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| Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] | |
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Messages : 231 Inscription le : 30/07/2008
| Sujet: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Lun 21 Fév 2011 - 19:56 | | | Les jardins d’Eoliane avaient subi une décoration de grand événement. Les grandes colonnes de pierre étaient ornées de guirlandes lumineuses et de lierre qui ressortait d’une lumière bleutée. De fait les colonnes retenaient une vaste arche formant une sorte de manège, abrité d’un drap blanc, en cas de pluie. Sous ce manège, Amarylis et les rêveurs avaient dressés une grande table ronde, et des couverts précieux en argent, gravés aux écussons des Confréries. Hors de l’arche, les jardins en eux-mêmes étaient tout aussi pompeux. Des lumières parsemaient les chemins, et se cachaient au creux des arbres et fleurs. Et le lac avec sa fontaine brillaient de milles couleurs, se jetant avec l’harmonie féerique des contes pour enfants.
Pour l’occasion, la Maitre Rêveuse avait pris la folie de se vêtir avec soin. Ainsi elle avait choisie une robe bleue nuit en bustier sur son peu de poitrine, collant sa taille gracile, et partant en évasion sur ses hanches, ce qui cachait le manque de celles-ci. Elle tombait en voiles plus clairs sur ses jambes de neige, et couvrait ses pieds qu’elle avait gardé nus, à son habitude lorsqu’elle se promenait dans les jardins. Amarylis détestait les chaussures et frissonnait aux différents contacts que pouvaient frôler la plante de ses pieds. Sa longue chevelure était détachée, libre, et le bleu nageait le long de son dos jusqu’à s’échouer sur le bas de ses hanches. L’éclairage faisait ressortir les reflets argentés de ses mèches et pétillait dans le gris de ses yeux.
Tout était fin prêt. La jeune femme avait commandé aux cuisiniers leur meilleur repas de soirée, les amuses bouches les plus originales, les viandes les plus tendres et les desserts les plus gouteux. Tout devait être parfait. Il s’agissait de bien plus qu’une simple soirée entre rêveurs d’Eoliane. Il s’agissait d’une transformation. Et d’un au revoir. Et d’un adieu. Une boule se forma dans la gorge de la rêveuse, et disparut de suite lorsqu’elle vit les premiers rêveurs la rejoindre. La nuit d’été était chaude et propice aux tenues légères. Tous étaient magnifiques, insouciants, heureux d’être, et ne mesurant qu’à moitié l’importance de cette soirée.
Des apprentis du cuisinier, ou simples employés pour cette soirée, commencèrent à circuler avec les amuses bouches sur de grand plateaux d’argent. Près de la fontaine, un groupe de musiciens entamèrent une mélodie allègre, afin que les élèves puissent se retrouver, parler, avant de se mettre à table.
Amarylis, quant à elle, accueilli avec joie ses élèves, souriant, les embrassant parfois. Mael. Le cœur paisible de la Directrice d’Eoliane rata un battement, en réalisant à quel point il avait grandi, muri, et devenait un homme, malgré sa fragilité. En le voyant, elle le serra contre elle, heureuse de le voir. Jamais elle ne l’avait réellement remercié. Pas comme il se devait. Mael lui avait sauvé la vie.
-Mael.
Elle se dégagea de l’étreinte et posa une main maternelle sur la joue surprise du garçon.
-Cette soirée est en partie la tienne. Profites-en.
Elle ne pouvait s’empêcher d’afficher un air presque triste. Mael allait devenir un homme rêveur, un vrai. Il allait pouvoir prendre des élèves sous son aile. Et avoir la possibilité de partir. Amarylis frissonna. Il ne le savait pas encore, mais devenir Maitre Rêveur incluait le choix de rester ou non dans le lieu de son apprentissage. Il pourrait quitter dès ce soir Eoliane et rejoindre une autre confrérie, ou voyager, comme l’avait fait Ewen à son stade.
Ne désirant pas qu’il devine ses pensées elle se tourna vers un autre élève et le salua. Après avoir échangé quelques mots elle aperçue Elisha, et son sourire reprit le dessus.
-Elisha ! Tu es magnifique parée ainsi !
Elle déposa une bise sur la joue de son élève, et la contempla. Elle aussi avait beaucoup muri, voire trop. La bataille avait fait trop d’avancée, trop de dégâts. Elle aurait pourtant eu tout le temps nécessaire pour grandir en paix ici, si la Maitre Rêveuse n’avait pas fait le choix personnel d’engager sa Confrérie auprès de l’Académie. Quelle idiote elle était !
-Ce soir, une surprise t’attend. Mais vas, amuse-toi, surtout profite, l’heure n’est pas encore aux annonces !
Elle lui sourit, puis lui adressa un clin d’œil pour la rassurer. Aucun élève ne savait le pourquoi de cette soirée. Aucun. Elle avait voulu garder secret le passage des cercles, afin d’animer la soirée de surprise. Officiellement il s’agissait juste d’un repas pour fêter la paix revenue, et un renouveau à Eoliane. Et un départ.
Elisha partit rejoindre d’autres rêveurs. Amarylis croisa Eliot qui lui adressa un sourire timide qui la fit rire. Eliot était encore un enfant malgré ses quinze ans. Hésitant, fragile, ses yeux noirs parcouraient le monde avec la crainte de ne pas être à la hauteur. La rêveuse aimait voir sa frimousse de taches de rousseurs et ses épis blonds courir dans la Confrérie. Malgré son manque de confiance il dégageait une joie et une dynamique plus que bienvenue. Et puis son culte vouée à Amarylis, sa façon de s’inquiéter, étaient touchants. Comme un enfant qui admire sa mère. Ainsi, elle ne put s’empêcher de le serrer contre lui. Il n’était qu’au deuxième cercle, mais elle ne savait pourquoi, elle savait que lorsque viendrait son cinquième, il ne la quitterait pas, lui.
