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| Retour à la case départ (RP terminé) | |
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Messages : 474 Inscription le : 21/04/2007 Age IRL : 94
| Sujet: Retour à la case départ (RP terminé) Mer 24 Déc 2008 - 4:36 | | | En fait, Alasa n'avait aucune envie de revenir. Ordre de démon ou pas, initiative personnelle ou si peu, fouler le sol sournois de l'Académie éveillait à peu près les mêmes sensations qu'un aller direct pour la potence, -et après tout, qui pouvait savoir- impression n'ayant pourtant rien à voir avec son statut de traître -on la soupçonnerait mais sans preuves, elle se ferait oublier comme d'autres. Non, le simple fait de frôler des tapisseries, des tableaux sur son passage, lui paraissait d'une incongruité scabreuse. De même pour cette relative animation dans les couloirs, ces éclats de jeunes voix et ces visages qui ne lui évoquaient rien. Un écueil au sein du monde immobile, en somme, des escaliers séculaires à jamais hors du temps; la scène aurait pu se dérouler deux printemps plus tôt que seul l'écho des pas aurait varié. Un Merwyn givré dans sa légende ? Pas tant que ça. Aux portes, la garde avait été renforcée; plus de concierge aux petits yeux chassieux vous détaillant de son regard sagace, deux ou trois guerriers silencieux se relayant à heures précises. Il lui avait fallu toute sa - faible- force de conviction pour qu'ils la laissent franchir le seuil redouté, son apparence peu soignée ne jouant pas en sa faveur -elle n'avait pas encore eu la possibilité de se rendre présentable et devrait sans doute attendre de passer de nouveau l'uniforme académicien pour espérer ne plus attirer de coups d'oeil dégoûtés. Les hommes en faction l'avaient d'ailleurs prise pour une mendiante, la possession de l'obsidienne-symbole de la maison Corbac ne les convainquant guère. Ils ne la laissèrent pénétrer le bastion avec force expressions menaçantes qu'après la récitation exhaustive des noms et affectations de chaque personnalité influente de l'établissement, de Vyvian Ril'Lake à Jehan Hil'Jildwin en passant par l'incontournable Valen Til'Lleldoryn et, comme cela ne prouvait rien, après que l'un d'entre eux, sans doute dessinateur, eut vérifié son incapacité à emprunter les Spires et l'ait délestée de son poignard; sans doute aussi vérifièrent-ils la véracité de son existence dans les hypothétiques archives de la si réputée école, mais apparemment leur objectif prioritaire se limitait à barrer la voie à tout assassin: le contrôle des identités relevait de cuisine interne, que les primats se débrouillent.
C'est donc relativement égarée par le contraste entre la rigueur nouvelle des questions de sécurité et l'ambiance étrangement vaporeuse des couloirs -à croire qu'à l'intérieur des murs épais, une bulle diaphane à l'équilibre précaire préservait la sensibilité des étudiants de la réalité alavirienne- que la jeune fille atteignit la porte en bois délavé d'Ena Nel'Atan; incapable d'allier ce nom aux enluminures fines glissées sur le panneau, la brune se rappelait pourtant cette pièce comme celle associée au Primat de Corbac pour se l'être souvent fait désigner comme le lieu de nidification du plus ésotérique des oiseaux noirs. Elle pouvait encore faire demi-tour, aller soulager aux abords des routes cet écoeurement refoulé qui lui venait dans l'organisme de ce bâtiment impavide; deux coups vifs frappés contre la surface vernissée et voilà, elle ne pouvait plus. Le battant s'entrebaîlla sans un grincement, fluide ou parfaitement huilé. Plissant les yeux dans la pièce à contre-jour, l'adolescente avança de trois pas; une vague et fraîche odeur humaine la prit à la gorge, lui imposant sans lien aucun le visage fin du mentaï et ses yeux au sarcasme incisif. Laissant lentement retomber sa main jusqu'alors amalgamée à la tiédeur psychotique du panneau, l'apprentie mercenaire prit la parole d'une voix sourde, mais affermie par l'entraînement -et avec l'expression effacée qui convenait:
- Dame Nel'Atan ? Je suis Alasa, une ancienne élève ayant étudié à Corbac. J'aimerais obtenir de vous la permission de réintégrer l'Académie.
