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Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

Sentinelle
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MessageSujet: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeSam 18 Fév 2012 - 23:47

[/me aime lancer les rps  Smile Bonne lecture ]

Sans doute Ciléa, malgré sa curiosité sans borne pour les Spires n’était-elle pas érudite.

Elle aimait les livres pour ce qu’ils avaient d’informations à lui confier, pour les découvertes qu'elle y faisait,  pour le prestige sociale dont ils jouissaient, et pour  la beauté clinquante d’une bibliothèque ordonnée.  Pourtant, à observer les érudits et leur journées passées, les yeux plongés dans les courbes serrés d’une encre noir, la respiration rauque de poussière rance alors que dehors, le soleil brillait encore, elle songeait qu’elle ne pourrait jamais se ranger à cette vie. Ses yeux avaient tendance à arracher aux  textes, l’information qu’elle cherchait, sans prendre garde à la beauté d’un style, à la construction des phrases, sans aucun égard pour l’auteur du texte, le scribe qui l’avait retranscrit.  Elle prenait ainsi un certain plaisir à la découverte, à condition de ne prolonger son entrevue avec l'odeur infecte du parchemin moisie et du silence feutré insupportable de  la salle de lecture.

L’après midi s’achevait, et la bibliothèque s’animait d’un continuel va et vient d’élèves, qui défilaient avec discrétion feinte  dans les rayons et entre les tables vieillis. Ce bruissement indolent  était quelquefois interrompus par des sons plus durs : le bruit d’une jambe contre le coin d’une table et le frissonnement de mâchoire qui s’en suivait, la chute d’une reliques précieuses du sanctuaire  sonnant les trompettes de la maladresse sur un visage confus, des bavardages plus hauts, stoppés après un temps par les signaux réprobateurs des apprentis érudits.

Cela faisait déjà plusieurs heures que Ciléa ciblait sa concentration sur un passage, et son esprit était maintenant bien plus occupé à observer discrètement l’animation autour d’elle qu’à soutirer des informations au précieux manuel. A l’angle du batiment, calés contre une tapisserie, un groupe d’élèves, venaient de s’installer avec un air faussement décontracté et derrière une pile de livre-décors, semblait échafauder les plans les plus secrets en jetant de temps en temps des regards inquiets autour d‘eux. Devant, elle, près d’une fenêtre, une jeune dessinatrice qui fréquentait son cours, semblaient innocemment absorbée dans la lecture d’un livre massif e t sursautait à chaque fois que quelqu‘un heurtait son sac posé à terre en le tirant vaguement vers elle. Ciléa sentit un vague sourire effleurait sa mâchoire, sans doute par  plaisir de pouvoir lire cette élève transparente d’émotions, de sentir autour d’elle les mouvements prévisibles de cette masse fluctuante. A l’arrière, seule menace potentielle, la douce piqure d’un regard lui frolait la nuque. Elle saisit la caresse pour  s’imaginer  admirée, contemplée, désirée sans doute. Pourtant, à la satisfaction de plaire s’ajoutait la conscience  d’une supposition hasardeuse, de la faiblesse de sa position aveugle, et de son narcissisme nu.

Très soudainement, alors que son regard vert effectuait une de ces rondes incertaine, Enelye aboutit dans on champs de vision, appliquée à ranger une encyclopédie dans un rayonnage. Instantanément, Ciléa se replongea dans sa lecture, tant l’inconfort de sa position envers l’élève lui était pensée désagréable. Elle ne put, malheureusement, oublier immédiatement cette vision et se surprit à tenter de reconstituer ce qui, en dehors de sa propre sottise, pouvait la conduire à dédaigner Enelyë. Le sang , d’abord, mêlé à sa la qualité de dessinatrice formait une impureté dérangeante dans la vision élitiste de Ciléa. Son allégeance à Varsgorn, lui était encore incompréhensible, l'apas du gain sous doute : Enelyë avait été assez habile pour se voir octroyer un titre et un bien considérable .

Elle la sentit arrivée, certainement assez consciemment pour que cela se remarque sur ses traits. Quelques pas et déjà, l’uniforme apparu dans son champs de vision, la main baguée de rouge confirma ses impressions.  Ciléa fit mine quelque seconde d’ignorer importune, restant plonger dans les lignes, puis elle comprit que cette ignorance feinte ne servirait à rien : L’autre tenait bon, debout devant elle, attendant qu’elle veuille bien lui accorder un regard. Les yeux hostiles d’avoir été ainsi contrainte, Ciléa releva la tête en un mouvement gracieux et fixa la dessinatrice sans ciller.


"Bonsoir, Enelyë "
fit-elle du bout des lèvres, sans même un sourire convenu.

Elle éprouva par un regard lourd la détermination de son interlocutrice avant de comprendre qu’une discussion serait inévitable. Elle se garda bien pourtant de fermer le livre devant elle ou d’esquisser un seul geste qui puisse engager la conversation .


Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Fév 2012 - 1:35

Calme et douceur. Respect et délicatesse.

