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 Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]

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Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeSam 26 Juin 2010 - 18:53

Parce que, sous les lucioles étoilées, la nuit était belle. La lune s'accrochait aux aspérité, comme un noyé à sa bouée alors que ses rêves crevés flottaient dans l'air, un parfum enivrant et nostalgique. La tendresse était sinueuse, candide et froide, glaciale, tandis que d'une légère caresse lumineuse, elle enveloppait l'atmosphère d'une écharpe d'illusion, d'obscurité, entachée cependant par le pas, aussi silencieux fut-il, de la marchombre qui sinuait. Un tiers n'aurait sans doute vu qu'une légère dissonance dans l'ombre, et l'aurait probablement associé à un éclat indigo qui aurait ricoché dans ses prunelles pour entamé leur acuité, un instant. Celui qu'il fallait à Anaïel pour avancé, à l'insu du monde, à l'insu d'elle même. Parce que, malgré la grâce qui allumait chacun de ses pas, ces mêmes pas justement résonnaient d'un heurt furtif, bien présent, et l'accroc menaçait la subtile toile de sa danse, les étoiles s'écrasaient contre sa peau, comme pour essayer de la retenir encore un peu dans le doux rêve d'un monde où les souffrances de l'esprit ne la chavireraient pas ainsi. Un pas après l'autre, une pensée avant l'autre.

En proie aux cauchemards, le sommeil se peuplait d'horeurs étranges, aux ombres dansantes et aux yeux bouffis, rougeoyants, voir absent, crevés et larmoyants. Ses monstres intérieurs lui meurtrissaient le crâne, et leurs chairs boursouflées et déchirées lui laissaient à chaque fois cet écoeurement sirupeux sur la langue, alors que le remort, la pitié et les erreurs suintaient de leurs crevasses béantes. Les expériences et les découvertes enchanteresses des jours qui passaient et qu'elle chérissait se teintaient alors de sang, de boue, d'infections plus ou moins gangrénées par la folie et la soif d'ignomie qui habitait ses démons louvoyants. Et les fautes, les doutes, les regrets se paraient des ignobles plaies de ses désilusions, de ses rêves et de ses promesses avortées. C'est ainsi qu'elle fuyait l'intérieur, tout en goutant la nuit du bout de la langue, pour se rassurer, et retrouver sa place dans le monde des vivants.

Imposante et légère, la serre se profilait à présent devant ses pas, et le reflet de la maîtresse de la nuit illumina un instant son visage plongé dans l'ombre par la large capuche dont elle s'affublait chaque nuit. L'éclat soudain et blafard mit ainsi en relief ses yeux rougis, aux prunelles frangées d'une obscurité horrible qui collait aux cils, même si le sommeil absent en gommait les illuions indécentes. De larges cernes s'épanchaient contre l'arrète du nez, mais l'éclat de ses iris restait d'or, alors que les flamme dansaient leur valse unique au fond de ses yeux. Flamboyants mais éteints, elle avançait au gré de l'instinct, mariant ses gestes à un quelque chose de faux, comme si ses membres filés se tendaient sous la main d'un expert marionetiste. Lassée d'un sommeil trop court, elle s'avança lentement à la porte de cet endroit où ses réponses, peut-être, se trouvaient.

La jungle. Son coeur fit un bond - bénit au regard de l'étrange lassitude qui minait ses pensées suites à ses cauchemard. Titillant ses sens endormits, les effluves aussi diverses que variées s'engoufraient dans ses narines tandis que la touffeur végétale enveloppaitn son corps d'une douce et moite enveloppe. Protectrice. Le vert s'épanchait en un million de teinte différentes, et quelques fleures éparses piquetait l'ensemble d'agréables touches claires, leur couleur gommée par l'éclat adamantin de la lune pleine. Comme en transe, Anaïel s'avança, le pas redevennu alerte et serein, ou presque, parmis l'entrelact végéta qui saturait son esprit d'ondes bienveillantes. L'éclat de la terre, l'odeur de la nature, fleurit, expensive, et follement vivace, les plantes lui rappelaient que le monde était indomptable, que la Nature était la maîtresse d'un destin que les humains ne faisaient qu'imaginer. Effleurant les parures viride du bout des doigts, s'attardant sur la douceur du duvet de certaines feuilles, ou au contraire sur l'étrange rape d'autres, elle s'immergea dans ses sens, Constatant cependant, qu'au fond de l'exubérance des vgétaux, leur trame demeurait fissurée, comme si l'intégrité n'était pas respectée. Les plantes vivaient, mais sous la contrainte, le soleil qui s'acrasait sur leurs feuilles était filtré par le verre, la terre retournée, parsemée d'engrais qui, s'ils ne faisait qu'aider à la croissance, n'en était pas moins d'un naturel tout relatif. Mais la musique demeurait très belle, et c'est avec délice qu'elle plongea au coeur de ses origines, se laisant guider par les fragances, les caresses et les rêves de courbes qui s'épanouissaient devant elle.

Elle tourna alors les yeux, avec la vivacité d'un chat, vers l'entrée de la serre qu'elle avait rendue invisible par le nombre de ses pas. Soudain alerte, pas completement encore, elle s'accroupis au milieu des plantes, mais fit froisser quelques tiges, ce qui provoqua, dans le silence étouffant de l'endroit, un feu d'artifice étouffé de caresses zéphyriennes. Mesurant ses mouvements, elle se déplaça plus silencieusement qu'une ombre vers l'entrée de la serre. Alors qu'au détour d'un tronc menu elle évitait une feuille grosse comme sa main, elle croisa le regard de l'intru. Son coeur s'arreta. Puis repartit violemment de pulsations sourdes, le sang frémissant au bout de ses doigts. Elle se rejeta en arrière et se cacha dans la chlorophyle miroitante de minuit. Il ne la trouverait pas.


Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 16:31

Varsgorn n'arrivait pas à dormir cette nuit-là. Sa rencontre avec Enelye était encore ancré dans sa tête. Elle ne l'avait pas insulté, elle avait même dit qu'elle allait peut-être continuer à le suivre. Mais quand? Il donnait énormément d'énergie et de temps dans les cours d'Enelye. Un grand vide avait été laissé. Il attendait avec impatience que la Corbac pousse la porte de son bureau en annonçant qu'elle était prête à reprendre les cours. Le trésorier faisait tout pour ne pas la croiser. Il ne voulait pas la forcer dans ses choix. Elle choisirait seule, Varsgorn ne ferait rien pour qu'elle lui revienne plus rapidement.

Pendant qu'il attendait de revoir son apprentie, le trésorier s'efforçait à chasser le mercenaire qui avait élu domicile en lui. Ce n'était pas aisé. Il devait tirer un trait sur 15 ans de sa vie. Enelye n'était encore qu'une enfant quand ses pieds se sont éloignés de la voie de l'Harmonie. Il s'était montré faible ce jour-là. Il avait cédé aux propositions des mercenaires qui l'avait sauvé de la mort. Il avait d'abord lutter mais en vain. Le Chaos revenait toujours. Toujours les mêmes propositions. Varsgorn avait cédé. Faiblesse. Les mercenaires avaient alors tout mis en place pour qu'il remis totalement l'Harmonie. Il avait offert son âme en quelques mois seulement. Nouvelle faiblesse avant de se montrer puissant. Il était devenu un terrible assassin. Une menace au coeur de la nuit. Le Chaos lui avait offert une puissance qu'il n'aurait jamais acquise en temps que marchombre. Il avait renoncé à l'appui de la nature. Les marchombres ne faisaient qu'un avec ce qui les entouraient. Varsgorn, lui, devait se fondre dans ce paysage mais il savait très bien que la nature ne voulait pas de lui. Il avait été incapable de se battre dans la cascade. L'eau l'avait repoussé pour favoriser la marchombre. Le Chaos ne pouvait lui reprendre sa force. Seule la mort lui retirait cette puissance. La nature, elle, ne reviendrait jamais vers lui. Peu importe s'il repoussait le Chaos qui plongeait son âme dans les ténèbres. Elle ne lui accorderait plus sa confiance. Si Varsgorn se détournait du chemin des mercenaires, une seule voie s'offrait à lui. Un chemin entre Harmonie et Chaos.

Dans son bureau, Varsgorn était appuyé sur le rebord de sa fenêtre ouverte. La nuit était si belle. Le sommeil ne venant pas, Varsgorn était sortit de son lit. Pas besoin de s'obstiner. Il y avait peu de monde qui déambulait sous la lune. Le couvre-feu. La peur d'une nouvelle attaque. Les gardes mercenaires veillaient aussi qu'aucun élève ne soit dehors. La nuit était l'allié des rebelles. Le Chaos pensait que si aucune personne n'était dehors après le couvre-feu, la rebellion ne pouvait se créer. Varsgorn était sûr du contraire. Cette académie avait des ressources cachées. Il y avait une lutte dans l'ombre, le trésorier en était certain. Soudain, Varsgorn vit un mouvement. Pas grand chose. Il avait faillit ne pas le voir. Il avait d'abord cru qu'il rêvait mais ce mouvement se répéta quelques mètres plus loin. Il y avait quelqu'un dans l'ombre. Quelqu'un qui ne souhaitait pas être vu et qui était d'ailleurs très doué. Le trésorier scruta les ténèbres à la recherche de cet individu. Il le repéra finalement. Il connaissait cette démarche souple. Un marchombre. Ou plutot une marchombre. Il savait qui c'était. Anaiel. La cible de toute sa haine. Une ennemie qu'il avait cherché à tuer par deux fois. La deuxième fois avait été celle de trop et Enelye avait récolté la douleur qu'elle ressentait en cet instant au fond de son lit. Il devait lui parler. Elle devait apprendre qu'il en représentait plus un danger pour elle. Elle se dirigeait vers les serres de l'académie. Le trésorier sortit de son bureau et il fonça vers le temple des fleurs.

Il posa un pied dans les serres. La marchombre était invisible. Elle était encore là, c'était évident. Elle devait craindre pour sa vie. Varsgorn stoppa sa marche. S'il entrait, il prenait un risque. Anaiel était tapie dans l'ombre. Elle le ciblait peut-être déjà avec un couteau. Le trésorier connaissait les ressources de la marchombre. Elle était puissante elle aussi. Une référence parmi les marchombres. Elle ne raterait pas sa cible, c'était évident. Pendant leurs deux rencontres, jamais elle n'avait cédé à la colère. C'était cette colère qui avait fait raté sa cible à Varsgorn. Si le trésorier entrait, il recevrait un couteau dans sa peau. Peut-être qu'il serrait soulager du poids de sa peine mais Enelye n'aurait plus de protection face au Chaos qui avait prit l'académie en son sein.

- Je sais que tu es là Anaiel. Sors de ta cachette, je ne suis pas venu en ennemi.

Comment pourrais-elle le croire? Il pouvait facilement mentir. Doucement, il détacha sa ceinture de couteaux et il jeta son épée à terre.

- Je ne suis plus armé. Le mercenaire meurt doucement en moi. Je ne te veux aucun mal. J'en ai suffisamment fait à mon apprentie.

Anaïel
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 19:07

Anaïel ferma les yeux. Un instant l'incompréhension avait tracé de lourds sillons brûlant d'appréhension dans son estomac. Il y avait trop de sang dans ses pensées, trop de violence qui déchiquetait sa tête, elle n'aurait pu supporter un autre combat avec le mercenaire qu'elle haïssait. Ses résolutions, ses envies, ses rêves, tout avait été balayé par une simple peur, en cette seconde, alors qu'elle comprenait qu'elle était tout près de craquer. Physiquement et mentalement. Se fondre au milieu des humains, chercher à faire le bien, tout en muselant ses démons, sans oublié la haine qu'elle devait ignorer, tout en aidant un homme qu'elle détestait, les batailles, les rencontres acides, avec Ambre, éternelles, avec Elera, tout cela était trop pour elle, en si peu de temps. Elle avait besoin de souffler. Besoin de se retrouver, au milieu des plantes, de son univers qu'elle avait quitter il n'y avait pas si longtemps que ça pourtant, elle avait mal à cet endroit, celui qui définissait la notion même d'une personne, ses origines, elle avait mal parce qu'elle tordait sa destinée, parce qu'elle étirait sa nature à son extrême limite. Le craquement était proche, elle le savait, ses cauchemars ne faisaient que la conforter dans la situation précaire où elle évoluait, comme une funambule sur une toile d'araignée. Et Varsgorn choisissait ce moment pour venir la retrouver.