Mais bien sûr, c'est aussi simple que ça. Préparant d'ores et déjà une réponse, la sauvageonne fit mine d'arranger ses guenilles pour occuper ses mains, empêchant par la même occasion ses doigts de retracer son flanc gauche en un tic un peu trop machinal.
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| | Messages : 1102 Inscription le : 23/02/2007
| Sujet: Re: Retour à la case départ (RP terminé) Ven 26 Déc 2008 - 22:38 | | |
Anael lança ses doigts fébriles dans les flammes sémillantes, qui léchaient depuis de longues heures l’écorce sèche dans une mélodie de crépitements claquants. L’invective de la marchombre ne l’émut pas, et sa mère ne frémit pas. Après un court instant dans le brasier, la petite fille se retira vivement, tournant ses yeux éternellement ternes et pâles sur ses mains noircies et brûlante. Ses lèvres se pincèrent, trahissant la douleur qui la dévorait désormais. Il lui semblait, au loin dans ses pensées, que sa mère lui avait indiqué, à un moment, de ne pas l’imiter. Mais peu lui importait, à la vérité. Les bras ballants, elle resta encore de longues minutes à se brûler les yeux sur le brasier intense, consciente de l’ombre qui se tenait droite, désespérée, dans son dos. Elle sentait presque le délabrement qui habitait cet être, qui était l’origine de sa chair, se son sang. La moitié de son patrimoine génétique. Elle se retourna brièvement sur le visage effacé de la jeune femme, qu’elle se parvenait pas à reconnaître, avant de reprendre sa contemplation. Quand une bûche céda, se brisant en deux morceaux qui s’affalèrent dans l’âtre, comme répondant à un signe, elle s’assit au sol, en tailleur, posant ses coudes sur ses genoux et soutenant sa tête de ses deux mains, dans une posture qui aurait pu arracher des sourires, s’il n’y avait eu son minois déjà acide et fade. Elle imprima sur sa peau blafarde de larges marques noires, mais, l’ignorant sans doute, ne réagit pas. Ses lèvres s’entrouvrirent sans que ses prunelles incandescentes ne cillent. Sa voix éraillée dérapa, se calquant aux sons étouffés du feu.
« Papa savait le faire. »
La silhouette ombrée eut un frémissement à cette voix antithétique à l’âge de l’enfant. Un ton d’acier trop dur, une légèreté fausse, des tintements sculptés, galbés d’une précision trop grande. Se méprenant, presque volontairement, sur la nature des paroles, Ena répondit dans un soupir, comme à une question.
« Oui. »
L’affirmation pourtant n’attendait pas de réponse, et la gamine ne sembla pas même entendre la voix infime. Ses doigts se détachèrent de ses joues, laissant apparaître les traces de suie, et ses mains se frottèrent l’une à l’autre pour éloigner la douleur de la chair brûlée. La silhouette félidée, qui se tenait immobile depuis un long moment, se dota enfin d’une âme, et s’agita. La marchombre s’avança, et mue d’un instinct soudain –maternel, dit-on- saisit Anael sous les bras, au niveau des aisselles, et la prit dans ses bras. La petite fille saisit l’occasion pour s’essuyer sur la tunique brune, et s’accrocha mollement à sa mère. Les pas les conduisirent dans la pièce d’à coté, où Ena, dans ses gestes sans nul doute un peu brusques, l’âme de nouveau éteinte, fit baigner les mains consumées de sa fille dans un bassin de pierre empli d’eau claire et froide. L’enfant songea à se débattre, quelques instants, presque désireuse de garder sa fierté, mais renonça, en premier lieu parce que la douleur irradiait dans ses poignets depuis trop longtemps, et ensuite parce qu’elle savait qu’elle ne possédait pas la fierté qu’elle se disait vouloir protéger. Elle était un enfant. L’eau s’échauffa au contact de la peau chaude, et les premiers instants de soulagement s’évanouirent rapidement. Elle tenta de rappeler à elle la fraicheur bienveillante en agitant les doigts dans l’eau, accroupie maladroitement, les coudes appuyés sur la bassine. Si Ena ne l’avait pas connue, peut-être aurait-elle pris ces gestes dérisoires pour un jeu. Son agitation se révélant infructueuse, elle cessa bientôt et recula, les bras marqués par les aspérités du bac. Elle ne réagit pas aux deux coups frappés légèrement sur la porte, mais se