Tiens moi la main toi à qui j'ai donné mon coeur [Terminé]

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La jeune femme déposa sa tasse de thé sur le rebors du mur d’enceinte. Comme toujours elle évitait soigneusement de regarder en bas, mais son regard d’un bleu profond cerclé d’or se perdait dans le paysage qui s’étendait aux pieds de l’Académie.
Prendre le thé sur le mur à la fin de sa ronde, était devenu une habitude avec le temps. Tout ce qu’il avait à faire lui simple soldat, c’était de veiller à ce que la boisson soit toujours chaude pour son arrivé. Et puis à attendre le meilleur… à savoir ce moment là précis où elle passait un long moment à regarder le paysage.
La première gardienne était intraitable sur bien des points et exigente comme peu de gens l’étaient, mais elle était définitivement et incontestablement une femme de grande beauté. Jamais il n’avait vu des yeux pareille et son maintien toujours parfait démontrait à tous qu’elle était bien une dame et non l’une de ces femmes quelconque que l’on pouvait croiser au marché ou chez l’aubergiste du coin de la rue… Elle s’habillait toujours avec goût, une sorte de simplicité distingué qu’il n’avait vu ailleurs. Elle troquait souvent ses robes presques guerrières, contre le pantalon et jamais il n’aurait crut que ce vêtement typiquement masculin pouvait sied aussi bien à une dame quand la coupe s’y prêtait. Cela lui donnait des allures intrépides et l’ont pouvait deviner ainsi la finesse de ses…
Le soldat baissa soudainement les yeux comme sa supérieure se tournait vers lui, son rythme cardiaque s’accélérant brusquement.

_Monsieur Meliem, quand avez-vous reçu cette lettre dont je viens de faire la lecture ?
_Ce matin madame.

Edel regarda du coin de l’œil le soldat qui gardait le regard irrémédiablement fiché dans la pierre du mur sous leurs pieds. Qu’avait-il celui-là ?

_Vous vous sentez bien ?

Comme le soldat ne répondait pas et qu’il semblait décidément ne pas être dans son assiette, Edel n’insista pas. Elle avait remarqué la mani de certains à éviter son regard parfois. Peut-être se montrait-elle trop durt avec eux, si bien qu’un certain nombre d’entre eux la haïssait comme d’un commun accord. Amir ne lui en disait pas un mot sans doute pour qu’elle ne se sente pas incommodée par la nouvelle…

Edel soupira et sa main chiffonna distraitement le parchemin de très haute qualité sur laquelle une écriture régulière et inclinée avec élégance lui délivrait une invitation à des mondainités. Invitation qui avait délibérément ignoré Locktar, certainement jugé comme étant trop nouveau sous l’étiquette des nouveaux « riche ».
La jeune femme grinça un instant des dents de mépris en pensant à l’auteur de cette invitation étrangement stupide et sans valeur dès l’instant où elle avait remarqué son prénom et son nouveau nom, totalement dissociés de ceux de son époux. Quel affront de l’ignorer ainsi… un éclair de douleur lui transperçant le poignet gauche lui rappela qu’il était encore trop tôt pour serrer du point aussi fort. Le dessin crépita sous le Gant, et se disperça jusqu’au bout de ses doigs en une sensation de fourmillement, avant d’être partiellement avalé par l’accesoir ou renvoyé dans sa chair.
La nausé format momentanément une boule dans sa gorge, si bien que cette foi-ci elle crut bien devoir se pencher par dessus le mur pour renvoyer tout ses repas de la journée et le thé qu’elle venait d’avaler. Mais respirant calmement elle réussi à réprimer le symptôme alors que des tremblements parcouraient ses mains.

La jeune femme ajusta sa tunique d’un bleu gris élégant qui allait parfaitement avec la couleur de son Gant. Se croisant sur sa poitrine, le vêtement en cache-cœur et parfaitement cintré, lui descendait jusqu’en bas des hanches. Les finissions en couture d’un bleu plus foncé, lui plaisait particulièrement ainsi placé en rangés de motifs passant sous la poitrine et à l’extrémité des manches longues. La couturière qu’elle avait choisie était vraiment douée. La jeune femme espérait maintenant que le vêtement plairait à son mari. Ce n’était pas simple en vu de ses fonctions, d’être particulièrement féminine. Mais parfois elle avait tellement peur que Locktar ne la délaisse pour manquement à sa féminité, qu’elle passait commande sur commande pour tenter d’être belle à ses yeux.
Edel avait pensé un instant qu’avec le mariage tout irait plus facilement, qu’elle ne se sentirait plus investi de ce besoin, mais contre toute attente, c’est après cet événement qu’elle avait dû faire face à ces petits soucis de façon plus récurrentes. Rien était acquis, Locktar lui semblait parfois tellement beau que sa raison avait parfois du mal à se faire une raison, à savoir que c’était bien avec elle, Edel Hil’Meredrin à la Main Morte, qu’il était marié. Cela semblait tellement irréel…
Et puis son humeur ne l’aidait pas, elle n’aimait plus aucun de ses vêtements, rien ne lui plaisait, elle avait l’impression d’avoir prit du poids et son visage présentait les signe peu délicats de la fatigue, résultat du cumul de ses nuits incomplètes. Et c’était sans compter la nuit dernière où elle avait passé sa nuit à vomir ses tripes dans le pot de chambre avec une violence telle que Locktar n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Autant dire que le niveau de romantisme de la soirée avait battu un recors sans précédent… elle n’aurait sut dire alors ce qui la rendait la plus malade : ses nausées violentes ou la honte.
Concéquence de tout cela, peu de temps s’était écoulé depuis le mariage qu’elle se sentait déjà laide et indésirable aux yeux de son mari.
Nerveusement, la jeune femme passa sa main nue dans ses cheveux. Locktar n’allait pas tarder à la rejoindre, il fallait au moins sauver ce qui pouvait l’être encore…et puis si il ne la désirait plus, elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même. Elle n’était pas très fière de son apparence, de ces absences et de ces longues journées de travail… Locktar était un bel homme et des femmes féminines, bonnes ménagères, classiques, douées au tricot et tout ce qui allait avec devait remplir ces murs de leur présence.
Edel respira un grand coup et entreprit de défroisser le parchemin avant de le plier soigneusement. Elle se souviendrait ainsi en le gardant, de l’insolence dont pouvait être capable certains nobles envers d’autres. Mère n’en reviendrait pas quand elle lui écrirait cette mésaventure. D’ailleurs il faudrait qu’elle lui demande quelques conseils pour trouver le bon équilibre entre son emploie du temps et sa vie amoureuse.

Edel soufflât encore et repoussa définitivement sa tasse de thé à moitié vide sur le côté, avant de lisser ses vêtements. Elle se sentait bête, pourquoi était-elle si nerveuse ? Ce n’était que son mari qui viendrait dans un instant. Locktar et… la jeune femme sursauta quand Amir s’approcha pour lui souffler que les derniers ordres de la journée étaient accomplis. Elle acquiça et s’excusant le garde s’éclipsa de nouveau.
C’était absurde d’être nerveuse et pourtant c’était presque convulsif, mais quand elle sentit sa présence et elle l’a senti bien avant qu’elle ne le voit ou l’entende ; une paix familière éclipsa tout le reste.

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Sa journée se terminait. Le dernier élève avait quitté la salle de cours et Locktar avait rangé le matériel. Une fois n'était pas coutume, le cours s'était plutôt déroulé dans le calme. Enfin, dans un calme relatif qui pour un cours de Duncan aurait passé pour du chahut mais dans un cours de combat, on pouvait l'apparenter à du calme. Le maître d'armes referma la porte de la salle d'armes.

