Conseil des Quatre Maisons : la mort d'Ivan Derkan (RP terminé)

Messages : 1460 Inscription le : 25/04/2007

En ce début d'après-midi, tous les membres de l'Académie se rassemblaient pour un conseil impromptu qui avait été organisé à la hâte, sans le faste habituel. Devant les gradins bruyants et grouillants d'élèves, de professeurs, et de résidents, Valen montait lentement et inéluctablement vers la tribune. Aujourd'hui, il allait prononcer un mensonge d'une complexité rare et il y répugnait, même si c'était un mal nécessaire. Saluant l'ensemble des personnes présentes au Conseil d'un signe de main, il attendit le silence avant d'entamer son discours, un discours dont les mensonges ne pourraient être décelés que par les rares personnes qui connaissaient le demi-Faël :

- En ce jour, j'ai l'immense tristesse de devoir annoncer la mort d'Ivan Derkan, Gardien des Clés de l'Académie, qui succomba ce matin à ses blessures. Ses blessures, me direz-vous avec un étonnement justifié? Oui, ses blessures! Pour vous permettre de mieux appréhender les évènements, je dois également vous faire part de la fuite de Marlyn Til' Asnil, élève de la maison Félixia. Le rapport entre les deux faits ne paraît pas évident, aussi vous raconterais-je une histoire...

L'histoire d'une élève prometteuse qui trahit l'Académie pour entrer au service d'un mercenaire du Chaos et devenir son apprentie. Bientôt, sa propension à agresser d'autres élèves et sa disposition à la haine éveilla l'attention de ses maîtres qui se mirent à chercher les motifs de ce revirement de comportement. Hier, le masque tomba finalement, mais l'élève prit la fuite avant que la Sentinelle d'Al-Poll ne puisse procéder à son interrogatoire. Vous l'aurez compris, cette élève n'est autre que Marlyn Til' Asnil. Se sachant poursuivie par Ivan Derkan qui fut le premier à constater sa disparition, elle lui tendit une embuscade avec l'aide son maître dans laquelle le Gardien des Clés fut mortellement blessé avant d'être lâchement égorgé.

Dans l'agitation du moment, Marlyn Til' Asnil égorgea seulement à moitié Ivan Derkan qui s'éteignit dans les bras de Slynn Ar' Kriss, la Sentinelle d'Al-Poll, qui était malheureusement arrivée trop tard pour aider le Gardien des Clés...

Valen s'interrompit alors, pour laisser à son auditoire le temps de se rendre compte de la portée de son discours dans un grondement de surprise. Levant les bras pour demander le silence, il reprit alors la parole :

- Je comprends les sentiments qui vous agitent en ce moment, parce que ce furent les mêmes sentiments qui m'assaillirent lorsque l'on me fit part des évènements. Cependant, pour le bien de tous, il vous faut admettre que Marlyn Til' Asnil est devenue une jeune fille au coeur empli de noirceur et de haine qui ne laissera passer aucune occasion de nous nuire à tous, nous Alaviriens de bien, comme en témoignent les blessures graves que reçut Kyla, élève à Corbac, ainsi que d'autres élèves, et comme en témoigne aujourd'hui la mort prématurée d'Ivan Derkan, Gardien des Clés de l'Académie, tombé en accomplissant son devoir, en la mémoire de qui nous porterons le deuil à partir de ce jour.

Valen venait d'achever son discours. Amèrement, il songeait qu'il était bien aisé de manipuler les foules et de transformer la vérité quand il observait toutes ces expressions, tous ces visages qui venaient d'accepter son discours comme étant la plus stricte vérité, et il y avait de quoi. Qui, à part quelques intéressés soumis au serment de silence, pouvait savoir que Marlyn avait été impitoyablement torturée avant de fuir grâce à la complicité d'un Ivan Derkan manipulé par Valen...

Alors, le demi-Faël quitta la tribune afin de céder la place à l'un ou l'autre des Trois Maîtres qui rappellerait combien il faut être vigilant en ces temps où les mercenaires du Chaos ruinent l'oeuvre de générations entières qui souffrirent pour se libérer du joug Ts'liches.

Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33

Julia était là, dans la foule qu’elle n’avait eu aucune peine à intégrer. Elle ne lâchait pas le sous-directeur des yeux… le même qui se tenait debout devant le cercueil dans le parc, avec les autres. Son discourt avait était très persuasif et elle-même, Julia l’aurais certainement gobé comme les autres, si elle n’avait pas assisté à la cérémonie funèbre du parc. Elle portait beaucoup de respect au maître d’arme, mais depuis ce jour, elle ne le regardait plus pareil, elle doutait… de son attitude, de ceux qui l’entourait… tout ce qu’il disait lui apparaissait à présent, comme mensonge, et manipulation. Elle n’aurait sût l’expliquer, un tic peut-être ?
Alors comme ça, le gardien des clés était mort ? Et c’était donc
cette certaine Marlyn, cette amie qui avait rejoint les mercenaires ?

