son office. Elles pouvaient très bien reprendre leur discussion ou bien attendre simplement.


[Désolée pour le retard ! En espérant que ça te plaise ! ]


Lehya Jinwa
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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 16:29

Clarysse regarda vers l’intérieur de l’enclos, où le cheval continuait à trottiner gentiment, un peu à l’écart, avant de lui demander si elle préférait s’approcher d’Avril ou commencer avec un poney plus petit. Lehya avait sans doute pâli parce que la marchombre décida toute seule de la faire commencer avec un petit équidé. Avril était une très jolie jument, mais … ‘fin, elle était hyper grande quoi. Et la rêveuse était pas sûre qu’elle ne pouvait pas l’écraser si elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, et elle avait un peu peur de se prendre des coups de sabots, alors bon …

Clarysse sauta de la barrière, lui demandant de ne pas bouger, le temps qu’elle rentre Avril aux écuries et qu’elle revienne avec César. Alors Lehya resta sur la barrière, mais prit ses béquilles et tenta de se tourner sur la barrière, histoire d’être face au poney lorsqu’il arriverait. Elle eut un peu de mal, mais y parvint finalement. C’était vraiment pas pratique cette histoire de jambe perdue. Mais bon, maintenant que c’était fait, il fallait faire avec.

La marchombre revint avec un tout petit animal. Il lui arrivait seulement à la hanche ! Ça changeait des grands chevaux, ça … Lehya jeta un regard suspicieux au poney, comme si il allait se mettre à grandir d’un seul coup. Clarysse l’attacha et la rêveuse reprit ses béquilles, descendit de la barrière et … s’arrêta. Elle n’osait pas encore s’approcher trop près lorsqu’elle n’y était pas forcée, comme durant son très long voyage. Ça lui rappelait une des Itinérantes qui lui disait qu’il ne fallait pas avoir peur des chevaux, parce que c’était utile et que la plupart étaient bien dressés et gentils. Mais Lehya avait surtout retenu le « la plupart » et donc, elle n’était pas vraiment rassurée. Clarysse au contraire retourna s’asseoir sur la barrière, en lui présentant César. Poney gentil aime pissenlits et caresses. La rêveuse prit rapidement note de tout ça dans sa tête et l’observa un moment.

A priori, il ne semblait pas pressé de grandir subitement. Donc il n’y avait peut-être aucune raison qu’il le fasse. Et puis, c’était pas du tout rationnel, et même dans les contes de fée elle n’avait jamais entendu parler d’un cheval qui grandissait d’un seul coup. Elle leva une béquille, qu’elle approcha du poney. Il leva sa tête vers elle, et elle crispa sa main sur son autre béquille, un peu effrayé. Mais il reposa sa tête sur le sol pour aller chercher de l’herbe et elle en fut soulagée. Apparemment, il n’était pas méchant. Il approcha un peu, mais elle se força à ne pas s’enfuir le plus rapidement possible.

Elle jeta un regard vers la marchombre, vraisemblablement un peu amusée par les évènements, à en juger par son sourire malicieux. Mais elle ne s’en soucia pas plus que ça, parce qu’elle savait que Clarysse croyait en elle, et qu’elle était tout à fait capable de vaincre sa peur. Peut-être pas maintenant, ni même dans une semaine, mais il était certain que jour après jour, elle progresserait.
Bon. Le poney était quand même un peu trop proche d’elle, là.
Elle fit un effort sur elle-même, approcha doucement sa main du poney qui redressa la tête un peu trop vivement pour qu’elle n’accomplisse son geste. Elle se recula lentement, jusqu’à ce que la barrière derrière elle l’empêche d’aller plus loin.

- J’crois que ça va prendre un peu de temps.

C’était évident, mais elle avait eu besoin de le dire. Comme si elle se disait, pour elle-même : ça prendra le temps qu’il faudra, mais j’y arriverai, je ne baisserai pas les bras.

- Et puis, les mouvements brusques, j’aime pas trop. Comme les chats sauvages.

C’était l’ermite qui l’avait comparé à un chat sauvage. Pas tellement par rapport à ses yeux, mais plus à cause de son caractère. Elle était méfiante et se braquait assez facilement. Elle ne fuyait pas au moindre mouvement vif, mais presque. Et Lehya avait trouvé cette comparaison assez réaliste, et l’avait adopté. Elle décida de changer de sujet, regardant quand même César brouter.

- Quand est-ce que tu as commencé à monter ? Tu avais peur, au début ?

