Une nuit... [Terminé]

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(Ouch, François, les fautes s'il-te-plaît... Ca fait un peu mal aux yeux là... ^^")

Acceptée dans la prestigieuse Académie de Merwin. Elle. Maena, mercenaire, était entrée sans aucun soucis. A se demander comment les Alaviriens avaient pu reprendre la place aux enfants du Chaos, plusieurs mois plus tôt. De nombreux compagnons d'armes avaient péris. De nombreux compagnons qu'elle n'avait jamais connu. Et donc elle n'avait rien à faire. Ils étaient morts. Ils étaient faibles. Ils méritaient plus de mille fois la mort. Les pires étaient les traîtres. Ceux-là, elle se fit la promesse de les retrouver. Sans même savoir leur nom, elle laverait l'honneur des Mercenaires. Ces hommes et femmes avaient trahi, gagnant les rangs ennemis, et même parfois pire, les rangs maudits qu'elle avait failli intégrer, sous un coup de folie. Marchombre. La honte de leur caste. Marchombre.

C'est en pensant cela que la jeune femme en vint à réfléchir sur son maître - ancien maître. Aster Yujano. Un idiot triplé d'un manipulateur. Il l'avait entraîné sur une mauvaise voie. La voie qu'elle ne pouvait emprunter. La voie des faibles. Aster. Depuis un an et demi qu'elle l'avait quitté, quittant promptement et définitivement le chemin des lâches, elle n'avait plus entendu parler de lui. Jamais. C'est en pensant cela que ce sentiment revint. Ce sentiment oppressant, lui indiquant qu'il était proche. "Maître et élève sont toujours connectés" lui avait-on dit un jour. * Sottises ! * Les Marchombres ne se régalaient que de poésies affables et de prélassement. Les Mercenaires agissaient. C'est cette pensée qui la convainquit qu'il était ici. Aster était ici. Quelque part. Toujours loin, et pourtant si proche. Il était là.

Maena se mit à réfléchir, s'arrêtant de marcher dans les longs couloirs de l'Académie, où elle vaquait sans but. Puis elle décida de tirer ces affaires au clair. Début de la nuit, personne dans les couloirs, elle vérifia un plan et se dirigea vers le premier étage de l'aile principale. Vers la bibliothèque. Comme tout endroit se respectant, les comptes étaient faits en temps et en heure. Elle ne devrait avoir aucun mal à trouver ce qu'elle cherchait.

Grossière erreur : la bibliothèque, gigantesque, possédait d'énormes rayonnages, remplis de livres, parchemins et autres ouvrages. La jeune femme mit une heure à trouver les documents qu'elle cherchait, et une autre demi-heure pour trouver un nom. Son nom. Sous ses yeux, le nom d'Aster Yujano était inscrit, d'une encre fraîche, sur les derniers documents relatant les arrivées d'élèves et professeurs, de vagabonds et tout autres demandant l'asile. Aster Yujano était ici. Dans l'Académie. Et pourtant si loin. Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas où il pouvait être. Le connaissant, il ne dormait pas dans ses appartements. Le connaissant, il raffolait de ragoûts de siffleur. Le connaissant, elle le trouverait.

Un sourire énigmatique sur ses fines lèvres, retroussées et dévoilant ses dents parfaitement blanches, la mercenaire referma le livre. Elle ne savait pas où il était, mais elle était sûre d'une chose : elle le trouverait, pas plus tard que ce soir. Son instinct ne la trompait jamais. Au grand jamais. Quand il lui avait dit de fuir l'entraînement marchombre, qu'elle valait mieux, elle l'avait suivi. Quand il lui avait dit de suivre Alia pour devenir une enfant du Chaos, elle l'avait suivi. Il avait toujours eu raison. Toujours. La jeune femme quitta alors prestement l'Académie, comprenant qu'elle ne trouverait pas le mentor en ces murs, et se dirigea vers la ville proche d'Al-Poll.

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Milieu de la nuit. La ville dormait déjà, et Maena entra dans la ville avec aisance. Sûre d'elle, vêtue de sa tenue de cuir, ses deux lames courtes cachées par l'obscurités pendant à sa ceinture noire. Elle s'arrêta devant une auberge. Sourit. "L'Auberge du Siffleur". Son instinct ne mentait pas, ni l'estomac effroyable de son ex-mentor. Mais elle en avait également entendu parler. Alia lui en avait parlé. Cette auberge avait, et abritait peut-être encore, ses frères et soeurs d'armes. Elle n'avait aucune crainte. Pourtant, elle n'entra pas, et contourna le bâtiment, pour arriver en dessous des fenêtres des chambres. Peu haute était la chaumière, et les pierres désencastrées rendaient l'escalade aussi facile qu'enfantine.