La relation qu'elle entretenait avec lui était tout à fait improbable, une sorte de hasard qui les avait poussé l'un vers l'autre alors que tout les opposait, la haine qui crépitait et l'envie de meurtre qui coulait de leurs yeux, tout cela était d'une invraissemblabilité quelque peu comique si le sang n'avait pas par deux fois abreuver abondamment l'herbe qui avait supporté leurs combats. La marchombre avait conscience d'avoir fait quelque chose de bien, même si, de cela, avait découler une question de mort pour la jeune fille innocente qui s'était pris le couteau qui lui était destiné. Sitôt seule, elle avait vomi la honte qu'elle s'inspirait et qui déchirait son estomac. Mais Varsgorn avait une chance de changer, ainsi, elle avait vu cette lueur dans ses yeux, la même que celle d'un père regardant avec angoisse sa fille, les genoux tachés de sang mais le sourire radieux. Mais le méritait-il vraiment ? Après de longues heures de réflexions, à tourner et retourner les doutes et les réponses, elle avait fini par se persuader que si elle était capable d'aider celui qu'elle haïssait le plus, alors beaucoup de choses lui apparaitraient comme possibles et potentiellement peu risquées. Mais elle n'était pas prête à le revoir. Pas encore.

Elle rouvrit les yeux au moment où il parla. Le son de sa voix hérissa ses poils, et son dos se couvrit d'une sueur froide qui ne devait rien au froid, inexistant dans la touffeur végétale. Elle avait peur. Peur de ne savoir se contenir, de lui sauter à la gorge, et de détruire ce qu'elle avait mis tant de mal à essayer de construire jusque là. Ses prunelles se teintèrent de sang, et ses muscles se tendirent, près à l'assaut, ou à la riposte. Mais ses paroles n'étaient pas belliqueuse, bien que le tintement dans ses oreilles ne pu lui permettre de noter le véritable ton de ses mots. Méfiante, elle glissa le long d'un lierre vivace qui tendait ses lianes à l'assaut d'un pilonne porteur. Elle était en position de force. Soudain, elle entendit clairement le son des dagues qui s'entrechoquait. Instantanément son corps se tendit, mais elle comprit que le son ne provenait que de ses armes qu'il venait de jeter à terre. Ainsi il s'était désarmé. Tout en sachant probablement qu'elle pouvait le tenir en joue avec un poignard, et qu'il n'aurait pas le temps de faire quoi que se soit si elle décidait de le tuer. Que voulait-il ?

Mais la marchombre n'était toujours pas confiante. Tel un animal farouche, elle garda une distance salutaire, se rapprochant juste assez pour apercevoir sa silhouette à travers les branches et les ramures. Que faire ? Le silence s'abatit sur la serre, alors qu'il attendait qu'elle daigne donner signe de vie. Elle avait eu raison. L'apprentie était la clef du cœur du mercenaire. Elle allait tuer indirectement le chaos d'une âme souillée. Avec un soupir tendu, la jeune femme sourit dans les ténèbres. Que voulait-il lui dire, cependant ? Elle ne pourrait supporter un contact, quel qu'il soit, avec lui. Mais elle avait conscience que quelque chose de fort était en train de se jouer. Il fallait saisir l'occasion, planter les derniers clous du cercueil qui abritait le chaos de son esprit, et pour cela elle devait se lever et parler. L'amener à s'excuser, et puis... Quoi ? Elle ne le savais pas elle même, mais le sentiment ténu de satisfaction qu'elle ressentait valait bien la peine de faire quelques efforts. Elle avait réussit. Elle avait réussis à prendre le pas sur sa nature, à faire le bien en renonçant à la violence qui l'habitait, à sauver un homme. un humain qu'elle haïssait cordialement qui plus es. Elle ne lui pardonnerait pas, cependant, elle avait conscience des épreuves qui pouvaient changer les êtres, elle en avait déjà eu l'exemple avec Marlyn, et la souffrance n'excusait rien complètement. S'il changeait, il se racheterait. Mais sans plus. La cicatrice sur son oeil resterait le témoin des actes insensés de ce mercenaire perdu.

Tout en veillant à rester cachée, prudente, elle prit une souple inspiration. Les mots ne lui venaient pas, et sa voix risquait de trahir bien des choses, ce qu'elle ne voulait pas. Une méfiance violente résistaient aux expériences, et elle ne voulait donner aucune part d'elle à l'homme qui attendait, immobile. Tout en réfrénant l'envie de laisser son coeur plus léger s'exprimer, elle sifflota, doucement, de sorte que la musique de sa voix emplisse tout l'espace pour ne pas dévoiler sa cachette. Le son cristallin sembla faire sursauter l'homme, mais ce n'était qu'une impression. Anaïel ferma les yeux à nouveau, et laissa ses sens s'exprimer.

- Comment pourrais-je te croire, mercenaire ? Et tu n'as pas à me donner d'ordre. Pour ta sécurité, je préfère rester cachée. Tu es désarmé, et mes dents n'ont qu'une envie, celle de croquer à nouveau quelques uns de tes doigts.

Raté. L'animosité qu'elle ressentait pour lui était une torche éclatante, et les paroles du mercenaire ne contenaient pas assez de liquide pour en apaiser le feu. Même si elle avait réussis, le doute restait maître, et elle n'oubliait pas la violence, les insultes et les mensonges. Non, elle n'oubliait jamais. Elle repris, plus posément, en s'efforçant de contenir sa méfiance, autant que faire se peu. Sa voix résonna de manière plus douce, comme si elle cherchait une faille dans la carapace de l'homme, pour s'y engouffrer. Elle doutait et voulait la vérité.