- La journée est finie, vous pouvez disposer de votre soirée, à demain! dit Locktar à ses assistants.

Ses? Et oui, depuis quelques jours, l'intendant lui avait désigné un deuxième assistant en plus de selhan. Un? Non, en vérité une. Une femme du nom d'Eileen. Jehan lui avait parlé d'elle avant qu'il ne la rencontre bien entendu. Une criminelle. Qui était à l'académie au lieu de cotoyer la prison. Le maître d'armes n'avait pas vraiment apprécié d'apprendre la nouvelle. D'une, il n'avait pas été consulté pour un assistant de plus, même s'il fallait avouer que c'était un plus d'être aidé. Moins de boulot et plus de temps avec Edel évidemment. Mais quand même, il aurait aimé qu'on lui demande son avis avant. De deux, sa nouvelle assistante était une criminelle. Pas vraiment bon ça. Fallait pas qu'elle se mette à tuer tout le monde à l'académie. Locktar l'avait souvent à l'oeil pendant les cours, histoire que les soucis ne viennent pas de ses assistants. Mais pour le moment, rien à signaler. Eileen était douée et l'aidait bien.

Le maître d'armes gravit l'étage qui le séparait de ses appartements. Bonne idée de le mettre dans la même aile que le salle d'armes, ça réduisait les trajets. Il passa un cours instant dans son domicile, attrapant une tenue propre et il monta encore d'un étage pour aller dans la salle des eaux. Les cours de combat, c'était bien mais ça faisait transpirer. Pas de bonne augure s'il se pointait ainsi au rendez-vous avec Edel. La Première Gardienne s'était libéré pour la soirée. Habituellement, le couple se retrouvait plus tard dans la soirée dans leurs appartements car Edel s'occupait d'inspecter la garde avant la relève. Autant dire que Locktar était heureux de la retrouver de si bonne heure. Il aimait beaucoup les instants passés avec sa femme, d'autant plus qu'ils étaient assez rare avec leur boulot respectif qui leur prenait beaucoup de leur temps libre.

Locktar passa de longues minutes dans la salle des eaux avant d'en sortir. Ensuite, il se dirigea droit vers le lieu de rendez-vous. Le mur d'enceinte. Il croisa un des gardes qui redescendait. Locktar ne le connaissait pas. Il n'était pas en poste quand lui-même était un garde, c'était évident. Dans ce qu'il appelait "les hommes d'Edel", il n'en connaissait que très peu. Amir et Kylian évidemment. Ainsi qu'Arro et ceux avec qui il avait partagé des tours de gardes avant d'être maître d'armes. Mais les autres, il ne faisait que les croiser sur le chemin de ronde, dans les couloirs de l'académie. Parfois, il les voyait passer dans le bureau d'Edel quand la porte entre les deux bureaux était ouverte. Mais Locktar oublia rapidement le garde qu'il venait de croiser.

Devant ses yeux, il vit Edel.

Magnifique. Comme d'habitude. Non, plus belle que d'habitude encore. Aussi belle que le jour du mariage. Sa femme. Celle qu'il aimait plus que tout. Chanceux. Il était chanceux d'avoir une telle femme pour épouse.

Il s'approcha d'elle, la tint par la taille et il l'embrassa dans le cou.

- Je t'aime, lui souffla-t-il dans l'oreille.

Il l'embrassa cette fois-ci sur les lèvres.

- Ta journée s'est bien passée?

[Edition à volonté, contacte moi en cas de souci Wink

]

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La minute d’avant on est implacable, une exception parmis tant d’autres à travers quelques réussites et différences. Assurée, lucide, puissant on domine du regard toute l’étendue de nos responsabilités, du haut d’un mur que beaucoups ont appris à craindre.
Et puis un regard plus tard…un seul regard... et tout ce premier monde chavire sans résistance aucune.

Comment se pouvait-il que les hommes puissent détenir ce pouvoir ?
Comment se pouvait-il que la nature ait décidé cela équitable ou juste?
L’on n’apprenait nul part comment éviter ce regard. Personne n’enseignait les parades pour en parer les conscéquences. Mais y en avait-il seulement ?Le désirait-on seulement ?

Le contacte de ses lèvres sur sa peau, ses mains emprisonnant amoureusement sa taille, Edel reprit lentement pied dans la réalité. Ne serais-ce qu’à moitié.
Locktar avait toujours eu le don de lui tourner la tête. Dès ce soir glacial dans les ruelles sombres par la surprise de son aide providentielle, jusqu’à ce jour, en passant par toutes les fois où elle s’était retrouvée ainsi contre lui, dans ses bras… une sorte d’asile qui l’intriguait profondément.
Ouverts, tout semblait normal et réel, mais quand ils se refermaient sur elle, il lui semblait entrer dans un autre monde où plus rien d’autre n’existait. Où ils n’étaient qu’eux deux, sans cauchemars, sans quête, sans plus aucun poids ni sur leurs épaules, ni sur leur cœur. Un peu comme si toutes ces douleurs patientaient dans un commun accord, à la porte que formaient les bras de Locktar entre eux et le reste du monde.
Un quelque chose de mystique dans sa vie de lutte et de métal.

S’y entremêlaient des sensations trop subtiles pour êtres nomées ou saisies. L’événement mettant en fleur chacun de ses sens. Car quand il la prenait dans ses bras, c’était un événement ! Rien de moins. La reconnaissance d’une peau connue, un touché apprivoisé, le parfum unique d’un corps appris par cœur, les saveurs des uns et des autres ; car chaque perception avait la sienne propre. Le mélange et l’entrecroisement de tout cela l’envoûtait entièrement, que le contacte ne dure qu’une seconde ou toute une nuit. Elle en perdait la tête et cette sensation d’enivrement n’avait pas d’egal tellement elle lui faisait du bien.
Et en son fort intérieur, elle remerciait Locktar chaque seconde de lui offrir la possibilité de connaître cette plénitude, ce calme, cet amour qui la sauvait réellement tous les jours.

Quand ses propres lèvres touchèrent d’elles-même celles de l’être aimé, Edel prit conscience de son sourir, de la fascination qu’il sucitait en elle. Un rire s’échappa de ses lèvres comme l’étreinte se resserrait et que quelques mots étaient prononcés. A quoi pensait-elle il y avait encore quelques secondes ? Même cet effort semblait impossible à accomplir. Et puis quel intérêt ?

_Moi aussi je t’aime…

Des mots. Faible. Elle savait qu’ils le seraient toujours car en réalité ce qu’elle vivait, ce qu’elle ressentait était bien au delà de ce qui pouvait être exprimé. Une frustration qu’elle balaya d’un mouvement du visage, se lançant en quête de ce parfume tant chéri. Elle eu un grognement faussement indigné en ajoutant le sourir aux lèvres :

_Tu as déjà prit ton bain… - elle déposa un baiser sur les lèvres de son mari surpris par la réprimande et puis fit la moue – sans moi.

C’était bien regrettable. Edel aimait beaucoup chaque instant passé avec son époux et dans son tableau des plus hauts instants de détente totale et absolue, trônait en maître devant tous les autres : Bain avec Locktar.
Edel sourit encore en laissant ses mains s’attarder sur les épaules de son homme à qui elle pardonnait ce malheureux faux pas, puisqu’il sentait bon, qu’il était beau et dont toute façon elle était amoureuse.

_Une journée fatiguante, mais sans histoire. – d’une main amoureuse Edel glissa une main légère dans les cheveux encore humides de son mari – Audric nous a écrit, lui est les triplets sont arrivés là où ils doivent être.