-Comment vas-tu, Eliot ?
Elle regarda son costume, un peu grand pour lui.
-Un vrai petit monsieur ! Rit-elle.
Eliot devint aussi rouge qu’une tomate, et la jeune femme entendit un rire rauque derrière et vit une main venir ébouriffer la crinière du petit rêveur. Jùn. Jùn était un rêveur plus qu’agréable aux yeux, et il dégageait une aura presque noire, mystérieuse. Il était toujours sérieux, concentré, avec un sang froid impressionnant ! Grand, il allait à présent sur ses vingt-six ans, musclé, des cheveux chocolat noir, et un regard de menthe. Lui aussi ce soir passerait au cinquième cercle, étant entré tard à Eoliane. Son passé était embûché d’horreur et de noirceurs. Et pourtant il avait fini par choisir le rêve et la lumière. Pour Jùn aussi, Amarylis craignait. Qu’allait-il faire de sa liberté ? Allait-il rester auprès d’Eliot qu’il considérait comme son petit frère, et à qui il tentait inlassablement d’apprendre la maitrise de lui-même ? Allait-il rester auprès d’Amarylis ? Elle avait peur de sa sortie. D’une parce qu’elle l’aimait, tout comme Mael. De deux, parce que l’ombre de son visage lui faisait toujours peur, et qu’elle ne pouvait que douter de sa future orientation loin des rêveurs. Loin d’elle.
-Jùn ! A l’heure, à ce que je vois, c’est exceptionnel ! Le taquina-t-elle.
En effet Jùn étant le mauvais garçon d’Eoliane, il se faisait un droit d’arriver en retard à chaque rendez-vous, cours, occasion. Mais ce jour-là, il était à l’heure, et curieusement cela troublait la rêveuse. Il rit et lui offrit son sourire le plus charmeur.
-Permettez que ce soir, je sois votre meilleur élève.
Il s’inclina avec élégance. Eliot éclata de rire, rejoint d’Amarylis. Jùn s’était toujours refusé de tutoyer Amarylis, malgré les années passées ensembles.
Les yeux rieurs d’Eliot croisèrent la menthe poivrée de Jùn qui l’emmena plus au loin, tandis que la jeune Lehya s’approchait de la Maitre Rêveuse.
-Ah, Lehya ! Approche-donc, mon enfant !
La fille aux yeux de chat s’avança, timidement. Elle était toujours aussi craintive, et sauvage. Mais peut-être que son jeune âge, et cette non confiance l’amènerait à bien s’entendre avec Eliot, et tout deux se sentiraient alors plus à l’aise ! Amarylis se promit de les présenter plus amplement. Pour Lehya, elle savait qu’aucune embrassade n’aurait lieu. Aussi elle se contenta de poser une main sur son épaule.
-Je sais que les soirées de rêveurs ainsi, te paraissent étouffantes, et j’espère que tout ira pour le mieux. Je te conseille de rester auprès d’Eliot, le petit blond là-bas, lui non plus n’aime pas trop le monde.
Elle lui décerna son sourire maternel, indiquant qu’en cas de profond malaise, elle pourrait venir la voir, puis se dirigea à la rencontre d’autres élèves. La soirée promettait d’être riche en surprise.
Qui allait la quitter ce soir ? Qui allait-elle quitter ?
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| | Messages : 74 Inscription le : 18/07/2010
| Sujet: Re: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Mer 2 Mar 2011 - 12:14 | | | Lehya avait passé le début de la journée entourée de livres. Rien qui ne concernait le Rêve, cependant. C'était ses propres livres, qu'elle n'avait pu se résoudre à laisser chez elle, qu'elle avait lu, relu, re-relu, pour son propre plaisir, pour se sentir un peu mieux dans cet endroit où malgré tout elle se sentait seule. Elle ne parvenait pas à parler aux autres rêveurs, ne parvenait pas à trouver le courage nécessaire pour, ne serait-ce qu'une minute, fissurer au moins la coquille qui l'emprisonnait. Jeune Princesse enfermée dans sa tour et qui attend qu'on vienne la libérer. Elle était consciente que rien ne se passait comme dans les légendes. Elle le savait, mais n'arrivait pas à les contourner.
Peut-être était-ce pour cela que Lehya ne se sentait pas très bien. Il y avait beaucoup trop de monde autour d'elle, et cela la gênait. Néanmoins, c'était plus ou moins elle qui avait décidé de venir, obligée, oui, mais elle ne se pliait pas aux règles. Pour l'occasion, elle portait une jolie robe violette avec des voiles transparents superposés dessus, qui jouaient avec la lumière. Ses cheveux châtains étaient non seulement coiffés mais en plus attachés en une longue natte qui tapait dans son dos au rythme de ses pas irréguliers. Une longue mèche cachait ses yeux, cependant.
Elle se sentait princesse, dans cette tenue. Enfermée dans une étroite tour. Elle n'était pas libre de ses mouvements, et elle sentait parfois les regards qui se posait sur elle. Oh, de simples regards, pas de ceux qui font peur, pas de ceux qui font du mal non plus, mais cela la gênait. Comme tout les regards.