Le cours de dessin lui avait appris quelque chose qu'elle pouvait utiliser dans sa vie habituelle. Pas que l'Imagination était inhabituelle, non, mais lorsqu'elle n'était pas en elles, la Kaelem avait tout de même une vie autre. Le respect était une notion importante, qu'elle avait bien souvent omise. Son respect, elle ne le donnait qu'aux personnes qu'elle appréciait, ne se souciant pas d'être méprisante ou odieuse avec les autres. La délicatesse lui était plus connue, peut-être. Toujours, cependant, avec ceux qui ne lui posaient pas de problèmes. Elle évitait de les blesser, ou essayait tout du moins. Cela lui était connu aussi à cause, ou grâce, à son propre besoin de douceur et de délicatesse. Au fond, elle avait toujours été fragile. Elio l'avait blessé, lors de leur première rencontre. Si leur relation s'était considérablement amélioré depuis, il lui restait tout de même des pointes en travers de la gorge. Les mensonges répétés de Varsgorn l'avait aussi blessée plus que de raison. Et maintenant qu'il y pensait, tout ceci prouvait bien sa fragilité.

Un chat gris vint se frotter à ses jambes, et elle le prit dans ses bras. Son petit chaton mignon avait grandi, et était devenu un beau chat, très doux avec elle, mais n'hésitant pas à sortir les griffes dès que d'autres se trouvaient dans son champ de vision. Enelyë se rendit compte alors qu'elle avait passé beaucoup de temps à l'Académie, déjà. Un an au moins. Un peu plus, peut-être. Le félin ronronnait en se collant à elle, et accroupie, elle le caressait gentimment, un sourire aux lèvres. Les animaux avaient-ils réellement ce pouvoir qu'on leur donnait parfois, celui de combattre les mauvais sentiments ? Elle n'en doutait presque pas. Assise dans le couloir, son chat endormi sur les genoux, Enelyë ferma les yeux. Les images qui lui vinrent, elle les avait maintenant depuis quelques jours dans la tête. La famille de Ciléa, assassinée par son père adoptif. Le regard, les sensations qu'avait eu Ciléa, tout cela, elle l'avait ressenti. D'une façon amoindrie, c'était vrai. Mais elle avait tout de même souffert pour elle. La noble, elle le savait, l'évitait désormais, comme si elle s'en voulait de lui avoir fait partagé cela. C'était sans doute le cas.

***

Calme et douceur. Respect et délicatesse.

La bibliothèque était, à l'instar des Spires, un autre monde à traiter avec respect. Les ouvrages qui trônaient fièrement sur leurs piédestals, étagères de bois, étaient de toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les épaisseurs. Mais Enelyë était ici pour une raison précise. La perte du Don. Était-il possible, réellement, de perdre l'accès à l'Imagination ? Elle savait ce que sa question avait de malsain, et d'effrayant. Le tabou était sûrement posé sur cette pensée. Mais Myra Ril'Otrin lui avait founi une liste de livres, qui en parlait, de près ou de loin. C'est donc pour cela qu'Enelyë se trouvait ici, au milieu de ces odeurs de vieux papier et d'encre ancienne. Au milieu de ces planches solides qui soutenaient les lourds volumes qui traitait du Dessin. Elle avait pris un de ces volumineux ouvrages, s'était installé dans un fauteil confortable, près de la fenêtre, et était restée une bonne partie de l'après-midi dans la même position, à le lire. Ce ne fut que le crépuscule qui lui indiqua à peu près l'heure qu'il pouvait être. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle releva la tête, et qu'elle aperçut alors la personne qu'elle souhaitait voir. Ciléa.

Sans doute, au vu de sa posture, était-elle là depuis un moment. Pourtant, Enelyë n'avait pas senti vibrer les Spires, comme elle les avaient sentis pour les autres dessinateurs. Mais ils n'étaient qu'apprentis, comme elle, et Ciléa, elle, était à un niveau bien plus haut que le sien. Elle décida de s'approcher, doucement, de façon à ce que la noble blonde ne puisse s'échapper. Elle contourna les rayons, revenant à l'endroit où elle voulait poser son livre. Puis, calmement, elle s'approcha. Ciléa l'avait vu, ou bien remarqué, en tout cas, cela se voyait sur son visage qui avait quelque peu changé d'expression. Si elle l'ignora, la Kaelem ne s'en formalisa pas, n'osant toutefois pas prononcer le moindre mot. Lorsqu'enfin Ciléa lui adressa un regard, chargé de dédain, lui disant bonsoir d'un ton aussi méprisant, Enelyë se demanda, une fraction de seconde, si elle avait bien raison de vouloir lui parler. Mais au fond, autant l'une que l'autre, elles le savaient bien, quand bien même elles se refuseraient à le voir : il leur fallait discuter.

- Bonsoir.

Le ton de la Kaelem n'avait pas été beaucoup plus chaleureux que celui de l'assistante / enseignante.

- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous m'avez envoyé ces images ?

Elle le savait bien. C'était une question idiote, mais elle voulait savoir pourquoi elle lui avait infligé cela. Elle savait bien que Varsgorn avait été un mercenaire, qu'il avait tué des gens. Elle comprenait que Ciléa lui en veuille, à lui. Mais Enelyë ne comprenait pas réellement pourquoi elle rejettait une partie de sa colère sur elle, qui n'y était pour rien. Elle croisa les bras, soutenant fièrement le regard verdoyant de la noble.

- Pourquoi est-ce que vous essayer de me culpabiliser ? Je n'ai rien fait, je n'y suis pour rien, acheva-t-elle dans un murmure.


Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeMer 2 Mai 2012 - 16:00

Ciléa ne s’attendait certainement pas à ce que la jeune anoblie entre si brusquement dans le vif de la conversation. Elle s’était préparée à user des précautions nécessaires pour contourner longtemps le sujet afin de trouver un angle d’attaque qui lui conviendrait. Après un bref haussement de sourcil qui mima son mépris devant tant de franchise, elle changea d’attitude, referma lentement le livre et posa un regard parfaitement calme sur Enelye, jaugeant, songeuse, ce qu’elle pourrait tirer de ce joli minois .

« Je suis donc accusée de tous les maux… » fit-elle

L‘autre, effrontée, presque dure, ne cilla pas. la hauteur antipathique n’en viendrait visiblement pas à bout. Il ne restait qu’à rentrer dans le jeu en imposant ses propres règles.

« Je crois que vous vous méprenez sur mes intentions fit elle, faussement détachée, pourquoi vous tiendrais-je responsable des agissements de votre maitre? C’est complétement absurde, vous avez raison…Non, ce que j’ai essayé de faire jusqu’ici Enelye , c’est de vous protéger."

Elle sentit quelque chose se déclencher dans le regard d’Enelye, esquise peinture sur le visage de son interlocutrice. Etonnement , méfiance sans doute, mêlait d’une pointe d’incompréhension. Elle se devait d’être convaincante.

« Je vous ai vu près de cet homme,lui murmura-t-elle, sans aucune émotion dans la voix, je vous ai vu prête à lui cedé votre nom, prêtes à déposer sous le nom d’apprenti et fille toute votre ancienne vie-instinctivement les yeux se baissèrent, en l'exploration d'un reflet de perle bleue sur la couverture du livre - . Et j’étais sans doute la seule à pouvoir vous avertir de ce qu‘il était capable de faire, à savoir combien il avait deux visages -plongeon encore dans les abysses noisettes .

Elle marqua un silence pour continuer, la voix assez basse pour que son unique interlocutrice soit Enelye et que les oreilles trainantes de cette salle au mille secret soit exclues de leurs échanges.

« Peut-être vous a-t-il offert un récit, un aveux , mais croyez moi, la violence n’a pas la même teneur en paroles qu’en actes… et quand les mots viennent du bourreau, si sincère soit-il, ils manquent d'objectivités . Je pensais, oui , je pensais qu’il était important de vous donner un autre moyen de connaitre ce que cet homme avait fait pour que votre décision soit libre . Je me melais sans doute d’une affaire qui ne concernait que vous , mais si vous aviez regretté votre choix, j’aurais eut ma part de responsabilité dans votre malheur.

Son mensonge se mêlait de vérité pour offrir un ensemble peut être convainquant. La prévenir. N’était ce pas ce qu’elle avait essayer de faire pendant le cour de dessin ? Bien sur le but n'était pas le bonheur d'Enelye, la vengeance personnelle semblait un bien meilleur motif.
« Et malgré cela, vous avez choisi de le suivre… »

Elle laissa le silence s’introduire dans l’espace de la déception, bref et peusant, mimé avec d’autant plus de force, qu’il signait son échec . Echec de n’avoir réussi à mener à bien son plan de vengeance, d'avoir offert sans réfléchir, ces gouttes de sangs, souvenirs douleureux du passé .

« Ce que je vous ai montré n’est sans doute qu’une part infime de son ancienne vie et je pensais ..Je pensais bien-sur que vous renonceriez. Mais vous être maitre de votre destin …Et vous prenezvos propre décisions…-regrets, entre la feinte et le ressenti, de ne pas avoir sut prendre le contrôle, de ne pas avoir su influencer.

" Je croise cet homme chaque semaine, chaque jour peut être, libre comme l'air et je ne vous laisserais pas dire que vous n’y êtes pour rien
-murmure plus infime encore, Son histoire hante les couloirs de l'académie, pourtant .On ne connait pas ses allégeances ni le role exact qu’il a joué dans la sombre Guilde. Au sein de la noblesse, certain sont encore réticent à lui rendre son statut même s'il reconquiert peu à peu sa place. Orpheline, vous êtes le faire valoir rêvé d’un homme qui tente de se racheter une vie de cour, une vie d’homme raisonné et accepté, de bienfaiteur, de soldat de l’harmonie. Et c’est en partie de votre faute qu’il peut encore vivre confortablement , qu’il peut déambuler dans l'académie , que sa famille est fortunée alors qu’elle aurait du tomber dans la disgrace. "

Etes vous calculatrice Enelye , au point d’avoir songer à cela ? Il est vrai que votre joli visage n’a encore rien respirer de la cours et de ses intrigues, il est vrai que la fortune des Ril'Elflazio et la position peuvent facilement faire tourner les tête. Ne me laissez pas croire que vous n'aviez pas conscience de ce rôle , aussi insignifiant qu'il puisse paraitre.

Un étudiant du groupe à coté de leurs tables tendait l’oreille, visiblement intrigué par la conversation. Elle coula son regard lourd de reproche vous vers lui, qui tourna trop vivement la tête pour ne pas signaler son indiscretion
.

« Enfin, nos contentieux ne vous regarde plus, désormais.. mais dites moi, n’avez-vous jamais douté de cet homme ? "

Offrez moi la preuve, si vous le pouvez que votre place auprès de Varsgorn est due à votre volonté et non à celle de votre maitre , vendez moi votre conviction et votre prétendue liberté. Car maintenant, à mes yeux, vous n'êtes qu'un jouet, poupée de son qui encense l'hotel, pour vriller l'odorat des convives, comme un enfant de Choeur vendant ses talents et la porcelaine de ses joues.

