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| [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] | |
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Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Jeu 18 Nov 2010 - 20:38 | | | Tout s’enchaîna très vite, une jeune dessinatrice sauva Amir non sans élégance, Locktar la dépassa pour se prendre dans le bras une lame qui lui était destiné. La marrée d’élèves rebelle ne se fit pas attendre et Edel se ressaisit immédiatement. En entendant Locktar parler au jeune homme peinturé, elle se tourna vers l’un de ses hommes et lui ordonna :_Gontran suit ce jeune homme, escorte les élèves jusqu’à un lieu sûr, tue tous ceux que tu jugeras être contre nous. Le soldat acquiesça et disparut immédiatement, à la suite du jeune Einar déjà bien loin. Sans plus attendre, Edel se lança elle aussi dans le combat sa lame vibrant presque d’excitation. Son premier adversaire tomba immédiatement, le suivant également et puis l’autre, s’en était presque trop facile. Avançant dans la cohue, la jeune femme veillait soigneusement à ne jamais quitter Locktar des yeux. Non pas qu’elle doutait de ses capacités guerrières, mais dans la bataille il était devenu son repère et bien plus que cela, son équilibre. L’inquiétude jouait beaucoup, sa concentration viendrait à être mis à mal si le guerrier devait se retrouver dans une situation difficile ou pire. Elle voulait à tout prix éviter ça, pour des raisons qu’elle ne voulait même pas chercher tellement elles lui étaient évidentes.
Revenant à son combat, elle pensa que c'était une bien maigre mesure que d'avoir envoyé cinq hommes réveiller l'édifice et maintenant que le combat était avancé et certainement généralisé, il n'y avait plus de place pour la discrétion lié aux manœuvres. Tous devaient-être mis au courant, aussi bien les élèves que le personnel du domaine, des plus grandes aux plus petites salles éloignées. Identifiant du regard un nouveau groupe de soldats arrivant dans le hall elle hurla:
_Sonnez l'alarme! Que toutes l'Académie s'éveille! - elle fracassa du coude une mâchoire qui encombrait son espace, sa lame trancha une jugulaire, puis une articulation dans un même sillage. Voyant l'indécision de ses hommes elle hurla plus fort - Les cloches!! Sonnaient les cloches! Effectuant un demi-tour sur elle même, Edel retira sèchement sa lame du corps de l’un de ses adversaires qui mourut avant même de toucher le sol, dans le même mouvement, sa lame contra une attaque vicieuse sur son côté, fila furtivement trouver le point faible d’un autre en face, trancha une articulation sur sa droite, capta un instant la lumière des lustres aux plafond… et repartie dans sa danse macabre. Quatre autres corps s’effondrèrent presque de concert autour d’elle. L’essoufflement était encore presque tout à fait absent de ses poumons, et aucune lame jusque là, n’avait trouvé le chemin vers une zone handicapante de son corps. Le sang sur ses mains, n’était pas le sien. Du regard, elle chercha Locktar dans la cohue. Ce qu’elle regretta immédiatement, la manœuvre l’obligeant à se retirer de la torpeur du combat et donc de rabaisser sa concentration. Elle avait perdu de vue les gardes à qui elle avait ordonné de sonnait l'alarme, mais tant pis, il n'était plus temps de vérifier si oui ou non ils s'étaient exécutés.Aucun adversaire ne se présenta cependant plus à elle, avant durant plusieurs secondes, lui donnant un court répit qu’elle accueillis avec joie, malgré sa partielle inutilité. Autour d’elle, au cœur même de la bataille s’était constitué un cercle vide, jonché des corps des précédents malheureux ayant eu l’audace ou le courage selon les cas, de se présenter à elle. Restant un instant immobile, elle leva les yeux vers le grand escalier et malgré son état physique encore excellent elle crut défaillir. Un malaise qui dû être bien visible, car elle croisa le regard soudain inquiet de Locktar plus loin. Réalisant cela, Edel se perdit immédiatement dans la foule, allant chercher le combat, elle prit soin cependant de se rapprocher de l’ancien Corbac avec qui elle formait une sorte de tandem depuis le début du combat. La panique s’était emparée de son cœur, la femme en haut des escaliers… était connue des siens. Marlyn Til’Asnil était du combat. Une femme… proche des mentaï. Personne chez elle, ne l’avait vu, mais sa description obtenue par des tiers, était connue de tous. Il ne pouvait y avoir de doute, connaître ses ennemies était important, et le peu qu'ils savaient sur cette guilde, restait ancré dans les mémoires. De plus, sa réputation la précédait à chaque foi disait-on, même si cela ne se faisait que part des murmures. Elle était la protégé de quelqu’un d’important et… une excellente dessinatrice… cela dépassait complètement ses compétences, si mentaï il y avait, sa mission au sein de l'académie était compromise. Elle ne réussirait pas à honorer son serment de protection du lieu et de ses habitants. Ils étaient perdu. Pourvue que cette Marlyn n’ai rien vu d’elle ou du Gant, elle ne pourrait rien contre une dessinatrice, surtout de cette trempe ! Un bruit de lame plus fort que les autres fit sortir Edel de sa réflexion. La lame de Locktar venait de stopper une autre, juste à quelques centimètres de son buste. L’arme ennemie s’était précipitée sur elle sans qu’elle n’ait aucune réaction. Une larme glissa sur sa joue alors que son regard croisait à nouveau celui affolé de son aimé qui repoussa l’adversaire. Lui prenant le bras de la mains elle lui dit précipitamment :_Locktar, il faut éloigner les élèves,aussi valeureux puissent-ils être. Ils ont des mentaï dans leurs rang – elle le fixa de façon prononcé, pour lui faire comprendre toute la porté de cette information – En haut des escaliers derrière moi, je ne pense pas qu’elle m’ai vu, mais elle ne doit sûrement pas être seule. Renvois ceux que tu pourras, ce sera déjà ça. Rassemble les dessinateurs, - elle chercha du regard la jeune fille qui avait secouru Amir plus tôt- protège-les en priorité qu'ils puissent agir sans d'autres préoccupations, fait circuler cet ordre. Des hommes à moi, sur le mur, doivent bientôt être là et… Exécutant un mercenaire qui chargeait le guerrier, les adversaires se firent de nouveau nombreux autour d’elle, la séparant du guerrier. Saluant alors d’un regard affectueux et entendu l'homme au bras de fer, elle reprit la lutte. Inutile de lutter contre les mouvements du combat, et puis de toute façon ils n'étaient pas loin l'un de l'autre. Du regard elle aperçu la jeune recrue que Locktar avait abandonné . Enfin de l’aide, les hommes du mur étaient donc déjà arrivé, elle l’apostropha :_Monsieur Holin, renvoyez autant d’élèves que vous pourrez vers des endroits plus sûre. Protégez les dessinateurs! Mais méfiez-vous, il y a des traitres dans nos rang. Le laissant ainsi, la première gardienne effectua un moulinet de la main, faisant tournoyé sa lame qui fit mouche sans tarder. Décidément elle ne retrouverait plus la jeune dessinatrice dans cette cohue, quelqu'un d'autre se chargera de la protéger, en espérant qu'elle ne soit pas encore tombée. Dans son dos, elle entendit Locktar achever son adversaire et passé à un autre, elle en fit de même.L’inquiétude gagna cependant du terrain dans son cœur, alors qu’elle hurlait à un élève de ne pas achever un garde se battant pour leur cause.C’était un massacre. Personne ne savait qui était avec qui, nombre de ses hommes allaient mourir ce soir, pensant protéger l’édifice de leur vie, mais favorisant l’adversaire. Pour aggraver le tout, des élèves arrivaient de toute part dans le hall, le cœur vaillant mais l’esprit insouciant. |
| | Primat de Teylus et Maître d'Armes Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Ven 19 Nov 2010 - 17:57 | | | Le combat faisait rage. Violent. Meurtrier. On entendait des cris. On voyait des corps tomber. Le sang giclait. Les lames s'entrechoquaient. C'était l'horreur. Bien pire que lors de la précédente attaque. Mais cette fois-ci, Locktar ne partirait pas. Soit il survivrait, soit il allait mourir. Il n'y avait que ces deux solutions possibles. Il n'abandonnerait pas l'académie et ses élèves une deuxième fois. De plus, cette fois-ci, il y avait Edel. Il ferait tout pour la protéger. Si elle tombait avant lui, le guerrier savait qu'il ne pourrait le supporter.
Pendant le combat, Locktar et Edel se battaient côte à côte, se protégeant mutuellement. Si un ennemi échappait au regard de l'un, l'autre le tuait et vice et versa. C'était un redoutable tandem. Un tandem de mort. La puissance et l'expérience de Locktar associés à l'agilité et la rapidité d'Edel. Les cadavres s'entassaient autour d'eux alors qu'aucun des amoureux ne semblait lourdement blessé. Leur danse meurtrière faisait un très grand effet. Les rangs du Chaos commençaient à se réduire. La victoire des résistants se dessinait doucement. A chaque fois qu'il le pouvait, l'ancien Corbac jetait un regard vers Edel. Il ne voulait pas que le bonheur de la victoire soit ternit par la mort de celle qu'il aimait. Il n'avait pas à s'en faire. La jeune noble se débrouillait à merveille. Edel était vraiment en train de faire changer Locktar d'avis sur les nobles. Le guerrier en avait protégé certain quand il était garde du corps. Ils avaient tous été autoritaire, sans coeur. Le jeune homme se doutait même qu'aucun d'entre eux n'était capable de se servir d'une arme. Maintenant qu'il connaissait Edel, Locktar voyait qu'il avait rencontré les pires nobles de la caste. Certains d'entre eux se souciaient du "petit peuple" et ils avaient se battre. Edel était de ceux-là. Les Hil'Meredrine étaient de ceux-là.
Alors qu'il évita la charge d'un mercenaire en s'écartant de son chemin, Locktar vit qu'Edel avait stoppé le combat. Elle avait les yeux fixés sur le haut de l'escalier. Il y avait du monde à cet endroit. Qui regardait-elle précisement? Le guerrier n'en savait rien mais ce n'était pas ce qui importait. La noble n'était plus concentrée sur le combat. Une erreur qui pourrait être fatale. Et si Locktar l'avait vu, les mercenaires l'avaient sûrement remarqué. L'ancien Corbac décida alors de se rapprocher de sa dulcinée. Le combat les avait un peu éloigné et des fils du Chaos se trouvaient désormais entre eux. Il chargea, non pas pour tuer, mais pour forcer le passage. Douleur dans les côtes. Un mercenaire l'avait atteint. Locktar saignait, mais sa vie n'était pas en danger. Il avait atteint son but, il était désormais derrière Edel. Juste à temps pour éviter le pire. Un fils du Chaos avait tenté de décapiter la première gardienne. Raté. La lame de Locktar avait été là pour bloquer l'attaque. Il repoussa son adversaire, bien décidé à en finir. Edel l'arrêta pourtant, lui tenant fermement le bras. Des Mentaï? Oui, il fallait s'en douter. Mais pourquoi avait-elle l'air si inquiète? Il y avait des dessinateurs dans leurs rangs. C'était leur rôle de se charger des Mentaï. Pourtant Edel était en panique. Il décida de lui obéir. Elle devait avoir ses raisons. Elle connaissait les mercenaires mieux que lui, peut-être qu'elle avait vu un Mentaï qu'elle avait déjà croisé. Pourtant, il ne voulait la laisser seule dans une telle situation. Elle venait d'interpeller Kylian. Locktar s'approcha du jeune soldat. Edel était passé à autre chose et elle ne faisait pas attention à eux. - Oublie les élèves, je me charge d'eux avec quelques gardes. Toi, je te demande de protéger Edel. Même si on a eu quelques mésententes, je te fais confiance. Protège la pendant que je fais fuir les élèves. Locktar n'attendit pas que Kylian lui confirme qu'il le ferait. Il partit pour obéir aux ordres d'Edel. Il fit signe à quelques gardes de l'aider. Maintenant, c'était un autre combat qui commençait. Il allait devoir affronter les "valeureux" élèves qui voudraient rester malgré les demandes de la première gardienne.
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| | Ultra BG Messages : 251 Inscription le : 27/06/2010 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Ven 19 Nov 2010 - 22:52 | | | C' était la merde. Il n' y avait pas d' autres termes assez approprié pour désigner ce qui lui arrivait. Lui qui avait pensé avoir 'seulement' à entraver les mouvements des gardes de l' académie en titillant de l' épée avec les mercenaires du chaos... Il s'en retrouvait bien chamboulé.
Combattre en duel exigeait une concentration et une maitrise parfaite de ses moindres faits et gestes, ce auquel il avait été entrainé depuis son plus jeune âge. Combattre sur un champs de bataille était déjà sacrément plus compliqué et exigeait une dextérité à toute épreuve ce à quoi il avait été quelque peu initié, mais alors combattre dans un carnage pareil ca, il n' y avait jamais été préparé... C' était un massacre, un carnage, une véritable boucherie qui s' enchainait sous ses yeux. Des amas de corps ensanglantés, d' épées échappées, de dagues et d' armes en tout genre tapissaient la dalle d' une couleur macabre. Après avoir contré agilement une lame qui fusait en direction de son visage et frappé du coude la nuque de son adversaire, Kylian se stoppa un instant. Le tableau qui s' offrait à lui était tout simplement horrible. Une jeune fille, vraisemblablement une élève de l' académie, se jetait avec sauvagerie et férocité au cou de ses adversaires pour... leurs arracher tout bonnement la jugulaire et provoquer la mort. Les académiciens, étudiants sages baignant dans l' harmonie et la bienveillance et les mercenaires du Chaos , monstres oppresseurs et sanguinaires ? Lequel des deux manquait le plus de code d'honneur en ce moment...
La vision de cette gamine - car oui, c' en était une au yeux du jeune homme- arrachant des vies sans la moindre hésitation assombrit considérablement Kylian et le jeune garde sentit le poison destructeur de la rage parcourir ses veines. Alors comme ca, la vie avait pour elle si peu de valeur...Alors comme ca elle se donnait le pouvoir impitoyable de donner la mort de manière irréfléchie et totalement objective... Jamais Kylian n' avait eu autant envie d' imposer la souffrance à autrui qu' en cet instant la.
Mais déjà le combat reprenait - Oui on allait pas le laisser regarder à droite et a gauche tranquilou pendant que les autres se massacraient joyeusement hein, fallait le faire profiter aussi - et le jeune garde évita de justesse un coup de point rageur envoyé en direction de son visage par...un élève !? Décontenancé par cette attaque non justifiée, Kylian entreprit de mettre les chose au clair.
- Hey ! Mais je suis un garde ! je...
C' était sans compter sur le caractère pour le moins têtu et résigné de l' élève qui lui assena une baigne sur la joue gauche.
*Par la Dame ! Si ce microbe veut pas parlementer, tant pis pour lui *
Et, excédé par l' impulsivité de l' élève, Kylian le frappa au ventre. Ce qui eu pour effet de couper le souffle du jeune inconnu et par la même occasion, de le faire tomber au sol. Un problème de réglé ! Cette pensé achevée, la voix familière de la première gardienne l' interpela. Il avait parlé trop vite, l' avait-elle vu frapper l' élève et le prenait-elle, ironie du sort, pour un mercenaire ? Il semblerait que non. Des traitres dans leurs rangs, et ils étaient bien plus proche qu' elle n' aurait pu le croire. Kylian aquiessa d' un hochement de tête et s' apprêta à effectuer bon gré mal gré, sa tache lorsque Locktar le stoppa brutalement. Le jeune homme ronchonna intérieurement. A tout les coups ca allait retomber sur lui pour insubordination, mais puisque son coéquipier avait déjà filé avec l' intention de réaliser ses ordres, il n' avait d' autres choix que d' effectuer la demande de son partenaire.
Jouant des coudes et de sa lame, Kylian tenta de rejoindre sa supérieur. Vainement. Les élèves tout autant que les mercenaires semblaient tous s' être donnés le mot pour lui gêner le passage et bloquer son avancé. Au fur et a mesure qu' il avançait, centimètres par centimètres, il prenait peu à peu conscience que la boucherie devenait un véritable hécatombe. La vision était terrifiante, traumatisante même, si bien que le jeune homme se braqua. Bien sur il avait déjà rencontré la mort, souvent même, bien trop souvent à son gout mais la c' était différent. Le jeune homme ferma les yeux une demi seconde. Se concentrer sur ses coups, et uniquement sur ses coups, anticiper les gestes de celui en face de lui, avancer, faire abstraction de tout en dehors de ses propres gestes et de ceux de celui qui se présenterait face à lui, et frapper, encore toujours, frapper,blesser, sans jamais tuer. Kylian rouvrit les yeux, centré sur son seul objectif. Il n' était plus un homme, seulement une machine et une bien terrible machine. Il n' avait plus aucuns ressenti, plus aucune conscience, avancer, frapper, frapper, puis avancer, bloquer les coups des mercenaires, gêner et désarmer les gardes et frapper, toujours.
Il capta à peine l' arrivé aussi brusque que furtive d' Elio à ses cotés. [oui bon on va dire qu' il connait son prénom si ca ne te dérange pas ^__^] Ce ne fut que lorsqu' il lui adressa la parole que Kylian réagit véritablement et tourna la tête, plongeant ses yeux dans les siens. Elio... Sans essayer de se défaire de l' emprise de la main du cobrac autour de ses poignets, Kylian le suivit sans réagir. Il ne réagit pas même lorsque le demi faël l' éloigna du massacre et le plaqua contre le mur. Brisant de longues minutes de combats -maintenant vains- pour rejoindre Edel.
Le chuchotement du jeune homme à ses oreilles le fit frissonner. S'il aurait pu croire avoir embellit ses souvenirs à son sujet, il savait desormais que ce n' était pas le cas. Mais déjà, le bel éphèbe c' était reculé et le regardait fixement. Les paroles de celui ci eurent l' effet d' une véritable bombe pour Kylian. Merde était-il au courant ? Il n' avait pas été discret ? Non, pas possible, et dans le cas contraire est ce qu' il devait le tuer, profiter qu' il ne soir que tout les deux pour l' achever ? Non il ne pouvait pas faire ca, il ne voulait pas non plus, c' était Elio ! Oui mais s' il était au courant ! Sa couverture tout entière était mise à nue. Un véritable tumulte bousculait ses esprits, mélangeant toutes ses questions, ses inquiétudes et ses certitudes dans un tourbillon bouillonnant. Si bien que malgré le silence environnant, le jeune homme avait l' impression de se trouver encore en plein cœur des combats.
Les paroles d'Elio créèrent la brèche nécessaire à l' écoulement de toute sa folie crânienne . Il n' aurait su décrire le soulagement énorme qu' il avait ressentit à l' écoute de ses mots, une véritable délivrance avec une pointe d' étonnement toutefois, Il... l' engueulait ? Kylian tiqua, nos 'supposés' alliés... , ainsi donc lui aussi...
Et il planta ses yeux aigue-marine dans les siens, une main fermement posé sur son épaule et continua sur sa lancé. Kylian se sentit défaillir, ce crétin il...
* Me dit pas des trucs pareils... Me dit pas des trucs pareils avec cet air si sérieux !*
Merde, cet espèce de... Merde, il n' avait vraiment pas conscience du pouvoir qu' avait ses mots.
* Dit pas des trucs aussi stupides, ne fais pas de promesses que tu ne tiendras pas.*
Malgré sa volonté de ne pas le croire, le jeune garde perçu, à l' instant même ou elles avaient été prononcées , la véracité de ces paroles.
Un frisson le parcouru malgré son désir de rester stoïque et, complètement écrasé par l' intensité des deux iris qui le fixait, Kylian détourna les yeux. Que pouvait-il faire, que pouvait-il dire ? Pourquoi diable n' arrivait-il pas à lutter contre ce regard bleu argenté ? Non, il ne pouvait rien dire, ne pouvait rien faire, quand à son regard... Le jeune garde planta avec détermination ses yeux dans les siens, le sondant et ce délectant de cet instant d' une intensité sans précédant. Et puis, il lui sourit, d'un petit sourire en coin, totalement inapproprié avec son regard toujours sombre.
-Crétin... Un murmure, presque un souffle. |
| | Assistante du Maître guérisseur Messages : 85 Inscription le : 17/08/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Sam 20 Nov 2010 - 18:00 | | | Il y avait trop de bruit, trop de froid, trop d'odeur... Le sommeil au bord des yeux, Miaelle courrait par saccade d'un couloir à l'autre, percutant une masse d'inconnus qui sentait la sueur et la peur, pour certains le sang. Réveillée en sursaut, elle s'était précipitée sur le lit de son Papa qui n'était pas là. Une angoisse sourde avait manqué de la faire suffoquer et, les larmes noyant son cri affolé, elle s'était précipitée par la porte, prise d'une soudaine crise de claustrophobie entre les murs de pierre. Ses pieds nus cadençaient les pavés, les flaques de sang la faisait glisser, sa vue était brouillée. La panique saturait l'air, imprégnant la moindre fissure, la moindre interstice d'ombre dans laquelle elle aurait voulu se cacher, mettre la tête entre les genoux et oublier. Le bruit était suffocant, presque une barrière solide qui noyait les oreilles sous une bordée d'injures à l'harmonie et à la nuit. Les flammes s'élevaient, hautes, claires, bruissantes, tranchant les visages de lumières et d'ombres mouvantes. Aucun couloir, aucun escalier ne lui semblait familier, elle était perdue. Elle s'arrêta pour reprendre son souffle, la gorge acide et la respiration douloureuse, son cœur pulsant une peur corrosive pour son esprit fragile. Soudain, quelque chose de dur la percuta violemment, la faisant basculer en avant. Terrorisée, elle se remis debout, ses genoux écorchés imbibant sa chemise de nuit déchirée, les yeux grand ouverts, ouverts à hurler.
