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| Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] | |
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Messages : 603 Inscription le : 06/08/2009 Age IRL : 30
| Sujet: Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] Mar 23 Aoû 2011 - 15:52 | | | Nuit. Jour. Nuit. Jour. Nuit. Nuit. Nuit.
Enelyë était actuellement en pleine phase de ce que l'auteur de ce post appelle "Non-c'est-pas-vrai-mon-papa-il-est-encore-vivant." aigüe. Sachant qu'elle avait appris le décès de celui-ci il y avait déjà quelques mois, on aurait pu la trouver un peu longue à la détente. Mais non, elle savait pertinemment qu'elle ne reverrait plus son père. Son père qui était le plus beau, le plus fort, le plus mieux, en somme. Mais elle refusait d'y croire. Même quand ses cauchemars la poussaient à accepter la réalité. C'est-à-dire que, voir chaque nuit dans son sommeil le même cadavre n'était pas franchement agréable. C'était même carrément glauque, et l'imagination de la jeune femme inventait chaque nuit un scénario différent : coup de poignard, poison, bave-qui-sort-de-la-bouche avec les yeux exorbités, et autre joyeusetés.
Ce matin-là -car c'était le matin- Enelyë s'était réveillée en sursaut, après avoir rêvé une énième fois du visage décomposé de son père. Son premier réflexe, comme à chaque fois qu'elle se réveillait, avait été de regarder la fenêtre. Et ce matin-là -car c'était encore le matin- elle s'était réveillée très, très tôt. D'après le soleil qui n'était pas encore levé, elle estima qu'il devait être entre quatre et cinq heures du matin. Mais ses estimations étaient peut-être totalement fausses, allez savoir. Bref. Elle se leva, ne prit pas le temps de faire son lit -à quoi bon ?- et entreprit de traverser l'Académie. En chemise de nuit. Si si. Les cheveux pas coiffés, et tout et tout. Et pas maquillée. La Cour de la Fontaine, comme tout les matins, serait totalement déserte, de toutes façons. Et comme c'était là qu'elle se rendait...
La cour de la Fontaine, c'est joli comme endroit. C'est comme une place, avec une fontaine au milieu. Et tout autour de la Fontaine, il y a des bancs. Mais les rebords de ladite fontaine sont aussi des endroits très accueillants. Les yeux encore presque fermés, elle s'était dirigée machinalement. Venir ici était presque une habitude depuis qu'elle était arrivée à l'Académie, et elle en connaissait le chemin par coeur. Elle passa une main dans ses cheveux, ce qui pour effet de la décoiffer un peu plus, mais au moins elle voyait devant elle. Un peu. Lorsqu'elle sortit du couloir, elle voyait encore moins bien. Soit que la lune n'éclairait pas bien cette nuit-là, soit qu'elle avait complètement fermé les yeux, au final. Mais ce devait être la lune, parce qu'elle était sûre d'apercevoir quelque chose au lointain.
Un(e) élève ? Un(e) garde ? Autre ?
La dessinatrice dessina un peu de feu. C'était petit, un peu brouillon, mais elle venait de se réveiller et n'était pas vraiment capable d'autre chose, là. Elle avança, éclairée par sa lampe de poche -anachronisme, vous dites ?- par sa boule de feu, donc. Ce ne fut qu'une fois arrivée devant la fontaine, et donc pas loin de la personne sus-citée, qu'elle décida de trébucher. Ca n'aurait pas été grave, si sa boule de feu s'était éteinte. Là, une de ses mèches commençait vaguement à prendre feu. Réveillée comme elle était, elle se releva et plongea la tête dans la fontaine. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le feu disparut.
C'est donc le visage dégoulinant d'eau qu'elle se mit à regarder la forme un peu floue devant elle. C'était une fille qu'elle n'avait encore jamais vu. Enelyë essuya son visage avec son bras, se frotta les yeux, bailla, puis se remit à regarder l'autre, qui avait l'air plus ou moins interloquée par l'étrange comportement de la jeune femme.
- Je m'appelle Enelyë, et toi ?
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| | Messages : 38 Inscription le : 25/04/2011
| Sujet: Re: Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] Mar 23 Aoû 2011 - 17:41 | | | Vous ne voulez pas savoir pourquoi Elvyr se trouvait la cour de la Fontaine à une heure aussi tardive – ou aussi matinale, c'est selon. En fait ce n'était pas une question ; vous ne voulez pas savoir. Vous ne voulez pas savoir parce que si je vous le dis, vous allez avoir une image très négative d'Elvyr, et il est en mon devoir de narrateur de faire en sorte qu'elle ait bonne réputation. Inutile d'insister.