retira vers la pièce d’à coté, où flamboyait encore l’âtre, objet de ses désirs. La marchombre suivit des yeux la fuite de sa fille et s’approcha de la porte, alors que celle-ci s’entrouvrait en un mouvement saccadé. Se dessina la silhouette étriquée d’une jeune fille qu’il lui semblait avoir déjà aperçu, peut-être même vu. La question s’étira dans l’air, comme s’il s’était agit d’une demande rhétorique, comme si la réponse ne demandait pas réellement sa réflexion. La jeune fille de Corbac, enguenillée et décharnée, avait gardé les traits qu’elle portait lors de sa dernière venue. Sans doute pas inchangé. Des gestes plus fins et précis, peut-être. La marchombre aurait été bien en peine d’analyser quoi que ce fût du comportement de la gamine qui lui faisait face. Elle la toisa plus longtemps que nécessaire, et beaucoup plus impudiquement que ne le voulait la bienséance, et s’illumina enfin du devoir qu’elle devait tenir. Etat paroxystique, méfiance, Vigilance Constante ! . Qui était-elle ? Pourquoi avait-elle quitté l’Académie ? Et surtout, pourquoi revenait-elle ? L’Académie était déjà envahie et bientôt usurpée par les mercenaires, à quoi rimait cette suspicion vénielle ? Mais sans doute fallait-il agir comme s’il restait une infime possibilité que l’institution soit saine. D’une voix lasse, mais claire et incisive, elle lança :
- Pourquoi veux-tu donc réintégrer l’Académie, jeune fille, après l’avoir quittée ?
Dans son dos, dans l’encadrement de la porte qui les séparait de la chambre, Anael se tenait dans l’ombre, à demi dissimulée par le mur, les yeux encore incandescent fixés sur Alasa, avides. [Si problème, Edition à volonté]
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| | Messages : 474 Inscription le : 21/04/2007 Age IRL : 94
| Sujet: Re: Retour à la case départ (RP terminé) Ven 20 Fév 2009 - 21:49 | | | Le grand oiseau noir faisait à vrai dire pâle figure, dégageant les mêmes perceptions qu'un corps propre et tellurique vidé d'entrailles, d'organes, d'inconscience. Oui, de tels cadavres en station horizontale existaient bel et bien autrement qu'au sens figuré; ils se rencontraient lors des étés alaviriens particulièrement radieux, vers le milieu d'après-midi, lorsque les esprits atones parviennent à croiser les jeux de lumière aux fantasmagories éthérées. Qui d'autre les voyait ? Un bref instant, Alasa crut avoir poussé la porte imperceptiblement en diagonale mais non, Nel'Atan était bien là avec son cou de biche figée et son regard ambivalent, celui de maître marchombre et celui de corbeau crevé. La pièce paraissait plus sombre vue de l'intérieur, givrée comme un écho attardé et l'on pouvait presque entendre le primat se fissurer, un quelconque dérivé de la vésanie suintant étouffé par de multiples atomes. Ses pommettes rehaussées, ses arcades sourcilières ombrées témoignèrent soudain de l'existence d'une flambée proche et les yeux de l'adolescente glissèrent, le temps de saisir la vision d'une fine silhouette à demi soustraite par la pierre, avant de revenir à la femme. La petite respiration était plus insidieuse mais appartenant sans doute à un môme, et la raideur granifiée d'Ena ne prouvait rien. Muscles sans doute prêts à jouer sous la sobre tenue, tendons souples, marchombre jusqu'au bout des nerfs. Aberration que cette guilde prôneuse de liberté et d'envol lorsque ses représentants les plus déliés restaient figés au sol.. Non, l'atmosphère n'était pas si différente que celle des couloirs où, sous la bulle ouatée de rires et de silence couvait la fin d'un monde, le havre utopique qu'était l'Académie; une fin avant même que de quelconques ennemis se soient entendus ? La communauté ne vivait-elle que par ses dirigeants et, pour peu que ce fut le cas, se délitait-elle avec eux ? Etiolée, la Nel'Atan, ondoyée et lasse. Mais ces considérations -pseudo-analyse sensitive du doux délabrement ambiant- attendraient encore un peu, le temps de prêter plus d'attention à la petite bête glissée dans l'ombre d'Ena, puisque cette dernière n'endossait ici qu'un rôle de primat, dangereux par les mots mais physiquement pacifique. Dans l'état actuel des choses.
