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 Nouveau départ (RP terminé)

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Invité
Anonymous

Invité

MessageSujet: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeDim 21 Oct 2007 - 14:41

Arya venait de faire un tour dans ses appartements.
Pour une raison qu'elle seule connaissait. Elle ne pouvait renoncer à ses origines. Si bien qu'elle n'avait pas le choix.
Son sabre pendait de nouveau à son côté. Mais là, c'était son arc qui, accrocher dans son dos, la rendait vraiment différente.
Jamais de sa vie elle ne l'avait porté, sauf lors d'une quelconque chasse en pays Faël.
Elle s'approcha d'une cible.
Détachant son arme, elle la prit dans ses mains et encocha une flèche.
Ce sentiment grisant de contrôle, ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas ressentit. Depuis qu'elle avait laché les armes.
Mais, maintenant, ce temps est révolu.
Une autre Arya avait prit la place de la première.
Elle ne se laisserait plus faire.
Quelque chose en elle avait changé.
Apportant la corde à sa joue, elle visa avec application le centre de la cible qui lui faisait face, vingt mètres devant elle.
Elle lâcha la corde et la flèche partit, comme à regrets.
Elle ferma les yeux et leva les bras. Comme un sentiment d'oppression venait de la quitter. Elle se sentait libre.
Libre et heureuse.
Elle se sentait elle, pour une fois dans sa vie. Elle ne jouait pas un double-jeu.
C'était ça, sa vraie nature.
Une nature que les autres n'apprécieraient peut-être pas. Mais une nature avec laquelle elle était née.
Elle vengerait son père.
Les Mercenaires qui l'avait tué le payeraient. Cher.
Alors qu'elle ouvrait les yeux, lentement, une petite voix en elle lui criait d'abandonner le rêve. D'offrir sa vie au combat.
Mais ça, elle n'était pas prête. Du moins pas encore.
Quand le combat débuterait, peut-être...
Après tout, elle verrait bien. Son destin le lui dirait.
Elle mit ses mains en visière pour appercevoir la cible et s'approcha. La flèche était plantée dedant.
En plein coeur.

*Bien, je n'ai pas perdu la main au moins.*

Récupérant son arme, elle se retourna et recula encore.
Au moment où elle allait tirer, un bruit de pas derrière elle la fit sursauter.
Elle se retourna et lâcha son arc. Se mettant en garde discrète pour contrer toute attaque provenant de cet inconnu.
Elle n'aimait pas se faire surprendre de la sorte.
Du moins, elle n'aimait plus.

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeDim 21 Oct 2007 - 16:01

Le matin. Un soleil froid, rouge, luisait, au loin, répandant sa pâle lueur sur les longues allées du parc. Une brume épaisse s'étalait, rendant invisible le sol, et laissait échapper de sombres volutes, qui tournoyaient au gré du vent du nord.
Une brise s'était levée, caressant le tissu qui lui couvrait les bras, faisant ondoyer les ténèbres de ses cheveux. Elle avançait, sur le gravier, produisant un faible son, rythmé. Le soleil montait, lentement, avec les minutes qui passaient, et s'égrénaient, les rapprochant tous plus ou moins rapidement deur leur disparition.
Elle marchait. Quelques heures auparavant, Elera lui avait parlé, dans les cachots. L'avait fait douter de sa voie. L'avait fait trembler, et reculer. Elle avait dû se battre, détruire tout ce qui restait de soupçons en elle, pour parvenir à reprendre la contrôle de son allégeance.
Après avoir quitté la jeune Lotra, elle était sortie. La nuit était tombée.
Elle avait passé tout ce temps noir sur l'une des hautes tours de l'académie, à se convaincre que tout ceci n'était pas réel, qu'elle ne pouvait douter. Que cette faille que Elera avait découverte était comblée.
Elle avait passé la nuit agenouillée, sans bouger, à fixer les étoiles. Personne ne l'avait vue. Personne ne l'avait entendue. Et pourtant, ce combat qui faisait rage dans sa tête, elle l'avait crié. Elle l'avait hurlé.
Et elle avait vaincu.
L'aube, signal de danger, l'avait ramené à la réalité. Elle était redescendue, rassurée, avec dans son coeur une conviction encore plus puissante, consolidée par les attaques.
Inébranlable.

Reprenant le cours de ses pensées, Marlyn Til' Asnil arriva en vue du clôt d'entrainement. Comment elle s'était retrouvée là, mystère. Mais elle y était.
Une ombre s'y trouvait déjà. Inconnue, rendue floue et sombre par la brume matinale. Une silhouette qui tenait un arc.
Bizarre.
Mais pas rare en ces lieux, qui après tout sont sensés étre des lieux d'entrainements. Rien de plus normal que d'y trouver quelqu'un qui travaille.
Avançant tranquillement, Marlyn alla se poster sur la barrière, la personne ne se tournant pas dans sa direction, ne l'ayant pas vue. Elle tira une flèche.
Flèche qui alla se planter au plein coeur, d'ailleurs.
Marlyn sourit. La silhouette, quant à elle, se retourna.
Comment ?!
C'était...impossible ! Pas elle ! Elle était pacifiste...
Pourtant, elle ne rêvait pas. Arya Envarinya se tenait devant elle, un arc à la main, un sabre à la ceinture.
Vraiment étrange....

Reprenant contenance, Marlyn ne bougea pas. Arya ne semblait pas l'avoir vue. Soupirant, l'apprentie Mentaï sauta de la barrière, ce qui produisit un léger bruit de graviers, au point d'impact.
Souriant, d'un sourire glacial, la jeune fille avança un peu, sans quitter la rêveuse des yeux, et passa les mains derrière la tête, pour s'étirer langoureusement. Après une nuit passée sans bouger, ni dormir, ses muscles, un peu refroidis, gémissaient.
Se remettant droite, Marlyn fixa à nouveau la jeune future-ex mariée, et parla, d'un ton narquois :


- Une rêveuse n'a-t'elle pas prêté serment de ne jamais porter ni se servir d'armes ? Comment, par la Dame, vous voit-on ici, avec un sabre et un arc ? C'est plutôt étrange...


Elle s'interrompit, passant la main sur le dur bois de la barrière, puis reprit, le ton encore plus narquois, si cela était possible :

- Votre mariage s'est-il bien passé, dame Envarinya ?
Dans les yeux de la rêveuse, pas du bonheur. Justement...
Faire souffrir les gens, sur des sujets sensibles...Grisant. Souriant glacialement, Marlyn retourna s'accouder à la barrière, et attendit patiemment une réaction de la rêveuse.

" Elle porte ses armes. Pourquoi ? Avec son "Zethid", elle devrait pas avoir besoin. A moins que...que quelque chose se soit produit entre eux. Mais quoi?"

Réfléchissant à une vitesse folle, l'apprentie Mentaï essaya de se remémmorrer sa dernière rencontre. Valen était arrivé, et avait demandé à voir Zac à tout prix, la congédiant. Que cachait donc ce maître des Potions ?
Une autre rencontre. Avant le mariage. Quand elle avait volé la bague. Qu'avait-il fait ?
Il l'avait attaquée, pour récupérer la bague...Avec une pointe empoisonnée...Où l'avait-elle déjà vue, cette arme ?
Marlyn s'en rapellait vaguement. Elle le savait. Elle l'avait vu autre part.
Mais Où ????

Fermant les yeux, l'apprentie Mentaï fouilla dans ses souvenirs....

Mais, oui...c'était là qu'elle l'avait vue !! Sur son Maître, alors que celui-ci enlevait ses armes...à l'auberge...Etrange...
Pourquoi Zac en avait-il une lui aussi ? Une arme de Mentaï, qui plus est...
Rouvrant les yeux, le regard de Marlyn tomba sur le sabre frontalier de la rêveuse. Une seule raison pour qu'elle porte ses armes.
On l'avait trahie. On lui avait menti...
Ce qui voulait dire...que Zethid avait menti...

Non...impossible...Ce ne pouvait être...non...
Cette possibilité n'était pas envisageable. Elle représentait un danger trop grand...Un espion, à la solde de Valen. Un ancien Mentaï...

Ne parvenant pas à s'en convaincre, la jeune fille préféra attendre une réponse de Arya, qu'elle soit claire.
Ou non...


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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeDim 21 Oct 2007 - 17:28

Arya visait. Tirant sur la corde comme si sa vie en dépendait.
Elle revoyait ce jour où elle avait tué, pour la première fois. Un Mentaï.
La haine qu'elle éprouvait pour ces être ignobles étaient si grandes qu'elle ne se remettait toujours pas, à la pensée que Zethid fut un jour l'un des leurs.
C'est pour ça qu'elle l'avait repoussé. Après tout, elle n'avait pas oublié ce qu'il lui avait dit. Elle voulait seulement le lui faire croire, pour ne pas avoir à raconter son histoire.
Sa Vraie histoire.
Sans prendre garde de ce qui tournait autour d'elle dans la brume matinale, elle porta la main à sa cicatrice sur l'épaule. Comme à chaque fois qu'elle pensait à ses instants.
Le sang qui coulait...
La vie qui s'échappait lentement des corps allongés sur le sol, dans un dernier soupir de malveillance.
Sans prêter attention à tout ce qui se passait autour d'elle, elle continuait son acte, plus déterminée que jamais.
Elle avait l'impression de revivre ces moments. Ces moments de vengeance, de liberté.

***

Un bruit infime.
Quelque chose derrière elle.
Quelque chose de mauvais. Elle se dressa. En garde. Elle se retourna.
Un frisson lui parcourut le dos. Un frisson glacé.
Marlyn Til'Asnil.
Elle ne réagit pas. Restant face à la Félixia, sans bouger. Elle n'avait pas peur, loin de là. Si elle mourrait aujourd'hui, c'est que son heure était venue.
La peur elle... était un sentiment superficiel. Beaucoup trop superficiel pour qu'Arya y attache une quelconque importance. Alors, sans réfléchir, elle attendit que Marlyn prenne la parole. Il faut avouer que leur dernière rencontre avait été quelque peu... mouvementée. Espérant que cette époque était révolue, même si elle en doutait fort, elle attendait, en garde.

- Une rêveuse n'a-t'elle pas prêté serment de ne jamais porter ni se servir d'armes ? Comment, par la Dame, vous voit-on ici, avec un sabre et un arc ? C'est plutôt étrange...

