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Invité
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MessageSujet: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 12:32

La douce lumière bleutée de la nuit donnait au paysage des reflets magnifiques. Les panoramas semblaient figés sur un seul et même visage. Rien de bougeait, tout était immobile dans la clarté nocturne. Les arbres ne remuaient même pas sous le coup d'un vent invisible. Les douces brises ne suffisaient pas à faire ployer les rougeoyeurs, qui dispensaient leur belle couleur or et jaune sur la neige fraichement tombée. Le sol, recouvert d'une fine couche blanche, donnait envie de s'y allonger pour finir ses jours. Magnifique revêtement argenté qui luisait doucement dans la lumière de la lune. Cette lune, pleine, faisait que l'on voyait dehors comme en plein jour, avec une lumière un peu plus tamisée, des reflets un peu plus clair, des tons un peu plus bleutés… Le jour en plus beau. Marcher dans ce paysage paradisiaque était presque un privilège. Le froid était présent, ainsi que certaines bourrasques au niveau du sol. Mais ça en valait la peine. Se trouver ici… Marchant silencieusement, pour ne pas déranger l'atmosphère si tendre du lieu… Il fallait le quitter hélas, le regret était moindre… Ce n'était pas le paysage qui important à cet instant. C'était une chaleur… La chaleur d'un corps tout à côté, sachant qu'il serait là pour toujours… La douceur de deux mains l'un dans l'autre, comme pour prouver que, plus jamais, ils ne se sépareraient… Et oui, même un paysage paradisiaque ne valait rien à côté de deux êtres se retrouvant après des années d'absence… Rien n'était plus beau que des larmes versées sans état d'âme, sans faire attention à ce que l'autre penserait en sachant pertinemment qu'il ne pensait rien de mal… Mais en continuant de douter malgré tout. Oui… Rien n'était plus beau qu'une intimité retrouvée, qu'une complicité reformée par une simple étreinte. Une simple étreinte qui signifiait tant de chose… Cette douce rencontre n'était pas innocente, non. Elle était seulement une preuve de plus que, plus jamais, ils ne s'abandonneraient. Tous leurs idéaux, toutes leurs envies étaient partis juste pour quelques instants de tendresse partagé, de douceur, l'un contre l'autre, se laissant calmement bercer par le bruit des vagues cognant contre la rive du lac… Se laissant aller à leurs sentiments, tous si contradictoire, ne sachant plus quoi penser de tout ce qui venait d'arriver.
Effrayé que se soit un simple rêve, image éphémère dans notre esprit…
Affolé de penser que, peut-être, ils se réveilleraient tous les deux dans leur lit, et qu'ils ne seraient plus réunis.
Désespéré de croire que ce songe n'était qu'un songe…
Mais ce n'était ni un rêve éphémère, ni une simple idée, ni un songe… Non. C'était la réalité… Leur réalité… Pas celle des autres, pas celle de ceux qui sont doucement en train de rêver dans leur lit d'un événement qu'il voudrait voir se réaliser un jour. Non, c'était simplement leur réalité, leurs retrouvailles, leurs idéaux…
Même un grand paysage n'était pas comparable à la beauté de ce moment. Même les plus grands moments, les plus belles richesses du monde ne valaient rien ! Ce moment était gratuit… Il avait juste pour but de consoler deux êtres éloignés depuis tant de temps. Deux êtres désormais si proches, main dans la main, marchant lentement. Laissant leurs pas crissés dans la couche de poudreuse qui grossissait à vue d'œil. Un autre être était là, beaucoup plus petit, emmitouflé dans un manteau de fourrure bien chaud pour ne pas que les flocons atteignent son petit organisme et que le froid la rende malade. Autant éviter de gâcher autant de joie… Même si leur joie était exprimée d'une drôle de façon… les joues de la jeune femme étaient inondées de larmes pures. Ses lèvres étaient brillantes des perles tombées dessus… Mais les larmes ne coulaient plus, séchées par une main amicale qui refusait de les voir couler indéfiniment.
Les sourires devaient réapparaître sur ce visage si doux… Si tendre. Ces longs cheveux ternis par la tristesse et la colère devaient retrouver leur couleur d'antan, ce brun foncé si agréable… Ces yeux… Le noir de ces yeux devait retrouver ses étincelles et sa vitalité, car il ne pouvait pas supporter de la voir comme ça. Pourquoi était-elle dans cet état ? Qu'est-ce qu'ils lui avaient fait dans cette Académie ? Sûrement que certains détails dont il avait eut vent n'étaient pas innocents, mais l'absence de sa fille ne devait pas être la seule cause pour un état pareil… Il aurait voulu pouvoir se lâcher lui aussi, pleurer le bonheur de la retrouver, pleurer la tristesse de la voir dans cet état… Mais elle était trop faible, trop mal… Il devait être fort pour deux. Ce n'était pas chose facile lorsque l'on est juste assez fort pour soit même… Mais, ce détail là…
Enfin, l'allée finissait. Adieu la neige, adieu l'ambiance douce et tamisé de cette nuit de pleine lune. Adieu les reflets dorés des rougeoyeurs se reflétant doucement sur la poudreuse argentée qui tapissait désormais le sol et les branches des arbres. Les conifères étaient juste des formes à l'horizon, de grandes formes noires se découpant dans la lumière blanche de la pleine lune… La grande porte de l'Académie se trouvait devant eux désormais, loin de la tranquillité de l'extérieur. La chaleur des locaux, la douceur d'un bon feu crépitant dans un salon…

***

Nathaël poussa la porte en bois massif. Elle était plus lourde qu'il ne l'aurait imaginé. Beaucoup plus lourde… Surtout que nos deux mains sont prises et qu'aucunes des deux ne peut lâcher prise. Mais bon… Ca en valait la peine, encore une fois…
Montant avec les dernières forces qu'il lui restait les escaliers jusqu'à la tour Marchombre, il soutenait la petite Isaï qui s'était littéralement endormie dans ses bras. Les jambes d'Ena faillirent se dérobées sous elle, les pleurs l'avaient affaiblies, elle nécessitait une bonne nuit de sommeil. Mais le feu la réchaufferait sûrement un peu déjà…
Il ôta le papier sur la porte et entra dans les grands appartements de la Marchombre. Magnifique… Des boiseries entouraient la salle sur les murs. Les tons marrons-rouges qui dominaient donnaient au lieu une ambiance douce et rassurante. Les différentes portes en bois de rougeoyeur donnant sur les salles d'eau et les chambres contrastaient avec les décorations marron claires des murs.
Les meubles, choisit avec goût, donnait au lieu encore plus de prestance.
Il assit Ena sur un canapé, alluma un bon feu chaud et se dirigea vers la chambre où il coucha Isaï, la recouvrant bien de plusieurs couvertures. Alors, il rejoint son amie et s'assit à ses côtés sur le canapé. Plongeant son regard dans celui de la jeune femme, il sentit que la fatigue commençait à s'estomper par la chaleur réconfortante. Il lui prit la main, tendrement…

"Ca va aller ? Tu veux qu'on discute demain ?"

Attentif à chaque mouvement d'Ena, il vit que ses yeux recommençaient à s'humidifier. Il sécha les quelques perles qui coulèrent en continuité de toutes celles qui s'étaient refoulées. La douce lumière produit par le feu tamisait l'ambiance, ce qui calma un peu la jeune femme. Nathaël, à cet instant, aurait voulu qu'elle s'allonge sur ses genoux, il l'aurait réconforté, ils auraient pu parler en toute liberté de leur passé. Il aurait voulu que les dernières barrières tombent pour rendre cet instant magique encore plus beau. Nathaël était rassuré. L'état de la jeune femme s'améliorait en même temps que la chaleur grandissait. En même temps que le regard du jeune homme s'intensifiait dans le sien…
Il aurait tant voulu qu'elle se laisse aller, que les paroles fusent d'elles même vers lui. Qu'ils puissent parler librement de leurs avenirs.
Plutôt, de leur avenir…

Ena Nel'Atan
Ena Nel'Atan

Maître poussin
Messages : 1102
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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 15:57

Il y avait la nuit.
Il y avait la voute celeste, et la terre.
Il y avait la chaleur de trois corps.
La jeune femme laissa échapper un souffle quand Nat accepta de la suivre. Et ils se mirent à marcher. Enfin, pas vraiment. Ils foulaient le sol du rêve, le seul rêve qui devenait réalité et qu'on apelait Bonheur. Ils étaient protegés par le voile de la nuit glissant autour d'eux. Au loin, la cascade, insensible, continuait de rugir. Elle semblait plus douce, plus calme, chantante. Les arbres bruissaient avec legèreté.
Nathaël avait pris Isaï, et la jeune femme, pour le remercier, tenta un sourire. Comme rien ne vint, elle se contenta de serrer sa main.
Sous eux volait le manteau blanc, armure contre le passé, et quelques foncons tombaient. La jeune femme leva les yeux. Brillante et claire, Altaïr lui souriait. Dans cette onde de lumière il y avait une promesse. La promesse que son coeur ne serait jamais plus déchiré, la promesse que son âme resterait réunie. Quand elle baissa les yeux, elle savait qu'au dessus d'elle, son étoile ne cessait de briller.
Des flocons virevoltaient sous les rayons de la lune pleine. Certains s'étaient déposés dans les cheveux de Nat, leure redonnant un peu de leur éclat disparus. Il était beau. Même ce qu'il avait traverser, même tous ses combats ne l'avaient pas changer. Il avait cette beauté qu'on voit à travers les apprences. Pas seulement celle du coeur, mais celle aussi qui se devine à qui sait le voir...Isaï dormait, dans son manteau de fourrure.
Nathaël la portait comme un père.
La pensée fusa sans qu'Ena en prit conscience, dispensant un chaleur douce dans son esprit. Elle en fut éttonée puis se ravisa. Non, en fait ça lui paraissait évident.

C'était un autre univers. Ils étaient au coeur du froid, Ils étaient au milieu de la nuit et pourtant, elle ne voulait pas autre chose. Elle n'aurait pu échanger sa place, même si elle l'avait voulu.
Et si elle rêvait?
Et si elle croyait?
Et s'ils étaient tout trois dans un songe?
Et s'ils étaient tou trois au milieu de nul part et que tout finissait?
Et si...
Sous leurs pieds, la neige chantait. Pour eux, pour la nuit, pour l'avenir.
Un avenir désormais possible, visble et envisageable.
Ils arrivèrent enfin vers la porte de la tour marchombre.
Ena leva une dernière fois les yeux, et remercia Altaïr. Puis elle entra. Elle passait rarement pas là, aussi fut elle surprise par le nombres de marche à monter.
Incroyable comme une pluie de sentiment peut pomper toutes les forces...Elle se forca a prendre de ses forces. A coté, Nathaël supportait Isaï, mais outre cela, il la supportait aussi. Par l'esprit. Et elle montait en pensant à lui. Arrivés en haut, il enleva le papier impersonel indiquant qu'elle était au lac, et poussa la porte.
A l'intérieur, le bois était Maitre.
Le bois était vivant et bougeait, il était libre. Dans les tons bruns et rouges foncés, ou plus claire dans la salle d'eau et les chambres, il laissiat voir ses veines colorées, ses noeuds vivant et ses formes irrégulières. Elle aimait cet endroit. Elle savait qu'elle allait devoir y vivre longtemps, et avait entrepris de le rendre le plus agréable possible.
Elle regarda, impuissante, Nat porter Isaï à la chambre et la coucher sous les couvertures. Alorsd qu'elle regardait le feun écoutant la rumeur à coté, une pensée fusa à travers son esprit, une nouvelle fois.
Comme un père...
Elle se sentit brûler, comme si le feu à coté d'elle était entré en elle. La flamme d'un sentiment impossible. Elle refusa le sentiment, jusqu'a comprendre qu'elle n'y pouvait rien. Et, au fond, tant mieux. Nathaël revint. Elle avait reprit des forces grâce au feu, et elle s'écarta pour lui faire de la place. Elle essaya de sourire, sans vraiment de succès. Il lui prit la main, tendrement, et elle le regarda. Son ventre se noua. Son coeur battait un peu trop fort. Un peu trop vite. Et ses yeux brillaient. Elle mela ses doigts à ceux de son ami, sans le quitter des yeux.

"Ca va aller ? Tu veux qu'on discute demain ?"

L'idée lui parut presque absurdes. Derrière les yeux de ristal, des perles restaient figées. Elle aurait aimé les voir couler, les mêler à celles qui coulaient de nouveau sur ses joues. il y'en eu quelques une, et Nat les essuya. Elle comrpti. Non, ce sentiment ne venait pas de naitre. Non, il n'était pas nouveau. Non...Il dormait là, hibernait au fond de son coeur depuis des années, entravé par des liens qui s'étaient brisés. des liens qui portaient un nom qu'elle aurait préféré oublier. Gendaï. Le feu la ressourçait, doucement. Alors que la mains de Nat effleurai sa joue pour effacer une derbière larme, elle leva sa main libre, la posa sur la sienne et les maintint sur sa joue. Le contact était doux, soyeux. Même les mains rugueuses, usées, étaient douces. Elle murmura tout doucement:

-A quoi bon attendre...Je ne dormirai pas plus cette nuit que les précédentes...

Elle laissa glisser sa main et celle de Nat, et se rapprocha doucement. Elle posa sa tête sur son épaule, et continua:

-Gendaï...Gendaï était un traitre...

Voila, elle avait mis le nom sur le noeud de ses soucis. Elle avait laissé filer les mots qui la hantaient, fantomes spectrales. Elle ne pleurait plus. Les sanglots étaient éttoufés. Sur l'épaule de Nat, elle trouvait la force de parler.

-Un Mentaï. Il m'a fait une fille, pour en faire un monstre...