[héhé, tu n'es plus à jour Smile ]

Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeLun 28 Mai 2012 - 4:32

« Je suis donc accusée de tous les maux… »

Enelyë soutenait le regard de la noble, oubliant elle-même que désormais, elles se retrouvaient sur le même plan social. Elle se sentait profondément roturière, et cette idée était si ancrée en elle qu'il lui semblait inutile de le préciser. Malgré tout elle changeait. Mais cela n'avait rien à voir avec sa situation : c'était une évolution de maturité. Plus tôt, si Ciléa lui avait fait subir de telles choses, elle l'aurait insulté de tout les noms, peut-être même aurait-elle été jusqu'à la frapper. Tenter, du moins. Maintenant, rien de tout cela : elle se contentait d'écouter, laissant transparaître, derrière son masque d'effronterie, une angoisse mal contenue. L'angoisse qui s'était depuis peu incrustée en elle, prenant racine dans les différents mensonges, dans les différentes épreuves qu'elle avait eu à subir. Mais tout cela l'avait assagie, pour le mieux, sans doute.

Elle changeait et cela elle ne pouvait ni le cacher, ni le nier. Cependant elle avait l'impression de trop se laisser marcher sur les pieds, et cela ne lui plaisait pas. Il était hors de question que les choses continuent ainsi. Elle ne le permettrait pas. Mais les mots de Ciléa prenaient place en elle, ouvrant des millions de possibilités, des univers entiers de vérité qui semblaient se couvrir de voiles de mensonges, de brouillard de non-dits. Tout cela était inconcevable. Et elle prétendait maintenant la protéger.

- Me protéger ? Vous vous moquez de moi ? Après m'avoir transmis ces images, vous avez refusé de me parler, et même de simplement poser le regard sur moi.

Mais malgré ce qu'elle en disait, les phrases élégantes, aux tournures soignées, se distillaient doucement en elle, prêtes à se loger dans son esprit. La Kaelem continuait à se méfier. Son regard noisette restait plantée d'une manière des plus irrespectueuses, d'une façon insolente, dans celui de l'autre. Ciléa baissait les yeux, les relevait, si bien qu'Enelyë ne savait plus ce qu'elle devait regarder. Aussi se contentait-elle de regarder les ouvrages à ses côtés, comme si … comme si elle conversait, d'une façon banale, normale, avec la noble.

Enelyë aurait voulu répliquer. Dire que tout cela, elle le savait, qu'elle l'avait compris. Mais la blonde aristocrate ne lui laissa guère le temps de prendre à son tour la parole. Et elle parlait, sans discontinuer, la voix de plus en plus basse, si bien que la brunette dut se rapprocher. Et puis, finalement, elle se mit à réfléchir, sur les paroles. Elle pouvait comprendre, contrairement à ce que Ciléa semblait sous-entendre, le fait qu'elle ait été blessée. Meurtrie, même, par les assassinats perpétrés à l'encontre de sa famille. Elle pouvait comprendre qu'elle en voulait à l'homme qui avait commis ses meurtres. C'était normal et Enelyë elle-même en voulait à ceux qui avait tué son père. Toute sa famille, à elle aussi, avait disparue. Sauf qu'elle n'avait pas laissé la vie continuer ainsi : elle s'était raccroché à ce qu'elle avait, pas Ciléa.

« Et malgré cela, vous avez choisi de le suivre… »

Elle avait laissé sa déception s'emparer du silence. Enelyë, cette fois, ne désirait pas le briser, curieuse à vrai dire de savoir ce que dirait Ciléa. Ce qu'elle pouvait ajouter, ce qu'elle pourrait donner de nouveau. Car tout ce qui avait été dit était loin d'être un secret. Comment pouvait-elle, de toutes façons, croire aux paroles d'une personne qui blâmait son père adoptif ? Enfin, croire. Elle savait qu'il avait commis des crimes, qu'il avait de multiples fois trahi sa confiance, et elle ne remettait aucunement en cause les accusations de Ciléa. Et cela n'avait pourtant aucunement ébranlé la foi qu'Enelyë portait à son maître.

La noble baissa encore plus la voix. Termina finalement, sur une question aussi lourde que du plomb. A laquelle Enelyë n'était pas certaine de vouloir répondre. Mais à la place, il y avait bien d'autres choses à dire.

- Vous auriez voulu que je reste seule ? Que je me batte, que je me blesse à tenter la solitude ? Désolée d'avoir su me raccrocher à quelque chose, alors que vous n'avez pas pu le faire. Aurait-il fallu que je renonce à avoir une famille ? Je ne suis pas assez forte pour cela, je le crains. Quant à votre question …

Enelyë se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait pas confiance en Ciléa, pourtant, elle avait presque envie de lui dire que malgré tout, oui, elle avait douté de lui. Oui, elle avait eu mal lorsqu'il lui avait menti. Elle aurait voulu le tuer lorsqu'il n'avouait tout qu'à demi-mot. Mais à côté de tout cela, il avait toujours été là, sans qu'elle n'ait besoin de le chercher des heures durant. Il avait toujours été là, tout près, à ses côtés, dans les épreuves. La mort de son père, toute récente, en était un bon exemple, et il lui semblait que les mensonges étaient désormais l'apanage du passé.