L'apprentie rêveuse chercha Amarylis du regard. Elle était un peu plus grande que certains, mais la majorité la dépassait, n'était-ce que de quelques centimètres. Cela suffisait à lui cacher la vue. Elle se faufila entre les groupes, essayant d'éviter le contact. Puis, finalement, en tournant, elle la trouva. Ses cheveux bleus étaient détachés, et Lehya la trouva magnifique. Elle s'approcha un peu et se rendit compte qu'elle parlait déjà avec quelqu'un. Et elle n'avait aucune envie de l'interrompre. Pendant ce temps, elle fit un tour. Puis le jeune homme avec Amarylis partit, et elle s'en approcha alors, doucement. La Maître Rêveuse posa sa main sur son épaule, et si tout d'abord elle frissonna, elle accepta finalement cette main qui ne lui voulait aucun mal. Lehya hocha la tête en écoutant la femme aux cheveux bleus, et répondit par une esquisse de sourire à celui d'Amarylis.
Elle s'éloigna ensuite, acceptant de suivre ce qu'Amarylis lui avait dit. Elle l'avait repéré, le jeune garçon, accompagné d'un autre rêveur, que Lehya identifia comme celui qui avait parlé avec la maître Rêveuse juste avant elle. Elle le trouva grand, et à travers la mèche qui lui barrait la vue, presque entièrement, elle pouvait tout de même l'observer. Elle resta un instant à l'écart, regardant les deux garçons qui se tenait à quelques mètres d'elle. Lehya ne les connaissait pas, mais elle savait pouvoir faire confiance à Amarylis. Elle s'approcha, doucement.
- Salut, souffla-t-elle.
Ils se tournèrent vers elle, quasi instantanément. Eliot avait des yeux foncés, des taches de rousseur, un air mignon, enfantin. L'autre june homme, lui, avait des yeux verts qui semblaient pouvoir transpercer ce qu'il regardait, et il était inconstestablement adulte. Ce fut Eliot qui répondit tout d'abord.
- Bonjour...
Puis l'autre rêveur, qui sembla soudain se rendre compte de quelque chose.
- Ah, mais tu es la nouvelle apprentie d'Amarylis ! dit-il avec un sourire.
Lehya ouvrit de grands yeux surpris - qu'ils ne voyaient sans doute pas, cachés par ses cheveux- puis se mit à jouer avec ses bracelets, les tourner dans un sens, dans l'autre, au hasard. Un bafouillement à valeur de oui sortit de ses lèvres. Un peu gênée, encore, comme toujours, ses joues se colorèrent, bien que légèrement. Alors comme ça, peut-être que tout le monde la connaissait, sans qu'elle-même ne connaisse personne.
- Je... je m'appelle Lehya. Et vous ?
Un grand effort pour se montrer sociable. Mais ce soir, elle était princesse. Et les princesses sont sociables, jusqu'à preuve du contraire...
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| | Rêveur du Cinquième Cercle Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008
| Sujet: Re: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Sam 5 Mar 2011 - 21:47 | | |
La soirée avait changé le jardin.
Le décor respirait une atmosphère intime et une douceur que Mael n’avait pas sentit depuis longtemps.Amarylis l’étonnerait toujours. La longue cicatrice de l’attaque de l’académie semblait s’être refermée sous la magie des jardins. L’argent des plats et la lumière faisait un gracieux masque à la tragédie. Les élèves eux même souriaient et plaisantaient entre eux, on eu pu croire que rien n’avait éteint la flamme d’Eoliane. Il restait cependant des marques sur les visages, des hésitations dans les sujets de conversation. Mael tourna instinctivement la tête vers la jeune reveuse au cheveux flamboyants. Elisha était sans doute celle qui aurait du avoir le plus à souffrir de l’attaque de l’académie. Par deux fois elle avait du faire l’impossible pour soigner des blessés, se vidant de son énergie. La première fois, elle avait bien faillit y passer. Le souvenir des deux résistants gisant dans le hall d’Eoliane, d’Elisha qui était tombé le laissant desespéremment seul devant les responsablilité figea son sourire un instant. Puis…Il était arrivé à Elisha ce qui pouvait arrivé de plus terrible pour un rêveur. Et cette fois ci, il n’avait pas été là à temps pour la seconder. Il savait assez pertinemment pour avoir fait l’examen de la femme morte que Neela Selyan avait été tuée par le rêve innachevée d’Elisha. L’accident avait pourtant été déclaré.
Mais tout cela au vu des jardins, avait été effacé, et Mael n’avait aucune raison d’enrayer l’humeur sombre qui avait peuplé Eoliane jusqu’à la reprise. Son sourire comme à son habitude était doux et bienveillant. Rien n’était forcé. Julia comblait sa vie et effaçait l’âpreté des derniers temps. De nouveaux horizons apparaissaient avec elle et il savait que la dualité de sa vie, entre Eoliane et Julia était un compromis auquel il faudrait remédier un jour ou l’autre. Tout les êtres qu’il aimait se trouvaient dans l’univers du rêve, la plupart, ici, dans ce jardin, mais celle qu’il aimait plus que tout autres ne faisait pas partie de la reception. Parler avec une combattante de ce qui le tenait plus à cœur, l’art du rêve, révélait du tabou, et même si à son niveau les subtilités de la guérison ne tenait pas du secret, il y avait toujours eu une certaine distance entre les confréries, à l’écart des villes, et le reste du monde. Eoliane était une exeption, incarnant l’esprit plus moderne de l’ère du rêve. Amarilys était la première femme à diriger une confrérie, et avait ouvert ses portes sans réticences aux jeunes filles. Il y avait une proximité entre Eoliane et Al-Pol par le biais de l’académie de Merwyn. Un rapprochement étonnant entre une école de combattants et une confrérie de rêveurs. Illustré par leur couple.