Sa voix aurait du être chargé de haine, de colère, de rage. Mais elle était calme et posée, quoique faible.

-Je l'ai tué Nat...J'ai tué celui que j...

Elle stoppa. Elle allait dire "que j'aimais". Elle se ravisa. Comment mentir sur ce qu'elle savait faux? Comment mentir a celui qu'elle venait de retrouver? Elle regarda le feu, et finit dans un souffle:

-Celui que je croyais aimer...

Les larmes ne coulaient tojours pas sur sa peau pâle. Elle ne voyait pas le visage de Nat, mais elle conaissait par coeur le fond de ses yeux. Son piuce, au dessus de la main de Nat, caressait avec délicatesse la peau usée, sans qu'elle s'en soit rendue compte. Prise par une certitude, elle demanda:

-Tu le savais, n'est-ce pas?

Oui, il savait que Gendaï était un traitre. Elle se souvenait maintenant...Ils marchaient tous les deux dans les montagnes. Alors qu'il s'étaient tus un long moment, il avait demandé: "Gendaï est vraiment un marchombre?". Et là, elle avait rit et répondu "Bien sur! Un Grand marchombre!" Ah, si elle avait suivi la voie de la verité. La voie qui hurlait en elle et qu'elle ignorait...Si elle avait suivi celui qui, déja des années plus tôt, était tout. Si...

[Ya mieux, hein...Mais comme tout à bugé quand je suis allée manger ><]

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 18:06

Un contact…
Ena posa sa tête sur son épaule, il lui caressa tendrement les cheveux, ôtant ceux qui arrivaient dans ses yeux. Ecartant avec douceur, il posa le dos de ses doigts sur sa joue, d'une petite caresse du bout des doigts. Elle parlait, racontant ce qu'elle n'avait pu lui dire plus tôt.
Gendaï… Si seulement il avait su… Il n'aurait jamais laissé faire ça.
Alors qu'elle contait, quelque chose d'étrange surgit en lui. Un sentiment, à la fois rassurant et effrayant, qui lui procurait une étrange chaleur dans tout le corps. Il le faisait se sentir bien, heureux… Pour une fois depuis un an, il était heureux. Le sommeil ne le gagnait pas, ni lui, ni elle. Il se contentait de l'écouter, murmurant de douces paroles réconfortantes dans son oreille. Il l'écoutait. Ses mots semblaient si vrais qu'il en fut subjugué. Tout ce qu'elle ressentait passait dans ses mots, dans les gestes qu'elle faisait en même temps qu'elle racontait son histoire. Nathaël l'écoutait avec la plus grande attention. Toute son histoire, celle de Gendaï…

- Gendaï...Gendaï était un traitre... Un Mentaï. Il m'a fait une fille, pour en faire un monstre... Je l'ai tué Nat...J'ai tué celui que j...

Elle s'arrêta. Le jeune homme avait deviné la fin de sa phrase, mais il ne voulait pas l'entendre. Aimer cet homme était un supplice… Une simple torture !

- Celui que je croyais aimer...

Il comprit alors que c'était finit. La sensation devint plus évidente. Un léger frisson lui parcourut le dos tandis qu'il caressait tendrement la joue de la jeune femme, presque sans s'en rendre compte…
Mais… Pourquoi cela ne surgissait que maintenant ? Alors qu'il savait parfaitement cet étrange sentiment enfouit en lui depuis plusieurs années. Enfouit en lui depuis trop longtemps, tellement longtemps qu'il l'avait oublié. Mais il resurgissait, d'un coup… Les retrouvailles avaient provoqué beaucoup de chose chez lui. Une joie incomparable, un bonheur nouveau… Quelque chose qu'il n'avait jamais ressentit avant. Ou alors une fois, il y a douze ans. Mais il ne s'en souvenait plus…
Alors, un doute dans les yeux d'Ena se forma. Un doute qui, bientôt, devint une certitude…

- Tu le savais, n'est-ce pas ?

Il murmura alors quelque chose dans son oreille. Sans vraiment espérer de réponse, car il savait qu'Ena la possédait déjà, il esquissa un sourire léger. Depuis leur première rencontre, Nath avait su que Gendaï n'était pas celui pour lequel il voulait paraître. Au fond de lui-même, il l'avait toujours su… Mais il ne voulait pas en parler à la jeune femme. Il avait bien essayé une fois, mais elle n'avait pas comprit… Ce n'était pas un doute. Il en était certain, avant…
Le message de Geÿtro était assez clair. Le soit disant "marchombre" était un traître…

"Oui… Je le savais. Depuis le début, j'en étais sûre, mais tu étais tellement heureuse que je me suis convaincu moi-même de mon erreur…"

Pourquoi ce sentiment l'assaillait-il de la sorte ?
Pourquoi essayait-il de le refouler, alors qu'il s'y savait incapable ! Il faisait tout pour oublier ses pensées. Ce n'était pas possible, il devait s'en persuader, s'en convaincre…
C'était impossible.

"Il faut quand même que tu saches une chose. Tu… Tu te souviens de mon Maître ?"

Elle acquiesça d'un signe de tête léger. Il continua alors sur sa lancée…

"Il… Il est mort. Je sais comment désormais… Pour venger Gendaï…"

Une évidence arriva alors dans son esprit. Une chose à laquelle il n'avait pas pensé avant. Alors qu'il aurait du, c'était tellement gros, devant ses yeux depuis le premier jour… Quel imbécile ! Ce n'était pas Geÿtro la cible…

"Et je… Je viens de comprendre que mon Maître n'était pas la cible… C'était moi. Sans doute les mercenaires pensaient-ils que c'était la meilleure façon de t'atteindre…"

Une barrière céda en lui, définitivement… Les larmes coulèrent, les forces n'étaient plus là pour les retenir. Il se noya dans ces perles brillantes… Elles tombaient le long de ses joues, mourant sur ses lèvres… Avec la douceur des voiles frais des brises d'été. Il se mordit la lèvre inférieure pour les contenir. Mais il ne pouvait plus désormais.
Ses forces l'abandonnaient petit à petit. La douceur de ce moment ne suffisait pas à pour affronter la douleur de toute une vie, la douleur d'une découverte… Même le bonheur de retrouver Ena ne suffisait pas… Plus rien ne suffisait. Tous les gens qu'il avait aimés auparavant l'avaient quitté. Pourquoi ? Peut-être… Peut-être qu'il ne méritait pas les gens qui l'avaient entouré. Sûrement même… Il avait fait tant de chose en mal… Qui n'en a pas fait…
Ce frisson parcourut de nouveau son dos. Ce sentiment envahit son cœur, plus fort que jamais auparavant… Il regarda Ena, elle se pencha un peu pour s'allonger sur ses genoux, repliés sur le canapé. Il la regarda, les yeux fermés de la jeune femme rendait son visage moins tendu, plus apaisé.
Mût par une étrange impulsion, une impression poussée, l'impression qu'il faisait bien… qu'il avait raison.
Ses sentiments étaient en totale contradiction. Sa tête lui disait qu'il ne pouvait pas, qu'il n'avait pas le droit, que c'était impossible, interdit… Sans vraiment savoir pourquoi il pensait une chose pareille. Ce n'était pas impossible.
Rien n'est impossible…
Son cœur, lui, le poussait en avant, le forçant à continuer… Il écouta son cœur. Sa tête ne lui avait jamais été d'un grand secours. Il continua. Se penchant vers le visage si calme d'Ena. Il ferma les yeux…
Passant ses mains dans les cheveux de la jeune femme, il lui donna un doux baiser sur la joue. Encore un… Tous plus tendres que le précédent. Il posa sa main sur la nuque de la Marchombre, se rapprochant lentement.
Un baiser offert, juste à la commissure des lèvres.
Il sentit Ena sourire…
Il posa ses lèvres, sur les siennes… Sans réagir, la laissant décider de la suite des événements.

Ena Nel'Atan
Ena Nel'Atan

Maître poussin
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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeLun 17 Déc 2007 - 19:34

Nathaël caressait ses cheveux avec douceur, et elle se délecta de ses gestes. Alors que chacune de ses propres paroles était une flèche de douleur, elles semblaient stoppées par les gestes doux.
Tout son corps était autre. Elle sentait le corps chaud contre le sien, et plus rien ne les séparait. Elle sentit une chaleur partir de son cou et parcourir son dos, ses bras et s'étendre sur son corps. Elle savait que ses yeux brillaient, et elle savait que ses lèvres avaient en quelques instants retrouvés leurs douceurs. Quand il parla, elle avait beau s'y attendre, elle bloqua sa respiration, net.


"Oui… Je le savais. Depuis le début, j'en étais sûre, mais tu étais tellement heureuse que je me suis convaincu moi-même de mon erreur…"

Il avait voulu la protéger. Elle serra sa main.
Autour d'eux, le bois renvoyait les reflets rougeoyant des flammes dansantes devant leurs yeux.
Plus loin, ils pouvaient entendre le souffle profond d'Isaï qui dormait. Portée au pays ou seul bonheur régnait.
Pays des rêves, dans lequel l'adulte n'avait pas sa place...
On entendait le vent qui rugissait. Sur la vitre, les flocons frappaient, et glissaient en fondant, créant de la buée.
Les paroles que prononça Nat la saisirent instantanément.

"Il faut quand même que tu saches une chose. Tu… Tu te souviens de mon Maître ? Il… Il est mort. Je sais comment désormais… Pour venger Gendaï…"

Tout revint en un seul instant.
Le visage de l'homme, sur lequel était peint sa vie.
Une vie pleine de tout. de malheur et de bonheur.
Un homme qui avait trouvé ce qu'il voulait.
Un ami.
Combien de fois avait-il glissé des phrases anodine, que la jeune marchombre de l'époque ne comprenait que plus tard?
Pas plus tard que le mois dernier, elle en avait compris une...
Combien de fois lui avait-il répéter: "Tu ne mourras que quand tu sauras tout ce que tu dois savoir..."
Il avait répété mille fois ces mots à la jeune assoiffée qu'elle était.
Combien de fois.


"Et je… Je viens de comprendre que mon Maître n'était pas la cible… C'était moi. Sans doute les mercenaires pensaient-ils que c'était la meilleure façon de t'atteindre…"

Et les larmes coulèrent. Toutes retenues avec l'énergie du désespoir, elles perlaient sur ses joue, torrent de chagrin refoulé.
Les larmes glissèrent sur sa peau claire, jusqu’a la peau jadis mate d'Ena. Elle laissa les larmes abreuver son visage, hydrater sa peau, bruler ses yeux, s’éteindre sur ses lèvres. Elle laissa ses pores absorber les larmes d’un autre, de L’autre. Elle laissa aussi la douleur s’épancher, les paroles chanter.

Elle laissa le chagrin partir, voler vers l'infini.

Puis, avec délicatesse, elle les essuya, passant doucement sous les yeux de Nathaël. Les larmes elle-même étaient douces. Elle regarda ses yeux, elle y lut la tristesse et esquissa un sourire. Elle absorba les dernières larmes de ses mains. Elle caressa sa joue, passa la main dans ses cheveux, puis serra sa nuque, comme pour lui donner un courage inexistant, le pouvoir de battre la tristesse...
Elle posa sa tête sur les genoux de Nathaël, à demi allongée sur le canapé.
Elle se rendit compte que ses gestes n’étaient plus contrôlés.
Son âme voguait au loin.
Ses pensées pourtant étaient figées sur une chose.
Un nom.
Elle sentait son cœur murmurer des mots qu’elle ne comprenait pas.
Sa tête chantait des mélodies sur un ton qu’elle ne percevait pas.
Tout près, un autre cœur battait, murmurant en concert.
Tout près un autre esprit chantait…
Elle ferma doucement les yeux, s’abandonnant à la chaleur du feu, tout à coté…
S’abandonnant aux bras si doux…
Elle sentit son cœur se mettre à gronder, à hurler…
Elle sentit Nathaël bouger, tout doucement.
Indécis et sur de lui.
Horrifié et Enchanté.
Proie aux questions, donneur de réponse.
Le visage se rapprocha, lenteur extrême, langoureuse.
Elle sentit les yeux se fermer, les cheveux de Nat l’effleurer.
Elle sentit le souffle doux.
Puis les lèvres de mousses se poser sur sa joue. Elle frémit.
De nouveaux, le contact doucereux, savoureux…
Puis, juste à coté de ses lèvres.
Rien ne put retenir le sourire qui s’étira.
Alors, sous le regard d’Altaïr, plus haut, il posa ses lèvres sur les siennes.
Ena explosa. Littéralement.
Au fond d’elle, quelque chose explosa et son corps irradia.
Ses sentiments semblèrent s’envoler. Chagrin. Douleur. Rancune. Colère. Rage. Fatigue. Lassitude. Tout avait disparu…
Sauf la peau de perdre cet être qu’elle aimait depuis si longtemps.
Elle profita du contact, puis se retira, pour se rapprocher de nouveau. Elle posa sa main sur sa nuque, la fondit dans ses cheveux et gouta les lèvres savoureuses. Gout de bonheur oublié.
Elle profita pleinement de l’instant.
Et tout l’amour qu’elle avait en elle. Tout cet amour ne sortit pas avec rage et vitesse. Ses gestes restaient lents et doux. Ses lèvres sur les siennes, sur son visage et son cou. Tant de douceur pouvait alors exister…
Elle se fondit dans ce qu’on lui offrait.
Puis, avec lenteur, recula, ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de Nat.
Cristal.
Elle y lut tout ce qu’elle voulait, et les mots qui sortirent de ses lèvres étaient ce qu’elle pouvait dire de mieux :

-J’attendais ce moment depuis l’éternité…

Et elle fondit dans les bras de celui qu’elle avait retrouvé, en proie au bonheur d’un autre monde.