Un sourire malveillant se peignit sur les comissures des lèvres d'Arya. Elle savait que cela surprendrait beaucoup de monde. Surtout une fille comme Marlyn, très attachée à ses principes. Alors, pourquoi ne pas lui expliquer ? De toute façon, qu'est-ce qu'elle risquait. Sérieusement. La mort ? Et alors...

"Et bien, en tant que Frontalière, j'ai le droit de continuer de m'entrainer. Un rêveur fait voeux de ne pas verser le sang."

Plus court, plus simple. Etait-ce seulement possible ? Sûrement, ne rien dire. Mais ça ne donnait aucune explication. Or, le but d'Arya était d'en donner. Après tout, elle était libre. Elle pouvait faire ce qui lui plaisait. Tant pis si cela déplaisait à certaine personne. Ses droits étaient ses droits. Innébranlables.
Son ton narquois et mauvais ne fit même pas tiquer la rêveuse. Elle connaissait ce dont Marlyn était capable, et elle voulait lui montrer qu'elle aussi, pouvait le faire. Appuyée sur la barrière, la "Sentinelle" continuait de débiter des inepties.
Des paroles sans intérêt aucun, sauf celui de se montrer désagréable.

- Votre mariage s'est-il bien passé, dame Envarinya ?

Bien, oui. Mais elle ne pouvait pas en dire autant de la suite. Marlyn la dévisageait. Sans doute lisait-elle la réponse dans ses yeux.
Elle se retourna et s'accouda sur la barrière de bois humide. Elle attendait sans doute une réaction de la part d'Arya, mais celle-ci ne tiqua même pas.
Elle voulait juste dire ce qu'elle pensait. Mais elle n'allait surement étaler sa vie devant une élève comme Marlyn Til'Asnil. Elle devait se demander pourquoi les armes alors qu'elle avait un "chevalier" pour la défendre. Chevalier qui avait mentit. Qui l'avait trahit.
Chevalier à cause duquel elle avait changé.
La différence se sentait dans ses yeux où, auparavant, on lisait de la chaleur et du réconfort. Maintenant, son regard était glacial. La vengeance leur donnait un éclat noir. Un éclat presque effrayant.
Pourquoi devait-elle répondre ?
C'était tout ce que Marlyn attendait. Mais celle-ci semblait en pleine réflexion.
Soudain, quelque chose s'alluma dans ses yeux. Peut-être comprenait-elle pour Zethid. Après tout, beaucoup de chose le montrait. Mais l'amour rend aveugle et Arya n'avait rien vu.
Ses armes étaient bien celles de Mentaï. Et Marlyn avait été élevée chez eux. Donc elle en avait déjà vu.
Pourquoi réfléchir plus loin ?
Arya avait eu vent de l'entretien avec Valen. Il en revenait quand il lui avait fait ses avoeux. Et, vu l'humeur du Maître des Potions lorsqu'il était entré, Valen ne l'avait sûrement pas rejeté de l'Académie. Surtout qu'il y était toujours.
Mais alors... qu'avait-il fait ?
La jeune femme avait également assisté à la réunion pour les rondes de nuit. Elle savait pour la future attaque de l'Académie. Tout comme elle avait eu vent, comme tous les professeurs, de l'incident de Marlyn. Même si le coupable était toujours inconnu, elle, elle savait qui il était.
Et pour une fois, Yaemgo n'y était pour rien.
Mais, d'abord, elle allait répondre à Marlyn. Attendant simplement que dans son cerveau, ses pensées fassent un tour.
Pendant ce temps, un silence de crypte régnait dans ce clôt, où même la brume semblait vouloir rester silencieuse.
Hélas, la réponse ne semblait pas vouloir venir. Arya faisait attendre la Félixia. Peut-être pour la mettre mal à l'aise, qui sait.
Elle s'assit sur la barrière, non loin de Marlyn, pour la déstabiliser encore plus. Même si ce n'était pas forcément ce qu'elle voulait. Car, assise, elle perdait tout moyen de défence. Tant pis...

"Oh... Bien. Mais, je doute que cela t'intéresse."

Voix sifflante, regard perçant et noir. Totalement sous controle, elle ne voulait plus se laisser faire par sa gentillesse. Se laisser marcher sur les pieds par ceux qui se considéraient supérieurs. Tsss...
Plus ça... Plus jamais!
Maintenant, Marlyn semblait perdue. Arya lui avait dit que tout allait bien alors...
Mais bon, le fait que la Félixia comprenne, elle s'en moquait. Maintenant qu'elle était forte, elle pouvait tout surmonter. Même les sarcasmes d'une soit disant élève.
Alors, un sourire canibale aux lèvres, elle prit son ton le plus mauvais et sifflant, si cela était encore possible, et débita quelques mots.
Ceux qui peut-être détermineraient la suite des évènements.

"Mais, puisque tu tiens tant à le savoir, et que tu l'as deviné, nous sommes en froid. Effectivement. Il s'est passé des choses qui dépassent ton entendement. Des choses que tu ne comprendrais pas."

Martellant chaque mot comme une flèche asserée, elle tourna la tête vers le lointain. La brule l'empêchait de voir quoi que se soit, mais tant pis. Elle voulait donner à Marlyn l'impression qu'elle était supérieur par rapport à la rêveuse. L'impression qu'elle avait peur de la regarder dans le blanc des yeux. Quelle idée...
Arya voulait lancer une remarque cinglante. Quelque chose de méchant. Même si elle savait que rien ne pouvait blesser Marlyn. Quoi que...
Elle ne voulait quand même pas avoir l'air aussi cruelle qu'elle aurait désiré l'être. Avant, elle n'aurait même pas osé. Mais désormais...
Elle eut un rire sarcastique en pensant que, la nouvelle Arya, Zethid risquait de ne pas l'aimer autant que l'ancienne. Elle s'en moquait.
Sa réaction l'aiderait à faire le tri, sûrement.
Elle leva les yeux et regarda Marlyn. Aucune méfiance, aucune peur. Rien qui ne pouvait laisser croire à une femme faible. Aucune, ne serait-ce une minuscule faille, empêchait son regard de briller d'un éclat noir.

"Je vois que tu t'es remise de ton incident avec le concierge."

Ces quelques mots, comme des poignards. Le sous-entendu était si grand que même elle aurait comprit.
Si Marlyn ne comprenait pas...
Mais elle comprendrait. C'était une chose trop affreuse pour pouvoir l'oublier un jour. On y repense sans arrêt, on revoit les horribles instants où notre innocence disparait sous nos yeux. On se défend, on essaye d'empêcher cela. Mais sans succès. Et... on est blessé, comme mort. On reste allonger sur le sol, espérant que la fin arrive. Vite...
Elle pensait à ça, et elle comprenait...

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeMar 23 Oct 2007 - 22:19

( attention ! Gros trip philosophique devant mon post, pas pu résister^^ ! Âmes bouchées, s’abstenir !)

Le silence. Voile fragile et éphémère, tel la brume des matins d’hiver. Il les environnait, cocon invisible. Il était le début de toute vie, avant même la naissance, quand vous êtes dans le seul endroit sûr. Il était Mort, il était froid, il était vent de panique avant les batailles, vent sanglant après les combats, quand les blessés agonisaient, quand les survivants contemplaient le carnage d’un regard vide.
Elle aimait le silence. Silence protecteur, silence allié, quand tu te glisses derrière les autres…Silence quand ta dague est fichée dans leur gorge, et qu’ils sont morts avant d’avoir touché le sol. Silence quand tu les infiltre, et que ta survie repose sur ta capacité à être invisible…
Marlyn écoutait le silence. Il lui semblait tellement majestueux, pourquoi fallait-il que cette race, à laquelle elle appartenait, soit munie d’oreilles ? Vivre dans le silence, ne pas entendre les plaintes du monde, ne pas entendre leurs rires... rires innocents.
Elle n’aimait pas voir le monde joyeux, elle ne supportait pas la vue de ceux qui, inconscients de la réalité, sourient, et s’amusent, sous les yeux tendres et fiers de leurs parents. Elle, elle n’y avait pas eu droit. Tout le temps, cris et douleurs, haine et souffrance...
Même sa seule période d’insouciance s’était finalisée dans les pleurs et la douleur... perte infinie que celle d’une mère pour l’enfant perdu...
Elle ne voulait pas de ce bonheur, de ces rires et de cette chaleur, elle ne voulait pas raviver les souffrances une nouvelle fois. Les haïr, oublier les siennes, lui causait moins de mal, que de vouloir y goûter à nouveau. Elle était pierre. Elle souffrait. Mais elle le voulait.
En voyant la rêveuse si glaciale et si dépourvue de chaleur à cette heure, elle qui quelques jours plus tôt vivait un rêve, elle qui avait une bague au doigt...Elle avait beaucoup souffert. Ca se voyait dans son regard, dans les gestes qu’elle faisait, qu’elle avait souffert de Zethid. Parce qu’elle avait prétendu à la joie, parce qu’elle avait voulu trouver son bonheur.
En voyant Arya ici, dans ce matin brumeux et glacial, en la voyant à nouveau prendre les armes, retrouver ses principes de frontalière, Marlyn eut la réponse à l’une de ses questions.
Restait à en trouver une pour les autres...Chose impossible. On ne trouve pas de réponses à une question imaginaire...Sauf si on se perd, pour les trouver par erreur...
Le bonheur n’est qu’une suite d’erreurs qui un jour vous perdront...car ceux sont bien des erreurs, et non des choix...
Mais fermer entièrement son cœur à toute forme de lumière était tout aussi dangereux...sauf si on versait corps et âme dans les ténèbres et la haine. Comme couchant, qui disparaît, et finit par être englouti, tel était le mot, par la nuit. Comme feu sur eau...
Comme Chaos sur cœur déchiré...
Marlyn savourait ce silence, qui dans cette brume volait, planait. Pour une fois que l’invisible ne rimait pas avec nuisible... Les secondes passèrent, tandis qu’elle attendait, appuyée nonchalamment contre cette barrière, ses pensées dérivant tranquillement, oiseau de nuit qui vole où il veut, sans limites.
Sans frontières...
Arya elle aussi semblait en proie à de profondes réflexions. Quand enfin elle sembla entendre les interrogations passives de la jeune fille, elle daigna tourner le regard dans sa direction.
Avec comme un sourire narquois. Etonnant, qu’elle prenne au sérieux ses questions. Comme si l’apprentie Mentaï en avait quelque chose à secouer de si oui ou non la rêveuse portait des armes...

