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 "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]

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Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Aoû 2012 - 17:57

Préparé sa vengeance ?
Ben ça, c'était sûr que les animaux l'aideraient pas. Il était bête, ou quoi, l'ogre ? Il les avait chassés, leur avait fait peur et avait mangé leur famille, et il voulait qu'ils l'aident ?
Pas malin, vraiment pas malin.
Et les arbres ? Ben c'était du pareil au même, les arbres, c'est gentil, pacifique -la preuve, greenpeace Arrow - et en plus, en plus, ça bouge pas. Pour une vengeance, c'est pas de top alliés. Quelle andouille, cet ogre.
Quoique, il avait du quand même un peu réfléchir, puisqu'il avait décidé d'avoir de nouveaux enfants, des gentils, cette fois-ci.

En fait, cette histoire était pas mal.
Du tout, du tout, ça correspondait bien à l'ogre quoi. Et puis, Gwëll avait déjà oublié que c'était pas la vraie de vraie, donc elle devait être assez crédible.
C'était bien bien son genre à l'ogre, quand même.

Histoire terminée, on tourne la page.
Assis au bord de l'eau, les pieds au frais, le gamin regardait l'horizon. Gwëll en profita pour souffler une petite seconde. Elle aimait son petit Prince, mais parler autant l'avait épuisée.
Doucement, le ciel descendait à la surface des eau, le soleil admirait le miroir liquide dans lequel il se préparait à se baigner. Au loin, les poissons sautaient pour gober les insectes et les oiseau rasaient la surface des flots pour attraper les poissons.

Les yeux de Gwëll, eux, se perdaient dans la transparence de l'azur. Son esprit voletait entre les oiseaux, sans but précis.


- Dis, tu crois qu'il y a vraiment des Dames ici ?

La question semblait sortie de nulle part. Juliet la fixait, droit dans les yeux.
Gwëll réfléchit un instant. La plupart des légendes qui parlaient de la Dame, des Dames parlaient aussi du lac Chen. Il semblait donc logique qu'il y ait des Dames ou, au moins, une Dame. La Dame ? Peut être pas. Mais La Dame n'était elle pas une entité englobant toutes les Dames, présente dans toutes les Dames ? Plusieurs parts qui constituent un tout ?


Oui, je pense. Plusieurs, même, peut être ?

Un vœu ? Concrètement, c'était peu probable, et si ç'avait été Sieur Cil'Eternit qui l'interrogeait, elle aurait certainement répondu que non, elle n'y croyait pas. Mais les circonstances étaient toutes autres.
Pas de professeur de Légendes, mais un Prince légendaire. Alors, tout de suite, ce n'était plus la même chose, et rien que pour les fossettes Gwëll aurait été capable d'admettre que les oiseaux avaient des dents.


Bien sûr que j'y crois. Tu sais, je pense que la Dame, c'est comme une fée. Une grande, grande fée avec beaucoup, beaucoup de pouvoirs. Et quand on croise son regard... Eh bien, elle lit en nous. Et là, elle voit notre vœu, celui qu'on voudrait le plus voir se réaliser. Et si elle pense qu'on le mérite, eh bien, elle l'exhausse.

La jeune fille se leva et alla s'asseoir à coté de son Prince. Elle défit ses chaussures et mit, elle aussi, ses pieds dans l'eau.

Je crois que certaines personnes n'y croient pas, parce que le vœu qu'elles ont fait n'était pas le même que celui que la Dame a lu en eux. Et puis, tu sais, il doit y avoir des personnes qui pensent que c'est faux parce qu'elles ont trop cherché la Dame et ne l'ont pas trouvée. À mon avis, elle ne se montre que à ceux qu'elle a choisis... Tu crois que la Dame nous a vus ? Tu penses qu'elle viendra nous voir?

Tu penses qu'elle se montrera au petit Prince et à sa fée ?

Juliet
Juliet

Petit ange
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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeSam 20 Oct 2012 - 23:22

Le Soleil commençait à se perdre dans l’eau, loin, très loin dans l’horizon. Le ciel était encore bleu, mais il commençait à se teinter de rouge, d’orange et de rose. Juliet avait toujours aimé ce moment de la journée. En général, c’était celui où sa grand-mère lui disait de rentrer, et elle le prenait sur ses genoux et lui racontait des histoires, avant d’aller faire le dîner. Il se souvenait de l’odeur des soupes, du grand feu qui brûlait dans la cheminée, des yeux noisettes de sa tante qui jouait à la Princesse avec lui et qui faisait en même temps le méchant dragon. Une époque bien belle que celle-ci.

- Dis, tu crois qu’il y a vraiment des Dames ici ?

La question avait fusée, sans qu’il ne tienne vraiment à la retenir. Ca l’intéressait, lui, cette histoire. C’était à cause du monsieur qui l’avait accompagné un bout de chemin, un homme – un peu fou, sans doute – qui lui avait raconté des tas d’histoires sur la Dame et le Dragon. Alors, il s’était installé ici, et il avait attendu que quelque chose se produise. Il regarda Gwëll lorsqu’elle lui répondit qu’il y en avait sans doute. Même plusieurs ! Plusieurs Dames … ça faisait plusieurs vœux, ça, non ? Ce serait cool, il aimait bien avoir le choix. Mais elles devaient pas se montrer en même temps. Elles devaient être méga malignes, les Dames.

- On dit que, quand on voit une Dame, on peut faire un vœu, et qu’il s’exaucera à coup sûr. Tu y crois, toi ?