- Tu voulais me parler. Je t'écoute. Nos sens sont assez développés pour que la vue ne soit pas nécessaire à l'échange.

Puis, comprenant qu'elle devait faire un geste, également, elle avisa un poteau de bois qui filait jusqu'à l'arc du toit de la serre pour le soutenir. Y accédé demanderait un certain talent et un temps... certain. De toute manière, invisible, elle pouvait couler quelques minutes avant que, si elle ne bougeait pas, le mercenaire puisse la trouver. D'un geste vif elle envoya son poignard vers la poutre où il s'enfonça avec un tchac percutant. Deux autres couteaux l'encadrèrent, presque instantanément, puis un troisième. Avant que le silence ne retombe. Ses griffes et ses dents, comme autant d'armes, pourraient bien la protéger une fois de plus. Tendue et instinctive, elle attendit, le cœur serré, la suite des évènement. Sa main s'égara sur une plante et les pulsations du végétal se calquèrent sur son âme tourmentée.

Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeJeu 1 Juil 2010 - 4:26

Elle ne daignait pas se montrer. Elle restait sur la défensive. Logique. Par deux fois, il avait tenté de la tuer. Elle devait se demander comment il aurait pu changer si rapidement. Elle n'avait pas tort de se dissimuler finalement. Varsgorn se sentait toujours assassin au fond de lui-même. Seul le Chaos ne l'emprisonnait plus. Soudain, un sifflement se fit entendre. Il ne fallut pas longtemps à Varsgorn pour comprendre la cause de ce bruit. Seulement quelques secondes. Il avait tellement envoyé de couteaux qu'il savait très bien quel bruit il faisait quand il traversait l'air à grande vitesse. Un trait mortel se dirigeait vers lui. Anaiel avait-elle changé d'avis? Elle l'avait prit pour cible. Le trésorier ne bougea pas. La nuit s'était emparé de la serre, il ne pouvait voir le couteau. Peut-être que la marchombre avait mal visé. Peut-être qu'elle avait décidé de simplement le blesser pour prouver qu'elle le contrôlait. Dans ces deux cas, si Varsgorn bougeait, le couteau pouvait devenir mortel. Le trésorier allait peut-être mourir à cause de cette inactivité mais il s'en moquait.

Un bruit sourd mais aucune douleur. Le couteau ne l'avait pas touché. S'était-elle trompé dans sa visée? Varsgorn tourna la tête pour regarder l'endroit où le couteau avait arrêté sa course, ou plutot l'objet qui avait arrêté la course du poignard. Un poteau en bois qui soutenait le toit de la serre. Loin de Varsgorn. Trop loin pour une erreur de la part d'Anaiel. Elle avait délibéremment visé cet endroit, c'était évident. La marchombre appuya ses dires en envoyant deux nouveaux couteaux, l'un à gauche et l'autre à droite du premier trait. Elle s'était désarmée. Elle avait imité le trésorier sans qu'il ne demande rien. C'était un bien beau geste mais la marchombre n'en devenait pas innoncente pour autant. Caché sous son gant, Varsgorn conservait une blessure au doigt. Les rêveurs lui avaient soigné un peu mais à la demande du trésorier, il n'avait pas tout réparé. Varsgorn voulait que cette blessure lui rappelle ce qui s'était passé, le temps que la nature répare elle-même le doigt meurtri en tout cas. Cette blessure, Anaiel l'avait infligé avec ses dents. La marchombre était donc aussi dangereuse avec que sans ses armes.

- Ravi de voir que tu t'es désarmée. Ce que j'ai à te dire n'est pas aisé, mais je suis sûr que tu es l'une des rares personnes à pouvoir me croire et me comprendre. Tu as assisté à ma plongé dans le néant après tout.

Oui, le néant, c'était le mot. Il n'était plus dans les ténèbres du Chaos et il n'était pas revenu dans la lumière de l'Harmonie. Cette lumière, il ne pourrait plus l'atteindre de toutes manières. Il était donc au coeur du néant. Enelye pourrait peut-être le tirer de ce néant pour l'amener dans une lumière réservée aux guerriers ou dessinateurs, mais Varsgorn n'était sûr de rien. Le reste de sa vie était peut être condamné à vivre au coeur d'un grand vide.

- Quand j'ai vu Enelye, mon apprentie s'effondrer, c'était encore pire que si j'avais reçu moi-même ce couteau en plein coeur. Cette détresse dans ses yeux. Ce "pourquoi" qui semblait vouloir sortir de ses lèvres. C'était un enfer que j'ai vécu. Que je vis encore quand le sommeil vient me cueillir. A ce moment-là, une partie de moi a été détruite. 15 ans de ma vie pour être plus précis. Toute une vie de mercenaire. J'ai passé tellement de temps seul au coeur des montagnes depuis que j'ai conduit Enelye à Eoliane. Je me suis remis en question. Cette vie de mercenaire me déplaisait. Je me dégoute. Avoir servit le Chaos devient pour moi la pire erreur de ma vie. Plusieurs fois, j'ai pensé me jeter du haut d'une falaise. Au moins, je libérais Gwendalavir de ma présence. J'ai renoncé à cet acte. Je n'ai pas le droit de le faire. Je dois protéger mon apprentie. Elle est si jeune, elle ne possède pas encore les armes pour affronter les horreurs qui peuplent ce monde.

Il avait faillit ajouter qu'Enelye était trop gentille mais il s'était retenu. Non, elle n'était pas trop gentille, c'est lui qui avait plongé trop profondement dans le Chaos. Son âme était pure. Il n'avait pas le droit de la salir. Si elle décidait de revenir vers lui pour poursuivre son apprentissage, il l'armerait pour qu'elle soit forte et que le Chaos ne puisse s'emparer d'elle mais il le ferait sans la détourner de la voie qui était la sienne.

- Si je te dis tout cela, c'est pour te montrer que je ne suis plus un danger pour toi. Le Chaos ne me dirige plus. Je me suis montré faible il y a 15 ans. J'espère que désormais, je me montrerais fort pour ne pas redevenir ce que j'étais il y a quelques semaines à peine.

