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 [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]

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Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeVen 3 Déc 2010 - 21:06

Toi.
Entre toutes les ombres, tu es surement la plus reconnaissable, Elera. Et ça tombe bien, je te cherchais aussi.

Marlyn se redressa, la respiration sifflante dans la poitrine. La pénombre masquait leurs attitudes respectives, et elle effleura des doigts les dagues qui reposaient dans le creux de ses poignets, par habitude. Après tous ces regards lancés dans la foule ; toutes ces secondes à crever de se tenir devant elle pour une dernière humiliation, un dernier défi… Elle était prise de court. N’avait rien à lui dire, ni n’avait eu l’intention de prononcer un seul mot, juste de combattre, de se blesser mutuellement, de fuir en laissant tout en plan. De tirer un trait sur cette Académie.
Oui, tout tombait de nouveau. Gwendalavir voyait s’effondrer les tréfonds de sa société, se démanteler ce qui était jusqu’alors le réseau le plus influent de l’underworld. Machinalement, la jeune femme porta la main à son visage pour s’assurer que son demi-masque était bien en place. Ce handicap sur lequel elle avait énormément joué durant la période de terreur qui était en train de s’achever… Cette mutilation qui resterait le dernier repère de l’Académie, et qui pourrait être extrêmement gênant si les deux jeunes femmes décidaient de se battre. Comment faire face à une marchombre quand la moitié du monde restait dans les ténèbres et quand les distances étaient aussi tordues qu’un vieux donjon décati ?

Mais Elera restait Elera, et c’est peut-être ce qui surprit le plus la Mentaï. Comment pouvait-elle n’avoir pas changé à ce point-là ? Intrinsèquement elle ne pouvait pas comprendre que l’on puisse tenir le même discours pendant autant de temps. Après avoir vu les tréfonds des cachots de l’Académie, après avoir vu les sévices que Marlyn avait infligé à nombre d’Académiciens amaigris dans leur geôles, après avoir elle-même subi le découragement collectif qui s’était emparé des Académiciens avant que ceux-ci décident de se rebeller… Comment pouvait-elle, en pleine bataille pour la reconquête de ce batiment, songer à venir voir son ennemie pour lui parler ? S’excuser alors qu’autour d’elles tombaient autant de mercenaires que d’élèves ?

Non, décidément, c’était quelque chose de trop marchombre pour que Marlyn y ait accès. Si jamais cette tirade tellement harmonieuse qu’elle donnait envie de vomir n’était qu’un stratagème, elle ne devait pas se déconcentrer. Son torse pivota légèrement sur la droite autant pour augmenter son champ de vision et éclaircir les zones d’ombre de son regard que pour se laisser la possibilité de dégainer rapidement. Cette impression de danger imminent était renforcée par l’arrivée brutale d’une autre marchombre : Anaïel. Elle avait décidé de revenir à l’Académie, donc.
La séparation douloureuse d’avec Miaelle, les excuses impromptues d’Elera dont elle ne savait pas quoi faire, et maintenant son infériorité numérique face à deux marchombres expérimentées… il en fallait peu pour qu’elle décide de générer son pas sur le côté tout de suite.

Elle était sur le point de répondre. De tester les limites de patience de la marchombre bisounours, de tester les limites de son influence sur la marchombre ailée. Il en fallait peu pour raviver la fureur de cette dernière, dont les yeux brasier indiquaient qu’il n’y avait besoin que d’une allumette.
C’était sans compter cette Imagination qui lui tiraillait l’attention, des bribes de rapport de Mentaïs inachevés car la gorge de leur émetteur venait d’être tranchée, des images par saccades, Elio et Kylian combattant ensemble, la déflagration de dessin qui avait un instant tellement perturbé les Spires qu’elle avait eu du mal à y accéder, toutes les bribes de dessins qui apparaissaient dans l’air, formaient un amalgame difficile à discerner… Jamais l’Imagination n’avait à ce point été morcelée.

- Désole toi autant que tu veux, Elera, c’est tes amis qui meurent ce soir, pas les miens.

Gagner du temps. Terminer ce réseau de hurlements Imaginaires, organiser le flux d’énergie que requérait l’art du dessin, et surveiller en même temps les moindres mouvements des deux ennemies en face d’elle.

*Laisse les choses se passer Elio, achevez le Chaos de vos propres ma-*

Migraine, déchirures mentales, aveuglement, torrent d’informations, cri ininterrompu de dessins.. un proche. Recomposer sa garde, garder l’attention des adversaires sur ses paroles et non sur les neurones qui s’écartelaient dans sa tête.

- Que fais-tu là ? As-tu si peur de me combattre toute seule que tu amènes un chien de garde ?
fit-elle en désignant Anaïel du menton.

Un dessin proche, une signature connue mais pas identifiable, un souffle dans les Spires dont elle ne saisissait pas visuellement la provenance et s’enroulait autour des cheveux roux. Un dessin allié, destructeur. C’était suffisant pour que Marlyn ne se pose plus de questions. Sûrement un mercenaire du Chaos qui avait fui les combats et avait saisi ici l’occasion de nuire et d’y survivre. Sûrement quelqu’un qu’elle n’avait jamais croisé que dans de rares occasions, sans lui parler, sans en connaître même le nom. C’était suffisant, trop de choses se passaient en même temps. Anaïel ne se restreindrait devant Elera que quelques minutes. Cette marchombre presque mythique entre ces murs, dont on disait que sa greffe était deux belles ailes qui lui permettaient de voler sur la Voie.

- … Ou devrais-je plutôt dire, un pigeon de garde ?


Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Déc 2010 - 18:31

Le temps semblait s'étirer comme un fil élastique qui les aurait lié par delà l'espace et le chaos qui les entouraient. La réflexion de Marlyn, son air absent, ses joues creuses, les larmes dans son oeil, tout cela dénotait franchement avec ce qu'elle voulait laisser paraître, comme si elle ne possédait plus la bonne colle pour jointurer les débris de son masque crevé. Qu'y avait-il dans la pièce dont elle faisait rempart de son corps ? Que s'était-il passé avant qu'elle n'apparaisse soudainement ? Elera semblait s'être excuser de quelque chose, et l'air méprisant de Marlyn glaça les veine de la marhombre. Anaïel ressentait tout ce qui l'entourait. Ses perceptions affinées plus que flouée par la colère, ses ailes qui miroitaient contre son dos, le chant du sang qui pulsait sur sa peau, celui des âme qui bruissait contre ses os, la rendait plus intuitive qu'elle ne l'avait jamais été, sa conscience s'étendant par delà son corps pour couvrir toute la zone d'affrontement. Celui-ci était d'ailleurs inévitable, elle le savait. Comme elle savait que Marlyn était redoutable dans sa peau de mentaï impitoyable, comme elle savait néanmoins que leurs forces, à Elera et elle, pouvait compenser ce désavantage. Restait cependant une inconnue particulièrement importante à l'équation : la difficulté d'Anaïel à se contrôler lors d'un dessin trop proche, ce qui était relativement embêtant sachant que c'était le principal mode de combat de la mentaï. Anaïel grimaça.

Gronda au son des mots de Marlyn. Le mépris était le plus sur moyen de l'énerver, de l'amener à se battre et, même si elle avait conscience de cette faiblesse, Anaïel ne pu s'empêcher de réagir à la pique de la mentaï. Ses prunelles s'embrasèrent et elle lança, d'un ton mordant et brûlant de hargne :

- C'est ta vie qui est en danger, maintenant, Marlyn. Tu es en infériorité numérique, et tu le sais, sinon tu aurais déjà attaqué. Ravale donc ton venin, il ne te fait paraître qu'encore plus navrante que tu ne l'es déjà dans ta situation. Et si tes paroles sont ton seul moyen d'attaque, alors tu devrais prendre la fuite maintenant au lieu de spéculer inutilement sur le hasard de notre rencontre. et en plus je suis pas un pigeon bomb

Elle se glissa au côté de son amie tout en lui effleurant le coude d'un caresse. Une caresse qui se transforma en étau lorsqu'elle sentit la réalité se déchirer, chavirant son âme avec elle. Un soubresaut lui secoua la poitrine, alors que son corps se tendait instantanément, d'une rigidité effrayante d'immobilité. La sauvagerie ignée qui l'imprégnait réagis, se rebella contre cette trahison innommable, directement dirigée contre Elera. Elle tourna la tête vers la provenance du dessin et ouvrit la bouche, les yeux en feu, la peau bouillonnante d'indignation. Un hurlement bref en jaillit, moduler du ventre, taillé dans la gorge, issu d'un monde entier d'horreur et d'abominations à sa beauté et à son harmonie. le son sembla compacter l'air, le tordre, lutter contre l'ouverture, criant de colère. Elle apperçu, à travers le prisme sanglant de sa haine, l'éclat de prunelles connues, l'éclat miroir et violet du regard de la jeune fille aux mensonges, dans la montage. Un rictus haineux barra le visage de la machombre. Était-ce le cri instinctif qui avait jaillit, ou bien la surprise qui en avait résulté ? Toujours est-il qu'un instant, le dessin semblait avoir stoppé sa course.

Elle avait les nerfs bien trop à vif ce soir. Lorsqu'elle sentit à nouveau le sang d'Elera pulser sous ses doigts, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas bouger, alors que les doigts d'Anaïel devait probablement lui faire mal. Elle ferma les yeux un instant, jugulant ses émotions, faisant taire cet instinct sauvage qui la poussait à user de pouvoirs qu'elle ne contrôlait pas, à user de la rage dévastatrice qui l'habitait. Elle ne devait pas la laisser prendre possession de son corps, non, mais devait la juguler, consciente de la puissance qu'elle recelait et qui lui serait utile contre Marlyn. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle était plus calme. Elle sourit d'un regard d'excuse à la jeune femme qui affichait maintenant deux traces rouges sur les bras, et se promis de la revoir après tout ça pour lui expliquer à quel point elle avait besoin d'elle, elle, l'ancre, la barrière, le salut de son âme sous l'influence de la rage. Mais un regard pouvait en dire bien plus que des paroles, aussi vit-elle un éclair de compréhension et de pardon scintiller dans les améthystes de ses yeux.

Lorsqu'elle dévia son regard sur la mentaï, elle ne vit que l'ombre sur son visage, l'empêchant de voir ses émotions. Néanmoins, une odeur de surprise volait dans l'air, et le tapissait de violence. L'intermède avait duré moins d'une minute. Elle ricana et lança :


- Tu es bien aise, Marlyn, de parler d'animaux de garde. Pourquoi n'inviterais-tu pas ton allié à nous rejoindre ? il me semble que tous, ici, la connaissons.

Tendue comme un arc, elle était à deux doigts de bondir, mais la tension qui nichait Elera, et le danger alentour, l'empêchait de s'éloigner. Pour l'instant.


Edel Hil'Guidjek
Edel Hil'Guidjek

Premier Gardien
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 18:42

Gros Changement majeur, Edel a explosé la dalle du hall, donc voilà :roll:difficulté en plus pour vos personnages! Il n'y a plus de sol Arrow Et elle est HS. MP si ça pose des problèmes notoires.




Le choc des deux camps, fut d’une violence que nul n’aurait put prévoir et malgré la gravité de l’instant, la jeune femme fut touchée d’être ainsi suivit par l’académie toute entière, dans cette charge ultime. Bien qu’aucun d’eux ne sache réellement toute la portée de son acte… de sa décision.

La fierté empli son cœur tout entier, la fierté de se trouver ici en ce jour, de ce battre ainsi aux côtés de cœurs aussi valeureux et dénué de peur, face à ennemie aussi fourbe et cruel qu’étaient les mercenaires du chao. La fierté de diriger ses hommes qui honoraient vaillamment la parole qu’ils lui avaient donné le jour de sa mise en fonction dans la surveillance du domaine.
Ils l’avaient suivit ceux-là, qui ne la connaissaient que depuis quelques mois, ils l’avaient suivit ces hommes qui ne connaissaient rien d’elle ou de sa famille.Mais au delà de l’acte de fidélité de ses hommes qui se battaient vaillamment à ses côtés, il y avait la présence de ses élèves au tempérament de feux, que nul garde n’avait sut refouler. Ses élèves au regard de braise, qui hurlant leur colère se mouvaient avec une volonté de fer d’un seul mouvement, pour expulser le mal de l’institution qui les voyait grandir et se perfectionner de jour en jour, ce lieu qui les avait permis et les permettait encore de s’élever pour leur pays, contre le chaos et le mort.
Eux aussi l’avaient suivit, bien que n’étant soumis à aucun serment. Ils l’avaient suivit…

Dans les premiers moments de la charge, la lame de la Première Gardienne s’éleva vers le plafond, tranchant net un dessin peut convainquant dirigé vers sa personne. Un autre éclata prêt de son oreille droite, la rendant partiellement mais douloureusement sourde, le garde à ses côtés s’écroula dans un cri de douleur.
Une énorme boule de feu s’éleva alors dans le hall et se précipita avec violence vers Edel qui en eut momentanément le souffle coupé.
S’élançant immédiatement dans les sbires, la Première Gardienne déploya un bouclier de bois au dessus d’elle et des personnes les plus proches, bousculant violemment la dame Vornang qui s’était hissée à sa hauteur.
Le dessin de bois déployé dans les airs, éclata sous la force de la boule de feu,mais l’élément destructeur fut stoppé, consommant la matière. S’arrachant aux peu de sbires auxquelles elle avait droit, Edel hurla à certains élèves de reculer. Saisissant le bras du maître des écuries de sa main droite, avec moins de précautions qu’elle l’aurait voulu, Edel redressa la jeune femme d’une seule main.

Se redressant, la Première Gardienne enchaîna et cria les ordres suivant, faisant fi de la démonstration de force de l’ennemie, son premier duel débuta dans la foulé. Un mercenaire hurlant se précipitait sur elle, l’épée levée au dessus de sa tête, il abattis son arme sur la jeune femme qui leva le bras gauche à hauteur de ses yeux, pour se protéger du coup.
L’épée n’eut que le temps d’effleurer sa peau fine et blême, et durant quelques secondes, le temps sembla s’arrêter pour elle. Le dessin pulsa sous le contacte glaciale de la lame et s’empara tout entier de l’arme meurtrière à présent stoppée net par le dessin destructeur.
La lame du mercenaire se brisa en plusieurs endroits, dans un même cliquetis fracassant. L’effroi s’empara du regard de l’homme en face d’elle et des autres autour d’elle. Le poing droit de la Première Gardienne alla s’écraser dans la fasse surprise du mercenaire qui tomba inconscient.

Pivotant sur elle-même elle en tua autre, et encore un autre. Sa lame tournoyait au dessus de sa tête et autour d’elle, tranchait sans cesse, emportée dans une danse macabre interminable et au rythme soutenu. Étincelante, les coups étaient si violents que l’arme ressortait toujours propre des plaies qu’elle ouvrait,elle étincelait cette lame fougueuse et redoutable.
De son bras gauche qui lui fait souffrir, Edel paraît la quasi totalité des coups qu’on lui portait, le dessin pulvérisant tout ce qui entrait en contacte avec son bras. Lames, haches, couteaux, flèches, poings, bras, jambes, tous se fracturaient à plusieurs endroits simultanément, si bien qu’autour de la Première Gardienne se rependait régulièrement des craquements sinistres réguliers d’os cédant sous le dessin destructeur et des cris de douleurs interminables de ceux qui en subissaient les douleurs.

Jamais elle ne s’était battue ainsi, il était interdit chez elle d’utiliser la Main Morte et pour cause… Des larmes de douleurs ruisselaient sur le visage fermé de la jeune femme qui tournoyait en tout sens, distribuant la mort à qui venait la chercher. Sa tête semblait sur le point d’exploser, l’énergie que déployait le dessin qui dévorait tout, la pesait tout son corps le subissait. Et bien que cela ne se voyait pas à première vue, elle commençait à fatiguer. Or elle se devait de continuer à bouger en tout sens, les dessinateurs adverses l’atteindraient autrement. Et des dessins qui lui étaient destiné, il n’en manquait pas.

Edel hurla en signant la deuxième parade, un toute petite lame tournoya un instant entre ses doigts avant de se planter sauvagement dans la gorge du premier venu.Arrachant son sabre du torse dans lequel elle venait à peine de le planter,elle fit une roulade sur elle-même évitant de justesse un dessin meurtrier. Sa jambe décrivit un arc de cercle fouettant l’air, et son pied alla frapper un autre adversaire sur le point d’achever un élève à terre.
Lui saisissant la tête elle lui brisa violemment la nuque d’un coup sec, le dessin de sa main gauche pulvérisant la mâchoire du mercenaire qui s’écroula en sang. Sa lame abatis à nouveau sur le voisin proche, elle glissa au sol, sectionna une jambe, remonta brusquement surprenant un autre adversaire, lui saisit le bras qu’il portait à son visage, les os du mercenaire cédèrent sous la pulsion du dessin qui lui brisa le bras jusqu’à l’épaule.