Bousculer de chaque cotés dans la débandade, elle se faisait brinqueballer comme une poupée de son, comme une marionnette dont on aurait tranché les fils, un à uns, drôle de pinochio aux yeux bleus de terreur. Elle vit bien quelques visages connus dans la foule, des élèves qu'elle avait vaguement croisé dans les couloirs et, dans sa quête insensée, elle essayait de se rapprocher de ce seul point d'ancrage connu, mais se faisait à chaque fois repoussée, rebondir, expulsée à la limite de son endurance et de sa vélocités. Soudain, à travers le flux continu des corps, elle avisa une partie du mur entrouverte, comme s'il s'était déchiré par un biais inconnu qui donnait sur des escaliers. Elle se jeta dans l'embrasure, surprise par la brusque morsure du froid qui s'insinuait sous le tissu déchiré. Un vent ascendant faisait virevolter ses cheveux, et elle fronça les sourcils sous l'énigme. Ce devaient être les cachots en contrebas, seul un brusque changement de température pouvait provoquer le flux, à moins qu'un coude ou une salle retienne la chaleur et la filtre plus bas. Quelque peu apaisée par le silence, l'esprit en ébullition mais le corps qui ne tremblait pas, elle descendit les marches 4 à 4... Et glissa contre quelque chose de mou qui stationnait maladroitement dans les escalier. Elle parti en avant, se cogna la tête et diverses autres partie du corps, voyant des étoiles et des larmes sous la douleur. Lorsqu'elle releva les yeux, elle croisa un regard.
Le regard d'un cadavre déserté de toute vie. Elle s'approcha, enfin dans son élément, pour le diagnostiquer. Une blessure laissait un sang coaguler ourler une vilaine plaie au flan, alors qu'une marre de sang baignait son corps glacé. Elle avait entendu dans les couloirs que des gens attaquaient l'école. Il devait être l'un d'entre eux. De vilaines cicatrices constellaient son visage, ses vêtements étaient en cuirs et constellées de pointes. Un peu comme les marchombres, les pointes en plus. Constatant qu'elle ne pouvait rien faire de plus, elle se releva tout en réfléchissant intensément. Son Papa lui avait interdit de se battre. Mais les circonstances étaient différentes à présent, alors elle s'empara d'une dague qui pendait de travers sur la ceinture. Une dague qu'elle trouvait très lourde.
Elle se retourna et s'élança à nouveau... Pour percuter à nouveau un corps en mouvement celui ci ! Une terreur pure se dessina sur ses traits lorsqu'elle vit l'homme qui la dominait de toute sa hauteur. Un rictus interloqué tirait ses paupières vers le haut alors qu'un sourire cruel apparaissait. Il leva le bras, un poings constellé de sang et gainé de métal à son bout. Elle ferma les yeux. Quelqu'un allait arriver, la sauver. Son Papa allait apparaître, foutre une dérouillée à l'agresseur, et l'emporter loin de la peur, loin de la nuit. Lorsqu'il abaissa son point, personne n'était la. Elle plongea en avant, passa entre les jambes et, sans le faire vraiment exprès, taillada d'un côté la peau des jambe au niveau de la cheville. La lame ripa sur la malléole après avoir entaillé l'arrière du tendon. Elle se jeta en avant, la survie et l'instinct se substituant aux gestes intellectualisés. Elle était une bête sauvage affolée.
Elle entendit un hurlement dans son dos, et les pas lourds de l'homme qui se lançait à sa poursuite. Il allait la rattraper et la tuer lorsqu'elle déboucha à nouveau sur la foule qui hurlait et ruait dans tout les sens. La foule qui lui sauva la vie. Instantanément, la panique plomba ses membres, plus affolée par une foule qui ne lui voulait relativement pas de mal que par un homme dont les attentions meurtrières étaient certaines. Elle hurla, à s'en déchirer la gorge. Sans que personne ne l'entende. Alors elle remit à courir, courir courir, à s'en faire exploser les poumons et la tête, les yeux fous, les spasmes au corps, l'estomac au bord des lèvres. Jusqu'à ce qu'elle La voit.
Un instant déboussolée par la brusque apparition, elle s'arrêta net, cloutée aux pavés par la stupéfaction. L'œil ourlé de cicatrice la regardait sans visiblement la voir, passait sur elle, tournoyait à droite puis à gauche, alors que son corps faisait par saccades quelques gestes comme lorsqu'on bouge pendant un cauchemar. Miaelle se précipita vers Marlyn, se jeta contre ses jambes, et sans faire exprès la fit basculer contre le mur, un rire hystérique s'échappant de sa gorge malmenée. Plus rien ne pouvait lui arriver. Elle était sauvée.
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| | Messages : 2181 Inscription le : 30/05/2007 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 21 Nov 2010 - 2:33 | | | Une constellation sanglante, une myriade des cris, de morts, de gouttes de sang sous son regard, et elle estropiée qui ne pouvait pas tout apercevoir, alors que son esprit était tiraillé par les Spires, comme mille mains qui lui arrachaient son attention. La blessure superficielle de sa jambe de la lançait plus et le sang séché empêchait l'hémorragie de continuer. Elle avait maintenant le choix entre aller se battre dans la foule des élèves, des résistants et des Mercenaires encore assez insensés pour continuer à combattre ; ou bien fuir, monter les marches quatre à quatre, rassembler suffisamment de l'énergie pour un pas sur le côté, et partir.
L'oeil fermé, la jeune femme cherchait à rassembler les arguments des deux camps. Y avait-il une chance qu'elle puisse faire basculer à elle toute seule l'issue d'une bataille dont, de toute manière, elle ne souhaitait que très peu la victoire ? Les Mercenaires pouvaient-ils vraiment espérer garder le contrôle sur l'Académie, mater la Résistance et continuer comme si de rien était, alors que tout le monde avait appris leur présence ? On ne pourrait pas tricher deux fois, les élèves ne se feraient pas manipuler deux fois. Déjà que la première fois n'avait, au fond, duré qu'une poignée de mois. De plus, plus elle restait, plus elle courait le risque d'être blessée, ou de blesser la descendance de Dolohov, qui pour l'instant se manifestait uniquement au travers de nausées et de douleurs dans l'épine dorsale. Certes, elle pourrait toujours se faire soigner chez les rêveurs, et elle pourrait partir avant d'être sérieusement blessée.
Mais pourquoi courir ce risque inutile ? Rien ne l'intéressait plus à l'Académie. Même Elera, qu'elle espérait sombrement recroiser pour un dernier affrontement, ne se montrait pas ; ou bien évitait la confrontation. Accrochée aux Spires, Marlyn envisagea un instant de partit tout de suite et de planter les derniers sbires sur place, qu'ils se fassent massacrer jusqu'au dernier. Que la Guilde du Chaos disparaisse de la surface du monde, qu'elle s'évapore dans les sous-sols de manigance et ne réapparaisse que lorsque le faste et la puissance serait de nouveau de ses rangs. Elle avait eu son compte.
Mais alors que Marlyn était en train de dessiner consciencieusement les contours du manoir de Dolohov Zil'Urain à Al-Vor, on l'arracha de nouveau à son Imagination, sa chère Imagination à laquelle son esprit était accroché comme un parasite. Le réel distordu lui réapparut devant les yeux, les échos de la bataille se firent plus aiguisés, plus durs à l'oreille. Deux yeux couleur océan la contemplaient ; un cri lui déchira les tympans, ce cri pas encore grandi mais déjà terrifié de l'existence. Renversée par Miaelle, la Mentaï se tenait contre le mur, la petite fille ensanglantée dans les bras.
- Par la Dame, que-
Elle fut interrompue dans ses interrogations par des cris qui s'approchaient : un élève trop intrépide pensait gagner la gloire en profitant de ce qu'elle avait les mains et le corps entravé d'une enfant. Un élève qui courait vers elles, la dague tendue, intrépide... inconscient. Les Spires s'ouvrirent comme la Mer Rouge devant la volonté de Marlyn, qui trouva dans une pointe en fer l'instrument de mort le plus simple ; le plus rapide à filer à travers le couloir jusque dans le plexus de sa cible, arrêtée dans sa course comme une poupée cassée. Sans douceur, Marlyn jeta Miaelle sur le côté, et le poignard de sa main gauche chuinta de sa gaine de cuir lorsqu'il glissa dans sa paume, pour aller achever l'élève en lui tranchant la gorge. Sans contempler le massacre, ni même songer à formuler une question, Sareyn était tournée vers sa nouvelle priorité : la gamine.
Qu'elle saisit par le bras pour partir à la course au travers des escaliers et des couloirs, montant toujours plus haut dans les étages de l'Académie. Mettre la gamine n'était pas véritablement une question de compassion, mais plutôt une question d'éthique. Elle n'avait rien à faire dans ce combat, sût-elle même se défendre, et il semblait à Marlyn que cela lui formait la parfaite excuse pour fuir elle-même les combats déjà décidés.Arrivées à ses ex-appartements, la jeune femme s'arrêté, pliée en deux par un point de côté lancinant. Sa voix hachée n'eut pas le temps de trouver un ton adapté à la petite fille, et c'est avec sa mécanique de commandement qu'elle lui dit ces mots :
- Reste là. Reste en vie. Ne cherche pas le combat, laisse les adultes se déchirer et se noyer sous leur sang. Ne me suis pas. S'il te plait. Je vais devoir partir loin d'ici. Tu ne me reverras sûrement jamais. Tu me comprends ? Tu me comprends bien, Miaelle ?
Le ton était certes d'acier, mais Marlyn s'était agenouillée pour être au niveau du regard de la petite fille, dont elle ignorait, au final, ce qu'elle venait faire ici et qui était son père. Puis, un silence passa, et Marlyn décida de mettre à profit l'indécision de la petite pour faire un dernier tour des lieux. Elle lava ses mains et ses avants-bras piquetés de sang dans un baquet d'eau, en profita pour changer le pansement de son mollet. Le coffret de poisons, d'herbe et de drogue finit dans une aumonière de ceinture qui lui enserrait les hanches. Voilà à quoi se résumait ce qu'elle voulait emportait. Elle pouvait disparaître. Atteindre les hauteurs, contempler une dernière fois ces murs qui avaient été tellement importants dans sa vie, que ce fut positivement, ou négativement. Et en terminer définitivement avec cette période de sa vie et se consacrer pleinement au réseau de l'ombre de Dolohov Zil' Urain, et au sien, plus modeste, plus personnel, concrétisé par Elio Thäron.
- Je dois partir. Reste ici. Promets-le moi.
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 21 Nov 2010 - 10:27 | | | Il était une heure de l'après midi, et Elina rentrait de son escalade solitaire. Elle était moulue mais marchait paisiblement dans le couloir silencieux, en direction de son dortoir. Elle était depuis quelques jour à l'Académie, immense bâtiment dont la renommée n'était plus a faire. Elle avait suivi des cours passionnants, comme l' Alchimie, des cours ennuyants, comme les lettre mais attendait avec impatience un cours, LE cours pour lequel elle était là, l'enseignement marchombre. La jeune fille grimpa une volée de marches tourna à droite, ses cheveux d'ébène fouettant l'air derrière elle. Elle avança encore cent mètre et s'arrêta devant une porte bien spécifique: Celle de la salle commune des Lupus. D'une main elle ouvrit la porte. La salle commune l'attendait, toujours bien douillette, bien chauffée, avec des fauteuils moelleux et confortables. Elina ne put résister longtemps, elle était courbaturée, fatiguée, crevée, endolorie... Avec un soupir de contentement elle se laissa glisser dans un fauteuil, savourant un repos bien mérité, elle sombra dans le sommeil. Ce fut un homme qui la réveilla, entrant en trombe dans la salle commune il avait crié une phrase ressemblant à peut près à ça : - On nous manipulait de l'intérieur! Les mercos ont attaqués, et nous devons reprendre l'Aca. Si vous savez vous battre venez ,sinon allez chez Duncan Cil' Eternit, il est des nôtres il a bu un coup comme les autres!, il saura vous aider! Faites passer le message. Et il était reparti. Elina fronça les sourcils en voyant les autres personnes présente dans la salle se jeter des coups d'œils inquiet. *Mais qu' est-ce qu'il se passe bon sang!* Le temps que l'information atteigne son cerveau, elle était monté dans le dortoir et avait pris un poignard, cadeau de Harlem qui était venu la voir le jour d'avant mais qui ne lui avait encore pas dit, pas dit qu'il l'aimait depuis toujours. Elle allait se battre. Elle s'était toujours battu, contre des personnes, des choses et des pensées, et cette fois ci elle se battrait contre des monstres, des erreurs humaines, des buveurs de sangs. ____________________________________________________
Le carnage était indescriptible des corps inertes gisaient par-terre, le bruit des épées s'entre choquants vrillait les oreilles sensibles d' Elina lui empêchant de réfléchir correctement. Dans un glissement feutré elle sortit son poignard, regrettant de ne pas avoir pris une arme plus longue. Plus elle s'approchait de la bataille plus les morts étaient nombreux, entassés dans les coins comme de vulgaires chiffons, s'en était trop, une larme coula la long de sa joue. Il y avait du monde par là, mais il restait a savoir qui est avec qui. Chaos, Harmonie. Tout allait se jouer ce soir. En quelques foulées elle arriva dans la cour. Le spectacle était encore plus affreux que dans les couloirs. Les dalles avait prises une couleur cramoisie. Elina, poignard en avant se lança dans la bataille, sans entendre Harlem lui crier d'arrêter. Avec rage elle se jeta sur ce qu'elle pensait être un mercenaire. C'en était un, bien trop doué pour elle. De la pointe de sa dague il lui caressa le cou, ratant de peu une veine jugulaire. La jeune fille voulut reculer, elle dérapa, s'étalant de tout son long sur le sol trempé de sang. Le mercenaire eut un petit rire. -Alors ma jolie, c'est comme ça que ça finit! Triste histoire n'est-ce pas? D'un geste vif il lança son poignard qui alla directement se planter... Dans le plexus solaire de Harlem. Qui avant de s'éteindre bafouilla quelques paroles, destinées a une seule personne: -Elina... Je... Je... Et il mourut. Emportant avec lui des mots bien lourds, si difficiles à avouer.Des mots qu'il n'avait su dire. Je t'aime. _____________________________________________________________ Dans la cour de la fontaine retentit un cri. De tristesse et de Haine. Dans la cour de la fontaine, un mercenaire tombe. Transpercé par un poignard. Dans la cour de la fontaine, une jeune fille pleure, et sans se préoccuper par le combat, elle saisit un cadavre, le cadavre d'un homme aimé, elle le prend dans ses bras et part.
[c'est mon seul rp pour la reprise, j'espère que c'est bien, edit a volonté]
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 21 Nov 2010 - 12:07 | | | Le sang coulait partout, les dalles se paraient de reflets rouge vifs ou bordeaux, lorsque le liquide séchait. Des corps tombaient à chaque seconde, peu importe le camp. Hestia avançait de plus en plus, et se retrouva bientôt au coeur du hall, entouré de toutes part par des mercenaires ou des élèves. Des élèves qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle savait se battre pour la même cause. Une personne encapuchonné attaqua une jeune fille, mais Hestia para avec son épée avant que l'autre fille ne soit touchée. Elle toucha le mercenaire au bras, il la toucha à la jambe. Le combat allait durer longtemps, ils semblaient de force à peu près égale. La Lotra avait oublié l'autre jeune fille, cependant. Au vu de ses mouvements, elle devait être marchombre. Bref. Elles achevèrent le mercenaire. Hestia réussit à sourire à la fille puis repartit se battre, contre un autre mercenaire.
Soudain, elle aperçut une longue chevelure blanche... Puis des yeux améthystes...
- Zéphyr !!
Son cri s'était perdu dans les rumeurs de la bataille. Des cris venaient de partout, les épées s'entrechoquaient, des personnes tombaient en produisant un son sourd. Hestia tenta de se rapprocher de lui, se frayant un passage dans la foule, se débarassant le plus vite possible de ceux qui l'empêchaient de passer. Puis un mercenaire vint en aider un autre, et elle se retrouva seule contre deux adversaires. Une jeune femme peu expérimentée face à deux personnes expertes. Elle n'avait aucune chance de s'en tirer. A moins que...
Hestia fit volte-face et retourna se perdre dans la foule. Elle courait, essayant de semer ses poursuivants dans la foule qui bougeait sans cesse. Fine et agile, elle passait entre les personnes comme un courant d'air. Les mercenaires, eux, avaient une carrure plus impressionnante, et ils étaient deux. C'est ainsi qu'Hestia finit par se retrouver à côté d'un mur. Elle le longea, observant la foule, cherchant à nouveau le demi-Faël. Elle trébucha sur un cadavre. Elle réprima un gémissement de dégoût et se releva rapidement.
* Où est passé Zéphyr ? Je l'ai vu il y a à peine deux minutes... *
¤¤¤
Ses poursuivants n'avaient pas cessé de courir après elle. Ils cherchaient sa trace à travers la foule. Cette jeune fille avait réussi à leur filer entre les doigts, mais elle ne resterait pas vivante. Hisam dépassait tout le monde d'une bonne tête et avait ainsi un avantage sur son compagnon. Mais blessé, il était obligé de se coltiner ce mercenaire de bas étage. Il la vit soudain, à l'autre extrêmité du hall. Il interpella son collègue, et ils se remirent à chasser la jeune blonde. Finalement, ils arrivèrent en face d'elle. Elle était bloquée, désormais !
¤¤¤
- Alors, voilà que l'on se retrouve, ma jolie.
Hestia se mit à paniquer. Comment l'avaient-ils retrouvé ? Elle chercha une issue mais n'en trouva aucune. Et évidemment, elle était collée au mur. Elle ne pouvait plus fuir. Elle sortit fièrement son épée de son fourreau, un air bagarreur sur le visage. Quoiqu'il arrive, elle ne se rendrait pas sans se battre. Elle regarda les visages des mercenaires, ou du moins ce qu'elle pouvait en voir. Il lui semblait avoir déjà vu celui qui était plus grand. Mais où ?
**Flash-back**
Hestia traversait la ville en passant par les raccourcis et les ruelles. La nuit commençait à tomber, il fallait qu'elle rentre. Comme à son habitude, elle avait passé beaucoup trop de temps sur le marché. Si elle ne se dépêchait pas, sa mère allait s'inquièter. Elle hésita un instant entre deux ruelles. L'une était plus longue mais offrait plus de sécurité. Mais en passant par l'autre, ce serait plus rapide. Elle choisit cette dernière option. Son panier collé contre elle, elle traversa la ruelle. Puis derrière elle, elle entendit des pas. Elle se retourna vivement. Des hommes la suivait, probablement depuis le marché. Elle accéléra le pas. Devant elle, d'autres personnes arrivaient. Elle chercha une issue mais n'en trouva aucune. Ils se rapprochaient tous, se regroupaient autour d'elle. Puis, une épée traversa le ventre d'un des hommes. C'était Servan qui venait de tuer cet homme. Luna l'aidait, en blessa un avec une flèche, et demanda à Hestia de courir vers la maison. Elle n'eut que le temps d'apercevoir un des hommes, qui gardait un sourire hideux sur les lèvres. Il semblait lui dire "Nous nous reverrons..."
**Fin du flash-back**
Hestia sentit une drôle de sensation dans son ventre. Son cerveau était en ébullition et elle tremblait de rage. Son épée fendit l'air et l'épaule du grand mercenaire. Elle se concentra sur lui, bien décidée à en finir. Elle oublia le reste. Grossière erreur...