Continuant de suivre son instinct, ainsi que le lien qui la liait à Aster, la mercenaire grimpa sur une partie sombre du mur, agilement. Telle une ombre, elle escalada la façade. La lune éclairait la scène, et pourtant, elle était invisible. Elle volait. Crochetant des prises sûres du bout des doigts, ses pieds se calant dans des niches confortables, elle grimpait et avançait vite. En quelques instants, elle atteint le sixième étage, et se percha sur la corniche d'une fenêtre. Souffle de nuit, elle atteint celle que lui soufflait son instinct, et se rendit compte qu'elle la visait depuis le début de son périple. Lumière éteinte, la vitre de verre était une barrière entre elle et sa cible. Plissant les yeux, la mercenaire réprima un rictus agacé. La fenêtre était la barrière physique, sa cible la barrière morale. * Je ne dois pas entrer. Pas encore. Il le sentirait trop vite. *

Elle n'empêcha pas un sourire dur de s'emparer de son visage, peignant une expression cruelle, où ses deux yeux verts brillaient avec avidité, tels deux lucioles. Une mare en contrebas reflétait l'image pâle de la Lune, compagne éternelle des Marchombres. Par instinct, elle écouta le vent, et n'entendit que le hurlement furieux de la brise hivernale. Et elle se reprit. Elle n'était pas marchombre. Ne l'avais jamais été. Une Guilde paresseuse, des maîtres imbéciles, oisifs et peureux. Faibles. Elle n'était pas de cette race-là. N'était pas marchombre.

Malicia dévisagea alors la forme assoupie, reconnaissable entre toutes malgré l'obscurité régnante. Des cheveux noirs en bataille, un visage assoupi reposant sur l'oreiller, elle savait pourtant qu'au moindre soupçon, l'homme deviendrait fauve. Un fauve enfermé est plus dangereux que celui en liberté. Elle n'avait pas peur de lui. Son ancien maître, maître d'une fausse voie, maître d'une fausse vie. Maître qu'elle avait surpassé. Surclassé. Depuis longtemps. Aster. Etre aimé. Etre adoré. Etre haï.

- Je ne te laisserais pas en paix... murmura-t-elle, autant à sa cible, qu'à elle-même ou au vent, l'écoutant avec attention.

D'un mouvement souple, elle déchaussa une pierre mal encastrée du mur. La calant contre ce dernier, se retenant d'une main, elle s'équilibra et utilisa l'autre pour graver avec l'un de ses poignards un simple poème, peut-être l'un des derniers.

"Liberté volée
Froid baiser
Mort"

Satisfaite, elle rengaina son poignard effilé, et avec une précaution infinie, ouvrit la fenêtre. Celle-ci ne fit pas un bruit. Pourtant, Maena entendit le souffle du maître marchombre se ralentir, jusqu'à s'éteindre. Il était en train de se réveiller. Elle était tentée de le tuer, là, maintenant. Mais son infiltration serait alors résulté d'un échec, chose qu'elle ne permettait pas. Elle se contenta de déposer la pierre en évidence, au bas de la fenêtre, et sans refermer cette dernière, redescendit d'un saut souple après quelques prises agiles, pour se fondre dans la nuit. Elle ne partit pas, pourtant. Trop friande de la réaction d'Aster, elle se tapi dans l'Ombre, et se contenta d'attendre. Observant.

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Elle était descendue. S'était préparée à le voir. Avait attendu. Cru attendre serait plus juste. A peine descendue, elle entendit un bruit furtif, et avant de pouvoir se retourner, une respiration lente et posée, un mouvement succin. Des paroles. Froides. Dures.
Inutiles.

- Tu n'as jamais appris à toquer ? Les bonnes manières s’effacent avec le temps on dirait ...

Maena n'était qu'instinct, et elle se jeta en avant, partant dans une roulade avant rapide et contrôlée, se redressant, mains sur ses deux poignards, et pivota vers son "visiteur". Le tout dura une seconde. Mais une seconde c'était lent. Elle se rendit alors compte du nombre de possible où elle aurait pu mourir. Du mourir, si l'imbécile lui faisant face n'était pas un tout aussi imbécile marchombre. Visage fermé, dur, elle dévisagea son ancien maître. Son humour était toujours d'aussi... bas étage. Peu affectée, la mercenaire décida d'entrer dans le jeu.