Edel évita une lame, puis une autre, ses hommes autour d’elle s’étaient regroupés pour lui porter main forte, mais ils tombaient un a un, sans qu’elle puisse faire quoique ce soit.
Un autre mercenaire remplaça le précédent, sa lame tournoya dans l’air et lui trancha le torse en diagonale alors que sa main blême se refermait à peine sur un poignet qui se brisa net au contacte de sa peau. Edel pivota sur elle-même et décapita un ennemi sur le point de venir à bout de la dame Vornang, toujours à ses côtés. Avant de poursuivre son avancé, la Première Gardienne croisa son regard et lui cria au dessus du brouhaha ambiant :

_Dame Vornang, en ce jour, c’est auprès de moi que vous vous battez ! Et se battre auprès d’un Hil’Meredrine, n’est pas très recommandable ! Éloignez-vous, ils concentrent leurs forces surmoi, vous ne devez pas rester ! Vous DEVEZ tenir, jusqu’au bout ! - regard entendu- Tenez pour moi.


La laissant là, Edel passa devant elle afin de continuer sa progression. Pourvu que la jeune femme écoute son conseil et qu’elle s’éloigne, elle ne tiendrait plus longtemps à ce rythme et ne serait bientôt plus capable de se protéger elle-même, ses mains commençaient à trembler sous le manque d’énergie.

Enchainant, Edel posa une main ferme sur l'épaule du jeune Kylian essoufflé, aux prise avec un mercenaire bourru. D'une pression des doigts, elle obligea le jeune homme à reculer, le faisant pivoter sur lui même, échangeant ainsi leur place respective. Elle leva à temps son sabre, parant ainsi le coup destiné au jeune garde, dévia la lame du mercenaire, lui ouvrit la gorge de la pointe de son sabre, et lui frappa le torse de la main gauche. L'homme s'écroula, la cage thoracique en mille morceau.
Se tournant vers son plus jeune élément elle lui dit le plus fort qu'elle put:

_
Monsieur Holin, retirez-vous, vous en avez déjà assez fait! - le voyant comme indécis, elle ajouta - Regardez-vous! Vous mourrez en restant ici! Retirez-vous!

Regard insistant, elle bouscula le jeune homme vers l'arrière, espérant ainsi le pousser à se rendre auprès des rêveurs. Se détournant de lui, Edel riva à nouveau son attention sur le combat.
En face, un groupe de mercenaire lança une seconde charge, Edel hurla l’ordre de se tenir en garde, le peu de ses hommes pouvant encore le faire s’exécutèrent,plusieurs lames se dressèrent pour cueillir l’ennemi, dont des lames d’élèves encore debout. A cette vision la jeune femme changea immédiatement de stratégie.
Modifiant l’orientation de la pointe de sa lame, elle quitta la ligne formée par ses hommes tremblant de fatigue. Elle s’imagina un moment être là avec les siens auprès d’elle. Si ils avaient été là, le combat serait terminé depuis bien longtemps. Ce n’étaient pas pour rien qu’on les mettait toujours en première ligne autrefois, dans ses grands combats qui recouvraient alors Gwendalavir.

Combien de foi avait-elle opéré cette manœuvre avec ses frères ? du moins en théorie.
Posant un genoux à terre elle abattit violemment sa main sur la dalle. Edel hurla de douleur en sentant le dessin parcourir son bras avec force, se répartir dans chacun de ses doigts et se libérer sur le sol. Pleurant, elle vit le dessin se répandre sur la dalle épaisse, elle se releva immédiatement et hurla à ses hommes de reculer en catastrophe, courant elle-même pour s’éloigner au plus de l’endroit où elle avait frappé.

La peur au ventre de voir ainsi leur meneuse leur hurler de fuir, tous se précipitèrent au fond de la salle alors que le dessin arrivait aux limites de la pièce. Le sol du hall se brisa d’un seul coup dans un bruit fracassant,creusant un trou béant là où la jeune femme avait frappé.

La déflagration souffla les mercenaires qui tombèrent, comme le sol se dérobait sous leurs pieds, alors que le bruit assourdissant faisait trembler les murs.
Edel tomba à la renverse, le nez et la bouche en sang, la vue brouillée. Un fou rire nerveux la secoua, elle pensa à Audric à qui la situation aurait bien fait rire si il avait été présent. Étrangement ce genre de situation l'amusait, Audric était d'une étrangeté parfois... mais il aurait aimé le faire. Malgré ce que cela coutait, il aurait aimé le faire elle le savait. Il aimait braver les interdits, il allait lui en vouloir d'avoir fait ça sans lui.
Elle voyait déjà la tête de Solivan ou Léopold ou même tous les autres, en apprenant ce qu'elle avait fait. Si ils l'apprenaient un jour...
Un autre sourire, se dessina sur les lèvres en sang de la Première Gardienne, elle sentit un liquide chaud couler de ses oreilles, se dit qu'elle y était peut-être allé un peu fort cette foi-ci.

Le silence s’abattit sur le hall, qui ne possédait plus de surfasse plane.

Le plafond sembla tournoyer au dessus d’elle, une violente nausée s'était tout à fait emparé d'elle. Elle avait tellement mal qu’elle ne sentait plus rien à part le dessin de son bras gauche qui continuait à pulvériser le moindre centimètre carré de dalle sur laquelle il reposait.

Le sourire aux lèvres, elle n’eut que le temps de penser qu’il y aurait du boulot pour refaire le hall après ça. Riant encore nerveusement, des larmes s’échappèrent de ses yeux, elle aurait aimé que Locktar soit là… elle aurait tellement aimé qu’il soit là… qu’il lui dise encore qu’il l’aimait. Une larme s'échappa de ses yeux. Mais comment pouvait-il l'aimer après tout? Elle n'était que destruction...

Fermant les yeux, Edel en douleur, ne se releva pas.


Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Déc 2010 - 14:41

[Edition à volonté. Vraiment.]

..Silence. Et dansant au creux du silence éclatant, Anaïel. Ouverte à sa greffe, elle sentit son approche, et c’est sans défense, sans aucune préparation qu’elle fit face au torrent de rage dans son dos ; tant de colère dans ce feulement rauque, feulement sauvage qui ne laissait la place qu’à l’instinct animal. Elera pivota, imperceptiblement ; elle faisait toujours face à Marlyn et ne la quittait pas des yeux, mais c’est vers l’ange flamboyant de rage que tendaient les fibres de son corps, alors qu’elle essayait de comprendre, comprendre comment Anaïel pouvait perdre davantage le contrôle ici que lors de sa fuite hors des éboulements. Elle connaissait Marlyn ? Comment, pourquoi ? Les mots de la ténébreuse flottaient, murmure de fond, tels les mouvements lents des algues dans les bas-fonds, sur la trame électrique de la haine. Oui. C’était ses amis qui mourraient ; mais seulement parce qu’elle tenait à chacun des êtres qui avaient foulé ce sol, même si elle ne connaissait pas leur nom, ou même leur visage. Et elle était tout autant désolée pour ces apprentis qui tombaient, que pour ce mercenaire qu’elle avait tué d’un seul geste ou les vivants qui devraient vivre avec leurs souvenirs éclatés ; tous, ils étaient tous des marionnettes entre les mains du temps. Ceux qui avaient été réveillé en pleine nuit pour se battre, alors qu’ils croyaient l’Académie en refuge ; elle, qui avait aidé la résistance à se former, et qui était ballottée par les flots des événements, qui n’avait pas pu agir quand elle l’avait voulu, et avait dû attendre que les saisons la laissent s’échoir sur le rivage ; et puis Marlyn, aussi, était esclave du temps, suivant le Chaos parce qu’il l’avait sauvée. Au fond, qui ici voulait véritablement l’acier, le sang et les cris ? C’était tout un jeu de pouvoir, un jeu dont les joueurs ne foulaient pas le champ de bataille, préférant y envoyer des pions humains pour s’entredéchirer, avant de balayer le plateau d’un revers de main pour y placer le symbole de leur victoire. Mais c’en était assez ; elle n’était pas là pour rentrer dans leur jeu, mais pour s’excuser de l’avoir fait. Elle n’était pas là pour se battre, ni contre Marlyn, ni contre qui que ce soit d’autres.

Elle n’eut pas le temps de le lui faire savoir, pourtant ; Anaïel, piquée à vif, réagit bien plus rapidement. Par exactement le contraire de ce qu’elle s’apprêtait à dire. Infériorité numérique ? Attaque, défense, fuite ? Déjà les stratégies, déjà les positions de force et de combat, et il était trop tard pour s’en dégager. Elera jeta un regard vers la marchombre, puis vers la mercenaire du Chaos, malaisée ; C’était pourtant Anaïel, qui lui avait fait promettre de ne pas haïr, Anaïel, dont chacune des réactions semblait être un réflexe stimulé par les mots de Marlyn. Elera sentit le désespoir lui remonter dans la gorge, bile noire et étouffante ; pourquoi fallait-il toujours que la violence devienne le fil directoire des émotions qui s’entrechoquent, que…

Sa gorge. Ce n’était pas simplement elle ; c’était physique, guttural, un étau qui se resserrait autour d’elle. Elle tenta d’engloutir cet air qui l’entourait, mais qu’elle n’arrivait pas à aspirer autrement que par fin filaments, sans réussir à se dégager davantage la trachée. Elle tenta de s’accrocher à quelque chose, n’importe quoi, et c’est sur le visage de Marlyn que s’arrêta son regard, avant qu’un éclair de compréhension ne vienne le teinter de surprise ; c’était elle. Elle ne savait pas comment, mais c’était Marlyn qui était en train de lui faire ça, de l’assassiner à distance, d’ébranler son état physique, et une vague de répulsion la secoua à l’idée qu’elle puisse la dépraver ainsi, la priver du simple contrôle de son propre corps, même à petite échelle, même si ce n’était rien, juste un serrement de gorge. Elle ne sentit pas la caresse d’Anaïel, ni ses doigts qui enserraient son bras de leur poigne ferme, mais elle entendit son cri, se noya dedans, avant que sa respiration se débloque, brusquement, réveillant du même coup la douleur dans son bras, alors qu’elle prenait enfin conscience des doigts meurtrissant sa peau ; l’enfant indigo la lâcha, et Elera croisa son regard, étirant ses lèvres en un faible sourire. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer, mais ce qu’elle savait, c’était qu’Anaïel ne lui voulait aucun mal. Que ces marques sur son bras n’étaient rien par rapport à ce qui aurait pu arriver, si elles ne s’étaient pas accrochées l’une à l’autre, si elle n’avait pas crié… Et puis peut-être pas ; peut-être que le contrôle de Marlyn s’arrêtait là, et qu’elle n’aurait rien pu faire d’autre que gêner sa respiration, mais Elera n’en était pas moins reconnaissante à Anaïel. Surtout sachant ce qui lui coûtait de garder un semblant de contrôle…

Elle fixa ses yeux sur le visage de Marlyn en même temps que l’autre marchombre, encore ébranlée de ce que celle-ci venait de lui faire. Etait-ce ce que ressentaient ceux qui étaient envoûtés par le chant marchombre, lorsqu’ils perdaient tout sens de direction, et ne faisaient plus que suivre ce fredonnement, sans pouvoir s’en empêcher ? La perte total de mouvement, de liberté, comme lorsque le rythme de sa respiration n’avait plus été le sien ? Mais le chant marchombre respectait les rythmes, modulé par la bonne voix. Comment pouvait-on utiliser un tel pouvoir autrement que pour chanter l’harmonie, comment pouvait-on même envisager de discorder ainsi un être ? C’était tout ce qu’elle était qui se révoltait contre cette idée. Et, concentrée sur Marlyn, elle fut à nouveau désarçonnée en apprenant qu’un autre mercenaire du chaos se trouvait dans les parages. Mais un qu’elle connaissait ? Qui est-ce que…

Elle leva les yeux vers les poutres. Croisa les yeux-miroirs.


- Non.

Un mot qui était autant dirigé à elle-même qu’à Anaïel, à Ambre et à Marlyn. Non, Ambre ne pouvait pas être ici. Non, Anaïel, Ambre n’est pas l’alliée de Marlyn ; Non, Ambre, ne te bats pas contre nous, s’il te plait ; Non, Marlyn, ne l’invite pas à te rejoindre… Elera sauta. Accrocha une poutre, pour se retrouver accroupie face à Ambre, en hauteur, au dessus de l’oiseau et de la chauve-souris. Et la fixa, encore, yeux violacés traçant yeux violacés. Elles n’étaient pas miroirs, pourtant ; et c’est seulement maintenant, à la regarder de si près, qu’Elera remarqua que les dessins de ses yeux n’avaient rien à voir avec les siens, tout comme le ton de la couleur, légèrement différent. Ceux-là étaient un brin plus foncé que ceux que lui renvoyait habituellement son reflet alias : la flaque d’eau. Elle accrocha la pupille, le trou noir qu’ils avaient tous en commun, avant de s’adresser à elle.

- Un jour, peut-être, je serais ton adversaire. Mais pas aujourd’hui.

Ambre n’avait choisi aucun camp, et se battrait contre qui voudrait d’elle comme adversaire ; c’était, du moins, ce qu’elle lui avait dit, il y avait un certain temps déjà. Anaïel semblait penser qu’elle faisait partie du Chaos, mais peut-être ne savait-elle pas que la Corbac n’avait qu’elle-même pour alliée, et ne se déclarait pas d’ennemis… Elera ne lui faisait pas particulièrement confiance ; l’indifférence avait rythmé leur apprentissage, et l’incompréhension y avait ensuite succédée. Mais cela ne changeait rien, au fond ; qu’Ambre soit Ambre, ou une autre, cela ne changeait rien à sa décision : elle ne voulait pas s’en faire une ennemie. Elle se tourna vers Marlyn, sans plus faire attention à celle qui les avait surplombées en silence jusqu’ici.

- Je ne veux pas me battre contre toi, Marlyn, je n’en ai jamais eu l’intention. Mais je ne laisserai personne mourir aujourd’hui. Ni Anaïel, ni moi, ni elle.

Elle hésita un instant, sa main se levant en direction de sa gorge sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, avant d'ajouter :

- Ni toi.

Kylian Holin
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeMer 8 Déc 2010 - 17:59

    Bon, ne pas s' affoler surtout, relativiser. Peut être qu' il n' est pas si méchant que ca finalement ? Un petit rire sadique s' échappa de la gorge de l' homme en face de lui, le ramenant la réalité.

    ...
    Bon ok, finalement il était un peu, un tout petit, vraiment, beaucoup, énormément dans une situation désastreuse. Mais seulement un petit peu alors hein, rien de dramatique, vraiment !
    Tien, essayons de parlementer, peut être qu' il aime bien les blagues ? Non ? Un petit Pierre-feuille-ciseaux alors ? Non plus ? Un jeux de carte alors, un poker ?

    La flamme bleuté qu' il entretenait entre ses doigts grossissait à vue d' œil, comme enrichi par un terreau invisible et à l' incroyable efficacité immédiate.


    *Aïe je crois qu' il aime pas le poker...*

    A situation dramatique, mesures exceptionnelles et de dernier recours - surtout de dernier recours en fait-.


    - Heu... Sympa ta veste ! ?


    Un peu désamorcé par les paroles complètement déplacées du jeune garde au sol, le dessinateur resta quelques secondes sidéré par sa bêtise. Précieuses secondes dont profita allègrement Kylian pour prendre ses jambes à son coup - ou plutôt ses genoux, pas l' temps de se relever-. Malheureusement, quelques secondes ce n' est rien, définitivement rien lorsque l' on se trouve face à une personne capable d' attaquer aussi bien à proximité qu' à distance.

    Kylian tourna lentement la tête en arrière : Le dessinateur le regardait, de la façon la plus mal attentionné qui soit.
    Oh Oh.... Il semblerait qu' il l'ait légèrement vexé.
    La, il était inutile de préciser qu' il était un homme mort, et les flammes bleus du brasier qui avait desormais atteint une hauteur considérable avait des arrière goût d' Au delà...ou de deux magnifiques yeux de la même couleurs - Il préférait largement les yeux-.
    Elio ?

    Comment l' avait-il retrouvé ? Comment était-il arrivé ici ? Non, surtout, comment était il arrivé ici aussi vite ? Et pourquoi ne portait-il plus son armure ?

    Toujours est-il qu' avoir à subir les stupidités du roux était une chose mais si elles étaient plus doublés des provocations d' une crapule sans la moindre arme pour se défendre alors la, c' était le pompon.
    Et, c' est plus furax que jamais que le dessinateur envoya son projectile en direction du nouvel arrivant.

    Kylian eu envie d' hurler mais aucun son ne pu sortir d' entre ses lèvres. Il avait la gorge nouée par la peur.