Son masque fonctionnait à merveille. Le regard dédaigneux que lui lança la frontalière lui donna raison. On la croyait toujours aussi attachée aux principes qu’avant, on la croyait toujours à se soucier de si triviaux détails. Décidément, les humains étaient tous les mêmes. Toujours à porter leurs cœurs en bandoulière, toujours à afficher leurs convictions nouvelles sur le visage. Par moments, elle aussi avait son instant de faiblesse. Elle aussi laissait voir dans ses yeux son état d’esprit. Mais pas en permanence.
Sa longue et nocturne lutte intérieure l’avait rendue plus forte, et plus apte à conserver une image passée d’elle. L’image de la fille sombre, mais versée dans le bien, de la fille insolente, mais attachée à de forts idiomes de convenances...
Sa bataille contre elle-même, les mots que lui avaient martelé la Lotra, moins d’un cycle de lumière plus tôt, l’avaient certes complètement montré à jour, pendant un court instant, mais durant le regain de ténèbres, elle avait repris son masque, corrigé les défauts, amélioré les caractéristiques physiques et mentales de l’ancienne Marlyn, de l’élève...
Restant donc de marbre devant la vaine tentative de la rêveuse pour la déstabiliser, l’apprentie Mentaï prit une expression faciale neutre et sans humeur, tandis qu’elle écoutait les mots prononcés par Arya :


-"Et bien, en tant que Frontalière, j'ai le droit de continuer de m'entrainer. Un rêveur fait voeux de ne pas verser le sang."

Effectivement, on ne pouvait pas faire plus court et plus explicatif. La rêveuse avait mis bien du temps à former cette phrase concise. Quelque chose dans sa tête semblait la perturber. Elle ne fixait aucun point précis, de ses yeux, et semblait en proie à une réflexion des plus agréables, à en juger par l’étincelle glacée de son regard enflammé.
Seulement, un très léger tic agita la commissure de la lèvre supérieure, quant à l’entente du ton narquois qu’utilisait la Mentaï. Se faire passer pour plus idiot et plus ironique que l’on ne l’est. Se faire passer pour détestable, et peu fréquentable, afin de bénéficier de longs moments de solitude, passés à affiner son masque, à attiser sa haine. Tel était son masque, et, en l’occurrence, il fonctionnait à merveille sur la rêveuse, qui lui lançait un regard hautain et dédaigneux.
Marlyn bougea très discrètement, afin de s’assurer une position moins gênante, et ne plus sentir la barre de bois lui rentrer dans le dos. Elle passa les mains derrière son échine, et, montrant ainsi à Arya qu’il n’y avait rien à craindre de mesquin ou de traître de sa part, les inséra derrière elle, mettant ainsi de la distance entre l’étai de sapin et son dos, douloureux.
Ceci fait, elle reprit son expression neutre, voire même provocante de par le manque d’intérêt envers les propos de la rêveuse.

Regard dur qui te fixe sans relâche, pour te déstabiliser. Tu crois me faire peur, Arya. Tu le crois seulement. Fixe-moi, vas-y, fais –moi voir que tu contrôle tes actes, que tu as choisi entièrement ta vie. Montre-moi ta conviction, montre-moi que tu me dénigres, fais-moi voir ta hauteur...
Tu me crois embarrassée. Et bien soit, je le serai, je te le ferais croire, puisque tu le veux. Tu ne veux pas me répondre tout de suite. C’est ton choix. J’attendrai.

Encore ce silence. Elle se sentait à l’aise, environnée de brume, de froid, et de vent. Vent matinal qui glissait sur ses bras dénudés, vent qui s’infiltrait par les trous de sa tunique, faisant légèrement frissonner la jeune fille. Non...elle n’avait pas froid, mais plutôt...faim. En faisant abstraction, comme le reste, d’ailleurs, elle se laissa guider par cette vague silencieuse, cette bise glacée qui les entourait, elle et la rêveuse...Marlyn attendait, patiente, faisant légèrement remuer ses traits, figeant sur son visage un infime sentiment de mal à l’aise.
Un mouvement de Arya l’aida à finaliser son masque, avec un naturel des plus plausibles. Si cette femme savait à quel point elle venait de lui rendre service, en venant s’accouder d’elle-même à la barrière... Marlyn se concentra un peu, confiante, et son expression passa de plus en plus mal à l’aise, comme si Arya était infestée. Certes, elle savait que trop en faire serait attirer des soupçons ou des regards hautains. Se concentrant intérieurement, l’apprentie Mentaï fit jouer les facteurs de son masque, à présent rôdé, et redevint tout de neutralité, la prétendue surprise de l’instant passé. Enfin, le silence vola en éclat :


-Oh...bien. Mais je doute que cela t’intéresse.

Encore ce ton dur et cassant, pour lui prouver qu’elle était la dominante, dans la discussion. Après tout, si cela pouvait lui faire plaisir...
Marlyn pouvait très bien jouer la dominée, cela était on ne peut plus intéressant pour sa couverture...
Encore ce regard noir, qui semblait lui indiquer qu’elle n’avait rien à faire là. Décidément, Zethid avait bien eu tort d’être ce qu’il était, au vu du résultat sur sa « bien-aimée ». Ce que les choix peuvent être lourds de conséquences, quand vous faites les mauvais...
Certes, ils te semblent être les bons, et Zac avait certainement trouvé de bonnes raisons pour verser dans le mal, mais pour les autres, vos convictions paraissent erronées, teintes de stupidité.
Pour répondre au bonheur de sa compagne, il avait menti, caché son identité. Il avait tout donné pour qu’elle soit heureuse. Et maintenant, parce qu’il lui avait avoué la vérité, parce qu’il avait fait preuve de courage, et fait un immense sacrifice, elle s’en détournait, et le traitait comme...
Comme rien.
Cette attitude hautaine et égocentrique donnait à l’apprentie Mentaï l’envie de lui cracher au visage, de se ranger du côté de Zac. Ce qui, heureusement, lui était impossible, connaissant sa propre aversion pour le Maître des potions. Elle n’avait pas à s’interposer. C’était leur lutte.
Arya reprit, et, une fois de plus, ses propos vinrent confirmer les soupçons que nourrissait Sareyn :
:

"Mais, puisque tu tiens tant à le savoir, et que tu l'as deviné, nous sommes en froid. Effectivement. Il s'est passé des choses qui dépassent ton entendement. Des choses que tu ne comprendrais pas."

Marlyn écouta de son air nonchalant, tant les paroles de Arya étaient acerbes, voire même exacerbées (juste pour le jeu de mots Very Happy).
Encore une fois, un silence. Planant. Arya regardait ailleurs, et semblait une nouvelle fois en proie à des pensées mauvaises, à en juger par un léger rire sarcastique, qui fit hausse un sourcil à la jeune Mentai tant c’était ridicule.
Semblant contente d’elle-même, comme si elle venait de trouver l’idée du siècle, la rêveuse releva son regard, qu’elle planta dans les yeux de Marlyn, en signe de provocation. Encore, cet éclat noir, qui reflétait son âme entière, qui laissait lire tous les sentiments à ceux qui savaient lire.
Marlyn s’amusait, se jouait intérieurement de cet affront, mais rien dans son visage, quant à elle, ne traduisait ses émotions. Remarque, si elle laissait transparaître sa haine, ça ferait du dégât...
Là n’était pas la question. Arya reprit, la méchanceté de ceux qui ne le sont pas dans la voix :


"Je vois que tu t'es remise de ton incident avec le concierge."

Marlyn tiqua légèrement, mais rien de plus. A vrai dire, elle s’y attendait, de la part de la rêveuse. On le lui avait déjà fait plusieurs fois. Zethid, par exemple. Et exactement la même phrase. Décidément, plus original pour blesser, il n’y avait pas. Franchement...
Certes, elle ne s’en était toujours pas remise, certes elle était blessée à vie, et détruite moralement, certes elle faisait un blocage. Mais le fait est qu’elle ne l’évoquait plus, et que les dernières traces de désespoir avaient disparu de son visage.
Pour les autres, Arya l’avait très bien énoncé, cela restait un incident.
Pour les autres... Mais pas pour elle. Seulement, son état d’esprit lui appartenait, et le masque lui permettait de faire croire à sa remise.
Rien de plus faux... tout lui restait encore sur le cœur, et la vengeance croissait, comme plante dans le noir, tordue, mais vaillant, vacillante, mais puissante.
Mais l’angoisse irrationnelle de le revoir la tenait encore. Bien longtemps encore elle ne serait prête à venger cet affront.
Mais pour le moment, le regard que lui lançait Arya représentait un défi. Un défi qu’elle se devait de relever, et de gagner.
Se remettant droite, et faisant un pas en avant, l’air pensif, l’apprentie Mentaï pivota lentement, et se retrouva face à Arya, sans faillir. Elle ne lâcherait pas le morceau, dans cette lutte pour faire baisser le regard de l’autre. Aucune des deux ne succédait.
Marlyn, totalement calme et l’air neutre et impassible, répondit à la frontalière :


-Oui, Dame Arya, comme vous pouvez le voir, je m’en suis bien remise. Si l’on peut se remettre d’un viol...

Silence pesant qui s’ensuivit, silence qu’elle prit pour réfléchir. Posée et calme, elle n’avait rien à craindre. Restait à ne pas le perdre. Arya le savait, et ferait tout pour le lui faire perdre. Encore un défi. Marlyn sourit. Sourire froid et sans beauté. Sourire qui reflétait ce qu’elle voulait faire paraître.
Levant la main, qu’elle posa sur sa propre épaule, caressant la marque, elle regarda derrière elle, scrutant par delà les brumes, guettant la moindre présence hostile. Rien.
Tant mieux.
Elle préférait être seule contre Arya, par acquis de conscience. Finalement, le silence à nouveau installé se rompit :

-Zethid est bien un Mentaï, donc... Pourquoi, vous qui semblez décidée à tous les occire de votre lame frontalière, pourquoi vous ne le tuez pas, lui aussi ? Qu’importe qu’il soit renégat. Ca reste un traître...

Masquer sa propre traîtrise en appuyant sur celle des autres. Détourner une conversation dangereuse, sur une personne qui était mauvaise, ou tout du moins l’était. Tels étaient les principes qu’il lui avait enseignés, et qui maintenant portaient leurs fruits. Une autre question, sans rapport, pour troubler encore plus :

-En quoi cela vous intéresse t’il de savoir si je me suis remise de ma... mon expérience, avec Ivan ? Vous ne m’appréciez pas, et mon état de santé n’est point de vos affaires, il me semble.