- Tu n'as jamais appris à lire ? Les bonnes habitudes doivent être prises dès l'enfance, et non lorsque l'on est un vieillard stéril.

Voix acide. Sa réplique n'était que venin, jeté au visage de son interlocuteur. Aucun sourire, les yeux plissés elle patientait. Ses deux armes de prédilection étaient toujours au fourreau, mais prêtes à être tirées dans le moindre des cas. Elle n'hésiterait pas. N'hésitais jamais. Gardant une position d'attaque, jambes fléchies, bras écartés de son bassin, tête légèrement rentrée dans les épaules, elle Le regardait. Aster. Il n'avait pas changé. Les mèches blanches de la jeune femme se distinguaient au milieu de ses cheveux dansant dans la nuit, battus par le vent furieux. Une voix douceâtre sortit alors de sa gorge, tandis qu'un léger sourire moqueur apparaissait sur son visage pourtant dur.

- Qu'est-ce qu'un grand maître comme toi vient faire dans une auberge pareille ? Tu n'as donc point d'élève ? Ou alors ton amour propre démesuré a été trop blessé par la pauvre sotte que je suis pour que tu te décides encore à enseigner ? Qu'est-ce que tu fais à l'Académie ?

Le vouvoiement qu'elle utilisait du temps de son apprentissage avait disparu. Il n'était qu'une trace d'un certain respect, respect qui n'existait désormais plus. Disparu, envolé. Les marchombres étaient faibles, et les faibles ne méritaient pas le respect.

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Le visage de l'homme lui faisant face, indifférent, n'exprimait rien. Ses yeux, en revanche, semblaient tristes, autant que Maena pouvait les voir dans l'obscurité. L'Ombre. Le Chaos. Son élément. Elle n'était plus lumière. L'avait-elle jamais été ? C'était impossible. Les deux adversaires se jaugèrent quelques instants, et le maître, ne semblant pas apprécier, ou même ne pas comprendre la réplique de la jeune femme, reprit la parole.

- Que fais tu à Al-Poll ? Comment sais tu que je suis à l'académie ? Et surtout... Pourquoi ?

Lèvres retroussées, telle un fauve montrant les dents, un accès de rage prit la mercenaire au fond de ses tripes, en plein dans son âme. En plein dans son coeur. * Répond à mes questions vieillard, avant d'en poser !! * Un grondement sortit de sa gorge, et ce n'était plus à une humaine qu'il faisait face, mais bien à une bête. Enragée et furieuse. Elle allait répondre lorsqu'Il fondit sur elle. Rapide. Précis. Il ne cherchait pas à s'enfuir, il était donc fou. Il se baissa, attendant certainement une attaque de sa part. Qui ne vint pas. Elle le connaissait assez pour savoir que sur le plan de la vitesse, elle ne le toucherait pas à cet instant. Elle savait quand elle le pourrait. Ne pas gâcher sa chance. Ses chances. Elle en oublia les questions.

Une nouvelle fois dans son dos, et la jeune femme sentit une lame, extrêmement fine, se poser avec soin sur sa gorge. Simple menace. S'il avait été moins stupide, il l'aurait achevé dès à présent. Peut-être voulait-il jouer ? Un grand sourire peint sur son visage, elle ressemblait alors à un ange. Enfantine et innocente. Impression futile qui changea lorsque son sourire se teinta d'une perversité malveillante tandis que ses yeux, sombres opales dans la nuit, se plissaient avec amusement. Vive, et pourtant d'un mouvement tellement lent, Maena attrapa la lame du stylet appuyé sur sa jugulaire, des deux mains, sans toutefois l'écarter de sa gorge. Ainsi, elle n'avait plus accès à ses propres lames, mais empêchait que le maître marchombre lui coupe l'artère principale. Aster, dans son dos, ne faisait aucun commentaire et ne tenta pas de la stopper dans son mouvement. *Tu es vraiment trop stupide... * Sourire plus grand, elle fit pivoter ses pieds en même temps pour se retrouver en face du marchombre, proche. Assez proche pour qu'elle voit son expression fermée.