- J'ai douté, il y a longtemps. Douté de ses valeurs, de ses mots, de chaque parcelle de son être. Puis j'ai appris à le connaître, appris sa vie, ce qu'il avait fait. Ses mauvaises actions comme ce qui l'avait poussé à les commettre. Mais contrairement à la plupart des personnes ici, il a toute ma confiance, car il est là. Il m'aide, et au fond, n'est-ce pas ce que tous les êtres humains veulent ? Je suis certaine que certains voudraient être aidés mais ne le sont pas. N'auriez-vous pas voulu être aidée, plus jeune, lorsque vous avez assisté à cette horrible scène ? Et si vous l'aviez été, vous seriez-vous occupé du sombre passé de votre sauveur ?

Enelyë n'était pas la plus hypocrite des deux. Cela ne faisait aucun doute. Mais ce qu'elle sous-entendait était sans doute la plus horrible chose qui ne soit sortie de sa bouche. Alors, Ciléa, dans le même cas, aurais-tu réellement réagi différemment ?


[A jour Cool]

Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeMar 3 Juil 2012 - 19:43

Silence effaré. Bouche close, pour la retenue. Suivi par le silence glacial du mépris qui reprenait ses droits alors que les paroles de la jeune femme défilaient dans sa tete. Ainsi, malgré tes plaintes, tu ne peux le nier: c’est par lâcheté que tu suis ton maitre. Cette attitude était certes très concevable et compréhensible de Ciléa, pourtant inavouable tant elle allait en contradiction avec l'idéal d'Harmonie. Je suis sincèrement désolée pour votre démise, ma chère, vous devez être dans un pitoyable état pour me faire de tels aveux. Une once de compassion, tout de même; Ciléa douta un moment de sa capacité à revenir sur ce qui venait d’être dit tant il lui semblait indécent d’insister sur cette dépendance avouée. Elle avait certes décidé, au moment ou Enelye avait ouvert les hostilités , de ne pas épargner la jeune fille mais elle eut un sursaut de retenu, incertaine et interdite, sur la conduite à tenir, tant la souffrance devait être grande pour qu’on lui offre la triste vérité sur un plateau. Avouer son impuissance, l’avouer à elle, qui s’était montrée clairement antipathique, si lointaine, si distante? L’attitude la déconcerta assez, la toucha une demi seconde, peut être , puis le mépris, là ou il régnait en maitre, repris ses droits. Dédouane toi candidement, jeune ange, sur les ambitions des hommes qui ne sont certainement pas tels que tu les décris .

« Je ne suis pas à votre place, fit-elle doucereusement pourquoi vous raccrochez à mon passé et à ma situation présente qui vous sont trop inconnus pour que vous vous hasardiez en hypothèse ? "

Ses yeux devaient sentir la menace; L'attitude d'Enelye lui semblait encore plus ouvertement défensive qu'au début de la conversation. Tentant le pacifisme, elle recula un peu sur le dossier de la chaise pour atténuer le venin de ses paroles et tenter de prendre du recul, avant de lacher quelques mots.

[color=orange] «Envisagez plutôt votre avenir, dont les grandes lignes ne sont pas difficiles à présager, elles ..Vous allez devenir une Ril'Enflazio ..La destin vous a offert assez d’atouts pour, avec un peu d'expériene, singer cette cour qui vous fera souffrir, les premiers temps… Riche, jolie, noble de nom, dessinatrice, quelle fille de la ville basse ne désirerai pas une vie comme la votre ?" [color/]

Pause, pour ménager la chute.

Cependant je ne vous envie pas. D‘abord parce que contrairement à une roturière, ,vous n‘avez rien que je puisse désirer ... mais surtout parce que celui que vous appelez père, désormais, peut à tout moment décider de la direction que prendra votre vie ....Il choisira le nombre de bijoux que vous devrez acheter,à quels arts vous devrez vous adonner, quels seront les quartiers dans lesquels vous vous promènerez ...Puis il choisira vos lectures, vos maitres, votre cercle d’ami..Enfin il choisira vos plus intimes fréquentations, votre mari bien sur, puisqu’après tout, vous lui devez tout. Aujourd'hui, certes vous ne lui prêtez pas de tel intentions, mais un quelconque litige entre vous ... et déjà, détenteur du titre et de la fortune... il sera gagnant...Vous disposiez de la seule chose qu'un enfant peut envier à un orphelin, qu'une aristocrate peut envier aux roturières les plus démuni . Votre liberté d'agir. Vous l'avez vendu contre des atouts plus appréciables, certes mais désormais vous êtes plus dépendante qu’une jeune mariée qui possède une dot pour se protéger des injustices de son mari, plus qu’une jeune fille à qui le lien du sang évite d'etre répudiée ou déshéritée pour une simple querelle. Et bien , soit, c’est votre choix.. Cependant, elle détacha ses mots, n’osez pas affirmer qu’il n’en existe qu’un."

Elle même, qu’avez elle fait avec Maya, était-ce si différent, au fond ? Bien sur, il lui était impossible de ne pas comprendre Enelye :en état de faiblesse, elle se revoyait tremblante pres du professeur à l’implorer de donner un but à sa vie, naïve, tellement naïve -elle ne pouvait pas le renier pourtant, s’aurait été renier Maya. Les excuses , la confiance que daignait lui accorde la talentueuse dessinatrice avait balayé ses mensonges, sa double vie. Nous nous ressemblons plus que vous le voudriez , , Enelye, tant de similitude dans nos situations, vous, apprenant aujourd’hui ce qu’on me rappelait hier, que chaos et Harmonie ne sont qu’affaire complexe de relations et de dépendances, que l'existence du bien et du mal est encore difficile à prouver. Mais l’avouer ? Le dire à une personne aus dents de feraille, prete à vous déchiqueter au moindre faux pas...Allons, vous défiez la raison... La méfiance vous manque encore et quoi que vous en pensiez je ne suis pas de ces vipères les plus hargneuses...Et les plus efficaces.