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 21 Nov 2010 - 13:08 | | | Zéphyr cherchait Hestia dans le tumulte de la bataille. Dans ce carnage sans nom, il était invincible avec toute sa splendeur de son sang de Frontalier qui n'avait pas encore touché le sol une seule fois, à cause des sabres tourbillonnants de manière à former un mur d'acier impénétrable. Les mercenaires essayaient de l'acculer à un mur, mais dés qu'il en tuait un seul, le Frontalier s'engouffrait dans la brèche de la formation pour se retrouver derrière tout ces combattants. Il savait que malgré son incroyable dextérité, il ne pourrait jamais lutter face à une dizaine de mercenaires à chaque fois et puis de toute façon, celà n'était aucunement sa priorité. C'était de retrouver Hestia. De retrouver son amour et de se mettre en sécurité. Le jeune homme vint en aide à des élèves qui peinaient face aux mercenaires. Zéphyr sentit son genoux casser le nez d'un d'un de ces mercenaires alors que son coup frappa une trachée artère avec une violence controlée. Sa lame caressa une gorge, l'autre toucha une poitrine et elles se retrouvèrent sur la gorge d'un troisiéme. Cela causa trois nouveau morts. Aucune vision d'Hestia. Zéphyr serra les dents de rage, le faisant se rassembler à un fauve sauvage. Ce qui fit reculer quelque peu ses alliés, effrayés devant la vision de ce combattant à la peau noire qui ressemblait à s'y méprendre à un démon. Zéphyr continua son carnage effroyable, commandant pendant quelques instants les élèves, coordonant leurs mouvements et leurs tactiques pour qu'ils puissent prendre à revers quelques mercenaires. Il gardait près de lui les plus faibles pour les protéger, et à la fin il se retrouva seul. Les autres avaient pris confiance et s'étaient éloignés du Demi-Faël qui remit ses priorités en place. Retrouver Hestia. Il la retrouva. Bloquée par des mercenaires et se battait avec ses dernières forces. Celà se voyait et même contre un mercenaire blessé, qui était la victime de ses attaques, elle n'avait presque aucune chance. Mais il en restait un deuxième qui s'apprêta à faucher la vie de l'amour de Zéphyr. Le jeune homme sentit une rage sourde l'envahir. Avant que la lame ne s'abatte sur le corps d'Hestia, le Mercenaire se reçut une fléche entre les deux yeux. Mort avant d'avoir touché le sol. Le grand mercenaire avait fait tomber Hestia par terre et la menaçait de son épée. Zéphyr s'avait qu'il aurait le temps de la tue, bien avant de recevoir une fléche ou que le Demi-Faël ne puisse engager un combat au corps à corps. Ce qu'il fallait, c'était une diversion. Ce fut à ce moment précis que le vent lui souffla une astuce... ---------------------------------------- Hisam savourait ce moment. Il pensait déjà à ce qu'il allait faire avec cette jeune fille. Il allait se replier avec elle et en faire son esclave, briser sa volonté et se servir d'elle. Au diable l'Académie! Il n'y avait jamais porté une grande intention. C'était juste qu'il craignait et respectait trop les Mentaïs pour leur faire défaut. Il savourait déjà le moment ou il la verrait nue dans ses bras et ou il pourrait s'en servir. Nombre de combattants du Chaos avait des alliés comme ce que comptait faire Hisam avec cette jolie fille blonde. C'est alors qu'il sentit le vent et vit le démon. Il était plus petit que lui et plus mince, mais depuis sa position élévée, le jeune homme aux oreilles pointues, sans doute un faël, bien qu'il soit étrangement grand pour cette espèce, le dominait et sa cape dans le vent lui donnait un genre de guerrier nocture. Ce fut surtout son sourire qui destabilisa Hisam. Un rictus sauvage ou se dégageait toute la bestialité du monde. Une image de peur intense se distilla dans le coeur du mercenaire qui s'écarta d'Hestia prudemment. ------------------------------------------ La ruse du Chantelame avait marché et il descendit de son promontoire, semblant être porté par le vent. Il vit Hestia allongé, mais consciente, le regarder avec amour. Il sentit une rage sourde battre dans ses tempes. Et Zéphyr se déchaina... Le demi-Faël prit la jeune femme dans ses bras et la posa contre un mur. Il lui caressa le visage avec sa main et lui volà un baiser. -Désolé d'être arrivé si tardivement! Hestia!
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 21 Nov 2010 - 15:35 | | | Il y avait eu une étreinte, une chaleur bienfaisante qui l'avait enveloppée, et les larmes qui avaient lavé ses joues terreuses et ensanglantées. Marlyn avait été surprise d'abord, contente, elle espérait, avant de la rejeter comme une poupée d chiffons. Un instant Miaelle avait eu très très mal au cœur, mais la fierté qui l'avait envahit lorsqu'elle avait vu que la mercenaire l'avait défendue d'un méchant bonhomme qui les attaquaient n'avait pas de prix. L'agitation, le chaos était total, et lorsque la jeune femme et la petite fille s'enfuirent de la scène macabre, Les murs défilèrent trop vite pour que Mia puisse repérer son chemin. Elle goutait avec une voluptueuse indécence la chaleur des bras qui l'entourait, vaguement consciente des cris alentours, alors qu'elle se prélassait contre sa grande sœur. Son Papa l'avait abandonné, ou bien il ne la retrouvait pas, et dans son esprit névrosé d'angoisse, c'était un peu la même chose. Son corps, sa tête, son être entier avait besoin d'une présence, de celle qu'il avait élu, c'était aussi vital que de respirer. Car même si le sang et la souffrance lui était habituels, lorsque le plexus du jeune homme avait explosé, elle avait sentit les coutures sur le point de craquer. Papa, où es-tu ?
Et elles craquèrent, peu après. Miaelle ouvrit les yeux sur l'horreur, sur les cauchemars qui la poursuivait depuis des années. Un visage exsangue tendu vers elle, les paupières ouvertes sur des prunelles abyssales, elle découvrit la terreur pure, une terreur qui, aveuglée par la douleur, lui fit perdre la notion de ce qui était vrai ou pas, la notion même de son propre corps qu'elle e sentit quitter pour s'allonger auprès du cadavre de son Papa, allongé par terre, un poignard fiché dans la cage thoracique. Son propre cœur s'arrêta, un instant et elle cru bien qu'il n'arriverait plus à repartir. Tout aussi soudainement, il disparu dans la fuite désespérée qui l'unissait à la mentai. Elle n'avait pu voir s'il était toujours vivant, mais pour elle, il était mort. Elle sombra dans une catatonie salvatrice, déchirée, implosée de toute part. Les yeux grand ouverts à hurler.
Une éternité plus tard, elle sentit le sol sous ses pieds plus qu'elle ne le vit. La raison d'être de son existence, son sauveur, le fruit de ses rêves, l'illusion parfaite de son bonheur venait de lui être arraché. Les membres atones elle restait là, droite, l'esprit révulsé, la bile au bord des plaies. Marlyn la regarda un instant, qui sait, et elle lui parla. Les mots moururent sur la muraille de sa terreur, et seul leur sens profond lui permirent de reprendre quelque peu pied avec une réalité qu'elle aurait voulu fuir. Fuir. Fuir avec Marlyn. Ses prunelles s'agrandirent, ses pupilles se dilatèrent, ourlant l'océan de ses yeux emplit de larme à se noyer. Elle sentit une douleur atroce lui déchirer la cage thoracique, au niveau de son cœur qui se révolta soudain. Une douleur qui se diffusa dans ses membres, dans chacune de ses cellules. Elle ne voulait pas, ne pouvait pas laisser Marlyn l'abandonner. Elle prit conscience du hurlement qui retentissait dans la salle avec un léger temps de retard. C'était son hurlement que la mentai tentait d'étouffer avec une main froide et poisseuse de sang posée sur sa bouche.
Elle ne se précipita pas sur elle, non. Elle resta la, à la regarder, son regard de ciel fiché dans le sien, brûlant de sentiments trop lourds à porter pour une gamine de son âge. Des sentiments qui, sils se matérialisaient, pourraient la tuer instantanément. Elle regardait Marlyn, l'âme au bord des lèvres, se gavant de son image et de ce qu'elle lui apportait. Non, elle ne pouvait imaginer ne plus la revoir. D'une petite voix angoissée et rauque de terreur, elle murmura :
- Je peux pas te promettre. Tu pourrais toi, me promettre de mourir ? Je suis toute seule maintenant.
Elle sentit les larmes rouler sur ses joues, gonfler ses paupières. Brûler son âme. Elle se détourna, mécaniquement, et s'assit par terre un moment que Marlyn ne rompit pas. Sa sacoche toujours pendouillant à son côté, elle chercha quelques herbes qu'elle saisit et s'approcha de la jeune femme qui s'agenouilla. Miaelle décolla le bandage rudimentaire et, avec un zèle et une minutie impressionnante pour son âge, entreprit de refaire le pansement sans même tressaillir à la vue du sang. Une fois les soins appliqués, elle releva les yeux sur la femme qui l'observait, le visage indéchiffrable. Elle sentit sa volonté vaciller, puis s'évaporer. Alors elle se jeta dans ses bras et débita, la voix chevrotante :
- Je te soignerais, emmène moi avec toi, tu verra je m'occuperais de toi, je sais plein de choses, je pourrais vraiment t'être utile, je sais lire les nuages, je sais reconnaitre les plantes, les utiliser, les faire pousser, je resterais dans ton ombre, tu sais, un peu comme une petite sœur, et je pourrais m'occuper du bébé qu'il y a dans ton ventre...
Marlyn frissonna.
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Lun 22 Nov 2010 - 8:51 | | | Edel trancha net la tête d’un mercenaire qui alla rouler plus loin sur d’autres corps déjà inertes sur la dalle. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait, elle ne savait même pas le nombre de ses adversaires, mais ils pullulaient presque autour d’elle. A croire qu’ils s’étaient lancés entre eux,le défis de rapporter la tête de la première gardienne, comme trophée.L’essoufflement avait maintenant légèrement gagné ses lèvres. Ne plus voir Locktar lui pesait énormément finalement, elle ne pouvait plus l’aider là où il devait se trouver maintenant. L’angoisse empressé son cœur malgré elle, elle se sentait soudain nue au milieu de la tuerie. Faisant brusquement volte-face, la Première Gardienne rectifia immédiatement sa position de défense, interdisant de nouveau l’accès à son flan, couvert au paravent par Locktar. Une violente morsure lui avait enflammé le mollet, lui rappelant douloureusement l’absence de son double à cet endroit de son espace de combat. Rectifiant avec soin, la brèche qu’elle avait laissé à la lame impétueuse qui venait de lui ouvrir une plaie gênante, la jeune femme se maudit d’avoir été aussi lente à couvrir de nouveau tout son espace de défense.Locktar était parti assez vite certes, mais l’erreur était la sienne, son esprit était trop occupé ailleurs, c’était plus que mauvais. Du sang déborda de sa plaie ouverte, elle se fit violence pour exclure l’information de douleur que son membre renvoyait à son cerveau. Se mettant en garde, lame placée à hauteur des yeux, horizontalement par rapport au sol, Edel planta son regard dans celui du mercenaire qui venait de la provoquer en duel. Au refus des autres de s’avancer vers elle alors, elle comprit qu’il s’agissait d’un haut gradé. Un haut gradé qui semblait bien s’amuser, son regard noir pétillant, un sourire en coin offrant un parfait contraste avec la scène de désolation qui régnait autour de lui. Il était d’un calme surpassant presque le sien propre. Son allure décontractée jurait avec tout le reste. Un long moment s’écoula, durant lequel ils s’observèrent réciproquement. Un long moment en vue de la situation bien sûre, il était rare que deux guerriers s’arrêtent ainsi au beau milieu d’un champs de batailles, pour« s’apprécier » du regard. Lui aussi été blessé à la jambe, le sang sur ses vêtements témoignait qu’il n’avait guère perdu de duels en cette soirée lui aussi, sa lame était aussi rouge que la sienne. _Ta façon de te battre, me dit quelque chose… – sourire amusé, regard entendu puis insistant – Première Gardienne. Une telle élégance ça ne s’oublie pas facilement. Regarde n biais vers le Gant, Edel compris immédiatement qu’il était impératif de supprimer celui là, elle était démasquée. _Votre allure ne me dis absolument rien en revanche. Peut-être est-ce une autre personne que vous avez croisée un jour… _Un certain Solivan en effet. – silence tendu, sourire en coin à nouveau –Celui là vous parle d’avantage on dirait. Un brave combattant… Le visage de la jeune femme se durcit, Solivan, son frère avait depuis bien longtemps quitté la Maison pour gagner un lieu sûr. Ou du moins aurait-il dû le faire. Qu’il ait croisé la route de celui là était fort peu probable. _Tu parles trop pour un mercenaire. Laisse plutôt ta lame s’exprimer pour toi. Sa voix s’était faite égale et ses paroles implacables, l’affrontement débuta immédiatement.
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| | Primat de Teylus et Maître d'Armes Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Jeu 25 Nov 2010 - 7:34 | | | Locktar s'était rapidement éloigné d'Edel. Il avait d'abord scruté la pièce pour repérer les élèves parmi la foule de combattants. C'est là qu'il avait vu débarquer cette gamine d'une dizaine d'années dans la pièce de l'horreur. Elle fonçait tête baissée. Le guerrier voulu la stopper mais elle disparaissait de sa vue à intervalles réguliers, dissimulant par les combattants qui s'entretuaient. Non, elle ne pouvait rester ici. C'était déjà un endroit à éviter pour les élèves en apprentissage alors une enfant de dix ans n'avait pas du tout sa place dans cet enfer. Il la repéra une nouvelle fois, sautant sur une jeune femme. D'abord, l'ancien Corbac ne comprit pas très bien un tel geste, surtout que la jeune femme semblait plutôt antipathique. Allait-elle tuer l'enfant? Locktar se fraya un passage jusqu'au duo, qui se sauva avant même qu'il arrive jusqu'à lui. Tant mieux, la gamine était donc loin des combats désormais. Le guerrier s'était sûrement trompé en jugeant la jeune femme. Il l'avait prise pour une mercenaire mais un fils du Chaos aurait certainement liquider l'enfant sans remords. Les apparences étaient parfois trompeuses donc. Locktar reprit la mission que la première gardienne lui avait confié. Eloigner les élèves. Une tâche qui paraissait simple mais qui était ardue. Pourquoi? Car les élèves étaient têtus et téméraires. On leur avait enseigné de ne pas avoir peur de la mort et du sang. Peu importe que leur compagnons s'effondrent, ils restaient là à se battre contre l'ennemi. Locktar du faire preuve de persuasion pour éloigner un groupe. Il conduisait d'ailleurs ce dernier en sécurité pendant que quelques gardes qui étaient restés fidèles à l'académie continuaient de faire sortir les élèves du Hall de la mort.
Locktar avait imaginé que les couloirs de l'académie serait sûr et donc qu'escorter les élèves serait très simple. Il se trompait. Encore. Devant lui, cinq mercenaires étaient là, réunis dans l'ombre. On les distinguait à peine. Des lâches qui s'étaient éloignés des combats pour ne pas mourir. Le guerrier prit les devants et il se lança dans le combat. Il était seul mais il espérait que les mercenaires seraient plus faibles que lui. Lourde erreur. Encore une. Une de trop cette fois-ci. Les mercenaires l'immobilisèrent. Agriper avec force, Locktar se débattait pour se libérer de la prise mais c'était en vain. Il allait mourir... Le guerrier fut roué de coups. Poing, poignée d'épée, genou.... Plusieurs choses étaient utilisées pour lui faire le plus mal possible. On le faisait souffrir avant de l'achever. Locktar était seul. Personne ne viendrait le sauver dans cette galère. Ses alliés étaient rassemblés dans le Hall à se battre. Les élèves qu'il escortait avaient bien tentés de l'aider mais ils avaient été repoussés sans ménagements par les mercenaires. Les coups pleuvaient. De plus en plus fort. Le guerrier souffrait. Il ne pouvait se dégager pour faire payer à ses agresseurs sa souffrance. Sa vision se troublait. Il allait s'évanouir. Ses pensées se tournèrent vers Edel. Il oubliait les mercenaires qui le faisait souffrir. Ses dernières pensées seraient pour sa bien-aimée. Ils n'avaient pas vécu longtemps ensemble mais pour Locktar, cela avait été magique. Il s'e voulait de l'abandonner ainsi. Mais il n'avait pas le choix. Le Chaos ne lui donnait pas ce choix. Il allait mourir. Son sang coulait. S'échappant des endroits où les mercenaires avaient le plus frappés. Ses os étaient douloureux. Certains étaient certainement cassés. Il ne pouvait même plus lutter pour défendre sa peau. Si les mercenaires le lâchaient maintenant et qu'ils voulaient l'affronter au combat, il ne serait même pas capable de lever son épée. Si on le lâchait, il tomberait et il ne pourrait plus bouger. Il le savait. Il se connaissait.
Les coups s'arrêtèrent soudain. Le moment était venu. Le mercenaire allait sûrement levé son épée désormais. Il avait finit de s'amuser. Locktar ne leva pas la tête vers son ennemi. Son bourreau. Il aurait voulu affronter la mort en face. Regarder l'homme qui allait le tuer dans les yeux, mais il en était incapable. C'était trop douloureux. Impossible de lever la tête. Son corps n'était que souffrance. Il allait être libéré de cette souffrance avec la mort. Pourtant, le coup de grâce ne vint jamais. Au contraire, ce fut la pression sur ses bras qui se libéra. Comme prévu, Locktar s'effondra à terre. Nouvelle douleur. Il ne pouvait bouger pour voir ce qui c'était passé. Comprendre la raison de sa libération. Sa vision était trouble. Son corps le faisait souffrir. Pourquoi l'avait-on sauvé? Il était à la merci des mercenaires. Il était incapable de se défendre. Pourquoi l'avait-il laché? Mais après tout, peut-être l'avaient-ils fait contre leur volonté. Un sauveur était-il venu au secours du guerrier? Qui avait eu le courage d'affronter cinq mercenaires en même temps? Un des élèves présent dans le couloir? Un garde venu voir ce que Locktar faisait? Une autre personne? L'ancien Corbac n'en savait rien. Il voulait le savoir mais avant tout, il voulait qu'on le soigne. Qu'un reveur vienne le voir. C'était quasiment qu'il aille à un reveur de toute façon. Il était incapable de se déplacer et il était certainement trop lourd pour être transporté. On devait venir lui apporter les soins dans ce couloir.
[Toute personne souhaitant être le grand sauveur de Locktar peut l'être. Personne n'est actuellement désigné pour ce rôle.]
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| | Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Jeu 25 Nov 2010 - 17:28 | | | Julia sauta souplement, évitant ainsi habilement un coup d’estoc audacieux. Ses deux lames tournoyèrent dans l’air, alors qu’elle pivotait sur elle-même, semblant danser d’un air dégagé. Elle avait laissé Mael… elle ne savait pas où il était, mais certainement plus à l’abris qu’avec elle. Elle était partit dès que… dès qu’il s’était avéré impératif de trouver Locktar. Elle avait noué le rubis que son ami lui avait offert, autour du coup, avant de se lancer dans les bagarres dans le couloir.Il était tiède.
Partout,les élèves étaient trop nombreux, mais les mercenaires plus encore. Cela devait déjà bien faire une heure qu’elle cherchait à rejoindre le gros des troupes dans le hall, où Locktar serait sûrement, mais il en arrivait toujours plus sur son chemin. Au début tout lui sembla compliqué, cela faisait des mois qu’elle ne s’était pas exercée au maniement d’arme, elle se senti un peu suicidaire.Mais très vite, son aisance et ses réflexes avaient repris le dessus, etl’ivresse du combat la libéra comme à son habitude, élevant son esprit au dessus de tout attache au sol. Douce ivresse, but impératif, empressement de retrouver un vieil ami, Mael dans le cœur, tante May dans chacun de ses pas, Julia se senti plus forte que jamais, et cela s’en ressenti dans sa façon de se battre. Retrouver ses vieux pas de danse, lui fit profondément plaisir.
Sa cheville changea sensiblement d’angle et la pointe de son pied glissa souplement vers l’avant, une lame ennemie tranchante comme un rasoir frôla sa chevelure, juste au dessus de sa tête, pour ne trouver que le vide. Un genoux à terre, ses deux lames allèrent s’enfoncer dans le côté de son adversaire sur sa droite, ses cheveux retombèrent souplement sans aucune séquelle. Arrachant ses lames du corps sans vie, la jeune fille pivota sur elle-même pour bloquer à temps une hache dirigée vers sa nuque.
Le choc acheva de la précipiter à terre, mais ce n’est pas ce qui lui fit le plus mal. Roulant sur elle-même, elle se redressa et propulsa immédiatement l’un deses glaives vers son adversaire. Sa lame se planta dans le cœur de son assaillant qui s’effondra. Sa main se porta alors immédiatement à la pierre plus vraiment rouge suspendu a son cou. Elle lui brûlait comme jamais, et l’angoisse la prit entièrement. Elle n’arriverait pas à trouver Locktar à temps ! Rangeant le pendentif dans une poche dissimulé de son vêtement,elle récupéra sa lame dans le torse du mercenaire mort et repartit immédiatement.
Sa main stoppa un coup de poing dirigé vers ses côtes, bloqua fermement son bras sous le sien, la paume de sa main alla exploser le nez de l’homme en face d’elle, son coude s’imbriqua violemment au creux du bras toujours bloqué de son adversaire, lui brisant le bras en deux, alors que sa lame changeait de main et qu’elle pivotait sur elle-même pour se retrouver dos à l’homme agonisant. Sa lame se ficha sèchement dans ses côtes, la jeune Lupus lâcha brusquement le tout, l’homme s’effondra. Elle reprit sa course.