Bras tordus par la torsion qu'elle avait exercée, elle n'avait à aucun moment relâché la lame qui s'appuyait désormais vers sa nuque. Position inconfortable, et pourtant, cela ne la dérangeait pas plus que ça. C'est en voyant le visage de son ancien maître qu'elle se souvint de ses questions. "Que fais tu à Al-Poll ? Comment sais tu que je suis à l'académie ? Et surtout... Pourquoi ?" La rage reprit le contrôle de ses mouvements, et ses traits se transformèrent avec rapidité en un masque de colère, tandis qu'elle donnait un coup de genou dans le plexus solaire de son adversaire. Elle se recula, sang sur les mains, son propre sang coulant vers le sol, abreuvant l'herbe. Ses yeux n'étaient que haine. Elle dévisagea son mentor, celui qui avait tout été pour elle. Non. Celui qui avait tout été pour l'enfant aveugle qu'elle avait finit par dépasser. Cet homme n'était rien. Rien comparé à elle. Rien comparé au Chaos. Elle se mit alors à répondre, déversant tout sa haine dans ses paroles. Sans pourtant hausser la voix. Sans bouger. Pas encore.

- A Al-Poll ? A l'Académie ? Es-tu si stupide que tu n'as toujours pas compris ? Penses-tu être le seul à pouvoir étudier ou enseigner dans ce lieu ?! Comment je le sais ?! Je le sais ! Depuis quand je te dois des comptes ?! Je ne te dois rien. Rien !!

Le ton montait. Et sa dernière question résonna dans son esprit. "Et surtout... Pourquoi ? Pourquoi ?... Pourquoi ?......" Maena voulait juste que cette voix se taise, cette voix qui agressait son esprit, souillait son âme. Cette voix qui l'avait empêché de connaître le droit chemin, le Vrai chemin. Yeux pleins de haine, elle s'élança sur celui qui l'agressait. Lames dégagées de leurs fourreaux, mains tâchées de leur propre sang qui avait arrêté de couler, elle attaqua avec fougue, et tandis qu'il parait et que les deux restaient, leurs visages proches, dans cette position, elle se mit à hurler. Hurler comme si sa vie en dépendait. Hurler pour évacuer toute cette tension, depuis bien trop longtemps. Hurler pour exprimer sa haine.

- Pourquoi ?! vociféra-t-elle. Tu oses demander pourquoi ?! Tu m'as reniée, Aster ! Tu reconnaissais ma valeur, tu m'as vue réussir l'Ahn-Ju avec plus de facilité que tous les autres participants, ces stupides apprentis ! Tu savais qui j'étais ! Tu savais ce que je pouvais devenir ! Et tu m'en as empêché ! C'est à cause de toi, TOI, tout est de ta faute ! De Ta faute si je suis partie, de Ta faute si je suis ainsi, et enfin de Ta faute si je ne suis pas marchombre !! ...

Elle appuyait avec force sur les mots désignant l'imbécile lui faisant face. Maena brisa le lien les retenant, retirant ses lames en un bond en arrière. Reculer pour mieux revenir. Elle attaquait. Lui aussi. Mercenaire et Marchombre. Chaos et Harmonie. Réussite et Honte. Il n'était que la honte des gens de leur espèce, la honte de sa propre Guilde à n'avoir pas su enseigner ! Un trait de feu s'esquissa sur sa joue quand une lame du marchombre la frôla alors qu'elle l'évitait. Sur le même coup, l'une de ses dagues effleura le torse d'Aster, déchirant quelque peu le cuir du maître.

- En fait, je devrais peut-être même te remercier. Son sourire revint quelque peu, sans retirer pourtant la haine farouche avec lequel elle dévorait le marchombre. Grâce à toi, j'ai enfin pu quitter cette fausse voie. J'ai trouvée ma Voie. La mienne ! Pas celle que l'on m'impose ! N'est-ce pas ce que tu m'as appris ? Le maître peut être fier... elle évita un uppercut de son adversaire, et fondit sur lui. ... De l'élève !

Elle tenta une attaque, feintant un coup de pied tandis qu'elle préparait sa lame vers le coeur de son adversaire.
Elle manqua son coup.

