Le silence de la nuit. [Terminé]

Le soleil n'était pas encore debout alors que Myra marchait dans les couloirs de l'Académie. Il était à peine six heures du matin et dans quelques minutes elle avait rendez-vous avec Lohan dans la cour de la fontaine. Elle avait prévu un cours un peu spéciale pour sa jeune élève, un cours spécialement pour elle. La jeune fille avait un handicape que la dessinatrice voulait mettre à profit de Lohan. Elle savait pértinement que la fille était une combattante plus qu'une dessinatrice, ce n'était qu'un don. Mais elle avait prit le choix de prendre des cours de dessin et Myra voulait qu'elle s'en sorte, même avec la vue en moins. Elle savait que Lohan était capable de battre quelqu'un qui voyait avec une arme, même avec le dessin, mais pour le moment elle ne l'avait jamais essayé. Elle avait foie en elle. Il était temps.
Pour ce cours, elle avait demandé à Lohan de venir vers six heures. C'était tôt, mais Myra voulait avoir le silence de la nuit, du souffle des habitants dormant pour qu'elle puisse percevoir tous les bruits du monde.
La dessinatrice arriva dans la cour et alla s'assoire au bord de la grande fontaine qui trônait au centre. Lohan n'était toujours pas là, alors elle décida de préparer le cours.
Elle s'élança dans les spires et commença à créer la forme de l'objet en question. Une tête, un corps, deux bras et deux jambes. Elle se concentra ensuite sur la matière, du tissu. La poupée prenait une certaine forme, mais elle n'était pas encore ce qu'elle attendait, donc elle monta encore dans les spires, des nouveau chemins s'offrirent à elle et elle en emprunta un qui lui convenait. Elle lui dessina un mécanisme dans les jambes pour qu'elle puisse bouger, mais en silence. L'objet était enfin prêt, mais vu que Lohan n'était pas encore là elle se permit de faire encore quelques modifications. Elle l'habilla donc avec une jolie petite robe bleu-azure qui faisait resortir le bleu roi des boutons qui faisaient office d'oeils. Elle lui fit de jolis cheveux noir en laine et trouvant son travail achevé fit basculer la poupée dans la réalité. Elle la regarda, par terre devant elle, et se dit qu'elle n'était pas si mal. Lohan arriva quelques minutes après la création de l'objet et Myra se leva. Elles était toutes les deux l'une en face de l'autre. Et Myra prit la parole avec un grand enthousiasme.

- Bonjour Lohan !

Elle n'avait pas l'air de mauvaise humeur, ce qui rassura un peu Myra qui avait peur que de se lever plus tôt la mette de mauvais poils. Ca la rassurait un peu.

- Tu te demande sûrement pourquoi je t'ai fait venir plus tôt ?? Eh bien pour profiter du silence nocturne.

Myra prit la poupée et alla la placer d'un côté de la fontaine et elle placa Lohan en face.

- Un peu plus loin en face de toi, se trouve une poupée mécanique. Elle marche en silence, mais si tu écoute attentivement tu peux entendre certains rouages ou le bruit de ses pas.

Myra se retira, mit en marche la poupée qui commenca à marcher de droite à gauche et elle se mit plus loin.

- J'aimerais que tu te concentre, que tu écoute attentivement les bruits qui t'entourent que tu l'ocalise la poupée. Je suis sûre que tu sais très bien le faire, mais j'aimerais que tu matérialise un objet quelquonc qui stoppe la marche de la poupée. D'abord prend concsience de se qui t'entoures. Vas-y quand tu le sens.

Lohan ne voyait pas les étoiles s‘éteindrent, ni l’étroit brin de soleil qui menaçait de jaillir derrière les pointes du Poll. Mais pourtant elle savait que l’aurore ne tarderait pas à se lever. L’air était le premier indice, frais et vivifiant…Incomparable. Impossible de se tromper à ce là moment de la journée. Il donnait la tonalité du jour, faisait naître les premiers soupirs d’exaspération devant la menace de pluie ou de neige, fréquent en cette saison. Mais aujourd’hui il ne pleuvait pas et il ne faisait pas assez froid pour que la neige tombe. Le deuxième indice, le plus sur finalement, était ses paupières encore collés qui s’ouvraient difficilement, refusant cette rupture du rythme quotidien. Les auraient-elle tenus fermées ses paupières, sa vison n’aurait pas changé. Lohan avait récupéré son uniforme qu’elle avait étendu près de la cheminée, après l’avoir lavé, l’avait enfilé et était sortit à l’exterieur, rejoindre le professeur de dessin, Myra Nil’Otrin.