Assénant un coup de point bien senti à l’homme se dirigeant dans sa direction, sa lame chuinta et trancha la gorge de son comparse à sa droite. Les deux mercenaires tombèrent à la renverse,mort, l’autre inconscient. Ce qu’il laissa à sa place, souleva le cœur de Julia,partagée entre soulagement et peur. Locktar était là ! Au bout du couloir,tenu en échec par plusieurs ennemis, la lame au dessus de la nuque.
S’élançant immédiatement, Julia fit tourner son unique poignard dans sa main droite et poussa un cri de guerre, pour attirer le plus vite possible, l’attention des bourreaux. Le poignard vola à travers le couloir pour aller finir sa course dans la gorge de celui chargé d’achever le guerrier à genoux. Arrivant sur le petit groupe, elle tua immédiatement le premier qui se présenta à elle,se dressa entre les mercenaires et son ami à terra, stoppa la lame d’un autre,trancha la chair d’un autre encore, ses deux lames fouettèrent l’air, érigeant comme une sphère autour d’elle, une lame au son cristallin heurta violemment la sienne. La scène s’immobilisa ainsi.
Le regard bicolore et déterminé de la jeune fille, se planta durement dans les yeux bleus saphir et froid, d’une jeune femme blonde au maintien élégant et distingué. Autour d’eux, tous les autres étaient déjà morts. Julia tiqua en réalisant la rapidité avec laquelle, la femme s’était débarrassée des autres encore vivant il y avait peine une minute. Un rapide examen de la personne lui fit comprendre pourquoi. C’était la nouvelle Première Gardienne qui lui faisait face, si cette femme faisait parti des traîtres, elle était perdue.
Une larme s’échappa des yeux de la femme, pourtant parée d’une froideur meurtrière,un fait fort étonnant. Le temps sembla long durant l’observation réciproque, et la tension palpable, alors que l’épreuve de force était lancée, lame contrelame. Elles hésitaient toutes deux, ennemie ? Amie ?
Les yeux de Julia tombèrent au hasard de l’observation réciproque, sur le cou délicat de la jeune femme au regard meurtrier. L’éclat bleu du bijou que portait la femme, mis un terme à ses doutes à elle. Le bijou lui brûlait la peau là où il était posé. C’était une amie de Locktar !
Parfaitement consciente du risque qu’elle prenait, elle rompit alors immédiatement le contacte des lames en faisant un pas en arrière et sortit immédiatement de sa poche, la pierre que Locktar lui avait offert. Comme prévu, la rapidité de la Première Gardienne ne se fit pas attendre. Le bijoux oscilla un instant dans l’air, bien en vu, alors que la lame au son cristallin fouettait l’air en direction de Julia qui ferma les yeux.
L’arme s’immobilisa à un cheveu de sa gorge. Avalant difficilement sa salive, l’orpheline rouvrit les yeux vers la jeune femme. Elle avait eu une chance sur deux qu’elle comprenne. Julia se promis de disputer Locktar d’avoir le don de la mettre dans ce genre de situation !Mourir aussi bêtement, ça aurait été sa veine !
Rangeant ses lames, elle se laissa dévisager par la Première Gardienne, mais à contre cœur.Elle avait jamais vu de suicidaire dans sa vie ou quoi celle là ? Puis tout repris un rythme normal. La femme rangea sa lame et la salua de la tête, sans un mot, dans une attitude très… officielle. La bousculant, la combattante était déjà auprès du guerrier à demi conscient, qu’elle n’avait même pas encore rangé le bijou brûlant. Et ce qu’elle vit, rien ne l'avait préparé à voir ça.
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Jeu 25 Nov 2010 - 20:45 | | | Edel contra a parade du mercenaire qui s’acharnait sans répit aucun. Le choc fut si grand, qu’elle se sentit glisser sur plusieurs mètres, sans pouvoir stopper la puissance de la pousser. Ses poignets hurlèrent de douleur sous la pression de l’arme contre la sienne. Changeant son pied d’orientation, elle stoppa enfin la charge en serrant les dents, mais des deux mains. Le saphir autour de son cou lui arracha un gémissement de douleur, alors qu’une autre larme s’échappait de ses yeux.L’homme en face d’elle, ricana, pensant sans doute que la douleur venait directement de lui. En réalité, Edel était tout à fait ailleurs, elle tentait de rejoindre Locktar depuis déjà un moment. La pierre à son cou lui enflammait le cœur. Plus elle chauffait, plus son cœur lui faisait mal. Tout simplement parce qu’elle s’était souvenu de ce que Locktar lui avait expliqué un jour. « …ce n'est pas un bijou comme les autres. Un dessin éternel a été attaché au cristal. Grâce à ce dessin, 4 cristaux sont en lien perpétuels. Si l'un des porteurs est en souffrance, les autres cristaux se mettront à chauffer de plus en plus fort selon la douleur. Ils prendront aussi la teinte du cristal dont le porteur est en danger. » Parfaite description de ce qui se passait là, contre sa poitrine. Locktar allait mal, la pierre avait viré au vert, c’était la pierre qu’il avait sur lui. Il fallait qu’elle le rejoigne ! Edel para un coup violent qui avait visé son torse, répliqua avec hargne, taillada le visage de son assaillant, bloqua à nouveau sa lame, le bouscula du pied, le frappa aux côtes, remonta sèchement son genoux entre ses jambe, fit tournoyer sa cape, aveuglant partiellement son adversaire sur le positionnement de ses pieds, sa lame fusa vers la poitrine de l’homme et frappa dans le vide ! La main du mercenaire la cueillis avec force, lui frappant l’abdomen. Le souffle quitta un instant ses poumons, alors qu’un poing lourd comme une pierre vint s’écraser sur sa joue. Elle tomba dos contre le sol, sa lame qui glissa entre ses doigts, s’élevant vers le plafond. Du pied elle faucha les jambes du mercenaire,qui ricanant, revenait vers elle. Déséquilibré, l’homme tomba sur elle, immédiatement elle le saisit et roula sur le côté, l’immobilisant, un genoux sur la gorge. Si celui là pensait qu’il allait l’empêcher de rejoindre Locktar ! La pierre lui brûla un peu plus, le moment d’inattention lui faisant perdre un avantage précieux, le mercenaire se dégagea et la propulsa au loin, prêt de sa lame ! Saisissant son arme, Edel se releva presque immédiatement et se mis à courir dans la direction que Locktar avait emprunté. Elle sèmerait l’autre en route ! C’est à coup de sabre qu’elle se fit un chemin, pour s’extirper du champ de bataille. Il y avait des bains de sang un peu partout, tout n’était que mort et douleur… surtout douleur. Arrivant enfin dans les couloirs, elle regarda autour d’elle, elle avait réussi à perdre son adversaire et… Son cœur manqua un battement Locktar était là, à terre… les hommes qui le frappaient lui tournait le dos, c’était parfait. Elle arrivait au bon moment et dans le bon sens ! Edel dû se faire violence pour garder son calme et ne pas se lancer tête baisser, sans plus réfléchir. Il fallait élaborer un…non !! il fallait agir maintenant ! Quelqu’un d’autre arrivait,Locktar était peut-être sur le point de mourir ! Elle se mit à courir le plus vite qu’elle put, trancha la tête du premier mercenaire qui n’eut même pas le temps de se retourner, car distrait par un cri de guerre quelque part sur sa gauche. Une furie se mêla à la mêler et se dressa entre elle et Locktar inconscient sur le sol. Une fille… pas bien vieille, une élève ? Une apprentie mercenaire ? Sa lame heurta violemment celle de la fille aux yeux verrons, dernier obstacle entre elle et Locktar agonisant,elle ne ferait pas long feu celle là ! Elle retourna sa lame sur selle de la fille, l’affrontant du regard. Un regard bien effronté, un de ces regards qu’on oubliait jamais une foi qu’on l’avait vu,peut-être l’un des plus déterminé qu’il lui avait été donné de voir. C’est ce qui la fit douter un instant. Tant de détermination, ne pouvait venir d’un être noir. Et… La fille rompit le contacte des lames, indice ultime lui faisant comprendre que le combat reprenait. La lame d’Edel virevolta immédiatement entre ses doigts avant de fermement se loger au creux de sa main, elle ne devait lui laisser aucune chance. Un éclat violet accrocha son regard, alors que sa lame fusait vers la fille qui, elle le remarqua au dernier moment, ferma les yeux dans aucune intention de se défendre. Edel stoppa l’attaque immédiatement. C’était un bijou que la fille avait sortit, de nul part. Une pierre en tout point identique à celle qu’elle même portait au cou. Fichant à nouveau son regard dans celui de la fille toujours immobile, elle dévisagea la nouvelle venue, sans dissimulation. C’était une amie de Locktar… Elle…elle n’avait pas bougé à son attaque, pas un seul cheveux… elle n’avait fait confiance qu’à la pierre du guerrier… elle n’avait compté que sur la confiance qu’elle lui portait, et entre autre, sur le choix de ses amis. Elle lui avait fait confiance à elle ! Sans même savoir qui elle était ! Cette fille était bien étrange… ou alors folle. Mais son regard intelligent ne traduisait en rien une quelconque faiblesse d’esprit. Revenant de ses réflexions, Edel rangea son sabre. Une alliée en plus, elle n’allait pas dire non à ça ! Locktar remua et la jeune femme se précipita vers lui. Prenant son visage entre ses mains, elle ne put retenir ses larmes en voyant l’état déplorable dans lequel il était. _Locktar… - murmura-t-elle en se retenant tant bien que mal, de s’effondrer enlarme – Locktar ! Répond-moi… hey…–elle lui caressa tendrement le front, puis la joue – Un bon soldat ne se laisse jamais déborder… tu as oublier cette règle ? – il ouvrit un peu les yeux et marmonna quelque chose. Soulagée par cette manifestation, elle le serra doucement contre elle – Ne parle pas… on va t’emmener maintenant… – d’autres larmes, elle lui serra la main et l’embrassa doucement – soit seulement patient tu veux ? Reste avec moi. –elle dégagea son front de la main, alors que ses larmes redoublaient en quantité – Reste avec moi, d’accord ? La fille qui jusque là était resté sans réaction, s’approcha, demeurant debout mais se penchant au dessus de la tête du guerrier et s’exclame soudain : _Ha les hommes ! On peut jamais les laisser seuls ceux-là ! – Locktar ouvrit un peu plus les yeux – Salut mon vieux ! Dis-moi, t’es pas passé bien loin cette foi, hein ? Ils t’ont pas raté ! Tu rouilles ma parole ! Edel eut un petit sourire malgré elle. Qui était cette fille ? Ils semblaient se connaître depuis longtemps en tout cas… mais Locktar ne lui en avait jamais parlé. Une lame se planta dans le mur, à quelque centimètre de son visage, brisant d’un seul trait le soulagement lié aux retrouvailles. Edel n’eut pas à se donner la peine de regarder sa provenance, elle savait déjà de qui il s’agissait. _Emmène-le ! – dit-elle précipitamment à l’attention de la fille au yeux verrons - Emmène-le aux rêveurs, emmène-le loin d’ici ! Vite. Se levant, Edel dégaina de nouveau et fit face à l’homme qui au bout du couloir s’avançait vers elle. Le mercenaire l’avait retrouvé.
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| | Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion Messages : 306 Inscription le : 06/02/2009
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Jeu 25 Nov 2010 - 21:40 | | |
Les souffles des deux jeunes hommes se mêlaient, s’embrassaient, puis se rompaient pour de chœur passé à une alternance angoissée, parsemée d’adrénaline.
*Me regarde pas comme ça, et répond p’tit con.*
Les yeux veloutés de Kylian l’interpellaient, semblant chercher quelque chose en lui. Elio frissonna, malgré lui. Son échine dorsale se hérissa plus encore lorsqu’il se rendit compte que son ami avait retenu un frisson également. Il ne faisait pourtant pas froid. Entre la bataille, le monde qui s’entassait dans l’enceinte de l’Académie, les sentiments contradictoires qui les persécutaient tous, même Kylian, le garde, transpirait. Ses belles mèches de feu étaient humides, collant sa peau de caramel. Dame qu’il pouvait être attirant !
-Crétin...
Le demi-faël rit de cette non-réponse.
*Quel abruti. Il ne parlera pas.*
Si en principe, il était du genre à insister, jusqu'à obtenir une réponse à tout prix, cette fois-ci il savait qu'il n'en avait pas le temps. Et puis, Kylian ne parlerait pas. Pas maintenant. Elio se promit de le prendre à part à a fin de la bataille, et de ne pas le lâcher jusqu'à ce qu'il obtienne une réponse satisfaisante. Il s’approcha plus encore de son visage, ses cils pouvant chatouiller l’oreille du garde.
-Parfait. Tu as oublié le parfait devant crétin…
Il aurait tout aussi pu lui chuchoter cette blague à une distance moins intime, toutefois le minois fin de son compagnon d’arme était comme une attraction, dont il ne saurait imaginer l’importance de cet aimant. N’étaient-ils pas bien, là, tous les deux, dans un coin reculé de la bataille. Mieux qu’à jouer des rôles oscillant entre les « gentils » et les « méchants » pour voiler leurs véritables identités. Quelle était donc l’identité de Kylian ? Abasourdi de la soudaine manifestation du garde durant le combat, Elio mourait d’envie d’en savoir plus, de sonder son esprit pour découvrir ce qu’il pensait vraiment de tout ça, qui le dirigeait, connaissait-il Marlyn, pourquoi ce poste à l’Académie…
*Qui es-tu donc?*
Il voulait tout savoir de lui. Et à la fois garder ce secret qui l’excitait par tant de mystères. Le bel homme, l’image du mâle qui te désarçonne et ne te révèle rien de lui. Celui que tu peux admirer, envier, attendre, idolâtrer, désirer. Un nouveau frisson parcourut son corps en sueur, à présent, beaucoup plus fort cette fois-ci. Si fort qu’il se mit à trembler, et du se reculer, baissant les yeux devant cet instant de faiblesse. Faiblesse qui se prolongeait jusqu’au bas des reins… Elio déglutit.
*Et merde, c’quoi ça ?*
Il tourna le dos à son camarade, se raclant la gorge.
-Bon.
Que dire ? Que dire, alors qu’il sentait le regard brulant de Kylian derrière son dos.
-On retourne jouer ?
Il tourna juste la tête, un demi-sourire dessiné sur son visage de comédien.
-Mais par la Dame, applique-toi. Ou ton masque ne restera pas franchement longtemps en place !
Il commença à faire quelques pas, s’arrête, cherchant des mots. Kylian se mit à son niveau, l’attendant. Le guerrier donna alors un violent coup de poing dans l’épaule de son ami, comme lors de leur rencontre :
-Pas qu’j’aime pas ta face hein.
Au contraire. :arrow :
-Mais bon, j’voudrais pas que tu finisses comme les autres fientes de goule, quoi.
Sur ce, il s’enfonça dans la bataille, sortant sa dague. Il préférait cent fois se mettre en hauteur et tirer des flèches, mais il n’avait pas un stock infini et il demeurait soucieux de la suite. Mieux valait se réserver. Alors il s’engagea dans un combat au corps à corps avec un mercenaire, prenant soin de ne pas le tuer. Il le blessa au flan, n’entamant qu’à peine la chair, et le poussa dans les bras d’un élève survolté qui tuait tout ce qui bouge. Le mercenaire fut achevé sans comprendre ce qu’il lui arrivait. Il surprit alors une élève qui avait énormément de mal à se défendre, aux prises d’un homme pourtant pas costaud. Il faut dire, les élèves squelettes, ce n’est pas le plus stratégique pour les batailles de reprise. :roll : Elio siffla Kylian, à ses côtés, et lui décerna un clin d’œil :
- Prends-en d’la graine !
Il se jeta entre la fille chétive et le supposé ennemi. La fille afficha un sourire immense en imaginant déjà le beau blond la sauvant, et lui susurrant son nom avant de filer dans la nuit. Le jeune homme se battait contre l’agresseur, ponctuant ses gestes de défense contre les attaques de la fille. Le tout passait. Elle pensait qu’il la bloquait en voulant attaquer l’offenseur et ce dernier pensait qu’il était complètement idiot et inexpérimenté. La fine crinière blonde, qui virait au translucide, d’Elio dansait, poussant de jour en jour, lui tombant à présent aux épaules. Ses yeux d’acier voltigeaient, se concentrant sur son jeu d’acteur, tandis que son corps, sculptés par son double entrainement, se mouvait dans une danse théâtrale. Mais son armure le gênait dans ses mouvements. Il cessa alors de jouer. Faisant mine de se jeter sur l’adversaire, il loupa volontairement son coup et se roula à terre sur le côté. L’épée tendue de défense de l’ennemi se planta dans le torse de la fille qui collait le dos d’Elio. Ce dernier se releva, et rit, avant de s’éloigner, laissant planté là un mercenaire bouche bée, ne comprenant pas vraiment ce que le blond venait de faire. Afin de ne pas être entendu par de mauvaises oreilles, le demi-faël se rapprocha de son ami.
-Passe pour un crétin. Le parfait crétin. Il sourit.
-Les erreurs des maladroits passent inaperçues, ou sont excusées en quelque sorte. En tous cas ils ne te repèrent pas.
La chaleur lui montait au visage, sa nuque le brulait et son armure le pesait. Mais l’enlever serait s’exposer au danger inutilement. Et Marlyn avait besoin de lui pour la suite. Il continua ainsi avec Kylian, lui donnant quelques coups amicaux par ci par là, pour le taquiner. Un assaut les prit tous deux, encerclés. Amis ou ennemis ? Comment le savoir avec le rôle joué ? Qu’importe. Ils mourraient de la même façon. Les deux dos trempés des amis se collèrent, prêts à entamer une danse.
-Dis, tu m’expliqueras quand même à la fin d’tout ça ?
Elio n’avait jamais rien demandé à personne. Il avait cessé de demander lorsque son père avait eu le dessus, plus violent qu’à l’habitude, lors des nombreuses questions sur sa mère. Ce jour là le blondinet avait demandé à aller sur la tombe de sa mère, où qu’elle soit. Demande refusée, bien entendu. Les quatre gars autours d’eux attaquèrent. Le guerrier se lança dans un grand rire rauque et sombre.
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| | Primat de Teylus et Maître d'Armes Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Ven 26 Nov 2010 - 22:09 | | | Le boucan autour de lui s'était calmé. Plus aucun bruit. Locktar tenta de se relever mais ses forces l'avaient abandonnés. Il souffrait terriblement. Jamais il n'avait ressentit autant de douleur. Pourtant, même si la souffrance était intense, le guerrier était content de la ressentir. Ca signifiait qu'il était en vie. Lourdement blessé mais en vie. Il lui faudrait peut-être du temps pour se remettre totalement de ce passage à tabac mais il s'en remettrait. Il ne laisserait pas Edel tombé. Il allait rester à ses côtés et c'est ce qui comptait. Il aurait bien aimé connaître l'identité de son sauveur. Oui, on l'avait bien sauvé. Il avait entendu des corps s'effondrer. Les mercenaires avaient été liquidés et c'était grâce à ce miracle qu'il était encore en vie. Son sauveur ne se manifestait pas. Il voulait le connaître, le remercier. Pourquoi ne se montrait-il pas? Etait-il retourner en pensant que Locktar était mort? Non, c'était ridicule! Quand on sauve quelqu'un, on vérifie s'il est encore en vie ou non. Il devait y avoir une autre raison pour que le sauveur ne se montre pas. L'ancien Corbac attendit. Sa vision trouble. Son corps hurlant sa souffrance. Son sang coulant. Le temps passait beaucoup moins vite pour le guerrier que pour les autres personnes. Il attendait qu'on l'aide. Après un temps qui paru durer une éternité, il sentit qu'on le touchait. Pas simplement pour tater son pouls. Non, c'était un contact d'amour. Edel? Elle était venu le voir? Comment avait-elle fait pour savoir qu'il était en danger? Un éclat violet lui fit comprendre la raison de la présence de celle qu'il aimait. Le cristal. L'améthyste qu'il lui avait offert. Elle avait mis le bijou à son cou et le dessin avait fait son office. Elle avait ressentit la souffrance de Locktar et elle était accourue. Il voulut la remercier mais aucun son ne sortit. Il entendit la voix douce de la noble. Ses oreilles étaient bien la seule chose qui fonctionnait dans ce corps meurtri. Il était sûr et certain que c'était elle désormais.