    *Non pas Elio ! Pas lui ! *

    Bien heureusement, il le manqua. De peu. Les flammèches azurs réussirent toutefois à lui brûler la cuisse gauche.
    Un mélange de joie et de peur se mélangeait dans son esprit.
    Il avait réussit à éviter la bouboule que l' autre préparait depuis 3 minutes au moins - Quoi ? Ils avaient papoté tant que ca ?-
    Ce qui signifiait qu' il n' était pas près d' en faire une aussi grosse avant... 3minutes ! Mais Elio avait quand même été touché ! Il devait avoir mal il...

    Kylian voulu se rapprocher de son ami mais il se stoppa net dans son avancée. Souplement, il avait sortit un grand et magnifique arc de son dos, arc auquel il n' avait absolument pas fait attention jusqu'à présent.
    L' avait-il déjà avant ?
    Et, tout aussi rapidement avec une précision parfaite et dans un geste presque négligé, il tira. La flèche se planta dans sa gorge.
    Magnifique, Sublime, Mortel.

    Kylian regarda son compagnon, bouchebé.
    Comment avait-il réussit un tel miracle...?
    Le jeune garde colla son bras gauche contre son ventre pour essayer de limiter la perte de sang tout autant que pour cacher son entaille à son ami.
    'Manquerait plus qu' il le pense faible...

    Tremblant, il se laissa glisser à ses cotés, commença une phrase qu' il ne termina pas. Inutile, il avait déjà comprit, aucun mot n' était nécessaire dans une tel situation.
    Un rire nerveux le prit, communicatif qui entraina Kylian à sa suite. Rire qu' il cessa bientôt à contre cœur.
    Merde, il n' aurait jamais pensé que rire pouvait être aussi difficile et douloureux.

    Le rire passé, Kylian se tourna vers son sauveur, le sourire au lèvre et c' est ainsi qu' il la vit : L' odieuse coupure qui incisait sa joue.
    QUI était le petit merdeux qui avait OSE entailler un si beau visage ? Il allait lui faire sa fête lui... Enfin du moins il essaierait, même si une petite voix dans son esprit lui chuchotait que c' était déjà fait.
    Sans réfléchir, Kylian rapprocha son visage de celui de son adonis, et glissa sa langue sur la coupure d' Elio avant de se ré-avachir à ses cotés et de se rendre compte de l' énormité du truc...


    *Hé meeeeeeeeerde..... Il va me prendre pour un fou maintenant...*


    Tentant une explication à son geste, Kylian ne parvint qu' a articuler un :

    - Salive... stopper le sang...
    un peu décousu.
    .
    .
    .
    *...Je veux mourir...*

    Contre toute attente, Elio ne s' en formalisa pas - ou alors il ne lui montra pas- et il entreprit de l' aider à se relever.
    Cela aurait pu conclure pour la bataille si une énorme détonation n' avait pas fait vibrer le hall par sa violence.
    Kylian se stoppa brusquement, il voyait comme au ralentit la scène qui se passait devant lui. Les mercenaires, les académiciens, Edel, sa main... de la cervelle ?
    Sans hésiter une seule seconde sur la démarche à effectuer, le jeune garde accouru vers sa dirigeante. Il attrapa une épée dans le fourreau d' un mec à coté, de la main gauche, évidemment... Il ne pu réprimer un long gémissement de douleur avant de changer très vite l' arme de main.
    Son bras entier le faisait atrocement souffrir, sa hanche et ses cotes aussi, il avait mal partout et n' avait plus qu' une seule envie : Se laisser tomber au sol et se faire passer pour mort jusqu'à la fin des combats.
    Mais il devait refréner son désir, et se fit violence pour prendre position au coté d' Edel. Il sentait son cœur battre à tout rompre dans son bras gauche.


    *Ne pas y penser, ne pas y penser, seulement se concentrer sur le combat, mais... sa main*


    Le jeune garde tourna la tête vers le lieu où il se trouvait précédemment, cherchant vainement Elio des yeux, vainement parcequ' il était à ses cotés, visiblement très contrarié. Mais il était la...
    C' était stupide, vraiment stupide. On ne perçoit aucune joie à se battre aux cotés de ceux qu' on aime, absolument aucune : C' était ce qu' on lui avait toujours apprit. Pourtant en cet instant il se sentait un peu plus détendu, apaisé. La présence d' Elio à ses cotés lui redonnait un peu de cette force dont il manquait.

    Tout à coup, une jeune femme se retrouva projeté sur lui. Kylian s' écarta juste à temps pour ne pas la réceptionner. Arrow


    * Pas la hanche putaiiiiiiiiiiiiiiiin*

    Son regard croisa le sien. Mais c' était... ! Sans qu' il n' ait le temps de dire ou faire la moindre chose, la masse de combattants qui les entouraient de toutes part se mit en avant dans une formidable vague. Un véritable courant contre lequel il était absolument incapable de lutter. Autant chercher à nager à contre courant en pleine tempête.
    La Marchombre se retrouva juste devant lui, Hahaha, encore un super plan pour pouvoir déceler toutes ses failles et ses techniques secrètes. Sauf, qu' il n' y arrivait pas. C' était à peine s' il parvenait à voir tout ce qui se passait atour de lui. Non pire, il ne le voyait pas vraiment. Il ne voyait même pas Elio, pourtant juste à coté de lui, il sentait juste sa présence, entendait sa respiration haletante et irrégulière et le choc de ses armes contre celles ennemies. Lui même ne captait rien à son propre combat, ne devant son salut qu' à des réflexes qu' il ne soupçonnait même pas.

    Son front le brulait, il avait chaud, vraiment trop chaud, et il se sentait particulièrement mal. La fièvre déjà ? Oh non, ne pouvait-elle pas attendre encore un peu, juste un peu. Et sa hanche qu' il avait l' impression d' ouvrir un peu plus à chaque mouvement un peu brusque. Mais son bras représentait surement le plus gros supplice qu' il avait à endurer, c' était tout bonnement horrible, atroce ,insupportable. Il avait beau contracter son bras pour moins sentir la douleur, elle restait toujours, plus violente, plus dévorante à chaque secondes.

    Il fallait que le combat se termine et vite, il ne tiendrait plus longtemps, ne tenait déjà plus, vite...vite...

    Kylian ne parvenait pas à rester concentré plus de quelques secondes, toujours, ses blessures le lançaient, revenaient à l' assaut, toujours plus rapidement, toujours plus violemment.
    Vite...vite...
    Il lui sembla que quelque chose ressemblant vaguement à une boule de feu explosa dans les airs au dessus d' eux, mais il avait du se tromper puisque ce 'quelque chose' explosa ensuite dans un nuage de trucs noir & marron. En fait, il n' en avait rien à faire, il voulait juste que tout cela cesse le plus vite possible.
    La marchombre se tenait devant eux et rayait du paysage plus de 80% de leurs adversaires, et heureusement car plus le combat s' allongeait et plus la technique de combat du jeune garde se dégradait.
    Vite...vite....
    Et, d' un coup comme ca, comme par magie, la première gardienne se retrouva à ses cotés. Elle posa sa main sur son épaule et lui demanda de se retirer tout en l' écartant d' un combattant qui l' aurait vraisemblablement tué au prochain coup - Tient mais elle était passé où la Marchombre ?-.

    Oh que oui il l' aurait bien fait, il se serait VOLONTIERS laissé tombé par terre, serait allé avec plaisir à l' infirmerie. Mais Kylian était Kylian, une esprit de contradiction à toute épreuve, un peu comme son partenaire qui devait se trouver quelque part à ses cotés et tant que LUI ne partirait pas, il ne bougerait pas, Quitte à douiller encore plus après. Puis t'facon il était interdit d' infirmerie alors...

    Et tout à coup il se passa l' impensable. Il n' aurait pu dire Comment ni Pourquoi c' était arrivé mais le fait était la. Tous les combattant préalablement devant lui le doublèrent dans le sens inverse en hurlant.
    Oh Oh...
    Brusquement, tous les sens du jeune homme se remirent en marche, Instinct de survie ? Kylian perçu très nettement, pour la première fois depuis de longues minutes, ce qui se passait autour de lui, son regard se figea à peine quelques mètres plus loin : Un trou béant était en train de se former, engloutissant tout sur son passage. Ses yeux pivotèrent à droite puis à gauche, Elio... Parmi la foule qui les entourait il ne voulait pas prendre le risque de le perdre, pas maintenant, il ne voulait pas prendre le risque de le perdre à un instant si crucial.
    Le jeune garde était percuté de tout cotés, il sera les dents sans bouger malgré l' urgence de la situation et la douleurs que ces bousculades lui procurait.
    Puis il le vit, légèrement devant lui. Leur regard se croisèrent et Kylian bondit.
    Il emprisonna sa main droite dans sa main gauche et se mit à courir vers les murs les plus proches.

    Son cœur battait à tout rompre et il ne sentait même plus ses jambes, pourtant il ne fallait pas faiblir, Oh non, surtout pas maintenant, la douleur il y penserait plus tard, la, il n' avait pas le temps. Son bras gauche le brulait atrocement, le faisant souffrir comme jamais.
    Il avait mal, terriblement mal.
    Mais il courrait, toujours, tirant Elio de ce bras si douloureux, la seul raison pour lequel il ne mettait pas fin à ses souffrances en s' arrêtant brusquement. Il n' était pas seul.

    Ils atteignirent enfin le mur le plus proche. Derrière eux, l' engloutissement du sol prenait lentement fin, à peine à quelques mètres d'eux.
    Kylian se laissa glisser au sol, exténue. Il n' en pouvait plus, le moindre mouvement lui était desormais impossible, il était aussi faible que la plus petite des souris face à une horde de chats affamés.
    Sa respiration était totalement désorganisés, il n' arrivait même plus à reprendre correctement son souffle. Son front le lançait, le brulait et des gouttes de sueurs coulaient de long de ses tempes. Un tremblement nerveux avait entreprit de faire vibrer tous ses muscles quant à ses blessures...
    Et sa mains, toujours ajustée à celle d' Elio. Et il ne pouvait pas la retirer.
    Premièrement parcequ' il n' en avait pas tellement envie.
    Deuxièmement parcequ' il n' en avait pas la force.
    Et Troisièmement parcequ' il... n' y arrivait pas.

    Il avait essayé ne serait-ce que de bouger légèrement un doigts : Impossible. Il n' y arrivait pas. La peur, la douleur et la tension des combats avait rendu sa main complètement rigide.
    Kylian posa sa tête contre le mur derrière lui, la douleur était insurmontable.
    Le jeune homme serra les dents et bien malgré lui des larmes de souffrances glissèrent le long de ses joues.

    Il aurait bien voulu savoir si son ami allait bien mais il fallait pour cela qu' il passe outre sa douleur et ca, c' était impossible pour le moment.

    Faute de réussir à contenir ses larmes, il pourrait au moins contenir ses sanglots.


    [ Désolé pour le retard T_T ]



Elisha Sonjee
Elisha Sonjee

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Déc 2010 - 12:16

    Elisha s’était réveillée en sursaut. Elle n’avait eu aucun pressentiment d’aucune sorte. C’était tout bonnement le bruit des combats qui l’avait réveillée. Pourquoi personne ne l’avait donc réveillée plus tôt ? Il y avait surement déjà des blessés et l’on avait besoin d’elle. Elle se leva, croisant le regard de Jun qui, a en juger par sa coiffure venait de se réveiller lui aussi. D’un geste rapide, elle attrapa sa besace fétiche tout en passant une main dans ses mèches courtes et elle sortit de l’infirmerie. Jun à sa suite. Aucun mot n’avait été prononcé.

    Des élèves affolés se précipitaient de ci et là. Le brouhaha s’amplifiait d’instant un instant. L’infirmerie était donc insonorisée.Tous courraient de façon désordonnée. Du moins c’était l’impression qu’ils donnaient. Des apprentis. C’était des apprentis. A peine plus vieux qu’elle. Elle aussi était une apprentie d’ailleurs, mais cela elle n’avait pas le temps d’y penser. La jeune rêveuse prononça quelques mots à l’adresse de son confrère. Elle lui disait d’aller au bureau de Duncan, lieu prévu de rendez-vous, qu’elle le rejoindrait plus tard. C’était un ordre plus qu’une demande et la rouquine ne douta pas du fait qu’il allait lui obéir.

    Elle resserra sa prise sur la lanière de son sac, ne jeta pas un regard en arrière, et s’élança vers l’endroit supposé du gros des combats. Il y avait surement des blessés là-bas. Et puis sans doute des êtres chers qu’elle n’avait pas envie de perdre. Sa cousine, Enelyë, à peine retrouvée, elle ne voulait pas déjà la perdre. Elle ignorait que celle-ci n’irait pas combattre, même si elle l’espérait fortement. Et puis Kylian aussi. Son Kylian. Son cher rouquin. Lui se battait surement, ne serait-ce que par sa fonction de garde. Locktar aussi. Elle le connaissait, et seul Merwyn savait dans quels état ses deux-la pouvaient se trouver.

    Courant pour ne pas risquer de les perdre, elle s’arrêtait parfois pour administrer les premiers soins à des personnes mal en point. Aux autres elle indiquait le chemin vers le refuge convenu. Tout cela lui faisait perdre du temps. Beaucoup de temps. Trop de temps. Mais elle ne pouvait guère faire autrement. Ne serait-ce que par devoir envers sa conscience. Puis, elle arriva là où tout se jouait. A l’autre bout du hall, elle l’aperçut. Enfin.

    Ses mèches rouges étaient reconnaissables entre toutes. Mais ce fut autre chose qui attira le regard de la jeune rêveuse. Quelque chose qu’elle détestait voir. Du sang. Son sang. Il était blessé. Son Kylian était blessé. Gravement blessé apparemment. Mais… Que s’apprêtait-il à faire ? Il… Elisha trembla à cette pensée… Il retournait combattre. Fou ! Non ! Il ne fallait pas. S’il y allait dans cet état là il allait surement mourir. Et elle ne voulait pas qu’il meure. Elle ne voulait pas, encore une fois, être incapable de sauver une personne, même si cela devait arriver sans doute d’autres fois, il ne fallait pas. Pas lui…

    Mais c’était déjà trop tard. Elle était arrivée trop tard. Toute lamentation était vaine. Le combat avait reprit. Elle le perdit de vue. Sans trop s’approcher des combats, la chance la protégeant, elle tenta, en vain, de le retrouver. Elle ne voyait plus sa tignasse rouge qu’elle aimait tant. Le sang masquait tout. Se résignant, elle s’éloigna, espérant qu’il est eut la bonté d’esprit de s’éloigner des combats. Elle détourna la zone pour atteindre par un chemin bien plus long l’autre bout du hall où il se trouvait quelques instants auparavant encore. Elle le chercha ainsi, pendant un moment, remettant toujours à plus tard l’instant où elle devrait rejoindre le bureau de Duncan.

    Puis elle le retrouva, enfin.

    Ne faisant même pas attention au fait que le sol du hall était détruit à quelques mètres seulement de lui, elle s’approcha. Il était assis là, contre un mur. Exténué. La tête posée contre le mur. Un beau jeune homme auquel Elisha ne fit pas attention était à ses côtés. Il ne semblait pas pourvu de mauvaises intentions envers son Kylian, c’était l’essentiel. Elle se précipita vers lui, le découvrant en larmes. Ramassant ses pieds sous ses jambes, elle s’assit à même le sol, oublieuse de sa tenue. Elle sortit un mouchoir de sa sacoche, et tendant la main vers son visage, elle sécha ses larmes, murmurant :


    -Shht, ça va aller.

    Ne se préoccupant plus de ses réactions, de son honneur de guerrier qu’elle ne connaissait que trop bien pour avoir elle-même été guerrière, elle le força à s’allonger, ignorant le jeune homme à ses côtés, elle commença à dévêtir Kylian pour accéder à sa blessure sans tissus entre. Il était blessé à la hanche droite, ce n’était pas joli, joli. Pourquoi donc était-il retourné se battre ainsi blessé ? Quelle folle pensée avait traversé son esprit de garde ? Attrapant dans son sac un baume d’une couleur peu attirante elle leva enfin les yeux vers l’autre jeune homme.

    - Tu peux m’aider ?, commença-t-elle. Débrouille-toi pour qu’il ne bouge pas, le rêve ne devrait pas être douloureux, mais l’application du baume peut l’être. ‘Faudrait pas qu’il se blesse encore plus.

    Sans attendre de réponse, elle ouvra le pot, en mit quelques gouttes sur ses doigts qu’elle venait de nettoyer et entreprit de nettoyer la blessure. Elle en massait délicatement les blessures, tentant de faire souffrir le moins possible son Kylian. Son regard ne l’avait pas trompé. Sa blessure était belle et bien grave. Les yeux rivés sur sa hanche droite elle ne regarda pas un seul instant le visage du jeune rouquin allongé au sol. Le baume appliqué elle se concentra sur l’anatomie du jeune garde et commença à rêver.