Ceci étant, il est vrai qu'après mûre réflexion, la réputation d'Elvyr est déjà perdue.
En fait, cette journée faisait partie des mauvaises journées. Elvyr était allée tôt dans l'après-midi piller la cuisine et était miraculeusement tombée – presque au sens propre – sur une bouteille d'eau de vie, de celles dont l'odeur seule suffisait à vous enivrer. Fort contente de sa trouvaille et impatiente d'en goûter le fruit, elle s'était éclipsée dans un de ces couloirs qu'elle savait désert – pour s'y être plusieurs fois perdue – et y avait trempé les lèvres ; une fois, deux fois, trois fois. Et s'était finalement perdue dedans. Noyade dans de l'eau de vie de poire. Une fin digne d'Elvyr. C'était cependant sans compter sa formidable résistance à l'alcool et sa remarquable intelligence qui lui avait soufflé de reboucher la bouteille quand des petits points noirs s'étaient mis à danser devant ses yeux.
Tout homme qui a déjà été ivre sait que l'alcool monte à la tête de façon spectaculaire quand il passe d'une position assise à une position debout. Quand Elvyr se leva, le couloir était à l'envers et elle avait dix-huit doigts – sept à chaque mains. Comment parvint-elle à marcher ? Je dirais l'expérience. Elle était surhumaine. Elle ne marchait pas droit, mais elle marchait. Elle manquait de tomber tous les trois pas, mais elle marchait. Si elle arriva à la fontaine, c'est pur hasard. Son chemin faillit croiser celui de l'Intendant – vous savez, ce type effrayant aux cheveux longs –, ce qui la fit revenir en arrière à une vitesse étonnante et choir finalement dans la cour. Sa première réaction en voyant la fontaine fut d'y plonger entièrement la tête ; elle oublia quelques seconds qu'en tant qu'humaine elle n'était pas dotée de branchies et ressortit aussi sec en crachant ses poumons. Boire la tasse ne pouvait pas lui faire de mal, elle qui avait presque oublié le goût de l'eau.
Je crois ne pas exagérer en disant que ce fut la plus grosse cuite qu'elle ait eu depuis des mois. Heureusement pour elle, la plupart des étudiants étaient en cours et ceux qui séchaient comme elle n'avaient pas eu l'idée d'une pause à la fontaine. La tête tournant à trois cent kilomètres à l'heure, elle se laissa tomber sur un banc et y somnola tout le reste de l'après-midi, comateuse. Quand elle se réveilla enfin, sa tête menaçait d'exploser. Un petit geste trop brusque et splatch, il y aurait eu du cerveau d'Elvyr étalé partout. Pas vraiment fraîche, elle se rinça le visage et la bouche à la fontaine et revint s'asseoir sur son banc d'infortune, la tête plongée dans le ciel qui changeait de couleur à mesure que le soleil disparaissait. Éveillée comme sobre à moitié seulement, elle attendit que le mal passe, ignorant la douleur qui transperçait son crâne. L'immobilité était encore ce qui lui était le moins inconfortable. Ainsi passèrent les heures, jusqu'à cet instant précis.
Cet instant où une intruse pénétra dans l'arène, mit plus ou moins involontairement feu à ses cheveux et plongea la tête dans la fontaine. Ce ne fut par ailleurs que lors de cette dernière action qu'Elvyr sortit de son état léthargique, remarquant qu'elle n'était pas seule.
« Je m'appelle Enelyë, et toi ? »
Il y eut quelques secondes de blanc, le temps qu'Elvyr saisisse la situation. Elle regarda la jeune fille qui lui faisait face, nota sa chemise de nuit, ses cheveux en piteux état et ses cernes creusées, avant d'éclater de rire. Rire qui s'étrangla dans sa gorge aussi sec, la douleur fusant brusquement dans son crâne et lui soutirant un gémissement plaintif.