Julia se demanda si il fallait réellement qu’elle s’en aille dans un moment aussi trouble… revenir par la suite risquait d’être complexe…

Le sous-directeur descendit des gradins. C’était le moment ou jamais…

Se glissant vers le maître d’arme elle demanda à la hâte :

_Monsieur ! Monsieur, s’il vous plait ! Ce serait pour une autorisation…

Les sens en éveils, Julia s’approcha du demi-faël, croisant les doigts, pour obtenir son autorisation et ce sans obligations particulières, comme d’être forcée d’être accompagnée par quiconque, dans son expédition.
Cela ne la réjouissait pas d’approcher le sous-directeur ainsi, mais si elle voulait pouvoir se rendre chez sa tante un moment, c’était un passage obligé….

Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007

Menteur.

Menteur… Elera serra les poings. Marlyn avait pris la fuite ? Et pourquoi ne le ferait-elle pas, après tout ce qui lui était arrivée ici ? Et bien évidemment, il n’allait pas dire à tout le monde que le grand, le bienveillant Valen avait torturé une élève… Et il croyait qu’elle allait gober son histoire ? Et les autres, allaient-ils le croire sans chercher plus loin ? Le Gardien des clés était beaucoup plus fort que Marlyn. Elera avait entendue les rumeurs sur ce qui s’était passé plus tôt dans l’année… Elle ne porterait pas son deuil, Valen pouvait bien essayer de l’y forcer. Il allait punir une élève qui n’avait pas demandé d’une vie malheureuse, mais il pardonnait Ivan Derkan pour toutes ses actions violentes? C’était tellement injuste, tellement hypocrite de la part d’un homme qui jurait servir le Bien…

Il disait que Marlyn n’était que haine. Que le fait qu’elle ait attaqué des élèves le prouvait. Mais pourquoi s’arrêtait-il là, si ce n’était pour cacher la vérité ? Il ne disait pas pourquoi elle l’avait fait, il ne mentionnait pas si les autres élèves l’avaient attaquée d’abord. Lui aussi, il avait torturé et tué. Pour le bien de tous, bien sûr. Alors comment pouvait-il pointer ses propres crimes en la personne de Marlyn ? Hypocrite. Hypocrite…

La colère l’envahit une fois de plus. Sa main se posa lentement sur sa dague. Elle pouvait déjà le voir en train de hurler de douleur. Mais elle savait que c’était seulement une hallucination, que ca ne pourrait pas arriver. Valen n’était pas victime, il était prédateur. Et elle n’était pas méchante… Elle retira sa main comme si elle était brûlée, regardant ailleurs alors que les yeux autoritaires de Sayana la perçaient. Repensant aux mots qu’elles avaient échangés, elle ravala sa colère avec peine. Elle ne voulait pas haïr, elle ne voulait pas haïr… Elle ne vengerait pas Marlyn. La vengeance ne servait à rien, elle n’effacerait pas le passé. C’était trop tard. Marlyn était victime, comme l’avait dit Sayana. Seul le futur pouvait encore être changé. Et elle n’était pas en mesure de donner une leçon à Valen pour qu’il ne recommence pas, même s’il en avait besoin. Calme… Sayana à ses côtés lui rappela son devoir par sa simple présence. Elle devait attendre. Elle devait pardonner. Pardonner un acte aussi atroce ? Non, elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas pardonner le passé. L’accepter, peut-être… Oui, c’était ca. Accepter les erreurs.

Attendre, aussi. Ou plutôt… trouver Marlyn. Et en finir. Arriver à une conclusion en lui parlant, une conclusion qui la sortirait de ce dilemme sans fin. Lui dire adieu, car leurs deux voies se rentraient dedans. Tous ses efforts à les réconcilier ne serviraient à rien. Elle devrait dire adieu à l’Académie, aussi… elle n’avait plus sa place ici. Le Code protecteur était devenu prison, et elle était libre. Libre de le suivre ou de le quitter, et elle ne voulait pas rester. Peut-être qu’elle reviendrait après, mais elle allait avoir besoin de recul, et bientôt.

Elera se perdit dans la foule. Elle partirait. Loin. Mais pas encore.

**Invité** Invité

Celà faisait très peu de temps qu'Alunia était revenue à l'Académie, et elle fut très surprise de ne pas voir son amie Marlyn. Ce conseil l'avait tout aussi intrigué. Maintenant, elle comprenait.