Elle sembla réfléchir un instant, avant d’assurer qu’elle y croyait. Juliet lui sourit. Lui aussi, il croyait aux vœux. Une vie sans rêves, sans souhaits, ça devait être particulièrement ennuyant. Et si on en avait, sans pouvoir le dire, sans pouvoir rêver qu’ils ne s’exaucent, ça devait être encore pire, parce que l’ennui était remplacé par la frustration. Et même que sa fée pensait que la Dame et ben, en gros, c’était la Reine des Fées. Et qu’elle exauçait que le vœu que l’on souhaite le plus. Pendant qu’elle venait s’asseoir à côté de lui, il réfléchit.
Comment elle pouvait savoir, la Dame, que c’était ce qu’on voulait le plus si nous-même on le savait pas ? Elle était vraiment trop forte. Ça lui rappelait une histoire que sa grand-mère lui avait raconté une fois, mais il s’en rappelait pas trop, alors tant pis.

Et il continuait d’écouter sa fée, attentif et pensif.

- Bien sûr qu’elle nous a vus ! Elle voit tous ceux qui viennent la voir, j’crois. Parce que sinon elle peut pas choisir qui elle vient voir, tu crois pas ? Mais est-ce qu’elle viendra nous voir … J’sais pas, mais ce serait cool !

Il remua ses pieds dans l’eau en riant. Il se demandait quel genre de rêve pouvait avoir Gwëll, puis se désintéressa de ce sujet et entreprit de remonter le bas de son pantalon et d’entrer un peu plus dans l’eau. Des poissons multicolores venaient glisser contre ses jambes. Vraiment plein plein plein. Il comprenait maintenant, pourquoi les pêcheurs venaient ici. Peut-être que si il avançait suffisamment, les poissons grossiraient jusqu’à devenir des Dames ? Il se tourna vers Gwëll, une idée germant dans son esprit.

- Dis, tu sais nager ? Je crois que les poissons ils sont plus gros là-bas ! Mais faut qu’on trouve un autre moyen en fait, sinon on va être tout mouillés et on va être malades avec la nuit.

Juste au moment où il pensait à cela, un bateau vint s’échouer non loin, et quelques marins descendirent de leur embarcation sur le port. Juliet eut une sorte d’illumination, vint attraper la main de Gwëll et l’entraîna vers eux. Ils s’arrêtèrent, semblant remarquer que le petit Prince voulait quelque chose. Il se redressa, se mit très droit et déclara d’une voix très solennelle :

- Bonjour. Est-ce qu’on pourrait monter dans votre bateau pour aller voir des Dames ?

Puis, d’une petite voix, moins assurée :

- C’est très important, vous comprenez …

Il espérait que les gens voudraient bien. Allez quoi, ça se trouve eux ils en avaient déjà vu plein, ils pouvaient partager le plaisir !


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

Flamme
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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Déc 2012 - 21:24

L'eau chatouillait ses pieds et l'air, ses épaules.
Elle était bien, là, au bord du lac, et elle se disait qu'elle aurait voulu que cet instant, hors du temps, n'y revienne jamais. Parce que le temps tue tout ce qui existe et qu'on ne peut pas lutter. Enfin, on ne peut pas lutter de face, parce que le destin est une chimère. Mais on peut se battre, quand même. Il faut se battre, quand même, parce que c'est en se battant contre ce qu'on ne veut jamais voir arriver, qu'on l'empêche de venir trop près, qu'on le tient à distance.
On le verra. On finit toujours par voir les choses. Mais parfois, se retrouver devant le fait accompli, c'est moins dur, beaucoup moins dur. Parce qu'on ne l'a pas vu arriver, occupé comme on l'était par ce qu'on luttait contre lui. Et c'est moins dur, parce qu'il n'y a pas ce sentiment d'impuissance, de celui qui voit les choses venir, mais qui ne peut que les voir.

Elle ne voulait pas que cet instant se termine. Elle ne voulait pas devoir ramener son petit Prince chez lui, ou même ailleurs, puisqu'il n'avait plus de chez lui. Elle ne voulait pas rentrer à l'académie, elle ne voulait pas reprendre ces cours si proches de la réalité, si loin du rêve.
Elle voulait rester là et ne plus jamais enlever ses pieds de l'onde, ne plus jamais quitter l'horizon des yeux.

Elle regarda Juliet.
Lui non plus, elle ne voulait pas le laisser s'en aller, elle ne voulait pas l'abandonner, elle aurait voulu le serrer dans ses bras pour toujours, pleurer devant des histoires tristes avec lui, rire des oiseaux qui se croisaient, rêver des histoires les plus belles, et sourire à la vie. Elle ne voulait pas le laisser partir, loin d'elle, lui qu'elle avait découvert en premier, sa petite pépite de joie, son petit trésor.
Parce que ce serait le gâcher que le laisser dans d'autres mains, l'abandonner, et elle en était incapable. À vrai dire, elle était égoïste, elle en avait conscience, mais elle savait qu'elle serait incapable de se séparer de son Prince, si ce fichu destin venait à casser leurs liens.
Et pourtant, elle le connaissait à peine. Quelques heures tout au mieux.

Le destin de mêlait vraiment de tout.
Gwëll ferma les yeux des secondes pour inspirer un grand coup. Jamais il ne la laisserait profiter de l'instant présent ? Serait il toujours là pour lui rappeler que toute chose à une fin et qu'elle se rapproche inexorablement ? Était il vraiment impossible qu'elle puisse, un jour, penser qu'elle s'en éloignait, qu'elle ne l'atteindrait pas ?
Elle rouvrit les yeux et ses pupilles glissèrent vers l'enfant. Debout, dans l'eau, les yeux vers ses pieds, il regardait les poissons qui louvoyaient dans l'onde. Dans chacune de ses mains, il tenait une jambe de son pantalon, pour ne pas le mouiller.
À son tour, il la fixa.


Nager ? Oui, un peu... Mais pourquoi donc ? C'est pas une bonne idée d'aller nager, parce que t'as pas d'autre habits et que je sais pas où on va en trouver à cette heure ci.