« Oh merde. Elvyr, enchantée. T'as l'air aussi fraîche que moi, dis. Mauvaise nuit ? »
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| | Messages : 603 Inscription le : 06/08/2009 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] Mer 24 Aoû 2011 - 14:44 | | | Mise au point de la vision. Parce que là, encore endormie et avec les yeux mouillés, c'était assez difficile de voir - je vous promet, faites le test un jour. La personne qui lui faisait face était donc bien une fille. Enfin plutôt une jeune femme, qui devait avoir environ le même âge qu'elle. Qu'est-ce qu'elle avait de beaux cheveux - ils ressemblaient aux siens, mais en plus clairs - ! Elle avait aussi une peau foncée, comme... la fille là, qu'elle avait vu au cours de Ciléa. Elle n'arrivait pas à se souvenir de son nom... -Enelyë, réveille-toiiiiiiii...-
Enelyë n'eut pas conscience des secondes de blanc -elle n'en eut pas le temps. Le rire de la jeune femme en face d'elle la réveilla - enfin, un peu. Le rire s'étrangla, laissant place à une sorte de gémissement étouffé. Enelyë tenta d'analyser ce qui pouvait faire que d'un rire on passe à un étranglement - elle ne trouva pas, inutile de le préciser. La fille en face d'elle se présenta à son tour. Elvyr. Elvyr. E-L-V-yr. Yr c'est pas une lettre ? Elle réussit à comprendre -relativement - ce que disait la fille-aux-cheveux-comme-elle-mais-en-plus-clairs.
- Fraîche... Instant de flottement. Ouais. Cauchemardesque, je dirais. - on parle de la nuit, évidemment. Pas de la fraicheur.
La dessinatrice secoua la tête. Il était temps qu'elle réussisse à se réveiller. Mais sa tête refusa de l'éveiller. Son cerveau était bloqué sur le mode "dodo" pendant que son corps était réglé sur "réveillée". Ce qui lui donnait un air zombiesque -du plus bel effet. Mais elle ne pensait pas. Au moins oubliait-elle un instant les horribles images de son cauchemar. Elle baissa la tête vers sa chemise de nuit. Et son cerveau passa quelques secondes en mode "pensées".
* Tiens, je suis encore en...*
Tilt ! Le rouge lui monta aux joues - mais il faisait nuit. Et puis c'est pas grave. Enelyë s'installa à côté de l'autre jeune femme, sur le bord du banc. Elle regarda la bague d'E-L-V-yr. Elle était noire.
- Oh, t'es à Corbac !
Non, quelque chose clochait. Elle regarda sa propre bague, et se demanda depuis quand elle était à Felixia. Puis tout lui revint en mémoire - la bataille, les changements de maison, la mort de son père, tout ça. Ah oui... Lotra avait été détruite, et Felixia, Corbac et Lupus n'existaient plus non plus.
- J'me souviens pas du nom des nouvelles maisons. avoua-t-elle dans un murmure.
Elle ferma les yeux, et se pencha du côté d'Elvyr. Sa tête bascula sur son épaule.
- Ça te dérange pas ? J'suis fatigu... - elle bailla - ée. |
| | Messages : 38 Inscription le : 25/04/2011
| Sujet: Re: Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] Jeu 25 Aoû 2011 - 17:43 | | | A bien y regarder, sous ses airs défraîchis de presque morte, la dénommée Enelyë était plutôt charmante. Si l'on mettait de côté les gouffres qui lui servaient de cernes et la serpillière brune qui gouttait encore sur ses épaules, son visage était gracieux ; sourcils bien faits, nez droit, lèvres fines. Le regard d'Elvyr glissa sur le reste du corps de la jeune fille, contournant les tissus clairs pour trouver un endroit de peau nue, et tomba sur ses bras, blancs et légers, élégants dans leur finesse. Une jolie fille. Petite, aussi. Et avec une syllabe de trop dans son prénom pour qu'elle essaye seulement de le prononcer.
Elvyr n'écoutait qu'à moitié ce qu'elle pouvait bien lui dire. En fait, son cerveau hier imbibé et aujourd'hui asséché semblait ronfler dans sa boîte crânienne, provoquant dans le même temps léthargie et vibrations douloureuses. Alors bon, comprendre déjà qu'elle n'était pas seule, c'était un exploit qu'elle jugeait bien au-delà de ses capacités intellectuelles. Elle saisit toutefois le terme « cauchemar » dans l'étendue brouillée des mots qui cognaient contre ses tympans. L'information fut stockée quelque part dans sa tête, à défaut d'être utilisée. Elle parla aussi de corbeaux. Ou de quelque chose comme ça. Elvyr se dit qu'elle avait dû rater une marche. De maisons. De nouvelles maisons, même. Une petite lumière dans sa tête s'alluma, six lettres sortirent de sa bouche sans qu'elle y fasse attention.
« Teylus. »
D'accord. Elle était en mode pilote automatique.
Comment tu t'appelles : Elvyr. Tu aimes la viande de siffleur : Je suis végétarienne. Tu as quel âge : Douze ans.