Mais assez tergiversé! Il n’était plus dans les livres, à étudier passionnément l’histoire des confréries de rêveurs, l’heure était à la fête, et Amarilys, dans sa robe bleue, resplendissante, semblait, la première, être à l’image de la rennaissance d’Eoliane. Elle était guérie, elle reprenait les rennes qu’il s’était vu confier lors de sa longue absence…Physique ou mentale.
C’est vers lui qu’elle se tourna en premier, il en fut touché et la remercia d’un sourire. Amarilys avait été sa première mère et la tendresse qu’elle lui manifestait lui rappella cruellement le sentiment d’abandon qu’il avait ressentit pendant son absence. Il crut apercevoir sur le visage de la réveuse une pointe de mélancolie, mais vite, elle se détourna, allant saluer un autre élève.
Jun et Eliot, les inséparables étaient en train de discuter, Jun adossé sur la balustrade, un sourire amusé au fond des yeux, Eliot, les mains dans les poches, visiblement un peu géné par l’ambiance festueuse dans ce décor qu’il commençait à bien connaitre pourtant. La dénommée Lehya s’approcha d’eux. Mael l’avait apperçu à la bibliothèque dans l’après-midi, il lui trouvait une physionomie particulière, était-ce ses yeux étranges, sa petite silhouette éflanquée, la tension vive de ses épaules? Il s’approcha d’eux alors que Jùn faisait les présentations. « Moi c’est Jùn, le blondinet, Eliot…Toi ? »
« Si tu avais écouté Amarilys, tu aurais su qu’elle s’appellait Lehya. Je te croyais son meilleur élève ce soir » fit Mael, en souriant.
« Ah un revenant, tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas croisé Mael Lioum, La bibliothèque et la fille au loup t’occupent beaucoup ces temps-ci » répondit-il, taquin.
« Au moins depuis avant-hier fit Mael faussement exaspéré Je t’ai manqué tant que ça? Elle s’appelle Julia en fait »
« Vous pouvez être grands et bêtes mais apprenez à vous taire un jour ou l’autre, vous ne laissez pas Lehya en placer une marmonna Eliot le nez en bas. »
« Mais c’est la rebellion aujourd’hui dit donc, fit Jùn en ébouriffant affectueusement les cheveux d’Eliot. C’est la reprise de l’académie ou Lehya qui te fait cet effet? Puis il se tourna vers la jeune reveuse, ignorant la gène d’Eliot, pour se tourner vers Lehya,
« Excuse Mael, il parle trop. »
« Pourquoi as-tu voulu devenir rèveuse, Lehya? » lança Mael.
« Quel âge tu as? Tu habitais ou avant ? » rencherit Eliot. Jùn semblait en pleine forme, Eliot bien décidé à s'intégrer. La soirée commençait bien.
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| | Messages : 231 Inscription le : 30/07/2008
| Sujet: Re: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Jeu 7 Avr 2011 - 14:05 | | | Tous semblaient afficher un sourire sincère, comme heureux d’être là, de profiter des jardins, de parler, de rire. Comment pouvait-on rire après l’horreur ? Comment pouvait-on rire après la mort ? Amarylis baissa la tête, les yeux rivés sur l’herbe pour que personne ne s’aperçoive de larmes naissantes. Elle s’en voulait tellement. Elle ne se sentait plus rêveuse. En rompant sa neutralité, et en embarquant avec elle la Confrérie d’Eoliane, elle n’était plus rêveuse. Mais eux, n’avaient pas choisi. Ils avaient soigné avec brio, donnant tout ce qu’ils avaient. Ils avaient sauvé des gens, ses élèves, à elle, ses rêveurs qu’elle avait formés. Et elle. Elle avait tué un rêveur.
Il fallait en finir avec tout cela. Il fallait qu’elle redevienne rêveuse, qu’elle se montre capable de diriger une Confrérie. Il fallait qu’elle parte.
Elle prit place autours de la table, trônant en tant que Directrice de la Confrérie. Les musiciens prirent ce geste comme le signal, et cessèrent toute musique. D’instinct, les rêveurs se tournèrent vers elle, et prirent place à leur tour. Il était temps. Temps de donner à ceux qui le méritait. Temps d’exploser la vérité. Temps de faire des choix. Elle était bien égoïste à vouloir qu’aucun ne la quitte. N’avait-elle pas quitté Ewen, elle ?
-Rêveurs d’Eoliane…
Plus aucun son ne venait entrecouper sa parole, mis à part le clapotis du lac et de la fontaine sur le côté, et les quelques grillons qui chantaient en cette nuit d’été.
-Nous sortons tout aussi meurtri que l’Académie. Vous avez souffert, je le sais, et je le vois.
Car ils pouvaient bien afficher le plus grand des sourires, un cœur qui saigne ne passe pas inaperçu.
-Nous avons peut-être gagné la bataille, aux côtés des académiciens, nous avons peut-être soigné nombre de personnes…mais nous avons perdu. Nous avons perdu…un rêveur.
Sa voix s’étrangla sous l’émotion. Joran n’était pas un rêveur très social, très extraverti, mais il était rêveur tout de même. Il faisait partie de la famille.
-Joran aurait du…Joran aurait du passer au quatrième cercle, ce soir. Mais…il nous a quittés.
Elle sentait les regards peinés braqués sur elle. Sur ses émotions qu’elle ne pouvait cacher. Particulièrement les yeux de menthe de Jùn. Ce dernier l’avait vu bien mal en point avant de partir pour le Bal de l’Académie, et il ne pouvait que se douter de quelque chose. Qu’il n’aimait pas particulièrement. Amarylis n’était plus qu’un squelette, qui ne supportait pas les remords et la douleur de l’après-bataille. Qui se sentait plus que coupable. Malgré le maquillage et la belle robe, on le devinait aisément sur son visage, maigre, plus que maigre, et fatigué.