Ca l’intéressait, ça aussi. Elle était certaine que, même au tout début, tout le monde avait un peu peur des chevaux, ou du moins était impressionné. Mais l’entendre la réconforterait sûrement.


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeMer 3 Oct 2012 - 22:03

César semblait complètement désintéressé de Lehya, il avait levé sa tête un court instant, le temps de vérifier que la personne qui s’approchait n’était pas un danger imminent. Puis il s’était remit à mâchonner l’herbe grasse sous ses pattes. Elle avait bien choisit le coin où le laisser puisqu’à cet endroit il était occupé et ne dérangeait pas la rêveuse. Ou du moins, pas trop. Elle prenait sur elle. C’était impressionnant à quel point Lehya s’était crispée quand il avait esquissé un mouvement vers elle. C’était vraiment fou à quel point la peur rendait irrationnel. Ce n’était pas une bestiole aussi petite et mignonne qui allait la manger toute crue. C’était comme si on regardait un lapin tout petit ton blanc et qu’on disait qu’il allait nous croquer avec délectation et du coup avoir une peur phobique des lapins… Comment ça les lapins tueurs carnivores ça existait ? N’importe quoi. [strike]Vous avez trop regardé les Monty Python, tant qu’à faire, allez regarder la chanson finale de la vie de Brian, ça vous fera du bien ! [strike ]


Hum hum. Où en étais-je ? Donc, Clarysse observa la jeune femme tenter de d’aller caresser le poney, mais celui-ci, curieux, se redressa pour voir qui l’approchait pendant son goûter. Ce qui eut pour effet d’effrayer la rêveuse et de la faire reculer à nouveau. Eh bien, le travail allait être long si elle n’arrivait déjà pas à rester près de l’inoffensif César. M’enfin, elles avaient le temps, elles n’étaient pas obligées de réussir dès aujourd’hui. Et d’ailleurs, il était des plus probables qu’il lui faille plusieurs jours et visite aux chevaux pour oser en caresser un ou même le nourrir. Les peurs menaient la vie dure aux gens tout de même. Tant que Lehya n’abandonnait pas, elle avait toutes ses chances pour un jour monter à cheval. Voir même devenir très douée avec du travail. En effet, on pouvait dire que vaincre ses peurs rendait plus forts. On y gagnait en volonté. C’était certain. Elle en était la preuve.


-J’en avais très peur petite. Parce que ma mère me répétait à longueur de temps qu’un jour ça tuerait mon père et mon frère. Alors je ne comprenais pas pourquoi ils revenaient tout crotté et tout sourire. Je n’approchai jamais nos écuries.


A sa mère, sa chère mère. Qui avait cru que sa petite Clarysse au teint si pâle et à la taille gracile allait devenir une épouse de Noble et faire la fierté et la réputation de la famille. Au lieu de ça, elle était devenue une va-nu-pieds dans une Académie à la réputation douteuse. Et elle n’était toujours ni mariée ni même fiancée. Alors que l’aîné gérait l’élevage de son père et que la benjamine allait épouser un Noble d’Al-Chen ou bien le fils d’un de leurs voisins, éleveur ou exploitant, qu’importe. On ne prônait plus l’amour chez les Vornang depuis Dumis les avait quitté. On parlait bénéfices et charges salariales. On parlait héritage et on comparait les prétendants pour Athiena, la dernière. A moins, qu’elle se soit mariée depuis que la jeune femme ait reçu de leurs nouvelles. C’était son frère et sa sœur qui lui manquaient le plus. Même s’ils n’avaient jamais eu une relation très fusionnelle tous les trois. Et puis, son père lui manquait aussi, cette fierté dans ses yeux quand il la voyait monter à cheval, cette façon qui avait de se moquer de sa petite taille, des robes que sa mère l’obligeait à porter dans les diner mondains et cet éternel sourire sur ses lèvres. Elle respira un grand coup, elle n’avait pas besoin de ça maintenant.


-Et puis, quand j’ai eu l’âge de comprendre, mon père m’a acheté un poney. Enfin, il n’était pas vraiment à moi mais j’avais la charge de m’en occuper. Ça a été long mais j’ai finalement adoré ça et j’en ai fait ma passion et mon métier.


Dire qu’elle avait suivi les traces de son père serait mentir. Elle avait marché dans ses grandes empreints de pas un moment puis sa rencontre avec Jiwan lui avait fait suivre sa propre Voie. Même si elle n’oubliait pas d’où elle venait. Elle sourit légèrement.