Elle n'était pas seule pourtant. Une autre voix arriva aux oreilles de Locktar. Une voix féminine. Une voix qu'il n'avait plus entendu depuis 6 bons mois. Une voix amicale. La voix de Julia. Etait-il en train de rêver? Sa grande amie était-elle vraiment là? Sa souffrance lui envoyait-elle des hallucinations? C'est vrai qu'elle aussi possédait l'un des quatres bijoux mais elle n'aurait pas pu accourir aussi vite. Locktar la croyait bien loin de l'académie. Elle ne s'était plus présente à l'académie depuis deux saisons. Avait-elle passé 6 mois près de l'académie alors le hasard avait-il aidé le guerrier? Il voulut se relever mais c'était impossible. Il sentit alors qu'on l'aidait. Des mains tentaient de le soulever. Il s'aida de ses dernières forces pour se remettre debout. Il souffrait plus mais il ne pouvait se permettre de rester allongé dans le couloir. Il devait rejoindre les rêveurs et recevoir des soins. Une seule personne l'avait aidé. Julia ou Edel? Il n'en savait rien, il était incapable de voir clair. Il serait incapable d'aller seul jusqu'aux reveurs. Pour deux raisons: la première, c'était qu'il était trop faible pour marcher seul, la deuxième, il ne voyait pas suffisamment clair pour se diriger dans les couloirs. Déjà qu'à son arrivée dans l'académie, il avait été incapable de retrouver son chemin. Même s'il connaissait quasiment l'académie par coeur, les couloirs se ressemblaient trop pour pouvoir s'y retrouver avec une vision trouble.
- Rêveur....... chez..... Duncan....
Trois mots. Il ne pouvait en dire plus. Ses dernières forces, il ne voulait pas les gaspiller en vaines paroles. Ces trois mots étaient suffisants pour comprendre où il fallait aller. Il espérait qu'il avait réussit à rendre ses paroles suffisamment audibles. Car sans ça, ni Julia, ni Edel ne pouvait savoir où se trouvait les rêveurs. Tout avait été décidé lors de la "réunion" à Eoliane. A part les résistants, personne ne savait où se trouvait le "havre" de repos. Pourvu qu'Einar ait eu le temps de prévenir le maximum d'élèves.
Une marche débuta. Très lente. Locktar était un boulet pour la personne qui le conduisait vers un endroit qu'il espérait être le bureau du maître des légendes. Chaque pas était un calvaire pour le guerrier. Les mercenaires ne l'avaient pas tués mais ils l'avaient lourdement touchés. Cette souffrance était intense. Les fils du Chaos étaient morts, certes, mais ils s'étaient fait plaisir et ils s'étaient vraiment défoulés sur l'ancien Corbac. Il luttait pour rester debout, mais c'était compliqué. Parfois, ses jambes cédaient et il posait genoux à terre. La personne qui l'accompagnait l'aidait à se relever. Il l'avait regardé cette personne pour chercher à savoir qui c'était. Une femme brune. S'il ne s'était pas trompé en reconnaissant la voix de son amie quelques minutes avant, c'était bel et bien Julia qui l'aidait.
Combien de temps marchèrent-ils? Difficile à dire. En tout cas, la progression avait été longue et laborieuse. Ils arrivèrent enfin dans une pièce remplie de monde. Ca s'agitait. Ca allait de gauche à droite et de droite à gauche. Locktar fut allongé et il remercia intérieurement son (ou sa guide). Il était arrivé. Il n'en pouvait plus. Il était éreinté. Sa souffrance était immense.
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| | Messages : 426 Inscription le : 09/05/2008 Age IRL : 32
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Sam 27 Nov 2010 - 17:17 | | | L’Imagination était un monde incroyable. Après bientôt trois ans d’études, elle pensait avoir tout vu, avoir trop usé son esprit à cette autre dimension pour en ressentir encore ses déréglement merveilleux, cette perspective assourdissante de vérité humaine. Elle s’était trompé, la puissance de cette dimension provoquait chez elle toujours plus de volonté à l’explorer, de fébrilité à comprendre l’étendue de son empire. Elle sentait les ombres, signatures mentales frôler son souffle psychique. Les plus jeunes, insouciantes de la présence des autres. Completement aveuglée par leur laborieuse tâche: Le basculement d’une part de l’entité dans la réalité. Les plus maitrisées moins perspectible, cachant la poudre de leur essor dans les hautes spires, muettes. D’autres montaient en flèche, inconsciente encore de cette capacités de dissimulation, de jeunes dons avides de monter sans se préocuper des conséquences…Ses seulement trois années d‘expériences l’obligeait à se ranger avec dépit dans cette catégorie, mais cela changerait…Elle en avait la ferme intention.
Elle s’interessa aux signatures, parcelle d’identité. Tentant de comprendre leur alchimies, de disséquer leurs caractéristiques. Car la partie la plus difficile de la reprise des dessins n’était finalement pas de s’emparer de la création d’un dessinateur peu expérimenté, mais plutôt de le savoir ou non dans les rangs de l’Harmonie. Il y avait bien la solution du pistage, qui permetait de localiser une ombre mentale dans l’espace terrestre mais cette technique n’était valable dans ce cas là seulement pour un dessinateur proche d’elle, qu’elle pouvait identifier comme un ami. Doucement, elle s’accrocha à différentes ombres mentales, cherchant à les différencier. Les Spires émirent une résistance, comme si elles ne comprenaient pas ce que la dessinatrice cherchait à faire. Mais bientôt, Ciléa parvint à distinguer des élans d’énergie, des dons plus vivaces que d’autres, plus créatif. Elle comprit alors qu’elle saisissait une vague représentation des cercles de l’analyste, des composants du dessin. Des différences grossières de segment d‘ame, projetés dans cette autre dimension. Elle reconnu bientôt des signatures qu’elle avait déjà rencontré, celle de ses anciens camarades de classe, le nom s’afficha sur la trace d’une manière indélébile. Mais la plupart était des ombres inconnues et le dynamisme, la sérénité ou l’angoisse qui émmanait des dons ne lui permettait pas d’identifier clairement un nom, une identité. Et même venant de ses anciennes connaissances, elle ne pouvait savoir de quel bord ils étaient…Jusqu’à qu’elle rencontre la signature de la Mentaï.
Cela faisait un moment qu’elle était dans les Spires, à tenter laborieusement de saisir des traces quand celle-ci se révéla à elle. Fine, peu voyante, comme l’était les marques expérimentées, extrêmement puissante, ce qui lui permettait de reconnaitre un dessinateur de haut niveau. Mais étrange cependant. La façon dont elle se déplaçait dans les spires lui était completement inconnue. Ce n’était pas un trait fin qui épousait, se laisser glisser dans la dimension comme on lui avait appris, elle s’accrochait plutôt, jusqu’à malmener les Spires pour créer son propre passage. Faisait plier les Spires. Presque. Elle différait completement du débutant qui essayait désespérément de monter, s’accrochant lui aussi aux spires, pour souvent tomber plus bas. Elle le faisait avec une aisance surprenante, fluidement comme si cette perversion de l’Imagination était une manière ordinaire de dessiner. Une manière chaotique.
Elle fut tirée brusquement de son divaguement par un guerrier, qui en reculant l’avait heurté, lui rappellant qu’elle manquait de la plus élémentaire prudence. Etourdie par le choc elle mit un temps avant de remarquer combien la situation avait évoluée depuis son entrée dans les spires.. La ligne avant des résistants au lieu de rester ligne était devenue mélée. Déconcertés, les yeux hésitaient sur la conduite à suivre. On ne trouvait pas l’énnemi, on ne savait pas . Et si quelques mercenaires du Chaos était répérables à causes de l’acharnement qu’ils mettaient à frapper des élèves; il était finalement difficiles de repérer les monstres parmis les hommes.
Son regard fut attiré par un visage connu à travers les foules et une sensation amère traversa sa bouche. Elle connaissait cet homme. Celui qu’on transportait sur une civière pour l’ammener à l’infirmerie. Elle le connaissait! Un moment elle cru ne plus pouvoir respirer, l’air se figea dans sa gorge alors que son regard horrifié parcourait avidement un visage haït. Regarder encore une fois, vérifier qu’il y avait bien là, étalée insolament dans son angle de vue,une année d’angoisse et d‘errement. Et le reste d’une astrophiée par les souvenirs. Que faissait il cet homme méprisables! Ici! Pourquoi l’emmenait-on- à l’infirmerie . Il devait mourir. Il n’avait pas le droit de vivre maintenant. D’être traité comme un alliée de l’académie. Combien en avait-t-ils tués, d’adolescents balbutiants? Comment pouvait on seulement considérer ce traitre comme un homme…La vengence, les doux phonèmes rythmaient la cadence de son existence et ce mot l’avait accompagné le long de ses dernières années de vie. Aujourd’hui sonnait l’heure. Aujourd’hui...
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| | Ultra BG Messages : 251 Inscription le : 27/06/2010 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 28 Nov 2010 - 21:24 | | | Un sourire avait fendu les lèvres du jeune homme face à lui avant qu' un petit rire ne se joigne à son expression joyeuse. Étrangement, il ne se serait pas attendu à une réaction autre de sa part. Il aurait d' ailleurs surement réagit de la même manière. D' une certaine façon ils étaient semblables. Dans leur réactions, leur façons d' être, leur secrets respectifs et peut être même leur désirs les plus secrets... Quoi qu' il dise, quoi qu' il fasse, Elio arrivait toujours à le comprendre. Là où d' autre se seraient énervés de ses non réponses, lui, avait réagit de la meilleure manière qui soit. De la meilleure manière qu' il aurait pu espérer. Mais le jeune homme n' était pas dupe, ce n' était la qu'un répit qu' il lui offrait, et, tôt ou tard il lui devrait ces explications qu'il se refusait à lui offrir.
Brusquement, Elio se rapprocha dangereusement du jeune garde. Il était desormais si proche qu' il pouvait sentir son souffle léger et chaud caresser sa nuque à chacune de ses paroles ; sentir même ses douces mèches platines glisser tout contre sa peau, brise de de fraicheur sur son corps en sueur. Un contact simple et sans la moindre ambiguïté qui le fit toutefois chanceler. Ses paroles mêmes, bien que dénuées de toutes traces de sensualité lui insufflèrent une violente poussées de fièvre qui empira dès lors que Kylian se prit à imaginer, avec un réalisme surprenant, le mouvement des lèvres d'Elio au creux de son cou. Sur le coup même, le jeune garde ne comprit même pas le sens des paroles du bel Apollon, bien trop retourné par la façon dont tous ses sens réagissaient pour pouvoir ne serais-ce qu' analyser ses quelques mots.
Sa respiration c' était accélérée et malgré tous ses efforts pour rester le plus stoïque possible, il avait le plus grand mal à respirer normalement. Si seulement il n' y avait eu que ca... Car Kylian avait chaud, vraiment très chaud. Surtout depuis qu' Elio c' était rapproché de lui en fait. Enfin, rapproché... c' était un euphemisme. Leurs deux corps, s' effleuraient, se frôlaient, se touchaient presque au rythme de leur respiration respective, mais sans jamais franchir la limite du contact rapproché, du corps à corps. La température était montée en flèche sans qu' il ne s' en rende compte et, s' il était tout à l' heure brulant de l' excitation des combats, il était desormais en feu, et pas vraiment à cause de la bataille.
Mais merde à la fin, qui était-il pour le troubler autant ?
Des tas de questions le concernant, envahissaient son esprit sans qu' il ne puisse esquiver le moindre embryon de réponse à l' une d' entre elles. Une multitudes de questions qui fusionnèrent en une seule, net bref et global : Qui était-il, Qui était réellement Elio ?
Il voulait le comprendre, le connaitre, jusqu' a la moindre parcelle de son corps mais dans le même temps ne rien savoir, découvrir des fragments de son être au fur et à mesure, sans jamais réussir à réunir toutes les pièces du puzzle qui le composait. Elio était un mystère à lui tout seul, un mystère très attirant qu' il lui tardait de pouvoir inspecter.
Elio avait finit par lui tourner le dos, s' écartant par la même occasion du jeune garde, réduisant à néant leur proximité jusqu' alors des plus troublante. Dès lors que le corps transpirant du beau cobrac c' était détourné de lui, Kylian avait réussi à respirer de nouveau normalement même si sa température interne affichait toujours des résultats au dessus de la moyenne. En même temps, il respirait peut être mieux mais à vrai dire mis à part ca, la proximité avec Elio n' avait vraiment rien eu de contrariant, au contraire. Le jeune homme ne lâcha pas son ami du regard, ses yeux dévoraient sa nuque et son corps habillé d' une fine armure protectrice, signe qu' il était préparé à ce combat avant même qu' il ne commence, preuve accablante de sa culpabilité et de son double jeu, mais observable seulement par ceux qui savaient le voir.
-On retourne jouer ?
Elio l' interpella un petit sourire en coin, auquel il répondit par un sourire identique. Se glissant à ses cotés suite à sa seconde réplique, Kylian lui lança, taquin :
- Oui Maître...
Riant des paroles de son ami, Kylian lui répondit du tac au tac :
- Avant de t' inquiéter pour moi occupes toi de toi plutôt ! Il haussa un sourcil en observant ses dagues à sa ceinture. Parceque c' est pas avec des couteaux à beurre pareil que tu risques de faire mal à quelqu'un.
Elio le remercia gracieusement de ses paroles par un coup de poing amical avant de se faufiler au milieux des combattants. Kylian s' élança à sa suite, toute sa gêne précédente étant instantanément oubliée. Ah oui ! Il devait retrouver Edel c' était vrai ! Observant à droite puis à gauche, Kylian la chercha des yeux.
*Merde elle à bougé ! Où est ce qu' elle à bien pu aller !*
Kylian s' apprêta à se lancer à sa recherche lorsqu' un sifflement lui étant destiné lui parvint aux oreilles, ce en quoi il se décida vite de répondre par sa présence au coté de celui qui l' avait demandé.
Le jeune garde le regarda faire, agir, bouger, danser ? Il se mouvait avec une agilité que seule son armure semblait pouvoir entraver, un peu comme...un marchombre... Les pupilles dilatées, Kylian ne loupa pas une seule goutte du combat que lui dédiait son ami. Combat qui s' acheva dès lors que sa dague se planta dans le torse de l' élève qui tomba au sol, choquée et gravement blessée. Kylian n' avait jamais donné la mort, où du moins jamais directement et il ne supportait pas ceux qui se donnait le droit d' ôter la vie sans la moindre justice pourtant... Il y avait dans l' attitude d' Elio un petit quelque chose qui le rendait différent. La violence dont il faisait preuve l' attirait inexorablement. Il n' aurait même pas été révolté de le voir passer sa langue sur sa lame ensanglanté, le regard provoquant, bien au contraire, c' était dire. S' arrachant cette vision dans un frisson, Kylian lui répondit avec un petit sourire espiègle :
- C' est sur, c' est déjà plus facile à faire pour ceux qui sont déjà inexpérimenté de base.
Il évita un coup lui étant destiné dans un rire et, cote à cote, les deux garçons reprirent le combat se testant mutuellement à coup de croche pied " pas fait exprès" et de coups d'épée/de dagues " pas volontaires". Jusqu' a ce qu' ils se fassent encercler. Se plaçant dos à dos comme avec habitude, les deux amis se préparèrent au combat.
-Dis, tu m’expliqueras quand même à la fin d’tout ça ?
Sans tourner la tête, Kylian lui répondit dans un sourire.
-Tout dépend de ta capacité à rester en vie. Façon détourné de répondre par le positif à sa question.
Et, les deux jeunes hommes se lancèrent d' un même bon en direction de leurs ennemis, frappant, virevoltant entre les lames qui ne désiraient que leur mort. Si les deux amis étaient de bon combattant, ils n' en étaient pas moins épuisés et bien vite, ils durent s' imposer une trêve de quelques secondes histoire de reprendre leur souffle. La respiration du jeune garde était rauque, le souffle lui manquait et courir à droite & à gauche dans l' espoir de toucher l' adversaire ou au contraire de lui échapper se révélait de plus en plus fatiguant. Et ces foutus ennemis qui refusaient d' abandonner... Certes ils avaient été plusieurs à tomber mais d' autres, surement attirés par le vacarme qu' ils faisaient - quoi que, le hall entier était vacarme- se joignaient aux résistants, formant une horde immortel de combattants. Kylian jeta un coup d' oeil au cobrac. son état n' était pas vraiment mieux, son armure le protégeait véritablement bien mais son poids fatiguait d' autant plus son porteur. Trop épuisé pour lancer une boutade à son compagnon, Kylian se contenta de lui sourire avant que leurs ennemis du moment ne se jettent à nouveau sur eux.
S' il avait miraculeusement réussit à éviter d' être blessé jusqu' a maintenant, c' était desormais un temps révolu. Une épée ennemie lui caressa les flancs avant de terminer sa course sur sa hanche droite. Kylian planta son épée dans l' épaule de son porteur dans un grognement de douleur et de rage. Au contraire d' Elio, lui, ne portait pas d' armure et le moindre frôlement avec tout objet affuté lui infligeait une sensation bien douloureuse. Kylian s' adossa un instant contre un mur, trempé de sueur et étreinte. Elio se battait toujours comme un beau diable à quelques mètres de lui. Rassemblant ses forces, le jeune garde se joignit à lui. Ou du moins essaya. Il était à quelques mètres de son dos lorsque quelque chose d' inconnu lui attrapa la cheville et le tira en arrière violemment. Kylian, coupé dans son élan afficha une mine étonnée et, sans comprendre s' écrasa au sol brutalement, lâchant son épée des mains du fait de la surprise de l' impact.
Mais le calvaire ne s' arrêta pas la, il se fit trainer en arrière avec une rapidité hors du commun sans qu' il ne puisse faire quelque chose pour y échapper. Cherchant à s' agripper à ce qui se trouvait au sol de toutes les manières possible, le jeune homme ne parvint qu' a s' entailler l' avant bras gauche sur une étoile d' acier qui se trouvait sur son passage. Dans un gémissement de douleurs il réussit à soulever son bras a temps avant de se faire ouvrir le poignet et assista, impuissant à la vision d' Elio qui s' éloignait. Il s' arrêta brusquement au pieds d' un homme au sourire narquois qui n' annonçait rien de bon. Il souleva magistralement son bras droit et une flamme d' un rouge immaculé apparu comme par magie.
* Un dessinateur ? Mais qu' est ce qu' il fiche ! On est allié ! Et puis pourquoi il me chope MOI et pas un autre pecno' ?*
De toute évidence, l' homme ne semblait pas avoir conscience des pensées du jeune homme. Il souleva son bras et Kylian se demanda s'il était possible de battre un dessinateur sans arme, blessé, au sol et sans moyen de contrer une attaque imminente. Il préféra s' abstenir de réponse. |
| | Messages : 2181 Inscription le : 30/05/2007 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Dim 28 Nov 2010 - 23:39 | | | Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que la situation se complexifie à ce point-là ? Et pourquoi, surtout, était-elle malgré tout attachée à ce bout d’humain, à ce corps pleurnichard suspendu à elle comme une sangsue sur un mollet ? Dans ce bureau où on n’entendait que la rumeur des combats, pourquoi n’y avait-il aucun échappatoire ? Oh, qu’un larbin arrive et la tire de là, l’oblige à laisser Miaelle en plan sans rien dire, sans un regard ; qu’un Mentaï l’appelle au secours par les Spires, qu’elle disparaisse dans l’urgence… Mais les secondes s’égrenaient en silence, Marlyn forcée de s’asseoir sur le sol sous le poids de la petite fille, la jambe nouvellement bandée tendue par le reste de douleur lancinante. La diplomatie et l’affection, qu’en connaissait-elle ? Et était-ce vraiment le temps de chercher à développer ce côté-là de sa mentalité ? Elle avait du sang sur les mains, du sang sur le mollet, du sang dans l’esprit et dans le regard, un désir de sang incommensurable, proportionnel à la haine renouvelée qu’elle vouait à l’Académie. Miaelle n’était sur l’instant qu’une nuisance.
Oui, voilà, une nuisance. Elle pouvait très bien la retenir ici alors que les combats se livraient ; elle pouvait très bien être un poids qui la retiendrait à terre si un assassin décidait d’entrer. Elle pouvait très bien être la chaine qui l’empêcherait de faire un pas sur le côté au moment venu. Miaelle, à cet instant, ne représentait qu’une nuisance. - Je…
Marlyn, cherchant ses mots plutôt en vain, se releva, et décrocha doucement les phalanges de la petite fille, qui tentait de la retenir de toutes ses forces. Ce combat en lui-même exigeait plus de doigté que la plupart des autres, et ce n’est qu’au bout de quelques minutes que la Mentaï parvint à se relever complètement, une main sur l’épaule de Miaelle, le bras tendu pour l’empêcher de se jeter à nouveau dans ses bras. La respiration irrégulière, la jeune femme, accrochée par le regard céruléen de la petite, noyé sous les larmes, considéra une seconde la possibilité de l’emmener. Le danger qu’elle présentait, car elle avait trop d’informations sur elle. A commencer par son penchant aux drogues trop fortes, et son futur enfant. Mais qu’en ferait-elle ? Elle n’avait aucune envie d’élever deux enfants, surtout un qui ne lui appartenait pas, et serait ralentie dans ses noirs desseins par Miaelle, dont il faudrait s’occuper. Il y avait déjà un soigneur au manoir, et les rêveurs sauraient s’occuper aussi bien du fœtus et de ses blessures. Non, vraiment…
- Je vais devoir te laisser un instant, d’accord ? Je dois retourner… nous protéger. Mais je reviendrai te chercher, et on s’en ira, tu m’entends ? Je te le promets.