Ivan Derkan, elle ne l'avait jamais apprécier. Il paraissait si louche, et maintenant, il était mort. Alunia n'éprouva rien. Cependant, quand Valen leur annonça que c'était la jeune félixia qui l'avait tué, Alunia eût du mal à le croire. Le maître d'arme parlait de son amie d'une façon péjorative, refoulant tous les problèmes sur Marlyn, à croire qu'elle était devenue plus cruelle que jamais. Ca ne ressemblait pas à celle qu'elle connaissait. Bon, c'est vrai, la jeune Lotra avait déjà vu Marlyn sujète à des crises violentes, mais elle se maîtrisait toujours, et quand bien même elle aurait tué de ses crises, par la maladresse, elle se serait fait mal. Or, dans les discours de Valen, il peignait l'image d'une jeune femme sans coeur, faite de haine et de sang. Non! Alunia refusait cette image! Mercenaire du chaos ou pas, c'était son amie avant tout! Même sa haine des mercenaires ne pouvait modifier l'image qu'elle se faisait de Marlyn. La jeune Lotra se demandait si Valen avait cherché des explications, ou avait interrogé la jeune fille. Elle n'était pas un raïs, elle devait avoir une raison... Le maître d'arme semblait remonté contre la jeune fille.

Pourquoi? Que c'était-il passé? Et Marlyn, où était-elle en ce moment? Pourquoi est-ce que la jeune Lotra pensait que l'histoire de Valen était plausible, mais.... Pourquoi y avait-il un mais?

Messages : 1200 Inscription le : 08/05/2007 Age IRL : 31

Alatariel avait écouté patiemment le discours de Valen, tout cela sonnait trop faux, Marlyn avait fait des erreurs certes, mais elle n'était pas devenu subitement aussi cruelle qu'il la décrivait. La jeune femme senti un malaise parmi les directeurs, ils mentaient... Ils mentaient sur toute la ligne ! Et même si Marlyn avait tué Derkan, elle aurait eu besoins d'aide, l'aide de celui qui la manipulait .
Tout ceci n'était qu'une vaste manipulation d'ailleurs Ivan avait beau être mauvais, il n'était pas idiot au point de se getter dans la gueule du Ts' Liches aussi aveuglément. On lui avait bandé les yeux et ça, Alatariel savait qu'il n'y avait pas grand monde qui aurait fait ça.
La vérité devait être connu, mais pas encore ... Et elle devait se taire. Alors c'était ce qu'ils avaient décidés... La jeune femme observa le maître d'arme quelques secondes songeant que bientôt il ne serait que souvenirs. Et la frustation l'écrasa soudainement.
L'aspirante Sentinelle se leva brusquement, une étrange lueur dans le regard, fendant la foule des élèves pour se retrouvée seule, espérant juste ne pas être suivie...

Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33

Julia s’arrêta, il était trop tard. Le primat s’était déjà éloigné… La main toujours tendue elle observa la réaction du publique face au discourt qui venait d’être prononcé. C’était bien ce qu’elle avait pensé… des regards noirs et indignés fusèrent de-ci de-là, certain se levèrent sans un bruit mais leur visage n’aurait pue mieux exprimer leur sentiment.

*Il semblerais que tout le monde ne soient pas d’accord sur la version officiel des choses, on dirait… pensa t-elle ironique.*

Quelque chose se tramait dans cette école. Des rancoeurs, des haines discrètes mais tenaces se fondaient dans un ample silence obscur. Un dialogue ouvert qu’à ceux capable de lire, était en route. Désormais il faudrait voir tout en double ; double significations, double gestes, double regards et comme dans le cas présent, double discours.

Julia ramena sa main à elle. Elle observa de nouveaux l’endroit par lequel c’était volatilisé le prima, il n’était pas si accessible, pour le poste qu’il occupait… quelque chose en lui intimait à la fois un respect sans borne et une méfiance farouche… comme une bonne personne dont il ne fallait pas trop s’approcher sous peine de quelques ennuies. Le tout formant une certaine contradiction.

*Que dois-je voir ici, et que dois-je laisser ? pensa t-elle doucement. Le prima sans taches ou le comédien habile ? La noblesse ou la fourberie ? –ses yeux glissèrent sur toutes les parois de la salle qui se vidait progressivement- Le décor fantastique ou le revers ? Et ces deux là sont-ils liés ou au contraire détiennent-ils leur sens propre, distincte et eux aussi paradoxales? Où est donc le faux et le vrai ? Où s’arrête quoi et quand débute l’autre ?*

Julia était sûr d’une chose, le discourt était erroné, c’était une certitude et la réaction de plusieurs le lui avait prouvé. Mais où commençait et finissait ce mensonge ? Son ampleur était-il conséquent où bien dérisoire ? A cette dernière question elle opta pour sa première suggestion. Si cela n’avait pas était le cas, il n’y aurait pas eu tant de remous dans l’assistance.

Frôlant à peine sa mitaine de cuir qui couvrait sa cicatrice, Julia ne s’attarda plus longtemps. Elle se fondit dans la petite foule qui se dirigeait vers les portes et s’éclipsa.

Elle avait à réfléchir…

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