-On a tous peur un jour, à nous de la dépasser pour continuer d’avancer.


Elle se releva de la barrière et alla s’assoir dans l’herbe à côte de César et commença à le caresser machinalement.



Lehya Jinwa
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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 20:41

Et le vent se levait, et soufflait dans ses yeux de chat qui se refermaient souvent pour éviter ces brusques assauts. Et il soufflait dans ses cheveux aussi, emportant ses mèches aux quatre coins, formant comme une crinière autour de sa tête, qu’elle se dépêchait de lisser, en passant ses maigres doigts dans sa chevelure éternellement emmêlée. Et lorsque Lehya ouvrait les yeux, son regard se posait sur le poney, qui broutait, dans le soleil froid de cette fin d’hiver. Et si tout avait disparu, aux alentours ? Et si le vent, en soufflant, avait emporté le monde qui les entourait, la laissant seule avec sa peur ?
Et son souffle rapide se calma lorsqu’en tournant la tête, elle vit le visage de Clarysse, ses grands yeux qui souriaient de concert avec sa bouche, et cette lueur qui disait, dans son regard « Tu n’as pas à avoir peur ». Malgré tout, l’une comme l’autre savait que cela prendrait du temps. Alors, elle s’installa sur ses béquilles, en équilibre, et demanda à Clarysse depuis quand elle montait à cheval, et si elle en avait eu peur au début.

Elle continuait à écouter le vent, en attendant la réponse de la jeune femme. La vérité, c’était qu’elle laissait son regard dériver sur le petit animal qui lui faisait face, son cœur s’apaisant doucement. Elle avait l’impression d’être ridicule. Comment être effrayée par ce poney ? Elle essayait de penser rationnellement, comme l’ermite lui avait appris, mais dès qu’il bougeait un peu trop, une pression prenait son cœur et une boule d’angoisse se logeait dans le creux de son ventre. Elle secouait la tête chaque fois, pour chasser cette sensation, mais il était dur de lutter contre.
Et la voix douce de son interlocutrice vint percer le silence, lui expliquant qu’elle aussi avait eu peur au début, à cause de sa mère. Ils vivaient près d’écuries ? Lehya analysa cette donnée un moment, comprenant que les chevaux avaient sûrement fait une très grande partie de la vie de Clarysse. Le tout était maintenant de savoir comment elle était passée de peur à passion. Elle respira un grand coup et se lança dans la suite.

Un poney. Comme ça, d’un coup. Tu as peur, mais je te donne la charge d’un poney. Lehya aurait sans doute hurlé contre son père, si jamais il avait eu la bêtise de lui demander une chose pareille. Mais il ne lui aurait jamais demandé ça, il la connaissait, elle et sa peur des chevaux, elle et son caractère parfois désagréable. Elle s’en voulait un peu, de toutes les choses qu’elle avait refusées à ses parents. Même si elle s’excusait toujours après. Mais après, c’était trop tard. Le mal était fait et les choses ne pouvaient pas devenir ce qu’elles auraient pu devenir. La voix de la jeune femme se leva à nouveau, contre le vent qui maintenant s’était mué en une simple brise qui venait caresser son cou. « On a tous peur un jour, à nous de la dépasser pour continuer d’avancer ». C’était plein de sens, bien entendu. Et Lehya le comprenait. Elle n’avait pas entendu Clarysse se lever, et lorsqu’elle la vit à côté du poney, cela la surprit un peu. Et elle caressait César, tranquillement, et le poney se contentait de continuer à brouter, sans rien faire. Sans rien tenter de mauvais, semblait-il.

Alors elle respira, et tenta un pas vers lui. Rien qu’un, juste vers lui. Pour tenter, une seconde, d’oublier qu’elle en avait peur. Elle n’était pas dupe et savait très bien qu’elle se cachait sa frayeur, pour peu de temps, pour se dire « au moins, ça c’est fait » et admettre l’irrationalité de sa crainte. Mais lorsque sa main se tendit vers l’animal, elle la laissa retomber. Pour le moment, c’était encore trop dur. Persévérance était là, mais Peur gagnait le combat, pour le moment. Elle arbora un demi-sourire, un peu triste, tandis qu’elle levait son regard vers Clarysse.

- Je crois que … ce ne sera pas pour aujourd’hui. Désolée.