D'après ce qu'Alasa pouvait en voir sans tourner la tête, l'animal appartenait bien à l'espèce humaine. D'une taille et corpulence dérisoires qu'expliquait sans peine son statut apparent d'enfant, revêtue notamment d'une chevelure aussi écorcée que celle de la femme, des yeux écorchés à la lueur accrue de l'âtre probablement située dans son dos. Impossible de distinguer en contre-jour les détails de sa peau, pourtant la fragrance cendre-chair incinérée qui serpentait depuis un moment déjà dans la pièce inclinait l'hypothèse vers le duo flammes-fillette -sans doute l'effet de sa position, devant l'entrée de la pièce suivante. L'adolescente avait rarement eu l'occasion d'observer des gamins -sous-entendu non nubiles, du moins- mais devinait sans peine que la plupart n'affichaient jamais une expression si.. quoi ? Morte, affamée ? Comme la scène se prêtait bien au milieu névrosé ! Une grande humaine brune et perdue couvant derrière ses pas sa réplique criante, malsaine, enfantine. La sauvageonne retint un froncement de sourcils méprisant et s'attarda plus que de raison sur les yeux à la fois ternes et fous. Qu'avait-il, l'oisillon fuligineux ? Quelle soif ? Qui le crèverait, le petit à la chair pâle même sur le grisé du mur, le briserait violemment de l'univers noyé qui semblait celui de sa mère -car c'était sa mère, n'est-ce pas ? Un rien fascinée par le souffle de charogne du regard brûlant, la jeune fille lui renvoya un coup d'oeil inquisiteur et songea sans lien aucun que l'os du petit poignet devait rendre sous la dent un son de coquille brisée. Puis, se rappelant Nel'Atan et le fait que les femelles apprécient rarement qu'on détaille leur progéniture, retour arrière et vers l'intéressée par les vifs sentiers connus des seules pupilles. Intérêt enfin pour les mots dernièrement prononcés témoignant, malgré sa lassitude presque tangible, de l'esprit clair -ou mécanique- de la marchombre, et de son peu de propension à la naïveté. Comme la question était prévisible l'adolescente tenait déjà la repartie, ce qui lui évita une rapide mais laborieuse analyse mentale visant à déterminer quel son suivait quel autre, quel mot faisait la différence entre maladresse et neutralité.
- J'ai réalisé un peu tard que l'Académie était une chance unique. Bien sûr, je compte davantage m'investir et.. ne sais pas comment vous prouver ma bonne foi.
Cet écoeurement violent qui déniait à sa voix le droit de faire percer l'émotion de mise, Alasa n'en avait cure: les corbacs n'étaient pas réputés pour leurs démonstrations exacerbées d'états d'âme et leur primat le savait mieux que personne -primat qui de toute manière ne paraissait pas particulièrement impliqué dans cet échange creux, un avantage non négligeable. Elle devait la soupçonner, logiquement mais qu'importe ? Pas de preuves, rien de fondé et d'autres préoccupations sur les bras. Captant un tressaillement de l'âtre sur la partie latérale de la bague-obsidienne, la jeune fille repoussa lentement la porte -qu'elle avait omis de ressouder à la pierre- afin que l'incandescence des yeux de l'enfançonne puisse distiller plus efficacement son étrange poison.
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| Sujet: Re: Retour à la case départ (RP terminé) Lun 4 Mai 2009 - 21:28 | | | [ Tu avais dis que je pouvais bâcler ] Ses doigts s’imprimaient dans l’encadrement de la porte, alors qu’elle s’abîmait dans la contemplation de l’humaine sauvage et revêche, à la peau usée. De larges marques, rougeâtres, seraient creusées dans ses paumes lorsqu’elle se reculerait, mais rien ne l’intéressait davantage que l’orbe noir au doigt de l’intruse, qui sémillait dans la semi-obscurité, ornant la phalange étique. S’alliant aussi, malgré ce que l’on eut put croire, aux striures de la peau incolore des mains osseuses. Non qu’elle n’en ait déjà vu, les disciples corbac gagnant les appartements dans la tourelle n’étaient pas rares, mais jamais d’aussi abyssale, d’aussi pleines de fumées charbonneuses, vives comme calcinée mais piquetée de braisons sémillants à la danse sinon macabre, pour autant cruelle. Deux yeux sombres s’attachèrent alors à son visage, et ce n’était certainement pas ceux de la félonne.