Oui, cette possibilité il la gardait en tête. Il s'était montré faible une fois pourquoi pas deux? Certes, il y avait des circonstances atténuantes à l'époque et il était encore jeune. A peine sortit de son apprentissage marchombre. Aujourd'hui, il avait murit. Et les circonstances atténuantes, elles étaient contre le Chaos. Elles avaient toute la même personne pour direction: Enelye. Sa soeur ou sa fille de coeur. Il ne savait pas lequel terme était le mieux adapté pour ce qu'il ressentait vis-à-vis de la Corbac. Il était sur tout de même que l'un des deux correspondait.

Il n'avait toujours pas bougé. Maintenant qu'il avait parlé de sa situation, il pouvait partir, retourner dans son bureau pour tenter de trouver le sommeil ou retourner à sa fenêtre pour continuer d'observer les étoiles. Pourtant, il attendait. Anaiel se déciderait peut-être à bouger, à sortir de sa cachette. Elle voulait peut-être lui parler, réagir à ce qu'il avait dit. Il allait attendre encore un peu. Si elle ne réagissait pas, il ramasserait ses armes et il tournerait les talons sans rien dire. Il avait dit tout ce qu'il avait sur le coeur après tout. Maintenant que la vengeance n'était plus le chemin que Varsgorn voulait prendre, ils ne se croiseraient peut-être plus. Ou seulement dans les couloirs, vu qu'ils travaillaient tout deux à l'académie. Il lui offrirait peut-être un sourire ou alors il n'oserait pas la regarder, il ne savait pas encore. Il verrait si la situation se présentait.

Au fond de lui, Varsgorn voulait qu'Anaiel réagisse, qu'elle lui dise qu'il se trompait, qu'il n'avait pas changé, qu'il était un bel imbécile, qu'il devait abandonner Enelye. Tout, elle pouvait tout dire. Ce silence était intenable.

"Réagis, bon sang, réagis."

Allait-il être autant surpris que la réaction d'Enelye? Non, surement pas. Anaiel ne pouvait pas se mettre à pleurer en tombant dans ses bras. Elle se moquait bien de ce que le trésorier pouvait ressentir. Ce n'était qu'un pauvre mercenaire insignifiant à ses yeux. Il devait partir, c'était mieux ainsi. Il se pencha, ramassa sa ceinture de couteaux et son épée et il s'appreta à partir.

Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeJeu 1 Juil 2010 - 18:14

Le silence s'épaississait, alors que les derniers mots du mercenaire déchu résonnaient dans l'atmosphère humide.Durant toute sa tirade, elle n'avais pas prononcé un mot, le laissant déverser toute la bile que contenait son cœur, le laissant cracher ce qui le rongeait depuis tant d'années. Caressant une feuille douce, l'autre main houant avec une mèche de ses cheveux, elle penchait la tête sur le côté, se laissant le temps de réfléchir, d'anticiper la meilleur réaction possible. Mais à trop vouloir la perfection, elle se perdait en vaines suppositions. Il devait attendre une réponse, une réaction, elle comprenait, certes, ce qu'il avait dit était touchant, de la part d'un homme qui, quelques semaines plus tôt, lui avait tailladé le visage et avait menacé sa vie et sa raison. Elle voulait le bien, l'harmonie, et la victoire de l'amour sur la haine dans le cœur de Varsgorn. Mais quel prix était-elle prête à payer pour ça ? Elle secoua la tête, geste qu'elle réitérait lorsque la confusion s'emparait d'elle. Mais elle n'oubliait pas que l'instinct était souvent la meilleur des armes pour dévoiler les coeurs, alors elle laissa son âme vagabonder près de ses lèvres pour ciseler ses mots et, comme de redoutables flèches, elle entendit presque leur impact dans l'esprit de l'homme perdu.

- Je n'ai assisté qu'à une chose, et ce n'était pas une plongée dans un abime. Celui de tes sentiments, peut-être, mais ton âme, elle, s'est élevée, je l'ai bien vu. Je l'ai vu avant même que toi même tu n'en ai conscience, je l'ai vu lorsque tu as posé les yeux sur la jeune fille. A ce moment la j'avais déjà gagné.

Ses phrases étaient empreinte d'un petit quelque chose de dérangeant, elle n'était pas une personne à donner des leçons, et attendait encore moins de remerciements. Elle, Anaïel, la marchombre sauvage, avait vendu sa raison pour l'âme d'un autre, pour un humain qu'elle méprisait et qu'elle haïssait. Ce même homme qui maintenant se figeait, à l'écoute des mots qu'elle prononçait, comme s'ils étaient d'eau et qu'il était assoiffé. Les mots, encore une fois, lui manquaient pour exprimer ce qu'elle ressentait, et cela la frustrait au plus au point. Un mélange doucereux de sentiment lui collaient à la langue, tandis que ses pensées emmêlées percutaient ses mots pour en alourdir le sens, alors qu'au contraire elle souhaitait les voir s'envoler. Bien sur, la méfiance, toujours présente, faisait naitre des bulles d'acides dans son ventre, et l'entendre parler de son apprentie lui laissait un arrière gout de mépris, il avait voulu la faire plonger dans les abimes. Mais elle ne pouvait nier que, malgré son carractère qui lui était toujours bien présent, violent, méprisant et hautain, il disait tout simplement la vérité. Et c'était cette vérité que traquait la marchombre, une vérité crevée, défaillante, brisée, mais une vérité tout de même. Cependant, il n'allait pas s'en sortir ainsi, il était brut, imparfait, sur la bonne voie, mais toujours le même au fond.

Elle repensa donc les mots qui brûlaient de sortir de ses lèvres, et entreprit de les ciseler sans trop les charger d'amertume. La violence n'était plus à l'ordre du jour. Son sifflement se fit acide, légerement, et elle vit sa posture se raidir au son de ce qu'elle prononçait.