La jeune fille ne quitta pas des yeux la rêveuse, tandis qu’elle recula, vers l’aire d’entraînement, lentement, avant d’atteindre enfin le rocher qu’elle observait depuis un moment, et s’y percher.
Le silence, ce vieil ami, reprit ses droits, et le vent qui coulait vint caresser ses cheveux de ténèbres…


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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeSam 27 Oct 2007 - 16:14

Bruissement de feuilles dans le lointain alors que la vie ici semblait éteinte. Alors que le temps semblait figé sur une ultime parole, un ultime chant, un dernier voile de brume léger et si opaque, que voir derrière soit était devenu impossible.
Ce n’était que la vie qui était restée, alors que le reste brûlait à petit feu. Lentement, sûrement trop pour défaire l’envie qui bouillonnait en elle. Une envie si grande, si forte, que même la vie à côté lui semblait dérisoire. Alors qu’elle espérait, les yeux fermés, qu’un jour tout cela finirait. Qu’elle se réveillerait d’un cauchemar si douloureux que seule la pensée lui ferait mal. Tellement mal qu’il mangerait sa vie, si vite qu’elle n’aurait pas le temps d’exprimer ce qu’elle aurait voulu dire. Et elle espérait que tout ce qu’elle pensait aller arriver. Elle devait se réveiller, elle voulait se réveiller.
Mais… comment se réveiller si l’on ne dort pas ? Le sommeil n’avait pas emmené Arya dans ses bras en ce moment. Elle était bien éveillée et attendait… quoi ? Si seulement cette réponse pouvait venir dérouler ses rêves. Dénouer son cœur. Défaire sa main de se métal dur qu’elle empoignait si fort que sa peau en était entaillée jusqu’au sang ? Un doux filet coulait le long de son bras. Sa main tendue posée sur la lame de son sabre. Remuant pour trouver le chemin du manche. Mais sans succès. Et le métal continuait de couper sa peau. Sans que la rêveuse ne réagisse pour autant. A vrai dire, elle s’en fichait comme de son premier rêve. Elle ne s’en rappelait pas, de toute façon. Alors pourquoi cela lui aurait importé ?
A cet instant, elle se sentait étrangère à elle-même. Différente. Comme si elle était deux éléments totalement contraires réunis en une seule enveloppe. Elle espérait une ouverture, pour laisser sortir celui qui encombrait son cœur de noirs destins et empêchait les bons de dominés. Alors, elle essayait. Une bataille contre elle-même, contre son double. Un peu comme le feu et l’eau. Elle aurait pu penser au bien et au mal. Mais pour elle, le bien et le mal n’existe pas. Seule la différence d’opinion demeure. Tandis que des êtres tuent pour une liberté ou un morceau de pain. Gâchent leur vie pour la sauver. Le bien et le mal sont deux mots contradictoires qui expriment malgré tout le même sentiment. L’opposition, le fait de pouvoir choisir nous même nos directives, sans avoir d’ordres ou de chefs. Pouvoir décider de la tournure de notre vie, sans devoir s’en référer à quelqu’un d’autre. Être libre de ses choix.
Vivre.
Une vie qui montrerait à tous que nos choix ne sont ni bons, ni mauvais. Mais qu’ils décident simplement de notre vie, des fois de celle des autres. Qu’il montre nos caractères et nos décisions. Tandis que ceux qui réfléchissent encore attendent quelque chose qui leur donnerait un choix à faire. Une direction à prendre. Ceux là n’auraient plus qu’à espérer que se soit la bonne. En priant pour ne pas y laisser leur vie. Dans ce cas, mieux vaut rester neutre. Le risque est moins grand. Mais le destin n’est jamais décidé que par un choix. Pas par un ordre. On décide de ce que l’on veut faire. Soit rester comme un siffleur sagement dans son troupeau et ne pas rechigner, soit faire ses propres choix. Suivant ses propres envies, ses propres choix. Sans guide, sans maîtres.
Seulement, la vie en décide autrement. Des fois, on s’unit, on promet. Tsss, des paroles en l’air prononcées pour un bonheur court et inutile, vu le malheur qui s’abat sur nous quand ce moment ‘’heureux’’ se termine. Des fois, on promet. On fait un serment, promettant de donner notre vie à une voie. Mais, lorsque quelque chose nous dit de changer, on ne peut pas, on ne peut plus. C’est trop tard. Et on espère qu’un jour la vie nous laissera revenir en arrière. Mais c’est impossible, et nos espérances ne se révèlent jamais. Et la vie nous apparait bien monotone lorsque les choix ne se posent plus, lorsque l’on ne peut plus rien changer à nos directions. On regrette… Mais on ne peut plus rien changer.
C’était exactement ce que ressentait Arya en ce moment. Elle aurait voulu ne jamais avoir été rêveuse. Elle voudrait pouvoir faire ce que bon lui semble. Ses origines frontalières ont pris le dessus sur sa volonté, sur ses choix. Et sa vie en est maintenant bouleversée. Elle voudrait pouvoir faire ce que bon lui semble. Ne jamais avoir prit cette décision. Elle regrettait ses engagements. Absolument TOUS ses engagements. Toutes les fois où elle l’avait laissé faire, sans protester. Toutes les fois où elle aurait du dire non. Et où elle ne l’a pas fait, croyant être heureuse. Elle ne l’était pas. Pour ne pas reconnaitre son propre malheur, il faut être très loin de ce que l’on espérait. Pour croire être heureux sans l’être, il faut vouloir vivre dans l’oubli de ce que l’on a toujours voulu. Il faut être capable de vivre très loin de ses choix premiers, qui ne se réaliseront jamais. Elle enviait ceux qui avaient fait leur choix. Elle enviait ceux qui avaient encore un pouvoir décisionnaire. Elle, elle l’avait perdu. Par un seul mot. Oui. Le regret ne lui avait jamais paru si grand. Il devait avoir un effet étrange sur elle. Un effet qui lui faisait tout oublier. Alors qu’elle voulait vivre sa vie, il l’avait emprisonnée dans un château de cristal. Lui offrant tout ce dont elle rêvait, d’après lui, alors qu’elle ne rêvait qu’à une chose. Revenir en arrière. Avoir toujours été aussi lucide qu’à l’instant présent. Elle aurait voulu changer plus tôt. Devenir comme ce qu’elle voulait. Une guerrière, une vraie. Alors que sa vie défilait devant ses yeux, elle ne voulait pas vivre dans l’oubli. Elle se remémorait les instants clés de son existence, ceux où sa liberté s’était échappée. Mais, malgré tout, elle savait que le retour en arrière était impossible. Et elle ne s’y faisait pas. Elle pouvait toujours renier sa vie, sa voie. Mais, dans ce cas, comment serait-elle heureuse ? Si elle pouvait encore l’être.
Le bonheur était-il seulement toujours concevable pour elle ? Avait-elle encore une chance de vivre ses rêves ? Ceux qu’elle faisait depuis qu’elle était petite ? Voyager, les armes. C’était ça, sa vie. Et elle espérait pouvoir la regagner avant la grande bataille.
Les yeux fermés, elle ne voyait pas autour d’elle Marlyn qui cogitait patiemment pour lui donner certaines réponses. Sa dernière question, elle ne l’avait pas voulu méchante. Mais sa voix transformée ne laissait rien paraitre de l’ancienne Arya, douce et gentille. Celle que Zethid aimait tant. Celle qu’elle-même détestait. Ce n’était pas elle. C’était une inconnue. C’était elle qui avait décidé son destin, et elle n’avait pas eut le choix. Hélas… Sinon, toutes ces choses seraient juste des mauvais souvenirs de passage, alors qu’elle serait en train de sillonner des mers inconnues, de combattre des monstres étranges et maléfiques. De vivre.
Sa vie détruite en si peu de temps. Arya ne vivait plus, elle subissait les choix qu’une autre avait faits pour elle, et elle n’était pas heureuse. Mais elle vivait avec et faisait comme si elle l’était. Se faire passer pour quelqu’un qu’elle n’est pas, elle l’a fait durant si longtemps qu’elle ne compte plus les années passées à regretter son ancienne vie. Un jour, elle retournerait chez les Petits et, le temps de se faire oublier, elle reviendrait. Elle serait libre. Plus aucunes chaines, plus aucun ordre. Elle pourrait décider et faire ses propres choix, enfin. Libre et heureuse.
Alors qu’elle rouvrait lentement les yeux, Marlyn se tourna vers elle et entama cette réponse. Arya était sûre qu’elle avait mal prit la fin de son discours. Mais elle ne fit aucun commentaire. Préférant laisser la jeune fille penser ce qu’elle voulait. Peut-être qu’en changeant, elle avait comprit la Félixia. Elle comprenait ce caractère, ce revirement. Elle ne savait pas pourquoi, ni comment, mais elle comprenait exactement ce que ressentait Marlyn. Ou presque…

- Oui, Dame Arya, comme vous pouvez le voir, je m’en suis bien remise. Si l’on peut se remettre d’un viol…

Ton neutre, vois impassible. Comme si cet évènement ne l’avait absolument pas touché. Elle s’était fait violer, son innocence avait été brisée. Alors comment pouvait-elle en parler de cette façon ? Un petit ‘’Oui…’’ aurait contenté Arya. Largement.
Dame Arya ? Comment se faisait-il qu’elle lui montrait du respect ? La rêveuse ne chercha même pas à trouver une explication. Marlyn était particulière… Mais le silence qui suivit ces paroles semblaient d’or. Le regard qu’elle jetait à Arya lui donnait l’impression qu’elle prenait tout comme un défi. Mais ce n’était pas le cas. Arya ne voulait aucun défi, aucune bagarre. Elle n’était pas d’humeur, là. Elle ne savait pas quoi dire. Mais ce furent des paroles gentilles qui lui vinrent à l’esprit. Car, depuis longtemps, elle n’avait croisé personne qu’elle comprenait comme Marlyn. Elle savait désormais pourquoi elle avait réagit de cette manière, en voulant la tuer. La cicatrice l’aidait à comprendre encore mieux.
Pour une fois, elle éprouvait une sorte de compassion. Les mots qui suivirent pourraient sembler gentils, si ils n’avaient pas été prononcés d’un ton aussi dur et sans vergogne.

