[Répartition] Iran Gil' Riafa (Corbac)

« Bip. Sire Hil’Hidwin n’est pas disponible pour le moment, veuillez laisser un message là où vous trouverez de la place, merci de ne pas touchez aux origamis, aux ustensiles de cuisine et de jardinage, aux cadres, aux marionnettes, aux tableaux, aux plumes de poussins, de pigeons, de corbeaux, de troll, aux lampes de poches, aux petits parapentes en bois, au parapluie, aux vitres, au … Les délais de réponses sont fixés à sept mois environ. »

L’aiguille qu’il serrait étroitement entre ses doigts perça une nouvelle fois la paume de sa main, qui commençait à ressembler étrangement à une voute céleste brune et sale piquetée de points rouges. Ici, l’on voyait la grande ours, un peu étroite, là Cassiopée, auquel il manquait encore une étoile, plus loin une demi-lune qui n’avait pas de nom, et juste au dessus du poignet, la silhouette d’un homme aux forces étonnantes et à l’intelligence peinte sur son visage, qui lui ressemblait étrangement. D’ailleurs, il allait l’appeler Hejan, en souvenir de son plus grand ami. Ou peut-être se faisait-il des illusions, bref. Lui revinrent enfin en mémoire ses obligations, et il se tourna vers la personne qui venait de pousser la porte. Un gamin aux cheveux d’une couleur entre blanc et noir – à peu près – se tenait là, entrouvrant ses lèvres afin de le saluer, semblait-il. Ah, que c’était bien mal saluer le Maître Suprême des Lieux, l’Empereur de ces terres, l … intendant de base. Bref. Il se leva, saisit une plume sur une pile d’affaires indéchiffrables et s’approcha de la vitre, sur laquelle il écrivit lentement, avec de grosses lettres cursives :


Puis, il réintégra sa place, assis sur un semblant de fauteuil, leva brièvement les yeux avant de retourner à son ouvrage.

« Vous désiriez quelque chose ? Vous voyez bien que je suis occupé. J’aurai terminé ce pompom d’ici six ou sept jours, revenez à ce moment là … »

De son gros doigt potelé, il aplanit un brin de laine rebelle en maugréant contre cette nouvelle jeunesse qui se croyait tout permis. La laine s’entortillait sur ses doigts et le démangeait, mais il s’attacha à faire faire un autre tour au bout de laine récidiviste. L’aiguille entama à nouveau sa main, et il gémit en marmonnant.

« …ode merwynnien … Oui madame, … armes interdites … tention qu’j’aille pas vous fiche à la porte … En ai le pouvoir … Sisi, madame l’aiguille, … à la por… faitement ! »

La pelote de laine rosatre quitta ses genoux pour aller se balader du côté des pieds de la table, en entoura un avant de revenir, attacha la chaise, la poignée de fenêtre, de porte, les lacets de l’intendant, ses cheveux … Quand l’aiguille transperça son derme pour la deux-cent trente et unième fois, il poussa un cri de rage, lança les prémices du pompons au loin et se leva, totalement ignorant de la perfidie de sa collègue pelote de laine. Il reprit conscience à cet instant de la présence d’un élève, nouveau semblait-il, interdit, devant la porte.

« Pouvez-vous me donner votre noooooooooooooooooooooooooooommmmmmmm … ! »

Son air important et sa voix furent brisée nette dans sa vertigineuse chute, du haut de ses … au moins cent soixante centimètres ! Son nez fit connaissance avec le sol, son menton et ses dents aussi. Le mur eut même l’honneur d’être caressé par ses cheveux, le marquant à jamais de la grandeur du Sieur Hil’Jidwin.


Quand le Sieur susnommé eut repris place derrière son « bureau », et remit en place ses cheveux broussailleux, il lança un lourd regard au nouveau venu, lui intimant le silence complet quant à la scène à qui il venait d’insister, avec toute la force de persuasion dont il fut capable, osant même brandir devant lui une aiguille à tricoter en guise de menace. Si ses supérieurs apprenaient ça … Ah oui, c’est vrai, le Sieur Hil’Jidwin n’avait pas de supérieur. Il trempa sa plume dans le sang qui avait commencé à s’accumuler dans le creux de sa main et attendit patiemment la réponse du jeune homme, encore figé.