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeLun 17 Déc 2007 - 22:44

Explosion de bonheur…
Ses lèvres posées avec tendresse sur celle de la jeune femme reçurent ce qu'il attendait, depuis si longtemps… Depuis trop longtemps… La chaleur se répandit dans tout son corps, passant par ses veines, ses muscles. Elle fit tout le tour, passant par les membres pour finir dans son cœur. Celui-ci loupa un battement…
Toutes les pensées contradictoires qui le hantaient auparavant disparurent comme par enchantement. Les sentiments négatifs se laissèrent oublier, envahis par trop de bonheur… Echangeant un long baiser, langoureux, les deux marchombres écartèrent leurs lèvres pour les unir à nouveau. Rien n'aurait pu gâcher un tel moment. Absolument rien…
Cet amour, gardé au plus profond de son cœur, de son âme, depuis tant de temps sortit enfin. Par des chuchotements, par des gestes doux, d'une tendresse incomparable… ses mains, offrant de douces caresses, posées avec amour sur les hanches d'Ena.
Explosion des sentiments…
Les mots…
Tous ces mots qui, depuis des années, tentaient vainement de quitter son corps pour se réfugier dans le cœur de la Marchombre… Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte plus tôt ? Peut-être que tant d'années passées loin d'elle avait enfouit ses sentiments au plus profond de son âme, les y laissant s'atténuer peu à peu… Il vivait avec, tout en les ignorant… Fort… Très fort…
Leurs lèvres se quittèrent, comme à regret. Mais leurs regards restèrent les mêmes, plongés l'un dans l'autre… Ena trouva refuge contre son cou. Alors, elle murmura quelques mots…

- J’attendais ce moment depuis l’éternité…

Un sourire ne put s'empêcher de fendre le visage du jeune homme. Il l'observa… Elle était belle. Ses longs cheveux avaient retrouvé leur noirceur d'antan, à la fois brillante et soyeuse. Dans ses yeux s'étaient rallumées les petites étincelles de joie et de bonheur qu'il y avait lorsqu'il la voyait avec le traître. Sa peau, si pâle, si rugueuse il y a quelques heures, avait retrouvé toute le hâle du clair de lune… Toute la beauté des nuits d'été…
Elle se blottit dans ses bras.
En proie au bonheur parfait, il la serra contre lui. Repoussant une mèche de cheveux de son beau visage…
Alors, elle ferma les yeux. Il déposa un baiser du bout des lèvres sur son front, voyant que les larmes avaient entièrement séché cette fois ci. Plus aucune ne coulaient, et un petit sourire se trouvait désormais sur les lèvres d'Ena.
Nath la préférait comme ça, heureuse… S'ils pouvaient s'apporter mutuellement du bonheur, alors leur vie prendrait enfin un sens. La respiration de la jeune femme contre son cœur s'apaisa, elle s'était endormie…
Il la prit doucement dans ses bras et la transporta dans sa chambre. Jouxtant celle où était enfermée Isaï, par sécurité…
Il la posa doucement sur le lit, et lui mit les couvertures sur elle. Alors, il se pencha, et lui donna un tout petit baiser sur les lèvres pour ne pas la réveiller.
Faisant le tour du lit, il se dirigea vers l'autre extrémité pour éteindre la lumière qui luisait encore (Vous y avez cru hein ? Razz) puis, revenant vers la porte, il observa une dernière fois la jeune femme dormir.
Il semblait si apaisée dans son sommeil qu'elle en devenait magnifique…
Il s'allongea lentement sur le canapé et s'offrit le luxe d'emprunter une couverture bien chaude dans la chambre d'Isaï. Il éteignit la lumière…

***

Des cris… Des pleurs. Horribles, effroyables. Ils résonnaient dans sa tête comme la cloche du jugement dernier…
Une vision barbare, du sang partout…
Il avait échoué…
Il était là, sur ce canapé. Ce réveillant soudainement, il se dirigeait vers la chambre d'Ena, pour la trouver égorger sur son lit… Un homme a l'air sadique se trouvait à côté et, avant que Nathaël n'ait eut le temps de l'attrapé, il se volatilisait…
Isaï était dans un état similaire… Sauf que la vision de cette enfant si pure, si innocente tira des larmes au jeune homme…
Il avait tout perdu…

***

Nath se réveilla en sursaut. Se précipitant dans la chambre de sa bien aimée. Il ferma les yeux, refusant la réalité… Ou plutôt que son rêve en soit une. Il entra…
Elle était là, allongée sur son lit, aussi paisiblement qu'il l'y avait laissé il y a quelques heures. Le soleil brillait par la fenêtre, dispensant ses rayons hivernaux dans la pièce, désormais bien éclairée… Il s'assit à ses côtés. L'affolement se lisait encore dans ses yeux, et un fin filet de sang coulait le long de son poignet… Alors qu'elle ouvrait juste les yeux, il la prit dans ses bras avec l'énergie du désespoir.
L'embrassant tendrement pour voir s'il ne rêvait pas… Il descendit de ses lèvres vers son cou, provoquant un léger frisson à la jeune femme. Commençant à se calmer, il se dit que les explications viendraient plus tard.
Il se précipita dans la chambre d'Isaï. Là, par contre… Il eut de quoi s'inquiéter.
La pièce avait été renversée, tout était par terre. Les meubles étaient retournés sur le sol. Le petit pot de fleurs brisés en mille morceaux. Les belles boiseries toutes abîmées par des recherches sûrement intensives, mais peu fructueuses.
Rassuré à moitié, Nath se jeta vers Isaï. Mais la petite était toujours dans son berceau. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui, observant partout pour voir si elle n'était pas blessée. Elle n'avait rien. Il la ramena à Ena.

Le moment de s'expliquer n'allait pas tarder. Il s'assit sur le lit, essayant de contrôler le filet de sang qui coulait le long de son bras gauche. Il assit la petite fille sur ses genoux, et serra Ena contre lui… Rassuré de les voir toutes les deux en bonne santé.

"Tu m'as fait si peur, tu sais…"

Sur cette phrase étrange, les explications débutèrent…

"J'ai fait… un drôle de rêve, où je voyais les chambres attaquées. Vous étiez toutes les deux mortes… Ce n'était qu'un rêve, sauf pour un détail… La chambre d'Isaï. Elle a été entièrement retournée et est désormais sans dessus-dessous…"

Il fit une petite pause, laissant à la Marchombre le temps d'emmagasiner les informations…

"Tu as une idée de… de qui peut avoir fait ça ?"

Silence…

Ena Nel'Atan
Ena Nel'Atan

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeMar 18 Déc 2007 - 19:39

Elle avait trouvé ce qu'elle voulait.
Elle avait trouvé ce dont elle avait besoin.
Elle entendait le feu crépiter, le vent au dehors, souffler.
Elle entendait le coeur qui battait si près du sien.
Elle entendait le souffle profond d'Isaï.
Elle entendait le souffle de la vie l'envahir peu à peu...
Doucement, ses yeux se fermèrent, son souffle s'apaisa, ralentit.
Elle sombra dans le monde du rêve, encore à la limite de l'eveil.
Elle ne sentit pas qu'on la déplaçait, mais sentit les couvertures repliées sur elle, et le dous contact sur ses lèvres.
Elle plongea au pays des songes, apaisée.

Au milieu de sa nuit, elle avait l'esprit agité.
Elle remua, bougea, s'enfouit sous les couvertures, bougea de nouveau. Puis tout redevint calme. Elle cessa de remuer, ses paupières arrettèrent de s'agiter, et elle s'enfonça au fond du lit.
Dehors, le neige tombait, sans cesser. La nuit aspirait toutes les ombres. Le paysage disparaissait.

Brusquement, il eut un bruit de cavalcade, des pas précipités. Quelqu'un entra, stoppa. Elle ouvrit tout doucement les yeux. Nat se tenait là, immobile. Son visage était anxieux et ses trahaissait une profonde peur. Il s'approcha, et la prit dans ses bras, avec tant de force que le corps d'Ena se raidit immédiatement. Elle sentait ses esprits embrouillés, ralentis, genés. Quand elle sentit les lèvres du marchombre contre les sienne, elle força son coeur à se calmer. Il effelura son cou, elle eut un frisson.
Et elle se sentait endormie, faible...Etrange. Elle avait l'impression d'avoird été frappée par une masse, tous ses sens étaient atrophié. Elle aspira l'odeur de Nathaël pour se calmer, quand celui-ci reparit en trombe. Elle essaya de se lever, au pris d'efforts impressionants, elle s'assit sur le lit. Elle faillit se donner une gifle, furieuse de se voir ainsi diminuée. Quelquechose clochait, elle en était sure maintenant...
Nathaël ressurgit, Isaï dans les bras.
Instantanément, les connexions dans le cerveau de la jeune femme se firent, elle sentit la vie revenir, une vague de peur avec, et ses sens revinrent, sa tête lui appartenait.
Quelquechose s'était passé. Isaï était menacée.
Elle regarda la petite fille de tout part,mais elle ne paraissait pas blessée. elle soupira. Nathaël s'assit à ses cotés, et la jeune marchombre passa un bras autour de sa fille, et l'autre derrière le cou de Nat.
Elle se força à respirer. Calmement. Son reveil étrange n'arrangeait guère les choses.

"Tu m'as fait si peur, tu sais…"

Oui, il s'était passé quelquechose de grave. Ena laissa ses doigts caresser le cou du marchombre, attendant la suite des explications.

"J'ai fait… un drôle de rêve, où je voyais les chambres attaquées. Vous étiez toutes les deux mortes… Ce n'était qu'un rêve, sauf pour un détail… La chambre d'Isaï. Elle a été entièrement retournée et est désormais sans dessus-dessous…"

Elle bloqua sa respiration, sa tête se mit à bourdonner. Quoi? Pourquoi? Comment? Son sang bouillonnait. Ses pensées fusèrent, en un amas d'idées, dont l'une brillait avec une force surnaturelle.

"Tu as une idée de… de qui peut avoir fait ça ?"

La marchombre respira profondément, calma son souffle. Elle croisa les yeux angoissé de sa fille, et lui sourit. La petite fille ne se dérida pas, mais murmura, d'une voix chargée de peur:

-Maman...

C'était le premier mot qu'elle prononçait depuis son retour...Ena la prit dans ses bras, la serra contre elle, posant sa tête sur son épaule. La petite fille pleura, trop pleine des derniers évènement, noyée dans l'incompréhension. La marchombre s'adressa à Nathaël dans un murmure:

-J'ai une petite idée, oui...

Elle posa doucement Isaï sur les genoux du marchombre. Elle la regarda, une lueur interrogative dans les yeux, puis se laissa aller dans les bras de Nat. Ena se leva, s'approcha de la porte, et se figea.

-Papa...

Un silence.

-...J'ai soif...

Son sang se figea, et ses pensées bataillèrent de nouveau.
Elle hésita à ouvrir la bouche, à la démantir, puis se ravisa, incapable de briser le repère d'une enfant déja trop bouleversée. Incapable de lui
expliquer qu'elle n'avait pas le droit à cet homme qui était tout pour l'enfant...
Non, pas maintenant...Plus tard...Quand elle aurait grandi...Plus tard...Pas maintenant...
Plus tard...
Elle sortit, laissant à son ami le choix de se taire ou non. Elle passa la porte, et se dirigea vers la chambre ou dormait Isaï. Elle eut un haut-le-coeur. Saccagé. Détruit. Tout était dans un désordre indescriptible, meubles renversés, cassés, murs crevassés. Elle se concentra, ferma les yeux. Autour d'elle, elle sentait le fouilli, elle sentait la crevasse, à droite, le vase cassé devant, le lit intouché, vers l'est. Intouché. Aveugle, elle s'approcha du lit. Non, il était intouché...Mais alors...?Elle essaya de sentir quelquechose, quand quelquechose la frappa. Pour mettre un pareil désordre, il avait fallu faire un bruit monstre...Mais alors...La probabilité que ni ena ni Nat ne se soit reveillé approchait le zero absolu...Il y avait donc quelquechose...Elle retourna dans sa chambre, retrouvant Nat et Isaï. Elle s'assit, le souffle court. Elle regarda Isaï, prit la main du marchombre et parla, la voix entrecoupée par ses respirations:

-Je pensais bien...à quelqu'un...Gendaï, Gendaï avait...Un apprenti...Yiewël...Yiewël Feclya...Il a tout fait pour que Yew finisse sa propre tâche...recuperer Isaï...

Elle serra la main entre ses doigts, noyée dans l'incompréhension. Elle continua vaillament:

-Mais...Le lit n'a pas été touché...et Isaï est encore là...Je ne comprends pas...

Une protection? Rien ne pouvait resister à Yew...Alors...Et si c'était un autre mercenaire? Mais comment les auarit-ils abuser, tous les deux? Comment être entré sans avoir fait de bruit? Pourquoi ne pas avoir touché à Isaï? Une protection?
Les questions se ousculaient dans sa tête. Elle s'efforça d'y mettre de l'ordre,puis eut une pensée, elle expliqua à Nathaël ce qu'ils allaient faire. A cette idée, son coeur se serra. Comment cela allait-il se passer?

-Je dois aller expliquer ça à Valen...

Soudain, une question l'assaillit...Qu'avait-donc dit Nathaël a propos d'Isaï? Elle posa la question...

-Tu lui as dit que...