    Cela ne lui posa étrangement aucune difficulté, voir Kylian vivant avait décuplé ses forces. Elle prit son temps tout de même. Ne se préoccupant pas de l’aspect extérieur, visant plutôt les organes abimés. Son rêve s’affaiblit volontairement tandis que la blessure se refermait. Elle s’arrêta, laissant retomber mollement ses mains sur le ventre de Kylian, elle frôla les contours de ce qui n’était désormais plus qu’une cicatrice entourée de sang. Tressaillie à l’idée qu’elle avait guéri cela presque sans le moindre effort et, enfin, leva ses yeux émeraude vers ceux, noisette, de celui qu’elle aimait. Elle voulut s’y perdre, se contraint à ne pas le faire, échoua. Elle tenta de se reprendre.


    - Je… Je vais mettre des bandages, balbutia-t-elle.

    Elle sortit alors de son sac tout l’attirail, lui permettant ainsi de reprendre une contenance. Sans le regarder elle lui demanda de s’adosser au mur. Puis elle se pencha vers lui et entreprit de faire ce qu’elle avait dit. Elle s’appliqua, prenant son temps et prenant soin de ne pas frotter la blessure nouvellement fermée. Malgré elle l’habitude fit que le bandage fut rapidement fait. Enfin, elle osa de nouveau lever les yeux vers son visage, l’admirant un instant elle prit la parole, murmurant en espérant que l’autre jeune homme n’entendrait pas ce qu’elle dirait.


    - Idiot… Tu n’as pas le droit de mourir. Parce que si tu meurs, je n’aurais plus de super-héros pour me sauver, murmura-t-elle en tenta de sourire, les yeux embués de larmes qu’elle sécha d’un revers de main avant qu’elles ne coulent.

    [Édition à volonté bien sur. Mm... Sinon Kyl, 'Lisha n'a rien découvert en fait, c'juste que je me suis dit que comme elle n'enlève pas le sang et tout et qu'elle se concentre sur l'anatomie plus que sur l'aspect extérieur on peut croire qu'il est encore pas mal blessé. Si ça te convient pas, MP ou SMS.]



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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Déc 2010 - 23:39

[Ce post termine la bataille, libre au plus rapide d’abattre le dernier Mercenaire. L’INCENDIE COMMENCE / !\]

Personne n’était plus à l’abri.
Et ce n’était pas rien de le dire.

La Première Gardienne était devenue berserk, et ne subsistait du carrelage que des morceaux épars de la taille de la paume. La dizaine de Mercenaires du Chaos encore vivants avait été projetée au sol, soufflée par la puissance du dessin. Un long silence se fit entendre. Tous les combats avaient stoppé. Quelques Académiciens aidaient les blessés à sortir de ce maelstrom de fureur, les Mercenaires encore en place pansaient leurs blessures ou cherchaient des yeux une sortie. A cause du Dessin, les deux grandes portes en bois de fer avaient été détachées de leurs gonds, et l’une d’elle pendait de travers, laissant l’accès libre à la Cour de la Fontaine, où les combats s’étaient également arrêtés.
L’atmosphère ressemblait aux conséquences d’une Apocalypse. Tout le monde s’était arrêté, plus personne n’osait bouger. Les blessés et les mourants finissaient de s’effondrer dans un fracas ponctuel de ferraille ou de bois. Les poitrines haletaient, la sueur coulait sur les fronts. Les armes pendaient au bout de bras ballants, les plus vaillants gardaient une certaine position de combat. Mais globalement, la bataille avait atteint sa fin. Tout avait été soufflé, il n’était pas un centimètre de sol qui était encore rectiligne.
Lentement, tout se remit en mouvement, sans brusquerie. Les élèves se rassemblaient sans quitter des yeux le dernier groupe de Mercenaires, qui faisait de même. Ceux-ci sans un mot numérotaient leurs acabits. Ils savaient tous les douze n’en avoir plus pour longtemps à vivre s’ils ne fuyaient pas tout de suite. Il ne restait qu’un Mentaï mineur parmi eux, qui maitrisait à peine assez les Spires pour les messages, et dont l’Imagination avait de toute manière été soufflée. Trop pour qu’il puisse s’échapper par voie mentale en emmenant un acolyte avec lui.
Ils étaient tous blessés à des degrés différents. L’un d’eux n’en avait plus pour très longtemps. L’entaille qui lui barrait le flanc déversait des rigoles de sang, et son teint grisâtre le serait bientôt autant que celui des morts. Les autres étaient estropiés pour la plupart au niveau des membres, et aucun ne pourrait tenir tête très longtemps. Que faire ? Et la Mentaï borgne coordinatrice qui ne répondait plus depuis la première déflagration … Ils étaient seuls. Et bientôt morts.
Aucun d’entre eux ne fuirait plus. Chacun des douze savait que même s’il parvenait à quitter cette Académie, il aurait autant d’être chance d’être tué par la garde Impériale que d’être traqué par les survivants de la guilde. Et personne n’avait de foyer en dehors de la guilde, chacun avait renié son existence d’auparavant. Hors d’ici, c’était la mort. Mais ici aussi, c’était la mort.


- En position.

Le plus expérimenté d’entre eux, un grand gaillard bati à l’image d’un buffet Aline, le menton garni d’une barbe tressée, se dressa au devant de ses acolytes. A ses mots, chacun se redressa, oubliant le sang et le pus qui coulait de leurs blessures. Sur sa gauche, il y eut un bruit mat : le mercenaire qui était blessé au flanc venait de s’écrouler dans la poussière et les éclats de marbre. Mort.
Ils n’étaient plus que onze.
*CRAC*
Traitre… Alors l’un des mercenaires avait caché son don du Dessin au reste de la guilde… Deux de plus avaient réussi à s’enfuir par les Spires, qui s’étaient calmées depuis quelques minutes. 9. Trois groupes de trois. Chacun avec le plus fort en tête, les deux autres et les plus blessés en arc-boutant. Les armes dardées. Prêts à emporter dans les enfers le plus d’harmonieux avec eux.
Il n’y eut pas besoin au barbu de crier un ordre. Les trois groupuscules se mirent en marche vers les élèves qu’ils jugèrent les plus affaiblis. Maintenant que la première Gardienne et son pouvoir démoniaque étaient hors course, ils avaient une chance de tenir quelques minutes. Le bruit des crânes brisés sous la force de leur dernière attaque faisait écho au craquement du marbre fissuré sur lequel ils marchaient. Un mercenaire tomba rapidement, victime d’une attaque par derrière. Avant même d’avoir le temps de cligner des yeux, ils ne furent plus que trois. Les derniers molosses.
Les élèves les plus faibles avaient reculé vers le mur. Seuls les plus vaillants et les moins blessés avaient décidé de venir les combattre. Mais les trois derniers mercenaires étaient les plus féroces. Endurcis à tous les arts guerriers, ils ne possédaient certes pas le dessin, mais ils étaient les trois seuls à avoir survécu à cette reprise sanglante. A cet étalage de Chaos plus magnifique que ce qu’ils avaient jamais vu.
Un cri. Puis plusieurs. L’attention se déchira. Ses deux compagnons tombèrent morts à ses côtés, abattus de flèches perfides en profitant de l’alarme générale. Une odeur de roussi se répandait dans l’air, on voyait des volutes de fumée dans l’escalier et des élèves accourir, en criant :


- Au feu ! Incendie dans le dortoir des Lotra ! Viiiiiiiite !

Le tumulte provoqué par cette annonce mit en branle tous ceux qui s’étaient arrêtés de combattre. L’escalier fourmillait de gens qui cherchaient à se mettre à l’abri et d’autres qui allaient aider à éteindre l’incendie. L’air empestait la cendre et des toux éclatèrent un peu partout. Ca se propageait rapidement…
L’ultime Mercenaire profita de cette pagaille pour remonter la foule. Il espérait atteindre la porte et fuir dans la nuit avant d’être abattu…



Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Déc 2010 - 12:28


Ils étaient tous regroupés autours de cette maudite Première Gardienne. L’apprenti guerrier serrait des poings, non par rage de se battre contre les supposés ennemis, mais par contenance. Il avait la nette impression de n’être pas à sa place. Et si en se battant à leurs côtés il faisait une grave erreur ? S’il tuait une personne à ne pas tuer dans son intérêt et celui de Marlyn ? Si celle-ci croyait qu’il venait de la trahir ? Que devait-il faire ? Gêner les mouvements de ses soi-disant alliés, comme tout à l’heure ? Ou réellement se battre ?
Son maitre lui fournit la réponse immédiatement. Sentait-elle son trouble ?

*Laisse les choses se passer Elio, achevez le Chaos de vos propres ma-*

Marlyn devait être bel et bien occupé pour que sa phrase soit aussi entrecoupée. Et Elio ne doutait pas sur l’importance des affaires qui l’affairaient. Bientôt sonnerait son heure. Et là, il n’aurait plus à jouer cette mauvaise comédie aux côtés de l’autre prétentieuse de gardienne.
Achever le Chaos.

Alors qu’il venait tout juste de frôler leurs rangs.
Achever le Chaos.
Alors que ces même-hommes auraient pu l’aider dans sa tâche.
Achever le Chaos.

*Fais-lui confiance. Marlyn ne t’a jamais conduit sur le mauvais chemin.*

Elle disait qu’ils valaient tous deux mieux que le Chaos et que leurs idées trop idylliques, trop arrêtées. Il ne pouvait que la croire, tant elle lui promettait un destin plus grand, et plus puissant.
Alors il se battait, sans grande hargne. L’épée trouvée lui allait bien. Légère et souple, mais tranchante à souhait. Ainsi un bras tomba à terre sous le hurlement terrifié de son propriétaire. Le jeune blond lui sourit :

-Héhé, pas d’bras, pas d’chocolat !

Le regard horrifié de l’homme ne toucha pas le moins du monde Elio qui termina son travail d’un coup net et précis.
Il n’était pas là pour laisser place aux sentiments. Il était là pour jouer son rôle. Comme d’habitude. Qu’importe le nombre de mort.

Marlyn l’avait prédit. Beaucoup de sang allait couler, encore et encore. Le meurtre de l’ancienne Première Gardienne n’était en effet pas le dernier du jeune homme.
A l’instant, il s’en contrefichait complètement, loin de toute morale.
Les ordres de la femme au grade l’énervait et le rendait plus agressif encore. Comme si dans ses victimes, il imaginait cette gardienne, et sa voix pompeuse et autoritaire. Alors qu’il se retrouvait aux prises d’un homme, il ne put s’empêcher de répondre à l’un des ordres :

-Mais ta gueule !

Le mercenaire le fixa, surpris.

-Quoi ? Qu’est-ce t’as ?

-Euh…

-Tu veux mourir ? C’est avec plaisir !

Le mercenaire se reprit de suite et envoya un formidable coup à son adversaire qui se plia en deux, la respiration coupée. Elio profita toutefois d’être à terre pour lancer son arme dans les jambes de l’homme, qui lui aussi du se vautrer contre le sol. Le demi-faël se releva, prêt à l’achever quand un bruit assourdissant le fit reculer. Puis courir. Le sol s’écroulait, emportant le cul-de-jatte avec lui. Elio se précipita aux côtés de Kylian, visiblement tout aussi surpris.

*Elle est insupportable, mais elle est puissante. Il faudra que je m’en méfie.*

Ses yeux d’acier se posèrent sur son compagnon. Il tenait tout juste debout et du s’appuyer sur Elio. Il ne tiendrait plus longtemps à se battre ainsi. Ce n’était que folie et suicide !

_Monsieur Holin, retirez-vous, vous en avez déjà assez fait! - le voyant comme indécis, elle ajouta - Regardez-vous! Vous mourrez en restant ici! Retirez-vous!

-Eh ben c’pas trop tôt m’dame la « chef » répliqua avec acidité le guerrier.

Un poids s’allégea sur son épaule. Il ne soutenait plus Kylian. Alors où était-il ?
Un mouvement de foule l’obligea à bouger, tous courraient dans la même direction. Nouvel écroulement ?
Elio courut et pour son plus grand bonheur retrouva le jeune garde. Celui-ci lui prit la main, et le rejoignit dans sa course.
Main dans la main.

Le demi-faël ne put que frissonner, se souvenant de la douce langue passant sur sa joue. Il n’avait rien dit à ce moment, mais tout son corps avait bel et bien réagit pour lui. Que ne ferait-il pas pour que cette langue embrasse de nouveau sa peau ?
Lorsqu’ils atteignirent le mur le plus proche, il vit son ami s’écrouler, à bout de force.

-Kylian !

Il respirait mal, tremblant, suant. Pourtant il serrait toujours sa main blanchâtre. S’accrochant à Elio comme à la vie.
L’apprenti guerrier se jeta à ses côtés, bouleversé.

-Je suis là ! Tiens bon !

Il resserra sa prise de main, caressant de son pouce la paume de son ami. Et là, comme ça, sans réfléchir, il posa ses lèvres frémissantes sur l’une de ses joues, goutant à ses larmes, la retirant de ce fait.
Il se retira de suite, consciente de son élan de folie. D’autres larmes coulaient sur le beau visage du rouquin, et Elio n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit d’autre qu’une fille débarqua. Droit sur eux.

Elle se jeta sur Kylian, pleurant à moitié, lui susurrant des mots trop tendres au goût d’Elio.
Rêveuse. Elle était rêveuse.
Il aurait du s’en réjouir, content que son ami soit soigné. Mais l’amour transpirait des yeux de la fille et le jeune blond ne put ressentir que de l’amertume et de la haine. Sans vraiment la comprendre.

-Tu peux m’aider ?

Il aurait voulu lui hurler que non, lui cracher à la figure. Mais Kylian était souffrant. Alors il se tut et effectua les gestes demandés. Il tint le jeune homme contre lui, comme une présence réconfortante, le suppliant d’oublier la douleur. Et ce qui venait de se passer ?
Dès qu’elle eut fini, il se leva et se recula. La suite ne lui appartenait plus. Il était à elle. Et elle semblait être à lui.

L’élève de Marlyn reprit son épée et repartit dans le combat sans un mot.

Il voulait tuer.
Se défouler.
Cracher cette vague de sang qui envahissait sa gorge.

Se venger.
Se venger de quoi ? De rien. Pas encore.
Mais tuer.

Il voulait tuer.
Et rire de son meurtre. Être puissant.
Retrouver Marlyn.

Et accomplir sa tâche.
Comme une ombre, une illusion que personne ne décernerait. Meurtrière.

Il voulait tuer.
Il allait tuer.

Les derniers mercenaires se faisaient massacrer, ne pouvant fuir. Une alerte éclata, un feu dans le dortoir des lotras.
Elio sourit.
Cette Académie brulait, tout comme la paix niaise des élèves venus ici en croyant devenir quelqu’un par des enseignements stupides et théoriques.

-Brûle, brûle petite Académie. Enflamme-toi avec tous ces mensonges et ces masques.

Alors qu’il chantonnait d’une voix mortuaire, il aperçu le dernier mercenaire qui s’enfuyait vers la porte.
Elio se précipita à ses côtés, se jeta sur lui, le projetant à terre.

-Minute papillon.

Le mercenaire le repoussa avec violence et se releva, tout comme le guerrier.
Il grogna des paroles inaudibles.

-Ah non, bruleur. Les papillons ne grognent pas et ne puent pas d’la gueule.

Le demi-faël dégustait ce moment. Sa soif allait être enfin étanchée. Il allait tuer.
Le mercenaire sortit une arme de taille. Le genre d’épée à double tranchant qui vient se nicher dans ton corps et qui en ressort en emportant tous tes organes, dans une agonie sans fin.

Elio se tin prêt. Un mauvais coup, un coup raté et il était mort. Et il ne pouvait plus compter sur son arc.
Arc qui attira d’ailleurs l’attention du mercenaire, fronçant les sourcils.

-Faël ?

Le jeune homme retint sa respiration. Que savait-il ce con ? Simplement reconnaitre un arc faël ou… ?

-Moi Elio. Enchanté.

L’humour pour vaincre l’angoisse. L’homme tiqua, sembla réfléchir et se reprit.

-Sale gosse, je parle de ton arc.

Elio tourna légèrement la tête vers son omoplate, vérifiant que son arc était bien accroché. Il y tenait plus qu’à sa propre vie. Ce mercenaire n’aurait pas son bien.

-Et alors ?

-Les faëls ne se battent pas aux côtés des hommes. Serais-tu un traître à ton sang ?

Le dit-sang du garçon ne fit qu’un tour, bouillonnant de l’insulte.

-Meurs.

Il se jeta sur le mercenaire, épée levée. Mais son adversaire s’y attendait et esquiva le coup, laissant le guerrier se vautrer contre la porte. Elio réussit toutefois à désarmer le mercenaire, qui se retrouva démunit face à la porte. Porte qu’il barra de ses bras. Jamais il ne laisserait cet homme sortir vivant.

-Pauvre petit Elio. Elio…Cÿa’wel ? C’est bien ça ?

L’apprenti guerrier déglutit, soudain figé. Comment cet homme connaissait-il le nom faël de sa mère ?

-Que sais-tu ? Articula la voix rauque du jeune homme.

-Que tu n’as rien à faire ici. Ricana-t-il.