"Oh , ne croyez pas que j’évite votre question… je vais vous répondre malgré vos inconvenances..Etre aidé n’a jamais été un rêve d’hommes, il est tout au plus un moyen d’arriver à ses fins, je ne connais véritablement vos but, sans doute sont-ils louables … Mais regardez moi aujourd'hui, Enelye, regardez, du moins ce que vous connaissez de moi. Ai-je l'air d'une femme qui ai besoin d'etre prise en pitié par le dernier des hommes pour réussir ? Ce que je veux , Enelye, souffla-t-elle plus bas, je ne le quémande pas. Je l'obtiens. Et si cela n'a pas toujours été ainsi, j'ai l'orgueil de ne pas avoir eut besoin d'un Varsgorn Til'Enflazio pour en arriver là. "

Similitude inavouée, encore . Elle s'appelait Maya.


Enelyë Ril'Enflazio
Enelyë Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeLun 6 Aoû 2012 - 18:36

Les paroles de Ciléa lui donnait l'impression d'être incroyablement naïve, mais elle se refusait à lui laisser le dessus. Certes, elle n'avait pas particulièrement réfléchi ses dernières décisions, se contentant d'accepter ce qu'on lui proposait, de prendre ces mains qu'on lui tendait, sans penser un seul instant qu'on pouvait prendre une main pour lui crocheter les jambes.

C'était étonnant de voir comme elle parvenait à dire des mots sommes tout banals en ajoutant une certaine dose venimeuse. Sa façon de parler, de bouger, commençait à devenir insupportable aux yeux d'Enelyë. Certes, elle ne connaissait pas vraiment Ciléa. Mais qu'est-ce que cette femme connaissait de plus sur elle ? Alors il y avait, bien sûr, le fait qu'elle voit en temps réel le fait que l'assassin de sa famille l'avait pris sous son aile. Et après ? La vie n'était pas blanche ou noire, et même un tueur pouvait aimer. La Kaelem croisa les bras, son regard vrillant celui de Ciléa, dépourvu de la moindre volonté de comprendre ce dont elle accusait Varsgorn. Souffrir de la Cour ? Peut-être, mais elle ne désirait pas réellement s'attarder sur ça. Elle comprenait, un peu, qu'elle serait forcée d'y paraître lorsqu'elle porterait officiellement le nom Ril'Enflazio, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle assisterait à tout ces repas, tout ces bals, qui étaient donnés.

Elle plissa légèrement les yeux, essayant de deviner le sens caché des mots de Ciléa, de deviner la suite. Parce qu'il y avait une suite, c'était une évidence. Aussi Enelyë ne prit pas la peine de combler le silence. Et elle eu raison, puisque son interlocutrice rouvrit la bouche. Pour l'apprentie dessinatrice, il semblait évident que tout cela n'était que ce pensait Ciléa, non la réalité des choses. Elle n'accepterait pas que Varsgorn décide tout pour elle. Elle avait appris à se débrouiller seule, à vivre par ses propres moyens, et il lui serait trop difficile de faire taire ses habitudes. Elle contournait les ordres qui ne lui plaisait pas, désobéissait lorsqu'on la privait de son libre-arbitre. Et surtout, elle savait son père adoptif épris de liberté, et elle ne voyait pas pourquoi il la priverait de la sienne.

Dépendante. Au fond, Enelyë n'avait pas l'impression que cela changeait grand-chose à sa situation actuelle. Depuis son enfance, elle avait toujours été dépendante. Son père tout d'abord, qui avait tracé sa vie. Ça avait été brouillon, et la plupart de ses rêves étaient tout bonnement irréalisables, mais Enelyë avait décidé de suivre ce chemin de vie. Aussi avait-elle accepté d'entrer à l'Académie de Merwyn sur la demande de son père – même si elle avait refusé plusieurs fois, au début. Puis elle était arrivée, entre ces murs, perdue. Ses premières rencontres n'avaient pas été franchement agréables, et elle s'était sentie tellement seule qu'elle avait accroché la première main tendue. Varsgorn, Elio, étaient devenus ses alliés. Puis Lya, et Gwëll. La première personne qu'elle avait rencontré n'avait-elle pas été Elera ? Halina et Loeva. Elle avait fait l'impasse sur la solitude, donnant aux autres des moyens de la détruire. On était forcément dépendant d'une personne ou d'une autre. Et si elle n'affirmait qu'il n'existait qu'un choix possible, elle avait au moins la certitude que de toutes façons, elle ne perdait ni ne gagnait vraiment quoi que ce soit.

Enfin, elle consentit à répondre à sa question. Malgré ses « inconvenances ». La Kaelem se fichait bien de cela. Elle n'était pas vraiment noble, et Ciléa semblait l'oublier, alors qu'elle lui semblait vouloir lui rappeler à chaque seconde. C'était un paradoxe étonnant, quelque peu affligeant. Enelyë avait l'impression qu'elles ne savaient pas trop où elles en étaient. Pourtant Ciléa lui apparaissait totalement assurée. Elle soupira lorsqu'elle lui demanda si elle avait l'air de quelqu'un dans le besoin. Pourquoi parler de quémander ? Elle n'avait rien demandé, on lui avait offert. Til'Enflazio. Écorchure volontaire ou faute de frappe langue qui fourche, Enelyë n'en savait rien et au fond, s'en moquait.