Nager, nager où ? Pour voir des poissons plus gros ?
Les poissons, si ils étaient plus gros, ça voulait dire qu'ils avaient une plus grande bouche et des plus grandes dents, et il y avait tellement d'histoires, dans les contes, où les gens étaient gobés par des gros poissons... Comme le petit garçon qui avait retrouvé son papa, dans le ventre du poisson géant qui l'avait avalé. Ça avait l'air joyeux, comme ça, mais c'était assez horrible, quand même.
Elle ne voulait pas être gobée, certes non.


Oh ! Je vois ce que que tu veux dire ! C'est une Dame, que tu veux aller voir ? Mais j'crois qu'il faudrait nager très loin, pour pouvoir en voir une quand même... T'imagines, comme on serait très fatigués, pour rentrer sur la plage, après ?

Trop fatigués, il aurait du mal à rentrer, et là, ce serait encore plus horrible que de se faire manger par des gros poissons. En plus, peut être que la Dame aimerait pas qu'on aille la voir au fond de son lac, peut être même qu'elle se cacherait et qu'ils seraient allés jusque là bas pour rien. Non, pas pour rien, parce qu'on ne fait jamais rien pour rien. Mais pour pas grand chose, en vrai.
Il saisit sa main, par le bout des doigts, comme tous les enfants, parce que c'était plus simple, avec leurs petites mains. Elle se leva, un peu emportée par son élan, et suivit ses petits pas. Ils couraient, main dans la main, avec un grand sourire, vers la petite embarcation, le petit rafiot de bois qui tanguait sur les flots.

Les trois hommes, avec leurs filets sous le bras s'arrêtèrent, et ils les regardèrent avec les yeux de ceux qui se souviennent, de ceux qui regrettent. Nostalgie, paraît il que ça s'appelle.
Ils attendirent patiemment qu'ils arrivent à leur niveau, et puis, ils écoutèrent bien gentiment ce que disait le petit Prince. Qui le disait fort bien, à vrai dire. Une seconde, ils se concertèrent du regard. L'un d'entre eux, le plus jeune, avait une mine qui signifiait qu'il n'était pas pour, que l'entreprise était folle, que c'était envoyer deux enfants à la mort. Il devait certainement être père, celui là. Parce qu'il se comportait exactement comme un adulte responsable.
Et être responsable, c'était loin d'être bien. Très très très loin.

Les deux autres, avaient une peau brune comme un parchemin et des yeux clairs. Leurs cheveux étaient blancs comme le sommet des crêtes des montagnes du Poll. Eux, dans les lacs de leurs yeux, il n'y avait que eau pâle et claire. Eux, ils étaient d'accord, ils comprenaient, et même, si ils avaient pu, ils les auraient accompagnés. Mais là, ils voyaient bien que c'était pas très possible. Qu'ils auraient été de trop dans ce drôle de petit couple.

Oh, s'il vous plaît, on fera très attention, on vous promet ! Et puis, on ira pas loin et pas trop vite, promis !

Et puis, on mangera pas tout les gâteaux, on évitera les flaques, on jouera pas dans la boue, on rentrera pas trop tard, on parlera pas aux gens qu'on connaît pas et on mangera pas les fruits des arbres qu'on sait pas ce que c'est.
Elle sourit de son sourire tendre de grande enfant, celui qui fait fondre le chocolat pour mettre dans le lait et craquer les biscuits qu'on coupe en petits morceaux pour pas tout donner d'un coup.
Le monsieur avec le plus grand sourire fit un signe vers la coque en bois, et les deux enfants sautèrent de joie le plus discrètement qu'ils purent, parce que ce n'était pas très poli, quand même.


Oh, merci beaucoup, on vous le rend vite !

Juliet courut sur la jetée et sauta sur le pont. Gwëll le suivit, un peu plus lentement. Elle releva le bas de sa robe, d'une main, et elle rentra dans l'eau. Elle avança jusqu'à la poupe du bateau, et puis, elle le poussa, pour qu'il se désensable un peu.
Et puis, elle se hissa à bord. Elle essora le bas de sa robe et rejoint Juliet à la proue. Elle dessina une grosse roue qui poussa le bateau en avant et s’accouda au bastingage. Face au lac, à cette immensité, elle se sentait toute petite, mais elle se sentait aussi particulièrement sereine.


La Dame, on va la voir, je te promets !

Et une promesse est une promesse, c'est pas toi, destin de malheur qui m'en empêchera. On la verra ensemble, la Dame, mon Prince, et on fera tous les deux le vœu que le destin ne pourra pas empêcher de se réaliser.
On luttera, et on sera plus forts que le destin, je te le promets.


[I love you]

Juliet
Juliet

Petit ange
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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Déc 2012 - 16:18

Juliet attrapa la main de sa fée, sans attendre, et la conduisit jusqu'à l'embarcation qui se dessinait un peu plus loin. Ils couraient, enfants pressées de monter sur le bateau, qui les conduiraient sur les flots, qui les amènerait jusqu'à leur Reine, la Dame, qui nageait, élégante, dans les eaux profondes, peut-être. Et les pêcheurs les attendirent, avec leurs filets pleins de poissons, et le petit Prince lâcha alors la main de Gwëll, quelques instants, le temps de parlementer. Au mot « Dame », les réactions se firent. L'un des trois regarda les deux autres, comme pour dire « Non, c'est hors de question ! » et Juliet eut peur, un moment, que les autres pensent la même chose. Mais les autres, ils acceptaient. Il l'avait bien vu, maintenant, que leurs regards d'eau glacée s'étaient illuminés. Et même, quand Gwëll parla, et leur offrit un beau sourire, leurs visages s'éclairèrent.