- Mais la victoire n'est qu'incomplète, je suis sure que tu le sais toi aussi. Tu crois donc qu'il suffit de renier un concept pour que celui ci cesse d'entacher des gestes et tes pensées ? Tu es toujours le même, tu es toujours Varsgorn, tu es toujours ce garde qui à tenter de voler ma vie, qui m'a défiguré, qui s'est laissé emporté par la colère et qui a blesser une jeune fille innocente, physiquement et mentalement. Tu es cet homme hautain, méprisant, violent, pervers, dominateur et stupide, c'est le carractère que j'ai lu dans tes gestes, dans tes paroles, tu es quelqu'un d'abject. Je suis intuitive, tu le sais en écoutant mes paroles, et je sais également que tu as dit la vérité. Tu a dénigré le chaos, tu t'en es éloigné. Sinon tu ne serais pas venu me parler. Mais comment puis-je savoir si ton carractère était directement lié au chaos, ou si tu est devenu chaotique à cause de lui ? Je ne cherche pas à changer ton allégeance, je vois plus loin que ça. Je commence à connaitre les humain, un peu, trop peu encore. Mais je connais leur méchanceté, leur avarice, leur soif de pouvoir. Je n'ai rencontré que très peu d'exception, et pour l'instant tu n'en fait pas partit.

Doucement, elle emmergea de sa cachette végétale. Tout en se redressant, elle garda les yeux baissés, sa capuche recouvrant une grande partie de son visage. Pétrifié, l'autre ne bougeait pas, immobile jusque dans le souffle de ses poumons qui s'était estompé. Lentement, elle abaissa le tissu, et vrilla son regard dans celui de l'homme, face à elle. Dans ses yeux sombre, elle ne lu que la détresse, une envie qu'elle ne définissait pas, celle de se défendre peut-être, et une pointe de répulsion sans doute inconsciente, comme à chaque fois que quelqu'un croisait son regard et s'y fixait. Ses prunelles embrasées flamboyèrent et retinrent les mots qu'il voulait prononcé au creux de sa gorge, comme un bâillon plus solide qu'une chaine. Elle n'avait pas terminé, et ce qu'elle s'apréta à faire dit monter un long frisson glacé contre son échine. Le temps sembla s'arrêter.

" Comment pourrais-je savoir ? Tu es un homme, un humain, une créature contre laquelle je suis sensées luter, chaque cellule de mon corps me crie de te sauter dessus, de te griffer, de te mordre, de te faire regretter d'être ce qui à détruit mon monde, de faire partie de cette caste créatrice du feu, du feu destructeur de vie, tu n'est peut-être plus chaotique, mais tu es toi, et cela me fait peur. Oui, j'ai peur de toi Varsgorn, j'ai peur d'échouer. Si près du but... "

Une musique s'éleva dans l'air, douce, presque tendre, éphémère et plus éthérée qu'une bulle savonneuse, mais présente partout autour des deux jeunes gens. Anaïel, les mains à plat devant elle, les paumes tournées vers le haut, faisait taire son esprit qui lui disait qu'elle était en train d'offrir un cadeau précieux, plus précieux que n'importe quel objet, à l'homme qu'elle détestait. Elle le faisait taire, baïonant ses paroles logiques et imparables, parce qu'elle en avait envie. L'air était saturé de chlorophylle, et c'était dans les méandres virides et dans les particules de pollen en suspensions que ses paumes trouvaient la mélodie du végétal. C'était une musique délicate et aérienne, avec une touche d'espièglerie et de vitalité immortelle, lente, elle s'enroulait dans l'air comme une écharpe de brume et laissait les consciences s'emplir de la fragrance qu'elle dégageait presque. La marchombre faisait fi des légers arpèges discordant dus au fait de l'enfermement des plantes. Après tout, la musique était très belle. Comme à chaque fois que son pouvoir se manifestait, Anaïel perdit quelque peu pieds avec la réalité, et de petites lucioles se mirent à danser devant ses yeux, tandis qu'une longue caresse réchauffait son corps qui recevait la pleine mesure de son univers. Mais, les yeux toujours plantés dans ceux de l'homme, elle ne perdait pas le fil, clouée à l'instant par un regard énigmatique et des paroles qui brûlaient de sortir. Avec un soupir, elle baissa les paumes, et se recula de quelques pas, rompant le contact visuel d'un détournement du visage. Sa voix mélodieuse, bien moins que la musique du monde, fusa jusqu'au oreille de l'autre.

- Prouve moi que tu as changé. Prouve le moi maintenant.

Varsgorn Ril'Enflazio
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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeSam 3 Juil 2010 - 22:01

Elle était sortit de sa cachette. Elle commençait à avoir confiance, elle ne pouvait dire le contraire. Varsgorn avait repris ses armes, mais la marchombres les avaient fichés dans le bois. N'était pas ce une preuve de ne pas lui envoyer un couteau en plein coeur? Le mercenaire qu'il était ne se serait pas gêné. Il aurait apprécié de voir une victime qui s'offrait ainsi à lui. S'il avait toujours été le même, un sourire se serait dessiné sur ses lèvres. L'odeur du sang qui allait arriver. La Mort arrivant avec sa faux. La grande Faucheuse avait toujours été une amie pour Varsgorn. Une partenaire. Non, le mercenaire avait été l'assistant de la Mort. Le lacquais qui s'occupait d'envoyer les âmes devant sa maîtresse. L'ultime vision de vie pour les proies qu'il avait choisie. Dès que la silhouette du Fantôme apparaissait, c'était déjà terminé. Il ne restait qu'une petite once de vie. Un instant de vie que ses victimes utilisaient bêtement en tentant de se sauver. Espéraient-elles vraiment lui échapper? Le courage des condamnés. La peur qui donnait des ailes. Dans ses cas-là, Varsgorn ne se jetait pas bêtement à la poursuite de sa proie. En bon assassin, Fantôme ne partait jamais pour un assassinat sans avoir étudier le terrain, les rues et ruelles, les bâtiments. Au moment de pourchasser sa proie, il connaissait tout. Il n'y avait aucune porte de sortie qu'il lui avait échappée. Quand il voyait sa victime détaler comme un lapin, il prenait un chemin détourné pour la surprendre. Une immense surprise se lisait alors sur les yeux de sa proie. Un véritable état de jouissance pour Varsgorn. Ses victimes croyaient tellement que leur meurtrier était loin derrière elles. Seul un oiseau ou un fantôme aurait pu aller si vite. C'était comme ça qu'il était avant. Mais Anaïel ne pouvait le savoir.