Pas plus de précisions sur le sujet, Locktar savait très bien qu’ils étaient finalement restés à la citadelle pour un temps indéterminé. Elle lui en avait parlé un soir où ils s’étaient endormis devant la cheminée. En espérant qu’il s’en souvienne biensûr… Mais bon, on n’était jamais trop prudent au sujet de la famille.

_Une invitation à laquelle tu n’es pas invité – la jeune femme fit glisser le parchemin entre ses doigts avant de le faire disparaître – et toi ? Tu as fait succomber combien de jeunes élèves prudes et innocentes aujourd’hui ? – un clin d’œil confirma qu’elle ne parlait pas des exercices épuisants mais bien du charme craquant dont il faisait usage avec elle – Fait attention quand même de ne pas trouver certaines d’entre elles se balançant au bout d’une corde au petit matin dans la cour principal. Je suis une épouse clémente mais quand même.

Un doux baiser pour faire passer le tout et une petite tape sympatique sur le haut du crâne avec un sourir moqueur et le tour était joué ! :za:Ha ce qu’elle aimait ~~dorer les pillules~~, faire passer facilement les messages plus difficile à communiquer à son conjoin.
Edel câlina son aimé pour couvrir la taquinerie en patientant quand à sa réponse prochaine. Il était décidément adorable…

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Ah s'il pouvait arrêter le temps pendant ses rencontres avec Edel! Qu'il aimerait que chaque minute dure un jour et que chaque seconde dure une heure. Parfois, il en avait l'impression. Parfois, le temps semblait s'arrêter. Mais ce n'était qu'éphémère. A chaque fois, ils étaient rattrapé par le temps. Rattrapés par leur emploi du temps chargé. Rattrapé par ses élèves pour l'un et par ses gardes pour l'autre. Que pouvaient-ils contre cela? Pas grand chose. Locktar comme Edel n'était pas prêts de démissionner. Et finalement seraient-ils heureux tout le temps ensemble? Leur vie était rythmée par le peu de temps qu'ils pouvaient ensemble. Des instants courts mais intenses. Ils savaient en profiter au maximum. Ne rien perdre des instants ensemble. C'était leur secret du bonheur. Leur vie à eux.

Quand Edel parla de ses frères, Locktar fut surpris. Il avait cru comprendre que les Hil'Meredrine resteraient à la Citadelle pour quelques jours. Avaient-ils changés leur plan pour qu'Edel lui dise ça? L'endroit où ils doivent être était-il leur maison ou la Citadelle? Locktar n'aurait pu le dire mais au moins, ils étaient en sécurité vu ce que sa femme lui disait. Il n'était pas toujours aisé de suivre les Hil'Meredrine. Leur prudence était incroyable. Même Locktar ne savait pas tout. Après tout, il comprenait. Il était marié à Edel que depuis quelques mois. Comment sa belle famille aurait-elle pu lui accordé toute sa confiance en si peu de temps? Un jour, il aura prouvé qu'on pourra lui faire confiance. Un jour, il ira dans la maison d'enfance de sa femme. Un jour, il rencontrera son beau-père.

Locktar esquissa un geste en direction de la "lettre qui ne lui était pas adressée" mais Edel l'avait déjà fait disparaître. Il ne pu savoir ce qui était dit dans la missive. En tout cas, il voyait bien que ça ne plaisait pas à la Première Gardienne. Quelle raison? Le fait qu'elle ne lui était pas adressée? Le contenu de la missive? Locktar ne pu lui demander car Edel avait déjà enchainé.

- Beaucoup ont craqué, c'est évident. Et le chiffre s'agrandit de jour en jour. Il faut dire que tu as le plus beau mari de l'académie. Il l'embrassa. Mais je tairais leur nom. Je ne pas envie de perdre des élèves. Reste à savoir quand moi je craquerais par contre.

Il avait pris le parti de la plaisanterie lui aussi. Il savait qu'Edel était jalouse mais il ne l'imaginait pas capable de tuer des élèves. Enfin, il se trompait peut-être. Mais de toute manière, elle n'avait pas à le faire. Il l'aimait. Elle et aucune autre. C'est avec elle qu'il s'était marié.

- Prends garde tout de même. Je serais capable de supprimer quelques gardes qui te tournent trop autour.

Elle passait plus de temps avec ses gardes qu'avec lui. Que des hommes en plus. Locktar n'était pas jaloux. Il faisait confiance à Edel. Mais il ne fallait pas croire qu'il serait gentil si jamais l'un d'entre eux tentait de draguer sa supérieure. Il trouvait à qui parler en la personne du maître d'armes de l'académie.

- Tu vas mieux? Plus de nausée?

Depuis quelques jours, Edel se sentait mal, dormait mal. Locktar lui avait conseillé d'aller voir les rêveurs mais la Première Gardienne avait refusée, prétextant qu'elle se soignerait seule. Pourtant son état ne s'améliorait pas.

La missive dissimulée d'Edel lui revint alors en mémoire. Pourquoi ne lui avait-elle pas donné à lire?
- Dis moi, tu as parlé d'une lettre tout à l'heure. Qu'est ce qu'elle raconte? J'ai l'impression qu'elle te trouble. Pas de mauvaises idées quand même?

Cette missive ne lui était certes pas adressée mais si elle troublait Edel alors il voulait savoir.

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Désolée du retard, écrit moi si jamais y a un souci Smile

Edel haussa les épaules en se détournant de son curieux de mari. Bien sûr sa curiosité était pour la plupart du temps plutôt charmante et même parfois avait un petit quelque chose de totalement excitant quand il savait en jouer ; mais là… à quoi bon s’attarder sur une fichue invitation ?

_De mauvaises idées ? Si l’on s’attarde sur ce sujet c’est moi qui en aurait de mauvaises, des idées… - distraitement la jeune femme se massa les tempes – C’est une stupide invitation à un événement mondain. Evènement auquel tu n’es PAS invité.

Edel chercha soudain le regard de son mari pour y chercher de l’affection. La colère montait en elle et elle était trop fatiguée pour aller démonter à coups de poings le pillier principal de la grande cour d’entrainements. En plus cela lui donnait de bien vilaines mains. Pas un bon point pour être agréable aux yeux de son mari. De plus aller se démonter les doigts pour un « oubli » aussi cinglant que stupide, n’en vallait pas la peine.
Locktar ne comprendrait sûrement pas sa colère. Il n’était pas doué tous les jours pour la comprendre réellement sur plusieurs sujets. Celui-ci allait très certainement en faire parti.

La jeune femme prit la main de Locktar et la posa sur sa taille avant de l’embrasser. Le serrant fort contre elle, elle murmura presque :

_Je n’irais pas de toute façon. Je serais trop furieuse de te savoir loin par leur faute et devoir en plus, faire bonne figure. Je n’y parviendrais pas. Et puis je suis fatiguée et les nausées, non, ne s’amenuisent pas. Dans encore deux jours peut-être. Je dois sûrement être malade, quelque chose que j’ai dû manger au banquet du mariage sûrement…

En vérité cette raison n’était pas plausible puisqu’elle y avait déjà longuement pensé. Personne d’autres à part elle ne semblait souffrir de ces symptômes. Elle n’avait rien entendu de tel en tout cas. Si ça avait été quelque chose dans la nourriture il y aurait eu plusieurs personnes de malade quand même...
Ce n’était guère agréable. Elle se sentait mal, Amir n’était plus capable de la regarder sans cette ride d’inquiétude permanente qui ridait trop souvent son front, les journées étaient encore plus pénibles et Locktar visiblement inquiet ne tarrissait jamais de questions sur sa santé la poussant vers Eoliane.
Edel fronça les sourcils et allant réfugier son visage dans le coup parfumé de son époux. Elle n'irait pas à Eoliane! Aucun elle n'avait pas de place pour ça dans son emploi du temps.
La jeune femme huma longuement la peau de l'être aimé avant de prononcer mollement, de façon presque indistincte comme dans un rêve :

_Je t’aime Locktar… tu me fait perdre la tête... Et permet moi de te contredir jeune insolent ! Tu n’es pas le plus beau mari de l’Académie. Tu es le plus bel HOMME de l’académie toutes catégories confondues.