Elle laissa la fin de la phrase planer...Anxieuse.
[Tu peux décrire notre préparation et le départ pour les apparts de Valen, if you want^^]

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeVen 28 Déc 2007 - 0:37

La peur…
Ce sentiment était si fort dans la pièce, si lourd que même Isaï le ressentait. Elle tremblait dans les bras du jeune homme, tandis qu'il faisait de son mieux pour rassurer les deux filles, il n'était pas forcément très rassuré lui aussi… Il essayait tout du moins. Il serrait fort Ena contre lui, essayant vainement de calmer les battements de son cœur. Il passa tendrement sa main dans les cheveux de la jeune femme.
La tension était palpable. La peur se lisait dans les regards de cette étrange famille reconstituée. Toujours présente, dans chacun de leurs gestes, dans les mots prononcés à intervalles distancés. C'est vrai qu'en ce moment, les paroles étaient rares. Le temps n'était pas à la parlote, mais à l'action… Il fallait trouver quelque chose pour que tout aille mieux, pour que tout s'arrange… Nath voulait comprendre. Il voulait savoir ce qui c'était passé, il n'aimait pas cette peur ambiante qui planait sur ces retrouvailles… Sur ses retrouvailles… Alors, un bruit infime troubla le silence parfait de la chambre…

- Maman...

Le marchombre tourna légèrement la tête vers Isaï. Celle-ci semblait troublée, un peu décontenancée par les événements récents. Ce n'était pas forcément étonnant, mais Nath s'étonnait qu'elle comprenne quelque chose, à son âge…
Alors, Ena prit la parole, répondant à une question depuis longtemps oubliée par le jeune homme, qui pourtant l'avait posée il y a peu de temps.

- J'ai une petite idée, oui...

Il soupira. C'était déjà ça, une idée… Tout commence sur une idée. Une idée folle, belliqueuse… Tout dépend du dessein de son "inventeur". Les idées mènent à la réussite… Il fallait seulement trouver le moyen, l'indice, pour développer celle là. Il fallait trouver… Seulement trouver ! Pour trouver, il fallait chercher…
Isaï brisa de nouveau le silence. Devenu réflexion…

- Papa...

Nath s'étonna d'entendre la jeune fille prononcer ce mot, en le regardant… "Papa…"… C'était presque magique, comme une surprise si forte qu'il en oublia ses réflexions pour serrer un peu plus la petite contre lui… Peut-être devait-il se faire à l'idée qu'il était "Papa" désormais…

- … J'ai soif…

Là, il sentit Ena se contracter contre lui. Elle paraissait en proie à un choix difficile. Choix que le jeune Marchombre pensait deviner… Mais Isaï était trop… Trop jeune. Beaucoup trop jeune, trop insouciante. Il fallait lui taire toutes ces choses trop graves pour êtres entendues d'une si jeune enfant. Toutes ces choses d'adultes…
D'un coup, la jeune femme plongea sa main dans celle de Nath, la serrant très fort… Elle commença à parler.
L'idée germa…

- Je pensais bien... à quelqu'un... Gendaï, Gendaï avait... Un apprenti... Yiewël... Yiewël Feclya... Il a tout fait pour que Yew finisse sa propre tâche... récupérer Isaï...

Silence…


- Mais...Le lit n'a pas été touché...et Isaï est encore là...Je ne comprends pas…

Il ne comprenait pas non plus… Rien n'avait été volé, et Isaï allait parfaitement bien… A supposé que c'était bien Isaï… Mais ça ne faisait aucun doute. Peut-être n'était-ce pas du tout en rapport avec ça, peut-être était-ce Ena, ou même lui, la victime… Il est vrai que les mercenaires ont plus d'une raison de vouloir le tuer… La jeune femme peut-être aussi… Franchement, il ne comprenait pas. Ou alors Isaï avait quelque chose… Quelque chose contre les mercenaires.
Non… C'était sûrement lui, la cible… Sûrement.
Isaï ferma les yeux. Le sommeil manquait. Nath se leva et la déposa dans un petit lit à côté de celui d'Ena. Alors, il profita de l'instant pour observer la jeune femme.
Elle était belle… Encore plus belle qu'au lac. Ses cheveux, ses yeux, son teint… Tout avait repris les couleurs d'antan… Il s'approcha de la Marchombre, la prit par les hanches avec douceur et avança son visage… Alors, elle parla… Brisant cet instant magique…

- Je dois aller expliquer ça à Valen...

Valen…
Pourquoi Valen… Nathaël s'éloigna. Ses doutes se fondaient de plus en plus… Comment il avait demandé des détails lorsqu'il avait demandé à parler à Ena. Comment elle le tenait au courant de tout ce qui lui arrivait. Il s'assit sur le lit… Il aurait du se douter que tout cela n'était pas innocent. Mais aveuglé par l'amour, il n'avait rien vu. Plus stupide, tu meurs. Elle ne remarqua pas et continua.

- Tu lui as dit que…

Elle se tut. Il comprit de suite de quoi elle parlait. Alors, il fit comme ci de rien était…

"Non, il ne sait rien… "

Il savait qu'il avait bien fait de ne rien dire à cet homme qu'il trouvait antipathique. Mais peut-être ne le connaissait-il pas. Mal, tout du moins. Alors qu'elle se dirigea vers le berceau de la petite fille endormie, il l'arrêta avant et hésita quelques secondes.
Le dire, ne pas le dire…
Le dilemme s'imposa à lui comme une idée déjà germée. Une idée noire…
Le dire risquait de tout gâché, ne pas le dire risque de… tout gâché.
Autant en parler, se libérer la conscience…

"Il représente quoi, pour toi, ce… Valen… ?"

Cette question sembla gêner la Marchombre. Apparemment, Nath avait visé juste un endroit où il refusait de croire.
Etait-il si important qu'il se l'imaginait… Il faut croire qu'Ena et lui ont encore quelques choses à se dire, avant de continuer cette… "Enquête".
Il l'invita à s'asseoir à ses côtés sur le lit. Il la fixa, droit dans les yeux, de son doux regard cristallin où brillait une étrange étincelle… La déception, la jalousie peut-être… Et alors. Il voulait montrer ce qu'il ressentait. Il le montrerait…

"J'ai l'impression que l'on a encore pas mal de choses à se dire…"

Lourd silence, suspense durant quelques instants avant de tourner court…

"… Tu ne crois pas ?"

Silence…

Ena Nel'Atan
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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeVen 28 Déc 2007 - 16:29

C'était doux mais dur, calme mais agité, tendu mais délié...
Toute la pièce résonnait du mélange de sentiment qui se melait dans une cacophonie silencieuse...
Joie, Amour, Peur, Nostalgie, Apréhension, Peine...
C'était trop fort à supporter.
Et les questions sans réponses qui pourrissaient sans état d'âme les moments silencieux...
La marchombre se rendait compte qu'elle avait envie de frapper, de détruire, de faire souffrir ceux qui leurs faisaient endurer ça...
Nat devait-il porter plus que sa douleur et supporter des attaques incessantes?
Isaï ne pouvait pas vivre comme une enfant, insouciante et joyeuse?
Elle était plongée dans ses pensées, et sentit Nat s'approcher et l'attrapper par les hanches. Elle allait dire quelquechose, faillit se raviser, attendre...Mais ne put arretter:


-Je dois expliquer ça à Valen...

Le marchombre repartit, et instantanément, Ena regretta ses mots.
Que c'était t'il passé? Qu'avait-elle fait?
Elle sentit son ventre se nouer.
Puis elle regarda Isaï, et se força à penser à autre chose.


-Tu lui as dit que...

Quand il répondit, calmement, elle le fixa:

-Non, il ne sait rien.

Elle ne put retenir un leger soupir de soulagement. Sans qu'elle se l'explique, il était important pour elle de lui annoncer.
Inconsciente des pensées qui tarudaient Nathaël, elle se dirigea doucement vers le lit ou se trouvait Isaï, quand la main douce, mais ferme du marchombre la retint. Elle sentit de nouveau le noeud dans son estomac, et se tourna legèrement. Il sembla hésiter, et, inconsciement, Ena espéra. Il semblait indécis, taraudé. Quand la question sortit de ses lèvres, elle sentit son souffle se couper. Et toutes les images revinrent...

-Il représente quoi, pour toi, ce… Valen… ?

Il l'attira sur le lit, et la regarda de son étrange regard couleur cristal. Comme autrefois. De nouvelles images chassèrent les précédente. Un rire doux et mélodieux, un regard profond, brillant, des gestes doux, des regards tendres...Comment avait-elle pu ignorer? Comment avait-elle pu croire?
Elle avait cru en l'amour d'un homme qui ne voulait que gloire...
Elle avait balayé un amour qu'elle croyait faux, et qui, elle s'en rendait compte, avait survécu au temps et à la séparation...
Elle se rendit compte qu'elle n'était pas digne Marchombre...
Comment en était-elle arrivée là?
Elle faillit saisir la main de Nat et se ravisa. D'abord s'expliquer.
Elle respira profondément.


J'ai l'impression que l'on a encore pas mal de choses à se dire…

Un silence comme une masse tomba sur leurs épaule. Lourd de sens...

… Tu ne crois pas ?

Elle s'efforça de se calmer, elle retourna la tête vers Nathaël, mais se rendit compte qu'elle était incapable de soutenir son regard.


***

Elle se détourna, respira et se mit à parler:

-Valen...Est un homme que j'admire, pour sa force et son courage...

Elle s'aretta. elle hésitait. Dire? ne pas Dire? Et la réponse s'imposa à elle. Elle la suivit sans regrets:


-Je l'ai aimé...Parce que je l'admirai...J'ai sauvé sa vie...Et à ce moment je l'aimait...

Elle s'aretta de nouveau, comme si ses mots avaient pompé toute son energie. Elle serra son poing, releva les yeux et fixa Nathaël:

-Il m'a prit de haut. Il a fait quelquechose, et j'ai compris que je ne l'aimait pas...

Et là, la nouvelle évidence revint, et elle s'autorisa, après reflexion, à le dire:

-C'était la deuxième fois que je faisait une erreur. Quand tu es arrivé, que j'ai sentit mon coeur battre, je me suis dit que je ne l'écouterai pas...

De nouveau un silence. Sa voix se faisait plus profonde, un peu moins aigüe.

-Mais j'ai compris que tu était différent...Parce que ça vient de loin...Ce qui m'attache à toi vient d'un lointain passé, et a traversé le temps sans dommage...

***

Elle avait honte. Deux fois, elle avait cru. Elle était une incapable, elle avait cru ce qui était évidemment faux, elle avait cru...
Et deux fois. La rage qui s'emparait d'elle était intense.
Et soudain, elle revint à la réalité des yeux de Nat qui la fixait intensément.
Elle se rendit compte qu'elle avait imaginé. Elle voulut parler, laissa échapper quelques mots, et quand elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire, fut horrifiée:


-Il n'est rien...

Puis, elle releva les yeux, et corrigea:

-Il n'est plus rien...

Elle mentait. Il y avait encore son sang Faël entre eux, mais ça, elle n'y pouvait rien. Alors, elle répéta mots pour mots ce qu'elle venait d'imaginer, sans se rendre compte que ses gestes aussi étaient les même...
Et elle attendit.
Elle avait honte. Et elle avait peur.
Elle ajouta, dans un murmure a peine audible:


-...Je t'aime...


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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeVen 28 Déc 2007 - 20:50

Lourd silence… Plus rien ne bouge. Nathaël tient toujours le poignet d'Ena dans sa main droite. Il ne le serrait pas… Les gestes de la jeune femme pourraient parler à la place de son cœur.
Elle s'éloignait, sans rien dire… Alors Nath pourrait oublier cette nuit. Elle lui expliquait… Alors l'espoir brillerait encore.
Elle tourna les yeux… Loin… Perdue dans un crépuscule absent, elle n'osait pas le regarder en face. Il faillit partir… Croyant que tout était finit. Il retint une larme douce qui manqua de se briser sur la peau de la jeune femme. Il étouffa des paroles blessantes et la lâcha.
L'espoir revint…

- Valen... Est un homme que j'admire, pour sa force et son courage...

Silence… Juste pour son courage ?
Ena hésitait apparemment. Hésitait à quoi ? A dire la vérité ? A lui avouer que leur histoire était impossible ? Que son cœur était déjà pris par un autre ?
A lui dire… Que tout n'était que mensonge. Que, depuis le début, elle lui mentait…
Trahison…
Espoir…
Confiance…

- Je l'ai aimé... Parce que je l'admirais... J'ai sauvé sa vie... Et à ce moment je l'aimais...

Coup de poignard dans le cœur…
Encore…
Encore…
Tellement douloureux, trop intense. Comme si sa vie s'échappait à gros bouillons de son corps par son cœur. Les larmes… Il devait être fort pour les retenir tant elles désiraient couler. Elles voulaient quitter ce corps dans lequel elles avaient été emprisonnées pendant des années. Elles voulaient partir pour montrer qu'il était humain, qu'il avait des sentiments. Il n'avait pas toujours été ce solitaire insouciant et intrépide que tout le monde voyait en lui. Tous ceux qui le croyait rude, dur… Courageux, avec un cœur de pierre protégé par une barrière infranchissable.
Une seule personne avait déjà vu que ce n'était que mensonge était une femme… Pendant ses longs voyages.
Une aventure d'une nuit serait plus juste… Ena eut enfin le courage de le regarder dans les yeux. Il se délecta de la douceur de ses iris. L'observant d'un regard doux, humide. Pour la pousser à continuer. Malgré le fait qu'il refusait d'entendre une suite qui serait trop douloureuse…
Mais… Il voulait savoir.

- Il m'a prit de haut. Il a fait quelque chose, et j'ai compris que je ne l'aimais pas...

Ne jamais prendre un marchombre de haut… Surtout une femme comme Ena. C'était courir à sa perte.
Dans le cœur de Nath, une étincelle se ralluma lentement… A chaque mot, elle brillait un peu plus.

- C'était la deuxième fois que je faisais une erreur. Quand tu es arrivé, que j'ai sentit mon cœur battre, je me suis dit que je ne l'écouterai pas...