Un frisson lui parcouru l’échine alors qu’elle franchissait la grande porte du hall, du surement aux traces d’humidités qui restait dans le col de son uniforme. Elle arriva à la cours de la fontaine, reconnu en quelques souffles Myra Nil’Otrin et lui sourit poliment. Si ce lever tôt ne l’avait jamais vraiment dérangée, Lohan appréhendait un peu ce cours de dessin…Les Spires étaient un monde trop loin d’elle, trop inconnu et gigantesque pour qu’elle ose s’en rendre maître. Une arme obéissait au maitre, une arme était un objet…Les spires, ça lui semblait different, L’imagination ayant son déroulement propre, elle était obliger d’exercer une pression, un pouvoir , pour diriger son dessin vers la réalité. Il fallait astreindre quelque chose sa puissance…Pas étonnant que les dons puissants soient réservés aux nobles…

L’exercice lui paru difficile mais elle ne fit aucun commentaire. Inutile de se déclarer vaincue dès le début et elle ne voulait pas décourager l’enthousiasme de son professeur. Comme à son habitude, la Primat de Félixia dégageait un aplomb et une confiance rassurante en son élève…Un peu trop confiante, peut-être.

Lohan commença à identifier la poupée: En deux mili-secondes, ce fut chose faite. Elle avait l’habitude de se servir de son ouïe, et repérer les
gens grace à leurs pas faisait parti de son quotidien. La Lotra pouvait même poussé jusqu’à reconnaitre une personne dans une foule, juste grace au bruit de ses semelles…Determiner la trajectoire d’un pantin, ne lui en posait pas plus…Là ou tout ce compliquait, là ou malheureusement, était le but de l’exercice, c’était la partie dessin…Lohan, en fouillant bien dans sa mémoire, n’avait jamais réussi à créer quelque chose de solide.

C’était vraiment au dessus de ses moyens, et rien qu’imaginer créer l’objet lui demandait des acrobaties mentales insoutenables. Aussi choisit-elle la seule chose qu’elle savait faire…La flamme. Il suffisait ensuite de bien viser, de calculer le temps qu’il lui faudrait pour créer son feu, pour savoir ou la poupée allée se retrouver…Elle se glissa ensuite dans l’imagination et visualisa sa flamme…Noire comme toujours, imaginer une couleur lui était imposssible. Elle mobilisa toute sa volonté pour transperser la dimention sinueuse et rendre réelle la flamèche. Son dessin apparu sur l’extrémité de sa robe bleu roi et commença à consumer lentement le tissu …Elle l’avait immaginé chaude, brulante dévorante. La pale imitation réussi à monter, prendre un peu d’ampleur sur le tissus…Des lambeaux carbonisés commencèrent à tomber, et ainsi toute la poupée brula dans cet étrange feu noir, détruisant l‘œuvre de Myra. Malheureux, Lohan avait oublié un détail. Le fer ne brule pas. Ainsi le mécanisme continuait son va et viens incessant, à gauche à droite, sans que rien n’ai pu l’arreter…Le feu , ne trouvant rien d’autre à bruler c’était ratiné puis avait disparu en cendre…

«　Je suis désolée　» souffla Lohan

Premièrement elle avait détruit le chef-d’œuvre de son professeur, deuxièmement ça n’avait servit strictement à rien puisqu’elle n’avait meme pas été fichu de réussir l’exercice. Elle se tourna vers son professeur.

«　Je n’arrive vraiment pas à faire des objets solides…C’est…Incroyablement difficile. Je crois que si vous me demandiez quelque chose que j’arrive à…Visualiser? comme un son…ou une odeur…J’y arriverais sans doute mieux.

La flamme de Lohan était parfaite, elle avait eu un peu de mal à se lancer, mais au final elle avait créer quelque chose de concret. Certe, elle n'avait brulé que les décorations que Myra s'était amusée à créer et le mécanisme était resté, mais c'était déjà ça pour quelqu'un qui n'ose pas encore trop se lancer dans des territoires inconnus. Myra avait observé tous ses gestes du corps et bien sûr du visage. Elle avait décellé de la peur en elle. La jeune lotra avait peur de l'Imagination, avait peur des spires. La dessinatrice avait déjà remarqué ça le dernier cours, mais pas de cette manière, cette fois c'était beaucoup plus marqué. La jeune fille, après que la flamme noire s'était évanouie, s'excusa d'avoir détruit la poupée et d'avoir raté son exercice. Quand son élève eut fini de parler, Myra sourit et s'élança sur la suite de son cours.

- Ne crois pas que tu ais raté l'exercice que je t'ai demandé d'accomplir, bien au contraire, tu l'a réussi, bien sûr à moitié, mais réussi quand même. Tu m'as montré se que je voulais voir.

Elle s'arrêta et regarda la poupée qui n'était à présent qu'un tas de feraille, et sourit une nouvelle fois.

- Ne t'excuse pas d'avoir brulé la poupée, elle va de toute façon disparaître, alors qu'elle serve au moins à quelque chose. En plus, elle n'était pas si jolie que ça.

La primat s'approcha de Lohan, la prit par les épaules et la conduisit vers un banc où elles s'assirent. Elle regarda la fontaine qui distribuait continuellement de l'eau dans le bassin qui se trouvait en dessous, elle aimait le bruit de l'eau, ça l'apaisait. Quand elle avait besoin de réfléchir ou de concentration, elle venait ici. Elle avait toujours voulu y ajouter des poissons de toutes les couleurs, avec des formes toutes aussi bizarre les uns que les autres. Elle trouvait que ça aurait fait un peu plus joyeux entre ces murs gris.
Elle reconcentra son attention sur le visage de Lohan et réfléchie aux mots qu'elle allait prononcer.