Elle avait de nouveau laissé échapper son excuse. Elle était de celles, de ceux, qui ne cessaient de s’excuser, même lorsqu’ils n’avaient rien fait de mal. Mais ça, elle était presque sûre que Clarysse le savait, donc ça n’avait pas d’importance. Et puis, de toute façon, elle était comme ça, n’avait pas besoin de se justifier. En revanche, elle venait à nouveau d’hacher une phrase. Et ça, ce n’était pas la meilleure chose qu’elle ait faite. Si elle faisait un pas pour surmonter sa peur mais qu’elle reculait et régressait au niveau de son langage, ça n’allait pas aller. Faire un choix, d’accord, mais avoir les deux restait la meilleure option.

- Mais je dois bien admettre qu’il est mignon, en tout cas.

C’était déjà ça de gagné.


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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeJeu 20 Déc 2012 - 21:34

Clarysse sourit au vent qui jouait dans les longs cheveux de Lehya, qui tentait de jouer avec les siens sans trouver assez de prises et nœuds à former. Au lieu de ça, il se mit à jouer avec son visage et ses vêtements, créant des courants d’air frais autour d’elle. Elle frissonna un peu. Réalisa qu’elle n’était pas très couverte et qu’elle risquait d’attraper froid à rester là assise dans l’herbe comme ça. Puis elle se dit qu’elle s’en fichait en fait. Qu’elle était mieux là avec la jeune rêveuse que dans ses écuries à nettoyer du crottin. Elle aimait l’ambiance qui régnait en cette journée. Il y avait ce temps un peu doux qui annonce la fin de l’hiver mais accompagné d’un vent froid qui rappelait qu’on était au niveau de la Chaîne du Poll et que c’était lui qui déciderait quand le printemps arriverait. Parler de ses souvenirs du passé la rendait nostalgique et rêveuse. Pas tout à fait là. Elle ne sentit pas le regard étonné de la jeune femme, perdue dans ses histoires de famille. Par la Dame, ce que ça faisait longtemps qu’elle était partie. Il serait bon, qu’elle écrive à sa mère, vu que cette dernière ne ferait pas le premier pas, trop fière qu’elle l’était. Ah, elle en avait des choses à lui raconter. Pas de celles qu’elle voudrait lire, mais bon, au moins son frère et sa sœur auraient des nouvelles d’elle.


Finalement, la brune s’avança de quelques pas vers le poney. Courageuse. Elle voulait vraiment tenter le coup semblait-il. Elle avait ce regard déterminé et un peu attendri par la boule de poils qui se tenait là. C’était vraiment bien qu’elle tente au moins. Même s’il était clairement une plus grande probabilité qu’elle n’y arrive pas aujourd’hui. Mais bon, le temps ferait son office, comme il avait déjà commencé à le faire. Clarysse avait gardé une main sur César et le caressait encore et toujours, ça l’apaisait et avait le but de le garder immobile et plus concentré sur les papouilles que sur la nouvelle arrivante. Et puis bon, ça l’apaisait elle presque autant que ça l’apaisait lui. Même Lehya devait être rassurée de savoir que la marchombre avait gardé un contact avec le poney, parce qu’ainsi, elle était prête à réagir si il y avait une hypothétique menace.


Lehya leva sa main en l’air, comme si elle allait pour caresser le petit poney. Elle resta suspendue un moment. Comme si elle se battait dans sa tête pour savoir ce qui était le mieux à faire. Comme une hésitation. Une suspension dans le temps. Cet arrêt sur image fut finalement rompu par le bras de la Rêveuse qui retomba. Comme un inévitable retour de la gravité. La peur avait donc de nouveau gagné. Ah, ce n’allait pas être facile pour la jeune femme de passer outre cette barrière. De ne plus se laisser retenir par le cercle vicieux de la peur. Elle espérait que Lahya ne laisserait plus la panique prendre le dessus. C’était tout à fait faisable. Enfin, la jeune femme déclara que ce ne serait pas pour aujourd’hui. Mais qu’au moins, elle trouvait César mignon. Ce qui était un très bon début.


-Ne t’excuse pas. Laisse le temps faire son office.


Elle sourit avec ses yeux, comme elle savait le mieux le faire, puis elle gratouilla le poney en déclarant :


-Bon, je pense qu’on n’obtiendra rien de mieux aujourd’hui. Mais si tu veux, César est tout seul dans le paddock à côté de l’écurie tous les mardis pendant deux heures en début d’après-midi. Il te suffira d’aller le voir quand tu te sentiras motivée.