Ses lèvres trouvèrent tendrement les siennes et comme un frisson qu’elle connaissait bien la parcourait de part en part, elle décida en souriant rêveusement, de séparer son corps en alerte, de celui rassurant de l’homme qu’elle aimait. Elle lui tapota affectueusement la poitrine.

_Ne m’envoûte pas ici grand malin, tu sais bien qu’on nous voit d’ici. J'aurais l'air de quoi, moi? N’aurais-tu donc aucunes manières ?

Elle sourit encore en s’obligeant à reprendre pied dans la réalité et l’invita à faire quelques pas sur le mur en admirant le paysage. Un bras passé autour de celui du guerrier, elle posa un moment sa tête contre son épaule, en quête de calme. Le ciel s’était embrasé des couleurs crépusculaires quand elle s’entendit dire :

_Locktar ? L’idée d’avoir peut-être des enfants avec moi, faisait-il parti de la réflexion que tu as dû te soumettre avant de me demander en mariage ? – hm… pourquoi subitement ce sujet avait-il traversé si brusquement la barrière de ses lèvres ? - Je veux dire… quel est ton avis sur la question ?

Parce que moi je suis terrifiée…
Mais cette phrase là, ne se donna pas la peine de sortir de sa bouche. Et peut-être était-ce mieux ainsi pour l’instant.
Sa « maladie » durant plus que de raison et certains d’autres signes « affolant ? », avaient commençés à éveiller en elle quelques interrogations à ce sujet.
Oui elle avait du mal à se l'avouer, mais c’était une éventualité qui la taraudait à ses heures perdues… et puis ce n’était pas comme si ses relations avec Locktar avait été uniquement platoniques. Et il était vrai également qu’une lettre de sa mère lui avait suggéré avec bien peu de délicatesse, ce type de rapprochement tant espéré, entre ses symptômes et ce qui pouvait bien faire qu’ils existent…

Edel fit la moue en attendant la réponse de son mari. Il était vrai qu’elle se devait de lui parler aussi de cette éventualité non ? Lui partager ce qu’elle vivait. Locktar était son époux mais également son amant, il était tout à fait impossible que le sujet ne lui ai tout simplement jamais effleuré l’esprit.
De plus, de sa réponse en découlerait peut-être de nouvelles mesures, ou des changements, c’était important non ?
Tentant de se convaincre elle-même, tout en continuant à marcher la jeune femme tourna son regard vers Locktar quand il commença à répondre.
Elle lui sourit bien malgré elle et resserra son bras autour du sien.
Elle se sentait bien.

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Un dîner mondain auquel il n'était pas invité? C'était cela qui la mettait en rogne? Locktar ne voyait pas en quoi. Pour lui, c'était assez logique somme toute. Il n'était pas un noble de naissance. Il connaissait les nobles pour les avoir côtoyé en tant que garde par le passé. Pour beaucoup, c'est la noblesse de sang qui prime. A leurs yeux, il n'était donc qu'un pauvre roturier. Pire, il était un voleur pour oser s'exhiber avec une particule.

- Calme-toi, tu ne vas pas te mettre dans de tels états pour une simple invitation.

L'invitation, il s'en moquait vraiment. Ce qui l'inquiétait, c'était les nausées et la fatigue d'Edel. Rien ne s'était arrangé depuis le mariage. Pire, cela avait empiré. La Première Gardienne mettait cela sur le compte d'une mauvaise chose mangée au dîner du mariage mais Locktar en doutait. Ils avaient mangés la même chose et lui n'était pas malade. Evidemment, il aurait pu échapper à l'aliment mais tous les membres de l'académie qui étaient venus au mariage se portaient à merveilles. Il n'y avait qu'Edel qui souffrait.

Il était vraiment inquiet, c'est pourquoi, pour la énième fois, il se répéta.

- Tu devrais vraiment aller voir les rêveurs pour tes nausées. Depuis le mariage, tu te dis que ça ira mieux dans deux jours. Mais à chaque fois, deux jours passent et tu te donnes un nouveau laps de temps de deux jours. Je commence à être vraiment inquiet.

Et, alors qu'il était presque prêt à l'embarquer de force sur son dos pour l'emmener à Eoliane, Edel glissa son visage dans son cou et lui murmura des mots tendres à l'oreille. Ah... elle avait le chic pour lui faire perdre la tête.

- Tu vas me faire rougir si tu continues et...

Il ne put continuer sa phrase. Edel l'avait embrassé. Et au final, un baiser de sa femme, c'était mille fois mieux qu'une pauvre phrase.

Quand leurs lèvres se quittèrent, Edel, une nouvelle fois, s'inquiéta d'être vu.

- Tu as honte? Pourquoi avoir honte que tes hommes nous voient? On est mariés, on a le droit de s'embrasser. Je te rappelle que la plupart étaient au mariage. Et puis que veux-tu qu'ils disent? Qu'on s'aime? Tant mieux, car c'est la vérité.

C'est alors qu'Edel posa LA question. Les enfants. Voulait-il en avoir avec elle? Une question idiote dans un sens vu que la réponse était toute trouvée.

- Avant le mariage? Non, j'y ai pas réfléchi. Pour moi c'est une évidence, je veux fonder une famille avec toi. Aussi grande que la tienne si tu le désires.

Mais pourquoi posait-elle cette question maintenant? C'est alors que, comme un éclair le frappant un jour de foudre, il eut un choc. Sa maladie? Ne serait-ce pas? Le coeur de Locktar se mit à faire des bonds dans sa poitrine. Non, Locktar, calme toi, ce n'est peut-être qu'une question comme cela associée à une maladie bénigne. Et pourtant, il ne put s'empêcher de lui poser une question qui lui brûlait les lèvres désormais.

- Tu veux dire que..... Enfin, ta maladie, c'est..... c'est ça? Tu es enceinte?

Il n'arrivait pas à le croire. Papa? Si c'était le cas, cette journée venait de devenir l'une des plus belles de toute sa vie.

Ne t'enflamme pas Locktar, elle ne t'a pas encore répondu.

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Edel sourit d’abord. Honteuse ? Elle ? Du bel homme que son cœur ne pouvait qu’aimer ? Par Wildrick, était-ce seulement possible ? Mais la nonchalance de Locktar à ce sujet l’amusait profondément. Cela lui rappelait sa jeunesse. Enfin ses jeunes années. De plus, elle ne demandait qu’à être d’accord avec ses propos. Que pouvaient-ils bien se dire ces gardes, en les voyant ? Il est vrai qu’elle était complètement amoureuse du guerrier. Peut-être un peu trop d’ailleurs, mais ça ne se maîtrisait pas après tout…
Et puis se furent la surprise et la stupéfaction. Elle ne s’était pas attendue à ce la conversation prenne cette tournure. Bien sûr, c’est elle qui avait lancé le sujet mais.... Peut-être s’était-elle mal exprimée puisque ses propos portaient visiblementà confusion.
La jeune femme, les yeux grands ouverts et la bouche momentanément ouverte bien que sans voix. Edel fixa le guerrier qui la pressait du regard. Enceinte ? Elle ?

_Q… Quoi ? Enceinte ? Je… j’ai l’air enceinte tu trouves ?

Un regard contrarié glissa presque malgré elle vers son ventre, comme pour vérifier son tour de taille. Tout semblait bien aller de son point de vue mais il était vrai que peut-être de l’extérieur… elle regarda à nouveau Locktar, toujours sous le coût de la surprise.