Et finalement, même le plus jeune finit par leur accorder un sourire, pour leur donner le droit de fouler de leurs pieds d'enfants le pont du bateau. Juliet n'attendit même pas Gwëll ; l'autorisation de monter sur le bateau avait fait jaillir en lui l'impatience, et il avait couru, pour voir comment le bateau était fait, l'explorer peut-être même ! Il y avait un gouvernail, et une barre, comme dans les contes, mais il n'y avait aucune voile. Il posa sa main sur son menton, ennuyé. Alors il chercha Gwëll du regard, mais ne la trouva pas. Et le bateau bougea. Un peu paniqué – il avait pas son permis bateau, lui ! – il se précipita vers la terre ferme. C'est alors qu'il compris que c'était elle qui venait de faire bouger le bateau, pour qu'ils puissent partir plus loin. Et sa question lui revint en tête.

- Dis Gwëll, comment il avance le bateau si y a pas de voiles pour que le vent, il souffle dedans ?

Elle lui expliqua rapidement qu'il y avait pas besoin, avant d'aller vers le devant du bateau. L'embarcation partit alors, mais cela ne l'étonna pas le moins du monde ; Gwëll était une fée, après tout. Elle était sa fée, et il ne l'échangerait pour rien au monde. Il partit très vite se pencher au-dessus des bords du bateau ; des poissons multicolores – ceux qui peut-être s'étaient glissés sur ses jambes auparavant ? – se pressaient contre le bois, et nageaient à ses côtés. Et les poissons devenaient de plus en plus gros, et de plus en plus beaux. Juliet comprenait maintenant pourquoi les pêcheurs venaient jusqu'ici. D'ailleurs, il voyait ici et là les grands filets que traînaient des bateaux presque immobiles. Il revient près de Gwëll, ravi.

- Bien sûr qu'on va la voir ! Je suis sûr qu'elle voudra bien se montrer !

Il n'en savait rien, en fait, mais il espérait, de tout son petit cœur d'enfant, de tout son espoir, de toute sa joie d'être avec une fée qui faisaient avancer des bateaux sans voile pour aller voir une Reine aquatique.
Juliet regardait l'horizon, aussi. Et se sentait encore plus petit que d'habitude. On disait que c'était un lac, mais il était si immense qu'il aurait volontiers cru qu'il se trouvait face au grand Océan du Sud, dont lui avait tant parlé sa grand-mère. Il ne l'avait jamais vu, mais elle en parlait avec tant de joie et de connaissance, qu'il avait longtemps soupçonné qu'elle ait vécu près de cette étendue d'eau. Soupçons confirmés, presque, par ses grands yeux couleur embruns qui se souvenaient, qui se perdaient, tandis qu'elle parlait. Mais cela, il ne le verrait plus avant longtemps. Quand bien même il n'avait pas conscience que la mort était une perte définitive, il sentait bien qu'on ne lui avait pas vraiment tout dit. Mais il chassa cette idée, en regardant à nouveau l'horizon.

Le soleil avait continué sa course, durant l'après-midi. Le ciel commençait à devenir rose et orange, d'un côté, tandis que de l'autre il était encore tout à fait bleu. Et si le vent venait chatouiller ses joues de son souffle froid, il s'en fichait, car cela ne l'empêcherait pas de savourer ce moment. Il tira la manche de Gwëll, avec un sourire.

- Dis, il te reste un bout de gâteau ? J'crois que c'est bien de regarder la mer avec du gâteau, parce qu'on dit toujours que l'eau ça donne faim.

Et le bateau avançait, doucement, continuant son avancée. Les poissons sautaient au dessus de l'eau, et il trouvait tout magnifique : les reflets du soleil, les éclaboussures des gros poissons qui arrivaient jusqu'à eux, le son sourd de la mer … Dame, quand arriveras-tu jusqu'à nous ?
Lui, il était prêt à attendre très très longtemps, pour en voir une. Mais il ne savait pas si Gwëll serait d'accord. Et puis, les pêcheurs auraient sans doute besoin de leur bateau le lendemain matin. En attendant, cela ne faisait qu'une demi-heure à peine qu'ils étaient partis, et qu'ils parlaient, et qu'ils grignotaient les gâteaux de sa fée, alors il leur restait encore du temps. Beaucoup de temps, suffisamment en tout cas pour espérer voir la Dame.

Il s'assit, sur le pont, regardant le ciel. Même si il était encore tout à fait bleu, il voyait la Lune et quelques étoiles piqueter le ciel de leur éclat. Il n'avait pas conscience qu'il était si tard. Et il ne voulait pas s'en rendre compte. Alors il ne dit rien à Gwëll, et se releva juste, pour voir encore l'immensité du Lac.

- J'espère qu'on arrivera pas au bout sans avoir vu la Dame ! Ou alors, ça se trouve, elle apparaîtra juste quand on s'y attendra le moins. Si ça se trouve elle veut pas venir tant qu'on l'attend. Alors il faudrait s'occuper ! Ou alors c'est parce qu'on est pas assez impatients ! Enfin non, je crois pas, je suis très très pressé de la voir.

Et un grand sourire angélique aux lèvres plus tard, il se tourna vers Gwëll.

- Tout à l'heure, t'as dit que la Dame c'est la Reine des fées. Alors si une fée demande très fort à sa reine d'apparaître, ça marchera peut-être ?

Dis-moi que tu as ce pouvoir. Ce serait le cadeau le plus merveilleux que pourrait m'offrir la vie.