Et cette stupide voix qui flanchait, sa gorge qui s’enserrait de larmes… Mentir à Miaelle ne lui plaisait pas outremesure, mais c’était indispensable. Et sa peine pouvait passer pour de la compassion avec la petite fille, un appui de sa promesse… Alors que ce n’était qu’illusion. Mensonge.
Un pas vers la porte. Sans quitter le regard de la gamine. Satisfaction de n’avoir qu’un seul œil, pour éviter une moitié de culpabilité et de douleur infinie. Deux pas. Miaelle voulut se rapprocher et la rattraper. Marlyn la repoussa, plus brutalement qu’elle ne l’aurait cru, et la petite fille tomba au sol. C’est le temps qu’il fallut à la Mentaï pour arriver au battant, et saisir la clé dans le creux de sa paume. La dernière image qu’elle aperçut de la petite fille, la main tendue vers elle, des horizons de douleur et de trahison dans son regard déchiré, était terrible à soutenir. Une fois dans le couloir, la porte de ses anciens appartements verrouillés et la clé laissée sur la porte pour que la première personne venue puisse délivrer Miaelle, la jeune femme tituba vers le mur. Poing serré contre la pierre froide, elle combattait la moitié d’elle-même qui voulait faire demi-tour, déverrouiller la porte et s’enfuir avec la petite fille, une moitié que très longtemps, elle avait submergée sous des monceaux de noirceur, de haine et d’indifférence ; une moitié qu’elle devait à tout prix renvoyer dans les tréfonds de son être, si elle voulait retourner combattre, ou s’enfuir et devenir un assassin efficace pour son maître. Avec amertume et dégoût, Sareyn essuya la larme qui lui avait échappé et se redressa, ravie de pouvoir reporter son poids sur sa jambe maintenant soignée. Le bruit des dagues chuintant des fourreaux la ramena au monde du combat, la caresse du dessin dans son esprit lui offrit les attaches nécessaires à son image de Mentaï. La porte de ses appartements était maintenant bien loin derrière elle.
L’aumônière contenant l’intégralité de ses poisons et de ses drogues battait à son flanc, comme elle courait au travers des couloirs pour retourner dans la grande Salle. Elle devait y faire une dernière apparition, si elle voulait être capable de faire un rapport complet sur la situation quand elle fuirait à Al-Vor. Il aurait été tellement prudent d’éviter les ennuis et de partir directement, mais c’était bien plus tentant de chercher une dernière fois la chevelure rousse, ou d’observer le blondinet qui était à ses ordres… Et puis elle ne risquait rien, n’est-ce pas ?
Une ombre sur le mur, à l’angle d’un couloir au premier. Un bruit de pas. Nan, plutôt son imagination qui imaginait le bruit de pas glissant sur le tapis, alors que l’ombre s’approchait. Grandissait. S’évaporait, laissant place à une silhouette.
- ..Toi ?
[Je laisse vague, c’est à celle de vous deux qui sera la plus rapide ]
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| | Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Lun 29 Nov 2010 - 1:16 | | | Le cri de la Première Gardienne retentit dans le couloir, alors qu’une trainée de sang giclait sur la dalle encore vierge de toute souillure jusque là. La gorge nouée, le corps en souffrance, Edel ne sut réprimer un gémissement de douleur quand son genou tomba au sol. Secouée d’un violent hoquet, la jeune femme cracha encore une rivière de sang, alors que sa main se portait à sa poitrine enflammée. Le mercenaire qu’elle affrontait jusque là, s’avança fier comme un paon, et la honte de la défaite l’accabla tout à fait. Fléchir s’était mourir… elle n’arriverait pas à se relever, le coup que l’homme lui avait porté avait été trop violent.
Une autre plainte s’échappa de ses lèvres, quand la main puissante de son ennemie se glissa dans ses cheveux, pour la soulever de terre d’une seule main. Des larmes de douleurs affluèrent sur son visage marqué par les coups précédents,ses dents se serrèrent d’avantage, quand saisit de faiblesse, son poignet se relâchât et laissa glisser son sabre sur le sol. Elle était désarmée. Un fou rire secoua son ennemie qui la prit a la gorge en disant : _Presque trop facile… je ne vois vraiment pas pourquoi on nous a ordonner la prudence à votre sujet. – silence alors que sa main se resserrait autour de son cou – Dommage cependant, une si belle prise. Edel ferma les yeux, accueillant toutes les douleurs qui traversaient son corps. Un nombre incalculable de regret lui traversa l’esprit, mais aussi tous les moments de joie qu’elle avait eu dans sa vie. Ses frères, la fierté des siens pour lesquels elle s’apprêtait à se battre jusqu’au dernier souffle, Locktar,sans doute la meilleur chose qui lui était arrivé durant tout son parcourt jusque là. La poigne de fer se resserra encore, le filet de sang qui lui maculait le menton redoubla un instant, avant de cesser, le battement de son cœur ralenti, l’air se refusa à ses lèvres, elle avait préparé ce moment. En son fort intérieur elle lança une prière vers ses ancêtres, qu’ils lui pardonnent ce qui allait suivre… mais il valait mieux un suicide glorieux,qu’une mort sans honneur. Il fallait seulement attendre le bon moment, ne pas combattre la douleur, mais coopérer avec elle, la laisser… exciter certaines parties de son corps… titiller ce qu’il ne fallait pas réveiller, déranger ce qui jusque là était plongé dans un sommeil bien profond. A la pression suivante, la jeune femme rouvrit brusquement les yeux, son regard bleu azure trouvant immédiatement celui noir et méprisant de son adversaire se régalant de sa victoire, qu’il faisait durer. Un regard qui aurait put paraître suppliant, angoissé, apeuré, affolé même, mais constitué aucunement de ce genre de traits traduisant un quelconque désespoir. Fait qui ébranla profondément le mercenaire, persuadé de sa victoire, pourquoi donc un regard si assuré ? Encore tellement ferme et sans brèche aucune, après le quart d’heure peut-être le moins doux de tout son existence ? Et puis là… juste là, dans un coin de sa vision, un bout de chair apparut. Pâle,même blême finalement, couvrant des doigts fins à l’aspect fragile et dénué de toute force… des doigts jusque là protéger par un gant, qui touchait en ce moment même le sol. L’homme comprit immédiatement ce qui se passait, et comprit également qu’il avait perdu. La peur traversa son regard qui se riva de nouveau dans celui froid et fermé de la jeune femme aux cheveux d’or. Il ne serait pas assez rapide pour se mettre hors de porté… Il avait perdu. Poussant un grognement de rage, Edel lui plaqua violemment sa main gauche en pleine face.Pleurant en avance, rien ne prépara cependant la jeune femme à ce qui suivit.Ainsi brusquement libéré et dirigé vers un seul poing, le dessin fusa sans barrière aucune tout du long de son bras, crépita dans chacun de ses doigts, en trouvèrent les extrémités, se libéra sur la surface en contacte directe et accompli son office dans la plus violent des démonstrations. La boîte crânienne du mercenaire explosa, des morceaux de chairs fusant en tout sens. Edel retomba violemment sur le sol, alors que la déflagration du Dessin retournait le couloir tout entier, pour enfin s’éteindre bruyamment dans le hall d’entrée. Se relevant en titubant, la Première Gardienne se releva en récupérant sa lame au sol, et son Gant qu’elle rangea dans sa ceinture, sans aucune intention de la remettre. Maintenant les choses sérieuses pouvaient commencer, maintenant le VRAI combat pouvait débuter.
Dans le hall tous, mercenaires comme élèves, s’étaient immobilisés au bruit fracassant de la déflagration qui s’était terminée au dessus de leurs têtes,mettant en suspension tous les affrontements.
La tête haute, le visage à moitié couvert de sang, Edel fit son apparition en haut des marches, sa main gauche d’une pâleur presque morbide, indifféremment tenue à distance de son buste. C’est ainsi qu’elle remarqua immédiatement les différents Dessinateurs dans la salle. Dessinateurs qui les premiers avaient dû sentir la violente apparition des effets de La Main Morte, la signature d’un dessin à jamais unique et propre à sa famille, des dessinateurs donc qui avait levé les premiers le visage vers elle, sentant tout bonnement d’où tout cela venait. Un dessin dont la plupart dans cette salle n’avait entendu parlé que dans les légendes, forcément cela forçait à la plus grande attention. _Messieurs – fit-elle d’une voie froide, à l’adresse des mercenaires encore immobile dans la salle toujours sous le choc de l’explosion du dessin – Je crois que vous avez maintenant un grand problème. Cela fait bien longtemps que ma famille se doit de vous transmettre certains messages. Voilà, c’était fait, tout le monde était au courant pour La Main Morte. Dans l’incertitude d’une fin glorieuse, il fallait parfois prendre les devant et non laisser l’ennemie vous prendre vous. Un murmure parcouru le hall alors que La Première Gardienne maculée de sang, descendait lentement les escaliers. A mesure qu’elle se rapprochait de la fin de la volée de marche, les gardes aillant survécu jusque là, se regroupèrent derrière elle. A la foi intriguée par la tournure spéciale des évènements, et apeuré par cette main blême que personne n’avait encore jamais vue sans Gant, certains élèves ne tardèrent pas à faire de même. Edel s’avança boitant mais digne, au milieu du hall, la scission entre alliés et ennemis s’opérant de nouveau clairement dans ce qui était jusque là une mêlée incohérente. Elle sentit sur elle peser tous les regards, elle, le bras armé de l'Académie, et tout particulièrement ceux des dessinateurs. Le ton était maintenant donné, sans le Gant, les dessinateurs étaient maintenant les seuls adversaires capables de réellement venir à bout de ses propres forces. Elle n’était pas dessinatrice, ou à peine, mais dorénavant, les armes conventionnels n’auront plus que peu d’effet sur sa personne, voire aucun. Elle ne voulait pas que la demeure de Merwyn Ril’Avalon soit prise par des enfants du Chaos, elle ne voulait pas que plus de vie innocentes se perdent chez cet ami de longue date. Son choix était fait, elle se battrait pour ces élèves et pour Merwyn jusqu’à la mort ce soir,qu’il y ait en face des mentaï ou non. Le souvenir de cette Til’Asnil aperçu durant la bataille lui revint en mémoire. Qu’importe qui pouvait être cette femme, ou même la peur qu’elle inspirait à certains, si elle devait l’affronter ce soir, elle ou un autre, elle le ferait. Elle se battrait jusqu’au bout, et elle ferait honneur aux siens jusqu’à son tout dernier souffle de vie. Cela faisait bien un siècle qu’aucun des siens ne s’étaient battu sans le Gant, les dégâts seraient considérables, pour les rangs adverses et les lieux comme pour elle-même. Mais la priorité pour elle maintenant n’était plus de survivre, mais bien d’exterminer le plus d’ennemis possible. Plus elle en tuerait ce soir, moins sa famille et tous les siens seraient en danger. Nul retraite pour quiconque cette nuit, nul trêve, nul pardon. Arrachant de son cou le pendentif que Locktar lui avait offert, la jeune femme le laissa tomber au sol. Il n’avait pas besoin de souffrir ce qui allait suivre, ni même savoir dans quelle tourmentes elle serait plongée dans quelques instants, il était en sécurité maintenant, il survivrait, même sans elle. Du coin de l’œil,elle vit quelqu’un aider le jeune garde, Kylian à se relever. Le silence était toujours là dans le hall, tous réfléchissaient à toute allure. Edel hurla un ordre et les gardes de l’académie se mirent tous en position d’attaque, les élèves les imitant. Sur sa gauche, Kylian qui la détaillait comme d’un regard neuf en fit autant, bien que tremblant sous le coup de sa fatigue physique et de ses blessures. Le jeune Corbac effronté à la chevelure blonde à ses côtés. Il lui sembla également apercevoir la jeune dessinatrice qui avait sauvée Amir au début du combat et puis quelques autres visages encore présents. Étaient-ils seulement conscients tous, qu’elle s’apprêtait à sonner ce qui était peut-être la dernière charge de la bataille ? Le chuintement cristallin de son sabre retenti clair et mélodieux dans tout le hall. Edel ferma un instant les yeux, alors que les premiers dessins meurtriers affluaient déjà vers elle et que les mercenaires repassaient à l’offensif. Ses dernières pensées allèrent pour Locktar, le gardien à jamais de ce qu’elle avait de plus précieux au monde : son cœur. Une larme d’amour glissa sur sa joue, elle n’aurait peut-être plus le bonheur de le revoir. La jeune femme hurla l’ordre de charger, les gardes pointèrent leurs armes face à l’ennemi et avide d’en finir, d’un seul corps s’élancèrent vers la mort. |
| | Messages : 312 Inscription le : 22/12/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Lun 29 Nov 2010 - 1:45 | | | Nous sommes une bande d’alouettes virevoltant d’un même pas Au son des clarinettes et des hautbois Marcherons sur le ciel pour vous punir Des crimes que vous commettez avec le sourire Pourquoi cette vieille chanson de gamin lui revenait en tête ? Ce n’était pas à Einar de vous le dire, pour le simple fait qu’il n’en avait aucune idée. La situation s’y prêtait assez bien, en plus : ils étaient une poignée d’élèves à s’être unis sans faire attention, à se protéger les uns les autres comme une meute de louveteaux. Par habitude, ils étaient une majorité de garçons du même âge, et personne ne dirigeait plus que l’autre. Le sang coulait de leurs lames, mais les meurtres n’avaient pas voilé leur cœur – Einar doutait d’ailleurs qu’on arrive à mettre un voile sur un truc gluant comme ça, mais. Chantant plus pour se donner du courage que pour faire honneur à la musique, musique dont il avait oublié l’air et dont il réinventait le rythme au fur et à mesure, le jeune garçon mettait en pratique les quelques rudiments d’art chantelame qu’il avait appris, pour survivre dans cette mêlée sanglante. Des visages connus apparaissaient souvent, des visages laids comme des poux s’entrecroisaient. Logiquement, le garçon tapait sur les moches, parce que les méchants sont toujours moches. Après, s’il se trouvait des adultes bénéfiques moches, et bien… Ils n’avaient qu’à pas avoir une tête de méchants, voilà.
La déflagration qui secoua tout le hall manqua de lui décoller la plèvre. Comment pouvait-on produire un boucan pareil ?! L’effroi l’avait cloué sur place, tout comme son propre adversaire, et les deux combattants, bras ballants, se tournèrent vers la source du bruit et de la lumière. Edel Cil’ Melope, la Première Gardienne qui était de leur côté, était immobile, bras tendu, avec ce qui semblait être de la cervelle fondue sur la manche. Dégoutant. Encore plus dégoutant était d’imaginer comment la-dite cervelle s’était retrouvée là, et si elle appartenait au corps sans tête à moitié carbonisé qui gesticulait en agonisant, sur le sol. Les yeux commes des soucoupes, Einar , comme tout le monde, contemplait la scène. Il ne connaissait pas cette Première Gardienne, sinon par rumeurs, et avait forcément l’air moins choqué que d’autres. Mais quand même… Profitant de la surprise de son adversaire, le petit loup lui asséna un coup dans la mâchoire, suffisant pour le déstabiliser, et il termina de l’assommer en lui écrasant un bouclier laissé à l’abandon sur le haut du crâne. Le son métallique digne d’une cloche résonna pendant tout le temps qu’il mit à suivre les ordres de la Première Gardienne, à rejoindre les rangs qui se formaient.
Il y avait du changement. Et ça se sentait chez tout le monde. Ils allaient gagner, non ? A vue de pif, ils étaient plus nombreux, et les mercenaires étaient moches. Ils n’avaient aucune chance. La ligne de combattants qui s’étaient formée sous la férule de la Première Gardienne lui faisait peur. Il avait aussi l’air aussi féroce et épuisé que tout le monde ? Epuisé, ça il n’en doutait pas, ses peintures de guerre s’étaient à moitié effacées sous la sueur, et il respirait comme un buffle. … Non, comme deux buffles. Et puis d’ailleurs, c’est quoi des buffles ? Y’a que des Siffleurs en Gwendalavir.
La charge avait quelque chose de magnifique, même quelqu’un d’aussi obtus à l’art et à l’esthétique qu’Einar pouvait le percevoir. Comme un seul corps, ils s’étaient tous élancés sur l’ordre d’Edel, confiants en son pouvoir inconnu et en l’arme qu’ils pointaient vers l’ennemi. Mauvais stratége, le jeune Soham pouvait tout de même percevoir qu’ils étaient assez pour encercler les Mercenaires, si ceux-ci restaient en tas comme à présent. Et puis, les grands méchants puissants Mentais étaient partis, non ? Il voyait plus l’autre borgne, aussi moche que méchante, observer le tout d’en haut. Les dessinateurs qui restaient étaient donc affaiblis, et pas aussi puissants que les grands méchants qui avaient fui.
C’est avec cet état d’esprit là qu’Einar percuta son premier méchant à exterminer. Le choc de la charge et du frein subit incarné par un barbu d’un mètre quatre-vingts suffirent à l’envoyer à terre… mais pas à lui faire perdre courage. Roulant sa silhouette de crevette parmi les tâches de sang et d’autre chose dont il ne voulait même pas connaître l’origine, l’apprenti Chantelame évita les coups du gros Mercenaire, le temps de se relever. Tout seul, il n’arriverait à rien, il le savait. Mais ils étaient suffisamment nombreux pour l’avoir à plusieurs… Et comme une meute de loups agit de concert, une demi-douzaine d’élèves le rejoignirent, assaillant le poilu sous leurs coups. A moitié étourdi par la furie de la charge, Einar ne sut guère dire qui l’avait tué. Faut dire qu’il ressemblait plus trop à grand-chose, maintenant... et en fait, il était pas si poilu que ça, de près.
Repartant au combat, et connaissant bien ses réflexes de survie, le jeune Soham se rapprocha des gens susceptibles de le protéger. Il avait peur d’Edel, qui explosait les Mercenaires comme par magie, aussi resta-t-il avec les gens connus. Les gens qu’il avait cotoyés à l’extérieur, Tifen, Ciléa… Il n’était pas un lupus pour rien. Il avait besoin d’une meute, même si elle ressemblait à rien et qu’il n’avait pas un seul poil sur le museau. Ahooooou, quoi.
Si Einar avait été un narrateur capable de prendre de la distance par rapport à la scène, il aurait remarqué l’acculement des Mercenaires. Il aurait vu la ligne des Académiciens aussi soudée qu’une soie de forge, unie dans leur ultime charge. Les trous laissés par les morts étaient aussitôt comblés. Ils n’avaient qu’une chance.
Ce qui n’empêchait pas les Mercenaires de déployer des trésors de violence, dans cette énergie du désespoir qui habite l’animal blessé, tout proche d’être mis à mort.
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Lun 29 Nov 2010 - 17:56 | | | [Bisounours powa o/]
=> Suite des cachots
Elle l’avait entendu venir, dans son dos, prêt à poindre sa lame entre deux de ses vertèbres, à les faire tressaillir, les déboîter l’une après l’autre pour lui fracasser la colonne vertébrale et ne faire d’elle qu’un tas de vieux os sans aucune coordination, comme une marionnette dont on lâcherait soudain les fils, devenant soudain un simple amas de tissus. Il avait pensé pouvoir la tuer, maintenant que la plupart de leurs alliés étaient remontés, la tuer de dos, alors qu’elle était occupée à murmurer quelques paroles réconfortantes et à chercher à accrocher un regard animal. Désespéré de planter son arme dans un corps, au moins, avant la fin de la nuit. Il avait couru vers elle, ses pas résonnants sur les pavés du cachot, lui donnant largement le temps de réagir. La main d’Elera s’était refermée sur la garde d’une dague, sans hésitation, et elle s’était retournée, vivement. Le métal avait mordu la chair, et un goût de fer avait empli les narines de la rouquine au moment où le sang s’était mis à couler, un goût de fer et de haine, de carmin et de colère. N’avait-il pas compris, encore ? Pourquoi continuer à se battre, et l’attaquer de dos, alors qu’il aurait pu fuir, arrêter le massacre ? Pourquoi se battre avec autant d’ardeur pour une cause aussi malsaine, pourquoi tenait-il tant à tuer pour gagner le droit de continuer à torturer de pauvres âmes martyrisées ? Le dégoût la submergeait, et c’est toute sa haine pour ceux qui avaient déchiré ses ailes en lambeaux qui se refléta dans ses yeux lorsqu’elle se retourna, l’arme de métal prête à sanctionner la carotide.