- Lohan. Je suis consciente que tu ne peux pas créer des objets solides et que ton but n'est pas de devenir une grande dessinatrice, mais j'aimerais quand même t'apprendre à en créer. Je pense que tu arrive mieux que quiquonc à faire apparaître des sons ou des odeurs, mais malheureusement ce n'est pas très utile.

Pause. Elle respira un grand coup et continua.

- Ma première phrase, celle où je t'ai dit que tu ne pouvait pas créer des objets solides, eh bien elle est fausse. Gravement fausse. Tu le peux et j'ai confience en toi, je sais que tu peux réussir. La preuve, ton feu était parfait, petit, mais parfait. Il a consumé la robe comme l'aurait fait un feu allumer de tes propres mains.

Autre silence.

- J'aimerais que tu me promettes quelque chose : ne doute jamais de toi. Tu es capable de tout accomplir, même si les personnes autour de toi te disent le contraire, ne les écoutes pas et continues ta route.

Myra s'arrêta à nouveau, attendant l'aquiessement de la promesse de Lohan. Puis elle se leva et fit face à son élève. Elle avait son assurance et sa rassurante présence qu'elle donnait toujours à ses élèves.

- Entends-tu l'eau de la fontaine ? J'aimerais que tu en créer une quantité suffisante que tu renverseras sur le mécanisme qui marche encore. N'oublie pas, tu es capable de le faire et que je serais toujours là pour toi, quoi qu'il arrive.

Confiance protectrice, confiance réconfortante qui allait l’aider à avancer? Confiance directrice qui lui intimait d’aller au plus loin… Mais ce que Myra ne savait pas, c’est que Lohan était déjà au loin dans l’imagination, loin sur ce chemin tellement restreint pour qui n’était pas noble. Il lui semblait déjà apercevoir le bout de la route principale alors qu’elle n’avait pas encore exploré les sentiers environnants. Allée jusqu’au bout de ce que lui offrait la vue et le toucher sans avoir jamais entraperçu quelque de chose de plus familier. Les sons et les odeurs, innutiles? Elle faillit intérrompre Myra pour répliquer quelques chose mais se ravisa, laissant la dessinatrice finir ce qu’elle avait à lui dire. Le jour maudit ou ses oreilles caduques ne lui servirait plus à rien et que son nez fatiguée arretait de lui rendre compte des odeurs du monde, Lohan serait completement vulnérable.

Il lui resterait bien le touché, seule accroche au réel. Mais ce sens était tellement dénué d’intelligence…Un son ou une odeur transmettait des signes qu’il lui fallait ensuite interpréter pour comprendre les gens, et découvir derrière, une multitudes de facettes. Un ton de voix en disait tellement sur la personne, et les odeurs, registre inconnu du commun des mortelle lui permettait de différencier l’homme de la femme, le nerveux du calme, le roturier du noble. Mais le toucher. Palper des visages de marbre sur des corps fétiches, déguisés ,que tout le monde pouvait voir, pouvait saisir. Quel interet?

Oui bien sur..Le son et l’odorat n’avait aucune utilité pour le commun des mortelles, désespérément faible dans le noir ou leur pupille ne distinguait rien. Mis pourtant…Un bruit fort attiré l’attention, un autre crever les tympan, un chant envoutait, le silence déstabilisait. Une odeur forte et nauséabonde faisait plisser le nez l’odeur de la chaire brulée, vomir…

Quand Myra eut finit, seulement, elle osa parler.

«　C’est faux, je ne suis pas capable de tout faire, Dame Ril’Otrin, je n’ai pas un don illimité, comme vous, qui pouvait faire le pas sur le coté et dessiner des poupée mécanique. La petite flamme de l’espoir, je croit l’avoir toujours allumer, auquel cas je ne serais plus ici, mais je vous remercie de l’alimenter, je vous remercie de croire en moi. Seulement ces spires, cette dimension inconnue, ne dépendent pas de moi…C’est un don, quelque chose qu’on ne pourra jamais acquérir avec toute la volonté du monde puisqu’il est donné à la naissance selon le rang de la personne. Ce petit don, je vous promez de l’exploiter dans ses plus infimes recoins　.　»

Elle ne voulait pas contredire son professeur, au fond elle devait avoir raison, créer une masse d’eau considérable devrait être à sa portée…Mais elle n’irais pas beaucoup plus loin. La lotra prenait peu à peu conscience de ses limites, et creer un objet solide était bien au dessus de ses forces…Aussi tenta-t elle l’exercice et pénétra dans les spires, un peu plus en confiance que les autres fois, avec pourtant la pensée qu’un bon coup de pied dans le bonhomme serait un peu plus efficace que ces crispations mentales.

Elle y arriva, du premier coup en fait. La principale difficulté n’était pas tant la quantité d’eau que la pression du jet, sortit de nulle part. Le mécanisme reçu un fin jet d’eau d’une force innoui, ce qui le fit basculer dans la poussière. Première victoire en ce jour glorieux. Lohan en ressortit avec un léger sourire au lèvre, et l’impression d’une grande fatigue.