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeVen 28 Déc 2012 - 15:04

Le bas de sa robe était trempé, mais elle n'en avait cure.
L'eau avait beau dégouliner, elle s'en moquait parce qu'elle réalisait un rêve. Même si elle ne se l'était jamais avoué, voguer sur un bateau, au beau milieu du lac Chen, c'était un peu comme quelque chose qu'elle voulait faire depuis très longtemps. Et là, ça se concrétisait. Alors sa robe, vraiment, c'était pas important.
Le pantalon de Juliet, il était sec, en bas, mais certainement que si il avait été mouillé, ça aurait été pas plus grave. Parce que dans ses yeux, il y avait tant d'étoiles qu'elles auraient été capables de sécher n'importe quel pantalon.

Elle soupira d'aise et se hissa à bord de l'embarcation.
Elle y retrouva un grand sourire luisant et des question innocentes.


    Maman, les p'tits bateaux,
    Qui vont sur l'eau,
    Ont ils des jambes ?


Elle lui offrit son sourire de grande, celui qu'elle donnait quand elle connaissait une réponse et qu'elle voulait bien expliquer. C'était peut être pas un sourire de savant, mais, au moins, c'était, sûr, un sourire de savoir. Du savoir qu'on partage et qu'on donne à qui en veut.

    Mais oui, mon gros bêta,
    Si ils n'en avaient pas,
    Ils ne marcheraient pas !


Il avance grâce à la magie. Enfin, moi, je le fais avancer comme ça, si ça se trouve, les pêcheurs, ils rament ou alors ils amènent une voile ? Mais c'est pas sûr, parce que par ici, il y a pas toujours du vent, alors les voiles, des fois, elles doivent servir à rien.

Elle contourna la petite cabine, avec la petite main du petit garçon dans la sienne et ils s'avancèrent vers la proue. Juliet partit se pencher au dessus du bastingage et elle ne put s'empêcher de lui demander de faire attention.

Oh, méfie toi bien de pas trop te pencher. Faudrait pas que tu tombes avec les poissons, parce que les pêcheurs, ils ont emportés tous les filets, je pourrai pas venir te repêcher...

Elle s'assit sur le pont, accoudée au rebord de bois et elle laissa sa main tomber le long de la coque, frôler l'eau. Elle sentit de petits poissons glissants jouer avec ses doigts et, une fois, elle tenta d'en saisir un. Mais il était tellement glissant qu'elle ne put que le toucher.
De toutes manières, qu'en aurait elle fait ?
Tout sautillant, le petit Prince revient vers elle et son sourire éclairait la surface des flots. Gwëll ébouriffa ses cheveux et elle lui sourit encore. Elle ressentait envers ce petit une tendresse qu'il lui rendait bien et elle aurait voulu qu'il reparte avec elle à l'académie. Mais certainement que ce serait pas possible. Quoi qu'il en dise, il devait bien avoir un foyer, et une famille qui le cherchait.
Elle ferma les yeux et le picotement cessa. Elle était terriblement sensible, à vrai dire et elle sentait qu'elle ne pouvait pas le laisser seul, livré à lui même. Même si seul, en ce cas, ça voulait dire avec sa famille.
Parfois, on est bien plus seul quand on est accompagné.


    Allant droit devant eux,
    Ils font le tour du monde,
    Mais comme la Terre est ronde,
    Ils reviennent chez eux.


Une petite main vint tirer sur sa manche et une petite voix chatouiller ses tympans.
Elle sortit de sa rêverie et son regard se porta sur l'enfant. En réalité, elle ne l'avait jamais quitté des yeux, mais elle n'en avait pas eu conscience.


Tu veux du gâteau ? Je crois qu'il m'en reste, mais plus beaucoup, alors il va falloir le couper en tout petits bouts...

Elle ouvrit la sacoche de cuir posée à coté d'elle et en sortit la boite, d'une main, et un couteau, de l'autre. Elle sortit le dernier morceau qu'il restait, et elle le coupa en petits cubes. Et puis, elle tendit la boite à l'enfant. Sa petite main plongea dedans en même temps que ses yeux.
Il s'assit à coté d'elle et elle lui sourit. Puis son regard se perdit dans cet azur qui tournait à l'orange et ses doigts dansèrent à la surface de l'eau. Au loin, elle voyait quelques voiliers se détacher sur l'horizon et la lumière faisait briller de mille reflets les poissons qui tentaient de sortir de leurs filets. Certains étaient très gros et sautaient très haut.
Une conversation badine s'installa, ils parlaient de tout et de rien, mais sans s'en rendre compte. Leurs esprits étaient ailleurs, tournés vers d'autres idées, d'autres images.

Le ciel se décolora peu à peu et puis il prit une teinte rose saumon vers le milieu. La nuit tombait doucement et l'horizon devenait déjà noir. Mais elle n'avait pas envie de rentrer. Elle avait promis la Dame, elle ne voulait pas manquer à son engagement. Même envers un enfant. Surtout envers un enfant.
Ils ont des rêves, ne les brisons pas, il existe déjà tant de rochers pour qu'ils s'échouent.


Moi aussi, je suis très pressée, mais je pense qu'elle attend qu'on s'endorme, pour apparaître dans nos rêves. Parce qu'elle doit avoir peur des pêcheurs, ils ont certainement essayé de l'attraper. Alors en sortant juste au moment où les paupières tombent, elle se fait passer pour un songe, les pêcheurs essayent pas de la prendre dans leurs filets.

C'était cruel, quand même, de vouloir capturer une divinité comme celle là. Parce que c'était comme la liberté, comme les rêves, comme le savon à la violette, c'est beau, ça rappelle de beaux souvenirs, mais ça glisse entre les doigts. Insaisissable, furtif, c'était presque plus une image qu'une réalité. À mi chemin entre le vrai et le presque vrai.
Elle se força à ouvrir les yeux pour se cacher de cette image qui saturait son esprit. Elle ne voulait plus imaginer ce filet géant qui se refermait comme un piège sur ce pur esprit.


