En sortant des douches (Humhum...) [Inachevé]

Eliaz s’était endormi en bouquinant un livre pour ses cours. Ce n’était vraiment pas les plus intéressants, mais il fallait bien les lire. IL s’était donc endormi en rêvant de monstres, de chevalier et d’une princesse aux grands yeux noisette et la peau à la blancheur presque maladive. Lorsqu’il se réveilla, son premier réflexe fut de regarder où en était le soleil. Bas… Très bas, même. Il s’était assoupi dehors, à l’ombre d’un grand charme bleu. L’ombre s’était déportée depuis et il était en plein soleil. En sueur.

*Fichtre d’andouille !*

La sueur n’allait ni à son rang, ni à sa stature. On voyait tout de suite qu’il n’était qu’un simple Dessinateur sans autre talent que la parole et l’Imagination. Il se leva prestement, son livre à la main et se dirigea vers l’entrée de l’aile principale. En entendant les bruits de couverts sur les tables, Eliaz devina qu’il devait être l’heure du dîner.

*Hors de question de paraitre devant qui que ce soit dans cet état… Et de toute façon, je n’ai pas faim.*

Il s’en persuadait lui-même plus qu’autre chose… En réalité, il mourrait de faim. Mais qu’importe.
Il monta les escaliers, deux par deux, s’épuisant assez rapidement. Arrivé au quatrième étage, il se dirigea sans plus attendre vers la salle d’eau. Les douches. Il entendait de l’extérieur l’eau couler à flots. Il hésita un peu avant d’hausser les épaules et d’entrer. Après tout, il avait droit d’utiliser cette salle autant que n’importe qui d’autre, non ?
Il se dirigea du côté "Hommes" sans réfléchir plus longtemps. Pudique, il occupa l’une des deux seules cabines pour se changer qu’il existait. Il faisait très peu de bruit, contrairement à celui qui était sous l’eau qui venait d’allumé deux autres douches, à en déduire par le son de l’eau qui s’écoula plus vivement encore. Eliaz soupira.

*Et en plus je suis tombé sur un rigolo… Bon, on va s’amuser !*

Il sortit de sa cabine, nu, une serviette bien serrée nouée autour de sa taille. Une fois arrivé au niveau des douches, il fut satisfait de voir que l’eau chaude avait produit suffisamment de vapeur pour que l’on ne voie rien. D’ailleurs, il avait beau tenté de regarder qui était l’énergumène qui se lavait sous trois douches (mais comment faisait-il, le bougre ?), il ne voyait qu’une forme assez musclée mais qui ne lui semblait pas très grande.

*En tout cas, il est plus petit que moi, et je suis pas si grand que ça…*

Jaugeant que si le garçon était bien proportionné, il devait avoir des atouts plus petits que les siens, Eliaz eu un sourire satisfait. Sans discuter outre mesure, il se plaça sous une douche, loin de l’inconnu, pour le laisser en paix avec son intimité, même si la plus part des garçons qu’il avait rencontré jusque là n’avaient semblés gêné à l’idée de "montrer" leur anatomie. Avant d’allumer l’eau, il enleva tout de même la serviette qu’il avait toujours autour de la taille, la posant à côté de lui, à porté de bras.
Quand l’eau s’écoula sur ses cheveux, puis sur sa nuque pour enfin finir sa course le long de son dos et mourir totalement une fois arrivée sur ses fesses, Eliaz ne put retenir un frisson. De plaisir, il va de soi. Eliaz avait toujours aimé l’eau chaude. Il passa une main dans ses cheveux pour qu’ils soient bien humides et profita encore quelques minutes de l’eau avant de commencer à se laver. Avec quoi ?

*Et flute de zut de sacrebleu !*

Il avait oublié de prendre un savon… Il se tourna vers l’inconnu... et soupira.

-Excusez-moi… (ne sait-on jamais, il pouvait s’agir d’un professeur…) Avez-vous du savon avec vous ?

Eliaz attendit une quelconque réponse. Il s’attendait d’ailleurs plus à un "HEEEEIN ???" désagréable de l’être malentendant sous l’eau qu’une réponse intelligible et claire.

*Ha ces Primates musclés et bateaux…*

-HEiiin ?

*Primate*

Eliaz soupira intérieurement. Il était à présent sûr d’avoir affaire à un tas de muscles peu cultivé. Quelle aubaine ! Pas sûr que quelque de ce gars-là soit assez fin pour prendre un savon avec lui lorsqu’il allait se laver. Bah, après tout, il pouvait bien espérer malgré tout, non ? Ca ne mangeait pas de pain, de poser des questions ou autre. Mais il fut dépassé dans sa volonté de questionner à nouveau l’étranger.

-Mais qu’est ce que tu fais la toi ?

Résistant à l’envie de lui répliquer qu’il était venu là pour promener son chien mort, Eliaz sourit d’un air sarcastique et croisa les bras, prêt à répondre au garçon qui lui faisait désormais face.

-Je prends une douche, comme toi, il semblerait, donc. As-tu du savon, oui ou non ?

Pris d’une inspiration soudaine, Eliaz décroisa les bras et parla en faisant de grands gestes pour expliquer de quoi il parlait. Il faisait de grand moulinet avec les bras, mimant le fait de se laver, se frottant le torse, puis mimant celui qui se shampooine, tout en expliquant chaque geste qu’il faisait.

-Tu connais le savon, tout de même ? Ce qui nous sert à être propres ? Tu l’utilise comme ça, tu vois ? On se frotte partout avec, même les cheveux, et hop après on sent bon et on plait aux filles.

*Enfin, vu tes muscles, tu dois peut être pas avoir besoin de sentir bon pour plaire aux filles, toi…*

Eliaz cessa de faire l’idiot et reprit une pose décontracté, alors qu’il ne l’était pas vraiment. Depuis qu’il avait engagé la conversation, plusieurs douches s’étaient éteintes. La vapeur, bien que toujours présente, s’évaporait progressivement, laissant la possibilité d’entrevoir les détails des corps des autres. Eliaz était pressé de retourner sous l’eau, à l’abri, loin d’un "mâle", surtout ce genre de mâle. Sportif, aimant la comparaison pour prouver qu’il est mieux que les autres. Et comment ces sportifs faisaient ça ? On se le demande ! Eliaz était doué pour les mots, pas pour les comparaisons physiques généralement dégradantes.

*Ma pauvre Enelyë, tu n’as pas choisi le meilleur parti qui soit…*

Mais qu’est-ce qu’il lui prenait de penser à sa douce et belle maintenant ? Non mais franchement ! Si son corps venait à réagir à ses pensées, Monsieur Muscle allait imaginer de travers ! Et il ne doutait pas qu’en plus d’être simple, il était bourrer de préjuger et n’hésiterait pas à lui envoyer une voler de coups de poings… Cette simple idée eut l’effet d’une douche froide sur lui qui lui permit de se contrôler. Ouf, sauvé !