Sur ces mots, il sortit de ses poches des étoiles de fer, aussi tranchantes que sa précédente arme. Il en lança trois.
Les trois filèrent droit sur Elio. Trop rapides pour qu’il puisse toutes les éviter. Surtout dans son état de choc. La révélation de son secret venait de le paralyser. Sans cela, il aurait pu facilement se déplacer, et ne pas être blessé. Il n’évita que celle destinée à son visage.
La deuxième se planta dans sa jambe droite, et la troisième dans sa poitrine.
Le demi-faël s’affaissa, hurlant.
Le mercenaire s’approcha de lui, s’accroupissant à ses côtés, et le dégageant de la porte.

-Ton nom est connu par certain. Tu es le rejeton maudit. Le traitre à ton sang.

Elio grognait, gémissait, pleurait.

-Dis bonjour à ta mère de notre part.

Ce fut le mot de trop. Elio arracha l’étoile de sa poitrine et la planta dans l’œil de l’homme. Celui-ci hurla, soudain aveuglé.
Le blond ne s’arrêta pas là. Complètement emporté par sa colère, furieux, assoiffé et faible, il planta de nouveaux coups d’étoiles dans le visage du mercenaire, puis dans son corps, saccadés et répétés. Encore et encore. La respiration haletante il devenait fou. Plantant et plantant encore, sachant pourtant que la fin des cris clarifiait le statut mort de l’homme.

Enfin il cessa son massacre, contemplant le cadavre criblé de plaies et rouge de sang. De la chair en lambeau.
Elio s’écroula contre la porte, tremblant, se berçant, les yeux devenus gris sombres cherchant une aide quelconque.
Une seule plainte résonna :

-Maman…

Ambre Naeëlios
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Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 20:35

Le fracas. Dans son esprit, dans la dimension de l’altérité des possibles, où les rêves des autres chantaient de douces berceuses. Un fracas de cordes, une discordance féroce. Une violence dans les rythme, qui tenaient à la fois du tonnerre, des hurlements déchirés, et des ongles qui raclaient les surfaces parfaitement lisses dans l’espoir de s’y accrocher.
Si elle contrôlait la situation ? Pas le moins du monde.

Son esprit entièrement révulsé dans les spires s’acharnait à rassembler les cordes invisibles de ses desseins pitoyables. Pour blesser, pour s’accorder à sa propre musique mentale. Et ses capacités avaient beau étendre ses chances de réussite, son esprit ne parvenait pas à se focaliser sur le nœud des vaisseaux à enflammer.
La mémoire vacillait, le pouvoir gémissait, amaigri par l’environnement. Il ne restait que la volonté, inflexible, inhumaine, dans la boîte crânienne. Ambre repoussait le dessin hors de ses tempes avec plus de violence qu’elle n’en avait jamais éprouvé. Que ressentait Elera ? Qu’est-ce qui avait pu basculer, déjà, sur quoi amener le plus de douleurs ?

En d’autres circonstances, Ambre avait la certitude de pouvoir tuer. Elle sentait crépiter le vice de l’imaginaire en elle de manière suffisante. Elle était assez intelligente pour imaginer un moyen plus simple, plus efficace. Intégrer une petite bulle d’air dans un cœur battant, par exemple. Elle avait lu les livres du pirate. Tellement attentivement.
Mais elle sentit le fil sur lequel elle nouait la mort d’Elera se briser –expulsée de l’imagination vers son corps, par un cri d’Anaïel.

Le calme retrouvé manqua de l’assourdir tout à fait.
Puis comme un retour de lame, la réplique d’Anaïel la plongea dans la tétanie. Existait-il une place pour la réflexion, dans un vrai combat ? Pour une réflexion non-imaginaire ? Enfant, elle se serrait jetée directement sur la marchombre, et lui aurait renfoncé les mots dans la gorge, à coups de poings. Mais au diable l’insouciance. Aujourd’hui, agir de la sorte aurait été se tuer. Elle n’avait pas survécu jusqu’ici pour mourir. Bref instant- reprise de souffle, lorsqu’Elera croisa son regard- elle manqua de sauter quand même, quitte à les déchiqueter toutes les deux à coups de dents. Elle avait le dessin pour se battre, après tout. Let them burn.
Nonobstant l’orgueil de l’itinérante, insulté, blessé, crucifié. Il fallait s’armer, et ces stupides marchombres se bornaient à l’inaction. Comme si ça les gênait vraiment de tuer. Comme si un sang de plus suffirait à souiller leurs blanches ailes- mains. Elera à sa hauteur. Par les faits, tout le moins. C’était l’orgueil qui agissait, qui liait les mains de la jeune femme, tissait dans sa tête ce qui serait son salut.

Paix, amour, fraternité, et fuite acceptées. Amen.
La naïve détourna le regard. Anaïel, loin de commettre la même erreur dardait sur Ambre ses iris enflammés. Elle avait assez d’armes en main.

-Et bien, bonne chance, rétorqua-t-elle, plus sardoniquement que prévu.

N’envisage même pas une seconde d’avoir un pouvoir sur moi. Je ne sais pas ce que les autres te trouvent, quel poid ils accordent à ta voix. Mais pour moi, tu n’es qu’un reflet. Une parodie, criarde, mal ajustée, inconsistante, sans aucune notion d’honneur, parfaitement satisfaite de la médiocrité environnante. Je ne m’abaisserais même pas à te cracher dessus.

Elle bondit, sans hésitation, droit sur Elera, qui ne put réagir assez vite que pour empêcher la chute. Ambre l’atteignit et la poussa de toutes ses forces, rapidement agrippée par la rouquine, qui tentait de retourner son corps vers le bas pour ne pas heurter le sol de plein fouet. Parfaitement consciente de son propre corps, Ambre lui laissa planter ses ongles dans son bras, agrandissant sa blessure. La douleur de la prise faillit lui faire perdre tous ses moyens. Néanmoins, l’itinérante parvint à rebasculer ses pieds vers l’avant, projetant Elera de toutes ses forces, la forçant à lâcher prise.
Les pupilles dilatées reflètaient la jeune femme qui tombait, qui n’aurait plus le temps d’éviter une douleur minimale.
Un cri retentit, sur la gauche, Ambre n’aurait su dire si c’était celui de la troisième personne, d’Anaïel ou d’un animal sauvage, elle voyait le sol s’approcher à vive allure, et son bras était entièrement vrillé de douleur- l’impression de s’être fait arracher la chair des os.
Son calcul était bon, néanmoins. Elera avait jusqu’alors servi de bouclier, la réception rapide et relativement maîtrisée d’Ambre suffit à lui faire perdre le retard qu’une chute classique aurait du avoir, suivant les enseignements d’Ena, elle utilisa l’énergie de sa chute pour rebondir aussi sec sur Anaïel, senti plus qu’elle ne vit le jet de flamme qui passait tout près.
C’était sans doute grâce à celui-ci qu’elle parvint à toucher le maître marchombre au ventre avec son crâne. Là aussi, son poid devait avoir été suffisant pour déséquilibrer la créature. Ambre dans la même seconde utilisa son bras valide pour attraper la première arme qui lui tombait sous les doigts ; une étoile de jet.

Toute son âme hurlait que c’était la cuisse d’Anaïel qu’il fallait blesser, blesser l’artère qui la parcourrait, handicaper à vie, peut-être, celle qui osait la traiter, dans la même phrase, de traitre et de chienne.
Foutue endettée, tu te rappelles la forêt, quand je t’ai sauvé la vie ? Quand je me suis humiliée pour toi, parce que je croyais que toi… tu pourrais représenter la véritable voix.

Mais c’était encore l’orgueil qui guidait les gestes, l’étoile de jet fut lancée de biais, là où se tournait le regard violacé. Sur « la Mer », celle qui chavirait les spires et noyait dans ses ondes les esprits moins tortueux. Sur la dessinatrice qui ne vaudrait rien de plus que toutes les autres, qu’elle éspérait ne pas manquer.
Parce que tout ces sauts ne devaient servir qu’à ça, montrer que l’ennemi, le vrai, celui qu’elle voulait non pas blesser, mais tuer, c’était le mensonge, le chaos, le dessin. Qu’elle était, et serait toujours, plus marchombre qu’eux tous. Meilleure. Espérant avoir été assez destabilisante que pour que Marlyn ait le réflexe de l’aider dans un premier temps, et pas celui de s’imaginer victime d’une attaque.

A cet instant précis, elle était persuadée d’avoir joué son dernier acte en tant qu’être humain vivant, et s’apprêtait à sentir dans ses entrailles la morsure d’une arme d’Elera. Est-ce qu’une seule personne comprendrait ? Si elle mourrait, quelqu’un percevrait-il seulement son honneur ?

Ambre voulut tenter le diable, et tenter d’utiliser à nouveau une impulsion de pied pour se dégager de la probable étreinte meurtrière d’Anaïel, mais son bras la trahit.
Un autre éclat fauve obscurcit sa vision.
Elle ne le comprenait pas, mais Khan venait lui aussi de rejoindre la bataille, ayant enfin trouvé la sœur d’arme de sa maîtresse, prêt à protéger ses arrières.


[ike Wanna fight? Je conçois le total des actions d’Ambre comme valant temporellement moins de 2 minutes, EDITION A VOLONTE ]


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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 22:57

Ambre, Elera, Marlyn... Le triangle, quadrilatère si on l'incluait, formait cette sorte de barrière infranchissable des esprits, cette animosité crevée par les poignards et l'envie de tuer, cette toile ondulante et létale. Anaïel, loin de s'en échapper, laissait l'ambiance de sang chauffer ses sens, les rendre plus aiguës encore que d'ordinaire, les mouvements fluides, le pouvoir de la vélocité, de la puissance des muscles, de la compréhension de la trame de la réalité, et pourtant... Pourtant, malgré ce que l'adrénaline et la haine faisait naître dans son corps, malgré ses capacités décuplées, malgré la finesse de ses gestes, la Voie s'éloignait. Jamais elle n'avait du chercher, scruter, elle était la, se profilait, si lisible, si belle, si lumineuse, qu'à chaque instant ses courbes lui apparaissaient comme autant d'entrelacs magiques à suivre et poursuivre. La Voie vivait en elle, et elle vivait pour elle, c'était aussi simple que cela. Pourquoi alors, maintenant, la route pavée de beauté se rétrécissait-elle en ce mince chemin noiraud, couleur terre de sienne brûlée ? Pourquoi cette horizon impavide qui s'épanchait vers elle, en elle, pourquoi cette difficulté à la décrire, à poser le pied sur son fil ?

Anaïel trébucha. Vacilla. Troublée, elle hésita, doute et incertitudes, ses ailes ne la sauveraient pas. Aurait-elle basculée ? Aurait-elle finit par s'enfoncer dans les ténèbres, à tournoyer dans le néant de la facilité plutôt que de la bonté ? Probablement en fait, si Elera n'avait pas été la. Elera. Encore et toujours. Son visage et sa voie, l'un reproche, et l'autre détermination, mirent feu au voile de sang qui prismait son regard. Elle regarda ses mains tachées de sang, et elle eu honte.

C'était si simple pourtant. Cette promesse avortée de ne plus tuer, qu'y avait-il de plus facile que de laisser la vie, au regard de ses capacités ? C'était pour cela qu'elle s'était entrainée si dure, pour satisfaire son insatiable curiosité, pour se protéger, pour posseder la puissance nécessaire pour se défendre sans voler la vie. Il en allait de cette intransigeance animale qui la propulsait en avant, de cette volonté inflexible d'être bonne, de diffuser la beauté du monde à qui ne savait pas la voir, ce qui était un travail fastidieux mais au combien gratifiant.

Mais la facilité est la pire des maîtresse, ange déchue, tu te tranches les ailes toi-même, pauvre sotte. Regarde les se déchirer, et tu cherche encore, tu chercher le sang et les entrailles, tu cherche la guerre, Anaïel. Et tu t'approprie le droit de juger Elera sur une simple grimace ? C'est pitoyable, et tu le sais. Aller, purge moi ce coeur de toute cette haine, redresse les épaules et ouvre toi le cœur en deux s'il le faut. tranche, vas-y, exsude, expulse, retire, décortique, ou tu ne vaudra pas mieux que ces foutus mercenaires, que cette foutue violence contre laquelle et pour laquelle tu t'es toujours battue jusqu'à maintenant. Humaine, va.

Et doucement, elle détendit les épaules. Elle mis de côté les morts dans son esprit, pour les ressortir plus tard, et pleurer sa propre faiblesse. Mais pour l'instant, l'adrénaline était encore trop importante. Qu'importe. Qu'importe le venin de Marlyn, l'envie de meurtre qui suintait d'Ambre, qu'importe le gout du sang dans sa bouche. Elle était en colère, oui, mais elle reprenait ses esprits. Elle effleura le coude d'Elera et tourna son regard sur Ambre.

*clic* clignement de paupière

Comment Ambre avait-elle pu bouger aussi vite ? Anaïel n'eut pas le temps de réagir. La haine quittait son corps, la rendait plus marchombre peut-être, mais beaucoup moins sur le qui vive pour l'instant. Elle sentit la percutions sourde d'un ou plusieurs corps sur les dalles solides, et n'eut que le temps de se déjeter en arrière d'une pirouette pour éviter l'entrelacs et la profusion de gestes vivaces. La réalité se déchira, tout prêt, et sans cette faculté de percevoir la naissance d'un dessin, elle serait morte, ou tout du moins gravement blessée par la flamme ardente qu'elle évita d'un mouvement des épaules. Mais les choses s'étaient enchainées trop rapidement, et elle n'avait pas encore retrouver ses facultés. Ce qui ne tarda pas, certes, mais entre temps, une masse dure, solide, s'enfonça dans son abdomen.

Ambre avait pénétré son cercle vital. Offrir son ventre chez les animaux, avec la présentation de la gorge, était le plus pur signe de soumission, car une des zones de plus grande faiblesse. Consciente de cela, Anaïel protégeait ses organes vitaux d'esquives et de glissement, tout pour protéger les endroits de faiblesse. Et Ambre lui coupa le souffle, au propre comme au figuré, une fois de plus. Mais cela s'arrêta la.

Consciente de Marlyn dans son dos qui n'avait pas encore agit, chaque seconde était précieuse. il lui fallait faire face aux deux adversaires, ne serait ce que pour éviter de se faire tuer. Elle ne voulait plus. Ambre avait attaquée Elera, Marlyn l'avait traité de pigeon, mais c'était égal finalement. Combien de litre de sang pour une insulte ? Combien de blessure pour un simple mot, pour une action ? Elle vit le métal scintiller. S'envoler. Tracer l'air et filer droit sur une Marlyn noyée dans l'ombre. Mais à cet instant, Leurs yeux se croisèrent, une seconde, entre deux battements, entre deux effusions de sang.

Aurait-elle été aussi haineuse que 10 minutes auparavant, que cet instant aurait glissé sur la carapace qui lui voilait le monde. La Voie miroitait à nouveau, luisante et fluide, alors qu'elle sondait, pour la première fois depuis les montagnes, les deux miroirs violets aux spirales d'émotions intenses et brouillées. Elle ne se souvenait pas avoir un jour eu plus de curiosité que pour cette fille là -Ambre s'appelait-elle selon Elera-. Menteuse, sournoise, vicieuse et torturée de l'intérieur, elle avait pourtant cette fibre de courage, et ce lien qui malgré tout les avait unis -les unissait toujours- depuis cette première fois, où elle lui avait dévoilé tant de chose, en échange de si peu. Elle n'oubliait pas, non, elle lui avait sauvé la vie et c'était réciproque. Mais les dettes ne l'intéressait pas, outre le fait qu'elle en créait une si la personne l'intéressait, et c'était ce fait et non la reconnaissance qui guidait ses rencontres. Ambre était tellement dilettante, tellement envoutante dans sa complexité, et malgré tout, malgré les paroles, malgré les gestes et les mensonges, Anaïel la respectait. Plus fortement que nécessaire, sans doute au vue de la situation. Et c'est sans doute cet éclat qui primait alors que le temps reprenait son envol.

Ambre était douée. Mais la prise d'Anaïel fut implacable. Il lui fallait trouver les deux adversaires dans son chant de vision. Les mouvements qui suivirent s'apparentaient plus à une dans qu'à un combat. Elle ne voulait pas faire de mal à la jeune fille, mais il était nécessaire qu'elle agisse ainsi. Mouvante et fluide, elle se glissa le long de son bras en demi lune, les yeux toujours vrillés dans les siens, et saisit doucement son poignet, d'un effleurement.

Tu n'as pas le choix, pas cette fois ci, je prend les commandes. Mais je ne te ferais pas mal. Promis.