Je sais pas, peut être que oui... Mais je sais pas trop comment faire pour l'appeler. Peut être que si je dessine une lanterne pour qu'elle voie mieux où on est ça l'aidera ?

Les lucioles volaient autour d'eux, il suffisait qu'ils en attrapent quelques unes et leur lanterne brillerait de mille feux.
Elle se glissa dans les spires, silencieusement, pour ne pas troubler cette aurore qui s'étendait sur eux. L'imagination était calme, comme apaisée par cette présence, par toute cette eau. Et elle ressentait une aura comme magique s'étendre sur son don. La Dame. Elle était toute proche et elle veillait sur eux.
Elle sourit.

La lanterne apparut dans sa main.
Elle se retourna vers Juliet et la lui montra. Il lui fit signe de l'ouvrir, avec son menton. Elle entrebâilla la petite lucarne et il rentra ses deux mains fermées, l'une contre l'autre, comme un coquillage, dans l'ouverture. Et puis, il les ouvrit, les enleva vite et ferma la porte.
Derrière la vitre de verre fin, dansaient un nuage délicat de petites lumières dorées.

Gwëll se retourna vers la cabine et accrocha la lanterne au crochet au dessus de la porte. La lumière diffusa sur le pont et auréola le petit visage angélique de l'enfant d'une lumière diaphane.


Juliet... Tu sais, toute à l'heure, quand j'ai dessiné la lampe ? Ben, j'ai senti quelque chose. C'était pas loin, et ça souriait. Enfin, je crois, parce que j'ai pas vu son visage... Je pense que c'était la Dame.

Maintenant, on va s'asseoir au milieu du pont, tu vas venir sur mes genoux et on va attendre sagement. On sa surveiller la surface de l'eau, même si c'est pas facile parce qu'il fait presque complètement nuit.
L'eau semblait étrangement d'huile. Gwëll coupa son dessin-moteur et l'embarcation ralentit jusqu'à se stopper complètement. Et puis la coque frissonna, la chair de poule apparut sur leurs peaux blanchies par l'éclat de la lune.
Les flots se troublèrent et le liquide sembla instantanément blanchir, comme éclairé de l'intérieur par une lumière douce et terriblement heureuse, bienfaisante.


La voilà, Juliet, c'est elle.

Leurs pupilles se dilatèrent, sous l'effet du plaisir que leur procurait cette apparition. La lueur sortit de l'eau, frôlant la surface et un œil leur apparut. Et cet œil, c'était un monde en lui même, tant les couleurs changeaient de la vie à laquelle elle était accoutumée. C'était tout un monde en nuances de violet, en teintes améthystes.

Ton vœu, Juliet, oublie pas ton vœu.

Elle, elle ne savait que demander, elle se sentait comblée par sa vie, même si elle pouvait toujours trouver quelque chose à redire sur ce qu'elle avait. Mais elle n'était pas capable de formuler explicitement ce qu'il lui manquait le plus pour être encore plus heureuse.
Alors, elle sourit à la Dame, elle sourit à l'oeil, au ciel, au lac, à la vie et à Juliet. Elle sourit, elle se leva et elle s'approcha du bastingage. Elle se pencha, doucement au dessus et ses doigts frôlèrent la peau douce de la Dame, dansèrent à ce contact. Elle sourit encore et ce sourire était destiné à la Dame seule, parce que c'était un remerciement. Gwëll pensait que, certainement, la Dame exauçait tous les vœux, mais que peu de monde pensait à la remercier. Parce que c'est vite fait, d'oublier, quand on obtient ce qu'on veut, d'oublier l'essentiel.


Merci, ma Dame, merci de t'être montrée à nous.

Ce n'était pas plus qu'un murmure, mais elle vit tout le monde améthyste s'agiter et danser comme un vol de flamants roses par une aube rose.
Tu as exaucé mon vœu, Dame, mais n'oublie pas mon Prince, son vœu à lui est pur et il mérite que tu lui réalises.


Juliet
Juliet

Petit ange
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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Fév 2013 - 20:52

Juliet comblait le silence en parlant. En fait, ce n’était même pas une question de silence : il parlait parce qu’il aimait parler, et rire, et bien souvent lorsqu’il parlait, il parvenait à se faire rire lui-même. C’était un enfant, c’était un Prince, il était imaginatif et vivant. Il aimait courir, et rêver, rêver des heures durant, rêver pendant des jours dans sa bulle de joie et de vie. Il était enfant, il était invincible, et n’avait besoin de personne. Croyait, du moins, ne pas en avoir besoin. Mais ces personnes-là avait une utilité, car ils le remettaient sur un chemin protégé ; juste, il ne le savait pas.
Les personnes qu’il rencontrait étaient, dans sa tête, comme des étoiles : à part l’étoile du Nord, la plus brillante, on ne pouvait pas toujours retrouver celle que l’on avait vu la veille. Sauf si l’on apprenait les constellations. Il était Prince, il devait savoir se guider, et il les connaissait grâce à sa grand-mère. Comme celle du Dragon, par exemple, qui était justement celle qui prenait en compte cette étoile brillante. Certes, celle de la Dame comprenait aussi cette étoile particulière, mais. Ainsi, chaque étoile pouvait devenir une personne que l’on retrouvait ; et tandis qu’il pensait à ça, il savait que Gwëll serait une des étoiles de sa constellation du Dragon intérieure.