Il lui fallut un instant pour prendre conscience que ce rictus de haine, destiné au corps avachie sur les dalles glacées, avait atteint le regard d’Anaïel. La surprise fit place au dégoût, puis l’angoisse, alors que le corps de l’ange frémissait, et que ses yeux brûlaient, d’un brasier tellement plus animal que les yeux dans lesquels l’indigo baignait la braise. Et ses mots l’atteignirent autant que ce regard, et elle se sentit trembler, incapable de taire les frémissements de son corps, alors que chacun de ses mots la transperçaient comme autant de regrets. La prédatrice s’enfuit, et Elera entendait encore ses mots résonner de plus en plus fort sous son crâne, clairs et limpides, comme si Anaïel était encore là pour les lui répéter. Elle entendit à peine Halina la quitter, ses mains tremblants encore, et elle lâcha la dague, qui vint s’écraser sur les pierres en un bruit sourd. Aucun mot ne franchit ses lèvres ; juste des pensées, des pensées et des regrets. Elle baissa les yeux vers le corps encore frais, et s’agenouilla à ses côtés, les yeux rivés sur le visage de l’homme. Visage qu’elle n’avait même pas regardé, avant d’amorcer ce mouvement qui lui avait donné la mort. Elle n’avait pas voulu savoir, n’avait pas pensé à qui il pouvait être. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il voulait la tuer, comme tant d’autres aujourd’hui, et qu’elle le haïssait. Et elle le regardait, ce regard vide de la couleur de la terre, ce regard boueux teinté de vase, ce regard éteint dans un rictus de douleur.
- C’était moi qui devais te sauver, Anaïel, mais c’est toi qui l’as fait…
C’était elle qui lui avait promis la sérénité, et qui lui avait fait confiance pour ne pas la tuer, alors même que la sauvagerie déchirait ses entrailles. Elle avait mis sa vie entre les mains d’Anaïel, pour lui prouver qu’elle pouvait être ce qu’elle voulait être ; elle lui avait promis qu’elle serait le saule calme et serein qui l’empêcherait de tacher son monde de sang, si un jour elle chancelait à la frontière de son contrôle. A quoi bon cette confiance, si c’était pour la détruire d’un regard, en haïssant comme ils haïssaient, en brisant l’image du saule et en faisant couler la résine ? Cet homme était tout ce qui l’avait retenue, ces deux dernières saisons, tout ce qui l’avait mutilée. Et plus le temps s’écoulait dans sa cage invisible, et plus elle s’était mise à détester ses geôliers. Oubliant tout ce qu’elle savait d’eux, oubliant que c’était nourrir le chaos que d’entrer dans la boucle, et s’éloigner de la voie qu’elle avait choisie que de perdre de vue ce qui avait mené leurs pas. Anaïel voulait la sauver ; elle l’avait déjà fait. Pas en se battant pour délivrer ces apprentis qu’elle n’avait jamais vu, et ne connaissait pas ; mais en lui offrant ces quelques mots, et en lui demandant une promesse qu’Elera aurait dû tenir sans même qu’elle ne le lui demande. Et qu’elle tiendrait, à présent ; pour Anaïel, mais aussi pour elle-même.
Les doigts d’Elera se posèrent sur les paupières de l’homme, et le regard vide n’eut plus que l’obscurité à sonder. Elle se releva, puis s’avança vers les escaliers, laissant derrière elle les portes des cellules ouvertes, le corps, et une dague. « Bat toi, ou ne te bat pas, mais n’oublie pas la couleur des étoiles pour l’âme souillée de ces détritus qui ont fait tant de mal… » Elle ne se battrait pas, ne se battrait plus. C’était la haine, la peur et l’indifférence qui menaient chacun de ces êtres à lever leurs armes, qu’ils soient mercenaires, guerriers, soldats ou chevaliers. Elle ne voulait pas haïr. N’avait pas peur des différences. Et tenait trop à chacune des particules de ce monde pour y être jamais insensible. Elle avait accepté le chaos, il y avait de cela bien longtemps ; comprenant la douleur qui y avait mis jour. Ce n’était pas la douleur qui y mettrait fin. Et puis le Chaos avait piétiné ses espoirs, sa confiance et son acceptation, et elle avait choisi, choisi son camp, choisi la bataille, choisi de haïr. Certaine qu’elle n’avait pas d’autres choix, face à la persévérance du Chaos à vouloir infliger la souffrance autour de lui. C’était Anaïel, qui venait de lui rappeler que ce n’était pas le cas.
Mais cet homme qu’elle laissait derrière elle, et tous les bourreaux inconnus qu’il pouvait bien représenter, n’était pas le seul envers qui elle avait ressenti la haine ; elle n’irait pas se battre. Elle irait là où l’Instinct la guiderait. Parce qu’elle avait une personne à trouver. Une personne qu’elle avait haï, depuis ce jour où elle avait rayé d’un trait tout un passé, depuis ce jour où elle avait fièrement rappelé avoir tué Ervy et oui, encore lui : arrow :, et la joie qui en avait découlé. Alors elle ferma les yeux, et réveilla sa greffe endormie trop longtemps. Elle rouvrit les yeux, brièvement, le doute sur le visage, puis se décida pour un autre visage, la présence de son maître vibrant dans son être. Rassurée sur l’état dans lequel se trouvait Ena, elle laissa sa lumière se tamiser, puis, marchant dans les couloirs, laissa l’Instinct lui montrer le chemin.
C’était la confusion, en haut, et si la bataille se faisait essentiellement à l’air libre, l’obscurité et l’odeur du sang était aussi oppressante que dans les cachots. Elera rasa les murs, sans se préoccuper des combattants, qu’ils soient du Chaos ou de l’Académie. La confusion semblait d’ailleurs totale, et elle entendit plusieurs fois les victimes des coups des combattants protester qu’ils n’étaient pas l’ennemi – ennemi de qui, cela restait encore à préciser. Comment pouvaient-ils se battre alors que les mercenaires du Chaos se mêlaient aux académiciens, comme ils l’avaient fait pendant ces longs derniers mois ? Seuls les moins subtiles tentaient de percer les rangs des académiciens, souhaitant tuer, plus que gagner, et peu enclin à garder leur identité secrète. Ceux-là étaient loin d’être les plus dangereux ; et Elera pressentait que cette bataille serait loin d’être la plus difficile. Mais cette bataille n’était pas la sienne ; elle ne se battrait pas, pas contre des êtres dont elle ne connaissait pas l’identité, pas contre des êtres qui pourraient être des alliés, ni d’ailleurs contre ceux qui avaient sans doute possible été l’un des engrenages de ce complot. Ils étaient une Force, chacune de leurs intentions, de leurs idéaux, de leurs envies était une Force, et elle ne se devait pas de les aimer et de les haïr, mais simplement de les comprendre, et de passer entre leurs filets. Elle les évita, tous ; et se mit à courir. Comme si elle devait arriver, plus vite, à tout prix, avant que ce ne soit trop tard, et qu’elle ne puisse pas dire à Marlyn que…
Que quoi ? Elera ralentit brusquement, hésitante ; elle avait traversé le hall dans lequel la confusion était la plus totale, grimpé les escaliers, était arrivée à un étage un peu plus éloigné des combats, pressentant que Marlyn était proche, qu’elle se rapprochait, même, et ce n’était que maintenant qu’elle prenait conscience qu’elle ne savait pas ce qu’elle avait à dire, que peut-être il était déjà trop tard, et qu’il n’y avait plus rien à dire depuis longtemps. Pourtant, l’Instinct pulsait toujours aussi fort, et avec lui la certitude qu’il lui fallait…
Quoi ? Peu importait, au fond. Il lui fallait, et c’était déjà beaucoup. Ses pieds se remirent en mouvement, et elle fut là. Elle fut là, avec cette impression étrange sur le visage, mi-agacée, mi-déterminée, placide, en tout cas, mais avec ce petit quelque chose dans le regard qui déstabilisait Elera, sans qu’elle ne comprenne quoi, exactement. Peut-être était-ce simplement son visage à moitié camouflé qui donnait cet effet, tout simplement, et elle ne chercha pas plus longtemps. Les mots trébuchèrent sur ses lèvres.
- Je te cherchais.
Elle la regarda, d’un air suppliant, et n’attendit pas sa réaction avant de continuer, laissant couler les mots sans y penser, pour ne pas avoir à les chercher.
- Je sais, je sais que tu ne veux sûrement pas me voir, que tu n’as sûrement pas le temps, alors que tout tombe à nouveau, que tu penses sûrement que je viens te dire que tu avais tort, alors que non, mais il fallait, il fallait que je vienne, et même si tu en profiteras sûrement pour essayer de me tuer, ou de me blesser encore comme tu t’es tant amusée à le faire, il fallait que je te le dise, que tu m’as haïs, peut-être, que je t’ai haïe aussi, mais que je n'aurais pas dû, pas après tout ce que j'ai dit, et que je ne t’en veux plus, même si c'est trop tard, on ne ramène pas les morts non plus, et même si cela te donne une raison de plus de me mépriser… Je suis désolée.
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| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Lun 29 Nov 2010 - 20:05 | | | Tourbillon, vortex d'odeur et de couleur, spirale hallucinée de rictus émaciés, les entrailles luisantes, les prunelles virevoltantes, crevées les blessures, les armes voleuses d'adrénaline, de vie, l'horreur à l'état pur. Troquer la vie contre l'instant, rechercher l'instinct, marié au présent, trouer l'espace, briser l'élan, n'être qu'éparse, et brûler le temps. Arythmique, l'échancrure emplit de sang, et le dallage disjoint qui fissure, le masque rebondissant contre les fractures, éclatées, les actions brisées, l'innocence tachées, le sang au bout des doigts. Il n'y eu que la valse de tes soupirs Rhytmés par la fuite pour contrer l'insolence Crever les masques et charmer, ou dépérir.
Anaïel volait. Volait au dessus de sa conscience, volait le temps, volait les mouvements. Chaque geste résonnait et bruissait, dansait dans un monde tortueux d'éclats carmins, d'ombres recroquevillées, les paumes tendues, tendues en avant, les yeux ouverts, ouverts tout grand. L'esprit volé par la violence, violé par la promesse, elle tentait d'effleurer, tout en combattant, cette limite rarement atteinte de mouvements, de capacités musculaires. C'était étrange, elle avait pensé se libérer de toute entrave, la peur au ventre, avait pensé laisser sa bestialité s'exprimer tout son content, avait pris le risque, le risque énorme de ne plus être elle, mais ça n'avait pas été le cas. Elera était une liane, une racine, un saule planté dans les fondations de son être, à un point qu'elle n'aurait jamais pu imaginer avant cet instant. Retenant les dernières fondations, les plus stables, les plus ancrées, l'arbre formait avec ses racines un maillage étroit et tendu, tendu à craquer, entre la folie et l'adrénaline, l'esprit du combat. C'était la première fois qu'elle pouvait, ainsi, laisser libre court à la violence que contenait son cœur, sans pour autant perdre la raison. Même si l'abime était la, tout proche, au bout du pied, même si l'instinct se mariait parfois à l'éternité dans son tourbillon particulier de sens brouillés, même si les premiers meurtres lui pesaient, elle avait pu se contrôler suffisamment pour revenir à son mode de combat préféré : le handicap en lieu et place de l'assassinat.
Le chaos était total. Chacun faisait tournoyer ses lames, émoussées ou non, dans un désordre de mouvement digne d'un ballet de siffleur s'il n'avait pas été aussi sanglant. Le charivari bouchait les oreilles, enchevêtrait les sens, l'ouïe, surtout, et s'en sortaient les mieux ceux qui avaient appris à s'en passer. Anaïel, elle, valsait avec le bruit, lui tendait la main et l'attirait à elle, pour le repousser ensuite, dansait avec la mort que les mercenaires distribuaient au bout de leurs lames imbibées. Les plus vicieux se cachaient parmi les élèves, mais la marchombre, l'esprit rendu plus hypersensible encore par l'ambiance et les lacérations de sa volonté, sentait, reniflait l'odeur du chaos dans chaque parcelle de peau. Un couteau sous la gorge ne trouvait que du vide une seconde plus tard, les tendons claquaient, déchirés, découpés, et les pensées se voilaient. Anaïel, les yeux fous, chargeaient les violents, les rendaient inaptes à bouger, et leur fermait les yeux une fois assommés. Son corps réagissait avant son esprit, souvent, et la maintenait en vie grâce à ce formidable instinct de survie qui faisait d'elle la marchombre qu'elle était. Défilant la trame d'une réalité floue aux yeux d'un tiers, elle en tirait le moindre renseignement, se coulait entre les failles, tallait de son couteau, de sa fronde, les espaces vitaux qui lui étaient nécessaires. En un sens étrange, plus elle combattait, plus elle se rendait compte de la situation, au lieu de glisser sur une pente sans fin de sauvagerie ignée. C'était grisant.
Glissant contre un escalier ruisselant d'écarlate, elle se rendit compte que le mercenaire qu'elle combattait la poussait loin du centre du carnage. L'homme passa sous ce qu'il pensait être sa garde, se fendit et fit tournoyer son poignet pour se retrouver sur les fesses, le pied d'Anaïel enfoncé une seconde plus tôt dans le plexus. Elle s'approcha, louvoya plutôt et, se servant de sa fronde comme d'une massue, lui administra le choc qui lui fit perdre connaissance. Lorsqu'elle releva les yeux, elle vit le sang. Du haut de ces quelques marches, elle dominait l'ensemble du hall d'entrée et apercevait la cours un peu plus loin, et la fontaine crachant une gerbe miroitante et rouge. Partout où le regard se posait il y avait des entrailles déchirées, des cranes ouverts, des prunelles exorbitées, des marres de liquides corporels, des mines révulsées. Le carnage broya ce qu'il restait de sa détermination. Elle se retourna contre un mur et, s'y appuyant d'une main, elle vomit le contenu de son estomac sur le dallage souillé. Fixement, elle resta la, quelques secondes d'éternité, les larmes de sang perlant de son visage de chat. N'avait-elle pas fait assez ? L'action lui permettait de ne pas penser, c'était un atout autant qu'un inconvénient. Mais à présent que ses muscles frémissaient de fatigue, que la bile lui brûlait la gorge, que l'odeur lui faisait tourner la tête, elle ne pouvait plus supporter. Elle ferma les yeux très fort, un sanglot montant de sa poitrine alors que des images choquantes et horribles de cette bataille et d'autres ressurgissaient dans son esprit. La haine la quittait, progressivement, pour laisser place à la tristesse.
N'y avait-il donc pas un juste milieu ? Ne pouvait-elle pas servir une cause juste sans ressentir une de ces émotion à outrance ? Où était donc cette fierté que certains disent ressentir lorsqu'ils combattent une cause juste ? Où était le bonheur de vaincre les méchant, même si c'était en les tuant ? Fallait-il fatalement haïr pour tuer ? N'y avait-elle pour elle aucune autre possibilité ?
Elle cligna des yeux. Ceux d'Elera la regardant avec un air de reproche qu'elle imaginait parfaitement. Avec un sursaut de dégout pour elle même, elle se rendit compte que c'était justement ce qu'elle avait demandé à la marchombre de ne pas faire. Si Elera pouvait ne pas haïr, elle pouvait également le faire. Mais peut-être était-elle trop jeune, encore, sans la maturité nécessaire. Elle tourna un regard nouveau sur l'anarchie chaotique. Chaque être se battait pour une conviction qui lui était propres et qui, souvent, rejoignait celle de beaucoup d'autre. Cela donnait une guerre rangée avec les assaillant et les opposants. Elle scruta les visages, en plein combat, et se fit l'impression d'être une voyeuse, alors que sous la menace de la mort, elle pouvait presque lire leurs pensées sur leurs traits, amis et ennemis. Charmer ou dépérir. Elle sentit l'approche, se retourna, les yeux fermés, et posa sa mains sur le cou de son assaillant. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, dévoilant un océan de flamme, l'autre ne bougeait plus. Le doux sifflement d'Anaïel, presque inaudible, l'avait stoppé dans sa course. C'était un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de 18 ans, les cheveux blonds ourlés de taches de sang, le regard vert tendre. Un souvenir de rictus haineux tendait encore ses joues, mais à présent, elle voyait l'iris se dévoiler, comme ceux d'un enfant devant une fleur. Elle s'approcha de lui, immobile, et se pencha dans son cou pour y souffler la vie. L'envie de la vie. Il se détourna, et s'approcha d'un blessé qui venait d'arrêter de gémir. Le jeune mercenaire le regarda un instant, et la marchombre sentait la trame de son âme changer, se tordre plus que se déchirer. Il s'agenouilla et lui tint la main alors qu'il mourait, les yeux grand ouvert. Une étincelle dans le regard.
Anaïel se détourna, avant de ne plus pouvoir le faire, fascinée du pouvoir qui résidait en elle. Qui résidait en chacun. Elle s'élança, soucieuse de faire partager son expérience à Elera, consciente néanmoins de la folie qui guettait non loin de ses pas, et qui alimentait cette toute petite pointe de joie hystérique dans son cœur. Les pas lissant les pavés, elle laissait ses paumes la précéder dans le couloir sombre, guidée par les vibrations d'une voix qu'elle connaissait trop bien.
-...et même si cela te donne une raison de plus de me mépriser… Je suis désolée.
Le silence éclata à l'instant précis où, lorsqu'elle eu contourné l'angle du couloir, elle apparaissait devant les deux femme qui se faisaient face. Elera était de dos, mais elle l'aurait reconnu dans le noir complet. L'autre, en revanche, lui faisait face. Un sursaut organique fit flamboyer ses yeux lorsqu'elle reconnu Marlyn, et que la réalité de ce que sa présence signifiait atteignait son cœur. Elle ne fit pas un pas, pas un mouvement de plus. Incapable de ne serait-ce que bouger un doigt, elle laissa sa gorge moduler un son rauque, un feulement de rage sauvage. Que la chevelure flamboyante d'Elera empêcha de se transformer en attaque instantanée.
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| | Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion Messages : 306 Inscription le : 06/02/2009
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Mer 1 Déc 2010 - 11:59 | | | La réponse de Kylian eut pour effet de dessiner un large sourire sur le visage blafard d’Elio. Avec lui, le sourire devenait naturel. Ce n’était pas la grimace crispée qu’il tentait d’offrir aux autres. Qu’il tentait au passé. A présent il n’essayait même plus. Même à Elera il ne souriait pas autant. Leurs échanges n’étaient faits que de discussions n’amenant pas franchement au sourire ces temps-ci. Et il ne pourrait lui sourire en lui mentant. Question de respect. Déjà lui mentir lui pesait, mais comment lui dire ? Comment lui dire qu’il avait délibérément choisi la voie qui s’opposait le plus à la sienne ? Elera. La pensée de la jeune femme aux cheveux de feu le cloua sur place un instant, le déséquilibrant dans son combat. Depuis qu’il avait croisé Kylian, pas une fois il n’avait pensé à elle. Alors qu’il s’était promis de la trouver. Pas une fois. Que se passait-il ? Il l’aimait pourtant, non ? Etait-ce le trop plein de mensonges, de silences ?
*Je n’ai pas d’autres choix.*
Un coup d’un adversaire, le projetant en arrière le ramena bien vite au combat, chassant sa bien-aimée de ses pensées. Le combat devenait serré. Très serré. Elio ne parait plus les coups aussi bien, et sa dague lui faisait défaut, comme l’avait prédit son ami. Son armure lui pesait, comme une montagne sur ses épaules alors qu’on lui demandait de combattre la terre. Il ne s’en sortirait pas. Pas avec cette arme, ni cette armure. C’est alors que ses yeux bleus acier furent témoin de l’indéniable. Une épée trancha le flan du bel apollon qui se bâtait à ses côtés, qui chancela. Le demi-faël entrouvrit ses lèvres pâles et sèches, dans un cri muet. Ils n’étaient pas de taille. Il avait surestimé leurs capacités. Traitre de lui, il venait de les envoyer tout droit dans la gueule de la mort. Kylian se cala contre un mur, à bout de force, plié de douleur. Elio aurait voulu le rejoindre, le prendre dans ses bras, lui chuchoter de penser à autre chose, de se battre, qu’il allait le soigner, l’emmener aux bureaux de Duncan…Mais les assaillants, pensant en avoir fini avec celui aux mèches de feu, fondaient sur le blond, tentant de fendre sa carapace. Malgré son entrainement intensif, et les formes qui apparaissaient sur son corps, le guerrier n’était pas encore au sommet de son apprentissage. Loin de là. Et ils étaient trop nombreux. Bien trop nombreux. Et cette putain de ferraille qui l’entravait !
Soudain Kylian était à ses côtés. Elio voulut lui hurler de se retrancher, de courir se faire soigner tandis qu’il s’occupait de ces petites vermines, mais l’effort lui coupait toute parole, et ne sortait de sa bouche qu’une respiration entrecoupée. Et puis l’horreur le prit. Kylian tomba à terre, comme entraver par quelque chose. Le jeune homme comprit lorsqu’il vit un homme tirer son ami sur le sol, l’emmenant loin de lui.
-Non !
Bam, un coup dans la gueule. Profitant de son inattention un ennemi venait de lui entailler gravement la joue. Un flot rouge s’en évacua, et le corbac grogna sous la douleur. Son bras ne fit qu’un seul et même mouvement. Il trancha la tête de son adversaire, qui roula sur le sol, inerte. L’ami du petit con ouvrit de grands yeux, et recula, tandis qu’Elio ramassait l’épée du cadavre.
-Recule.