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- Quand t-ai je renié ? Oui je reconnu ta valeur et je la reconnaissait toujours jusqu’à maintenant. Ta phrase vient de montrer à l'instant même que ton orgueil et ta prétention t'emporte, si tu as réussi l'Ahn-Ju avec autant de facilité c'est parce que personne n'en avait après toi et que tu étais la plus âgés du groupe, celle qui avait le plus avancé sur la Voie. Pourquoi te cacher la vérité Maena ? Je n'ai fais que t’accompagner, ce n'est pas moi qui est avancé sur la Voie puis qui l'a quitté. Repoussé la faute sur les gens, c'est très infantile Maena. As-tu vraiment grandi ?

Maena ne fit guère attention aux paroles du marchombre. Elle recommença ses attaques, et une fois proche de lui, juste après l'avoir touché au torse avec sa lame, elle souffla quelques mots, murmurés.

- Quand tu m'as refusé la greffe, Aster.

Elle ne prit pas la peine de répondre à ses autres questions. Elles étaient inutiles. Elle y était insensible. Continuant le combat, elle réfléchissait. Se cacher la vérité ? Est-ce ainsi que les marchombres stupides sermonnaient leurs élèves. Alors elle avait vraiment bien fait de changer de chemin. Elle ne voulait pas devenir une femme incompétente et oisive. Ça, jamais. Après avoir raté le coup qui aurait du transpercer le coeur d'Aster, la jeune femme voulut reculer. Avant de voir que le marchombre se glissait à une vitesse incroyable sous son bras. Yeux écarquillés, elle tenta un uppercut du coude, voulant ainsi toucher le dos de son adversaire, accessible. Trop tard.

Elle sentit une brûlure au niveau de ses doigts, et sa main s'engourdit rapidement, arrêtant son coup tandis que sa main retombait près de son corps. Elle comprit, trop tard, que son mentor attaquait ses nerfs, tentant ainsi de la paralyser. * Pas moyen, qu'il y arrive, je vais... * Trop tard. Encore. Il avait fondu sur elle, à une vitesse où le suivre faisait mal aux yeux. Elle vit pourtant les coups arriver. Pied vers son plexus solaire, paume vers ses poumons, stylet vers la gorge. Elle les évita, tant qu'elle le put. Les picotements sur sa main avaient cessés, puisque le marchombre n'avait fait que pincer le nerf principal, au lieu de le briser comme il aurait du le faire. Comme un Mercenaire aurait fait.

Elle évitait donc tant qu'elle le pouvait, prenant appui sur ses pieds campés au sol, genoux fléchis. Il attaquait vers le visage. Elle se prépara à parer. Para.
Feinte.
Elle le comprit lorsque son genou droit se déroba sous son poids et qu'elle glissait vers le sol, se rattrapant avec sa main, paumeau de la dague sur l'herbe verdoyante. Elle lança son corps vers le haut, prenant appui avec sa main au sol, et fit un léger saut après une esquisse d'appui tendu renversé, pour finalement se retrouver sur ses jambes, face à Aster. Son genou droit voulut une fois de plus la faire tomber, mais elle mit tout son équilibre sur la jambe gauche. En garde. Le marchombre fondit sur elle comme un aigle sur sa proie. Passa sous cette garde, qui, elle dut l'avouer, était bien faible.
La gifla.

Interloquée, elle ne réagit pas, se contentant de dévisager l'auteur de cette action. Ne vit donc pas le coup de coude vers ses côtes, qui la firent légèrement se plier en deux. Et encore moins la deuxième gifle. Ses deux joues, rouges feu et brûlantes, elle le vit s'écarter. Elle ne comprenait pas. Pourquoi la giflait-elle ? De quel droit ? La haine se déversa en elle, une fois de plus. Se fit torrent. De torrent devint cascade. Elle n'était plus qu'une personnification de la haine. Elle força sur son genou et son esprit, s'obligeant à oublier la douleur, s'obligeant à utiliser sa jambe droite. Elle se remit à courir. Dansant. Danse mortelle.

Dents serrées, la jeune femme s'élança vers Aster. Qui fit de même. Elle prépara sa dague, porta un coup vers son torse...
Atteignit son avant-bras. Avant que sa nuque n'explose sous le choc du coup que le marchombre avait porté. Elle tomba à terre, à genou, la faisant gémir de douleur. Il la regarda avec froideur. La surplombant de sa taille. Hautain. Dédaigneux.
Monstrueux.

-Le corps est parcouru de nerfs de la tête au pied. C'est gênant dès que la mains et le genoux sont touchés. N'est ce pas Maena ?
- Ne me fais pas de leçons ! cracha-t-elle. Je me fiche de ton niveau. Tu n'es qu'un marchombre. Comme tous les autres. Tu n'es rien. Rien comparé aux...