_Tu trouves que j’ai pris du poids ? Je… il est vrai que je ne passe pas autant de temps que je le devrais dans la cour d’exercice tant j’ai à faire, mais j’ignorais que…

Soudain mal à l’aise, Edel passa une main distraite dans ses cheveux. Ça l’apprendra à se permettre d’arrêter ses exercices ! Locktar trop aimable n’avait pas osé lui faire la remarque et avait visiblement saisi sa chance ! Tous ses efforts pour lui plaire et elle ne faisait que s’empâter, sans doute regrettait-il déjà de s’être marié à elle. Elle tenta timidement :

_Je… je ne suis pas enceinte non. Pas à ma connaissance – ses joues s’enflamèrent de honte. Comment avait-elle put se laisser ainsi aller ? Dès demain à l’aube, la dalle de la cour d’entraînement allait connaître sa sueur et ne pourra plus jamais s’en défaire. Elle passerait avec tous les groupes d’entraînement, les uns après les autres, tous les jours ! – Je posais juste la question comme ça… Sache seulement que je n’ai pas honte de toi, pour revenir au sujet précédent. – elle regarda vivement ailleurs – Seulement, je ne désire pas leur inspirer de l’attendrissement. Je veux qu’ils me craignent.

Elle voulu passer ses doigts dans les cheveux de son amour, mais se souvint qu’elle avait prit du poids et donc se ravisa. Maudit soit toute cette paperasse qui la coinçait si souvent à son bureau ! Quelle honte ! Voilà qu’elle devenait indésirable.
Ses joues rosirent encore, puis, toussotant elle décida de se reprendre.

_ Tu m’excuseras de mélanger tous les sujets mais tu n’as pas d’inquiétude à te faire. – sourir distrait - Je n’ai pas le projet de rivaliser avec le nombre d’enfants que ma mère a mis au monde. Elle n’a rien fait d’autre de sa vie qu’être mère. Au rythme où allaient ses grossesses elle n’avait guère le temps ou la force d’avoir d’autres responsabilités. Bien sûr, elle n’a jamais eu de regret et peut-être est-ce également mon destin, qui sait ? Mais si j’ai le choix… ce n’est pas la vie que je désirerais, du moins pour l’instant. – ses yeux se voilèrent légèrement comme les souvenirs affluaient – Elle a beaucoup souffert tu sais…- elle interrogea Locktar du regard. Non, il ne semblait pas savoir. Il ne semblait pas savoir les cris, les pleurs, le désespoir d’une perte à la naissance, la folie… elle-même ne savait pas. Elle ne savait pas comment sa mère pouvait avoir été aussi forte ; assez pour être encore quelqu’un de sensée aujourd’hui - De plus, je ne me sens pas la force ou même le courage de faire passer une douzaine d’êtres vivants par là où tu sais. – elle sourit, bien qu’effrayée par cette perspective - Ne me veux pas, mais tu avoueras qu’elle a quand même placé la barre très haut. Mais bon, nous verrons bien. La vie est pleine de surprises…

Elle eut un petit rire nerveux, puis décida de se taire pour se concentrer sur le paysage. Il était vrai que le but de sa question quand à une probable famille, était de prévenir d’une éventuelle possibilité, que peut-être… enfin bref, que ce n’était pas une possibilité à exclure. Mais avec tout ça, elle s’était emmêlée les pinceaux.

D’une main distraite elle tatta discrètement sa hanche gauche pour jauger le travaille qu’elle aurait à faire pour retrouver sa forme originel. Ce n’était pas gagné, il lui semblait elle, être normal. Mais enfin Locktar la voyait tout aussi bien qu’elle tous les soirs, il n’y avait pas de raisons…

_Et quand à cette lettre… - ajoutât-elle soudain le regard ailleurs – Tu es mon marie et j’attend qu’on te respecte comme tel. Tu fais parti de ce monde toi aussi par ton alliance avec moi. Nous sommes lié. A-t-on déjà vu un ciel sans étoiles ? Les nuages ont beau les dissimuler parfois sournoisement, tout le monde sait pertinament qu’ils sont là. Je n’aime pas ces manière vois-tu, ils te méprisent en t’ignorant totalement, c'est irrespectueux. Ils n’étaient pas forcés de m’invité, ils ne me connaissent même pas, mais l’on invite pas une dame sans son époux c’est un grand manque de manière et… - s’interrompant, Edel réalisa qu’elle s’emportait. Soufflant bruyament elle ferma les yeux quelques secondes avant de poursuivre – cessons là ce sujet, je ne suis pas à même de t’expliquer d’avantage comme tu le vois. Une autre foi peut-être. A moins que tu n’ais compris l’idée générale de mon mécontentement.

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Oh la boulette! La méga giga boulette! Bonjour, je vous présente Locktar Lagaffe, digne frère de Gaston. Non seulement, il s'était enflammé et en plus, il avait fait THE gaffe. Il aurait du s'en douter que poser une telle question si elle était pas enceinte lui aurait fait croire qu'elle était enceinte. T'aurais pas pu te taire, imbécile? La prochaine fois, il tournera 10 fois la langue dans sa bouche avant de l'ouvrir, sa grande gueule. Il aura l'air d'un abruti pendant quelques secondes, c'est sûr mais au moins, il ne commettra plus de gaffe aussi grosse... Non Edel, je parlais pas de toi... Ah mais attendez, il était en train de penser là? Ah oui, ouf, il avait donc pas commis de gaffe. Enfin si, mais Edel l'avait pas entendu cette fois-ci.

Bon maintenant, tu te rattrapes et tu répares ta gaffe.

- Mais non, tu n'as pas pris de poids. J'ai juste été surpris par ta question et mon esprit a divagué un peu trop.

Et puis, même si tu en avais pris, je t'aimerais toujours comme tu es. Plus belle de jour en jour.

- Je refuse que tu reprenne un entraînement intensif. On ne se voit déjà pas assez, si en plus, il faut que tu sacrifies encore du temps libre, on ne se croisera que le matin au réveil.

Ils avaient tous les deux des emplois du temps assez imposant et se voir révèlait souvent de l'exploit.

- Et puis, il ne faudrait pas fatiguer le bébé.

Il éclata de rire.

- Ne t'inquiète pas, je ne souhaite une grande famille que si tu le désires toi. Une petite famille me convient parfaitement, du moment que tu es à côté de moi.

Jamais je ne te quitterais. Je t'aime trop.

- La prochaine fois que tu reçois une invitation à dîner et que je ne suis pas invité, on y va tous les deux quoi qu'il arrive, ça te va?

Nouvel éclat de rire. Il comprenait le mécontentement d'Edel mais lui, il n'arrivait à se voir rancunier de ne pas avoir été invité. Il prenait cela à la rigolade. D'ailleurs, même s'il avait été invité, il aurait été incapable de se libérer. Comme Edel, il avait une assistante désormais, mais à la différence d'Amir, Eileen n'avait pas la confiance du maître d'armes. La jeune femme avait dans le regard une flamme dangereuse qui dansait. Locktar ne lui laisserait pas diriger des cours seule pour le moment. Elle allait devoir mériter sa confiance avant.