-Il nous a quittés en sauvant les autres. En faisant son travail, en…en respectant sa voie. Il est mort en rêveur, et nous ne pouvons qu’être fiers de lui.
Fier de lui, ça oui. Mais pas d’elle. Il n’en était que son unique faute.
-Alors, je voudrais qu’on ait tous, ce soir, une pensée pour lui.
Un silence d’hommage s’ensuivit, tandis qu’Amarylis se demandait encore comment présenter les choses. Quand leur annoncerait-elle son départ ? Et sa culpabilité ? Maintenant ? Ou plus tard ? A la fin ? Comme dernière note ? Oui, il valait mieux maintenant passer à des choses plus joyeuses, les récompenser eux aussi de leur travail !
-Mais ce soir, est aussi soir de fête. Votre soir de fête. J’ai le privilège de vous annoncer que les dernières épreuves n’ont pas été vaines. Vous avez grandi, muri, vous devenez des rêveurs talentueux. Et je fière de vous.
Elle prit une pause, cherchant plus à évacuer le trop de sentiments, plutôt que ses mots.
-Il reste de l’espoir. Il reste de l’espoir, tant que vous êtes encore là.
Elle sourit, de son sourire si maternel, si doux.
-Lehya, veux-tu bien te lever, s’il te plait ?
La fille aux yeux de chat sembla hésiter, puis se leva, timidement, sous le sourire encourageant d’Eliot.
-Lehya Jinwa. Te voilà parmi nous depuis peu, et pourtant tu fais tes premiers pas avec beaucoup d’adresse. Il te reste certes de multitudes de choses à apprendre, mais tu as su ne pas plier devant la difficulté. Et c’est ce qui te rend plus forte. Nombre à ta place auraient fui ! Ayane serait plus que fière de toi.
Elle savait qu’évoquer Ayane, bien que personne d’autre que Lehya ne la connaisse, serait le plus beau compliment qu’elle puisse lui faire.
-Félicitation, tu viens de passer au deuxième cercle. Tu es rêveuse, tu entres dans la voie. Bienvenue parmi les rêveurs !
Elle joignit ses mains, avant de commencer à applaudir, afin que tous l’accompagne. Elle savait que l’enfant se sentirait mal, autours de ce monde qui l’applaudit, mais il était hors de question de ne pas la traiter comme il se doit ! Eliot, assis entre Lehya et Jùn, se baissa vers elle pour lui chuchoter :
-Bravo ! On est au même niveau maint’nant !
Quand les félicitations cessèrent que la jeune rêveuse se rassit, Amarylis reprit la parole.
-Elisha Sonjee.
La jeune fille rousse se leva, bien moins timide que Lehya, mais tout aussi impressionnée.
-Le temps passe et nous dépasse. Je ne compte plus les jours depuis ton arrivée. Cela fait bien trop longtemps à mon goût. Tu as beaucoup muri, tu es en passes de devenir une femme. Et tes erreurs, quelques soient leurs grandeurs, ne sont pas ce que tu es.
Tu n’es pas cette femme que tu as tuée. Tu es toutes celles que tu as sauvées.
-Tu as été confronté, à l’une des épreuves les plus durs : l’échec, pour un rêveur. C’est pour cela que tu ne franchis pas un cercle…mais deux.
La surprise fut générale. En principe, un rêveur évolue de cercle en cercle, mais un seul à la fois.
-Bienvenue au troisième cercle, Elisha !
A nouveau les applaudissements retentirent, et l’ambiance redevint de plus en plus festive. Le passage des cercles rendaient les rêveurs impatients. Qui en aurait le privilège, ce soir ?
-Jùn Alön.
Le rêveur se leva, fermant ses paupières, comme ne voulant pas entendre la suite. Il savait ce que voulait dire la suite, et n’avait aucune envie de l’apprendre.
*Taisez-vous, Amarylis, taisez-vous, je vous en supplie !*
Il leva son regard de menthe vers elle, la suppliant de ne pas prononcer les mots, avant qu’il ne soit trop tard. Elle le vit, mais secoua la tête. Elle n’avait pas le droit de le brider pour le garder.
-Il est grand temps pour toi, de voler de tes propres ailes. Je t’ai appris tout ce que tu devais apprendre. Je t’ai guidé aussi loin que possible. Et j’espère n’avoir pas échoué. Tu sais ce que ton passage de cercle signifie.
Il voulait juste qu’elle se taise, qu’elle ne concrétise pas ce truc débile. Amarylis était son maître, elle n’avait pas le droit de l’abandonner !
-Tu passes au cinquième cercle, félicitation ! Tu as désormais le pouvoir de prendre des élèves, d’enseigner…et de partir.
Eoliane n’était qu’une minuscule Confrérie. Jùn trouverait des élèves, et des connaissances supplémentaires bien mieux ailleurs ! Les applaudissements reprirent de plus belle. Eliot sautillait, ne cessant de féliciter son grand-frère de cœur, mais espérant tout de même qu’il resterait. Le cœur d’Amarylis se brisait, en deux. La partie la plus dur des passages de cercle commençait. Lui, et Maël. Elle ne voulait pas les perdre. Mais savait qu’ici, ils n’auraient pas grand-chose à faire. Elle pouvait leur léguer des élèves, mais rien d’exceptionnel. Ils étaient minuscules.