Elle s'arrêta. Du sang dans la bouche, elle se mordit légèrement la langue. Ne pas le dire, ou sa couverture déjà faible était fichue. Et chez les mercenaires, il était presque inutile d'attendre de l'aide. Elle se reprit, et cracha le sang hors de sa bouche.

- ... arpenteurs de la Voie. La vraie.

Le doute n'était pas apparu dans ses yeux. Elle mentait depuis bien longtemps. Excellait dans ce domaine. Et ce n'était pas cet homme impudent qui changerait quelque chose à ce fait. A une époque, elle ne lui aurait menti pour rien au monde. Jamais cela ne lui serait venu à l'esprit. Quelle fille stupide.

Elle se redressa, reculant de quelque pas, ses mains agrippées à ses deux lames teintées de leurs sangs mélangés. Quoique le sien était plus présent. Certainement alerté par les bruits alentour, elle vit du coin de l'oeil, à sa gauche, un homme s'approcher, sortant de la taverne. * Tiens, ils ne dorment pas ? * Sourire dur. Elle s'en fichait. Elle continua de regarder le marchombre. Tandis qu'une idée germait. Lente. Insinueuse.
Tentante.

- Qu'est-ce que vous faites vous... deux ? demanda l'homme, avec une voix embrumée et peu sûre d'elle. Homme qui empestait l'alcool. Revenez dans la taverne, on pourra peut-être s'amuser à trois, je ... peux... partager !

Grand sourire amusé aux lèvres, il couvait Maena du regard. Il était donc aveugle au point de ne pas reconnaître un combat. Ou tout simplement trop saoul pour cela. La mercenaire lui rendit un sourire entendu, puis ses yeux filèrent vers Aster. Lueur de défi. * Empêche moi de faire ça. * Avant que quiconque esquisse un geste, elle tira l'une des quelques étoiles de jet présentes dans la poche de sa ceinture, et tira. L'étoile se planta dans le crâne du pauvre fou, sourire béat accroché à ses lèvres.
Il tomba.
Raide mort.

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(Tu n'as pas à t'excuser de faire un post court ou long. Manque d'inspiration, ça arrive à tout le monde mais ne dis pas qu'il n'y avait rien à dire. Il y a toujours à dire ^-^)

Elle attendait avec impatience sa réaction. Une réaction. Pitié. Supplication. Colère. Peu importait, tant qu'il réagissait.
Aster réagit. Mais vraiment pas comme l'attendait la mercenaire. Tandis que son étoile de jet se plantait dans le front du nouveau venu, un couteau se planta dans sa poitrine. Venant du marchombre. Etonnée, Maena se retourna vivement vers lui. Il était bien celui qui avait tiré. Mais pourquoi ? Elle tressaillit lorsqu'il se remit à parler. Froid.

- Répond.

* Répondre ? A quoi ? * Absorbée par ses pensées, elle ne se souvint qu'alors des questions posées par le marchombre, suite à sa tirade. " Pourquoi met-tu arpenteurs au pluriel ? Que veux tu dire par la vraie Voie ?" Elle tressaillit une nouvelle fois. Puis se reprit. Reprit contenance et confiance en soi. Ne pas se laisser aller. Encore moins devant l'ennemi. Yeux haineux fixant l'homme lui faisant face, elle en oublia le cadavre. Peu amusant.

- Je ne crois pas devoir te répondre. Mais cela semble te tenir à coeur. Elle esquissa un léger sourire amusé. Ses yeux hurlaient le contraire. Le pluriel car je ne suis pas assez stupide pour penser que je suis la seule à suivre la véritable Voie. Nous sommes légion. Et pourtant si peu par rapport à ceux se fourvoyant dans la lignée des marchombres. Ce que j'entend par là ? Ooh... Je t'avoue que je suis déçue... Elle ferma les yeux, secouant négativement la tête. Tu as perdu de ta vivacité d'esprit. A moins que tu ne l'ai jamais eu. Peut-être me suis-je trompée sur ton compte. Bref. Il ne peut y avoir qu'une seule vraie et unique Voie. Voilà pourquoi je la dis véritable. La tienne n'est que mensonge. J'aurais aimé que tu t'en aperçoive. Mais c'est trop tard. Bien trop tard...