‘’On peut toujours se remettre, il suffit de le vouloir.’’

En voyant le regard de Marlyn et la main de celle-ci caressée son épaule, elle se dit qu’elle avait touché un point sensible dans la vie de la Félixia. Mais elle espérait qu’un jour, elle pourrait en parler. Un jour…
Elle aussi porta les doigts à sa cicatrice sur le flanc. Son tic depuis le jour de la sanction de Marlyn. Elle n’arrêtait pas de faire ça, à chaque fois qu’elle se sentait anxieuse. Mais personne ne le savait. Ni Zethid, ni personne.
Le silence installé devint vite pesant. Mais il ne dura pas, par une nouvelle intervention de la sentinelle.

- Zethid est bien un Mentaï, donc... Pourquoi, vous qui semblez décidée à tous les occire de votre lame frontalière, pourquoi vous ne le tuez pas, lui aussi ? Qu’importe qu’il soit renégat. Ca reste un traître...

Là, se fut Marlyn qui toucha le point sensible de la rêveuse. Cette question la tourneboulait depuis si longtemps qu’elle avait même arrêté d’y penser, depuis le temps… Elle porta la main à son visage et posa son index sur ses lèvres. Sans savoir pourquoi. Elle savait qu’elle devait être logique. Elle savait qu’un jour, la mort frapperait ceux qui avaient osés tuer son père. Un jour… Quand elle se déciderait à renier ses promesses. A devenir un traitre chez les Rêveurs. Mais, d’un coté, cela importait peu. Face à la vengeance tout du moins. Elle préférait venger son paternel que rester parmi cette guilde renfermée où le silence était d’or. Le silence… Cette chose souvent révélatrice devenait pesante au fil du temps. Et Arya, qui adorait le silence, commençait à ne plus supporter le calme religieux des confréries rêveuses.
Elle prit son courage à deux mains pour répondre sans trembler, sans mouvements. Car c’était toujours son point sensible.
Chacune son tour…

’’Ce n’est pas un choix qui m’appartient. Déjà, ma voie m’en empêche, même si je pourrais la renier. Ensuite, tu ne sais pas ce que je ressens. J’aimerais pouvoir me venger. Je voudrais pouvoir le faire. Tous les Mentaïs périront sous ma lame. Mais c’est différent. Une autre moi me souffle de ne rien faire. Un jour, je prendrais le dessus. Et là… Personne ne verra arriver ce qui va les attendre. Absolument personne.’’

Elle préféra laisser en suspend le reste. Et sur cette phrase mystérieuse, elle s’assit sur la barrière. Autant pour ne pas tomber que pour se reposer. Elle poussa un soupir discret. Pourquoi se confiait-elle à Marlyn ? Pensait-elle que, la jeune fille aussi pourrait la comprendre ? Elle se mettait le doigt dans l’œil. Elle ne pouvait pas la comprendre. Personne ne pouvait comprendre le dilemme intérieur qu’elle subissait continuellement. Elle vivait avec, sans en parler. C’était ça, Arya. C’était elle.
Longtemps son père lui avait dit qu’elle devrait s’ouvrir pour pouvoir vivre en communauté. Balivernes. Jamais elle n’avait voulu vivre avec les autres. Elle avait toujours été une solitaire et elle comptait le rester. Mais, la mort de cet être qui avait longtemps été présent pour elle l’avait transformée. Elle était devenue douce, gentille. Et elle détestait ça. Après son accident avec Marlyn, elle avait failli rechuter, redevenir comme avant. Mais quelque chose d’autre l’en avait empêché. Zethid. Sa rencontre avec lui l’avait fait redevenir toute gentille toute mignonne. Elle l’avait aimé. Longtemps. Sans pouvoir vivre autrement que pour lui. Mais maintenant… Cet amour lui semblait tellement différent, tellement… loin. Qu’elle ne pensait même plus à lui autrement que par le mot ‘’Mentaï’’.
Cela pouvait sembler blessant, lui qui avait tout fait pour la rendre heureuse, mais cette joie était devenue une haine profonde. Une haine que, jamais, elle ne pourrait repousser dans les fin fonds de son âme. Elle avait trop changé. Beaucoup trop changé, et elle en était comblée. Cela lui suffisait largement pour être heureuse. Il lui en fallait peu, seulement sa liberté.

- En quoi cela vous intéresse t’il de savoir si je me suis remise de ma... mon expérience, avec Ivan ? Vous ne m’appréciez pas, et mon état de santé n’est point de vos affaires, il me semble.

Dans le mille. Le sujet virait de nouveau sur Ivan. Cette histoire avait effectivement affecté Marlyn plus qu’elle ne le laissait montrer. Mais elle pensait qu’Arya la détestait. Un rire amer quitta ses lèvres tandis que la Félixia se déplaçait vers un rocher non loin de là. La réponse fusa, directe et concise. Sans laisser paraitre ce qu’Arya ressentait vraiment, au fond.
Mais elle voulait quand même montrer à quel point Marlyn se trompait.

’’Qui te dit que je ne t’apprécie pas ? Et que ton état de santé m’indiffère ? Comment peux-tu seulement savoir ce que je pense vraiment…’’

C’est sur ces paroles étranges que le silence noir et angoissant reprit place. Sur une dernière pensée d’Arya.
Serait-elle en train de devenir comme… Marlyn ?

Marlyn Til' Asnil
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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeMar 30 Oct 2007 - 17:41

Pourquoi se trouvait-elle à cet endroit, alors que cette présence adulte l’irritait ? Pourquoi ne pas tout simplement tourner les talons, laisser la rêveuse là, et tout simplement éviter la confrontation de leurs deux volontés ? Lui parler, en lui-même, lui coûtait. Supporter ce regard pensif d’Arya l’insupportait, tout comme l’énervait le fait de se trouver en compagnie d’une personne, quelle qu’elle soit. Seulement, Marlyn n’avait pas le choix. A trop rester solitaire, elle était vulnérable.
Et pourtant...ne rien avoir devant soi que le noir d’une pièce sans lumière, ne rien entendre d’autre que sa propre respiration, et ne pas se soucier de devoir parler à quelqu’un, car devant elle, personne...Pour toute compagnie, quand elle se trouvait dans les profondeurs morbides des cachots, des chauve-souris, compagnons silencieux d’un être noir. Le seul problème était la trop grande fréquentation de ce lieu, où presque à chaque fois, elle était dérangée par un élève trop curieux. Sa plus récente confrontation avec un être humain remontait à moins d’un cycle de l’astre blanc, quand une jeune Lotra avait tenté, jusqu’à la déstabiliser, de la détourner de sa voie, par de belles paroles.
L’amitié...Ce prétexte des faibles pour ne pas se retrouver tout seuls dans la nature. Cet idiome stupide...Marlyn ne voulait pas en entendre parler. Si elle avait eu des amis, avant de trouver son chemin, c’était simplement parce qu’à une époque elle était encore trop naïve, et redoutait la solitude. Maintenant, elle évitait d’avoir des liens avec les gens, évitait les élèves comme la peste, tant qu’elle le pouvait. Parfois, il lui fallait prendre le pas sur cette envie de solitude, pour conserver encore une part de cette image de jeune élève sauvage, mais à priori sociale.
A croire que ça marchait. Elera s’était aveuglée en pensant que la jeune Félixia qui se trouvait en face d’elle était son amie. Ca avait dû lui faire mal...très mal. Tant mieux. Qu’ils souffrent, elle n’en serait que plus rassasiée.
Enfin...pour le moment, la jeune Mentaï avait devant elle une personne qu’elle n’aimait pas. Et qui malgré elle l’avait aidée dans la recherche de sa voie...
En effet, si Arya ne l’avait pas relevé dans ce fameux cours de civilisation, Marlyn n’en serait pas là, aujourd’hui. Parce qu’à l’époque, cette haine embryonnaire qu’elle couvait dormait, et les coups de fouet avaient réveillé en elle cette créature malveillante, attisée par sa souffrance, nourrie par sa noirceur. La vengeance en était la dénomination. Parmi ses multiples appellations...
Cette flamme avait trouvé combustible, dans la jeune fille tourmentée et déchirée par ses convictions. A présent, elle était devenu foyer dévorant, rongeant petit à petit le peu d’humanité qui restait dans le cœur de Marlyn, détruisant peu à peu les rares souvenirs heureux qu’elle possédait. A présent, son esprit noir ne pensait plus qu’à ça, nonobstant toutes les autres expériences que la vie pouvait encore lui apporter.
En fuyant, elle s’était dirigée tête baissée dans le noir, tournant définitivement le dos à la dernière tentative de son esprit torturé pour éteindre cette flamme. Volontairement, elle se laissait consumer par la rancœur, pour ne plus devenir que âme mauvaise et malveillante, n’attendant que le moment où le sang coulerait, et où les cris d’une vengeance enfin accomplie résonneraient dans la nuit sanglante...
Derrière ce masque, il n’y avait plus rien que noir. Plus rien d’autre. Lorsque la jeune Lotra Elera avait réussi à percer ce masque, elle s’était butée à un mur de chaos, qui lui avait tourné le dos.

Arya, elle, était tombée, à cause de celui qu’elle croyait aimer, et l’être qui s’était relevé tentait de se reconstruire, sans se laisser entraîner par cette flamme. Restant toujours dans le même chemin, sans toutefois commettre les mêmes erreurs.
Marlyn avait devant elle un exemple de ceux qui cherchaient à se venger, sans toutefois faire couler le sang. Un exemple de ceux qui veulent faire mal, en restant dans la lumière. Cela donnait un curieux mélange. Car seuls les extrêmes étaient nets. Soit on était plus noir que noir, soit plus blanc que blanc. Mais par gris. Si sa conviction balance entre les deux pôles, alors elle est perdue..