Elle intima à la gamine de s’éloigner, usant d’un faux regard autoritaire, s’étonnant futilement que sa fille s’exécute. Ca n’était pas dans ses habitudes, semblait-il. Le manège l’agaçait. Ses yeux tombèrent, presque inéluctablement, sur le petit bout de femme qui se tenait coite. Elle se trouvait indécise, incapable, à nouveau, de prendre une décision convenable, adulte et sage. Au beau milieu de l’après midi, la pièce suintait d’une moiteur graisseuse, alors que le brasier continuait sa danse, juste à côté. Que venait donc faire ce feu, incongru, dans la journée humide et lourde ? Ah, se souvint-elle, c’était sa fille qui le lui avait demandé. Elle le lui avait demandé, et le pâle pantin s’était exécuté. Une saveur amère s’étala sur ses lèvres, sapidité qu’elle tenta vainement d’ignorer. Et donc, l’autre môme, que fallait-il en faire ? Elle venait de l’extérieure, tous les soupçons pouvaient peser sur elle. Peut-être, cependant, n’avait-elle balancé là que sa vérité, l’histoire d’une adolescente instable, partie par désir de grandeur et d’hégémonie sur sa propre vie, de maîtrise de son destin, puis revenue lorsque la réflexion avait repris ses droits sur l’impulsion. Ou pas. Dans la situation actuelle, peut-être était-elle espionne, mouchard, quoi que ce fut à qui l’on aurait ordonné – improbable qu’elle agisse elle-même de son propre chef – d’infiltrer une académie boiteuse, histoire sans doute de la gratifier d’un croche-pâte fatidique et d’un sourire Vous-me-voyez-désolé-d’être-forcée-d’agir-ainsi-mais-c’est-pour-votre-plus-grand-bien-quoi-que-vous-puissiez-en-pensez-je-vous-prie-de-me-croire. Suivi d’un autre, plutôt type sourire Non-ce-n’est-pas-pour-votre-bien-ne-soyez-pas-si-dupe-ça-me-fait-simplement-plaisir. Les idées s’embrouillaient un chouilla. Lorsqu’elle était dans l’incapacité d’agir, peut-être était-elle sensée remettre les décisions au Magister. Sauf qu’elle ne pouvait décemment pas aller le voir, Elle devait bien avouer n’avoir aucune envie de passer par la fenêtre, ni même lui envoyer quelqu’un sans se présenter pour exposer le ‘problème’. Parce qu’il s’agissait d’une ‘problème’ qui se présentait là, à elle, et non d’une quelconque inscription. Dans ces conditions, en prenant en compte tous les jugements et les éventuelles circonstances atténuantes, quels étaient les mots qu’elle allait devoir prononcer, promptement désormais si elle voulait garder son intégrité et dissimuler son indécision, à l’adresse d’une adolescente précaire. Vulnérable. Non, pas vulnérable. Peut-être effrayante, cependant. Si son ‘aura’ paraissait éteinte, ternie, il y avait, dans certains de ses mouvements, des accrocs scintillants, brefs, des harmonies inégales, des grâces impromptues. Des ardeurs infimes. Des piques qui avivaient le doute dans son esprit détruit, effrité. Le silence s’était allongé, figé par la réflexion trop ardue de la Primat. Elle siffla. « Sois de nouveau la bienvenue parmi nous. » Un relent acide brûla sa gorge, et sa langue se déchira sur l’arrête d’une de ses dents. La saveur acariâtre et épaisse du sang se glissa le long de son palais, rougissant ses dents et ses glissant entre ses lèvres. Elle avala et se retourna pour dissimuler une grimace de dégoût. Elle saisit l’opportunité d’un parchemin qui trainait, traça au stylet quelques mots, tout en s’adressant, plus ou moins, à l’ex-nouvelle corbac. « Donne ce mot au Maître Hil’Jidwin, l’intendant. Il te réinscrira sur les registres. » Elle lui donna brièvement le papier échancré, et, animée d’une impatience irritante, attendit que l’étrangère quitte les lieux. |
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