Elle secoua une nouvelle fois la tête, regard rivé vers le sol, et pourtant tous ses sens aux aguets. La tristesse reflétée dans ses yeux était invisible à Aster. Tristesse réelle. Ce retour dans le passé, cette rencontre, retrouvailles, la blessait bien plus qu'elle ne souhaitait se l'avouer. Elle était triste. De devoir l'affronter. De devoir lui apprendre la vérité. Elle aurait voulu qu'il l'empêche de partir. Elle ne serait pas devenu marchombre, mais peut-être aurait-elle pu le persuader de retrouver le droit chemin. Qui sait ?

La larme qui roula sur sa joue s'écrasa au sol. Unique. Furtive. Lorsqu'elle releva son visage, il était fermé, et toute trace d'un quelconque sentiment avait disparu, annihilé. Il était trop tard. Bien trop tard.
Position d'attaque, mêlant défensive et offensive.
Elle n'était pas marchombre. N'était pas élève.
N'était peut-être même pas mercenaire.
Elle était elle.

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(Maena ne s'y attendait pas, voilà tout :p)

- Il y a maintenant quatre ans, tu m'avais donné trois ans de ta vie. Tu en a fais 2 ans et 9 mois, tu savais qu'il n'y avait que deux échappatoires : finir les trois ans ou la mort. Tu as choisi la deuxième option, c'est ton choix. Mais sache que j'ai déjà entendu tes paroles de la bouche d'un guerrier, il y a cinq ans. C'était un mercenaire du chaos, si tu t'es engagé sur cette Voie je serais dans l'obligation de te torturer avant de te tuer. "Ce que l'on croit peut devenir réalité" Je crois à ma Voie et tu aurais pu en profiter, maintenant c'est trop tard.

La mercenaire regarda son ancien mentor. Dédaigneuse. Elle avait frémit en entendant le nom d'un enfant du Chaos. Ainsi, Aster choisissait la voie la plus difficile, pour les deux d'entre eux. * Qui est le véritable tortionnaire, le vrai monstre ? Tu oses me parler de torture. Tu ne connais rien de la torture... * Il dégaina une dague noire aux reflets rouges qu'elle ne lui avait jamais connu. Regard déterminé. Il avait décidé de se battre. De commencer le réel combat. Les coups échangés plus tôt n'étaient que vains avertissements pour en arriver là.
En arriver là.

Maena ferma ses paupières, songeuse. Le temps de quelques secondes, elle s'accorda la paix. Que le marchombre daigna lui offrir. Temps qu'il s'attribuait lui-même. Les deux combattants oublièrent un temps l'ennemi lui faisant face. Et la jeune femme utilisa ce temps pour réfléchir. Elle savait qu'Aster revendiquerait ces trois mois. Elle se rendit compte qu'elle l'avait même attendu. Cet instant.
Son instant.

Prise refermée sur ses deux dagues à l'acier aussi sombre que la nuit, et pourtant étincelant comme la lune, et rouvrit lentement ses yeux. Vit que le marchombre en faisait autant.
Préparation.
Les deux combattants s'apprêtaient à entamer une danse. Mortelle. Avant de partir vers un assaut qu'elle savait décisif, la jeune femme souffla quelques mots à la nuit, d'une voix pourtant puissante. Affirmée.

- Tes règles ne sont pas les miennes, marchombre.

Le dédain qu'elle portait sur le dernier mot rendit écho à son âme. Dédain que la Terre entière dut entendre tellement il était fort. Puissant. Elle devint sérieuse.
S'élanca vers son mentor. Cet homme qu'elle avait suivi. Deux ans et neuf mois. Presque trois années que durent l'entraînement marchombre. Presque trois années durant lesquelles elle se fourvoya. De Voie. De vie.
De maître.

Elle avait "profité" de leur voie, comme le disait si bien Aster. Malheureusement trop longtemps. "Trop tard" * Trop tard pour quoi, marchombre ? * Sa lame siffla près de la joue d'Aster tandis qu'elle s'était rapprochée de lui. Vitesse. De rage, elle devint précision. Manquant sa cible, elle glissa sous le bras du marchombre qui avait tenté de lui asséner un coup. Passant près de son oreille, elle murmura, en réponse à la sienne :

- Trop tard pour toi.