Car le jour où elle devra faire un choix, ses deux parties ne pourront communier, et attaquer. En voulant comme ça faire mal sans l’être, Arya se détruirait elle-même...
Mais après tout, était-ce de son ressort ? Pas le moins du monde. Si la rêveuse avait fait ce choix, la jeune fille ne s’y opposerait pas. Ne souhaitant en aucun cas le bonheur ou la santé mentale de cette femme, pourquoi s’inquiéterait-elle de cela ?
Mais alors...pourquoi, encore une fois, rester là à discuter avec cette femme, ce qui ne pouvait rien lui faire d’autre que lui créer des ennuis, au lieu de s’en aller, tout simplement ? Pour une simple raison. La curiosité...
La curiosité de savoir ce que ressentait Arya en ce moment, et en quoi elle avait changé, pour évaluer en quoi elle pouvait représenter un danger. La curiosité devant une impression inconnue de la jeune fille...Savoir ce qu’on ressentait quand on avait le cœur brisé...
Par tous les moyens, Marlyn cherchait à apprendre. Analyser les comportements des autres, déterminer en quoi ils allaient mal, et la cause de leur malheur, pour éviter de faire les mêmes erreurs, ou de le refaire...
Apprendre tout ce qui pouvait être appris, du nom de certaines plantes aux vertus mortelles, jusqu’à ce sentiment que beaucoup de gens éprouvent, et qui s’appelle de l’affection...
Envers les plus petits que soi, envers les plus faibles, ou ceux qui sont dans le besoin. Marlyn, elle, ne le ressentait pas. Quand un gueux croisait son chemin, au lieu de l’aider, et d’éprouver de la pitié pour ces êtres miséreux, elle les repoussait, ou les tuait, en fonction du degré d’insalubrité de la personne.
Pendant qu’elle dérivait elle aussi dans des pensées morbides, Arya avait saisi son sabre, et semblait ne pas remarquer qu’elle l’enfonçait dans la chair, laissant le sang couler le long de sa peau blanche. Un geste de conviction, et en même temps d’indécision. A la lueur dans ses yeux, l’apprentie Mentaï devinait la fierté des frontaliers. Dans ce regard bleu, elle entrapercevait les hauts contreforts de la Citadelle, lieu qui certainement devait rappeler pas mal de souvenirs à la rêveuse. Souvenirs douloureux, à en juger par l’expression amère de son doux visage de femme.
Une expression qui aurait dû tirer un sourire narquois à la jeune fille, car grâce à ses paroles, elle avait fait couler le sang. Et pourtant...et pourtant...Elle n’avait plus envie de sourire.
Accroupie sur son rocher, les yeux rivés sur la silhouette en face, Marlyn n’éprouvait pas l’envie de se moquer, mais plutôt de ne rien dire. De ne rien éprouver pour la jeune femme qui se relevait de l’affront que le Mentaï renégat Zethid Zac lui avait fait. Non...La plaindre n’était pas dans les possibilités de la jeune fille, mais peut-être d’arrêter de se moquer deux minutes.
Elle savait à quel point les mots peuvent blesser. Elle savait que chacun avait un sujet qu’il ne voulait pas aborder, pas détailler. Elle, c’était son récent viol, qui l’avait affecté plus profondément qu’elle ne le croyait elle-même, qui la rendait plus taciturne et plus hostile qu’auparavant, qu’il l’obligeait à se mentir à son âme, pour ne pas s’effondrer entièrement. Arya, c’était son récent mariage, si rapidement avorté par un secret dévoilé, et le schisme provoqué par ses origines, et qui la dégoûtait de la voie du rêve.
Pour la dernière fois, avant de s’enfoncer totalement dans ce chemin obscur et mauvais qu’était le Chaos, l’apprentie Mentaï voulait faire un geste qui ne faisait pas de mal. Le problème, c’était qu’elle ne savait pas ce qu’il fallait faire...
Ce fut la voix de la femme qui lui faisait face qui la tira de ses pensées, et la sauva d’un profond dilemme sur ce qu’il convenait de faire :


-On peut toujours se remettre, il suffit de le vouloir.

Etait-ce vraiment ce que pensait la rêveuse ? Etonnant...Etonnant plus encore était le ton sur lesquels les mots avaient étaient prononcés. Certes, son récent choc avait donné une voix dure à la jeune femme, mais par derrière, Marlyn pressentait que Arya était compatissante...Etrange.
Pourquoi cette dame, qu’elle avait attaquée, et haïe, ne la détestait pas, elle aussi ? Pourquoi ne profitait-elle pas de la faiblesse de Marlyn pour l’enfoncer plus encore, et lui rendre le mal que la jeune fille lui avait fait ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi...
Peut-être que finalement, pour les autres, la haine et le dégoût n’était pas la solution. Pour elle, ça resterait pour toujours la vengeance, et cette haine...
Mais les gens sont tous différents. Là où elle réagissait par haine, d’autres y voyaient de la compassion et de la pitié. Arya était de ceux-là.


’’Ce n’est pas un choix qui m’appartient. Déjà, ma voie m’en empêche, même si je pourrais la renier. Ensuite, tu ne sais pas ce que je ressens. J’aimerais pouvoir me venger. Je voudrais pouvoir le faire. Tous les Mentaïs périront sous ma lame. Mais c’est différent. Une autre moi me souffle de ne rien faire. Un jour, je prendrais le dessus. Et là… Personne ne verra arriver ce qui va les attendre. Absolument personne.’’

Tous les Mentaïs...Si elle savait... Arya semblait décidée par une volonté infaillible, comme mûe par une envie de vengeance, elle aussi. Qui avait-elle perdue, pour être animée de cette rage de voir le sang des Mentaïs couler ? Quelqu’un de cher à ses yeux, assurément. Mais cela n’importait guère à la jeune fille. Chacun avait son passé, chacun vivait avec, chacun décidait de l’oublier, et de le laisser influer sur ses choix. Arya vivait ralliée au passé, ne cherchant qu’à le rattraper, et ne surtout pas l’oublier. Marlyn, elle, se devait impérativement de l’oublier. Tache rendue aisée, par cette rage qui masquait ses souvenirs. Par cette flamme qui la possédait, et avait détruit toute parcelle qui la rattachait à son ancienne partie, à l’ancienne Marlyn, tout en lui rapellant qu’elle ne devait jamais répéter les mêmes erreurs.
LA rêveuse, ne la quittant pas des yeux, alla s’asseoir sur la barrière, légèrement songeuse.
Mais elle reprit rapidement, la voix cette fois dénuée de toute intonation narquoise, mais toujours froide, pour ne pas lui montrer ses sentiments :


-Qui te dit que je ne t’apprécies pas ?Et que ton état de santé m’indiffère ? Comment peux-tu savoir ce que je pense vraiment...

Cette fois, Marlyn n’eut plus envie rester respectueuse, plus envie de faire ce geste, qui lui semblait quelques instants auparavant la meilleure solution. C’était fini...
Elle ne reviendrait plus sur ses pas, elle n’aurait plus jamais de gestes bienfaisants...
Les dernières paroles d’Arya l’avaient dégoûtées, et cette fois, elle s’enfonçait dans le Chaos, sans possibilité de retour, jamais...
L’apprentie Mentaï posa les mains sur le rocher qui lui tenait lieu de siège, et redressa l’échine, son regard planté dans celui de la jeune femme, lentement, sans gestes brusques.
Quand elle se fut totalement relevé, ses paumes quittèrent la matière rocheuse, pour se diriger vers les épaules maigres de la jeune fille. Posant les doigts le long de son propre cou, les bras croisés, Marlyn caressa encore cette marque, fugitivement. Puis ses membres se tendirent, et ses bras passèrent dans son dos.
D’une voix glacée, l’apprentie Mentaï lança :


-Dans mon dos, il se trouve qu’il y a des marques. Comme sur votre hanche, Dame. A cause de cette marque, vous souffrez, et cela vous gêne. A cause de cette marque, vous ne pouvez oublier cet incident. Et il y a d’autres raisons.
Vous ne m’appréciez pas, parce que je suis différente. Et aussi parce que par deux fois j’ai tenté de voler cette bague, à votre annulaire, quand votre « mari » venait de l’acheter. Parce que je vous déteste aussi, vous me détestez. Vous vous en fichez de mon état de santé. Sinon vous n’auriez pas laissé faire...


Ses doigts accrochèrent le tissu grossier de sa tunique, et ses avant-bras se contractèrent, déchirant le vêtement...Laissant apparaître, par la déchirure, les marques profondes laissées par la fouet.

-…ça.

Marlyn se tut quelques instants, laissant le vent pénétrer dans le trou de sa tunique, hérisser sa peau, et la calmer plus encore, comme une douche froide. Si Arya ne comprenait pas...
Ses lèvres s’ouvrirent, et elle reprit, d’un ton toujours froid comme la glace :


-Vous n’avez pas de raisons de m’apprécier, car je vous emmer...embête sans trêve. Pourquoi apprécie-t’on l’être qui vous hait, sachant qu’en faisant cela, on ne récolte rien d’autre que des regards noirs ? Pourquoi croyez-vous que je sois encore là, à vous parler, dans ce clôt ? Parce que je veux vous faire comprendre à quel point je vous hais.
Je n’ai pas envie d’essayer de vous apprécier, car, et dans tous les cas où j’ai essayé de me rapprocher des gens, ça me fait trop mal. Je ne veux plus aimer, parce que l’instant de rupture est trop douloureux. Et entraine le plus souvent la mort.
Non...
Je vous hais, Dame, et rien ne pourra plus m’empêcher de le ressentir...


Une bourrasque de vent, plus violente que les autres, vint rabattre ses cheveux ébène sur son visage, cachant en partie ses yeux, ses yeux vrillés sur la rêveuse.


-J’aimerais savoir, pourquoi, dans ce cas, vous m’appréciez, si ce que je viens de dire n’est pas la vérité. Dites-moi en quoi cela vous intéresse-t’il de connaître mon état, et même d’essayer d’y remédier. Vous n’avez pas bougé le petit doigt, quand la nouvelle d’un viol s’est répandu, dans l’académie. Vous n’avez pas bougé, quand je me faisais fouetter. Vous me regardiez, sans rien faire. Alors pourquoi devrais-je vous croire, si vous me dites que vous m’appréciez ? Hein, pourquoi ?!

Marlyn se tut, laissant les mots frapper la rêveuse, comme autant de lames vicieuses...
Silence pendant lequel elle déchira entièrement sa tunique, laissant son tronc à la merci du vent, sans protection. Pas de pudeur dans la haine...