- Vous n'avez pas eu besoin de cela puisque vous étiez déjà noble. Réussir est beaucoup plus facile pour vous, non ?

De simples préjugés de roturier ? Son père avait toujours été très remonté contre les nobles. Eux-mêmes n'étaient pas pauvres, vivaient même aux frontières de la bourgeoisie, mais n'avait jamais pu se permettre d'offrir de l'argent ou des titres à tout va pour obtenir ce qu'ils voulaient. Ils travaillaient, chaque jour que la Dame faisait. Elle soupira, jetant son regard sur les livres à côté d'elle.
Elle aurait pu partir, laisser là la vérité vue par Ciléa et continuer à vivre sans s'y intéresser davantage. Mais si elle s'enfuyait maintenant, tout cela la tourmenterait, et elle ne cesserait de revenir dessus en se questionnant sans trouver de réponses.

- Vous continuez à dire que vous n'avez pas eu besoin d'être aidée mais je n'y crois pas. On a tous besoin d'aide à un moment ou un autre. C'est peut-être moi qui suis trop naïve, mais je pense que personne ne peut vivre sans soutien.

Et peu importe qu'il soit homme ou femme, criminel ou innocent, au fond. On se fiche bien des allégeances de ceux qui nous aident. Du moment qu'ils ne nous trahissent pas. Mais comment faire confiance à quelqu'un qui détruit ce en quoi vous croyez ? Comment réagir face à ça ? Ciléa n'aurait pas sa confiance, parce qu'Enelyë avait l'impression que malgré ce qu'elle disait, elle n'essayait pas de l'aider.

- Qu'est-ce que vous voulez vraiment ?

Autant demander directement. Pas que ça l'intéresse particulièrement - ou un peu, peut-être - mais elle serait fixée.


[Si quoi que ce soit gêne ... Smile]

Ciléa Ril'Morienval
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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeVen 18 Jan 2013 - 10:05

Enelye l’agaçait passablement à éviter continuellement de se confronter à la triste réalité qu’elle lui décrivait. Fuite, fuite, toujours, la lâcheté hante chacun de tes geste, chacune de tes actions passée et tes mots, aussi, qui ne répondent pas. Enelÿe n’avait pas même niée le futur sinistre auquel elle-même la destinait, pas esquisser une parole de dénégation rien pour contrecarrer cette fatilité. Et cette phrase, sur la noblesse, qui avouait tout, comme une excuse. Comment fais tu pour accepter si facilement ? Dis moi que j’ai tort, une seule fois, dis le moi, et peut être pourrais-je te trouver quelques qualités. Cette légèreté la dépassait, ne s’agissait-il pas de sa vie, de son avenir, et de cette grandiloquente liberté qui hantaient les lêvres de tous, ici ?

« Mes intentions. Que vous importe mes intentions? Fit elle, agacée. Sans doute sont-elles malhonnêtes, vos yeux parlent pour vous…elle se tut un instant en se demandant si on pouvait imaginer de sa part, la moindre action désintéressée. Qu’est-ce que cela change de vérité dans mes propos ? Je crois en tout ce que je vous ai dis, n’est-ce pas le plus important ?


Lacheté donc, bien lacheté, incapacité à parvenir à tes fins sans bassesse , une place méritée, une place qui rends honneur à ta valeur, dessinatrice ? Oh, que tu sois Enelye ou non, on ne t’aurait rien offert si tu n’étais pas restée auprès de cet homme, si tu n’avais pas flatté sa vanité de maitre, si tu ne lui avais pas donné l‘appuis dont il avait besoin. Etes vous donc amants ? -car, c’est de nuit,que s’élabore, marqué, le jeu de hiérarchie, bien souvent -. Il se pourrait, tu es jolie de visage, quoiq’un peu fade à mon gout, sans classe, sans dorure ni ostention, et un corps jeune, tenu, qui dissimule au Seigneur ses cheveux gris et les premières roideurs de ses gestes.

Elle se leva et carressa lentement la tranche du livre, elle sentit qu’il n’y avait plus rien à tenter, plus rien à tirer de cet être qui refusait tout dialogue, toute discussion, qui bloquait la conversation. Cette espèce sans cheminement, sans évolution de pensée, campé sur ses positions l’ennuyait profondément.


« Vivre sous soutien est une vie qui ne peut convenir à un homme en effet…même la noblesse, ou les atouts de naissance ne peuvent venir à bout de cette dépendance..Surtout la noblesse. Mais contrairement à ce que vous semblez croire ,le soutien peut prendre les formes les plus ..inattendus."

La forme d’un loup, d’une pression des plus macabres, il s’agit de faire croire à sa puissance pour l’exercer sur d’autre, il s’agit de donner illusion plutôt que de mendier. Nous avons usé ici de l’illusion que l’on nous dois tout, mais que faisons continuellement sinon quémander les uns aux autres, avec plus ou moins de classe -et c'est la manière qui change tout- car vivre seuls, le pourrions nous vivre seule ? Contrairement à vous Enelye, ceux qui m’aident me respecte, il ne me prennent pas en pitié, ceux qui me soutiennenrt ne l’ont jamais su ou peu choisis.Elle ne s’expliqua pas plus pourtant, elle lui semblait trop lointaine, trop en désaccord pour que quelque chose se construise entre elles deux , aujourd'hui.