Trop drôle. La dernière mise à jour datait un peu.
Une fraîcheur inattendue agressa soudain son épaule et son cou. NONMAISC'ESTQUOICEBORDEL ?!
« Non non, pas d'souss' pimousse. »
Pose donc ta tête dégoulinante sur moi, j'te dirai rien. Oh et puis finalement c'était frais. Anesthésiant. Agréable. Arithmétique. Le silence fit remonter l'information stockée entre deux synapses au centre de pilotage automatique.
Bon alors voilà. Nous sommes en présence d'une jeune humaine d'apparence amicale, environ dix-huit ans, la tête dans le portant une chemise de nuit, qui a énoncé le mot cauchemar. Mise en relation de la chemise de nuit et du terme cauchemar. Estimations. Elle écrit une thèse sur le sommeil : ~ 1% Elle parle de son enfance : ~ 5% Elle a fait un cauchemar : ~ 93% Elle aime le homard : ~ 0,01% Autre : ~ 1% Génération de question en rapport avec l'estimation n°3.
« Tu aimes le hom … Bug. Réitération de la procédure. Il se passait quoi ... dans ton rêve ? »
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| | Messages : 603 Inscription le : 06/08/2009 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Pif paf pouf... Plouf ! [Inachevé] Mar 30 Aoû 2011 - 0:39 | | | Elvyr était donc à Teylus. Ok. Il ne manquait à Enelyë que les deux autres maisons. Ah, oui, le rouge c'était Felixia. Euh non, Kaelem. Kaelem, Teylus et... Teylus et... Cette fichue dernière maison ne voulait pas lui revenir. Tant pis, elle irait chercher demain. Elle demanderait aux gens n'ayant ni une bague rouge ni une bague noire dans quelle maison ils étaient. Au moins comme ça, elle saurait, et cette question cesserait de lui tourner en boucle dans la tête.
Lorsqu'elle posa la tête sur l'épaule de la Teylus, en lui demandant si elle pouvait, elle lui répondit qu'il n'y avait pas de soucis. Enelyë sourit, fermant les paupières un instant. Mais les horribles images revinrent agresser ses yeux, alors elle les rouvrit, perdant du même coup son sourire. Surtout lorsqu'E-L-V-YR lui demanda ce qu'il se passait dans son rêve.
- C'était pas un rêve, c'était un cauchemar.
Elle se redressa, sentit l'eau couler sur son bras, en dégoulinant de ses cheveux, puis soupira. Elle avait bien insisté sur le mot, non ? Un rêve, c'est joli, c'est sympa, plein de couleurs pastels et de sentiments dégoulinant de niaiserie. Ou alors c'est des images un peu bizarres, du moins trop pour que même les gens qui s'amusent à décrypter les rêves puissent réussir à trouver matière à décrypter. Un cauchemar, c'est moche, il se passe des choses affreuses, et le pire de tout, c'est quand ils interviennent au milieu d'un rêve. Ou alors, on dit un "mauvais rêve". Mais la dessinatrice n'aimait pas cette expression.
- Je vois, depuis plusieurs mois maintenant, tout un tas de scénario qui aurait pu se produire pour la mort de mon père. Je ne l'ai pas vu avant qu'il soit... qu'il soit enterré, finit-elle, la voix cassée par une soudaine émotion. Et la dernière chose que je lui ai dite, c'est "Je te déteste." Tu te rends compte ? Je. Te. Déteste. C'est horrible. Et surtout, ce n'était pas la vérité. Parce que je l'aimais ! Il était le seul à me comprendre, et puis il me protégeait... Et puis, il a été ma seule famille durant un très long moment...
Quelques larmes vinrent perler au bord de ses yeux, mais elle ne s'échappèrent pas. Voilà que la Dessinatrice racontait cela à une inconnue, alors qu'elle ne l'avait sans doute pas révélé à ses amis. Et sa cousine... Elisha était-elle au courant de la mort de son père ? Elle ne l'avait pas revu depuis la bataille. Et encore, elle l'avait simplement aperçu alors qu'elle se rendait à l'infirmerie. Elle soupira.
- Mais bon... Ça doit pas t'intéresser des masses, si ? Puis, elle se tourna vers elle, essayant vainement de tuer les larmes dans sa voix, tentant brutalement de changer de sujet. Tu fais des rêves, toi ? Ou tu pars carrément dans les hallucinations ?
Enelyë avait dit ça parce qu'elle venait de voir la bouteille accrochée à la ceinture de la Teylus -eau-de-vie du Dragon-Cuisinier, très bon cru. |
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