Une promesse au gout de sel et de fer. D'une torsion harmonieuse, elle ramena le bras contre elle, et Ambre qui suivait sans blague , puis profita de son mouvement de protection pour amplifier la rotation et amener la jeune fille contre elle. Elle bascula ensuite, et coinça sa cheville pour que le déséquilibre la fasse chuter. Mais elle l'avait déja vu se relever. Elle ne pu éviter la chute, mais Anaïel lui avait donné tout le reste pour qu'elle se rétablisse sans se faire mal. Et effectivement, d'un roulé boulé maitrisé et fluide, elle se retrouva à équidistance de Marlyn et d'Elera et Anaïel. L'action n'avait duré que quelques secondes. Quelques secondes pendant lesquelles Anaïel revivait le tracé de l'étoile, scintillante, dont l'objectif brillait pourtant avec acuité : sa propre cuisse. Et cet éclat si particulier dans le violet pourpré, cette hésitation, alors qu'elle n'aurait pu éviter de se faire trancher, était pour elle quelque chose de très précieux. Ambre voulait contrôler, vaincre, c'était les seules certitudes qu'elle avait d'elle, les seules indices de sa personnalité mouvante. Et pourtant, alors que la marchombre était en son pouvoir, alors qu'elle l'avait insulté, elle lui avait laissé la main. Sciemment. Anaïel murmura en sifflant, tout en crochetant les prunelles améthystes flamboyantes :


- Ambre...

Oui, Ambre. C'est ton prénom. Tu vois, je me rappelle des montagnes, du vent et du froid, du sang et de la sueur froide. Je me souviens qui tu es, et maintenant j'ai ton prénom. Ne crois pas que je t'ai oublié, je suis liée à toi, si ce n'est toi à moi. Et tu le sais, sinon tu m'aurais découpé la jambe. Je ne te briserais pas, je n'en ai pas la force, comme je ne souhaite plus l'avoir ce soir. Jamais. Ambre, quel est ton but ? Que veux-tu de moi, du monde ? Pourquoi te bas-tu ? Me laisseras-tu un jour te poser ces questions ou continueras-tu à débroussailler la Voie plus que t'y glisser ? Me laisseras-tu un jour démêler l'écheveau de tes pensées ?

Et surtout : m'as-tu laisser l'initiative par mépris ou bien... Pour autre chose, Ambre ?

Un jour tu me feras confiance. Tu verras.



[ Bien entendu édition à volonté, j'avais une furieuse envie d'écrire, alors j'ai avancé un peu, mais si quelque chose gène, mp et discutage ! ]

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Déc 2010 - 23:48

[Bon, finalement je laisse là, parce que ça peut très bien se finir vite, surtout si duel. A vous de voir]


Des éclats améthyste et sanguins qui valsaient, qui s’entrechoquaient dans des éclairs argentés. Flamboyance de cheveux sang, ténèbres, terre, lumière, qui lui crevaient la pupille, déjà déconcentrée par les Spires. Les Spires vibraient encore du souffle inconnu qui avait émané du Hall et laissé pour mort la quasi-intégralité de ses contacts. Seuls deux ou trois Mercenaires avaient osé lui préciser par l’Imagination que tout était fini, avant de terminer leur vie dans un gargouillis imperceptible. La bataille était finie.
Mais pas dans ce couloir. Le jet qu’elle avait été incapable de voir partir à cause du flou des corps mordit le cuir et la chair, déchira la peau brulée dans l’épaule et les derniers liens qui maintenaient Marlyn dans l’Imagination. Ambre… cette explosion de force brutale dont elle avait mal saisi l’origine et le but, qu’elle croyait alliée mais venait de lui ôter du sang. La Mentaï hésitait à ôter l’acier de jet fiché à demi-profondeur dans son épaule et à faire béer une plaie qui restait minime en l’état. La situation était devenue bien trop complexe pour qu’elle ait le temps de penser.

Khan.
Le tigre de Tifen Layan. Dressé aux côtés d’Ambre. Les anciens liens. Les anciens temps. L’explosion de combat avait retrouvé son status quo : seules différences étaient les thorax qui se soulevaient avec plus d’irrégularité, les bleus et les griffures, le sang qui coulait. Marlyn officiellement déclarée ennemie principale par Ambre et l’étoile fichée dans son épaule droite qui la marquait comme la cible à détruire. Ce tigre qui grognait en découvrant des crocs immenses, que savait-elle de ses intentions ? Etait-il juste là pour protéger la marchombre violente, ou était-il prêt à attaquer l’une d’entre elles à tout moment ? L’œil-océan passait tour à tour dans tous les yeux violets, dans les yeux sang, à nouveau dans l’améthyste. Acculé. Blessé et amenuisée par la concentration qu’elle avait émiettée dans le dessin, le mieux qu’il aurait fallu faire était de disparaître. Mais c’aurait été reconnaître sa faiblesse latente, et manquer une occasion unique de pousser les limites humaines.


- Sale traître.

Tout le monde. Personne. Toi, Ambre, à girouetter et frapper tout le monde dans de sales coups bas. Mais vous toutes, tous à prôner cette harmonie détestable et cette clémence émétique. Tout le monde avait le droit de vivre ? Je peux vous prouver que non…
Dans le silence qui avait suivi l’attaque soudaine où chacune s’était remise par rapport aux autres – de trio il y avait quator-, la Mentaï se sentait chaque seconde de plus alarmée. Acculée. Le sang battait contre le métal chaud et l’odeur âcre lui montait à la tête. Elle en avait assez de toute cette papoterie, de toutes ces mimiques pseudo-marchombres et de ces regards entendus – comme si on pouvait parler en regardant quelqu’un dans le blanc des yeux ! C’était ridicule.
Une senteur piquante de fumée se répandait dans l’air, et le tumulte du hall parvenait jusque dans ce couloir éloigné. L’incendie, déjà ? Répandre de la poudre noire sur des poutres rongées de mites, une poudre qui fine qu’elle coulait entre les doigts – et l’allumer d’un dessin ? Ca pouvait sembler inimaginable à tous les élèves de l’Académie, mais pas à la Mentaï. Surtout après le mal qu’elle avait eu à obtenir cette poudre des îles lointaines à l’odeur amère…
Etait-ce par dessein qu’Ambre avait visé son bras droit ? Un bras qui ne lui servirait que de bouclier au mieux, de point d’équilibre sinon. Ou bien par pure négligence, non-maitrise des arts du jet, fatigue, rage… Je vais le garder dans l’épaule ton bout de métal, sale traître, par insolence. Il fallait briser ce groupe de marchombres plus ou moins raccommodées : contre elles trois, elle n’avait aucune chance, même avec des blessures superficielles et le Don. Elles joueraient de sa vue, des angles morts ou mourants de sa prunelle, des réflexes perdus. Et de la puissance du tigre à leurs côtés. Ce tigre qu’elle surveillait quand elle pouvait, contre lequel elle n’avait aucune arme en dehors de la fuite.

Ambre. Je retiens ton nom, moi aussi.


- Battez-vous entre vous, ne vous dérangez pas pour moi. Je cracherai sur vos tombes à la fin.

L’insulte pour retrouver la discipline. Détacher son esprit des mille fragments de cris, d’odeur d’hémoglobine qui la mettraient havoc et la mettraient plus en danger qu’autre chose. Le mur tentait sa silhouette pour soulager les muscles raidis par l’attente et la crispation, mais le mur serait une prison : elle savait qu’elle serait incapable de s’en redresser. Et qu’il fallait rapidement mettre un terme à cet échange. Elle fuirait, si ça devait continuer. Et avant que ses forces déclinent par l’étoile teintée-sombre. Ou briserait le groupe et s’attaquerait à une seule, loin d’ici. Laisserait les deux autres s’entre-déchirer. Ou discuter comme les deux marchombres incapables qu’elles étaient.


- D’ailleurs, Anaïel, ta si chère Elhya a-t-elle eu l’honneur de la tombe ? Les renards déchiraient déjà son cadavre quand je l’ai laissée pourrir à Ombreuse…

Diviser pour mieux saigner.
Les premiers contours des tourelles, là-bas, à Al-Vor, apparaissaient dans ses Spire
s.




Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 18:39

Claryse tentait de faire ce qu’elle aurait du faire depuis le début du combat. Elle essayait de canaliser la haine rougeoyante qui brûlait chacune de ses veines sur son passage. Elle était destructrice, trop violente et largement au dessus de ses capacités de résistance. Sa rage de tuer prenait de plus en plus de place dans son cœur, l’assombrissait de ses ténèbres immatérielles. Ce sentiment la poussait, il était vrai, en avant et la protégeait mais elle ne pouvait s’empêcher de chercher la mort et, par deux fois, la souffrance de ses ennemis. La première juste après avoir vu l’espion, elle s’était acharnée contre un mercenaire. Cet homme venait de tuer avec un sourire satisfait une jeune élève guerrière dans son dos. La seconde, après qu’un mercenaire l’eut blessée. Sur le coup, elle n’avait pas réalisé qu’elle utilisait une violence inutile pour tuer. Elle avait aimé ça, cherchant vengeance. C’était déstabilisant de le comprendre au beau milieu d’un champ de bataille. Elle finirait par se perdre dans le Chaos à force de défier les lois de la vie ainsi. Elle s’en voulait : n’aurait-elle pas pu seulement assommer ses ennemis ou leur empêcher de se servir d’une arme ? Ou se contenter de tuer sans souffrances inutiles ? Entendre les craquements d’os brisés pas Dame Cil’Melope et son pouvoir destructeur n’arrangeait pas son malaise. La marchombre en avait peur, ce don était trop… meurtrier à son goût. Il faisait hurler de douleur les ennemis sans les tuer. Ca ressemblait à une torture. Et elle n’aimait pas ça.


Cette main lui sauva cependant la vie alors qu’elle n’était pas très concentrée. L’homme la manqua d’un cheveux et ce, grâce à l’intervention rapide de dame Edel. Il y aurait des remerciements à distribuer plus tard. Claryse se reconnecta alors que la Gardienne lui parlait : son vrai nom était donc Hil’Meredrine, elle connaissait la réputation de cette famille, et son frère aurait rêver s’appeler ainsi. Au lieux de quoi, il la fournissait actuellement en chevaux racés comme le faisait son père avant lui. Elle considérait ça comme une belle alternative et un lourd défi. Cette femme avait un don pour vous donner une bonne dose d’adrénaline, de quoi vous donner envie d’essayer les sports extrêmes. Depuis qu’elle s’était approchée, il lui fallait redoubler d’énergie pour survivre. Elle lui répondit, déterminée :


-Je tiendrai.


Elle laissa la guerrière lui passer devant, elle ne voulait pas qu’elle se batte auprès d’elle ? Soit. Elle surveillerait donc ses arrières. Même si pour l’instant elle s’en sortait très bien toute seule. La marchombre sentait tout de même de la fatigue dans sa voix et ses mouvements, comme tous ici. Combien de temps tiendraient-ils à ce rythme ? Elle planta sa lame d’un mouvement vif dans un ennemi puis pivota et en assomma un autre d’un coup de pied à la tempe. Elle reprit sa danse répugnante. Plus elle tuait, plus elle sentait une étrange sensation monter en elle, comme un trop-plein, comme si son âme n’arrivait plus à digérer tant de sang et de vies. Elle parvenait à canaliser, plus ou moins, sa volonté meurtrière, se contentant de défense ou de tuer rapidement. D’autres plus hargneux se chargeaient du sale travail.


Elle entendit la recommandation de la Première Gardienne et recula. Celle-ci avait une idée derrière la tête. Sa main opéra à nouveau et détruit le carrelage et une partit du sol, entraînant des ennemis et quelques alliés dans le vide. Elle s’était mise à l’abri à temps. Un dernier groupe de mercenaires luttaient contre les Académiciens sur-éxités. Claryse ne s’y joignit pas et se précipita vers Dame Hil’Meredrine, plusieurs gardes exténués l’entouraient. Elle vit les yeux fermés, le sang sur l’épée et imagina la quantité d’énergie nécessaire à une telle façon de combattre. Elle regarda le groupe et demanda hésitante :


-Dame Hil’Meredrine a besoin de voir un rêveur... Pourriez-vous ... la porter jusqu’à l’infirmerie ?... Je ne crois pas qu’elle puisse marcher.


On se saisit de la femme inconsciente, qui avait combattu de toutes ses forces et ils partirent, déterminés à ne pas flancher. La petite brunette ne les accompagna pas. Elle observa les derniers ennemis se faire tuer et certains fuir. C’était fini. Le trop plein demanda à sortir et elle se plia en deux pour vomir. Tant de violence, de haine, de sang et de morts allaient la changer. Elle s’essuya la bouche et fit quelques pas vers l’extérieur avant de s’arrêter là, au milieu de cette odeur de fer et des cadavres. Amis ou ennemis. Aucune importance. Elle ne pourrait pas aller plus loin déclara son esprit. Elle repartit, clopin-clopant, surmontant la fatigue et la douleur et, comme un automate retourna dans ses chères écuries. Elle ne vit rien d’autre que le box de Poussière d’Etoile. Il lui donna un petit coup de naseau quand elle entra et, comme elle le faisait petite, elle s’endormit dans la paille. Elle n’avait pas vu les dégâts dus à l’incendie et ne remarqua pas l’inhabituelle tension des animaux. Elle eut une nuit sans rêves.


Kylian Holin
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Déc 2010 - 20:01

    Le sang battait à plein rythme dans ses tempes, si fort qu' il lui semblait que ca tête allait exploser. La douleur le brulait. La souffrance s' atténuait légèrement par intermittence parfois. Courts répits avant qu' elle ne ressurgisse, plus vive que jamais et lui arrache de nouveau des gémissement qu' il peinait de plus en plus à contenir. Il était incapable du moindre mouvement, tout son corps étant figé et exclusivement contrôle par de courts et brusques tremblements qu' il lui était impossible de stopper.
    Il avait beau essayer de reprendre contenance, de ravaler la douleur et de faire bonne figure, il n' y parvenait pas. Merde, il fallait faire vite pourtant, ou alors Elio le verrait dans cet état plus que pitoyable, chose tout à fait inacceptable. Il se refusait à lui montrer une facette de lui ci déplorable.

    Mais déjà, une vague de douleur, bien plus puissante que les autres eu raison de son raisonnement et Kylian se déconnecta de la réalité qui l' entourait pour se concentrer exclusivement sur celle ci. Les dents serrées, il commença sans le savoir une apnée. Ce qui se passa par la suite lui parvint comme dans un rêve.
    Il entendit Elio lui parler, comprit ses paroles mais ne réussit pas à les analyser. Ressentit la main de son ami se resserrer autour de la sienne, son pouce glisser et caresser sa paume, eut un début de pensée cohérente ;

    * Et merde...*

    puis sombra de nouveau dans une sorte d'univers où seul la douleur demeurait. Plus rien d' autre n' avait d' importance, juste cette souffrance horrible et insupportable qui le mettait à genoux et brisait toute fibre résistante.

    Une drôle de sensation l' envahi lorsque les lèvres de son ami se posèrent sur sa joue dans une douceur infinie. Sensation vite noyée par ses consœurs, bien moins agréables.
    Par ailleurs, une vague de froid arrivée aussi brusquement que les lèvres de son ami fit frissonner sa poitrine et se prolongea jusqu' a son ventre.
    Super ! Il avait maintenant super froid en plus d' avoir super mal.
    Mais...sa chemise !?

    Kylian ouvrit précipitamment les yeux et se rendit brusquement compte de la situation.
    Une jeune fille au cheveux de feu était penché sur lui, un pot d' une contenance bizarre dans les mains. Elisha ? Mais, mais, qu' est ce qu' elle faisait la ?
    Ce n' est que lorsqu' elle plongea ses mains dedans et les rapprocha de ses hanches que Kylian comprit avec horreur ce qu' elle comptait faire.

    * Non ! *

    Cela venait d' une bonne intention et elle ne pouvait pas savoir ce qu' il risquait à se laisser soigner de la sorte, pourtant il ne pouvait pas la laisser faire ! Il ne voulait pas prendre le risque de se faire repérer en train d' être soigné, il jouait bien trop gros.
    Aussi il tenta vainement de se débattre.
    Il était toutefois bien trop faible pour arriver à emmètre la moindre objection et l' emprise d' Elio acheva toute idée de rébellion, de toute façon inutile.

    Il aurait voulu lui demander de la stopper, de faire en sorte qu' elle arrête ce qu' elle avait entreprit de faire, il ne pu toutefois que se contenter de gémir, encore et toujours, sans que le moindre mot intelligible ne franchisse ses lèvres.

    Il ferma de nouveau les yeux lorsqu' Elisha appliqua le baume froid contre sa blessure. Il avait l' impression que sa hanche le brulait un peu plus à chaque fois qu' Elisha appliquait un peu plus de baume dessus.
    Sa perception s' atténua peu à peu, remplacée par une sensation de fraicheur mêlée à un fourmillement étrange.
    Lorsque Kylian rouvrit ses yeux, il eu l' impression d' être un homme nouveau.
    Sa hanche ne le tiraillait plus comme avant et les violentes poussés de souffrances c'' étaient atténuées doucement. Même si son bras à vif était toujours un véritable supplice, la torture que lui infligeait son corps était un peu plus supportable.