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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeSam 3 Nov 2007 - 12:49

A chaque fois qu’Arya prononçait un mot, Marlyn semblait ne pas avoir envie de réagir. Elle ruminait ses noires pensées comme si elle ne se doutait pas de la présence à ses cotés. Et le silence se fit, noir, simple. Il donnait à Arya une impression de liberté. Il était tout autour d’eux, mais prononcer son nom le ferait disparaitre. Aussi la rêveuse se tut, pour respecter ce voile éphémère qui s’était installé près d’elles. Elle ne voulait le voir partir, elle préfèrerait l’avoir auprès d’elle pour la protéger de toutes les mauvaises choses qu’elle a put entendre et qu’elle entendra toujours.
Ces voix qui résonnaient dans sa tête, comme dans son rêve, comme le jour où son père a été tué. Elle revoyait les Mentaïs se jetés sur lui sans lui laisser une seule chance de s’en sortir. Elle entendait encore, chaque nuit, les bruits de lames transperçant la chair. Les bruits de pas, les cris de souffrance résonnant dans l’immensité de la plaine. Elle aurait dû être là, près de lui. Elle aurait dû le sauver pour qu’il soit toujours avec elle, mais cette opportunité lui était passée sous le nez et elle n’aurait plus l’occasion de le revoir. Il était mort, sous ses yeux. Tué par ceux dont elle avait jurés la perte. Elle les tuerait, tous…
Autre chose hantait ses nuits. Ca, personne ne le savait. Et personne ne le saura jamais pour la simple raison qu’elle voulait en oublier le souvenir. Mais qu’il la hantait, plus que toutes les nuits. Sans arrêt, elle l’avait dans la tête en permanence. Elle avait beau le repousser, dès qu’elle était vulnérable, il revenait.
Elle entendait le bruit des coups de fouet, frappant le dos de quelqu’un qu’elle détestait, soit disant. Elle avait toujours pensé que cette punition était trop forte, mais rien ne pouvait arrêter Slynn, c’était bien connu. Cette femme était sadique… Mais le son, les cris de douleur… Elle les entendait à chaque fois que son flan la faisait souffrir. Tout avait commencé durant un cours de Civilisation. Tout se terminerait dans le Chaos d’une guerre avec pour seule issue la mort de beaucoup de gens… Tous les gens qu’elle aimait. Même si cette guerre avait été repoussée par tous les changements opérés au sain de l’Académie, elle ne tarderait pas, c’était certain. Et Arya avait peur, car elle serait impuissante. Mais, une chose était sûre. Rêveurs ou pas, pendant cette guerre, elle se battrait. En attendant, elle devait vaincre ce sentiment d’impuissance qui lui tiraillait l’esprit. Elle aurait voulu rester, si seulement elle avait pu donner son avis, mais la Sentinelle ne lui avait pas demandé, elle ne lui avait pas laissé le choix. Elle repensait à cette journée affreuse où sa blessure c’était aggravée. Il est vrai que la prendre pour anodine et poursuivre Marlyn aux quatre coins de l’Académie ensuite n’était pas forcément la bonne solution pour l’empêcher de grandir et de devenir encore plus douloureuse, mais elle pensait à autre chose et n’avait pas envie d’aller voir Aridna. La déranger pour ça était stupide. Enfin, croyait-elle. Jamais elle n’oublierait les cris de souffrance, les hurlements de douleur, le sourire sadique et l’air calme adoptés par Dame Ar’ Kriss pendant qu’elle effectuait cet acte dénué de sens aux yeux d’Arya. Elle n’oublierait jamais ce rire sadique qui sortit de ses lèvres, lorsque la rêveuse lui avait demandé son aide. Dégoutée, elle s’était enfuie comme une lâche, alors qu’elle aurait dû rester, pour prouver à Marlyn que ce n’était pas rien. Mais, ce geste qu’elle avait eut de partir, prouvait à quel point elle trouvait cette punition ignoble. La Félixia en avait seulement mal comprit le sens. Et elle trouvait ça fort regrettable. Mais le mal était fait. Le dos de l’apprentie sentinelle était encore empli de profondes coupures, dût aux trente coups de fouet qu’elle avait du subir sans pouvoir l’éviter. Aujourd’hui, la rêveuse regrettait ces gestes. Elle aurait dû laisser courir la jeune fille, la laisser penser ce qu’elle voulait et ne pas la provoquer. Mais, d’un autre coté, si elle n’avait pas fait ça, jamais elle n’aurait trouvé sa véritable voie. Et elle pensait toujours que c’était ce qu’elle voulait. Elle n’en démordrait pas, car le combat était tout ce qu’elle aimait.
En pensant ainsi, on aurait pu la comparer aux mercenaires du Chaos qui sévissaient aux alentours. Enrôlant les élèves, les corrompant et leur montrant une voie si différente de celle qui leur avait été destinée. Alors, elle savait. Elle sentait, elle voulait les aider et leur montrer que ce n’était pas la bonne chose. Et s’ils ne comprenaient pas, elle les tuerait. Sans vergogne et sans regrets. Elle n’hésiterait pas une seule seconde à venir à bout de ceux qui l’avaient rendu orpheline et qui lui avait fait verser tant de larmes étant enfant. Enfant, elle avait quand même quinze ans à cette époque. Mais la vie avait décidé qu’elle passerait le reste de cette existence déjà gâchée seule, jusqu’à ce qu’elle rencontre Zethid. Alors, elle avait pensé que tous ses problèmes partiraient en fumée, il n’avait fait que les empirer. Sans réfléchir, elle voulait être seule. Et grace à lui, elle avait trouvé son chemin. Elle le remerciait d’un coté. Sans lui, comment aurait-elle survécu ? Elle aurait été obligée de vivre sa vie mariée avec des enfants et en étant rêveuse. Quelle horreur, rien que la pensée lui donnait la nausée. Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller sur ses pensées noires alors que le silence si rassurant lui redonnait enfin confiance en elle pour continuer cette discussion.
Que faisait-elle ici ? Avec une personne qu’elle avait toujours cru détester et qui aujourd’hui apparaissait comme un être lui ressemblant en tous points tout en étant son parfait opposé ? Elle n’avait pas la réponse et ne l’obtiendrait jamais, car elle voulait rester ici, poussée par un désir de savoir ce que cette ancienne élève était devenue. Elle avait envie d’apprendre à connaitre ce qu’elle deviendrait bientôt, ou presque. Même les marques sur le dos de la jeune fille leur offraient un nouveau point commun. Comment oublier ce jour. Les mercenaires de laissaient jamais quelqu’un sans s’occuper de lui au préalable. Alors comment croire une seule seconde que, alors que son père agonisait, les Mentaïs l’auraient ignoré et auraient passé leur chemin ? Sottises. Tout le monde savait que c’était impossible, et c’était d’ailleurs le cas. Ils n’avaient pas passé leur chemin sans rien faire, au contraire. Sa cicatrice partant de l’épaule au bassin le montrait bien. Personne n’avait jamais vu cette marque, marque de son passé, marque de douleur.
Elle y posa la main…
Comme à chaque fois qu’elle évoquait son passé, ou ce que les mercenaires lui avaient fait subir, après l’avoir rendu orpheline pour toujours. Et cette chose était toujours inscrite dans sa chair, et jamais elle ne partirait. Les Mentaïs l’avaient conçue ainsi. Hélas…
Ce n’était pas le bon moment pour penser à ça. Pourquoi ressasser ces souvenirs noirs alors que sa vie défilait devant ses yeux comme lors du dernier instant ? Pourquoi repenser à tout ce qu’elle avait vécu était jeune alors qu’aujourd’hui elle avait 27 ans et vivait sa vie comme bon lui semblait ? Pourquoi réfléchir sur son passé alors que maintenant, elle savait ce qu’elle voulait faire ? Toutes ces questions tournaient et retournaient dans son esprit, passant par son cerveau pour s’y arrêter et repartir sans réponses. La main droite toujours posé sur son épaule gauche, elle continuait de toucher le doux relief formé par la lame. Ses pensées l’emmenèrent loin, très loin. Dans un endroit où elle ne voulait pas retourner. Mais ses souvenirs l’en empêchaient désespérément…

*Flash Back*

Ce matin d’été, le soleil brillait doucement dans les plaines éclairées non loin de la confrérie de Fériane. Elle rigolait, son père racontant ses aventures comme un comique, ce qui l’avait toujours amusée. Elle ne savait quoi penser, à quinze ans, on n’avait pas la tête aux ‘’histoires de grands ‘’. C’était bien connu.

’’Je vais chercher de l’eau, je reviens.’’

Son père acquiesce et elle part. Quelle bêtise, elle aurait dû rester avec lui. Son père se remettait lentement de son accident nocturne à Al-Jeit. Elle, trottinait joyeusement sur les chemins invisibles des plaines où ils s’étaient arrêtés. Elle aperçut l’eau claire, offrant au soleil un miroir qui reflétait sa beauté comme un voile cristallin. L’eau reculée dans un coin semblait ignorée par le soleil. Arya avait toujours pensé, en blaguant, que c’était parce que l’astre de jour n’avait besoin de personne pour briller et être magnifique. Elle l’avait tellement dit qu’elle avait finit par s’en convaincre, sachant pertinemment que c’était des sornettes, sorties de l’imagination d’une enfant. Mais cette vit passée à voyager avait comblé la jeune fille, si bien qu’elle vivait heureuse en compagnie de son père, jusqu’à aujourd’hui. Rien ne serait arrivé si, pensant qu’il était assez grand pour se débrouiller, elle n’avait voulu piquer une petite tête dans le voile transparent du lac. Elle s’était revêtue du strict minimum et avait plongé gracieusement pour se rafraichir, la journée était chaude. Si chaude qu’elle ne vit pas le temps passé, enveloppée dans cette fraicheur malgré ce cher soleil qui tapait sur sa peau mate. Elle le vit décliner lentement et se leva, affolée. Elle se rhabilla en vitesse et partit en courant vers le campement.
Trop tard.
Un cri horrible, déchirant, lui transperça le cœur comme une flèche acérée. Elle vit une lame brillée dans la lune blanche et s’abattre, dans un horrible râle d’agonie. Puis, une horrible douleur dans son dos, de haut en bas, de gauche à droite.
Puis, le noir…
La lumière, peu après, dans cette plaine où tout avait commencé. Le dos en sang, les yeux en larmes, elle se dirigea vers son père pour entendre ses derniers mots. Puis, elle passa la main sur son épaule pour la ressortir rouge, pleine de sang. De son sang. En pleurs, elle ne put réagir.
Son père mourut dans ses bras, sans qu’elle ai eut le temps de lui dire…

*Fin du Flash Back*

Prisonnière de ses souvenirs, elle se débattait contre eux sans avoir une seule occasion pour s’en sortir. Elle voulait passer cette étape et revenir là où elle se trouvait avant de s’échapper par la pensée.