Et alors ? Pourquoi il lui en voudrait sachant qu'il a fait la même chose… Il devait lui dire. Il la laissa terminer ses explications, de moins en moins douloureuses. De plus en plus rassurantes, faisant briller de plus en plus l'étincelle de son cœur…

- Mais j'ai compris que tu étais différent...Parce que ça vient de loin...Ce qui m'attache à toi vient d'un lointain passé, et a traversé le temps sans dommage...

Explosion de bonheur… Il dut se retenir difficilement de la prendre dans ses bras, pour la serrer fort… Très fort.
La lumière qu'il avait prise au préalable pour la lumière du jour n'était autre que le reflet de la lune sur la neige. La nuit leur offrait encore quelques heures d'obscurité bleutée. Il resta impassible, masquant ses sentiments pour ne pas arrêter la jeune femme dans son élan. Toutes ses explications lui faisaient chaud au cœur. Il sentait que la confiance, entre eux, était de mise… Elle lui disait tout, sans oublier un détail.
Il était heureux…

- Il n'est rien... Il n'est plus rien…

Il ne put retenir un léger sourire. Ena, la tête baissée, ne le remarqua pas. Il ne put se retenir et s'approcha d'elle un peu plus. Il put ainsi entendre le murmure inaudible qu'elle prononça.

- …Je t'aime…

Il sentait que ce n'était pas des paroles en l'air, pour le rassurer. Il la savait honnête… Alors, il la prit dans ses bras. Puisant dans ces confessions le bonheur nécessaire pour lui redonner le sourire. Il rayonnait. Son cœur était emplit de joie. La joie procurée par l'amour de la jeune femme… Par son amour pour elle, réveillé soudainement. Encore plus fort, plus puissant qu'au premier jour.
Il savait que lui aussi avait certaines choses à lui dire. Mais ça attendrait. Sûrement… En cet instant, il n'avait qu'une chose à dire pour qu'eux deux soient au comble du bonheur. Il n'avait que trois mots à prononcer. Trois petits mots si insignifiants… Mais qui voulaient dire tant de choses… Qui exprimaient tant de réponses à tant de questions. Tant de réponses à tant d'interrogations, souvent jugées inutiles et laissées en suspens dans un coin de notre tête.
Dans un coin de notre cœur…
Ces mots n'auraient eut aucun mal à venir. Ils n'avaient aucun mal à quitter le cœur du jeune homme pour remonter vers ses lèvres. Il aurait pu le crier sur les toits, tout comme il aurait été capable de lui murmurer au creux de l'oreille.
Amoureusement, il se pencha vers elle. Lui murmurant ces douces paroles qui voulaient tout dire. Qui exprimait tout ce qu'il pouvait ressentir…

"Moi aussi, je t'aime…"

Puis, il lui offrit un doux baiser dans le cou avant de remonter vers le creux de son oreille.

"…Plus que tout…"

Il posa ses mains sur les hanches de la jeune femme et déplaça doucement ses lèvres. Les posant avec tendresse sur celles d'Ena, ils partagèrent un baiser comme on en voit rarement. On sentait l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre aussi loin que la voix de leurs cœurs pouvait porter. Il la posa sur le lit avec douceur, leurs lèvres toujours liées par ce serment qu'ils venaient tout deux de prononcer pour l'autre. Les bras de la jeune femme enserrent sa nuque, pour un dernier signe… Nathaël goûtait avec tendresse les lèvres d'Ena. Cette arrière-goût, comme exotique, si suave… Il aurait pu les gouter toute la nuit… Si les explications n'étaient pas de mise ce soir.
Alors… Ils se séparèrent. Comme à regret… Le jeune homme aurait voulu pouvoir rester encore… Pouvoir encore la serrer contre lui, pouvoir encore profiter de ces instants magiques qu'ils vivront rarement… Ces moments si doux, si forts. Qui offraient à son cœur un rayonnement qu'il n'avait connu qu'une et une seule fois… Il revivait ces instants désormais… Tellement heureux !
Mais, cela s'arrêta. Sur une note de tendresse et de passion. Sur une note de douceur exquise et introuvable…
Nath pencha la tête. Il se mordit la lèvre inférieure, tandis que les mots quittèrent sa conscience les uns après les autres…

"Tu dois savoir une chose… Je ne pense pas qu'Isaï était la victime. Sinon… L'intrus l'aurait prise avec lui… Il ne l'aurait pas laissé en vie, non…"

Temps de silence…
Nath reprit son souffle. Continuant sur sa lancée…

"C'était… C'était moi qu'ils voulaient. Je fais partit d'une guilde que les mercenaires ont pour but de détruire. J'en suis même devenu le "chef", par filiation…"

Silence…
Il plongea avec une tendresse si forte ses yeux dans ceux d'Ena qu'elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert…

"La guilde appelée… La guilde des assassins et métamorphes…"

Alors, comme pour le prouver, il ferma les yeux. Espérant qu'il y arriverait encore. Alors, ses bras devinrent ailes gracieuses. Sa peau devint plumes, bleutées, magnifiques… Ca ne dura qu'une seconde. L'homme qu'il était devint aigle. Pour quelques secondes… Il vola un peu dans la pièce et redevint homme.
Alors, il se posta doucement devant Ena et attendit sa réaction…
Confiant…

Ena Nel'Atan
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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeSam 5 Jan 2008 - 23:21

Proche. Si près.
Elle avait honte d’elle-même. Elle avait blessé celui qu’elle aimait.
Elle avait fait tant d’erreur. Trop de méprises. Aveuglements.
Elle se haïssait, et, si proche d’elle, il ne bougeait pas. Elle avait tellement envie que tout finisse…Elle voulait vivre comme elle l’entendait…
Elle avait été bernée, dupée, volée. Il avait tué sa vie pour avoir une fille. Pour que cette fille devienne une des meilleures mentaï. Trop de douleur.
Comme le disent les mots… « Le temps pour l’amour est comme le vent pour le feu : Il éteint les petits et attise les grands… » La marchombre se souvint des mots et laissa échapper un sourire. Ils avaient été prononcés des années plus tôt…Elle se souvenait de la voix grave et suave…Geÿtro…Elle se souvenait clairement de deux silhouettes, côte à côte, assises sur un rocher, les pieds dans l’eau agitée d’une petite cascade au milieu d’une rivière…Alors, déjà à ce moment, il savait…Alors qu’elle-même ne voyait que Gendaï, Geÿtro avait déjà deviné…Quand il avait dis ces mots, après un silence, elle l’avait regardé, ne comprenant pas. Et il avait fait la même chose qu’a chaque fois. Il avait sourit. Elle avait compris que le sens viendrait tout seul…Plus tard…Et là, elle venait de comprendre que Geÿtro savait ce qu’elle-même ignorait… « Le passé offrait autant de secret que l’avenir… » Et c’était encore des mots bien vrais qu’elle n’avait pas voulu croire…
Elle se rendit compte combien elle était humaine…Marchombre, mais si humaine, si banale…si naïve aussi…
Ses propres mots brulèrent ses lèvres. Si vrais, si lourds, si purs. Juste là, à coté il écoutait. Doucement, il s’approcha.
Proche, encore un peu plus près.


-…Je t’aime…

Ses bras l’enlacèrent. Ils étaient murs face aux flèches de la peur. Ils étaient couvertures face au froid, pansements face aux blessures, flamme face à la glace, abri faces aux tempêtes…Refuge. Elle fondit dans ces bras, s’offrant à un ange.
Le souffle de la brise face à la chaleur du soleil s’approcha, et un sifflement aérien se fondit en elle.


"Moi aussi, je t'aime…"


Ses lèvres effleurèrent son cou, voile de la nuit caressant une étoile solitaire, l’enveloppant de sa force, muraille face à l’infini…

"…Plus que tout…"


Les mots devinrent fluides. Le cœur de la jeune femme accéléra doucement, et irrigua tout son corps de l’élixir fait des mots mêlés à l’invisible amour portés par le souffle doux. Comme si chaque vaisseau ne portait plus du sang mais de l’espoir. Un jour meilleur viendrait. La paix reviendrait. Un jour tout s’arrêtera…Un jour la vie s’ouvrira…
Les mains, plumages d’un ange, se posèrent sur ses hanches. Caresses indélébiles. Frôlements légers. L’instant où l’on croit que l’éternité les liera…Leurs lèvres se lièrent, porteurs d’un amour refrénés depuis si longtemps…Si longtemps…Elle savait qu’au dessus d’eux, deux personnes la fixaient…Elle savait que Geÿtro faisait son petit sourire si doux et éthéré…Qu’il attendait qu’elle comprenne…Elle songea un instant que peut-être il la regardait plus que son propre maitre…Mais se ravisa…C’était si différent…Et elle savait aussi que Gendaï la regardait. Impassible. Avec ses yeux tueurs. Il la regardait et il espérait. Il surveillait Yew.
Elle gouta ses lèvres, gout de brise et de passé. Gout d’Eternité…
Elle effleura sa nuque, ses doigts se faisaient plumes pour une caresse absolue. Le cœur qui battait si près du sien n’en était pas vraiment un autre. Juste un miroir du sien, battant lentement, hydratant le corps de son liquide de vie. La peau du marchombre était douce, ses lèvres sucrée et savoureuse. L’Eternité…
Son cœur irradiait, éclairant de sa lueur le lien qui les unissait…L’Eternité…
Et lentement, il sembla reculer.
Elle voulait que ses doigts soient griffes pour le retenir, que ses bras soient chaines, que ses yeux soient aimants…Elle voulait que ses lèvres soient encollées que l’Eternité ne s’arête pas…Pourtant, elle sembla disparaître, avec délicatesse et une finesse bienveillantes…Alors, doucement, les doigts de la marchombre se desserrèrent, ses lèvres s’écartèrent, son corps recula…Et les mots, armes aiguisées, briseurs de rêves, Liens vers la réalités passèrent les lèvres qu’elle venait de sceller…Elle détourna le regard, incapable de regarder encore une fois la vérité en face…


-Tu dois savoir une chose… Je ne pense pas qu' Isaï était la victime. Sinon… L'intrus l'aurait prise avec lui… Il ne l'aurait pas laissé en vie, non…

Elle ne bougea pas. Le ciel semblait tonner, la terre gronder…Comme si l’air avait eu soudain la masse de l’eau, enserrait ses poumons non préparés, bloquait son cœur et enserrait son âme.
Et elle releva les yeux. « Même la mort, on la regarde arriver…Ena…Seul le désespoir peut te faire détourner les yeux… »
Encore les mots de celui qui souriait, juste au dessus…Etoile brillante, vestige du passé…


-C'était… C'était moi qu'ils voulaient. Je fais partit d'une guilde que les mercenaires ont pour but de détruire. J'en suis même devenu le "chef", par filiation…

Et ses yeux de cristal, plongés dans les siens. La tête penchée à la façon d’un oiseau intrigué. Il était si beau. Il avait la peau de celui qui a passé trop de barrière et n’a pas fini…Mais qui n’a pas peur…
Alors lui aussi ? Alors lui aussi devait être tués ?
Comment pouvait-on briser un mur déjà écroulé ?


-La guilde appelée… La guilde des assassins et métamorphes…

Assassins ? Métamorphes ? Alors c’était vrai…Alors quand on était au fond du gouffre, on pouvait encore descendre ? Alors quand on était déjà brisé, on pouvait être encore détruits ?
Alors les ailes cachées un instant plus tôt se libérèrent du rêve et plongèrent dans la réalité….Alors la grâce aérienne devint vol, et la douceur secrète devint plumes…
Alors tout était possible ?
Devant elle se tenait un faucon aux reflets bleutés…
Elle aurait du être surprise…Elle savait qu’elle aurait du être surprise, impressionnée…Ou même effrayée…
Oui, elle aurait du se sentir stupéfiée…
Pourtant, aucun de ces sentiments ne l’étreignait. Pourtant, elle se sentait juste lasse. Comme si elle le savait depuis longtemps…Ou comme si peu lui importait…
Ailes redevinrent bras, Plumes redevint peau après quelques battements vers la liberté…
Ses propres jambes se déplièrent, ses doigts serrés se délièrent. Elle se redressa. Les yeux plongés dans ceux rapaces de Nathaël lisaient la détresse d’un enfant, sa fureur et sa surprise…Jamais quelqu’un n’avait été aussi clair…Sans qu’elle comprenne, une autre image s’imposa à elle…Elle était sure qu’elle avait déjà vu le corps changer de forme…Elle voyait distinctement une biche. Ce n’était pas une biche mais un humain…Mais qui ? L’image ne revenait pas…Elle se rendit compte qu’Elle, celle qui avait une mémoire hors-norme, elle qui se souvenait même de la forme d’une feuille croisée avait oubliée qui pouvait prendre les traits d’une biche…L’idée qui l’avait frôlé quelques instants plus tôt devint certitude…
Elle était rongée de l’intérieur…
Volée. Manipulée. Déchirée. On la tuait de l’intérieur. On lui enlevait sa force et ses souvenirs…
Elle se leva, caressa doucement la joue de plume, approcha sa joue de la sienne. Frôlement. Echange. Puis elle continua. Elle s’approcha de la fenêtre et en écarta les rideaux. Dans son dos la cascade de ses cheveux brillait. Ses yeux se levèrent vers la Lune. Elle la regarda, puis chercha des yeux Altaïr…L’Etoile qui l’avait toujours suivie…l’Etoile qui avait remplacé sa sœur disparue…Elle lui envoya un regard chargé de haine et de rancune. Elle la foudroya pour lui faire payer ce qu’elle endurait. Elle avait les yeux humides mes larmes ne coulaient pas. Elle posa les doigts sur la vitre, approcha son front et sentit la surface froide glacer sa peau. Elle se mit à parler. Sa voix était posée, mais ses mots exprimaient son désespoir. Ses paroles étaient perçantes, pour aller jusqu'à Altaïr…Pourtant, c’était un murmure suave et sucré…