    Son regard se fixa presque instantanément dans celui de la belle rêveuse. Leur échange bien que court, sembla durer une éternité au jeune homme avant que la jeune fille ne détourne le regard.
    Kylian en profita pour reprendre pleinement ses esprits. Son bras blessé était posé tout contre sa cuisse gauche, le coté blessé reposant contre la dalle gelée.
    Bon, ca au moins elle ne l' avait pas vu, il fallait 'juste' qu' il lui cache le temps que durerait leur échange. Tient d' ailleurs...
    Sa main gauche avait gardé sa position tel qu' elle était lorsque la mains d' Elio se trouvait encore jointe à elle. Elio, il ne l' avait pas vu partir... Sans doute était-il partit re-taper du mercenaire. Sans se faire soigner avant évidemment...

    *Ce crétin...*

    Elle balbutia quelques mots qui eurent l' effet d' un électrochoc pour Kylian.
    Il bloqua un instant, ses yeux rivés au siens avant de lui sourire tendrement.

    - Bha... c' est pour ca qu' un super héros à tout le temps besoins d' une jolie de fille pour veiller sur lui.

    Touché par la jeune fille, il se pencha piteusement en avant et sécha ses larmes de sa main droite. Kylian se laissa ensuite retomber contre le mur, l' effort était certes négligeable, il n' en était pas moins éreinté et ce simple geste suffisait à le fatiguer.


    -En revanche, ce qu' un super héros n' a pas le droit de faire, c' est de faire pleurer une jolie fille... Il reprit son souffle. Ça, c' est inexcusable.


Julia
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeSam 18 Déc 2010 - 2:08

Dans les premiers instants, Julia juchée sur un rebord en hauteur, se sentit au plus mal. Tant de souffrances s’étalaient sous ses yeux, tant d’horreur… et cette femme… cette blonde qui avait embrassée Locktar… elle était pire que la mort. Des hurlements et des craquements, comme elle n’en avait jamais entendu, s’élevaient de partout autour d’elle… et ce bras livide… jamais elle n’avait vu cela de ses yeux. Dans quel pétrin était encore allé se fourrer ce bourrin de Lockart en s’entichant d’une chose pareille ?

Pourtant son carquois continuait à se vider, ses flèches à atteindre leurs cibles, faisant tomber le maximum de mercenaire autour de cette dame noire. Car si son pouvoir était horrible, sa portée atroce, ses gestes froids et destructeurs, derrière la carapace de ses yeux de marbre, Julia percevait la douleur de cette femme... sa peine… et une pointe de sincérité.

Elle se remémora ce regard qu’elle avait posé sur Locktar, il y avait déjà un moment, un regard contrastant, tranchant même avec celui-ci, passant de glace à velours, de meurtrier à douceur. C’était celui-là même que cette femme gardait barricadé derrière son regard froid de saphir.
Locktar savait-il cependant ce qu’il faisait ? Il était donné à peu de gens d’embrasser la Douleur, sans en ressentir ses effets. Et puis Locktar ne lui pardonnerait pas de ne pas avoir essayé de protéger cette femme, alors qu’elle le pouvait. Il ne le lui pardonnerait pas si il l’aimait vraiment.

Ses doigts allèrent à son carquois accroché à son dos, et se refermèrent sur le vide. S’en était fini pour les flèches. Dégainant ses deux lames, Julia sauta souplement de la corniche, assommant un mercenaire au passage. Grimaçant en sentant la douleur se réveiller là où elle avait été blessée avant de pouvoir atteindre cette corniche.
Elle vira sur le côté, tournoya sur elle-même, planta ses lames dans un corps qui voulait attenter à sa vie, et entendis un cri par dessus le tumulte. C’était la première Gardienne. Un mouvement général se fit alors dans sa direction, on fuyait quelque chose… un éclair envahis le hall, et un bruit d’effondrement empli tout le bâtiment. Sentant le sol se dérober sous ses pieds, le choc de la déflagration souffla la jeune fille contre un mur.

Toussant dans la poussière que l’explosion avait soulevé, Julia reprit un peu ses esprits, ses os grinçants sous le choc qu’il venait de subir, son genou hurlant sous le poids de morceau de dalle qui l’écrasait. Cessant un instant de se débattre, elle pensa un instant à Mael, quelque part épuisé par la quantité de rêves qu’il déployait sur les corps blessés, ces vies qu’il était sûrement encore en train de sauver… et elle ? Que faisait-elle là ? Elle se battait pour une académie à laquelle elle n’appartenait plus. Elle tuait pour des idéo qui n’avaient plus aucune emprise sur elle… elle n’appartenait plus à ce monde. Elle n’était plus que par Maël. Sans lui elle serait à mille lieu de ce massacre, sûrement à parler toute seule sur la tombe de sa tante.

Finalement la Mort la suivait bel et bien partout, om qu’elle aille. Elle riait cette blafarde aux yeux de gouffre… elle riait cette dame effrayante aux mains de glaces… elle riait celle là qui se penchait sur elle. Julia lui sourit, comme on souriait à ces vieux amis qu’on retrouvait après quelques années d’absence. Elle lui tendit la main, c’était peut-être son moment là maintenant ! C’était sûrement son tour enfin… Mael ne lui en voudrait pas si elle la suivait maintenant, il ne lui en voudrait pas d’avoir quitter pour toujours ce monde qui lui avait tellement fait souffrir. Il comprendrait ce bel homme tellement opposé à elle. Il comprendrait.

Mais la Mort ne lui prit pas la main, elle ne fit pas même mine de l'accepter. Au lieu de ça, son visage livide se tordit en une expression amusée et son doigts glacé se posa juste au dessus de sa lèvre supérieur, avant de venir au niveau de ses yeux. Il était maculé de sang. Julia comprit alors qu’Elle la laisserait une foi de plus au bord du chemin. Même Elle ne voulait toujours pas d’elle, elle était condamnée à rester orpheline, pour tout le monde, pour toujours et à jamais.

Elles fermèrent toutes deux les yeux et Julia la sentit s’en aller faucher quelqu’un d’autre. Un corps tomba sur sa gauche, la jeune fille rouvrit les yeux en sursautant. C’était un élève de Lotra qui était tombé, tué par une flèche ennemie.
Clignant des yeux, elle porta sa main à son visage, réalisa que son nez saignait abondamment. Sa jambe était toujours coincée. Inspirant calmement elle poussa de toutes ses forces le débris sur le côté. C’est essoufflée, qu’elle parvint à se relever tant bien que mal.

Regardant autour d’elle, tout lui sembla alors d’une évidence sans précédent. Sa place n'était pas ici... elle était dehors, à courir avec Lupus, à sentir le bois encore humide par la rosé matinale... sa elle était avec Maël où qu'il soit, mais surtout dans ces petits sentiers connus que par eux deux.
Elle ne se battrait plus. Elle ne se battrait plus jamais, à moins d’y être forcée. Elera sera heureuse de l’apprendre. Maël surtout sera heureux quand elle le lui dirait… il le serait encore d’avantage en apprenant pourquoi. C’était fini les cabrioles et les cascades sanglantes, elle se sentait différente depuis que Maël lui avait prit la main, elle se sentait différente depuis le jour de leurs retrouvailles, elle se sentait différente maintenant qu’il l’avait prise dans ses bras. Et là, au milieu du chaos, de la mort et de la désolation elle comprenait enfin pourquoi. Quelque chose en elle la faisait respirer, quelque chose en elle avait prit le relais et elle savait ce que c’était, elle le savait jusqu’au plus profond de ses entrailles. Posant sa main sur son ventre comme pour mieux respirer, ou du moins être rassurée, un sourire serein s’épanouit sur ses lèvres. Elle revivait. On l’avait de nouveau laissée sur le bord du chemin en effet, mais elle n’était plus seule.

Claudiquant vers l’infirmerie, Julia aperçu au loin un groupe de garde emportant la première gardienne à demi inconsciente. Comme ils venaient vers elle, elle s’approcha de la femme qui sembla la reconnaître malgré le brouillard qui devait voiler ses yeux. Elle balbutia quelque chose alors que le petit convoi poursuivait sa route. Lui prenant la main pour la rassurer un instant, Julia se saisit du gant qui pendait à la ceinture de la femme et avec toutes les précautions du monde, le lui remit sous le regard horrifié des gardes qui n’osaient même pas regarder ce qui était susceptible de suivre. Un sourire de gratitude se peint sur le visage tourmenté de la blessée, la Mort était à sa droite et la regardait aussi sereinement avant de disparaître à nouveau. Julia fut rassurée, ce n’était pas l’heure pour cette dame pour la suivre elle aussi. Quelques mots se détachèrent enfin du délire de la jeune femme au visage inondé de larmes :


_Locktar… où est Locktar… où est-il ? Je veux le voir… s’il vous plaît… - regard insistant à son intention, alors que la main faible s’agrippait à nouveau à son bras Une dernière foi… dites lui… dites lui…

_Vous lui direz vous même, - l’interrompit doucement Julia en lui souriant légèrement - nous arrivons à l’infirmerie et il y est.

Comme soudainement apaisée par cette nouvelle, le regard bleu de la jeune femme quitta le sien pour allé se perdre un instant sur le plafond. Elle déglutit difficilement alors que du sang coulait encore de sa bouche et que sa respiration devenait de plus en plus difficile. Sa main glissa, sans force, du bras de la fille aux yeux verrons, auquel elle s’était agrippée jusque là.

Le cœur de Julia se serra en la voyant perdre connaissance, il faudrait la soigner vite celle là, ou elle ne passerait pas la nuit.


Ciléa Ril'Morienval
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeMer 22 Déc 2010 - 19:40


Ciléa avait abandonné le spectacle de la boucherie auquel on pourrait surement dédier dans un futur proche quelques odes tragiques, des peintures affligentes de dramatisation et plus probablement encore, un monument au mort et une mémoire débordante de bon sentiments et de solidarité. Ce cloaque de lacheté ou chaque petit être tentait de sauver son bout de peau, où le courage se déguisait en soif de gloire, orgeuil, ou simplement frénésie incontrolable, soif de sang, ou battement de peur. Observer la cohue académicienne, ces anciens liens qui se retrouvaient pour se défaire, ces amitiés trahies, cette violence dans les mots ou dans les coups lui semblèrent une formatrice leçon de vie auquelle elle se serait soumise avec plaisir si son regard n’avait pas été piégé dans cette esquisse de passé qui se profilait à travers les flammes.

Elle ne connaissait pas le nom de cet homme mais l’avoir vu une fois l’avait inscrit dans son esprit. Au fer rouge. Elle était resté bouche bée, interdite, completement désorienté par cette apparition. Ici. Pourquoi ici? Les calculs de son avenir étaient en train de se déformé et prendre une autre position. Elle avait reçu un coup de coude dans le ventre qui l’avait reveillé, plié en deux, détachée de ce mirage de l’autre coté de la salle. Qu’on transportait sur une civière comme un valeureux blessé…Cet assassin. Comment osait-il se montrer ici alors qu’il aurait du fuir comme un rat, la garde d’Al-jeit.

Le temps qu’elle décide que l’homme ne pouvait pas vivre plus longtemps, mais surtout, le temps de traverser l’immense hall, ne se préoccupant plus des combattants, petits élèves anonymes comme noms illustres de l’académie, la civière avait disparu de son champs de vision.

Une flèche vola près de son oreille, elle se retourna en sursauta, retournant dans cette réalité qu’avait éclipsé la rage. Prudence, méfiance. Si la flèche avait déviée de quelques centimètre, elle aurait agonisé dans la poussière sanglante. Sa vie était précieuse, elle avait des choses à accomplir. Encore. Elle retomba lentement dans l’imagination pour établir ses protections. Une armure. Mais une armure sans couleur et sans poid. Qui lui couvrait tout le corps, lui évitant ainsi de penser continuellement à sa protection. La création lui demandait beaucoup d’énergie, Une jeune fille rousse, rêveuse, sans aucun doute à l’application qu’elle mettait pour fouiller en quète de bandages et de lotion dans sa sacoche lui passa juste devant, manquant de se faire embrocher dans la cohue. Ciléa s’arreta sur cette vision et se rapella de son role de résistance, de protectrice de l’académie qu’elle se devait d’adopter. Une lame tenta d’embrocher la jeune reveuse, lui coupant une mèche au passage, un deuxième coup fut stopper par un dessin de ciléa, qui transfoma la lame en eau.

La gamine, inconsciente du danger, n’avait pas levé la tête de sa course éffrainé, trop préoccupé par les agonisants qui demandaient son aide. Ciléa haussa les épaules, le destin de la jeune réveuse ne lui importait que trop peu pour qu’elle s’acharne à sa protection.



Alatariel Elanessë
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeSam 25 Déc 2010 - 0:31

Sentinelle ... Elle était la seule présente... Et encore si ce terme pouvait être exacte la concernant ...Son rôle dans les opérations de la soirée ne feraient pas beaucoup d'éclat, mais ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, pour tout dire, si les mercenaires pouvaient éviter de la repérer cela lui ferait bien des vacances de ne pas devoir fuir comme une voleuse sous peine de se trouver seule face à une vingtaine de mantaïs. Ciléa était venue l'enquérir de la situation a peines quelques semaines plus tôt, ce qui ne lui avait guère laissé beaucoup plus de temps que celui de mettre ses affaires en ordre et partir en suivant le chemin le plus sûr possible. Biensûr, elle aurait pu utiliser le pas sur le côté, car comme tout Dessinateur de haut niveau qui se respecte, elle savait masquer sa présence dans les Spires, cependant il subsistait des risques ... Qu'elle ne pouvait pas prendre, pas juste pour se déplacer d'un endroit à un autre. D'autant que recouvir la distance de la Citadelle des Frontaliers à l'Académie de Merwyn ne prenait pas plus d'une semaine, et encore en prenant son temps. Il fallait juste rester prudente ... même si certain l'auraient tout bonnement traitée de suicidaire de faire un tel déplacement seule ...
En fait si,quelqu'un l'avait fait, et ce quelqu'un se trouvait être son mari, son meilleur ami, légalement c'était le père des enfants, du moins des faux jumeaux, Emrys et Eris[s] ou Indis en fait au choix [/s]... Même si tout deux étaient au courant que le véritable père n'était autre que Valen, qui n'était désormais qu'un pale souvenir pour l'Académie, mais qui restait intensément présent au cœur de la Sentinelle... Un amour impossible, parmi tant d'autres, mais qui avait fait naitre ces deux anges ...
Bon grès mal grès, Gelmir avait bien du accepter sa décision et la couvrir.

Elle s'était donc mise en route, rapidement mais pas sans précautions et avait rejoins Al-Poll sans encombre,dans un voyage qui lui parut presque ennuyeux, il fallait préciser aussi que la femme avait pour habitude d'entendre des piaillement d'enfant et les bruits des entrainements des Frontaliers la majeure partie de la journée. Bref, elle s'était donc installer à l'Auberge du Sifleur qui était devenu il y a peu de temps.de cela une des auberges les plus accueillante de la ville. Même si l'on pouvait encore croiser des gens peu fréquentable .

Le jour j ou plutôt le soir s, ils était en place. C'était la reprise de cette école qui lui tenait tant à cœur. La Sentinelle savait pertinemment qu'elle y recroiserait de vieux fantômes qu'il n'allait pas falloir qu'elle laisse en vie, cependant rien ne pouvait lui faire rebrousser chemin. Elle n'avait louper qu'une bataille et ne pouvait se permettre d'échouer dans son rôle concernant celle là. Cette bataille qui marquerait une nouvelle aire de l'académie.

Comme les autres fois, certains se prenaient pour des héros alors qu'ils n'avaient pas la moindre chance face aux Mercenaires, les fils et filles du chaos, magnifiquement sanglant. Elle frémit. A quoi bon ? Mais pourquoi s'acharnaient ils autant face à un combat qu'ils n'avaient que peu de chance de gagner ? Mais au fond, avaient ils seulement le choix de leurs actes ? La Sentinelle en doutait. Tous n'étaient que des instruments de quelque chose de bien plus puissant que ce qui se déroulait sous ses yeux.

Elle faisait partie de la première vague de résistants à avoir franchi le seuil de l'académie. Elle n'avait pas encore Dessiner. Elle se vit assaillit par ce qu'on pouvait appeler les contres révolutionnaires même si dire Mercenaires s'avère être plus rapide, mais dans certains cas la réflexion laisse la part belle à l'instinct premier, celui de la survie. En effet la dame était plus occupée à rester en vie plutôt que d'exprimer clairement ses pensées puissent elles paraitre hors de propos. Elle s'avérait d'ailleurs plutôt efficace dans cette tache, son entrainement régulier avec les Frontaliers avait porter ses fruits. Un des encapuchonner s'était jeter sur elle comme un Ts'Liches enrager qui n'aurait pas eu le droit a sa collation. La comparaison fut encore plus à propos de la situation lorsqu'il passa sa langue sur son sourie malsain. Ok, la dessinatrice était bien conservée a cause de ses origines Faëlles, il n'empêchait tout de même pas le fait qu'ils se retrouvaient en pleine batailles ... il fallait donc remettre les pensées plus ou moins érotiques de côté ... et puis pour qui se prenait il se mécréant, elle était Sentinelle pas ... enfin bref.
Il se jeta donc sur elle, avec toutes les intentions qu'un mercenaire pouvait avoir. Elle s'était déjà placée et évita son adversaire en lui dessinant une corde autour des pieds ce qui eut pour effet qu'il vint tout bonnement s'empaler sur le sabre du guerrier le plus proche tandis que la femme s'éloignait déjà. Elle ne put s'empêchait que la mort de cet homme était juste ridicule mais il lui fallait faire vite, se placer dans l'ombre et trouver ceux qui poseraient le plus de problèmes .... ses chers homologues mantaïs .