Il devait bien avoir une autre preuve. Elle ne pouvait le croire sur parole, c'était logique. Un être aussi noir que le mercenaire qu'elle avait croisé quand elle prenait un bain dans la cascade ne pouvait avoir changé si vite. Elle avait raison après tout. Le changement à l'intérieur de Varsgorn avait débuté dès le premier cours avec Enelye. Tout ce qu'il montrait aux autres personnes, ce n'était qu'une illusion. L'illusion qu'il était toujours aussi chaotique, qu'il n'y avait que ténèbres dans son coeur. Pourtant, une petite lumière s'était allumée parmi la noirceur du Chaos. Grâce à Enelye, les ténèbres avaient doucement libéré.

- Une preuve? Crois-tu que je n'aurais pas essayé de te tuer si j'avais toujours été le même. J'ai ramassé mes armes. Je suis de nouveau en possession de mes couteaux. Si j'étais toujours le même, je t'aurais envoyé l'un de mes couteaux, tout comme je les fais de nombreuses fois dans ma vie. J'ai bien changé et je ne chercherais plus à te tuer.

Elle ne semblait pas être convaincu. Que pouvait-il dire d'autres? Il y avait bien tout se qui se tramait dans l'académie. Le Chaos qui contrôlait tout. Il luttait depuis peu pour les repousser. Dans l'ombre. Si on découvrait qu'il avait changé, il allait mourir et Enelye ne serait plus protéger.

- Je peux te parler de ce que je sais sur cette académie. De nombreuses choses se trament dans l'ombre. Il y a trois jours, quatre élèves ont pénétrés dans un endroit protégés par des gardes servant le Chaos. Tu connais l'un d'entre eux. C'est le jeune élève à la peau couleur bleue qui est venu pour tenter de te protéger. Pose-lui la question, je pense qu'il t'avouera qu'une étrange silhouette leur a permis de se sauver en sécurité. C'était moi. Je lutte contre le Chaos depuis peu. Je ne veux plus qu'il s'en prenne à l'académie. Enelye n'est pas protégée avec ce voile de ténèbres qui recouvre l'académie. Tu veux une preuve? Alors questionne ton apprenti. S'il est honnête, il t'avouera tout.

Les marchombres n'étaient pas réputés pour être des menteurs. Si le jeune élève suivait la Voie de l'Harmonie, il dirait la vérité sur ce qui s'est passé dans les cachots de l'académie. Si un mercenaire était dissimulé quelquepart, il dirait à ses suppérieurs tout ce qu'il a entendu. Varsgorn deviendrait un traitre. Il devait convaincre Anaiel de protéger Enelye si jamais il trouvait la mort. Varsgorn n'était pas infaillible. Il allait mourir comme les autres. Il n'avait pas peur de son ancienne amie la Mort mais il ne voulait pas laisser son apprentie sans aucune protection.

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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeSam 24 Juil 2010 - 12:13

Une pointe d'irritation la saisit alors que le mercenaire répondait, plutôt âprement même. Et elle pouvait encore sentir dans ses mots la pointe de rancœur, de violence, de colère qu'il éprouvait toujours pour elle. On ne changeait pas du jour au lendemain tout de même... Bien sur qu'elle avait pensé à sa, qu'elle avait frémi lorsqu'il avait ramassé ses armes, bien sur qu'elle avait eu peur que tout cela ne soit du bluff pour la piéger. Mais son instinct de survie bien trop enraciné en elle avait noté chaque détail, chaque posture, chaque intonation pour lui souffler que malgré tout il n'en voulait plus à sa vie. Lorsqu'il raconta comment les jeunes s'en étaient sortit grâce à lui, puis en l'apostrophant qu'elle pourrait parler à son apprenti, son sang ne fit qu'un tour. Lui coupant presque la parole, elle siffla, une pointe d'acide traçanjt les aprèges crissant :

- Je n'ai pas besoin de l'avis d'un tier dans une discution qui ne nous concerne que tout les deux. Crois tu toi même que je me serais dévoilée si je n'avais eu la certitude que tu ne tenterais pas de voler ma vie ? Nous sommes sur un pied d'égalité, Varsgorn, et tu semble l'oublier. Je sais que tu as changé, au moins un petit peu. Et c'est la teneur de bonté qu'il y a en toi que je n'arrive pas à bien quantifier. Bien sur que tu aime Enelyë, mais malgré toutes les choses que tu serais pret à faire pour elle, y a t-il une place pour le changement en toi, un changement qui ne la concernerait pas ? Sans elle tu aurais continué ta route chaotique. Avec elle tu as découvert ou redécouvert l'amour. Mais sans elle, serais-tu capable d'aimer la vie et de la respecter pour d'autre personnes que ton apprentie ? Je ne pense pas que Lorek ai la réponse à cette question.

Lorsqu'elle se tu, Ses prunelles flamboyaient, reflet de la haine qu'elle éprouvait pour chaque être humain, reflet qu'elle était malgré tout parvenue à étouffer assez pour que son envie de tuer ne prenne pas le dessus. Elle contrôlait son corps, ses pensées, de plus en plus. Mais se lancer dans de telles diatribes enflammées nuisait à son self contrôle. Soufflant avec les poumons, elle baissa les yeux et tourna ses paumes vers l'exterieur, presque inconsciement. Les odeurs sucrées, étouffantes de la serre vinrent broyer son impatience, et la lucidité se fit pointe acérée dans ses pensées. Il n'avait pas bougé, l'écoutant encore un peu.