Lorsqu’enfin il parvint à se taire, elle put lui répondre. Les pêcheurs voulaient capturer la Dame ? Mais … c’était horrible ! Comment on pouvait vouloir la capturer ? C’était pas gentil, en plus, si ça se trouvait, elle voudrait plus réaliser les vœux des gens après. Mais c’est vrai qu’elle était intelligente, la Dame, et qu’elle savait comment faire pour que l’on ne puisse pas l’emprisonner dans des filets. Il soupira de soulagement en pensant à ça. Ce serait vraiment trop triste que la Dame soit capturée. Et Gwëll disait qu’elle ne savait pas comment l’appeler, mais qu’il fallait peut-être éclairer. Juliet regardait toutes les lucioles qui volaient autour d’eux, avec un petit bourdonnement apaisant. Même si la nuit n’était pas encore tout à fait tombée, les lucioles éclairaient quand même la scène. De l’extérieur, ce tableau était particulièrement beau : le crépuscule flamboyant, avec le soleil qui se couchait dans l’arrière-plan, le bateau sans voile qui voguait tranquillement sur l’eau encore bleue d’encre, des lucioles flottant autour de deux personnes, dont une fée et un enfant.

Juliet attrapait les lucioles, en faisant attention à ne pas leur faire de mal ; il se serait presque excusé auprès d’elles. Gwëll avait fait apparaître une lanterne, mais elle était toute vide, comme il l’avait pensé. Il lui fit signe d’ouvrir la lucarne et il lâcha à l’intérieur un nuage de lucioles. C’était hyper-joli, des lucioles qui dansaient comme ça dans une lanterne. Il espérait simplement qu’elle n’oublierait pas de les relâcher, après. Parce que c’était pas très gentil de garder des lucioles enfermées pour soi tout seul. Puis elle alla accrocher la lampe et Juliet se pencha un peu au-dessus de l’eau. Elle était si noire maintenant que ça lui faisait un peu peur. Sa fée se tourna vers lui pour lui dire que la Dame était toute proche. Il ne sut pas quoi répondre, et se contenta de sourire. Il s’installa sur ses genoux, au milieu du pont, et ils attendirent, le souffle court, que la divinité daigne se montrer.

La nuit était tombée. La Lune brillait très fort, et les lucioles dansaient encore, alors il ne faisait pas trop trop noir. Le bateau s’était arrêté. Et soudain, la surface de l’eau se souleva. Il entendit Gwëll dire quelque chose, mais il ne comprit pas, trop obnubilée par Son apparition. L’œil violet de la Dame les regarda, et Juliet vit tout un monde dans cet œil. Il vit les châteaux des livres, les fées qui surveillaient le monde, il put apercevoir le début du bonheur, le commencement de la magnificence. Il admirait sa propre innocence et la beauté du monde, reflétée dans l’œil d’améthyste. Ton vœu, Juliet. Il ne savait pas quoi demander. Il se sentait comblé, déjà. Il était profondément bouleversé par cette apparition, à vrai dire. Il n’avait jamais vraiment espéré se retrouver face à elle. Il en avait rêvé, mais n’avait jamais réellement cru la voir. Mais il savait qu’elle connaissait son vœu, même si il n’arrivait pas à penser à autre chose qu’à tout ce monde de rêve qui venait de s’ouvrir devant lui.

Gwëll s’était précipitée vers la Dame, et lui avança plus doucement, tout intimidé. Le remerciement pulsait dans sa poitrine, mais il n’arrivait toujours pas à parler, alors il le pensa juste très fort. Merci, d’être venue. Merci d’avoir bien voulu te montrer. Cet instant, je ne l’oublierai jamais. Il tendit sa main vers elle, parvint à toucher sa peau glissante dans une caresse toute tendre. Il avait encore du chocolat sur la main.

*

Il était resté très longtemps pensif, au bord du bastingage, sans dire un mot, ce qui est assez rare pour être souligné. Il avait soupiré, tout heureux. Le bateau n’était pas reparti ; Gwëll était sans doute restée aussi rêveuse que lui. Il s’étira ; la fatigue commençait à le prendre. Il marcha silencieusement vers sa fée, attrapant sa main.

- Elle était très belle.

Sa voix était encore pleine d’émotion, même si il s’était un peu calmé. Suffisamment en tout cas pour avoir sommeil. Il fallait repartir, maintenant. Ils ne pouvaient pas rester là éternellement, même si Juliet en avait très envie. Mais il allait finir par avoir faim, et puis les pêcheurs avaient besoin de leur bateau. Lorsqu’ils arrivèrent, il sauta sur le pont où les attendaient deux hommes. Il reconnut aussitôt les vieux hommes qui leur avaient accordés le droit de prendre le bateau contre l’avis du plus jeune. Leurs grands yeux d’un bleu délavés luisaient d’une expression sereine et heureuse.

- Vous l’avez vu, n’est-ce pas ? Ça se voit sur vos visages, les enfants. N’oubliez jamais qu’elle vient de vous faire un cadeau.

Ils se lancèrent un regard plein de compréhension.

- Est-ce que vous voulez passer la nuit ici ? Vous reprendrez votre route demain, il se fait tard.

Juliet leva la tête vers Gwëll. Il ne sut pas trop ce qu’elle répondit : son état-second et sa fatigue l’empêchèrent de suivre un traître mot de ce qui suivit.


[Merci ma petite Gwëllichoute pour ce magnifique rp qui a duré un an et deux mois I love you Je te laisse le droit de clôturer le rp sauf si tu penses qu'il finit très bien comme ça. Comme tu veux, et encore merci I love you]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé]   "Dis, t'es une princesse ?" [Terminé] - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Fév 2013 - 22:51

La main de Gwëll frôlait l'eau. La Dame était partie depuis longtemps, mais elle n'av
ait pas enlevé son bras.
Elle sentait encore le contact doux sur sa main. Cette soie, sois ses doigts, elle ne l'oublierai jamais. C'était certain. Peu de gens avaient déjà rencontré la Dame. Et d'aucun ne l'avait oubliée. C'était une de ces choses qui ne se réalisent qu'une fois, dans une vie, mais qui ne cessent jamais plus, qui vous suivent. Une de ces choses qui réchauffent votre cœur et font briller vos nuits.