L’homme recula, chercha autours de lui une aide quelconque, puis repérant des « amis » à lui, siffla. Temps largement suffisant à Elio. Il quitta son armure en vitesse, la jetant à terre avec rage. Il aurait voulu courir après son ami, mais ces gars ne le laisseraient pas tranquille une seconde. Il lui restait une chance de s’en sortir. Il escalada une colonne, à laquelle il s’était entrainé mille fois avec Marlyn, plus souple à présent sans sa cuirasse. Se postant en haut, sous les rires narquois de ses attaquants, il se tint prêt, arc à la main.
-Hé hé p’tit singe, te cacher en haut ne pardonnera pas ton geste. Tu vas payer pour notre compagnon.
Le jeune blond cracha à terre.
-J’crois qu’il a perdu sa tête, le pauvre. Et vous, vous allez tout perdre.
Sitôt dit, une brute d’entre eux entreprit de donner des grands coups de hache à la colonne, la faisant trembler. Elio garda avec difficulté son équilibre, mais se concentra. Il devait faire vite, déjà les autres préparaient des dagues ou des étoiles en fer à lui lancer. La corde vibrante de son arc vint chatouiller son oreille, enclenchant la flèche. Flèche qui atteint son but. La brute s’affaissa sur le coup. Sitôt fait, il enchaina ses tirs, à la vitesse de la lumière, ses doigts pinçant, puis lâchant la corde, créant une pluie de flèches meurtrières. Enfin, alors qu’il ne lui en restait plus qu’une, les corps jonchant sur le sol lui indiquèrent que la voie était libre. Il se laissa glisser à terre, se releva, chancelant. Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Six gars. Il venait d’assassiner six gars dont il ne savait pas même la provenance. Sans compter les autres. Tout aussi innocents peut-être. Comme la jeune fille. La vue du sang lui donna quelque peu la nausée, mais il ne tarda pas. Kylian l’attendait.
Il courait, refusant de laisser ses pensées l’atteindre. Il avait déjà tué une fois. La Première Gardienne de l'époque même. Mais c’était une fois, et elle l’avait offensé. Elle avait osé lever la main sur Elera. Elera. Que dirait-elle si elle voyait le carnage qu’il venait de faire? Il s’aperçu alors qu’au fond, il n’en avait rien à foutre. Ces faces de goules méritaient amplement leurs morts. Tant pis pour leurs gueules. Et s’il fallait recommencer, il recommencerait. Alors qu’il tournait dans un angle, là où son ami avait disparu, il devina plus loin une silhouette qu’il connaissait par cœur. Elera. Son cœur bondit, et sa main se crispa sur son arc. Que faire ? La rejoindre ?
*Non ! Kylian !*
Il poursuivit sa course, tournant la tête pour ne plus voir les mèches rousses qui venaient se joindre au combat. Le choix n’était pas simple. Mais Elera savait se battre, et semblait encore en forme. Kylian, lui, était gravement blessé. Peut-être mort…
*Non.*
Non. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas lui faire ça. Pas à lui.
Il le trouva, aux prises…d’un dessinateur !
*Et merde, c’quoi ce truc ?*
Le pauvre garde était dans un sale état, et le dessinateur n’allait faire qu’une bouchée de lui. Mais Elio, s’il était plus en forme, était tout aussi incapable de faire face à un dessinateur ! Surtout blessé ! Tant pis. Il essaierait quand même. Quitte à mourir ? S'il s’agissait d’un autre homme, Elio n’aurait pas prit le risque. Mais c’était Kylian. Le bel apollon, mystérieux, attirant. Et surtout son seul ami.
-Hé larve de coureur ! Trouve-toi un adversaire à ta taille, tu veux ?
Le dessinateur leva les yeux vers Elio, surpris de le voir ici. Il sourit, se préparant à attaquer. Le demi-faël le dévisageait, impassible. Son cœur faisait toutefois des bonds affolants. Il ne lui restait qu’une unique flèche. Et il avait perdu sa dague en enlevant son armure. Il était mort. Sauf s’il faisait confiance à son arc, à son don faël. Ce qui signifiait le montrer à Kylian… L’homme attaqua, lança une boule de feu en direction du blond. Il l’évita de justesse, se jetant sur le sol. De justesse. Elle parvint toutefois à lui bruler la cuisse gauche, lui arrachant un râle. La colère et la fougue l’emporta sur la douleur, ses mains tremblantes empoignèrent l’arc faël. Sitôt qu’il pinça la corde, il cessa de trembler, sûr et confiant de ses origines. La flèche lui susurra aux oreilles un chant maternel. Puis s’envola, au moment où une deuxième attaque allait l’anéantir. Et se planta dans le cœur de l’ennemi, fidèle et juste. La gorge de l’homme s’ouvrit dans un dernier cri, puis cracha du sang, tombant à terre dans une marre rougeâtre. Mort.
Elio laissa tomber son crâne contre la pierre froide, tremblant de nouveau. Sa cuisse le brulait, lui arrachant des grimaces crispées, lesquelles amplifiaient la douleur de l’entaille à la joue qui ne cessait de saigner. Il se traina, tant bien que mal, trop rompu pour se lever, jusqu’à Kylian, très mal en point, bien plus encore que lui-même. Il posa sa main sur l’épaule de son ami, le serrant avec la force de celui qui retrouve la vie en pensant qu’il trouverait à sa place la mort.
-Tu…
Chaque mouvement de mâchoire lui tirait un grognement, et la fatigue mêlée à la crainte passée, soulagement, l’empêchait de s’exprimer correctement.
-Crétin.
Un rire nerveux le prit, et il fut suivi de celui de Kylian, plus fatigué, plus haletant. Elio se rendit compte alors, à quel point son ami souffrait, blessé gravement. Il fallait au plus vite l’emmener aux bureaux de Duncan ! Il se mit à genoux, tentant de contenir ses tremblements, et entreprit de lever Kylian. -Allez viens… j’t’emmène au vent
Soudain un hurlement, un ordre retentit dans le silence de mort qui régnait alors. Elio venait tout juste d'aider Kylian à se lever, que celui-ci filait vers la Première Gardienne, comme un chiot fidèle. Le guerrier eut un rictus, cracha à terre, et suivit à contre-coeur son ami. C'était dans les bureaux de Duncan qu'il devait se rendre, pas vers la mort, bordel! Etait-elle folle, cette femme, de convoquer un garde si blessé?! Il ne l'abandonnerait pas. N'ayant plus de flèches, il rangea son arc dans son dos, refusant même la simple idée de le laisser là, et prit une arme abandonnée à terre, ayant jetée la dernière. Il se positionna aux côtés de la Première Gardienne et de Kylian, prêt à combattre. Prêt à combattre auprès de son ami. *Marlyn, il faut agir, ça vire mauvais là...* Il savait qu'elle ne l'entendrait pas, mais espérait vivement qu'elle l'appelle. L'idée de se battre pour l'Académie, de surcroit aux côtés d'une Première Gardienne lui donnait envie de vomir à l'heure acutelle.
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| | Messages : 165 Inscription le : 26/04/2010 Age IRL : 31
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Mer 1 Déc 2010 - 17:38 | | | Claryse dansait, elle voletait contre la mort. C’était un cache-cache improbable, un jeu de hasard endiablé et absurde. Elle luttait, combattant après combattant. Elle avait la chance d’échapper à de graves blessures et de pouvoir encore manier ses propres armes. Elle était passé, peu de temps plus tôt, à l’épée, qu’elle avait ramassée sur un mort, dans le but de se battre. Cela convenait mieux à se genre de charge : les dagues étaient trop dans la finesse. Elle se transformait un monstre, en bourrine, délaissant toute chance pour ses adversaires. Elle tomba finalement sur un os. Un combattant qui dessinait. Une alarme se déclencha en elle et clignota rouge. Danger. Elle arrivait à saisir sa faille, comme toutes les autres personnes contre lui, lorsqu’il était dans l’Imagination, il était vulnérable. Malheureusement, il était intelligent et avait des gardes du corps qui le protégeaient à ces moments-là. Elle étudia les possibilités tout en assommant un jeune, trop jeune hélas, guerrier. Ils recrutaient au berceau ces gens-là ? Devant lui, elle avait eu une faiblesse, un regain d’humanité, elle ne l’avait pas tué. Se réveillerait-il pour bondir sur un élève et lui faucher la vie parce qu’elle l’avait épargné ? Elle espérait quand ouvrant les yeux de nouveau, il fuit ou se rende. Alors qu’elle approchait du Dessinateur, une déflagration sonore retentit. Tout le monde s’arrêta, gentils comme méchants, soufflé par la surprise. Elle vit Edel, la main dressée. Main qui normalement ne fonctionne pas. Main qui avait un grand pouvoir semblait-il. Elle ne connaissait pas ce qui semblait impressionner plu d’un autour d’elle. Puis, la combattante sonna la dernière charge avec sa trompette invisible. Tous les Académiciens se rassemblèrent et recommencèrent le combat. Unis grâce à leur Première Gardienne. Celle-ci méritait de plus en plus son poste car elle avait su les pousser encore plus loin contre l’ennemi. Oubliant la fatigue, tous se battaient avec férocité et conviction. Cela suffirait-il à vaincre les mercenaires ? Tout le combat reposait maintenant sur cette question et personne n’en avait la réponse. Les encapuchonnés redoublaient eux aussi de combativité et la marchombre luttait pour sa vie. Elle fut touchée au bras et puis à la cuisse. Elle n’en avait cure, c’était superficiel et seul comptait vivre. Elle se rapprochait d’Edel, qui rassemblait pas son aura et son charisme tout les étudiants, professeurs et gardes. Marée humaine contre marée humaine. Elle aurait aimé pouvoir prendre de la hauteur pour observer bien à l’abri, ce combat qui s’annonçait déjà légendaire. Que ce soit l’un ou l’autre les côté qui gagne. Elle pensa à ses chevaux qui devaient paniquer à cause du bruit que faisait la bataille et les explosions de magie qui retentissaient non loin. La petite brunette se faufila entre les combattants pour atteindre plus vite la Première Gardienne. Qui combattait comme un diable ses ennemis qui voulaient être les premiers à tuer une telle légende. Pas question qu’elle meure, on avait besoin d’elle pour regrouper les esprits et empêcher l’inquiétude de leurs alliés. Ou alors, la fuite, si la situation devenait désespérée. Ce qui serait le cas si la combattante mourait. De toute façon, toutes les personnes autour d’elle faisaient de leur mieux pour la protégée. Et il faut préciser, qu’elle se débrouillait très bien toute seule. Claryse percuta un homme au visage nébuleux. Elle faillit tomber sur son voisin et se redressa difficilement. Elle eu un mouvement de recul en le reconnaissant. Oh non ! Pas lui ! L’espion moqueur avait vraiment l’air mal en point, il était couvert de blessures et transpirait. Tellement viril ainsi Avait-il au moins une arme ? Oui mais la main qui la tenait ne semblait pas très sûre. Encore un fou qui se battait corps et âme plutôt que de se laisser soigner. Ils se dévisagèrent puis le combat les ramena à la réalité. Elle se détourna, déjà attaquée par un autre encapuchonné et tenta de ne pas penser que son espion haï se tenait derrière elle. Et qu’il couvrait, plus ou moins, ses arrières comme tout les autres combattants entre eux. Ils s’entraidaient pour ne pas être tué par dans le dos. Dans un combat mêlé de ce genre, on devait avoir confiance en les personnes près de soi. Or, elle n’arrivait pas à en avoir pour le clown – roux. Claryse eut un petit soupir et se re-concentra, ou du moins essaya, sur son adversaire. |
| | Messages : 359 Inscription le : 08/05/2007 Age IRL : 33
| Sujet: Re: [Reprise de l'académie] Quand s'ouvre la porte de la guerre.... [Terminé] Ven 3 Déc 2010 - 0:47 | | | Savoir contre qui se battre.
Il y avait eu des cris, partout. D'où c'était venu, on s'en moquait, mais les mots honnis étaient prononcés, les chocs résonnaient, les corps comprenaient. Ca éclatait, ça y était, on avait de quoi se battre. Se battre. Entre nous. Contre nous. Pour nous. Restait à savoir ce que voulait dire "nous". Ambre s'était levée, comme toutes les corbacs, rapidement et sommairement vêtue, armée comme on pouvait l'être dans l'Académie. Portée. Droite sur ses jambes, prête à mourir, prête à recevoir. Si ça sentait le cochon... ? Un peu, comme à chaque fois, à chaque fois que la mort tapissait de bruit sourd le feutre des tentures. Le sang et le fer, c'était la même chose. Qui tuer, comment? On parlait de chaos, partout, on se rassemblait, partout. Et sur qui frapper?
Ambre avait fait partie d'une escouade qui en avait rencontré une autre, et n'avait pas hésité. Comme ceux qui l'entouraient, elle avait frappé pour ne pas l'être, avec, peut-être, une grimace moins forcée, moins affolée. Assisté, sans s'en rendre compte, à des meurtres qui étaient des "premiers", blessé des visages qu'elle connaissait de vue. Sans remord. Avec cette certitude crue et terrible que c'était son rôle, et plus que ça, sa seule solution. S'en sortir. Crever ou être crevé. Un instant, elle se retourna, et frappa à la nuque une élève qui avait chargé à ses côtés. Sans ivresse, sans plaisir, juste parce qu'il fallait, parce qu'elle ne pouvait savoir, qu'elle n'était d'aucun vrai camp.
Contre qui se battre?
Il y avait eu les raïs. Et avant eux, certains voleurs. Et avant eux, d'autre Raïs. Il y avait eu les premiers mercenaires, le premier soir, puis l'incertitude, et Slynn Ar' Kriss, mais tout cela avait un sens. Il y avait des causes, des conséquences, des certitudes. Mais l'ermite était inconsistant, au moins autant que son chaos. Elle-même n'avait que ses deux mains, son esprit-brouillon et personne à ses côtés. Ce serait la première bataille qui ne comptait Tifen dans aucun camp. Pas de frère ou de soeurs parmi les guerriers. Tous le même drapeau, la même technique, le même language. Pas de Tifen, alors, aucun regard.
Elle s'adressa à l'autre roturière, en l'e qu'une autre: "Cache-toi et ferme ta grande. C'est une bataille pour ceux qui savent se battre seuls". L'opposant qui pouvait lui faire face s'écarta, en hochant la tête. Ce n'était pas vraiment un adversaire de taille, surement un petit paysan local venu là pour assister aux cours du sieur Sil' Eternit. Il s'en fut rapidement, suivi d'un ou deux autres, et elle s'élança.
C'était l'occasion d'être atroce et sans pitié, tout serait excusé le lendemain, par qui gagnerait. Il mentait. J'ai été trompée. Je me suis rangée. Autre chose. Je ne savais plus quoi faire, qui croire. J'étais perdue, je n'avais que moi, et mes armes pour me sauver... Si seulement elle tombait sur ces consciences qu'elle rêvait d'éteindre.
Où étaient les marchombres? Elle longeait les murs, plus fugace qu'une ombre, consciente de ses sens, de l'énergie qui palpitait partout. Sous ses tempes, les spires vibraient comme des cordes vocales -tordues, brisées, chantées, tourbillonnant sous des dizaines de mains différentes. L'itinérante tâchait de fermer son esprit, de se rendre invisible- seul point du dessin dans lequel elle pouvait actuellement prétendre exceller. Ambre ne ressentait rien en enjambant les cadavres, ni remords, ni trouille, ni soulagement. C'était juste des morts, des gens pas foutus de dépasser les autres. D'où venait la blessure qui lui déchirait le bras? A quoi bon semer la mort? -Et si c'est juste pour soi, pourquoi blesser des sans-visage, pourquoi ne pas chercher ceux qui valaient la peine de mourir...?
Elle s'ouvrit à l'imagination, juste assez pour entendre quels marionnettistes tiraient quels fils. Quelles marionnettes pouvaient être considérées comme les plus complexes à articuler: les plus redoutables... Se battre contre l'Imagintation, et les lâches qui s'y complaisaient. Trouver, et tuer. Un coup lui fut asséné au flanc-biaisé par un autre, qui arracha un râle de douleur à son adversaire. Les sbires bouffaient l'univers. Résister à leur musique, et frapper le maigrelet, qui, à l'écart, artisait en silence. En louvoyant entre les coups, aussi vite que possible, sans savoir comment. Le frapper, sans se poser de question. Incapable de penser: ça suffisait. L'assomer, l'égorger, autre chose, qu'en avait-elle fait, déjà? D'où venait cette tempête impétueuse de pouvoir -serait-ce toi, mon ermite, quand tes pensées chantent la mer? - qui faisait valser les pendus de leurs cordes imaginaires? D'où venaient ces forces qui se frôlaient du bout des rêves, sans oser lancer de pure offensives? Quelque chose d'Académique, dans la première, sans subtilité, même si maîtrisé, si puissant, si esthétique. Elle choisit la mer, le tumulte, et se rua, guidée par la tête.
Dommage, en trouvant Ciléa, elle aurait trouvé Tifen, et apaisé un nombre évident de chose. Tué une noble, aussi, peut-être.
Une lame apparut dans sa vision sans qu'elle comprenne comment, elle se vit morte, et par instinct encore, parvint à limiter un coup mortel à une coupure profonde et lancinante sur l'avant bras droit- elle crut un instant que sa main tomberait, mais non. Simplement un cri. Et un retour de lame, une manière d'envoyer valser l'adversaire ailleurs. Elle courrut, vers une salle un peu à l'extérieur, s'extirpant de l'Imagination en sachant qu'à cette distance, elle pourrait reconnaître l'adversaire potentiel à vue. Elle dut tourner un coin, et manqua de s'étrangler.
Deux silhouettes. La plus proche, mordorée, souple et longue comme une natte, sifflait quelque chose qui évoquait à Ambre une musique profonde et intérieure, un souffle de vie monstrueux et anéanti dans tout ce qu'il a de positif. C'était Anaïel. Anaïel qui savait qui combattre. Et proche d'elle, un peu à l'avant plan, Elera. Ses cheveux de feu comme un halo sanglant autour de sa petite face livide -le sang d'Abre tourna, sa rage s'accrut incroyablement en constatant qu'avec ce profil, l'autre jeune femme ressemblait plus que jamais à un reflet distordu de "ce qu'aurait pu être Ambre, en d'autres circonstances". Elle implorait, bien sûr. Qui? La Mer. La mer à combattre, l'eau pour se noyer, le pouvoir. Vu qu'elle était lâche, et. Ambre oublia l'idée de tuer l'inconnue à l'intérieur, et pour la première fois, grimpa dans les poutres, profitant du bruit monstrueux à l'entour et du fait qu'aucune des marchombres n'avait pu la voir.
De là-haut, elles étaient presque à sa merci. Elera à sa merci. La main droite de l'itinérante tremblait sur le poignard, vieux cadeau dessiné par sa mère, rare arme réellement possédée. Et bien, je te la donne, je vais t'en frapper de tous mon coeur, adieux, la rouquine. Elle contemplait sa cible, indifférentes aux changements d'expression qu'elle pouvait avoir, indifférente à la situation elle-même, savourant juste cette seconde, ce pouvoir sublime et supérieur de vie ou de mort. Puis, sa main hésitante se referma sur le vide. Ambre ne comprit pas, tourna la tête, et découvrit simplement le vide dans sa paume.
La vieille prédiction de Nel' Atan s'avérait exacte. Rares étaient les dessinateurs capable de faire basculer pour toujours un objet dans la réalité. Le poignard n'était plus. Si elle voulait tuer Elera, ce serait par ce même foutu pouvoir qu'elle méprisait.
-Puisqu'il le faut...
Elle entra dans l'imagination, réellement. Plus par instinct, comme lorsqu'elle avait eu l'occasion d'aider l'ange rongé par le feu. Non. Comme au temps de la Dame Ar' Kriss. Pour modeler dans sa tête la plus belle arme du crime, la machination la plus perverse. Elle dessinait des sensations autour du corps de la jeune fille, les voulait insidieuses et sarcastiques. En accord avec son ressenti. Elle était boulversée, très bien.
Un étau se dessinerait à l'intérieur de sa gorge- Ambre visualisait les traités d'anatomie, les molécules avec une relative facilité. Elle pouvait tout faire tant que tout était concret et qu'elle n'avait pas à inventer quelque chose d'inexistant. Dans ce cas précis, il fallait comprendre, reproduire, puis pervertir. Ce devrait fonctionner. Elle gonflait la bulle d'air nocif dans la gorge pâle, accélérant les particules comme sous l'effet d'une chaleur étrange, et basculait les éléments un peu au hasard, très incertaine. Puis, la jeune femme tentait de recréer le dessin des vaisseaux sanguins dans son esprit, pour là aussi, bloquer ou chauffer à blanc le liquide trop rouge, en extraire tout le fer, elle ne savait pas encore. Il y avait trop de bruit à l'entour pour qu'elle soit efficace et ne commette pas d'erreurs, pourtant, elle voulait qu'Elera sente brûler ce qu'Ambre appelait la rage. Le désespoir. Elle s'appliqua, vicieusement. L'analyste avait dit, voilà longtemps, que son don résidait principalement dans sa volonté. On verrait. A chacun ses combats, ses adversaires.
[Edition à volonté]
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