Elle voulait qu'il se rende compte, qu'il comprenne tout le mal qu'il avait fait. Il avait eu mal pour son apprentie, plus que jamais semblait-il, mais cette douleur ne s'appliquait qu'à elle. Pour que le changement soit assez profond pour perdurer, elle devait l'ammener à réfléchir aux crimes qu'il avait commis. Cependant, peut-être l'avait-il déja fait, mais l'abandon qu'il semnlait éprouver pour la jeune fille ne laissait pas de place à d'autres réflexion qu'à la survie de son apprentie. Avec un soupir, Anaïel se demanda ce qu'il lui incombait de faire. Elle avait envie d'apporter la bonté, de dévoiler l'harmonie pour que ce ne soit pas qu'une évidence marchombre, elle voulait lutter contre elle même tout en amenant les gens à réfléchir, et peut être, qui sait, à changer un peu. Le monde était trop beau pour le laisser végéter dans ce cafouillit de violence de barbarie et de haine écorchée. Se contraignant à la simplicité et à la douceur, elle sifflota plus doucement :


- Tu sais, j'aimerais que tu ai vraiment changé. Tu étais tellement mauvais que seul un changement profond pourrait me convenir, même si ce qui peut me convenir t'es plutôt égal. Alors la seule chose que j'aimerais que tu fasse, c'est de réfléchir à la mort de ton apprentie par les mains de ton ancien toi. De réfléchir à ses meurtres que tu as commis, et aux gens que tu as tué. Il y avait les Enelyë de plusieurs personnes parmis elles. N'ounlie pas le mal que tu as fait.

Consiférant le sujet comme clos, elle releva les yeux vers l'homme, les armes à la main, et vi son regard se troubler sous les souvenirs. A quoi pouvait-il bien réfléchir ? A ce qu'elle avait dit ? A ses propres souvenirs ? Soudain, l'image d'Elera vint brûler ses prunelles. Sursautant sous la décharge, elle réfléchis à ce qui l'avait provoqué. Les prisonniers ! Varsgorn savait où étaient les prisonniers ! Tout à sa discution avec le mercenaire déchu, elle n'avait pas pris garde à l'élément fondamental de son histoire. L'exitation revennue, un sourire carnassier vint trancher son visage par le biai alors que l'action et la satisfaction de sa promesse se profilait. Le regain d'énergie fit jouer ses muscles, et ses dents découvertes parvenait à imiter celles des crocs des félins tueurs. Sa vois pris une teinte de sang, et lorsqu'elle siffla, plus rien ne comptait pour elle qu'Elera et les ailes qu'elle lui rendrait.

- Où as tu dit que les prisonniers se trouvaient ?

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MessageSujet: Re: Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]   Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé] Icon_minitimeJeu 12 Aoû 2010 - 6:54

Varsgorn le savait très bien qu'il n'aurait jamais changé si Enelye n'avait pas reçu ce couteau. Il continuerait à suivre le Chaos et à tuer pour lui. Il avait renoncé aux ténèbres pour guider Enelye sur une voie différente de celle du Chaos. C'était pour elle et uniquement pour elle qu'il avait repoussé sa vie de mercenaire. Il ne renierait pas tout son enseignement pourtant. Il était un assassin et il resterait un assassin. Il n'avait pas besoin d'être un mercenaire du Chaos pour autant. Tant de monde avait besoin de liquider des ennemis. Empereur, nobles..... Varsgorn savait que dans l'ombre, des tueurs professionnels travaillaient pour les nobles les plus haut placés de l'empire. Il n'aurait aucun mal à se faire engager auprès d'eux si l'envie de jouer les assassins lui manquait.

Il s'en moquait bien de ceux qu'il avait tué. Il n'avait aucun remord sur ce qu'il avait fait, même maintenant qu'il n'était plus totalement le même. Ses victimes s'étaient mises sur son chemin, tant pis pour elle. S'il y avait des apprentis dans le lot, le maître n'avait qu'à être plus doué pour protéger la jeune personne. Varsgorn doutait tout de même que des apprentis fassent partit du nombre de ses victimes. Il avait surtout tué des adultes, quasiment aucun adolescent ou enfant. D'ailleurs, pourquoi devrait-il se sentir honteux d'avoir tué autant de personnes? Les guerriers tuaient eux-aussi, certains avaient certainement plus de victimes à leur actif que lui. Mais forcément, les guerriers faisaient ça au grand jour et il devenait des héros. Lui, il tuait dans l'ombre et on le traitait comme un ignoble personnage. Oh non, il n'avait pas suffisamment changé pour plaire à Anaïel. Il continuerait à tuer peu importe ce qu'elle en dirait. Ce qui avait changé en lui, c'était son allégeance. Sa haine des marchombres, quand à elle, disparaissait peu à peu.

Soudain, Anaïel lui parla des prisonniers. Avec un sourire, Varsgorn lui répondit:

- Ils sont dans les sous-sols de l'académie.

Il marqua un temps d'arrêt. Il fallait qu'il en dise plus pour qu'Anaïel puisse renseigner la résistance qui luttait contre le Chaos. Son apprenti faisait partit de ceux qui se sont échappés, ça serait logique que la maitre marchombre fasse elle aussi partit de cette résistance.

- Il y a une dizaine de gardes sur le chemin qui mène aux prisonniers. Ils ne sont pas très doué, ce ne sont que des apprentis ou des jeunes mercenaires fraichement sortit de l'apprentissage. Les mercenaires les plus doué ont infiltrés le corps enseignant et la garde de l'académie. Les gardes des prisons sont régulièrement relayés. Je ne connais pas exactement les heures de changement de gardes mais si tu le souhaites, je pourrais me renseigner. Le Fantôme a une belle réputation au sein du Chaos, ils ne poseront sûrement pas de questions quand je leur demanderais. Ce n'est pas simple d'accéder aux prisonniers, c'est un vrai labyrinthe sous terre. Je connais le chemin, je pourrais t'aider à ne pas te perdre.

Aider les résistants à sauver les prisonniers! Si on lui avait dit quelques jours auparavant qu'il aurait ce rôle-là, il n'aura pas cru la personne. Il l'aurait même peut-être tué pour avoir oser l'insulter. Car ce qu'il était en train de faire, c'était une insulte au terrible Fantôme, l'horrible mercenaire.

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Comme l'éclosion d'une fleur au terreau de verre pillé [Inachevé]
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