-C’est comme ça que tu voulais que je vive…Je me suis tournée vers toi, et tu m’as menée vers la falaise…Tu as pris mon cœur pour le brûler, mon âme pour la glacer…

Elle s’arrêta, essuya la buée qu’elle venait de créer, et continua :

-C’est ce que tu voulais…Tu voulais que je souffre pour toi…Tu t’abreuve de ma douleur…

De nouveau elle stoppa. Sa voix était toujours un voile sucré. Elle tourna la tête, sa joue se posa contre la surface de glace, sans que ses yeux ne quittent son bourreau…

-Tu me laisses les aimer pour que j’ai peur…Tu m’as trahie n’est-ce pas ? Tu m’as guidée, puis tu m’as volée…

Et son désespoir ravageait son cœur. Elle avait envie de passer la dernière limite…Elle voulait quitter ceux qui par leur amour lui apportait la peur…Plonger dans l’Infini, Plonger vers le rien…Finir, quitter, briser…
Et elle se rendit compte de ce qu’elle pensait…Elle se rendit compte qu’elle se laissait avoir encore une fois et la certitude revint…Elle avait encore peur…Si humaine…
Elle savait qu’elle était injuste envers celle qui l’avait empêchée de sombrer…Envers l’Etoile qui avait été une partie de son âme…Elle le savait, mais elle avait peur…
Elle se tourna, quittant la glace froide pour regarder le faucon aux traits humains qui se tenait derrière elle. Il était une des choses qu’elle avait depuis longtemps…Il était une des choses qui faisaient partie d’elle. Elle avait encore les yeux humides. Elle ouvrit délicatement la fenêtre, sans un seul bruit, les yeux fixés sur le corps félin de Nathaël. Elle ouvrit les deux battants en grand. La nuit s’étendait devant eux. Dehors, seul le croissant de lune et les étoiles éclairaient la façade du bâtiment. L’étendue neigeuse reflétait la lumière des astres commes des miroirs renvoient une image. Elle s’étendait vers l’infini, blanc voile sur les brins du passé. On entendait un hibou, qui voulait couvrir le bruit de la cascade, les clapotis du lac, la liberté de la nuit…Mais Ena, insensible à la beauté étendue derrière elle fixait Nathaël. Elle s’approcha de lui. Elle saisit ses mains, les yeux humides mais le regard fier. Elle déposa un baiser sur ses lèvres, et s’approcha de la fenêtre, attirant Nathaël qui la suivit…Elle s’arrêta devant la fenêtre, serra la main du marchombre, puis se força à la lâcher. Elle tendit son autre bras vers la nuit froide, comme pour attraper la lune, et ses mots furent une brise, à peine un son, un chant d’étoile…


-Déplies tes ailes et voles vers l’infini…Vis de la liberté que t’offre tes plumes…Vole la Nuit et souffle l’Eternité…

Et devant eux s’étendait une liberté permise…


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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeDim 6 Jan 2008 - 2:39

[ Euh… Oui. Je suis un aigle, pas un faucon, j'ai édité. Je m'étais trompé. ]

D'homme à faucon, de faucon à homme. Les bras devinrent ailes, la peau devint plume. Puis, tout s'inversa, tout redevint comme avant, comme au début. Nathaël avait peur, très peur. Pendant toute son explication, l'expression d'Ena avait changé. Il savait qu'il avait fait le bon choix en lui avouant l'unique vérité, mais il craignait qu'elle ne s'en aille. Si elle partait… Non ! Il ne pouvait imaginer sa vie sans lui.
Un jour, quelqu'un lui dit…
" Sa dernière heure, on la fait seul… "
Effrayer par cette vision des choses, il avait tout fait. Il avait réfléchit des heures, assit sur des rochers des plages environnantes. Seul, il avait pensé. Il s'était remémoré toutes les choses qu'il avait apprises. Il attendait quelque chose pour prouver que cette phrase était vraie. Il voulait juste la preuve… Juste une preuve, une seule…
Aujourd'hui, il avait cette preuve. Il avait trouvé ce qu'il avait toujours recherché. Lors de ses longues réflexions en solitaire, il se disait toujours que, même si on passe sa dernière heure seul, il fallait vivre pleinement sa vie, avec tous ceux qui comptaient vraiment. Sans faire ni états d'âme, ni crises… Il fallait vivre, tout simplement. Croquer sa vie à pleine dent, ce qu'il ne faisait pas forcément d'une manière très… Habile.

***


Seul, assis sur un rocher, le regard cristallin tourné vers un horizon sombre et désastreux. Ces mots résonnent encore dans son esprit. Geÿtro les a dits… Sans vraiment savoir que cela entraînerait une telle réaction. Désormais, plus rien d'autre ne comptait. Preuve à l'appui, ou rien. Preuve, ou alors il n'y croyait pas. Comment être sûr… ? Impossible…
Toutes ces pensées se bataillaient. Tout lui venait, d'un coup, pour repartir sans qu'il ait le temps d'analyser l'information. Alors, il s'y prenait à sa manière, une par une…
Il y avait différente façon de mourir, assassiné, de mort naturelle, maladie, volontaire… Dans tous ces cas, il avait tout repris, tout analysé, tout observé avec attention. Visualisant chaque situation, tant bien que mal, dans son esprit, pour se placer dans le rôle de la victime…
Assassiné… Généralement, personne n'est seul, mais on se retrouve seul avec soit même. Peut-être que ces paroles sembleront étranges… Mais non. Enfermé, en proie à ses démons intérieurs, on lutte contre une mort certaine, provoquée par quelqu'un de mal intentionné. Il est là, l'assassin, nous ne sommes donc pas seul… Mais la solitude psychique est la pire de toute… Et, au grand jamais, elle ne fut plus présente qu'en cet instant.
Cette preuve le contenterait, pour l'instant. Jusqu'à ce qu'il veule une analyse plus poussée… Alors il reprendrait ses longs débats en solitaire, bercé par le chant doux et cristallin du soleil couchant. Aveuglé par l'horizon nouveau, dessiné de tons jaunes orangés, se reflétant dans des yeux bleu azur, créant des effets à la fois bienfaiteurs et malsains. Evidemment, un seul des deux côtés l'emporte, celui qui a toujours guidé ses pas.
La mort naturelle… Cet événement souvent si douloureux qu'aucun expert n'a jamais réussit à déchiffrer. Pendant la nuit, le souffle court, la respiration toujours présente malgré tout. Les yeux fermés, on se bat, l'organisme lâche… On ne peut plus se battre. Nos yeux se voilent peu à peu, notre souffle s'éteint. Notre cœur cesse de battre, nos pensées se figent sur ceux qui ont compté, sur ceux que l'on ne veut pas voir partir, même s'ils restent et que nous, nous partons. Loin, très loin… Trop loin pour pouvoir les revoir une dernière fois.
Perdu dans ses espoirs de liberté et d'évasion, Nathaël n'entendait pas les sons autour de lui. Geÿtro l'aurait appelé qu'il n'aurait rien entendu venir. Son débat seul était trop passionnant.
Les morts volontaires…
Il ne les avait jamais vraiment comprises. Il ne désirait jamais assister à ça. En général, les personnes attentant à leur vie ne le font pas en spectacle. Ils sont seuls, enfermés dans leur tristesse, dans leur envie de disparaître, de partir loin, sans aucun retour possible. Les retours en arrière… Pourquoi jamais cela n'a été possible… Sinon, tant de choses seraient arrangées, il n'aurait jamais fait la bêtise de l'abandonner…

***


Il ouvrit les yeux, réveillé par la voix d'Ena. Elle s'était approchée de la fenêtre, elle l'ouvrit en grand. Effrayé, il voulut s'avancer. Si elle sautait, il ne se le pardonnerait jamais. Ca lui apprendra à rêver sa vie plutôt que vivre ses rêves. Son rêve, il était là, devant lui. Si beau pris dans les reflets lunaires bleutés…
Les larmes humidifiaient ses yeux, laissant voir son regard marron pétillé.... Il les voyait précisément, tellement elles accrochaient la clarté nocturne qui s'étendait à présent dans la pièce. Alors, Ena se pencha. Il la prit par le bras, rapidement, elle ne s'en rendit même pas compte.
Elle parla, il se tut, recula…

- C’est comme ça que tu voulais que je vive…Je me suis tournée vers toi, et tu m’as menée vers la falaise…Tu as pris mon cœur pour le brûler, mon âme pour la glacer…

Elle le prenait mal… Qu'il avait été sot ! Il aurait du attendre, vivre pleinement l'idylle et s'assurer de sa solidité avant de tout briser.
Idiot.
Stupide.
Irréfléchi.
Tant de mot pour le décrire, mais un seul le représentait vraiment.
Amoureux. Oui… Certes, stupide, idiot, mais amoureux. C'était l'important.
Ena continuait. Les mots devenaient comme des pieux enfoncés dans son cœur. Il mit quelque minute à comprendre qu'elle ne s'adressait pas à lui.
Mais à elle…

- C’est ce que tu voulais…Tu voulais que je souffre pour toi…Tu t’abreuves de ma douleur… Tu me laisses les aimer pour que j’ai peur…Tu m’as trahie n’est-ce pas ? Tu m’as guidée, puis tu m’as volée…

" Tu me laisses les aimer… " .
Elle avait le regard tourné vers l'extérieur. Comme si elle discutait avec les étoiles. Soudain, il se souvint de cette nuit. Elle lui avait parlé de sa bonne étoile, celle qui était toujours là pour elle, Altaïr… Elle parlait avec l'Etoile.
Le temps que cet éclair de lucidité atteigne son cortex cérébral, Ena avait déjà quitté le rebord de la fenêtre pour s'approcher de lui. Elle le guida, vers la fenêtre. Sans craindre, Nathaël se laissa faire. Si elle avait choisit de le tuer, il mourrait fier d'avoir réalisé son rêve, pour un soir… Heureux d'avoir pu tendre la main vers un avenir incertain et attrapé la corde qu'on lui tendait pour remonter durement la pente si abrupte descendue pendant toutes ces années.
Tendresse…
C'était le seul mot pouvant qualifier le baiser offert par la jeune femme, penchés sur le rebord de la fenêtre en bois. Il ne comprenait pas, tout se mélangeait dans sa tête. Il sentait venir une chose qu'il refuserait pour toujours. Il sentait que quelque chose allait se passer. Une chose qu'il redoutait…
La mort…
Non. Il ne redoutait pas la mort, il redoutait de mourir seul, sans avoir pu démontrer que le contraire était possible… Il voulait être le premier homme à mourir loin de la solitude…
Cette phrase continuait de le hanter. Elle le hanterait pour toujours, même quand Satan prendrait lentement possession de son corps…

- Déplies tes ailes et vole vers l’infini…Vis de la liberté que t’offrent tes plumes… Vole la Nuit et souffle l’Eternité…

Elle voulait qu'il parte… Alors il partirait. Tel était son désir alors il l'exécuterait. Contrainte de l'amour. Mais, avant, il s'exprimerait.
Résigné, il attendit. Les minutes s'écoulèrent comme des heures, passant lentement, alors que leurs regards étaient plongés l'un dans l'autre dans un ultime dialogue muet. Evidemment…
Dans le reflet de la lune, la jeune femme, penchée sur lui dans un dernier espoir, était encore plus belle. Bien que les rayons accrochaient dans ses larmes, il ne la trouvait que plus humaine dans ce geste.
Il ne faut pas retenir ses larmes, sinon elles durcissent et transforment le cœur en pierre… Voilà ce qu'il est devenu, pour ne pas avoir suivi cette doctrine. Un cœur de pierre, incapable de ressentir autre chose que l'envie de tout dire, l'envie d'être enfin celui qu'il avait toujours voulu être.
Maintenant, il n'était rien.
Plus rien.
Il venait de perdre sa seule source de bonheur, les ailes dépliées, il renierait sa promesse. Il ne pouvait pas renoncer aux deux. Il devait choisir, et le choix s'imposait de lui-même…

" Je ne déplierais pas mes ailes. "

Silence. Nathaël prit son souffle, il respira un grand bol d'air frais avant de refermer la fenêtre sur son destin. Il plaqua Ena contre le mur avec douceur, les mains posées sur ses épaules profitant du dernier regard.
Du dernier instant d'Eternité…

" Je ne les déplierais pas, car j'ai promis de ne le faire qu'en cas de nécessité. Je ne les déplierais pas parce que je ne veux pas mourir seul… "

Les mots se firent plus fluides. Les paroles vinrent d'elles-même. Il comprenait enfin… Les explications chevauchaient la brume comme les cascades chevauchent la roche…

" Je ne veux pas mourir, non… Parce que, pendant toutes ces années, j'ai cherché un sens à ma vie. Aujourd'hui, je sais une chose. Je ne sais pas où je mourrais, je ne sais pas quand, ni même si je serais seul… Mais je sais que ma vie, je veux la passer avec toi… "

Sans difficultés particulières, les mots avaient fusé tout seuls. Tout comme les gestes. Tout comme tout le reste… Mais alors, même si tout ce que l'on raconte dans les livres montre le plus bel amour, aucun livre ne relatera cette histoire…

" Laisse-moi une chance de te montrer que je t'aime… Si tu refuses, je partirai. "

Alors, il la saisit par les hanches, s'approchant d'elle avec une tendresse encore inconnue. Avec dans le regard cette étincelle de sincérité qui brillait depuis quelques instants, comme pour montrer qu'il refusait de la perdre, alors qu'ils venaient à peine de se retrouver. Alors qu'ils venaient tout juste de se trouver.
Il approcha son visage, leurs lèvres se frôlèrent, sans se toucher. Il chuchota un dernier argument…

" Je te l'ai dit… Parce que, quand on s'aime, on ne se cache rien… "

Implacable, celui là.
Evidemment, il craignait plus que tout la réaction de la jeune femme. Apparemment, elle se laissait faire. Une seconde chance ? Ou alors avait-il mal interprété l'histoire de l'envol… ? A vrai dire, tout se mélange dans sa tête. Tout part dans tous les sens. De tous les côtés. Il ne sait plus comment interpréter les choses, il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Son cœur guide ses pas, sa tête ne réagit plus… Son cœur… Guidé par son cœur, par le lien qui l'unissait à Ena.
Guidé par l'amour qu'il lui porte, il avance.