Le regard du maître d'armes se plongea dans le paysage devant lui. Il aimait Al-Poll et ses alentours. Il disait la même chose d'Al-Jeit avant que son frère n'y meurt. Depuis, il avait du mal à aimer la capitale, même si ses souvenirs d'enfance y était encrés. Avec son frère, c'était une partie de lui-même qui était morte. Ensuite, il avait pris la route avec le but idiot de devenir le meilleur guerrier de l'empire. Fantôme, il errait sur les chemins de Gwendalavir. Puis, il avait poussé la porte de l'académie de Merwyn. Toujours le même but. Et pourtant, il avait commencé à sortir de sa torpeur. Il avait refait connaissance avec le mot amitié. Julia. Arro. Il était même parvenu à se venger en tuant le meurtrier de son frère. Rigden. A partir de là, il pouvait renaître. Finit le fantôme. Bonjour l'homme. Il avait trouvé l'amour en Edel. La femme de sa vie. L'amour qu'elle lui avait offert était son présent le plus précieux. S'il devait la perdre, il ne le supportera pas. Il serait de nouveau mort. Sans possibilité de retour cette fois-ci.

- Je t'aime, mon amour.

Il l'embrassa.

- On ne se voit pas assez. On se croise à peine. Les moments ensemble sont si rares. Tu devrais déléguer plus de choses à Amir et nommer un autre de tes hommes de confiance à un poste élevé. On ne s'est pas marié pour simplement se dire bonjour le matin. A chaque fois que je suis loin de toi, tu me manques. Réduis ton emploi du temps et on pourra se voir plus souvent. Qu'en penses-tu?

Dis oui, je t'en supplis.

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Edel tourna vivement la tête vers le guerrier. Comment savait-il qu’elle venait de prendre la résolution d’un entrainement intensif pour reprendre la forme ? Il l’a connaissait peut-être bien finalement…
Regardant de nouveau devant elle, elle écouta distraitement la suite de la réponse de son époux. C’était la première foi qu’une telle chose se produisait entre eux. Il savait lire ce qu’elle était maintenant… la jeune femme regarda encore le guerrier qui répondait visiblement volontiers à ses propres interrogations. Ils n’avaient déjà plus besoin de mots pour comprendre certaines choses chez l’autre…

Il lui fallut un moment pour réaliser le silence qui s’était installé. Un instant pour se rendre compte qu’elle s’était arrêtée pour le regarder. Un autre pour que les autres paroles cheminent enfin jusqu’à sa compréhension.
Elle ne sut vraiment pourquoi, mais une phrase en particulier résonna plusieurs fois pour elle : « La prochaine fois que tu reçois une invitation à dîner et que je ne suis pas invité, on y va tous les deux quoi qu'il arrive, ça te va? »

Un sourir incertain flotta légèrement sur ses lèvres et il lui sembla entendre son cœur battre plus fort. Cette réponse lui allait parfaitement. Non, plus que cela. C’était si simple… tellement simple comme solution. Et pourtant elle se sentait totalement libérée. De sa colère, de sa frustration envers ses gens qui ne savaient pas ce qu’ils manquaient en ignorant totalement le bel homme qui se tenait devant elle. Cette histoire n’avait soudain plus d’emprise sur elle, d’aucunes sortes. Anéantie par cette simple phrase. D’ailleurs cela lui était complètement égal maintenant. « on y va tous les deux quoi qu'il arrive, ça te va? » Bien sûr qu’ils feraient ainsi la prochaine foi, voyons ! Ils feraient ainsi pour ça et pour tout le reste aussi. Toujours…
Pourquoi se prenait-elle la tête, alors que les choses pouvaient être aussi simple ? Il fallait bien un Locktar pour la soulager comme ça de ses contrariétés de prime abord insurmontables.
Ce serait son rôle à n’en pas douter ! Il serait celui qui balaierait n’importe quelle épreuve d’un revers de simplicité.
Quand elle le regardait dormir certain soir, en se disant qu’il ’était un trésor… il ne lui arrivait que trop encore, d’oublier qu’il pouvait l’étonner encore plus chaque jour. Et quand cela se produisait, comme à l’instant… cela était si… inattendu et surprenant… ses poumons semblaient se vider de leur air, et ses yeux le voir comme pour la première foi. Un peu comme si elle tombait, à nouveau amoureuse pour la première foi… une sensation tellement… étrange. Personne ne lui avait jamais dit que cela puisse être possible. L’Amour ça se renouvelait au jour le jour. Peut-être était-ce cela le secret des mariages réussit ? Peut-être était-ce cela… aimer en toute vérité…

L’instant était passé et Locktar ne s’était même rendu compte de rien de cet impacte sur elle, mais…
C’était presque bête, elle était émue au possible. Les mots avaient parfois des valeurs inattendues. Ils étaient pourtant si vite prononcés … mais ceux là l’avaient touchés par leurs simplicités… et ils resteraient gravés à jamais dans sa mémoire. Un souvenir qu’elle contemplerait de nouveau chaque foi qu’ils connaitraient l’épreuve, mais plus loin encore, qu’elle ressortirait certains soirs d’hiver assise et épuisée par ses vieux os si la Dame lui donnait de vivre aussi longtemps.
« on y va tous les deux quoi qu'il arrive »

Oui, ils feraient ainsi…
Elle n’eut presque pas conscience qu’il l’embrassait. Elle n’était capable de gérer qu’une émotion forte de ce type à la foi.

_Qu'en penses-tu?
_Excuse moi je… - Edel se sentit reprendre pleinement conscience de ce qui l’entourait et sourit enfin franchement en secouant légèrement la tête. Elle fit glisser la main qu’elle avait posé sur son torse, jusqu’à l’épaule la plus proche avant d’étreindre cet être tant aimé. Ses yeux étaient humides, elle se sentait un peu honteuse – Je n’ai pas écouté à quel sujet tu réclamais mon avis. Mais sache seulement – elle prit son visage entre ses mains pour le regarder dans les yeux – Qu’il n’y a pas de bébé que je pourrais fatiguer. Il n’y a pas de bé-bé– Edel sourit encore en soupirant avant de s’emparer du bras de son mari et de poursuivre leur progression sur le chemin de ronde. Le cœur en joie comme une jeune fille dont le cœur avait été séduit pour la toute première foi, préservée de toutes les désillusions des amours infructueux ou trop intéressés. – Et je conscens à ne pas réaliser mon projet muet d’entrainement intensif… je ne saurais pour l’heure vous refuser quoi que ce soit monsieur Hil’Guidjek. Les parfums utilisés pour votre bain pourraient me faire faire n’importe quoi. Je ne saurais que vous conseiller, de profiter de ma faiblesse. Vieillez cependant à ne pas être fait emprisonné pour envoûtement sur une dame de mon rang. Je vous aimes trop, vous savoir dans un cachot à cause de mes inclinaisons pour vous, me briserait toute entière.

Edel sourit encore en serrant un peu plus le bras de son homme. C’était un peu effrayant, parfois il lui semblait qu’elle était incapable d’un quelconque raisonnement en sa présence. Parfum de bain ou non. Locktar était une puissante source de distraction dans son quotidien en somme. Et tenter de ne pas penser à lui durant la journée était déjà une bien grande lutte.
L’amour… une sensation tellement, tellement étrange…

_Aussi, prendrais-je mes dispositions... je ne suis pas une très bonne épouse c'est vrai... ma mère en serait furieuse. - sourire en coin - cela ne se fait pas de délaisser son mari, mais j'ose espérer qu'elle n'en saura rien. -regard entendu, légère hésitation et puis - vois-tu je ne suis pas douée pour les choses du ménage, coudre m'ennuie et l'on m'a toujours répété que j'avais trop la bougeotte pour rester au calme à ce type d'activité domestique ou tous autres d'ailleurs. - un peu gênée par ses aveux la jeune femme eu un regard désolé - Mes frères pensaient tous que je ne pourrais jamais être mariée... j'ai toujours pensé également que cela ne se pourrait... si mon éducation est correcte dans les choses de la guerre, j'avoue ne jamais avoir été très assidue aux leçons de ma gouvernante... je ne sais même pas allumer un poêle... - regard presque affolée elle arrêta de nouveau Locktar - Que ferions-nous du temps libre que je consens à céder pour nous? Et si jamais tu t'ennuyais finalement avec moi? Et que tu réalisais que je n'étais pas une bonne épouse, au point que cela te devienne insupportable et que tu cesses de m'aimer? - réflexion sur ses propos et inspiration - je m'emporte un peu c'est vrai, mais tu vois où je veux en venir n'est-il pas?

