Espoir et renouveau... (RP inachevé)

Parti de l'Académie de Merwyn la nuit même où il s'était entretenu avec Kusanagi, qui était désormais sa fille adoptive, Valen avait galopé à bride abattue, entreprenant un voyage d'importance pour lui, délégant ses responsabilités à Ena Nel' Atan et à Enoriel. Même en galopant à grand train toute la nuit, le demi-Faël avait trouvé que le voyage était encore trop long... le soleil s'était levé et couché depuis un moment déjà lorsqu'il atteignit finalement les portes de la Citadelle.

Il était temps, sa fidèle monture, bien qu'exceptionnellement endurante, était au bord de l'épuisement tant il ne l'avait guère ménagée et lui était passablement fatigué. Toutefois, ce n'était pas la première fois qu'il accomplissait de telles chevauchées et il était conscient que, s'il approchait de ses limites, son corps ne le trahirait pas encore. Saluant les Frontaliers qui étaient de garde selon leurs coutumes, Valen confia sa monture fourbue à une jeune homme afin qu'il s'en occupe et, telle une flèche, il se dirigea sans détours vers les appartements d'Alatariel. Arrivé devant la porte, il frappa, mais ce fut Gelmir, le mari d'Alatariel, qui vint ouvrir. Entre les deux hommes, plana un silence gêné... peut-être même hostile. Toutefois, lorsque le Maître Chantelame lui demanda où trouver Alatariel en ce moment précis, la Sentinelle lui indiqua la Vigie.

Sans demander son reste, Valen se détourna et marcha à pas vifs pour rallier la Vigie. Si Alatariel y était en ce moment-même, il y avait alors de bonnes chances pour qu'elle l'ait vu venir. Sans doute serait-elle troublée, le demi-Faël n'avait pas fait le moindre effort pour la revoir depuis qu'elle avait quitté l'Académie, le soir de ce fameux bal des Quatre Maisons. Lorsqu'il parvint à la Vigie, Alatariel l'attendait, debout devant la barrière translucide qui interdissait l'accès de la Vigie à tout non-dessinateur. Elle était si belle, tellement elle-même...

- Je suis revenu... pour toi. Dans ma vie, j'ai commis bien des erreurs, j'ai fait bien des choix que j'ai regretté. Il n'est pas un jour où je n'aie regretté ma décision envers toi... parce que je t'aime, tout simplement. Je t'aime, Alatariel Elanessë.

Prononçant ces paroles sur un voix hésitante, l'on sentait bien que Valen était sincère, qu'il pensait ce qu'il disait. Comme pour appuyer ses paroles, une larme unique ruissela le long de sa joue.

Les dernières semaines avaient été calme, et le temps plutôt clément. Les deux jeune bambins qui avaient a peine plus d'un ans révélaient déjà à tous leur complicité et leur malice. Alatariel, l'heureuse mère de ces enfants avait profiter de ce temps calme pour s'occuper de ses enfant plus qu'elle ne le faisait habituellement. Gelmir s'étaient joins à eux sans que cela n'étonne personne. Officiellement il était le père des enfants même si certains connaissaient la vérité.
La femme se tenait tranquillement assise en tailleur dans la Vigie ses enfants dans les bras, tout deux assoupit, quand elle aperçut un cavalier qui arrivait à toute allure. Concentrant son attention sur l'homme elle s'aperçut qu'il s'agissait de Valen. Elle se raidit. Que pouvait il bien vouloir venir faire à la Citadelle ? Que se passait il donc à l'Académie ?
Elle se leva doucement et alla déposer les deux chérubin dans leurs berceaux avec beaucoup de précaution et sans se presser. Elle referma la porte de leur chambre doucement avant de retrouver ses occupations de Sentinelle qui étaient principalement de surveiller les Spires. Elle ferma les yeux pour les rouvrir une vingtaine de minutes plus tard.
Valen venait d'arriver... Alatariel se leva et alla se posté devant le rideau lumineux, qui servaient de barrière, de la Vigie.

- Je suis revenu... pour toi. Dans ma vie, j'ai commis bien des erreurs, j'ai fait bien des choix que j'ai regretté. Il n'est pas un jour où je n'aie regretté ma décision envers toi... parce que je t'aime, tout simplement. Je t'aime, Alatariel Elanessë.

Un silence lourd plana. Alatariel senti les battement de son cœur s'accélérer. Elle aurait envie de pleurer mais elle resta incapable de faire quoi que ce soit. Seuls ses yeux laissaient transparaitre sa détresse.De longues minutes passèrent.

- Pourquoi ... ? Pourquoi viens tu dans ma vie, pourquoi tu veux de moi dans ta vie quand cela n'est plus possible ...

Sa voix était tremblante et des larmes qu'elle ne put empêcher de s'échapper roulèrent le long de ses joues. Elle esquissa un pas en arrière, Valen lui attrapa un bras.
Des pleurs lui vinrent de l'intérieure de la Vigie et elle se retourna. Elle regarda Valen et se défit de la poigne de l'homme pour se précipité auprès des deux enfants.
Quelques minutes plus tard elle redescendit avec les petit être délicat dans ses bras.