Les doigts de Gwëll dansaient à la surface des flots.
Eux même n'en revenaient pas. Toute cette douceur qu'ils avaient pu frôler de si près... jamais plus ils ne la retrouveraient. Et ils la cherchaient, ne voulaient plus la perdre, frénétiquement, obsédés. Un balais gracieux et ils dessinaient, des arabesques sur le liquide
Et le cœur de Gwëll chantait dans sa poitrine.
Une douce mélodie, un chant léger, une berceuse. Ce cœur qui avait été si proche de la pureté même, battait au ralenti.

Une légère brise vient jouer avec ses cheveux et ramassa, au passage, une larme perlée au creux de son œil.
Gwëll releva la tête et son regard sortit du vide dans lequel il était plongé. Il glissa délicatement à la surface des flots, effleura la côte, tutoya, au loin, les sommets. Un frisson la saisit et, lentement, elle ramena son bras à elle. Puis elle s'agenouilla, sans se presser, toujours moitié dans son rêve éveillé, adossée au bastingage. Et elle regarda ses mains, diaphanes, longues et fines. Longuement.

Elles avaient touché la Dame. Cet être divinité et pourtant réalité.
Certains disaient que la Dame n'existait pas. Mais Gwëll ne les avait jamais crus. Ils disaient que ce n'était que son imagination et pourtant, pourtant, il n'y avait pas qu'elle. Juliet aussi. Certains diraient, bien sûr, que ce n'était pas ni le témoignage d'une gamine attardée ni celui d'un enfant de dix ans qui prouvait quoi que ce soit. Et c'était vrai. Leur témoignage ne prouverait rien.
Parce qu'ils ne chercheraient pas à prouver quoi que ce soit. Ils avaient vu la Dame non pour prouver qu'elle existait mais pour la rencontrer. Car c'était bien la rencontre qui importait. Le reste n'avait aucune espèce d'importance.

Elle entendit des pas qui la sortirent de sa rêverie et une petite main vint se glisser dans la sienne. Elle releva la tête et sourit.


Bien sûr, qu'elle était belle, c'était la Dame.

Qui aurait pu en douter, d'ailleurs ? Même les sceptiques n'en auraient pas été capables. La Dame incarnait la beauté même, la grâce, la délicatesse. Tout, la Dame était mère de toutes les beautés naturelles.
Mère des femmes, mère des mères, mère de la terre, de la mer, du ciel et des nuages. Mère de l'imagination elle même.
Gwëll relança le moteur et le bateau fit demi tour vers la berge de laquelle il étaient partis. Le retour lui sembla durer une éternité et, pour autant, il lui sembla court. Puis la coque toucha le fond et Juliet sauta sur le pont. Elle prit une seconde pour souffler et libéra les lucioles de leur lucarne. Puis elle mit pied à terre à son tour. Les deux pêcheurs qui leur avaient prêté l’embarcation les attendaient. Ils souriaient et Gwëll pensa qu'ils devaient bien savoir qu'ils avaient vu la Dame.
Il lui semblait, d'ailleurs, que ça devait être écrit sur son visage, que ça devait être visible de très loin, tant il lui semblait qu'elle flottait encore dans la rencontre. Ses pas étaient de nuages et ses gestes comme ralentis.


Oui, elle s'est montrée à nous... Jamais on ne pourra oublier, maintenant, elle restera avec nous. Toujours.

Oui, toujours avec eux, dans leurs esprits et dans leurs cœurs. Ils seraient bien incapables d'oublier ça.
Tout le monde, d'ailleurs, serait bien incapable d'oublier une telle chose.


Ce serait très gentil de nous héberger pour cette nuit, mais on ne tient pas à vous déranger...

Après tout, si ça les gênait, ils pouvaient très bien camper au bord du lac, elle avait le nécessaire dans ses fontes. Elle sourit et le monsieur lui sourit aussi.
Puis il lui dit que ça ne dérangeait absolument personne car, de toutes manières, sa femme et lui vivaient seuls depuis un petit moment et que son fils était parti il y avait longtemps et que donc sa chambre était vide et qu'ils pourraient très bien y dormir.


C'est très gentil, monsieur, on vous suit.

Et il partit vers le village et ils le suivirent. Enfin, elle seule parce que Juliet n'avait pas bougé. Elle retourna sur ses pas et elle attrapa la main du petit garçon. Mais il la regarda avec des yeux tellement peu éveillés qu'elle eut pitié. Elle lui ouvrit ses bras et il enroula les siens autour de son cou. Alors, elle le souleva et elle suivit le marin qui les avait invités.

La maison était modeste mais confortable. Le monsieur ouvrit une porte et Gwëll rentra, Juliet dans les bras. Elle l'allongea sur le lit et l'installa sous les couvertures, bien au chaud.
Le marin regarda le petit garçon avec un grand sourire et puis Gwëll avec un grand sourire. Et il lui proposa une boisson chaude. Elle le regarda, puis elle regarda le lit avec l'enfant dedans et puis encore le monsieur. Enfin, elle lui sourit.


C'est très gentil, mais je pense qu'il est tard, je vais aller dormir, moi aussi... Je n'abuserai pas plus de votre hospitalité ce soir.

Sans un mot de plus, il lui adressa un clin d’œil et ferma la porte.
Alors, elle borda un peu mieux Juliet et étendit la couverture qui était au bout du lit au pied du lit. Puis elle s'allongea dessus et s'endormit instantanément.
À l'instant même où elle ferma les yeux, il y eut un éclair violet, alors, elle sut de quoi elle rêverait, cette nuit là.

Loin dans le lac, la Dame sourit et ses pensée vinrent bercer des enfants endormis du sommeil du juste.


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