Jùn lui en voulait. Elle savait très bien qu’en lui rendant sa liberté, elle lui rendait sa possibilité de virer mauvais. Certes, le Rêve l’avait transformé, mais il n’était pas à l’abri ! Tant qu’Amarylis était à ses côtés, tout allait bien, mais…après ? Et il savait qu’elle refuserait qu’il ne reste à Eoliane. Elle le souhaitait plus que tout, mais elle voudrait qu’il parte. Pour lui, et puis, peut-être pour l’éloigner aussi…Il était le seul à l’avoir vu le soir du Bal, seule et fragile, déprimant. Voulait-elle le chasser pour cela ?
Les larmes papillonnaient à nouveau dans les yeux gris de la rêveuse. Et elle crut ne jamais parvenir à prononcer le dernier nom.
-Maël Lioum.
Il n’était qu’au troisième cercle, il ne s’attendait pas à être libre. Pas encore.
-Il y a peu…je suis partie. Avec le Seigneur Til’Lleldoryn, pour soigner des membres de la résistance, y compris sa sœur que j’affectionnais beaucoup. Et pendant cette absence, tu as pris les rennes d’Eoliane, sans poser de questions, sans protester, sans chercher à savoir ce que tu devais ignorer. Tu es grand, Maël, tu es un homme. Et amoureux, parait-il, de la plus incroyable des filles que j’ai essayé de soigné dans ma vie !
Amarylis rit, ne se souvenant que trop bien de ses discussions avec Julia.
-Et…quand je suis revenue…
Au souvenir de son retour, comateux, elle frotta ses doigts contre sa marque rouge, plissant des paupières pour oublier la douleur.
-Tu m’as soigné…accompagné des autres rêveurs. Et cela, je ne l’oublierais jamais.
Elle pleurait, ne pouvant retenir la gratitude qu’elle avait envers cette famille.
-Alors merci…et bravo ! Tu passes également, au cinquième cercle, Maël. Tout comme…Jùn…tu es désormais en droit d’être maitre…et de partir d’Eoliane, si tel en est ton désir. Je sais que les autres contrées sont bien plus garnies de connaissances…Et je ne vous en voudrais pas.
A présent, il fallait leur dire. Elle attendit une fois encore que les applaudissements cessent.
-Toutefois. Jùn et Maël. Je vous demanderais…d’attendre. L’espace de quelques jours, pas plus. L’un de vous, partira avec moi. Et restera, s’il le souhaite, tandis que l’autre prendra la direction d’Eoliane durant mon absence. Maël, tu pars avec moi.
Jùn se leva, furieux, ne comprenant pas ce qu’il se passait.
-Lorsque je suis partie la première fois…non seulement je vous ai abandonné, sans un mot. Mais en plus…j’ai rompu le code des rêveurs. J’ai rompu notre neutralité, ce qui fait que les Confréries sont des lieux de sécurité et d’apaisement. Je me suis impliquée dans une histoire qui n’aurait pas du être la mienne, ni la votre. J’ai fais l’erreur de suivre mes sentiments. Et…
Elle souffla, coupable.
-…Et je vous ai tous embarqué dans mon erreur ! Joran est mort, par ma faute. Et Eoliane…doit se reconstruire…par ma faute. Je ne suis plus digne d’être rêveuse, et encore moins de diriger cette école, et de vous…apprendre. Et vous avez le droit de m'en vouloir.
Plus aucune joie ne circulait. Elle aurait voulu que la fête soit au rendez-vous, mais…
-Aussi…je vous prie de m’excuser. Et…si je pars, c’est pour Ondiane. Là où j’ai fait mon apprentissage, et là où se trouve mon maitre. Qui lui…est grand, et sage. Là-bas, ils sauront me dire. Ils décideront si je peux ou non continuer mes fonctions. Je reviendrais au plus vite, vous mettre au courant… J’emmène Maël…car…il doit voir Ondiane. Il doit rencontrer Ewen…et prendre une décision.
Elle fixa Maël et Jùn.
-Toutefois…si tu refuses de venir Maël…je comprendrais. Mais…si je venais à perdre ma place, il faudra que l’un de vous deux me remplace…
La Maitre Rêveuse sécha rapidement ses larmes, et fit signe aux musiciens d’entamer de suite une valse joyeuse.
-A présent…je vous souhaite bon appétit, et surtout…profitez de votre soirée !
Les cuisiniers arrivèrent, servant mille victuailles. Mais Amarylis n’avait pas faim. Elle sentait les regards de ses élèves braqués sur elle, surtout les plus proches qui semblaient sur le point de lui sauter dessus et de la bombarder de questions ou autres. Et puis Jùn. Et Maël. Leurs regards étaient les pires. Les plus intenses.
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| | Messages : 74 Inscription le : 18/07/2010
| Sujet: Re: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Mer 4 Mai 2011 - 13:33 | | | Jùn se présenta puis présenta Eliot, avant de lui demander son nom. Oh, alors il ne l'avait pas entendu... Elle croisa ses mains devant elle et s'apprêta à répondre lorsqu'un autre rêveur répondit à sa place. Elle se retourna pour le voir. Elle reconnut alors celui qu'elle avait vu à la bibliothèque, l'après-midi même. Jùn et Mael discutaient en se lançant des piques. Lehya pensait que malgré ce qu'ils laissaient voir, ils devaient bien s'aimer. Elle esquissa un semblant de sourire, puis entendit Eliot murmurer quelque chose qu'elle ne comprit pas. Le rêveur brun avait dû comprendre, lui, puisqu'en ébouriffant les cheveux du jeune rêveur, il lui demanda ce qui lui faisait cet effet. La suite laissa Lehya au moins aussi gênée et rouge qu'Eliot, mais personne n'en fit cas. Au lieu de cela, ils se mirent à lui poser plein de questions. Lehya essaya de leur sourire, puis lorsqu'elle jugea cela satisfaisant, elle essaya de répondre.