Elle ajouta :


-N’hésite pas à lui ramener une pomme ou des pissenlits, tu seras sûre de t’en faire un ami.


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MessageSujet: Re: Le début d'un nouveau départ [Terminé]   Le début d'un nouveau départ [Terminé] Icon_minitimeJeu 24 Jan 2013 - 20:00

Avancer, d’un pas. Approcher sa béquille encore de l’obstacle à surmonter, et lever la main. Lever la main pour toucher du bout des doigts, pour tracer les prémices d’une victoire dans une paume, pour caresser le doux animal qui broute tranquillement l’herbe devant lui sans s’occuper des deux présences autour de lui. Il n’était pas farouche, semblait-il, contrairement à la jeune femme qui gardait sa main à hauteur de sa taille. « Il y en a qui sont morts comme ça ! » aurait-elle dit avec un léger sourire amusé si ce n’était pas elle qui était actuellement en face du poney. Et si c’était une personne qu’elle connaissait, évidemment. Autrement, sa maladive timidité l’en aurait sans doute empêché.

Mais Lehya abandonna finalement à mi-chemin. Rattrapa sa béquille en équilibre précaire, contre sa hanche. Au fur et à mesure que sa main s’approchait de l’animal, une boule d’angoisse se formait dans son ventre. C’était désagréable et dérangeant. Elle soupira, découragée déjà, avant d’adresser un regard d’excuse à Clarysse et de, d’ailleurs s’excuser de vive voix. La rêveuse laissa son regard retomber vers le sol, traçant des signes dans la terre. Des signes abstraits, qui ne voulaient rien dire, même pour elle. Ça ressemblait plus à des tourbillons qu’à autre chose, à bien y réfléchir. Puis elle regarda à nouveau César, et sa jolie robe, et ses beaux crins, et elle admit, qu’il était mignon. Et elle ne pensait pas que ce qui était mignon puisse réellement lui faire du mal.

Clarysse lui demanda de ne pas s’excuser ; le temps seul saurait la guérir de sa peur. Ou du moins l’atténuer suffisamment. Elle songea qu’il faudrait un jour envoyer des nouvelles au vieillard pour lequel elle était prête à faire tant d’efforts, avant de se demander si les oiseaux de l’Académie parviendraient à le trouver. Quelqu’un avait-il déjà envoyé des messages en forêt de Baraïl ? Elle secoua la tête pour se sortir de ses rêveries et reporta son attention sur son interlocutrice, qui lui parlait à nouveau. Elle lui expliquait où retrouver César quand elle se sentirait motivée, et elle lui sourit. Et elle répéta ce qu’il aimait.

- Je sais, tu me l’as déjà dit tout à l’heure …

Elle retourna s’adosser à la barrière, et la distance fit disparaître tout à fait les derniers stigmates de sa peur irrationnelle. De loin, aucun animal ne lui faisait peur ; ça aurait pu être un tigre des plaines que ça aurait été la même chose. Mais lorsque les animaux s’approchaient, que ce soit un tigre des plaines ou un cheval, les risques de finir blessée – elle s’obligea à ne pas penser « morte » - augmentait considérablement. On aurait pu lui répondre que s’ils étaient domestiqués, elle ne craignait sûrement rien. Mais toute son angoisse était contenue dans le « sûrement ». Qui pouvait prévoir qu’il n’y aurait aucun brusque retournement de situation, un brusque retour en arrière sur le domptage fait auparavant ? Personne. Personne ne pouvait lui assurer une totale sécurité.

- Bon, il commence à se faire tard, je vais y aller.

Elle passa de l’autre côté de la barrière, un peu aidée par Clarysse. Elle lui sourit. Elle aurait aimé rester un peu discuter avec elle, mais elle avait encore des choses à faire à la Confrérie. Déjà, retrouver Elliot et lui expliquer le pourquoi du comment de son absence. Faire la même chose avec Amarylis, qui devait sûrement s’être inquiétée de ne pas la retrouver à Eoliane après la cérémonie des passages de cercle. Et tant d’autres choses encore … Alors oui, il fallait qu’elle y aille.

- Je reviendrai te voir bientôt, je pense. Pour que tu puisses juger de mes progrès !

Elle aurait voulu rire, mais cela lui était encore un peu difficile. Alors elle se contenta d’afficher le plus beau de ses sourires. Elle ajouta un discret « au revoir » et partit, le sourire aux lèvres, sans se retourner.


[RP terminé, donc, en espérant que ça te plaise. Merci I love you]

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