« …ode merwynnien … Oui madame, … armes interdites … tention qu’j’aille pas vous fiche à la porte … En ai le pouvoir … Sisi, madame l’aiguille, … à la por… faitement ! »

Ainsi était les paroles qu'entendit Iran en entrant dans le bureau de l'Intendant. Retenant un rire, il se dit intérieurement qu'un homme parlant a une aiguille était soit fou, soit profondément bizard (pas très différents tout sa). Enfin pour Iran, sa l'était : fou foulait dire.... fou. Et bizard, et bien, bizard. Comme la plupart des alavariens [et de les rp's xd].


« Pouvez-vous me donner votre noooooooooooooooooooooooooooommmmmmmm … ! »

La chute du petit intendant faillit provoqué a Iran un véritable fou rire. Ne ce retenant qu'avec difficulté de ne pas éclaté de rire devant la vu de ce petit homme qui resprésenté l'homme le plus puissant de l'académie s'écrasant au sol dans un grand bruit, Iran se demanda un instant si ce dernier s'était fait mal. Cependant, il ne semblait pas avoir souffert durablement de sa chute et le sourire qui s'était désinné sur les lêvres d'Iran se mua en une grimace lorsqu'il vit le regard que lui lancé l'intendant. Prenant son courage a deux mains, il dit d'une voix qu'il voulait assuré :


-Je m'apelle Iran Gil'Riafa, seigneur Intendant. Comme vous l'avez surement deviné, je suis a demi Fael. Et bien sur je vient pour m'inscrire a l'institut. On m'a parlé de quelque chose qui s'appelait répartition, ce qui inclu donc que l'acadamie se divise en des sortes de clans ? Lesquel sont t'elles ? En quoi consiste la répartition ? Serais-bientôt répartie ?

L'intendant épousseta quelques poussières rebelles s'étalant sur son épaule, débarrassa un coin de son bureau en empilant ailleurs ce qui avait été positionné ici, respectant les lois d'équilibres mécaniques afin de maintenir le tout dans la plus parfaite immobilité. Il se saisit du petit objet qu'il cherchait, une petite boite noire, banalisée, superbement anonyme, qu'il ouvrit avec une précaution immense. Il rentra le cou dans ses épaules, libéra une de ses mains, et, les yeux fixés sur le petit miroir dissimulé dans la boite, se recoiffa maladroitement, passant ses doigts poisseux dans ces cheveux épais et gras. Il se saisit ensuite du pinceau qu'il garnit de poudre afin de parfaire son fond de teint, et termina en réappliquant une couche de mascara sur ses cils et un trait d'eye-liner sur sa paupière.. Il referma enfin le petit boitier, qu'il prit soin de dissimuler sous les gravats qui décoraient son bureau, et leva les yeux vers l'élève potentiel qui attendait toujours.

- Enchanté Semigael, et Bienvenue à l'Académie ! Pour répondre à ta question, parce que le Grand Jehan répond toujours aux questions des innocents élèves, les répartitions ont pour but de placer chaque élève dans l'environnement qui se rapproche le plus de sa personnalité. Corbac asociaux et pseudo-rebelles, Felixia insupportables, irrespectueux et inconscients, Lotra amorphes et bande-de-premiers-de-classe, Lupus fêtards et alcoolisés. Et tu sera réparti d'ici quelques secondes.

Il interrompit le flot de ses paroles en coupant net sa coquette voix distinguée et joua du bout des doigts avec un bout de laine qui trainait par là. Bout de laine auquel il jeta ensuite un regard larmoyant. Pauvre petit captif qui n'aspirait qu'à retrouver ses amis dans le pompoms en pleine confection. Oh ! Pauvre petit Exilé ! Oh ! Il le posa délicatement sur la table, résolu à ramener l'orphelin à sa famille, et reprit peu à peu conscience de la présence de Semigael.

- Tu iras à Corbac, La salle commune se trouve aux Sous-Sols. Tu peux prendre connaissance de tes cours ici, et nous répondrons volontiers à toutes tes questions ici. Maintenant, laisse-moi termine ce pompom. Allez, Du Balais !