«  Je ne suis pas Varsgorn Ril’Enflazio, je ne vous achèterais pas Enelye ..je vous ai mis simplement en garde. »

Elle lui tourna le dos momentanément pour replacer le livre dans sa rangée. Inutile de continuer, elle n’apprendrait plus rien aujourd’hui. L’intense lumière du soir à travers les immense bais vitrée l’invitait à sortir avant que la nuit tombe. Elle aimait ce soleil sanglant qui s'infiltrait et s'incorporer à ses cheveux, qui venait rafler son visage, et courrait à travers les vitres bondissant de reflets en reflets. Puis éclatait les lauzes, dehors.


[....Les excuses ne suffiraient pas ]

Enelyë Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Marque-page [Terminé]   Marque-page [Terminé] Icon_minitimeVen 1 Mar 2013 - 2:21

Regard, évitement, regard, évitement. La dernière question qu’elle avait posé brûlait encore ses lèvres, et marquait ses pensées de « Peut-être que tu n’aurais pas dû, pas si brutalement, peut-être, plus subtilement … » et elle se contraignait à regarder Ciléa. Puis cherchait à éviter ce regard embrasé par une colère froide. Perpétuelle, semblait-il, dès qu’elle s’approchait d’Enelyë. Ce n’était pas si grave, à bien y regarder. Car la Kaelem éprouvait sans doute à l’égard de cette femme des sentiments similaires à ceux qu’elle lui inspirait. Quelle tristesse de ne trouver de réciprocité que dans des échanges d’inimitié.
Et tandis qu’elle parlait à nouveau, détournant la question en disant qu’elle pensait ce qu’elle disait, que c’était le plus important, Enelyë s’était tourné vers le sombre livre qu’elle venait de reposer, songeant un peu rêveusement avec quelle facilité elle pourrait l’abattre sur la tête de son interlocutrice. Mais cela ne resterait qu’une pensée, à jamais.

Ses mots la lacéraient au plus profond d’elle-même, et elle serrait les dents. Reprendre ses termes pour lui expliquer à quel point elle se fourvoyait. Enelyë aurait voulu lui dire que ses « atouts de naissance » comme elle disait, n’avait rien à voir avec la vie que l’on vivrait. Une famille aimante n’était-elle pas, pour elle, un « atout de naissance » ? Peut-être, si elle avait été élevée entourée de ses frères et sœurs et de ses parents ne serait-elle pas devenue si aigrie, si cruelle, si venimeuse. Peut-être, finalement, que cette solitude totale était la raison qui la poussait à s’isoler davantage. Psychanalyse de comptoir.
« Le soutien peut prendre des formes inattendues ». Bah tiens, je serais bien curieuse de voir ça. Et quand bien même, le soutien reste un soutien. Un appui sur lequel se reposer lorsque notre cœur vacille, prêt à lâcher. Et puis, qu’entendait-elle exactement par inattendu ? C’était bien joli, ses demi-mots, mais la Kaelem aimait le concret.

Mais sa dernière phrase, en revanche, la laissa perplexe. Surprise. Son regard se baissa, comme elle comprenait ce que Ciléa avait finalement voulu faire. La mettre en garde. Depuis le début, n’était-ce pas ce qu’elle tentait de faire ? Ces images, ces mots. Ce n’était pas la bonne méthode, mais tout prenait son sens. Seulement, encore maintenant après avoir compris, elle ne pouvait pas admettre le fait que la noble ait simplement voulu la protéger. Elle voulait aussi, et surtout, écarter Varsgorn de l’endroit où elle se trouvait. Elle voulait lui faire payer. Et c’était cet instinct de vengeance qui illuminait son regard d’une lueur étrange, que l’on ne devinait que lorsqu’on regardait ses yeux. Alors Enelyë baissa le regard, ultime preuve, s’il le fallait, de sa faiblesse. Aujourd’hui, elle n’était pas assez forte pour supporter les accusations et les mots de Ciléa. Mais plus tard … elle s’en faisait la promesse.

Ciléa se détourna d’elle, repartit dans les rayonnages. Les couleurs rouges du soleil fondaient sur elle et un instant, elle eut l’impression de la voir recouverte de sang. Puis elle avait cligné des yeux et cette sensation s’était évanouie. Elle regarda les livres, à nouveau, espérant presque que l’un d’eux tombe et s’ouvre à une page lui expliquant ce qu’elle devait faire maintenant. Partir, rentrer au dortoir. Rire avec les autres, oublier cette entrevue. Et plus tard, lorsqu’elle serait plus calme, plus mature et à même de comprendre le problème, seulement reprendre cette conversation et chercher des solutions. La dessinatrice soupira, et emprunta le même chemin que venait de prendre Ciléa. Elle la vit s’éloigner dans le couloir, et elle prit la direction opposée. On n’est jamais trop prudent, lorsqu’il s’agit d’éviter.


[Et voilà ! Merci bien pour ce rp, Ciléa-choute I love you Oui, c'est bizarre le "choute" derrière Ciléa, mais c'est exceptionnel angel En espérant que les réactions d'Ene te plaisent Cool]

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