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Et bien, voilà qu'elle ne l'écoutait plus désormais. Il aurait pu lui en tenir rigueur mais dans un sens, il la comprenait. Il lui arrivait lui aussi d'être perdu dans ses pensées.

Non, le fait qu'elle ait été absente quelques instants n'était pas grave. Par contre, il était déçu qu'il n'y ait pas de bébé à l'horizon pour le moment. Locktar se sentait prêt à être père, un rôle dont il avait toujours rêvé. Il se sentait prêt non seulement parce qu'il avait murit, qu'il n'était pas plus un "gamin" qui parcourait les routes de l'empire afin de remplir un but complètement fou. Non maintenant, il était posé et avait un métier dont il était fier. Mais il se sentait aussi prêt car il avait trouvé la femme de sa vie en Edel. Celle avec qui il voulait passer son existence et celle avec qui il voulait avoir des enfants.

Pour l'instant, il n'y avait pas de bébé mais il espérait que ça ne saurait tarder. Oui, il l'espérait vivement.

- Finir au cachot pour t'avoir envoûter? Si on m'accuse lors d'un procès, je serais fier de crier haut et fort que je suis coupable.

Et pourtant, il n'aimait pas être enfermé dans un espace confiné. Mais, pour une telle accusation, il serait prêt à passer sa vie en prison.

Comment pouvait-elle croire qu'il cesserait de l'aimer? Pensait-elle qu'il ne pouvait supporter d'avoir une femme sans cesse à ses côtés?

- Tu n'aurais pas fait une bonne épouse pour un noble ou un seigneur de cet empire.

Il marqua une pause.

- Mais je ne suis ni l'un ni l'autre, même si désormais, mon nom se trouve devancé d'une particule. Je suis un soldat, un guerrier. Pour moi, tu es une parfaite épouse. Je préfère la Première Gardienne à cette épouse soit-disant parfaite que tu viens de décrire.

Il repensa aux femmes nobles qu'il avait croiser quand il était plus jeune. Ses femmes bien habillées, bien parfumées, bien coiffées. Avec un sourire, il se dit qu'elles ne devaient pas faire grand chose dans les travaux domestiques. Il décida d'en faire part à sa femme.

- Tu crois vraiment que toutes les grandes femmes nobles de cet empire savent manier l'aiguille et sont des expertes dans tout ce qui concerne le ménage? Moi, je ne crois pas. Sinon, à quoi leur servirait leur armée de domestiques?

Il l'embrassa.

- Je ne veux pas que tu changes, je t'aime comme tu es. Allumer un poêle? Pas de souci, je sais le faire. Coudre des vêtements? Il suffira de demander à l'une des domestiques de l'académie. Edel Hil'Meredrine se devait de suivre les leçons de sa gouvernante et de tout faire pour être une parfaite épouse. Edel Hil'Guidjek est une épouse qui convient parfaitement à l'homme qu'elle a épousé. Et même si ta mère savait ce qu'il se passait ici, que dirait-elle? C'est à moi de dire si tu es une parfaite épouse ou non, pas à elle.

Nouvelle pause.

- Et moi, je t'aime comme tu es.

Il l'embrassa de nouveau.

- C'est pourquoi tu n'as pas à t'inquiéter. Je t'aimerais toujours, même si nous passions notre journée sans se quitter.

Mais ceci n'était pas possible. Ils avaient chacun un métier qu'ils aimaient. Passer la journée sans se quitter signifierait quitter l'un et l'autre. Au bout d'un moment, ils finiraient par ressentir un vide, c'était certain.

- Et puis, à quoi bon faire un emploi du temps pour des activités en couple? Nous trouverons bien des choses à faire.

Et quand ils auraient des enfants, le temps libre ne serait que trop rare pour le gaspiller avec du travail supplémentaire.

[Edition à volonté]

Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33

Pas très fière, alors j'implore ton pardon Sad

Edel rit doucement de bon cœur. Plaider coupable d’envoutement hein ? Elle, bonne épouse ? Locktar avait le chic pour raconter des bêtises. De belles bêtises, des bêtises qui la faisaient rire et rêver, mais de bêtises tout de même.
« moi, je t'aime comme tu es. »
« Je t'aimerais toujours »

_Moi aussi je vous aimerais toujours Monsieur Hil’Guidjek, quoi que vous puissiez faire de votre vie. – expression théâtrale, main sur le cœur - Tel est mon plus grand malheur ! – rire - Je t’aime même quand nous ne sommes pas d’accord. Peut-être même surtout quand nous ne sommes pas d’accord. Tu ignores totalement à quel point tu peux te montrer attirant quand tu es en colère. – regard en coin – Oui je sais, moi aussi ça m’exaspère! Mais c’est comme ça… tu me rend faible. – soupir résigné – Pourquoi la Dame vous a-t-elle donné autant de pouvoir ? C’est… tellement injuste !

Sourir amoureu, doigts qui s’entrelaces et cœur emballé. Par Wildrick lui-même ! Fallait-il sans cesse que tout son corps et son être s’emballent ainsi comme si c’était la toute première foi ? C’était une chose bien agréable certes, mais qui nécessitait beaucoup d’énergie ! Il fallait dire que Locktar ne l’aidait pas.
Des baisers, toujours des baisers, encore des baisers. Il allait la rendre barge !! Il arriverait un jour un moment où elle ne pourrait plus d’elle-même redescendre de l’endroit où le guerrier l’envoyait à chaque marque d’affection.

_Locktaaar, - protesta-t-elle gentiment en se pressant contre son bras alors qu’ils s’engageaient dans la seconde moitier du mur d’enceinte. Elle soupira d’aise. - cesse donc de m’embrasser autant, tu es parfaitement conscient de l’effet que cela me fait ! Ce serait quand même dommage d’écourter une si belle promenade, non ?

Regard taquin pour appuyer le sous-entendu de sa dernière phrase. Elle n’avait pas la force de jouer les indifférentes, la journée avait été trop longue.
Edel déposa un simple baiser gorgé d’amour sur la joue de son mari. C’était une telle joie de le retrouver toujours et qu’il se laisse sans cesse aimé.
Le plus grand bonheur de sa vie.
L’aimer.

D’humeur enjouée Edel interropit leurs pas pour se mettre face à lui :

_J’ai hésité longtemps, mais je pense finalement que tu le mérites après mûre réflexions. – silence, elle prit le temps de bien s’amuser du petit suspens maintenant établis- Et puis tu es mon mari après tout non ? – elle eut une expression gênée puis se lança – Petite, ma mère me racontait que le bisous le plus plein d’amour qui faisait que les mamans avaient des enfants était celui-ci – Edel prit le visage de Locktar entre ses mains et se hissa sur la pointe des pieds afin de déposer un doux baiser sur le bout de son nez. Quand cela prit fin elle se mit à rire. – C’est bête je sais, mais j’y ai cru longtemps ! Alors voilà c’est le premier pas vers le bébé que tu n’as pas encore.