Qui ne tardèrent pas à débarquer avec le reste de leurs troupes. Elle proféra un juron entre ses lèvres pincées lorsqu'elle se rendit compte qu'ils étaient nombreux ... face a des élèves qui bien qu'ils soient prometteurs restaient vulnérable du fait qu'ils ne sachent pas masquer leurs signatures. Mais elle restait à son poste trop occupée a éliminer les mercenaires qui tentait de s'en prendre à elle comme ils s'en seraient pris a tant d'autres. Ce fut leur erreur. La seule manière de se débarrasser d'elle était un gommeur. Elle feignit de se mettre en garde pour dessiner trois pieux de métal qui vinrent se planter à qui dans le cœur dans le cou ou bien encore dans l'œil. Peu créatif mais efficace.
Une fois débarrassée de ces adversaires venus la débusquer, elle pu enfin se remettre au travail.

Son sang se glaça. Depuis le début de l'affrontement dans lequel, elle jouait surtout les soutient des troupes, elle avait remarquer une signature dont la propriétaire était loin de lui être inconnue ... Marlyn. Si un élève s'attaquait a elle ... cela tiendrait du miracle si il survivait.
Alatariel pria pour qu'elle ne décide pas d'entrer dans le mouvement tournoyant et sanglant de la bataille sinon le moral de troupes 'harmonieuse" était en péril... a présent elle la voyait agir dans les Spires. La Sentinelle ne savait trop comment agir ? L'attaquer dans un duel ? Non. Par contre enrayer l'organisation du chaos qui semblait être une partie de son œuvre pouvait s'avérer moins néfaste pour ses alliés.

Marlyn fini par disparaitre, le combat faisait encore rage mais tournait perceptiblement en faveur des partisan d'une académie libre ... Elle continuait son sappage d'organisation, plus en éliminant un a un les fientes de Ts'Liches présente qu'autre chose mais il s'avérait impossible de les attaquer tous d'un coup. Un mantaï qui l'avait repérer voulut s'en débarrasser mais il y eu une déflagration dans les Spires, dévastatrice. Il n'y avait que peu de choses capable de produire un tel effet ... tous seulement présent dans les légende ... bientôt ils la virent. Cette femme blonde et élégante ... sa main ... La Main, si blanche . D'après les souvenirs de ces dernières lectures en la matière l'utilisation de cette technique était tout aussi douloureuse que dangereuse ... La première gardienne avait été poussée dans ses retranchements .
Elle avait presque failli en oublier son adversaire qui lui, n'avait pas perdu le Nord. Elle ne l'évita que de justesse sans pouvoir empêcher cependant l'homme de lui faire une mini tunique. L'affrontement se poursuivit jusqu'à ce que la femme éclate.


_ Non mais enfin ! C'est quoi la blague là ? Tu penses franchement que c'est pratique de se promener comme ça ?

La Sentinelle ne lui laissa pas le temps de réagir à l'improbabilité d'une phrase pareille et réussi son coup que grace à l'effet de surprise. Elle s'était glisser dans les Spires et foudroya le mantai le transformant en une sorte de poulet carbonisé au trente sixième degrés. Juste au moment ou la première gardienne se libéra de sa Main Morte. Vint ensuite l'annonce d'un dortoir en feu. Celui des lotra. Elle se précipita sur les lieux afin d'aider grace au dessein contre les flammes. Ce qu'elle fit avec efficacité mais pas assez vite pour que les lieux soient indemnes...

Ps : j'éditerais les fautes j'ai écrit ça avec un gsm -_-

Anaïel
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeLun 17 Jan 2011 - 21:50

Les mots craquèrent, chauffèrent et fissurèrent l'étroite bande de paix qu'elle avait construite entre elle et la violence environnante. Quelle futilité que cet espoir, ne pas haïr, ne pas laisser le corps, les griffes et les crocs prendre le pouvoir. Quelle ironie que celle de vouloir être ce que pourrait briser quelques phrases, jetées, crachées, d'être et de paraître alors que chaque instant pouvait être retourné, comme un gant, à la face, comme on jette de l'huile sur le feu de la haine. Il y avait tant de façon de détruire quelqu'un, de briser les défenses les plus solides, d'enfoncer les blocs compact d'estime et d'amour par de solides coup de mépris, de vengeance, ces butoirs d'ignominie que rien ne briserait, jamais. L'instant, pourtant, semblait s'éclairer, tout juste quelques secondes, quelques mesures arytmiques, ces étincelles qui paillettent le sang comme pour le figer sur les miroirs des yeux. Elle regardait Ambre, et d'un coup elle ne la vit plus. C'était simple. Si simple, maintenant que le gouffre s'était ouvert dans son ventre, creusant, trouant ce passage à la bête de ses tripes, à l'essence terrifiante qui couvait sous les braises de son self contrôle. La couche de cendre s'était muée en un diaphragme sanglant, pulsant de colère, de hurlements vengeurs. Et ça tapait, ça tapait contre les oreilles, contre la cage thoracique, vibrant, dessoudant les os, les côtes qui criaient, à la montée de l'adrénaline, leur torture et leur tristesse.

La douleur était si nette, si terrifiante, si puissante que la coupure qui en résulta fut hachée aux barbelés, les bords mordus par les crocs des mots que la mentaï avait expulsé comme un venin. Ainsi, c'était elle qui avait tué Elhya. Elle ne sombra que quelques secondes après le vidé créer, après que, ayant claqué, la phrase eut comme percé les tympans et les pharynx. Le silence troublant avait d'abord cailloté les conduit, léger vertige de prime, puis l'incohérence des justifications, une seconde, le temps de se demander si c'était vrai, si ce n'était pas une énième pique sournoise et terrible pour mieux diviser. C'était certes pour diviser. Mais l'éclat dans les yeux cernés de sang ne pouvait masquer la vérité abjecte, purulente de cette attaque en traître. Il n'y eu pas d'indignation dans le cœur de la marchombre, ni de tristesse ou de tentative de remise en question. Ou s'il y eut telles sentiments, ils furent noyer presque instantanément par la rage qui lui bouffa les tripes, qui lui dévora le sang par les artères, par la haine qui creva ses yeux de violence et de flammes.

Elle sauta sur Marlyn au moment ou son visage devenait incertain, flou, concentré. Et ce fut le cauchemars. La douleur. A l'état pur. Les deux femmes disparurent sans un éclat, juste comme ça. Sans panache, sans esbroufe. Juste l'instant qui tinte d'une violence sourde, et qui s'apaise en quelque seconde, comme le son d'une cloche de cuivre.






====> Go "Les toits" dans l'enceinte de l'Académie.

Elera
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Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé]   [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] - Page 3 Icon_minitimeDim 6 Fév 2011 - 14:41

Ils ne voulaient pas, aucun d’entre eux, arrêter. Ils voulaient s’entredéchirer, frapper, blesser. Et les raisons se mélangeaient. Elle ne comprenait pas, ne comprenait pas pourquoi il fallait absolument se battre, tuer et survivre, mourir, et observer à distance la vie quitter les êtres. Anaïel, par instinct et sauvagerie. Marlyn, Ambre – elle ne savait plus. Ce n’était plus de la vengeance, peut-être de l’habitude, ou de l’honneur – elles avaient quelque chose à prouver, aux autres et à elles-mêmes, quelque chose qu’Elera ne comprenait pas.

C’aurait dû être tellement facile d’Être. Et pourtant chaque personne semblait être une épine dans les êtres des autres, une force pour les empêcher de rester paisible inertie, un mouvement, inviolable et destructeur, qui ne laissait plus que quelques lambeaux qu’elle peinait à rattacher. Bonne chance. Comme si c’était impossible, un combat perdu d’avance, et qu’elle pouvait toujours rêver – il n’y avait rien d’autre qu’elle puisse faire, et elle n’arrivait pas à l’accepter. Ambre la frappa de plein fouet. Les réflexes de tout un entraînement se réveillèrent, et elle ne réfléchit plus. Amortit sa chute, comme elle le pouvait. Sentit une douleur sourde dans son épaule, qui s’éloigna comme elle était venue, furtivement, et Elera roula pour se relever. Releva les yeux, aussi – trop tard, déjà. Le jet de flamme ne fut qu’une étincelle au coin de sa vision, et Ambre était déjà sur Anaïel. L’étoile de jet brilla entre ses doigts, et le cœur d’Elera tressauta lorsqu’elle comprit qu’elle arriverait trop tard. Se jeta tout de même en avant – parce qu’il fallait essayer, quoiqu’il arrive.

Elle écarquilla les yeux, lorsqu’au lieu de descendre avec la main de la jeune fille, reflet d’acier immuable, il partit, fluide, couper l’air empoisonné, vers les ombres. Elle ne changea pas sa course, continua de l’avant, alors que la victime avait changé. Elle aurait pu, d’un coup de pied, se jeter vers Marlyn plutôt qu’Anaïel, mais elle ne comprenait plus. Ambre était-elle seule contre tous, ou venait-elle de…

Eclair orangé à sa droite. Elera s’arrêta et se tourna vers le tigre, qui passait déjà devant elle, et lorsqu’elle tourna les yeux vers les deux marchombres, Ambre s’était déjà éloignée, rejointe par la créature de chair et de muscles, sur le qui vive, comme un animal traqué – ils étaient tous traqués, ici, tous prédateurs sur le même territoire, tous les nerfs à vif, les yeux mouvants des uns aux autres à la recherche du plus grand danger. Parce que ce n’étaient pas deux meutes qui s’opposaient ici – le chaos, l’harmonie, c’était un combat tellement vide d’intérêt, tellement manichéen, tellement inexistant, dans les faits, aussi. Il n’y avait pas de chaos, il n’y avait pas d’harmonie. Il y avait des êtres, des envies, des pulsions, des craintes, et ça puait la peur, et l’orgueil, et l’espoir. La vie avait une odeur de souffre, et Marlyn, Ambre, Anaïel, aucune d’entre elles n’étaient véritablement l’ennemi, parce qu’il n’y avait pas d’ennemi, seulement l’incertitude d’une situation précaire, qui pouvait changer d’un acte, d’un mot. Celui d’Anaïel, déjà, alors qu’elle venait de comprendre ce qu’avait fait la brune. Mais il n’y avait rien à comprendre. Elle avait lancé une étoile, comme elle aurait pu tendre sa main ouverte ou envoyer un poing serré, blessant. L’étoile avait trouvé sa cible, comme elle aurait tout aussi bien pu trouver un poteau de bois et y rester fiché, prometteur de mort, ou retomber sur le carrelage dans un bruit de vaisselle brisée. Elera ne contrôlait rien. Ambre ne contrôlait rien, rien que ses doigts qui s’étaient ouverts quand elle l’avait voulu. Marlyn ne contrôlait rien, l’arme lui mordant l’épaule, et Anaïel non plus. Chaque geste créait une avalanche de réactions chez les autres. Tout pouvait se finir dans un sens, comme dans l’autre, et les aiguilles tournaient à l’envers. Elles étaient retournées au point de départ, chacune figée dans leur position initiale ; Ambre était en bas, Khan la protégeait, Marlyn était blessée, mais rien n’avait changé. La position d’Ambre était toujours aussi peu claire, le sang que voulait faire couler Marlyn toujours aussi sombre, et elle ne savait même plus ce que faisait Anaïel ici. Elera voulut agir. Eut peur de provoquer un glissement, de ne pas pouvoir prévoir la suite, et fut devancée.

Marlyn confirmait les pensées entrechoquées de la rouquine, alors qu’elle envisageait un combat entre les trois marchombres, comme s’il était évident qu’elles ne se battaient pas ensemble, que c’était la loi du chacun pour soi, la loi du plus fort ou du plus rusé, la loi du tigre. La loi de la division. Les dés étaient jetés, la haine aussi, et le glissement attendu commença l’éboulement, comme elle s’y était attendue – mais sans elle, puisqu’elle ne l’avait pas déséquilibré, qu’elle n’avait pas agi, et qu’elle n’agissait toujours pas. Elle avait l’impression d’être vide de l’intérieur. Plus tôt, elle n’arrivait plus à respirer, parce qu’elle n’arrivait plus à inspirer, à remplir à nouveau ses poumons d’air frais ; à présent, elle avait l’impression d’avoir un souffler infini à expirer, pour se vider, de l’intérieur, de ce poison qui s’insinuait par tous les pores. A nouveau, elle vit le mouvement s’amorcer, comme elle avait vu celui d’Ambre ; à nouveau, elle sut qu’elle arriverait trop tard. Et à nouveau, elle se jeta tout de même en avant, en silence, concentrant toutes les parcelles de sa force dans ces muscles, plutôt que dans un cri qui s’éparpillerait sans intérêt, et elle ferma les doigts sur le vide, alors que les deux femmes disparaissaient. Elle continua encore, deux pas, trois pas, avant de réussir à s’arrêter. Elle aurait dû crier. Elle doutait fortement qu’elle aurait pu percer le voile de colère, de haine et de tristesse qui avait enflammé Anaïel, mais elle aurait dû crier. S’extérioriser. Ses gestes avaient été aussi inutiles que le hurlement qu’elle n’avait pas hurlé, elle aurait aussi bien pu ne pas bouger, pour ce que cela avait changé. Elle aurait aussi bien pu ne pas être là. Après tout, qu’est-ce que ça changeait ? Ils mourraient tous. Elle avait dit que personne ne mourrait, mais ils mourraient tous, maintenant, ou plus tard. Qu’est-ce que ça changeait ?

Elle tourna les yeux vers Ambre, toujours protégée par le tigre, dont les muscles se mouvaient, puissants, sous le pelage. Elle ne lui en voulait pas, parce qu'il n'y avait rien à vouloir. La regarda, de ses améthystes où se noyait le fatalisme. Elle était résignée. Mais ce n’était pas aux événements qu’elle ne pouvait ni changer ni influencer, qu’elle était résignée. Au contraire – résignée à être elle, à ne pas pouvoir changer. Résignée à toujours essayer ce qu’elle savait ne pas marcher, résignée à courir quand elle savait qu’elle n’arriverait pas à temps, résignée à l’échec qui crépitait à la plante de ses petits pieds insignifiants, résignée au mépris qui flotterait toujours sur le visage d’Ambre en la voyant, justement parce qu’elle essayait toujours l’impossible, et qu’elle baignait dans un espoir illusoire dont elle était incapable de se séparer, alors même qu’elle en connaissait l’existence, à présent. Elle continuait. Pour le jour où l’impossible se réaliserait. Elle essayait, toujours, ‘gâchait’ sa vie dans une attente interminable, dont l’objet n’existait peut-être pas. Tant pis. Tu ne comprendras jamais, Ambre, et peut-être as-tu raison de cracher sur mes choix, mais je suis incapable d’en faire d’autres, et je continuerai à les faire.


- Elles sont sur les toits.

Elle s’était attendue, en voyant ténèbres et lumières s’estomper, que les deux femmes disparaîtraient, physiquement et intérieurement ; mais sa greffe avait continué à pulser d’une chaleur bourdonnante, comme un nouvel espoir, physique celui-là, et Elera continua à regarder Ambre de biais.

- Il sera trop tard, nous sommes trop insignifiantes. Il n’y a plus d’adversaires, ni à battre ni à séparer. Il n’y a rien que je puisse faire, ni toi, que nous le voulions ou pas.. On pourrait tout aussi bien disparaitre. Mais il faut que j’y aille quand même.

Elera était certaine que la fille des solitudes ne comprendrait pas, et elle eut un sourire triste, un joli sourire triste qu’effleura l’une des courtes mèches qui commençaient à repousser autour de son visage, au coin de ses lèvres.

- Alors bonne chance à toi aussi.

Sauf si tu me suis. Si tu me suis, que tu comprends, finalement, ce besoin pressant de se battre contre la fatalité qui nous colle tous à la peau, de prendre un rôle, un petit rôle dans le théâtre de la vie, puisqu'on ne nous en donnera pas un sans cela. Alors la chance, bonne ou mauvaise, n'aura pas le goût des au revoir, mais celui d'un accord. Sauf si tu me suis - mais je ne me retournerai pas pour le savoir. Il y a longtemps que je ne me retourne plus, et que je laisse mon dos nu à la merci des griffes ennemis.

[=> Les toits]

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