Leur baiser dure, longtemps. Encore un peu… Aucun ne voulait briser cet instant, tant de doutes résonnaient dans son esprit, il ne savait pas si tout était arrangé. Il ne savait pas si c'était terminé ou non. Il ne comprenait plus rien…
Seulement guidé par l'amour…

Ce livre contait leur histoire. Liée pour toujours par un lien plus fort que la mort.
Cette page du livre n'était pas prête d'être tournée…

Ena Nel'Atan
Ena Nel'Atan

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeJeu 10 Jan 2008 - 20:27

[T'as fait une petite erreure, je ne pleure pas, j'ai juste les yeux mouillés^^(j'ai mis en rouge dans ton texten te sachant flemmarde^^]


Les yeux tournés vers la lune, elle évitait de regarder Nathaël. Elle était tiraillée...Elle voulait qu'il parte, pour gagner sa liberté et réussir à survivre, sans avoir à se battre aussi pour elle et Isaï...Mais en même temps, cette idée lui paraissait irréalisable, extravagante, horrible même...Et si...S'il partait? Si...
L'idée était intolérable, son cœur se serra...Et si...Elle l'aimait comme elle n'avait jamais aimé personne, elle brûlait d'envie d'être à lui...Elle imaginait son sourire dans la lune, son visage dans l'eau, son corps sur les murs et elle le voyait partout...Les traits du bois semblaient les siens et les flammes dans la cheminées, insatiable, semblait se nourrir de leur amour eternel. Là, devant la fenêtre, alors que le vent caressait ses cheveux, alors que le froid mordant faisait rosir ses joues et la faisait trembler, elle avait peur. Elle avait peur de perdre ce qu'elle avait trouvé, comme cela semblait être devenu une habitude chez elle...Elle songea à sa fille, qui dormait, dans la chambre, juste à coté...juste séparée d'elle par une cloison de bois, fine. Elle aimait cet être qui aurait du être un enfant de lumière et qui avait du endurer la haine des adultes et leur relation compliquée...Une idée lui frôla l'esprit...Et si, plus tard, elle en voulait à sa mère d'avoir tué son père? L'idée la fit frissonner. Les humains sont si compliqués...Pourquoi tout ne pouvait pas être simple? La nuit dehors, la neige, le vent et le froid paraissaient si...innocents, si libres et si simples...Les yeux fixés sur Altaïr, la jeune femme laissa une larme glisser le long de sa joue. Une seule. Quand la voix du marchombre se fit entendre, retentissante par son sens mais légère par son ton, elle se figea.

" Je ne déplierais pas mes ailes. "

Les deux mains légères se posèrent sur la fenêtre et la refermèrent. Comme si le sang figé de la jeune femme redevenait fluide, son cœur se remit à battre, irriguant de nouveau ses muscles ankylosés, redonnant vie à un corps vide un instant plus tôt...Un corps cryogénisé pour une infinie inconnue...Le marchombre, avec sa délicatesse propre et ses gestes doux, la plaqua contre les murs, les mains sur ses épaules...Que jamais ces mains ne puissent s'en aller...jamais...Encore un peu d'Eternité...Encore un peu...

" Je ne les déplierais pas, car j'ai promis de ne le faire qu'en cas de nécessité. Je ne les déplierais pas parce que je ne veux pas mourir seul… "

Elle nageait dans ses paroles, dans sa voix profonde, dans ses mots délicats. Elle se figea en entendant la dernière phrase...ça lui rappelait quelque chose...Mourir seul...Sans doute Geÿtro...
Elle laissa couler quelques larmes, qui roulèrent doucement sur ses joues, pures et légères.

" Je ne veux pas mourir, non… Parce que, pendant toutes ces années, j'ai cherché un sens à ma vie. Aujourd'hui, je sais une chose. Je ne sais pas où je mourrais, je ne sais pas quand, ni même si je serais seul… Mais je sais que ma vie, je veux la passer avec toi… "

Et ses paroles étaient une fontaine d'eau douce, eau de montagne pure et froide, si agréable à boire...Couleur invisible, espoir sans borne...Elle baissa la tête, et posa son front contre son torse, de la même manière que sur la fenêtre, quelques instants plus tôt. Elle écouta les battements de vie, si forts et si doux, si vrai, si lumineux. Puis elle se releva, lentement, jusqu'à reposer la tête contre le mur.

" Laisse-moi une chance de te montrer que je t'aime… Si tu refuses, je partirai. "

Il la saisit par les hanches, lâchant ses épaules. Elle sentit une onde de chaleur la parcourir. Flamme foudroyante, parcourant un corps pour le purifier, ou onde légère soignant des blessures profondes, refermant les plaies...Des gestes satinés, tendres. Il s'approcha d'elle. Ses yeux étaient brillants, comme si du réel cristal s'était réfugié dans ses iris. Leurs lèvres se rapprochèrent, s'effleurèrent, sans se toucher vraiment.

" Je te l'ai dit… Parce que, quand on s'aime, on ne se cache rien… "

Si des flèches aiguisés pouvaient représenter des mots, ceux là en serait. Tant d'amour dans seulement quelques mots, tant de faiblesse et de forces mêlées dans une phrase, tant de doute et d'espoir, tant d'envie et de désir, tant d'attente et de douleur...Leurs lèvres se mêlèrent dans un baiser tendre. Tout près d'elle, la marchombre sentait la chaleur d'un corps qu'elle voulait toujours plus proche, toujours plus présents...Elle recula doucement son visage et posa la tête sur l'épaule du marchombre. Sa bouche s'entrouvrit et un murmure comme un chant souffla aux oreilles de Nathaël:

«Jamais personne ne pourra t'aimer autant que moi...»

Elle recula de nouveau, leva les yeux et plongea dans ceux du marchombre. Si pures et si beau. Leurs prunelles de complétaient...Noires et grises...Grises et noires...Si fort.

«Jamais je ne soufflerai pour autre que toi...Et je ne passerai pas la dernière limite sans toi...»

Elle l'embrassa de nouveau. Tout l'amour qui voulait sortir d'elle, qui aurait pus surgir comme une explosion parvenait à sortir avec lenteur et patience. Elle mit ses mains sur sa nuque, caressa doucement ses cheveux, si doux, si éthérés...Elle sourit, passa sa joue sur celle de Nathaël, déliée. Elle le poussa très légèrement, le faisant basculer sur le lit, tout doucement.
Douleur. Ardeur. Passé. Présent.
Erreur. Horreur. Frayeur. Anxiété.
Envie. Désir. Souffle. Attente.
Amour. Haine. Eclats. Nuit.

Comment autant de sentiments pouvaient-ils se mêler, se fondre les uns dans les autres et donner cette douceur folle, cette onctuosité, ce velours de gestes et de mots...

Avenir. Allégresse. Courage.
Souvenirs. Sourires. Paroles...
Oubli...
Oubli...

Tout semblait avoir disparu dans sa mémoire, alors que chaque instant de sa vie semblait tracé à l'encre de feu dans sa tête. Un Maelström d'images, de sons, de senteurs et de gouts...Un monde d'illusions. Elle tombe a son tour sur le lit, moitié sur lui, moitié à coté. Le cœur qui aurait pu être le sien battait tout près de son oreille, dans un chant rythmé et calme.
Patience. Temps perdu. Retrouvé. Enfin...
Etonnement. Grace. Chaleur. Battements.
Musique. Poème. Couleurs...
Dans sa tête, le noir sembla disparaitre, laissant place au gris, un gris tiré des yeux de son amant. Elle se laissa envahir par la sensation chaleureuse et veloutée. Et malgré son ardeur, aucune prise de vitesse, aucune impatience, aucune brusquerie...Tout restait calme et même leurs cœurs, battants à l'unisson, gardaient un rythme posé et lent.

Peau claire. Regard. Chanson.
Plaisir. Irréel. Inatteignable.
Calme. Suave. Ethéré. Aérien.

Portée sur un nuage au delà de la raison, au delà de tout rêve improbable, au delà d'un univers implacable, au delà d'une vérité impensable.
Séparés si longtemps, par la haine des hommes, par les gestes et la duperie. Séparés si longtemps et enfin réunis, dans une allégresse irréel et simple.
La jeune femme passa ses mains sur le visage calme du marchombre, elle caressa ses joues, avec toute la douceur qu'elle pouvait y mettre.

Elle l'embrassa dans le cou, remonta le long de sa joue, glissa sur son front et redescendit à ses lèvres. Si suave, portant le goût des brûlures, portant le goût d'un passé interdit. Elle laissa sa main droite descendre le long du bras de Nathaël, l'autre toujours dans son cou, glissa dans sa main. Leurs doigts s'entrecroisèrent, elle le serra de sa main fraiche et douce. Elle fourra son nez dans le cou du marchombre, aspira ses odeurs, se délecta du parfum nostalgique, chaleureux et fort qui émanait de tout son être. Elle sentait l'étoffe de sa tunique, sous laquelle étaient dissimulées, outre son justaucorps de cuir, des dagues légères, des étoiles aussi. Elle sentait tout contre elle la chaleur de Nathaël. Le jeune femme lâcha alors les mains du marchombre, et laissa filer ses mains sous sa tunique. Elle y trouva la peau rigide de sa tenue de cuir. Elle laissa ses mains glisser sous le cuir souple, et ses paumes rencontrèrent la peau tirée du jeune homme. Elle n’était pas usée, mais marquée. Douce main tendue, à certains endroits elle découvrit d’infimes cicatrices. Elle découvrit son dos, en tâtonnant, délicatement. Ses mains devinrent moites.

Et pourtant, toujours cette lenteur infinie, cette patience sans borne…La marchombre comprenait enfin que même dans ces moments là, surtout dans ces moments là, la patience des marchombres emplit le corps. Et elle n’en souffrait pas. Puis une idée traversa son esprit. Elle retira ses mains du dos de son compagnon, et se décala un peu. Attendre. Patienter. Ne rien brusquer…Il lui fallait attendre, un signe…Et cela ne la dérangeait pas…Non, attendre ne la gênait pas…Elle savait que leurs souffles ne faisaient qu’un, que deux vies étaient une et qu’ils s’appartenaient…Rien ne pressait…Attendre que Nathaël fasse un signe, soit d’accord…Patienter…

[Un peu gnome, désolée...]

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MessageSujet: Re: Souvenir... (RP terminé)   Souvenir... (RP terminé) Icon_minitimeVen 11 Jan 2008 - 18:27

[ Un peu gnome ? T'as fumé ?! Tu sais c'qu'elle te dit la flemmarde !! bomb D'ailleurs tu n'as toujours pas édité ton message pour le faucon !!! Flemmarde va ! Razz Au fait... /!\Warning!/!\]

Cri du cœur
Etoile de bonheur
Amour…


Même une vie entière n'aurait pas suffit pour imaginer. Même quelqu'un d'âgé ayant vécu plus d'aventure que tous les aventuriers de ce monde ne pourrait imaginer. Pour la simple raison que, seul dans son désert, dans sa forêt ou dans son temple, il était seul, justement. Là était le problème… La solitude n'est jamais une bonne chose. Après, on ne découvre pas les joies des autres, partagé leurs peines, leurs petits bonheurs incessants et quotidiens qui avaient beau revenir en masse, ne comblaient pas les cicatrices laissées par les malheurs. La solitude… A quoi ça sert d'être dans un monde peuplé de millions d'habitants si c'est pour passer sa vie seul dans un lieu reculé de tout ? La solitude… Ce mot en lui-même donne un sens péjoratif à la vie. Fait croire que, dans une vie pleine de joies, les peines existent. Le fait d'être seul sur une terre remplie, être éphémère comparé à la longueur du temps, être éphémère… Alors que le monde, lui, est éternel…

Tant de bonheurs qui souvent emplissent notre cœur, même si le temps des peines vient à un moment ou à un autre… Et alors, même le plus grand bonheur imaginable ne comble jamais ce vide. Les bonheurs s'oublient, accumulés au fil des années. Les malheurs restent gravés, pour la vie, dans notre cœur… Blessure ouverte en continu, qui n'attend que le moment opportun pour se rouvrir et recommencer à nous faire souffrir… Les cicatrices ne se referment jamais, que se soit n'importe quel sentiment, qu'importe la cause. Elles restent ouvertes pour toujours. Elles ont beau être oubliées, et encore… Des fois, elles sont encore dans les mémoires. Hélas… L'oubli est une chose demandée par beaucoup de gens que nous avons aimé, mais si difficile à mettre en œuvre… Alors on ment, lorsque l'on nous demande si c'est oublié, on répond oui, bêtement… Mais en ayant l'intime conviction que c'est la meilleure solution… Puis? Par la suite, vous obtiendrez la preuve… Et alors qu'un soupir de soulagement vous étreint, la blessure s'ouvre à nouveau… Et les souvenirs remontent en masse. Les doutes s'installent, les peurs de devoir tout revivre… L'envie de s'en aller loin de ce lieu emplit de mémoires… Mais, c'est impossible. Votre destin y est, alors bouger vous est interdit. Vous perdez peu à peu le contrôle de votre vie, vous vous posez trop de questions et, alors que vous pensez que ça ne peut être pire, vous tombez encore plus bas… La chute, irréversible, impossible à arrêter. On a beau hurler, personne ne nous entend. Nous sommes seuls dans les abysses de notre cœur. A espérer que tout redevienne comme avant, les gestes regrettés, les sorties loupées, les échappatoires oubliés au fil du temps. Tout est loin désormais, tout est très loin de ce que l'on imaginait maintenant, tout est oublié… Dans les apparences, du moins.
Dans les profondeurs… Prisonnier d'un sourire… On continue de lutter contre ces barreaux de fer chauffé à vif, on espère une histoire impossible. On met le doigt sur une idée improbable et on se convainc qu'elle se réalisera, un jour… Quand la mort vous enveloppera dans ses longs bras pour vous emmener là où personne ne voulait vous voir, là où personne ne vous attend car, dans ce lieu, vous n'êtes pas attendu avant plusieurs années… Arrivée surprise…
Une mauvaise surprise.