- J'ai 15 ans.. Et j'habitais à... Al-Jeit.
Elle se tut alors, cherchant que répondre à Mael qui lui avait demandé pourquoi elle avait voulu devenir rêveuse. Devait-elle tout leur raconter, ou abréger l'histoire ? Elle choisit cette deuxième option. Après tout, il n'avait pas besoin de savoir ce que pensait les autres enfants de son âge, les histoires qu'on racontait sur son apparence et les raisons de sa cicatrice. Cicatrice à laquelle elle posa la main en se souvenant de sa récente réouverture. Elle avait été soignée rapidement et avec soin par Amarylis lors de sa réouverture, donc Lehya n'avait rien fait de particulier, et l'avait soigné comme à l'habitude. Elle fit cette fois ci un véritable sourire en réfléchissant. Si il y avait bien quelque chose qu'elle ne cacherait pas, ce serait le nom d'Ayane.
- Il y a... deux ans, je crois... j'ai été blessée. Là, dit-elle en désignant sa cicatrice, qui se formaient de deux parties coupées par l'oeil. Une rêveuse, Ayane, m'a soigné... Elle était très gentille et...
Elle ne s'occupait pas de ce à quoi je pouvais ressembler, elle ne me jugeait pas sur mes yeux... Elle était comme il faudrait que tout le monde soit.
-... j'ai voulu devenir rêveuse pour ça. Aider les gens, et tout...
Lehya décroisa ses mains. Puis la musique s'arrêta -elle n'avait pas remarqué qu'elle continuait, mais avait remarqué qu'elle s'était arrêtée. Good- et elle se tourna alors vers la table. Eliot vint marcher à côté d'elle.
- Dis, tu t'asseois à côté de moi ? - Euh... si tu veux, répondit-elle.
Ils s'installèrent, et lorsque tout le monde fut là, Amarylis se leva et prit la parole. Tout le monde l'écoutait attentivement. Lorsqu'elle annonça la mort d'un rêveur, certains baissèrent le regard. Lehya ne fit rien, et resta concentrée sur Amarylis, qui demanda un temps de silence en hommage à ce rêveur que Lehya ne connaîtrait jamais.
***
Amarylis appella Lehya. Elle hésita un instant, tétanisée, refusant de se lever. Passer devant tout le monde, être vue, regardée... Même si elle était Princesse, il ne fallait pas non plus abuser.
- Allez, il faut que tu y ailles... chuchota Jùn. - Il a raison Lehya, écoute-le. continua Eliot.
Sous leurs sourires, elle se leva timidement. Amarylis lui sembla magnifique, mais terriblement triste. Était-ce la mort de ce rêveur, ou bien y avait-il autre chose ? Elle balaya cette interrogation lorsque la maître Rêveuse évoqua le nom de celle qu'elle considérait comme sa sauveuse. Ayane. Elle sourit, d'un vrai sourire franc et sincère. Puis Amarylis lui annonça, ainsi qu'aux autres rêveurs, qu'elle passait au deuxième cercle. Lehya en fut étonnée un instant, puis sourit à nouveau, mais plus timidement cette fois. La femme aux cheveux bleus se mit alors à l'applaudir, reprise par les autres rêveurs, et à cet instant, Lehya eut juste envie de s'enfuir. Elle n'en fit rien, cependant, et retourna s'asseoir. Eliot se pencha vers elle et lui chuchota qu'ils étaient au même niveau. Elle lui fit un bref sourire avant de se concentrer sur la suite des passages.
Ce fut Elisha la seconde. Elle l'avait reconnue au loin, avec ses cheveux roux. Il lui semblait qu'elle les avaient coupés, mais après tout ce n'était peut-être que son imagination. Puis ce fut au tour de Jùn. Eliot le regarda et lui sourit, mais Jùn affichait un air dur et froid. Puis Amarylis lui annonça qu'il était au cinquième cercle, qu'il avait désormais le droit de partir et d'enseigner. Elle avait dit tout cela avec une certaine tristesse. Ce fut ce sur quoi Lehya s'attarda, effaçant de son esprit les félicitations qu'Eliot adressait à Jùn. Puis la maître Rêveuse appella Mael. Elle pleurait, en lui disant que lui aussi passait au cinquième cercle, et que lui aussi pouvait partir et enseigner. Les applaudissements résonnaient dans les jardins, répercutaient leurs échos qui ne voulaient pas s'éteindre. Mais Amarylis semblait vouloir dire autre chose. Elle partait ?
A la fin de son discours, et sans s'être concertés, Eliot et Lehya se levèrent en même temps. Jùn attrapa Eliot par la manche et le força à rester tranquille, mais Lehya était déjà presque arrivée lorsqu'il réussit à la retenir.
- Lehya, laisse-la. Ton froid et dur. - Elle ne doit pas partir ! Cri du coeur. - Il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer, si Amarylis a besoin de ça... et puis tu l'as entendu. Retourne voir Eliot, moi je vais lui parler.
Lehya resta immobile un instant, presque déterminée à tenir tête. Puis elle soupira.
- D'accord...
Et retourna voir Eliot.
- Ca m'énerve, elle a pas besoin de partir, pourquoi elle envoie pas un message à son maître pour que lui il vienne ? - J'en sais rien. Moi j'dis juste... qu'elle a pas le droit de nous abandonner !
Dans sa rage, Lehya s'exprimait quasiment normalement.
- Mais en fait... radoucie, Lehya se reprenait... je la comprend... et elle doit suivre... ce qu'elle pense être le mieux pour elle... un regard vers Eliot. Non ? - Si... tu as sans doute raison.