Pour être honnête, Valen s'était bien attendu à des obstacles, mais la situation n'était pas telle qu'il l'imaginait. Etait-ce réellement devenu impossible? Non, il ne le pensait pas. Gelmir lui-même avait épousé Alatariel en sachant pertinemment que l'amour qu'il éprouvait pour elle n'était pas réciproque. Le demi-Faël avait pensé que l'obstacle viendrait de lui, et non d'elle...

- Alatariel, pourquoi ne serait-ce subitement plus possible? Tu le sais comme moi, ce n'est pas impossible. Tout serait fini parce que tu es mariée? Demi-Faëlle, oublierais-tu que le mariage n'a aucun sens? Que ce n'est qu'un acte administratif?

Il voulut la rattraper quand elle se détourna, mais elle se défit de lui sans difficultés. Elle avait été bonne élève, il l'avait toujours pensé. Alatariel passa à travers l'écran translucide, Valen vint buter contre ce dernier, tentant désespérément de l'enfoncer. Mais il n'y parvint pas, il n'aurait pas pu y parvenir. Alors, il se laissa choir à genoux, il pleura à son tour. Sans crier gare, Alatariel revint quelques minutes plus tard, deux enfants dans ses bras. Malgré une vue embrumée par les larmes, il le vit... ces enfants ne pouvaient pas être de Gelmir, ils avaient les yeux bleux et glacés de lui, Valen Til' Lleldoryn.

Alors, ses souvenirs de cette fameuse soirée refirent surface, des souvenirs qu'il avait banni pour des principes absurdes, pour des raisons inepses. Les deux enfants avaient été conçus cette nuit-là. Valen tendit une main hésitante vers, mais se ravisa subitement... il la regarda dans les yeux, elle, son Alatariel qu'il aimait, cette femme qu'il avait fait souffrir inutilement, cette femme pour qui il avait souffert inutilement.

- Ils ont le regard des Til' Lleldoryn, ce sont des rejetons du peuple Faël... et du peuple des Hommes. Il ne peut pas les reconnaître comme siens sans se déshonorer... pas plus que je ne peux les ignorer, les rejeter. Mon sang coule dans leurs veines, notre sang.

Telles furent les paroles maladroites que Valen prononça de manière fort hésitante en Faël. Il ignorait que lui et Alatariel avaient donné vie à deux jumeaux : un frère et sa soeur.

Il voulut poser sa main sur les deux enfants mais se ravisa. Il les avait reconnus. Elle eut un sourire triste aux mots du maître d'arme. Serait elle à jamais la seule à faire battre son cœur comme lui faisait battre le sien depuis longtemps déjà ? Mais cette amour qui serait sans doute jugé inconvenant ... Avec le statut qu'ils occupaient dans l'Empire Alavrien ... pouvaient ils seulement se le permettre ?
La Sentinelle s'assit sur une des marche, les nourrissons toujours dans ses bras.

- Ils ne sont pas des rejetons ... ils sont l'union de deux peuples. Ni le sang humain ni le sang Faël n'est une tare ...

Parlant tout en berçant Emrys et Eris, elle regardait fixement le mur en face d'elle, comme perdue dans ses pensées.
En vérité elle ne voulait pas être tentée par son interlocuteur car elle savait pertinemment que même s'il ne faisait que l'effleurer, elle ne pourrait pas résisté aux pulsions de son cœur.

- Je resterais à la Citadelle ...

Dire qu'elle resterait à la Citadelle blessa le demi-Faël... mais ce n'était pas surprenant au final. Alatariel était une Sentinelle et l'empereur Sil' Alfian l'avait envoyée à la Citadelle des Frontaliers, probablement parce que les Raïs se faisaient menaçants et que l'empereur ne voulait pas affaiblir les frontières nordiques de Gwendalavir. D'autant que les Douze Sentinelles n'étaient même pas au nombre de douze actuellement... ils recherchaient toujours des candidats valables pour compléter les rangs des Sentinelles.

- Je sais, la parole de l'empereur fait loi et tu dois suivre ses ordres, contrairement à moi.

Valen hésita avant de poursuivre :

- Je vais devoir regagner l'Académie sous peu, mais puis-je au moins espérer passer ces quelques heures qui me restent en ce lieu en ta compagnie?

Au moins, à défaut de voir son désir le plus cher s'exaucer, il aurait l'occasion de profiter de la compagnie de ses enfants, ses deux enfants dont il ignorait jusqu'à l'existence. Quoi qu'il advienne de Valen Til' Lleldoryn à l'avenir, le demi-Faël laisserait désormais deux enfants derrière lui pour perpétuer sa lignée. A présent, il songeait aux dispositions qu'il devrait prendre... Valen ne devait pas rester un inconnu à leurs yeux, un obscur géniteur dont on ne sait rien, ou pratiquement, et dont on se demande s'il vous a jamais aimé. Les deux enfants l'ignoraient encore, mais beaucoup reposerait sur eux : l'avenir des Til' Lleldoryn, l'avenir des Chantelames. Jamais ils ne devraient cesser la lutte contre la Guilde du Chaos... ni eux, ni leurs descendants. Un jour, Gwendalavir serait débarrassée de ces prédateurs sans âme et conscience.