Les blessures de Nathaël n'étaient pas encore refermées parfaitement. Certaines persistaient. Les combats sanglants, les cadavres s'amoncelant au sol, tout ça n'était rien. Oublié depuis des lustres, une restait, comme marquée dans la roche de son cœur, gravée dans le cristal de son regard, et pourtant invisible à ses yeux. Il fallait un événement, quelque chose pour la faire ressortir… Un sentiment qui le fasse se rappeler de cette nuit où il avait perdu… Et il ne savait toujours pas, bien qu'il ne tarderait pas à le savoir. Mais ça il l'ignorait. Bientôt… Patience…

Etranger, ou presque, dans un monde nouveau qu'il ne découvrait pas seul. Etranger à ce sentiment soudain qui se donnait à lui, offert sur un plateau d'argent. Une impression de nouveauté inconnue, même si, au fond de lui, il savait. Mais il se sentait différent, il refusait d'affronter ces sentiments en face. Alors qu'il venait de le faire, en soufflant trois mots dans les oreilles de la jeune marchombre face à lui, il continuait pourtant de les nier, pour une raison que sans doute lui seul connaissait, et qu'il trouvait désormais bien futile. Alors, le charme se rompit. Soudain, une digue céda dans son cœur, les sensations nouvelles vinrent remplacer les doutes. Il n'était plus un inconnu, il était devenu habitué… Mais dans un sens qu'il refusait de croire. Cessant de nier ses sentiments, il regardait Ena, elle était si belle… Elle lui ressemblait un peu. Juste un petit peu, cette étincelle dans le regard. Etincelle nouvelle, revenue depuis peu, et que Nath était content de retrouver.

Le silence qui s'installait après ses dernières paroles fut presque trop long pour la patience du jeune marchombre. Il eut peur soudain. Peur de perdre une étoile depuis trop peu de temps retrouvée, peur de terminer maintenant une histoire magnifique à peine commencée. Il était effrayé par cette simple idée, impossible était le mot. Il refusait déjà. Effrayant, ce sentiment de peur, de tristesse et d'impatience qui le poussait presque à partir de son plein gré. Un poids se forma sur son cœur…

" Jamais personne ne pourra t'aimer autant que moi... "

Il lâcha un discret soupir de soulagement. Il avait faillit tout gâcher, comme un abruti qu'il est. Il a fait tellement de bêtises dans sa vie qu'il se refusait de faire celle là, Ena était trop importante. Beaucoup trop…
Ena recula de plusieurs pas. La peur revint nouer son estomac, il crut qu'elle s'en allait, qu'elle l'abandonnait à son amour éternel. Cette Eternité qui les avait unis trop peu de temps, pour l'instant. Bientôt, ils passeraient leur vie à s'aimer… Mais pour des raisons que lui-même ignorait, Nathaël ne pouvait s'empêcher de penser à Valen Til' Lleldoryn. Dès qu'il fermait les yeux, il voyait Ena avec lui, en train de… Non !

Il se débattit, contre son esprit. Les yeux fermés, il entendit les dernières paroles d'Ena qui, d'un coup, le calmèrent comme s'il n'avait été rien… Ces mots prononcés d'une voix fluette, secouée de sanglots discrets, mais que l'ouïe du jeune homme percevait clairement. Ces mots doux et tendres, sans une once de haine ou d'envie de partir… Il avait peur malgré tout… Si elle lui annonçait, là, maintenant, qu'eux deux… C'était impossible… Qu'elle était portée d'un amour puissant pour une autre personne… Que ça n'avait été qu'une impression, que tout n'était que mensonges !
Non…
Sans connaître vraiment sa réaction dans ce cas… Soudainement, tellement de sentiments contradictoires vinrent se mêler à ses doutes.
Amour… Désespoir… Tristesse… Angoisse… Une soudaine envie de s'en aller et de tout abandonner, de retourner si les routes comme s'il ne les avait jamais quittées. Il voulait tout abandonner, Sayuri, Ena, Isaï… Tous ces êtres fraichement retrouvés et, déjà, l'envie avait disparu…

" Jamais je ne soufflerai pour autre que toi...Et je ne passerai pas la dernière limite sans toi... "

Chaleur soudaine. Le cœur en fête, le jeune homme regarda Ena, obnubilé par les traits fins et le teint de moins en moins pâle de la jeune femme. Puis, un éclair d'insouciance et d'incompréhension cachée naquit dans son regard. La dernière limite… ? Soit il avait bien compris… Soit il s'était trompé. Sans doute la preuve viendrait-elle d'elle-même. Ou alors peut-être pas… Et il devrait aller la chercher.

Elle l'embrassa, encore une fois, il ressentit ce sentiment de joie éclatante et de sentiment puissant et éternel, encore une fois… Envie de tout abandonner pour elle, encore une fois, l'envie de passer sa vie avec elle, encore une fois… Sa vie prenait un nouveau tournant, deviendrait-il quelqu'un de bien, malgré tous les gens qu'il avait pu faire souffrir durant toutes ces années ?
C'était impossible… Et il le savait. Un loup reste un loup, il ne se transforme pas en agneau. Même si l'envie l'en prend sans raison valable, il ne deviendra pas un agneau. D'ailleurs, ce n'était pas forcément dans ses projets. Il ne voulait pas changer… Mais alors… Que voulait-il faire ?! Il ne se connaissait pas assez lui-même pour le savoir. Trop peu confiant en lui-même. Ena allait l'aider, il en était persuadé.

Alors, sans qu'il s'y attende, ses lèvres toujours posées avec une douceur infinie sur celle de la jeune femme, celle-ci l'assit sur le lit, tendrement. L'allongea… Peut-être la réponse à sa question. Peut-être…
Elle s'allongea sur lui, presque à côté. Elle continuait de l'embrasser avec passion. Lui, les mains posées dans son dos, se laissait guider par sa bien-aimée. Il ressentait quelque chose d'étrange, un sentiment entre… Indescriptible. Il ne comprenait pas, sur le moment, il était comme perdu.
Il se reprit, Ena posait ses lèvres dans son cou, sentant son parfum, puis remontant le long de sa joue, retournant sur ses lèvres par un chemin tracée à la perfection. Goûtant les lèvres de la jeune femme, elle avait un goût étrange, sauvage… unique. Si suave, comme exotique. Le parfum d'un fruit doux, goûteux, provenant d'une île éloignée où le soleil imposait son règne en maître, et où la nature reprenait ses droits sur les hommes qui l'avaient envahie. Le même goût que cet amour qui puise sa force dans le cœur des deux personnes qui le partagent. Ce n'est pas un poison… Même si à certains moments, on préfèrerait qu'il n'existe pas. A cet instant là, rien n'était plus beau que ce qu'ils partageaient tous les deux.
Elle passa ses mains dans son dos, sous son habit de cuir. Elle frôla une cicatrice reçue lors de son combat contre les mercenaires, quelques jours plus tôt. Il frissonna, les mains de la jeune femme devinrent légèrement moites. Nathaël posait les siennes dans son dos, sous sa tunique, avec lenteur… De peur de précipiter trop les choses. Leurs lèvres restaient unies. Aucun ne voulait briser cet instant si fort, si beau… La pièce était tellement remplie d'amour qu'il aurait été palpable pour quiconque se trouvant là… Mais il n'y avait personne… Personne d'autre que ces deux êtres amoureux, qui, maintenant, passaient pour leur amour à l'étape supérieure… Le sentiment qui étreignait le cœur du marchombre était trop puissant pour qu'il ait pu l'ignorer tant d'années. C'était tellement étrange qu'il ne comprenait pas comment il avait pu faillir à cet amour, essayer de l'oublier avec toutes les femmes qu'il pouvait rencontrer. Cette période de sa vie, il voulait seulement l'oublier… Pire que tout, mais pour lui… Qui, à cette époque, tentait de renier un amour trop fort, un lien inavouable, un serment silencieux.
Il tenait la jeune femme par les hanches. Il déplaça avec une douceur trop grande ses lèvres vers le cou de la jeune femme. Un léger frisson de plaisir étreignit son épine dorsale. Nathaël le sentit et lui sourit tendrement. Mais elle coupa le lien, se déplaçant vers le côté. Elle avait l'air étrange… Peut-être regrettait-elle… Ou alors, sans doute avait-il un peu précipité les choses. Ils ne s'étaient retrouvés que depuis quelques heures et leur amour, malgré tout évidemment plus fort que tout, était peut-être encore trop instable pour qu'ils passent maintenant au niveau supérieur. Il la regarda amoureusement, avec un regard plein de désespoir, d'excuses silencieuses qu'elle ne sembla pas comprendre. La douceur du sien offrait au jeune marchombre des mots silencieux assez explicites. Mais le silence gêné qui venait de s'installer le rendait nerveux. Il ne voulait pas que ça commence comme ça… Alors, il s'approcha d'Ena et, l'embrassant avec tendresse dans le cou, il remonta avec douceur vers le creux de son oreille et dit.

" Si… Si tu ne veux pas, je comprendrais. Attendre ne me gêne pas… Tu v… "

Coupé dans l'élan de ses paroles par la jeune femme qui s'était approchée lentement pendant qu'il avait la tête baissée et qui avait posée ses lèvres sur celles du marchombre. Il comprit que ces mots précédents n'avaient pas lieu d'être, et il continua. Comme si cet instant de gêne venait de s'évaporer dans l'air, comme s'il n'avait jamais existé. Alors, Nathaël, comme en proie à des doutes, allongea Ena lentement sur le lit, se plaçant à côté d'elle, il caressa la peau de son dos, passa ses mains sur ses hanches, le long de ses bras dénudés. Avec douceur, il ôta le haut de son habit de cuir. Le posant à côté du lit, il laissait à présent la jeune femme décider. Il lui avait ouvert la voie…

Ils étaient désormais torse nus. Avançant un peu plus sur le chemin de l'amour. Leurs lèvres toujours unies dans un dernier espoir de retrouver un amour perdu. Aucun ne décidait. Eux deux faisaient ce que l'autre pensait. Ena lisait en lui comme dans un livre ouvert, et lui, lisait ses pensées à travers ses yeux. Elle ferma les paupières. Nathaël eut un léger frisson qui lui parcourut le dos, le traître… Il refusait d'aller trop vite. Il ne voulait pas tout gâcher. Alors, Ena le guidait… Loin du moment où, quelques instants plus tôt, les doutes assaillaient son cœur en tout point. Maintenant, il était persuadé qu'il voulait passer sa vie près de celle qu'il aimait. Il remonta vers son oreille et lui chuchota ces mots qui, quelques instants plus tôt, avaient prouvé leur amour puissant… Ce " je t'aime " fut tellement sincère que, d'un coup, la jeune femme l'embrassa avec plus de fougue qu'auparavant, mais restant toujours tendre, douce. Bientôt, les bas de cuir rejoignirent les hauts près du lit, pendant que ces deux amants s'aimaient avec des gestes explicites.

Sa peau contre celle d'Ena, si soyeuse, douce comme un satin crée juste pour elle. Pour elle, il soulèverait des montagnes, il déplacerait des océans. Il pourrait creuser les mines jusqu'après le jour de sa mort pour lui offrir l'or qu'elle méritait. Il lui décrocherait la lune et lui donnerait les étoiles… Il ne pouvait décrire un amour trop fort, son cœur ne contenait plus tous les sentiments qu'il éprouvait. Il devait faire sortir le trop plein d'amour qui enserrait les battements contre sa poitrine et qui le faisait vivre chaque seconde un peu plus fort. Il sentait le cœur d'Ena contre le sien, battant un peu plus fort au fil des minutes qui passaient. Ses mains posées sur ses hanches, ses lèvres dans son cou, marquant sa peau d'un amour infini.
Encore un peu d'Eternité qui venait s'ajouter… s'ajouter à toute celle qu'il avait déjà découverte ensemble. Avec Elle, Nath en avait découvert plus sur lui-même que pendant toutes les années où il s'était cherché un but. Il l'avait trouvé, heureux… La joie qui emplissait son cœur à l'instant offrait à ses yeux l'étincelle qui leur manquait. Son teint avait repris la couleur hâlé de celui qui passe ses journées sur les routes, à marcher en solitaire. Maintenant il n'est plus seul… Quelqu'un s'inquiétera s'il disparaissait. Contrairement à quelques semaines auparavant, où il était inconnu de tous. Sauf d'une personne… Maintenant, il revenait quelques années auparavant, sur les rochers, pendant toutes les promenades qu'ils avaient partagés étant amis, ignorant leur amour. Gendaï s'interposait, Nathaël n'aurait pas résisté face à ce traître.

Il reposa ses lèvres sur celles d'Ena, puis elle posa ses mains dans son dos, le caressant doucement.
Au comble du bonheur, Nathaël s'abandonna aux mains de cette jeune femme qui avait fait chavirer son cœur.
Confiance…

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