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| | Rêveur du Cinquième Cercle Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008
| Sujet: Re: Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. [Inachevé] Ven 6 Mai 2011 - 19:20 | | | Elle attendit la réponse, maudissant l’anxiété qui se lisait sur ses yeux. Il écouta Leyla parlé, remarquant cette marque sur le visage qui ne lui avait pas sauté aux yeux auparavant, il était des marques qui cicatrisaient difficilement. Alors que tout était léger, tout semblait avoir repris son cours. Amarilys prit la parôle, brisant du poids de ses mots l’ambiance joyeuse qui régnait sur le jardin
Elle était malade. Sa paleur excessive avait aujourd’hui dépassée celle de la neige pour virer au maladif, elle avait maigrit, elle sentait le torturé, le tremblement déréglé de l’esprit . Il aurait aimé qu’elle ne fasse pas mention de Jorane, il aurait aimé que ses joues et son sourire retrouve une clarté, il aurait aimé qu’elle ne reserve ce temps qu’à la fête et pas au souvenir, trop douleureux de cette période noire. Il détestait la place du souvenir qu’il avait tenté d’évincer de sa vie. Avec Julia, il était prêt à refonder, il était prêt à vivre sans se souvenir du noir, laissant à la rigueur une place pour les souvenirs limineux. Il fallait replonger avec cette cérémonie dans la mort de Jorane qui les avait tous marqué. Autant par le choc de la mort de leur ami que par cette triste réalité. On s’attaquait maintenant au rêveur. Leur statut de pacifistes n’étaient plus respectés et c’était pour Mael, comme entacher la douceur, donner un coup de pied à la vie.
Il sourit quand elle commença le passage aux cercle reconnaissant là , un élément presque familier qui était toujours traditionnellement l’occasion de joies et de réjouissance. On regardait, un peu béat les pogrès de chacun, le chemin parcouru depuis l’arrivée. Après l’annonce officielle, on plaisantait sur la soit-disant sagesse acquise, on se félicitait mutuellement, on riait. C’était les souvenirs lumineux. C’était ce qu’il aimait.
Le sourire Leyha était splendide.
Mais ce fut la seule chose qu’il garda dans son cœur. Il garda au début son sourire doux et chaleureux, mais bientôt, il s’emplit de mélancolie. Au souvenir de la femme morte, puis aux larmes qui coulèrent dans les yeux d’amarilys. Il ne déduisit rien du passage de deux cercles de ses amis, plus concentré par les larmes de son maître, son aspect torturé. Ses applaudissement, enthousiastes au début devinrent mécaniques, distant pour Jun. Le cœur n’y était plus. Il se rendit compte qu’il avait omis dans son calcul, les séparations. Jun serait le premier à avoir le choix de partir depuis la reconstruction. Et il n’avait aucune envie de le voir partir.
Puis lui. Il ne s’y attendait pas vraiment. Il avait l’impression, depuis la guérison d’Amarilys de fuir la confrérie, tentant d’échapper aux responsabilités dont il s’était senti investi trop longtemps. Responsabilités qu’il ne croyait pas avoir mené à bien . Le déchainement des évenements tendait à lui faire croire qu’il avait la responsabilité de ses quelques jours passaient en l’absence de son maître.
Aussi s’avança-t-il calmement. Un sourire de gratitude et d’encouragement dans les yeux, voyant son maître comme éffondré par ses souvenirs. Il sourit avec elle quand il entendit le nom de Julia, réveillant en lui la pépite dure du bonheur. Il se fit un devoir de ne pas baisser les yeux ensuite, endurant avec elle les souvenirs difficiles qui hantaient leur vie à tous. Malgré l’annonce d’une séparation possible, il préfera reporter pour après la décision qu’il devait prendre, trop douleureuse pour l’instant .
« Je ne vous en voudrez pas. »
Était-ce vrai ? Le croyait-elle ? Ses paroles sentait l’inverse de ses pensées. Mais apres tout, il fallait avec elle, s’efforcer d’y croire…
Puis elle déballa ce qu’elle semblait porter sur le cœur depuis longtemps. L’annonce les stupéfia, et le sourire de Mael devint plus absent et plus triste que jamais. Pourquoi fallait-il qu’elle rouvre les plaies ? Il se sentit déchiré entre le ressentiment de l’abandon pendant la bataille et la honte de l’éprouver pour cette femme qu’il respectait et qu’il aimait.
Elle lui demandait un choix encore. De l’accompagner. Pouvait-il se permettre de faire subir l’épreuve qu’il avait lui-même subit à Jun? En même temps, accepter de l’accompagner, n’était-ce pas un moyen de la convaincre de rester ? Il jeta un regard inquiet à Jun qui semblait hors de lui. Alors que la musique commençait, Lehya fit de sa maigre voix, ce qu’eux tous ressentait. Personne ne dansait, seule la musique resonnait à l’interieur du jardin.
« Regardez là murmura Mael à Leyha et Eliot elle est loin, prise dans ses tourments et ses souffrances, elle n’est plus avec nous . En allant à Ondiane, elle cherche à revenir près de nous. Il est possible qu’elle nous ai abandonné malgré elle, mais c’est là bas qu’elle peut saisir une chance de nous retrouver. J’en ai la certitude. »
Et alors qu’il entendait des éclats de voix du coté de Jun, il tendit la main vers Elisha, Lehya et Eliot et en jetant un regard sur l’espace vide du jardin il murmura.
« Dansons. »
Il attendait que l’un d’eux saisisse son invitation pour remmettre un peu de joie dans cette atmosphère trop lourde.
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