Edel souria de bon cœur avant d’emmener son regard sur tout autre chose. Il allait certainement se moquer, mais avec les années cette histoire de baisers sur le bout du nez était restée quelque chose de presque « sentimentale » pour elle.
Elle le raconterait à ses enfants plus tard, à ses petits enfants aussi si la Dame lui donnait de vivre assez longtemps pour les voir.
C’était une trace importante de sa mère, de son enfance, de ce qu’elle était…
Un côté un peu niai, mais qui resterait toujours.
Que Locktar comprenne ou non sa valeur, ce baiser était donné, c’était fait elle ne pourrait plus jamais le reprendre. Jamais.

Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35

- Ainsi donc, je suis ta faiblesse? Il faudrait peut-être que je m'éloigne pour que tu sois imbattable face à tes ennemis.

Locktar n'était évidemment pas sérieux. Il ne pourrait supporter de s'éloigner d'elle.

A lui aussi, elle était sa faiblesse. Si on la menaçait, il serait capable de courber l'échine, de trahir ses amis, de devenir un mercenaire si on lui demandait. Oui, tout ça, il en serait capable si la vie d'Edel était menacée. Oui, elle était une faiblesse, mais elle était aussi une force. A ses côtés, il se sentait capable de soulever des montagnes ou de tuer le Dragon lui-même. Dans ses moments de doute, elle était là pour le réconforter. Une immense force mêlé à une petite faiblesse. Il l'aimait, de tout son coeur, de toute son âme.

Le sous-entendu d'Edel fit sourire Locktar. Interrompre la promenade? Non! Mais il fallait avouer qu'il était pressé de retourner dans leurs appartements.

Soudain, Edel s'arrêta et se posta devant lui. Elle lui parla d'une chose qu'elle semblait vouloir lui offrir. Locktar, au début, ne comprit pas. Ils n'auraient pas été marié, le maître d'armes aurait imaginé qu'elle lui faisait sa demande. Mais là, ce n'était pas possible, la demande avait été faite - sur ces mêmes remparts d'ailleurs - et le mariage avait été célébré. Qu'est ce qu'elle voulait dire donc? Une autre tradition des Hil'Meredrine?

Locktar se laissa faire quand sa femme se mit sur la pointe des pieds. Elle l'embrassa sur le bout du nez puis elle se mit à rire. Le maître d'armes fut, dans un premier temps, perplexe puis il joignit son rire à celui d'Edel.

- Je vais faire confiance à ta mère alors. Après tout, elle a eu plusieurs enfants, elle s'y connait en bébé.

Pendant longtemps, il avait cru que son but ultime était de devenir le meilleur guerrier de l'empire. Mais aujourd'hui, il se rendait compte que toutes ses années où il avait cherché à atteindre ce but, il se trompait. Non, son véritable but était de devenir un mari et un père. Avoir une famille, c'était un rêve pour lui. Le premier pas était franchit. Il avait trouvé la femme qu'il aimait de tout son coeur. Restait plus qu'à voir un enfant venir grossir cette famille naissante ~~et Edel par la même occasion~~.

- Est-ce qu'il faut que le mari suive le même rite pour avoir cet enfant?

Il se mit à rire.

En même temps que la nuit arrivait, la température baissait. Locktar se surprit à frissonner légèrement.

- Tu ne crois pas qu'il serait temps de rentrer au chaud dans nos appartements?

[Si tu as des idées pour faire continuer ce rp, on peut le poursuivre le temps qu'il rentre dans leur appartement . En cas de souci, MP]

Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33

Imbattable…ce mot n’avait aucune réalité… même l’Empereur pouvait être déchu.

C’est d’ailleurs par principe de précaution que le secret pour sa famille avait été accordé. L’Empeureur était un homme intelligent et prudent. Et bien qu’ils comptaient parmis ses aliés, personne n’était sans savoir chez elle, qu’ils représentaient une source potentiel d’inquiétude pour l’homme le plus puissant de Gwendalavir. Leur protection à elle et aux siens, bien que sommaire, existait bel et bien seulement par crainte que cette maudite formule qui enfermer sa main, ne tombe entre les griffes des ennemis de l’Empire. Personne ne voulait perdre un jocker aussi bêtement dans une lutte aussi importante.

Alors elle, petite gardienne de pacautille, qu’était-elle sensé savoir de ces choses « imbattables » qui n’existaient en rien?
Edel soupira et se serait laissé emportée dans ses pensées obscures, si Locktar n’avait pas depuis un certain temps déjà, attisé sa curiosité aussi vivement.
Elle eut un regard charmeur avant de répondre :

_Il est effectivement entendu que le mari doive suivre le même rite… mais j’appris bien plus tard qu’il devait faire bien plus encore. – elle lui câlina la joue en déposant un baiser gourmand mais furtif sur ses lèvres avant de sourir à nouveau. – Je suis donc bien d’accord avec toi, il est l’heure de rentrer bien au chaud et d’aller saisir tout les deux, ce repos bien mérité. Enfin tous les deux…

Oui il était temps Locktar avait raison. La nuit tombait et le confort de leurs appartements lui avait manqué toute la journée. De plus le besoin insassiable de se retrouver contre Locktar dans leur petit nid douillet, frôlait l’insoutenable. Mais particulièrement inspirée, elle avait décidé que cela ne s’en suivrait pas aussi facilement.

_ … si bien sûr c’est toi qui arrive le premier !

Edel enlaça encore une foi son mari, l’embrassa fiévreusement pour être bien certaine que la nature de la récompense à ce défi impromptu n’ai plus rien d’obscure et tournant les talons s’élança en courant vers leurs appartements.

_Le dernier arrivé méritera son surnom de Grand Siffleur ! –hurla-t-elle déjà loin pour bien marqué son assurance quand à l’issus de la course – Les Siffleurs ne mangent pas de papillons!

"Papillon" était un code secret signifiant : câlins ou plus selon l’envolé. Ou autrement dit, selon l’effusion du moment.
Ainsi quand d’autres personnes étaient en présence, une phrase « astucieuse » qui comportait ce mot semblait anodine à l’entourage, mais efficacement compréhensible pour l’oreille « avertit ». Beaucoup de guillemets car en vérité, l’exercice était complexe dans certaines situations. Mais tout le comique du choix du mot était là.

Astuce particulièrement efficace cela dit lors de repas ennuyant dans la grande sale, ou bien durant les réunions. Comme quand une foi Locktar l’avait sauvée en surgissant dans la sale d’une réunion qui s’éternisait affreusement, en clamant soudain le visage dévasté par une inquiétude feinte : «Pardonnez-moi de vous déranger, mais des élèves vous attendent dans votre bureau et le couvre-feu ne va plus tarder. Ils ont été surpris en possession d’objets personnel et ils ont déguerpit chacun de leur côté comme des papillons, avant d’être interpelé. Excédé, l’Intendant préfère que vous soyez celle qui s’occupe de leur sanction maintenant qu’ils ont répondu à la convocation. Il semble avoir eu une durt journée. »
Elle avait faillit le croire au début, mais l’utilisation du « mot code » avait manqué de fissurer son expression méditative devant tout le monde. Et après une fausse brève réflexion, elle avait enfin mit un terme à l’entrevu.

Ils avaient rigolé longtemps après ça. Elle ignorait jusque là tout le talent que son mari pouvait faire preuve pour caser un tel mot dans une situation pareille.

D’ailleurs, ils devaient en changer rapidement. Cela devenait visiblement trop facile et elle soupçonnait certaines personnes d’avoir remarqué cette petite blague entre eux deux. Ils devraient en changer régulièrement, être démasqué ne serait pas très sérieux pour deux personnes comme elle et Locktar, sensés occuper des places importantes.
Mais c’était un beau prétexte à la rigolade le soir, quand personne pour les juger pouvait les voirs comme ils étaient vraiment :

Amoureux, détendus et joueurs.
Heureux.

mp si réclamation Smile

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