La lame ténébreuse du marchombre s’enfonça dans son avant-bras gauche, tandis que sa propre lame se retirait de l'omoplate droite de l'homme. Maena réprima un cri de douleur alors qu'elle se dégageait. Le sang coulait de son bras, et elle continuait pourtant à tenir le poignard effilé. Le second, imbibé du sang de son adversaire, en réclamait davantage. En deux bonds, elle s'éloigna du marchombre, s'octroyant une pause d'une demie-seconde, jaugeant l'état de son mentor.

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Blessée, la mercenaire vit Aster prendre sa dague en position inversée, lame vers le poignet. * A quoi joues-tu, marchombre ? * Puis Maena s'aperçut avec étonnement que la dague de son adversaire virait au bleu, d'un bleu lunaire et luisant. Elle n'en fit que peu de cas.
N'avait pas le temps.
Car déjà, le marchombre fondait sur elle, une nouvelle lueur dans les yeux. Résignation. La jeune femme tressaillit lorsqu'il arriva à son niveau sans qu'elle ai fait un geste pour l'en empêcher, et qu'il feinta vers son épaule. Elle ne bougeait toujours pas. Lorsqu'elle sentit la lame bleutée effleurer son épaule, elle entra en mouvement. Tournoyant, elle se retrouvait face à son adversaire qui s'était écarté par une roulade au sol, stylet métallique dans une main, poignard effilé dans la seconde. L'ancienne apprentie fléchit ses genoux, ses deux poignards eux aussi en prise inversée.
Adaptation.

Souffle de vent, elle se faufila à travers celui-ci, et rejoint son mentor, prêt à la recevoir. Toujours prêt. Elle se rendit compte alors d'une chose : cet homme, après la courte année de leur séparation, avait changé. Était devenu dangereux. Malgré la blessure à son omoplate qui aurait dû l'handicaper, il semblait se servir de cette douleur. Elle le trouva différent. Sûr de lui. * Quelle ironie que ce soit l'élève qui pense cela du maître... * Sourire en coin, yeux de feux, elle fondit sur le marchombre. Lames tournoyantes, elle effectua un saut par dessus son mentor et se retrouva dans son dos. Face à l'est, elle vit la lumière de l'aube trouant l'obscurité.

Elle eut un temps d'hésitation, qui aurait pu lui être fatal. Se battre alors qu'un cadavre attendait les résidents de la taverne, qui aurait alors facilement pu les identifier était un problème. Ce n'était pourtant pas ce qui la dérangeait. Le lever du soleil annonçait le début d'un nouveau jour. En tant que résidente de l'Académie, elle devait s'y trouver. Rencontrer cette Maître des Ecuries, ce qui ne lui faisait que peu plaisir. Un combat contre Aster risquait d'être long. Leurs palabres avaient déjà duré la moitié de cette nuit d'hiver.

Alors qu'elle bondissait en arrière pour éviter le coup du marchombre, qui n'avait pas cessé le combat, elle réfléchit à toute vitesse. Son coeur et sa soif d'une vengeance dont elle ne reconnaissait plus l'origine lui hurlaient de rester, et d'achever le chien qui lui faisait face. Son instinct et sa raison lui conseillait de partir. Dents serrées, Maena prit sa décision. Peu d'honneur dans celle-ci, et pourtant plus raisonnable. Ca ne lui plaisait pas. Elle voulait rester. faire couler ce sang plein de honte de marchombre.
Elle ne pouvait pas.

Restant sur la défensive, tandis que l'autre attaquait, elle se remit à parler avec vitesse, sans desserrer les dents, de peur de faillir à sa décision.

- Tu m'as demandé comment je savais ta présence dans l'Académie. J'y suis. Voilà tout.

Elle asséna un coup fouetté dans l'air devant elle, pour écarter Aster du combat, fléchit les jambes et murmura :

- Nous nous reverrons, marchombre.

Sourire enfantin. Qui profita à la nuit. Elle releva son menton vers l'homme lui faisant face, et son sourire se transforma en quelque chose de plus adulte. Plus effrayant.

- Je n'ai plus envie de jouer avec toi.

Elle lança avec une rapidité surprenante l'une de ses dernière étoiles de jet, qui se planta dans la tenue sombre du marchombre, le clouant à un arbre voisin. Ca ne le retiendrait que la seconde d'étonnement qu'elle espérait.
Une seconde suffirait.

Dans la nuit fuyante, elle disparut vers l'Académie.

[Maena Greenleaf quitte le RP]

[Admin : Message supprimé à la demande du joueur]