*Arya, tu es au clot d’entrainement, avec Marlyn, reviens à toi !*

Rien ne pouvait plus la ramener. A moins que…

- Dans mon dos, il se trouve qu’il y a des marques. Comme sur votre hanche, Dame. A cause de cette marque, vous souffrez, et cela vous gêne. A cause de cette marque, vous ne pouvez oublier cet incident. Et il y a d’autres raisons.
Vous ne m’appréciez pas, parce que je suis différente. Et aussi parce que par deux fois j’ai tenté de voler cette bague, à votre annulaire, quand votre « mari » venait de l’acheter. Parce que je vous déteste aussi, vous me détestez. Vous vous en fichez de mon état de santé. Sinon vous n’auriez pas laissé faire...


Là, elle prit une partie de son vêtement. Arya savait parfaitement ce qu’elle allait faire et tourna les yeux. Elle ne voulait pas voir ça, elle ne voulait pas voir le fruit de son péché, le fruit du sadisme d’une femme sans cœur. Elle s’y refusait, car toute une vie disparaitrait si elle le faisait. La sienne, toutes ses certitudes tomberaient, toute sa vie défilerait. Elle ne voulait pas retomber dans ses souvenirs pour y rester à jamais enfermée.

– …ça.

Arya ne put s’empêcher de regarder. Elle vit…
L’horreur peinte sur le visage, elle fit de son mieux pour cacher son effroi tandis que Marlyn souffrait par le vent pénétrant dans ses plaies toujours béantes. Ce n’était pas une fois, ce n’était pas plusieurs. Non. C’était la fois où elle verrait un tel spectacle. Marlyn n’avait pas finit, ça se voyait. Mais Arya voulait parler. Aussi coupa-t-elle la Félixia dans son élan pour pouvoir enfin s’exprimer sur ce qu’elle pensait vraiment.

’’Sache d’abord que si je suis partie, dans ce même endroit, lors de ta punition, c’est parce que je ne voulais pas voir ça. Ensuite, si j’avais eut mon mot à dire face à Slynn, tu peux être sûre que je n’aurais jamais laissé faire une chose aussi immonde. Pense ce que tu veux de moi, mais moi, mon opinion est déjà tout décidé, et ma vie se dirigera vers l’endroit où elle s’est terminée, pour la première fois.’’

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MessageSujet: Re: Nouveau départ (RP terminé)   Nouveau départ (RP terminé) Icon_minitimeSam 3 Nov 2007 - 12:51

Sur ces mots étranges, elle laissa Marlyn continuer avant de lui montrer pourquoi elle avait dit ça. ‘’… l’endroit où elle s’est terminée, pour la première fois… ‘’. Cette phrase pouvait semblée bizarre, parce qu’elle l’était. Mais la Sentinelle n’avait pas terminé, alors Arya la laissa faire, cogitant sur l’instant où elle ferait cette révélation sur ce monde différent du sien où elle avait grandit.

- Vous n’avez pas de raisons de m’apprécier, car je vous emmer...embête sans trêve. Pourquoi apprécie-t’on l’être qui vous hait, sachant qu’en faisant cela, on ne récolte rien d’autre que des regards noirs ? Pourquoi croyez-vous que je sois encore là, à vous parler, dans ce clôt ? Parce que je veux vous faire comprendre à quel point je vous hais.
Je n’ai pas envie d’essayer de vous apprécier, car, et dans tous les cas où j’ai essayé de me rapprocher des gens, ça me fait trop mal. Je ne veux plus aimer, parce que l’instant de rupture est trop douloureux. Et entraine le plus souvent la mort.
Non...
Je vous hais, Dame, et rien ne pourra plus m’empêcher de le ressentir...


Le vent souffla, masquant le visage de la jeune fille avec ses cheveux de jais. Arya ne fut en aucun cas touchée par ces mots, affutés comme des lames, que Marlyn venait de lâcher. Elle se fichait de ce que la Félixia pensait d’elle et préférait tout abandonner que de continuer à se battre pour une cause qui n’en valait pas la peine. Mais quelque chose la poussait à continuer cette discussion des plus désagréables. Quoi ? Peut-être l’envie d’affirmer ses opinions, de laisser croire à sa conscience que ces choix étaient les bons. Même s’ils ne l’étaient pas. Pour certains. Elle laissait les sentiments des autres courir vers un but qui leur est propre. Vers un but qui, disait-on, leur appartenait tout autant que leurs choix. Quand leur liberté n’était pas entravée. Ce qui arrivait beaucoup plus souvent que certaine personne ne laissait à le croire.

- J’aimerais savoir, pourquoi, dans ce cas, vous m’appréciez, si ce que je viens de dire n’est pas la vérité. Dites-moi en quoi cela vous intéresse-t’il de connaître mon état, et même d’essayer d’y remédier. Vous n’avez pas bougé le petit doigt, quand la nouvelle d’un viol s’est répandue, dans l’académie. Vous n’avez pas bougé, quand je me faisais fouetter. Vous me regardiez, sans rien faire. Alors pourquoi devrais-je vous croire, si vous me dites que vous m’appréciez ? Hein, pourquoi ?!

Sans savoir pourquoi, Arya ne perdit pas son sang froid sur ces mots d’une méchanceté absolue prononcés par la Félixia. Elle ne voulu que s’exprimer, dire la vérité sur une chose qui lui donnait envie de vomir. Elle n’appréciait pas l’injustice, et, même si elle acceptait le fait que Marlyn devait être punie, elle trouvait cette manière immonde. Cela gâchait une vie, elle en connaissait un rayon… Pourquoi penser à toutes ces choses horribles quand tant de bonnes choses habitent la terre ? Encore faut-il les trouver, répondait Arya quand sa belle mère lui disait ça, il y a bien longtemps.
Reposant sa main sur la cicatrice de son épaule, elle vivait avec ce qu’elle avait. Réfléchissant pour pouvoir donner une réponse qui montrerait comment sa vie pouvait tourner, malgré ce que pensait Marlyn. Elle cherchait, cogitant seule dans un coin de clôt. Elle trouvait…

’’Tu ne le sauras pas tant que tu n’auras pas comprit que je ne te déteste pas autant que tu me détestes. Mais je me fiche de ce que tu penses comme je me fiche que Slynn se noie dans le lac. Je voudrais seulement que tu comprennes que je ne suis pas comme toi…

Laissant déjà ces paroles si faire leur effet, elle s’approchait de Marlyn pour se retrouver à seulement quelques mètres d’elle, afin de lui parler seule à seule, comme si les arbres environnant pouvaient écouter ses mots.
Elle ne savait plus quoi penser de la jeune fille. Elle ne la comprenait pas. Voulait-elle la comprendre ?
Peut-être…
Avait-elle envie que tout s’arrange avec Marlyn ?
Non, car elle savait que c’était impossible.
Avait-elle vraiment envie de rester ici ?
Oui…
Voulait-elle revenir en arrière et tout oublier ?
Plus que tout…
Mais cela n’arrivera jamais, et elle le savait. Donc, elle se contentait de ce qu’elle avait ici, de ce qu’elle trouverait quand elle serait loin de tout ce qu’elle avait toujours connu…

’’En plus, tu mens. Je ne suis pas restée à regarder sans réagir lorsque tu te faisais fouetter, j’ai quitté le clot et je sais que tu m’as vu. J’ai même voulu te soigner ensuite, mais tu as refusé.
Pour ce qui est du viol, je te signale que tu étais introuvable, partie quelque part, surement loin de cet endroit où tu auras connu les pires souffrances. Et en plus, j’étais occupée. J’ai autre chose à faire que de chercher une élève qui me haït aux quatre coins de Gwendalavir pour lui demander si elle s’est remise de son viol. J’ai même plein d’autre chose à faire…’’


Inspiration quittant petit à petit son esprit, elle ne savait plus comment faire ni quoi dire. Elle réfléchissait. Des larmes montèrent à ses yeux quand elle voulut parler de cette marque, mais elle les refoula, courageusement, elle prit sa force, la puisant dans son cœur, prenant le peu de joie qui y était encore…
Elle continuait…
Son avancée vers l’instant où sa vie changerait…
Le jour où tout allait s’arrêter…
Le jour où la guerre éclaterait, sans avoir d’autre chance de survivre…
Elle voulait passer sa vie loin, très loin. Partir au plus vite dès que la guerre serait terminée. Elle espérait seulement que le combat l’épargnerait, elle se battrait pour sa vie, pas pour celle des autres.
Le jour où sa vie allait changer…
Pour devenir encore plus noire, emplie de regrets
D’envies de vengeance…
Maintenant.

’’Le pire, ce que tu ignores, c’est que je comprends. D’un côté je connais ta douleur et de l’autre, je ne veux pas la connaitre. Je veux seulement que tu comprennes que moi aussi, j’ai vu un jour de tristesse si puissante que ma vie s’en est vue chambouler. Elle a changé, j’ai changé. Ce jour horrible où les mercenaires m’ont enlevé mon père ! Où ils m’ont marqué à vie de leur sadisme et de leur méchanceté !’’

Elle déballa son cœur, Dégageant sa tunique violette dans le dos pour laisser apparaitre l’horrible cicatrice, encore rouge de sang…

’’Je sais que tu ne compatiras pas, et je ne veux pas de ta pitié. Mais un jour, ma vie me fut enlevée à moi aussi. Chaque nuit, cette cicatrice saigne à nouveau, comme le jour où elle a été faite. C'est l'effet d'une lame empoisonnée. Ma blessure ne peut se refermer et l'antidote est inexistant. Je ne citerais pas le nom du Mentaï qui m'a infligé cela, vu que je ne le connais pas. Je ne sais qu’une seule chose de lui que je tairais également. Cette chose n’est qu’appuyée par la haine que tu procures, et cette haine me rappelle ce jour où j’ai failli mourir. Alors que les autres sont toujours en vie malgré leurs meurtres. Depuis ce jour, je n’ai plus de raisons de vivre. Mais je survie car j’ai quelque chose à effectuer ici. Quand ce sera fait, je pourrais enfin partir. Je serais libre…’’

Ce n’était qu’une chose parmi tant d’autres.
Mais cette chose déciderait son destin.
Ensuite, elle pourrait partir libérée de toute pression…

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